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étude des stratégies de communication du projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi en provincede la tshopo


par Alois YENGA
Université de Kisangani - Licence (PADEM) 2015
  

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ANNEE ACADEMIQUE

2014 - 2015
Première session

- 1 -

UNIVERSITE DE KISANGANI

B.P. : 2012
KISANGANI

FACULTE DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
Département des Sciences de l'Information et de la Communication

ETUDE DES STRATEGIES DE COMMUNICATION DU PROJET
PILOTE REDD+ POUR LA GESTION DURABLE DES FORETS
DANS LE TERRITOIRE D'ISANGI

Par

Alois YENGA Walo

Mémoire

Présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences de l'Information et de la Communication

Option : Communication des Organisations.

Directeur : Pr. Alexis KATAMBWA Encadreur: Assistant Paul-Henri IYELE

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Epigraphe

« Les hommes vivent en communauté en vertu des choses qu'ils ont en commun ; et la communication traduit leur volonté d'en posséder ensemble ».

John DEWAY.

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Dédicace

A ma cousine Sarah ATCHALINA, A mon cousin Dido SANGO.

- 4 -

Remerciements

Notre expression de reconnaissance

A toi Dieu, Le Tout-Puissant, pour ton amour infini, ta divine protection et ta grâce sur notre vie et nos études ; Gloire et louange à Toi ; Ton nom est magnifique !

Au Professeur Alexis KATAMBWA Mutombo, Directeur du présent travail, pour son dévouement à notre formation et pour avoir bien ménager de mains de maître le fond et la forme de cette étude ; vous êtes gravé dans notre coeur.

A l'Assistant Henri-Paul IYELE Batsu, pour avoir été disponible et attentif à nos préoccupations lors de la rédaction du présent Mémoire de Licence ; votre encadrement mérite notre vive gratitude.

Aux autorités académiques de l'Université de Kisangani,

Aux autorités de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines,

Aux autorités du Département des Sciences de l'Information et de la Communication,

A tous les Professeurs, Chefs de Travaux, Assistants et Personnel administratif, technique et ouvrier de la Faculté de Lettres et Sciences Humaines ; vos enseignements et conseils nous ont affranchis de l'ignorance et nous ont rendus utile aujourd'hui à la société.

Aux membres des familles WENDA, NGANDI, LOBELA, KITAMBO, ATCHALINA, WAWINA, WALO et LINGOSO ; vos soutiens tant moraux que matériels nous ont beaucoup aidé à parachever nos études universitaires.

A tous nos neuves et cousins, à toutes nos nièces et cousines ; nous sommes sincerèment reconnaissant de vos soutiens de diverse nature à notre égard.

A tous nos camarades et collègues étudiants de Promotion, votre attachement à notre personne et surtout votre solidarité nous ont certainement trop édifiés : Guylain DJUNDU, Thiery AFUMBUTU, Wilfred RADJA, Tonny ATCHASONI, Théo-Scott ELONGO, Mélanie KELEKELE, Christine BOLAMBA, Patience YAKAMBILI, Evelyne KAYUMBA, ..., notre cordon ne se délaissera jamais.

A nos amis et connaissances Joseph BASSAY, Siméon BAYAMBOSE et Peter KENDEWA, Couple Charles AWAZI et toutes les personnes qui nous ont soutenues, d'une manière ou d'une autre ;

Vous êtes gravés dans notre mémoire.

Alois YENGA Walo.

G2, G3 : Deuxième Graduat, Troisième Graduat

- 5 -

Accronymes

APV : Accord de Partenariat Volontaire

C.O. : Communication des Organisations

CAPLEMI : Communication et Actions pour la Promotion Local par Entreprenariat Moyen Industriel

CARG : Conseil Agricol Rural de Gestion

CCPF : Conseil Consultatif Provincial des Forêts

CCSC : Communication pour le Changement Social et de Comportement

CD : Compact Disc

CFT : Compagnie Forestière et Transformation

CMED : Commission Mondiale pour l'Environnement et le Développement

CNREDD : Coordination Nationale de Réduction des Emissions dues à la Déforestation et

Dégradation des forets

CNUED : Conférence des Nations Unies sur l'Environnement et le Développement

CO2 : Gaz à effet de serre ou de Dioxyde de Carbone

COTEPAC : Comité Territorial de Participation Communautaire

CRCR : Croix Rouge et Croissant Rouge

D.E.S. : Diplôme d'Etudes Supérieures

DSCRP : Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté

EPCCI : Ecole Pratique de Chambre de Commerce et d'Industrie

ETD : Entité Territoriale Décentralisée

F.L.S.H. : Faculté des Lettres et Sciences Humaines

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

FFBC : Fonds Forestier du Bassin du Congo

FLEGT : Application des Réglementations Forestières, Gouvernance et Echanges

Commerciaux

FSSAP : Faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques

- 6 -

Ha : Hectare

IEC : Information, Education et Communication

IFA : Institut Facultaire Agronomique

IFASIC : Institut Facultaire des Sciences de l'Information et de la Communication

INERA : Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques

Km : Kilomètre

L2 : Deuxième Licence

MAB : Man And Biosphere

MECNT : Ministères de l'Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme

MRV : Monitoring/Monitorage Reportage et Vérification

NTIC : Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication

O.N.G. : Organisation Non Gouvernementale

OCEAN : Organisation Consertée des Ecologistes et Amis de la Nature

ONU : Organisation des Nations Unies

p. : Page

P.O. : Province Orientale

PCN : Programme d'éducation pour la Protection et Conservation de la Nature

PK : Point Kilométrique

PNL : Programme National de Lutte

PPRGII : Projet Pilote REDD Géographiquement Intégré d'Isangi

PUF : Presse Universitaire de France

R.I. : Relations Internationales

RDC : République Démocratique du Congo

RECO : Relais Communautaire

REDD : Réduction des Emissions dues à la Déforestation et Dégradation des forets

REDD+ : REDD et Développement durable ou Réduction de la pauvreté

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RRN : Réseau Ressources Naturelles

SAF/Bois : Société Africaine de Bois

SIC : Sciences de l'Information et de la Communication

SMS : Short Messager Service

SPA : Sciences Politiques et Administratives

SVL : Système de Vérification de la Légalité

TBI : TropenBos International

TFC : Travail de Fin de Cycle

TL2 : Tshuapa-Lomami-Lualaba

UICN : Union Internation pour la Conservation de la Nature

UNIKIS : Université de Kisangani

UTBC : Université Technologique de Bel Campus

0. INTRODUCTION

0.1. Objet d'étude

Le présent travail porte sur l'« Etude des stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province Orientale.

Elle s'investit dans la quête des stratégies de communication adaptées au contexte des communautés locales pour la gestion durable des forêts et le développement de leurs milieux à travers les fonds forestiers que la communauté internationale donne au gouvernement congolais et aux ONG du secteur.

0.2. Etat de la question

La question du réchauffement de la planète terre constitue, depuis le sommet mondial de Rio de Janeiro en juin 19921, l'objet de plusieurs conférences internationales et ne cesse d'abonder la littérature scientifique dans divers domaines. Les effets y afférents, mais aussi la gestion durable des forêts qui, pour l'instant, demeure une solution à ce problème, sont devenus l'une des préoccupations mondiales de l'ère.

Ecologiste, sociologue, économiste, politologue, de même communicologue, etc., chacun aborde le sujet dans une approche de sa discipline pour essayer d'apporter, un tant soit peu, et d'une manière ou d'une autre, la solution au problème de perturbations climatiques et de la hausse exagerée de température que connaît l'humanité aujourd'hui.

NASI R., NGUINGUIRI et EZZI se sont appesantis sur l'implication des populations locales à la gestion durable des forêts du bassin du Congo, selon une approche communicationnelle. Les chercheurs ont montré que l'exploitation des forêts du bassin du Congo est aussi en compétition avec les populations locales qui dépendent de la forêt pour leurs subsistances. Il faut nécessairement les impliquer dans la gestion de ces forêts naturelles pour sa durabilité2.

S'intéressant à la gouvernance environnementale sous une perspective de la conservation des aires protégées en RDC, notamment la réserve de biosphère de Yangambi, Justin KYALE3 s'est attardé à l'analyse de la légitimité et acceptation sociale de la réserve de biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs concernés. Pourquoi y a-t-il envahissement de la réserve de biosphère de Yangambi par différents acteurs ?

1 ONU, La conférence des nations unies sur l'environnement et le développement (CNUED) ou « sommet de la planète terre » tenue en juin 1992 à RIO de Janeiro.

2 NASI, R. et al., Exploitation et gestion durable des forêts en Afrique centrale, Paris, L'Harmattan, 2006, p.xxx.

3 KYALE, J., L'état des lieux et enjeux de la gouvernance des aires protégées en RDC : question de légitimité de la réserve de biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs, Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Sciences et Ressources Naturelle, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp.2 et 4.

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A ce problème, le chercheur a conclu que la protection d'un écosystème forestier est une réalité qui nécessite l'implication et l'acceptation de tous les acteurs et surtout des communautés locales et autochtones qui entretiennent des relations directes avec lui. L'envahissement de la réserve de biosphère de Yangambi est dû à sa crise de légitimité vis-à-vis des acteurs. Plus les conditions socio-économiques du milieu et des acteurs sont difficiles et que la gestion de la réserve de biosphère de Yangambi est autoritaire, plus cette dernière est confrontée aux problèmes de légitimité.

Yves BAUMA Baelongandi4, s'efforçant de proposer une approche de gestion durable des ressources naturelles par les communautés riveraines, a voulu savoir ce que rapporte l'exploitation du bois énergie aux moyens d'existence des ménages riverains et leur incidence sur la Reserve de Yoko dans le territoire d'Ubundu.

Au terme de sa recherche, il a abouti aux résultats selon lesquels l'exploitation du bois énergie améliore de façon substantielle les moyens d'existence et le revenu des ménages des communautés riveraines de la réserve de Yoko. Mais le fait de la surexploitation des ressources ligneuses génère des problèmes de dégradation de la biodiversité et éloigne progressivement la forêt de leurs habitations.

Sylvain BOSSISSE Iyembela s'est penché sur la question de savoir le rôle de la communication pour le développement d'une zone poste-conflit comme Ikela. En réponse, il a conclu que le développement d'une zone poste-conflit est fonction de la culture, de la quantité d'informations transmises et des moyens et stratégies de communication utilisés par les acteurs pour persuader les citoyens, les paysans5.

L'un ou l'autre de nos prédecesseurs a abordé la question de la gestion durable des forets congolaises ou du bassin du congo sous une approche d'implication des populations locales, de rapport et d'incidence de ces dernières sur les forêts dont elles s'en servent au quotidien, mais aussi du rôle de la communication pour le développement d'un milieu donné.

A la différence de ces travaux antérieurs, cette étude aborde les stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province Orientale. Ce qui marque son caractère original et spécifique.

0.3. Problématique

Toute recherche scientifique, au regard du domaine qui en est le soubassement, doit avoir un problème non seulement à clarifier mais également et surtout à résoudre. Et il n'y

4 BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (province de la Tshopo, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, pp. 3 et 45.

5 BOSSISSE, I., Stratégies de communication pour le développement d'une zone poste-conflit, cas du territoire d'Ikela, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNKIS, 2012-2013, p.70.

8REDD-RDC, Stratégie-cadre nationale REDD+ de la République Démocratique du Congo, Kinshasa, CNREDD, 2014, p.18.

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a pas de meilleure thérapie sans un bon diagnostic posé. Selon ESISO Asia Amani6 « la mise en oeuvre d'une série des questions débouche nécessairement sur les hypothèses ». Celles-ci naissent donc à partir des questions posées au niveau de la problématique.

Ainsi, depuis plus de deux décenies, l'humanité toute entière ne cesse de s'alarmer tout haut sur les changements climatiques dépréciés et l'intense réchauffement planétaire. Les effets de ces changements climatiques sont de nos jours très visibles et vécus au niveau tant local, national qu'international.

Ces effets dus, entre autres, à la déforestation et dégradation des forets ont aussi comme résultante l'émission des gaz à effet de serre ou de dioxyde de carbone (CO2), causée à 60% par les activités humaines7.

En riposte pour la résolution de cette calamité, un mécanisme mondial dénommé la « Réduction des Emissions dues à la Déforestation et Dégradation des forets » (REDD) a été mis en place, visant ainsi la lutte contre les changements climatiques et la réduction des gaz à effet de serre.

Dans ce contexte, la forêt devient une nécessité évidente et incontournable pour remédier à cette menace, du fait qu'elle contribue efficacement à l'atténuation des gaz à effet de serre.

Ainsi, la communication s'établit comme une des approches fondamentales à envisager et à employer dans la mise en oeuvre de ce mécanisme afin d'intéresser et impliquer, de manière active et responsable, tous les acteurs concernés dans la démarche de protection des forêts.

La RD Congo avec une superficie forestière de 155 millions d'hectares, qui détient le plus grand massif forestier africain conservant plus de la moitié des forêts tropicales du Bassin du Congo et le deuxième poumon forestier au monde avec près de 10% des forêts tropicales humides de la planète8, a une part significative de responsabilité dans cette lutte.

Conscient de cette importante richesse et de la place qu'elle occupe ainsi que du rôle qu'elle joue dans la lutte contre les changements climatiques, mais aussi dans le développement socio-économique de sa population, le pays s'est engagé depuis 2009 dans la

6 ESISO, A., Cours de Méthode de recherche en sciences sociales, Cours inédit en G2 SPA, Anthropologie, Sociologie et R.I., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2009-2010, p.23.

7 KALO, D., Estimation de stock de carbone forestier par la méthode de chave dans la réserve forestière de Yoko, TFC inédit en Sciences Agronomiques, Kisangani, UNIKIS, 2013-2014, p.1.

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mise en oeuvre du mécanisme REDD pour assurer une gestion durable et responsable de son patrimoine forestier9, considéré aujourd'hui comme un patrimoine mondial.

Quand bien même que les ressources naturelles du pays demeurent largement inexploitées, la RD Congo est classée parmi les dix pays du monde perdant le plus de surface forestière chaque année, corrélativement à l'importance de sa couverture forestière10. Il y a, en conséquence, une nécessité de protéger ces forêts par la mise en place des diverses stratégies, dont celles de communication reste charnière et vecteur des autres stratégies.

De même, le territoire d'Isangi, situé dans la Province Orientale, l'une des provinces plus forestières en RDC, conserve des vastes étendues des forêts naturelles, avec environ un million trois cents quarante-six mille cent cinquante-neuf hectars11 (1.346.159,934 Ha) des forêts denses et humides, comportant plusieurs et d'importantes espèces de l'écosystème congolais. Ces forêts du territoire d'Isangi, en particulier, comme celles de la RD Congo, en général, sont fortement menacées par environ 70% de sa population12 qui en dépend directement, pour tirer l'essentiel de leurs revenus.

Pour protéger ces forêts de la destruction qu'elles connaissent par les populations locales, l'OGN OCEAN pilote un projet du mécanisme REDD+ dans le territoire d'Isangi depuis 2012 dans l'angle de gestion durable des forêts et de réduction de la pauvrété. Ce projet s'exécute dans quatre chefféries et secteurs du terroir.

Cependant, les populations locales du territoire d'Isangi ne cessent d'exercer des fortes pressions sur les forêts par les activités d'agriculture itinérante sur brûlis, de récolte de bois de chauffe et de production de charbon, de feux de brousse, de braconnage, mais aussi par la coupe artisanale de bois d'oeuvre.

La biosphère de Yangambi qui est une réserve forestière importante en Afrique et dans le monde est fortement menacée par le feu de brousse, l'intense agriculture sur brûlis et d'autres pratiques qui la dégradent de ses essences importantes et provoquant ainsi le récul de son couvert forestier. Cette réserve régorge plus 20 000 espèces végétales et animales, aujourd'hui poussées à l'immigration sous la pression d'activités humaines sur la forêt13. Ce qui affecte davantage l'écosystème forestier d'Isangi.

Cet ensemble d'activités constitue les principales causes directes de la

9 Idem, Plan intégré de communication pour la promotion de la REDD+ en RDC 2013-2017, Kinshasa, CNREDD-RDC, 2013, p.2.

10 Idem, Stratégie-cadre nationale de REDD+ de la République Démocratique du Congo, Op. cit, p.18.

11 PPRGII, Plan d'amenagement du territoire : Amenagement durable des forets de la zone du projet pilote redd geographiquement intégré d'Isangi, Draft1, Kisangani, OCEAN, 2014.

12 NASI, R. et al., Op. ci, p.51.

13INERA-Yangambi cité par Radio Okapi, Un drone pour surveiller la réserve de biosphère de Yangambi, Archives-journal radio Okapi, mise en ligne le 28 mai 2014 à 11 heures 56 min. http://www.radiookapi.net, consulté le 30 novembre 2014 à 14 heures 43 min.

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déforestation et dégradation des forêts du territoire d'Isangi. En outre, la forte croissance démographique (estimée au taux de croissance annuel moyen de 3,1% en RDC14) se présente comme une cause sous-jacente à la pression anthropique sur les forêts, qui s'exerce directement en milieu rural au travers des activités susmentionnées.

Et comment sauver les forêts du territoire d'Isangi des menaces des populations locales qui s'y recourent pour l'essentiel de leur survie et qui ignorent surtout les dangers que représentent ces menaces dans l'équilibre climatique mondial aujourd'hui ?

Dans cette optique, la mise en oeuvre des stratégies de communication appropriées aux contextes des communautés locales est nécessaire pour mieux les informer, les éduquer et les sensibiliser sur les conséquences de la déforestation et dégradation des forêts et sur l'utilisation rationnelle des forêts, en vue d'obtenir le changement social et des comportements, l'appropriation et l'engagement de ces dernières au mécanisme REDD.

Ces stratégies de communication doivent, en outre, promouvoir une communication de plaidoyer auprès des différents acteurs étatiques et porteurs des projets REDD+, au niveau local que national, pour qu'ils mettent au profit du développement réel des populations locales les fonds forestiers que donne la communauté internationale.

En effet, accorder une place importante aux communautés locales15 pour leur développemnet, va donc rencontrer les attentes de l'Etat congolais qui considère « la lutte contre les changements climatiques comme l'un des principaux leviers pour une réduction sensible de la pauvreté en RD Congo»16.

Cependant, l'impact du mécanisme REDD semble jusque-là ne pas produire des effets attendus de populations locales. Les fonds alloués aux différents projets pour l'exécution de ce mécanisme profitent, en grande partie, aux exécutifs politiques, administratifs et aux responsables des ONG tant au niveau local que national.

Par ailleurs, parlons-en, les populations rurales du territoire d'Isangi sont englouties par la pauvrété et dans un sous-développement enfoncé. Elles n'ont que la forêt comme ressource principale pour satisfaire plusieurs de leurs besoins au quotidien. Ainsi, cette pauvrété les amène, en grande masse, à faire pression sur la forêt pour qu'elle leur génère des substances dont elles ont besoins pour survivre.

Ces constats ne pourraient que renforcer nos inquiétudes relatives à la destruction des forêts de la RDC, en général et de celles du territoire d'Isangi, en particulier.

14 REDD-RDC, Op. cit, p.17 ; voir aussi Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.24.

15 RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.13.

16 RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011, p.9.

- 13 -

Leur demander de cesser les activités forestières, n'est-ce pas autrement leur demander de mettre fin à leur survie ? Faut-il que ces populations cessent d'exploiter la forêt qui pourtant se présente comme une ressource naturelle pour leur survie ? Faut-il les laisser continuer d'utiliser les forêts suivant des anciennes pratiques déforestant et dégradant, de plus en plus, l'écosystème forestier de ce territoire ? C'est tout à fait paradoxe !

Il ne s'agit donc pas d'empêcher les populations à utiliser les forêts, ni de les laisser continuer à user de ces forêts selon leurs anciennes pratiques. Mais c'est, d'un côté, le problème des bonnes stratégies de communication pour leur inculquer des comportements responsables vis-à-vis des forêts afin de les protéger le plus longtemps pérenne et, de l'autre côté, le programme de développement à réaliser à travers les actions de communication.

Dans ce contexte, nous nous sommes préoccupé, au coeur de ce problème, de savoir : « Quelles stratégies de communication mettre en place pour préserver les forêts naturelles de la destruction et de la dégradation, tout en contribuant à l'amélioration du niveau de vie des populations locales d'Isangi ? »

De cette question générale, découlent les préoccupations subsidiaires suivantes :

- Comment l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le territoire d'Isangi planifie-t-elle sa communication avec la population riveraine pour la gestion durable de leurs forêts ?

- Quelles sont les actions et tactiques de communication appropriées au contexte actuel des populations locales pouvant permettre à cette ONG d'atteindre efficacement ses objectifs ?

0.4. Hypothèses

L'hypothèse, selon Robert PINTO, est « une réponse provisoire à la question posée, une proposition relative à l'expiration d'un problème, d'un phénomène, d'une cause provisoire »17. C'est une relation supposée entre une cause et un effet.

De leur côté, Madeleine GRAWITZ et Robert PINTO postulent que « l'hypothèse doit être formulée en des termes tels que l'observation et l'analyse puissent fournir une réponse à la question posée » 18.

C'est une prédiction fondée sur la logique de la problématique et des objectifs de recherche définis19. BINDUNGWA, M. quant à lui, définit l'hypothèse comme étant l'idée ou

17 PINTO, R., Méthode en Sciences Sociales, Paris, Dalloz, 1971, p.299.

18 GRAWITZ, M. et PINTO, R., Méthodes des sciences sociales, Ed. Dalloz, Paris, 1974, p. 16.

19 ASSIE, M. et KOUASSI, R., Initiation à la méthodologie de recherche, Cours inédit en EPCCI, Abidjan, 20122013, p.23.

20 BINDUNGWA, M., Comment élaborer un travail de fin cycle ? Contenu et étapes, Kinshasa, Médiaspaul, 2010, p.41.

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la pensée que l'on veut défendre ou démontrer comme thèse tout au long du travail20. Elle est, par rapport à la problématique, la réponse directe à l'interrogation de la recherche.

Par rapport à notre question principale, nous avons estimé que la mise en place des stratégies de communication pragmatique et de communication participative active pourraient préserver ces ressources naturelles de menaces des populations locales et réléver leur niveau de vie.

Quant aux questions spécifiques soulevées ci-haut, nous avons émis des hypothèses suivantes :

- L'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ à Isangi planifierait la communication intégrative et participative pour informer les populations riveraines sur problèmes environnementaux de l'ère ;

- Au contexte actuel de ces populations locales, les actions et tactiques de communication appropriées qui pourraient permettre à l'OCEAN d'atteindre efficacement ses objectifs seraient la communication communautaire, le porte-à-porte, la communication groupale et de masse pour échanger avec les riverains ainsi que les actions concrètes du développement.

0.5. Objectifs du travail

En menant cette étude, notre objectif principal est de proposer des nouvelles pistes de solutions et des nouvelles stratégies et actions de communication pouvant permettre aux responsables de mécanisme REDD+ d'atteindre efficacement leurs objectifs à Isangi. Sous un angle concret, cette étude poursuit les objectifs spécifiques ci-après : - Connaître les stratégies et actions de communication que l'ONG OCEAN utilise pour communiquer avec les populations riveraines d'Isangi autour de la gestion durable de leurs forêts qui jouent un rôle indispensable dans la régulation climatique au monde.

- Analyser les réponses des populations locales enquêtées et dégager des résultats qui nous permettront de connaître leur besoin en matière d'information et de communication ainsi que de dévéloppement.

0.6. Intérêt du travail

Outre l'intérêt personnel, ce travail a un double intérêt : scientifique et pratique.

- 15 -

Sur le plan scientifique, la présente étude non seulement qu'elle apporte une littérature dans le domaine de communication et d'environnement en matière des forêts, mais aussi qu'elle concilie deux disciplines, notamment par l'application de la communication au domaine de l'environnement pour traiter des questions de l'ère.

Sur le plan pratique, le présent travail se présente comme un outil indispensable aux ONG porteuses des Projets REDD+ au niveau tant local que national et à l'Etat congolais, afin de mieux orienter leurs stratégies et actions de communication vis-a-vis des populations riveraines pour une gestion durable des forêts et un développement réel du monde rural.

Sur le plan personnel, la réalisation de cette étude a non seulement édifié nos connaissances dans le domaine de l'environnement qui nous a paru nouveau, mais nous a aussi doté d'un esprit d'ouverture et inspiré des nouveaux thèmes de recherche en communication environnementale.

0.7. Méthodes et techniques de la recherche

Le but visé par les sciences sociales, en général, et les Sciences de l'Information et de la Communication, en particulier, consiste à décrire, à comprendre et à expliquer scientifiquement les faits réellement observés et observables. Pour réussir cette démarche, une recherche fondamentale nécessite l'usage des méthodes et techniques appropriées susceptibles de permettre au chercheur d'atteindre la vérité et de collecter des données fiables.

C'est dans cette logique que J. HERMAN considère la méthodologie « comme l'ensemble des idées directrices qui orientent l'investigation scientifique » 21. C'est par elle que le chercheur aura à orienter avec prudence et assurance toute sa recherche. Elle comprend la méthode et les techniques de récolte et de traitement ou l'analyse des données.

0.7.1. Méthode

La méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démonte et les vérifie22. Elle est une démarche théorique qui fixe les principes, associe et organise les différentes techniques à utiliser et donne la ligne de conduite à suivre pour résoudre un problème23.

OTEMIKONGO Mandefu24 définit la méthode comme étant une voie qu'empreinte le chercheur pour arriver à l'explication des faits observés. Elle coordonne en outre plusieurs techniques qui sont les moyens concrets. Elle est une ligne directrice dans le processus d'analyse et d'explication des faits.

21 HERMAN, J., Langage de la sociologie, PUF, Paris, 1983, p.15

22 GRAWITZ, M., Méthode des sciences sociales, Paris, 11ième édition Dollaz, 2001, p.398.

23 BINDUNGWA, M., Op. cit. p.47.

24 OTEMIKONGO MANDEFU Y., Initiation à la recherche scientifique, Cours inédit en G2 Droit, Kisangani, UNIKIS, 2006-2007.

- 16 -

Dans le présent travail, nous avons fait appel à la méthode analytique. Elle nous a permis de scruter les actions de communication pratiquée par le PPRGII. En outre, cette méthode nous a permis de connaître les attentes de quelques fragments de populations locales du Territoire d'Isangi pour une gestion rationnelle des forêts.

0.7.2. Techniques

Les techniques sont des moyens pratiques qui aident à concrétiser les principes fixés par la méthode25. Elles sont des stratégies qui permettent la récolte, le traitement des données.

Pour objectivement réaliser cette recherche scientifique, nous avons recouru à trois techniques et outils de collecte des données, notamment, la technique documentaire, l'entretien libre semi-structuré, l'observation directe désengagée.

? La technique documentaire, nous a servi à extraire des informations pertinentes dans les différents travaux antérieurs, des ouvrages et archives officielles, articles, des revues et magasines en rapport avec notre sujet de travail.

? L'interview libre semi-structuré, nous a permis de nous entretenir avec des paysans habitant la zone du projet REDD+ Isangi afin de récueillir leurs avis et visions sur la problématique de gestion durable des forêts.

Cette technique a été utilisée en deux sortes : premièrement, de manière diligente avec les paysans de la zone du projet que nous avons rencontré de manière occasionnelle et, en second lieu, de manière douce lors de deux descentes sur le milieu d'étude. En cette deuxième façon, il s'est agi d'un entretien semi structuré proprement dit, en sélectionnant les interviewés en mode aléartoire.

? L'observation directe désengagée, elle, nous a permis de connaître les habitudes de ces populations en matière d'information et de communication et de vivre l'état de recul du couvert forestier ainsi que les pratiques actuelles des populations locales sur la forêt, et ce par rapport à notre connaissance du passé sur cette zone du projet. En outre, elle a nous permis de voir quelques pistes de développement initiées par l'ONG OCEAN à travers ses actions de communication menées dans le secteur.

? Pour le traitement des données recueillies auprès de nos interviewés, nous avons recouru à l'analyse de contenu quantitatif et qualitatif pour mesurer et déceler le sens de leurs opinions.

0.8. Délimitation de l'étude

25 BINDUNGWA, M., Ibid.

- 17 -

Dans le souci d'être clair et concis, nous avons circonscrit cette étude en trois dimensions, à savoir : spatial, temporelle et théorique.

- Dans la dimension spatiale, c'est le territoire d'Isangi qui a constitué le terrain principal de nos investigations.

- Dans la dimension temporelle, les données et résultats fournis par ce travail sont l'oeuvre de nos observations et recherches dans une période allant de juin 2013 à juin 2015.

- Enfin, dans sa dimension théorique, le présent travail s'insère dans l'approche de communication pour la mise en oeuvre du développement durable.

0.9. Division du travail

Hormi l'introduction et la conclusion, ce travail est divisé en trois chapitres. Le premier s'attarde sur le fondément conceptuel et théorique de l'étude. Le deuxième chapitre présente le projet pilote REDD+ d'Isangi (PPRGII) et ses axes de communication. Enfin, le troisième chapitre s'atèle à l'analyse les données et interprète les résultats de cette recherche.

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PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE

Ce premier chapitre s'appesantit sur le cadre conceptuel et théorique de notre étude ainsi que le milieu d'étude de notre travail, qui est le territoire d'Isangi.

Le cadre conceptuel va ainsi définir et développer les notions sur la communication, les stratégies de communication, le développement et la gestion durable (des forêts), les populations ou communautés locales et la forêt. Le cadre théorique, lui, va s'attarder sur l'approche des stratégies de communication pour la mise en oeuvre du développement durable.

Enfin, nous allons, en abordant le milieu d'étude, présenter le territoire d'Isangi sur le plan géographique, juridique , administratif, son paysage forestier actuel et les pratiques des populations locales sur les forêts et leurs activités socio-économiques.

1.1. Cadre conceptuel de l'étude

1.1.1. Notion sur la communication

La communication est une notion qui évolue et prend diverses significations avec le temps. De son origine latine jusqu'à ce jour, elle a constitué l'objet de plusieurs définitions proposées par des théoriciens et auteurs de cette discipline. Cependant, aucune des définitions avancées par l'un ou l'autre auteur n'est paradigme ou miroir. Chaque praticien ou chercheur en Sciences de l'Information et de la Communication se rallie à une définition ou propose une nouvelle définition suivant l'angle et les objectifs de son étude.

1.1.1.1. Etymologie de la communication

Etymologiquement, le terme communication vient du latin « communicare » qui signifie rendre commun, être en relation avec. Le terme apparaît pour la première fois au XIVième siècle. Il est cependant proche de communion « partage » ou « participation ». Au fil des siècles, il a subi beaucoup d'amélioration et tour à tour différents auteurs ont tenté de lui donner une signification.

Pour l'instant, le plus ancien document écrit où l'on peut trouver le mot « commun » date du 14 février 84226. Ce document s'intitule :« Serments de Strasbourg » écrits en deux langues, notamment Tudesq (ancêtre de la langue allémande) et Roman (ancêtre de la langue française). Strasbourg est donc le nom de la ville où les deux fils de Louis LE PIEUX (Charles et Louis le Germanique) ont signé leur accord de comploter contre leur aîné Lothaire afin de s'emparer de l'empire après la mort de leur père, Louis LE PIEUX27.

26 EKAMBO, D., Communication globale en entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.

27 EKAMBO, D., Communication globale en entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 2014-2015.

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C'est dans les textes de ce document plus ancien que l'on retrouve le mot commun dans la phrase indiquée en langue romane « Pro deo amur et pro nostro commun salvament », ce qui signifie en français, « pour l'amour de Dieu et pour notre salut commun28 ». De là, seront tirés dans le terme « commun » trois enseignements suivants :

- Ce qui est commun entre dans un contexte favorable ou harmonieux, ce qui renforce le lien des gens de même contexte ;

- Ce qui est commun appartient à tous simultanément ;

- Ce qui est commun relève toujours de la pluralité partenariale, c'est-à-dire appartenant à plusieurs partenaires.

C'est à partir de ces trois enseignements ou significations du mot « commun » que plusieurs théoriciens ou auteurs vont diversement forger des définitions.

1.1.1.2. Différentes facettes de la communication

La communication est une discipline transversale et au carrefour de toutes les autres disciplines de la vie humaine. Chacune de ces disciplines en colle une signification selon sa visée et sa manière de s'en servir. De ce fait, la communication a pris plusieurs facettes ou définitions selon les auteurs, les époques, les domaines et les angles de recherche.

La communication est l'action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances à quelqu'un ou, s'il y a échange, de les mettre en commun. C'est le cas, par exemple, de dialogue. Le mot communication désigne aussi le contenu de ce qui est communiqué (avoir une communication urgente à faire) ou le fait d'être en relation avec quelqu'un (couper une communication)29.

Jean Michel LEFEVRE définit la communication comme un mécanisme par lequel peut s'étudier et s'organiser le processus de transformation des cibles30. Pour Anthony D'SOUZA, la communication est l'échange mutuel de l'information et la compréhension par le biais de tout moyen efficace 31. Communiquer, c'est exercer sur les cibles que l'on a définis une action destinée à les transformer de la façon que l'on a choisie.

La communication est ce qui permet d'établir une relation entre des personnes, des objets ou entre les deux à la fois. Elle désigne soit l'action de communiquer, soit le résultat de cette action. Ce qui est communiqué est soit matériel (des documents, des données...), soit immatériel (des idées, des sentiments...). Cette transmission et cet échange se réalisent

28 Ibid.

29 Définitions de la communication tirée de http:// www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014 à 18 heures 20'.

30 LEFEVRE, J.M., Savoir communiquer à l'ère des nouveaux médias, Paris, Dunod, 1998, p.27.

31 D'SOUZA, A. cité par KIZENGE M., Etude des circuits internes de communnication au sein de l'Université de Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, p.15.

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essentiellement par des signes (la vue) et par des sons (l'ouïe). Bref, ils nécessitent la présence d'un émetteur, d'un message et d'un récepteur32.

Pour Abraham MOLES, la communication est l'action de faire participer un organisme ou un système situé en un point donné R ; aux stimuli et aux expériences de l'environnement d'un autre individu ou système situé en un autre lieu et à une autre époque E, en utilisant les éléments de connaissance qu'ils ont en commun33.

C'est donc un lien établi entre deux partenaires par l'intermédiaire d'un moyen de transmission et qui permet l'échange d'information symbolique entre ces correspondants34. Bien que comprise de différentes manières, la communication englobe également l'ensemble des moyens entrepris.

En sociologie et en linguistique, la communication est l'ensemble des phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu'un individu transmet une information à un ou plusieurs autres individus à l'aide du langage articulé ou d'autres codes (ton de la voix, gestuelle, regard, respiration, ...)35.

CHRISTINE AUBREE la définit comme un choix infini de lieux d'exercices (entreprise, agence, structure publique) dans tous les secteurs d'activités possible36.

A leur suite, dans le contexte de notre travail, nous définissons la communication comme un processus dynamique d'échange et d'influence réciproque basé sur des possibilités immatérielles et matérielles mises en jeu entre les différents acteurs, en vue de susciter de la part de ces acteurs un comportement ou une attitude spécifique.

Les possibilités matérielles peuvent comprendre les canaux et circuits de communication utilisés, les documents, données, fonds et biens mis en jeu pour influencer l'autre ; tandis que les possibilités immatérielles renvoient aux informations, idées, sentiments, attitudes, ...

Le comportement ou l'attitude à susciter réciproquement entre l'émetteur et le récepteur est une conduite, une manière que l'on veut insinuer et faire adopter à ces acteurs vis-à-vis d'une cause (personnelle, sociale ou d'un ensemble de personnes).

Dans ce contexte, les stratégies de communication du projet pilote REDD+ à Isangi doivent nécessairement prendre en compte, non seulement la dimension immatérielle qui concerne les informations, idées, sentiments, etc., mais elles doivent également combiner des

32 LOHISSE, J., La communication : de la transmission à la relation, Bruxelles, de Boeck, 2001, P 162.

33 MOLES, A., Théories structurelles de la communication et société, Paris, Ed. Maison, 1998, p.25.

34 LARMORIN, E. cité par Héritier NTUMBA M., La communication institutionnelle et image de marque. Analyse des stratégies de la Raw Bank, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kinshasa, UTBC, 2008, http://www.memoireonline.com/sommaires/communication-journalisme.html, consulté le 23 janvier 2015 à 19 heures 20 min

35 www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014 à 18 heures 20 min.

36 AUBREE, C., Les métiers de la communication, l'étudiant, 2003-2004, p.13.

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éventualités matérielles, telles que les fonds et biens, outre les canaux et circuits ainsi que documents de communication.

1.1.1.3. Formes de communication

On peut généralement distinguer trois formes de communication37. De manière la plus brève, ces trois formes de communication peuvent signifier, chacune, ce qui suit :

1) La communication interpersonnelle : qui met en relation deux individus. Les

caractéristiques de la communication interpersonnelle sont38 :

- Langage parlé (niveaux de langue)

- Marqueurs kinésiques (kinèmes)

- Marqueurs proxémiques.

2) La communication de groupe : qui met en relation plusieurs individus. Une

communication de groupe peut avoir deux dimension, à savoir la communication d'un individu avec un groupe de personnes et la communication de groupe à groupe. Cette deuxième forme comporte deux dimensions des caractéristiques, notamment, celles d'une personne en face d'un groupe et celles d'un groupe en face d'un autre groupe.

Les caractéristiques de communication d'une personne avec un groupe sont39 :

- Identité des membres

- Finalités explicites

- Hiérarchie

- Déterminants de la communication interpersonnelle + interactivité horizontale

Les caractéristiques de communication de groupe à groupe sont :

- Rumeur

- Coutume

- Mythe

- Légende Folklore

- Particularismes locaux

- Communication scientifique

3) La communication de masse : qui est un ensemble de techniques permettant à un acteur de s'adresser à un large public ou à un public nombreux. Elle recourt aux moyens de communication médias : la télévision, radio, presse, le cinéma, l'internet, l'affichage, etc.

La communication de masse se caractérise par40 :

37 www.maxicours.com/soutien-scolaire/information-et-communication/1re-stg., consulté le 22 décembre 2014 à 16 heures 45.

38 MICHEL, J.L., Théorie de communication, Cours inédit en G3 Communication, Université Jean Monnet, 20072008, p.10.

39 MICHEL, J.L., Op. cit, p.10.

40 MICHEL, J.L., Op. cit, p.9.

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- Conglomérat de personnes ;

- Ensemble d'individus (atomes sociaux);

- Absence d'organisation sociale

- Homme moyen/homme de masse ;

- Caractère anonyme ;

- Non personnification du récepteur ;

- Pseudo-personnification du récepteur.

Schématiquement, nous pouvons représenter ces trois formes de communication

comme suit :

Figure 1 : Schéma de formes de communication

Communication interpersonnelle

E R

R

R

E

R

Communication de groupe

R

R

R

Communication de masse

R

R

R

R

R

R

E

R

R

R

R

R

R

R

R

R

R

R

Source : Notre conception à partit des définitions ci-dessus.

1.1.1.4. Types de communication

De ces trois formes principales de communication résultent différentes

classifications de communication, tantôt opposés ou parallèles. On peut avoir suivant leur

typologie :

- La communication verbale et la communication non verbale ;

- La communication horizontale, la communication verticale et la communication

transversale ;

- La communication synchrone et la communication asynchrone ;

- La communication unilatérale et la communication bilatérale, etc.

1°. La communication verbale et la communication non verbale

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La communication verbale est celle qui utilise la voix (humaine) pour passer ou transmettre le message d'un bout à l'autre. Elle réunit et concene toutes les informations transmises, de l'émetteur au récepteur, par la voix quel que soit le support uilisé.

La communication non verbale concerne tous les autres éléments qui ne sont pas transmissibles par la la voix, mais par l'image, le geste, la mimique, la posture, les attitudes, etc. Elle empoie souvent les canaux cinétiques ou le langage de signes pour passer le message de l'émetteur au récepteur.

2°. La communication horizontale, la communication verticale et la communication transversale

La communication horizontale s'adresse à des personnes de même niveau, entre employés par exemple, dans un contexte de communication interne d'entreprise ; alors que la communication verticale s'adresse à des personnes de niveaux différents, par exemple des fournisseurs, des clients, dans un contexte de communication externe.

La communication transversale, elle, est oblique et indirecte. Elle est collatérale et proche à la fois de la communication horizontale et verticale.

3°. La communication synchrone et la communication asynchrone

La communication synchrone est celle qui se passe en direct. C'est le cas de la publicité, du discours, etc. par exemple, qui se passe en instant et le message qui en est contenu passe soudainement.

La communication asynchrone s'opère avec un certain décalage de temps. Il peut s'agir d'un journal, d'une newsletter, d'un magazine en ligne réçu ou télechargé le matin mais que vous lisez le soir en rentrant du travail, etc.

4°. La communication unilatérale et la communication bilatérale

La communication unilatérale est une communication qui ne va que dans un sens : de l'émetteur vers le récepteur, d'un groupe d'émetteurs vers un groupe de récepteurs, du marketeur ou vendeur vers le consommateur ou acheteur, le maître vers l'élève, etc. Elle a constamment un caractère informatif ou qu'elle va généralement en sens unique.

En revanche, la communication bilatérale est celle qui va dans les deux sens, il y a un échange communicationnel. Elle implique du feedback ou d'échange réciproque des messages entre l'émetteur et le récepteur, le vendeur et le client, le maître et l'élève, etc. Son caractère revêt la vraie communication où il y a la véritable participation des acteurs en communication, chacun exprime son opinion, ses idées, ses considérations, etc.

1.1.1.5. Finalités de la communication

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La finalité de toute communication c'est l'intercompréhension. C'est-à-dire, permettre deux ou plusieurs acteurs en situation de communication de se comprendre, d'avoir le niveau égal, même quantité et même qualité, sur les informations ou connaissances échangées ou partagées lors de ce processus.

Autrement dit, l'émetteur et le récepteur se sont transmis des intentions sincères et chacun a saisi bien ce que l'autre lui a transmis. C'est cette intercompréhension qui noue et harmonise les relations entre différents acteurs communicants.

1.1.1.6. Moyens et circuits de communication

Les moyens et circuits de communication peuvent être régrouper en deux grandes catégories :

- Les moyens et circuits de communication média : qui comprennent la radio et la télevision, le cinéma et la presse, le téléphonie mobile et l'internet, etc.

- Les moyens et circuits de communication hors-média : qui peuvent s'agir des réunions, atéliers et séminaires, focus group, affiches, pièces théâtrales ou de sketchs, mégaphone. 1.1.2. Notion de stratégies de communication

La notion de stratégie de communication est aujourd'hui au coeur de discussions entre les savants des écoles francophones et américaines41. La définir sans remonter à l'étymologie de deux concepts qui la compose, c'est mettre en cause ses structures de surface et profonde. Pour ce, dans cette étude, nous commençons par définir, d'abord, le concept de « stratégie » et, ensuite, celui de « stratégie de communication ». 1.1.2.1. Etymologie de la stratégie

Ce terme tire ses racines du mot grec « stratos », c'est-à-dire « armée » et désigne tout simplement la technique armée pour attaquer l'ennemi ou une certaine sagesse dans la conduite des opérations militaires »42.

L'écologie idéelle du concept stratégie a vu le jour en France au XVIIIème siècle avec les opérations militaires lors de la première guerre mondiale. Quelques mois plus tard, elle a été appropriée par le monde politique français.

En nous référant à cet étymon, la « stratégie » désigne « l'art de coordonner l'action des forces militaires, politiques, économiques et morales impliquées dans la conduite d'une guerre ou la préparation de la défense d'une nation ou d'une coalition »43.

41 IYELE, H.P., Mécanismes de communication pour le règlement du conflit autour de l' exploitant industrielle de la forêt dans le territoire d'Ikela, Mémoire de D.E.S. inédit en Communication des Organisations, Kisangani, UNIKIS, 2012-2013, p.68.

42 Encyclopédie universelle, Paris, Hachette, 1988, p.98.

43 Dictionnaire Encyclopédique, Paris, Hachette, 1986, p.99.

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Au sens actuel, la « stratégie » consiste à « déterminer les objectifs et les buts fondamentaux à long terme d'une organisation puis à choisir les modes d'actions et d'allocations des ressources qui permettront d'atteindre ces buts et objectifs »44.

1.1.2.2. Types de stratégies en SIC

La stratégie peut être classifiée en différents types, notamment la stratégie de communication, la stratégie discursive, la stratégie média, etc.

a) La stratégie de communication

44 LENDREVIE, J. & BRONCHARD, B., cités par IYELE, H.P., Op. cit., p.70.

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Appliquée dans le domaine de communication, la stratégie de communication prend des orientations distinctes et hypertextuelles à partir de ses origines grecques45. Voyons comment les spécialistes de ce domaine définissent et appliquent ce concept dans leur discipline.

La stratégie de communication, pour Francis BALLE, est l'ensemble de décisions déterminant la communication d'une organisation, notamment la définition des cibles à atteindre, les objectifs des différents types de communication mobilisés, les contraintes budgétaires, le temps, les calendriers pour les campagnes publicitaires ...46.

L'école managériale française définit le concept de stratégie de communication comme étant l'ensemble de décisions moyennes et interdépendantes sur les objectifs à atteindre et les principaux moyens à mettre en oeuvre pour les réaliser47.

Quant à Edouard FINN, une stratégie est « la conception, la représentation, l'ordonnance, la séquence et la mise en oeuvre d'une série de comportements déployés en vue d'atteindre un but »48. Bernard BRONCHARD et Jacques LENDREVIE définissent la stratégie comme un « ensemble des décisions majeures et interdépendantes »49.

En communication des organisations une stratégie de communication se conçoit comme un ensemble de réflexions, de choix et de décisions visant à définir les objectifs d'un investissement en communication, le budget permettant cet investissement, les canaux devant drainer les messages communicants, selon les cibles à toucher, ainsi que la répartition dans le champ de l'effort de communication par message et par canal »50. Elle est aussi comprise comme la manière de planifier et de coordonner une action de communication.

L'école managériale française définit le concept de stratégie de communication comme étant l'ensemble de décisions moyennes et interdépendantes sur les objectifs à atteindre et les principaux moyens à mettre en oeuvre pour les réaliser51.

Dyna-Albert POMBO Ngunza pense que la stratégie de communication est comprise généralement comme la manière de combiner, de coordonner, de gérer et de

45 BATESON, G.dans « La nature et esprit », cité par IYELE H.P., Op. cit., p.72.

46 BALLE, F., Lexique d'information communication, Paris, 1ière éd. Dalloz, 2006, p. 424.

47 BATESON, G., cité par LUMU, M., stratégie de communication pour l'assainissement du marché central de Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 2012-2013, p.10.

48 FINN, E., Stratégie de communication : un guide de PNL, Québec, éd. Montagne, 1989, p.189.

49 BRONCHARD, B. & LENDREVIE, J., Le publicitor, Paris, Dalloz, 1985, p.17.

50 LANDREVIE, J., stratégie de communication institutinnelle, Paris, Nouvelle horizon, 2006, p.37.

51 BATESON, G., cité par LUMU, M., stratégie de communication pour l'assainissement du marché central de Kisangani, Mémoire de Licence in»dit en SIC/C.O., UNIKIS, 2012-2013, p.10.

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planifier les actions de communication en vue d'atteindre un but bien déterminé par la politique de communication52.

Par stratégie de communication, il faut l'entendre avec Henri-Paul IYELE, une combinaison d'actions et d'interventions de communication capables de susciter le changement nécessaire en matière de connaissance, d'opinions, de croyances, moyens, d'attitudes ou des comportements auprès de la population visée afin de résoudre un problème selon un calendrier bien déterminé et compte tenu des ressources disponibles53.

Nous appuyant sur cette dernière définition pour opérationnaliser le concept de stratégie de communication dans notre travail, nous avançons que la stratégie de communication du projet pilote REDD+ dans le territoire d'Isangi, à son stade actuel, doit nécessairement tenir compte de deux évidences liées au contexte des populations locales pour une gestion durable des forêts naturelles.

Il s'agit, d'une part, de l'application de l'approche Information, Education et Communication (IEC) pour parfaire les informations et connaissances, obtenir une structuration des communautés locales par segmentation ou par secteur d'activités sur les forêts, en vue d'envisager leur émancipation et leur responsabilité dans la gestion de ces ressources naturelles.

D'autre part, c'est question d'être pragmatique dans les actions de communication. C'est-à-dire que les actions de communication doivent se matérialiser et se convertir en des pistes et initiatives de développement pouvant, non seulement constituer des réponses aux besoins et attentes des populations locales, mais aussi exciter et amener à des attitudes et comportements favorables de ces populations vis-à-vis des forêts.

D'où, la nécessité d'une communication pragmatique qui nécessite, à notre sens, l'accompagnement des paroles par des actes concrets du développement. Considérant et prônant la stratégie de communication du PPRGII pour une communication pragmatique, nous prévenons que cette stratégie doit observer les éléments essentiels de communication stratégique. Ces éléments sont54:

- La définition des objectifs : cognitifs, affectifs et conatifs ;

- La définition de la cible : en l'analysant en trois étapes, dont son recensement, sa qualification et son hiérarchisation ;

- La création des messages : oraux, scripturaux et iconiques ;

52 POMBO, Ng. , Stratégies pour une communication efficace d'une organisation, Kinshasa, IFASIC, 2013, p.48.

53 IYELE, H.P., Op. cit., p.73.

54 POMBO, Ng., Notes de cours, Op. cit.

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- Le choix des moyens de communication : mix-communication, moyens médias et moyens hors-médias ;

- L'élaboration d'un plan médias ou du média planing : opérer le choix des médias et des supports, tout en arrêtant les stratégies de choix, acheter les espaces médias et diffuser les messages suivant le timing ;

- L'élaboration d'un budget conséquent par rapport aux activités et actions de communication envisagées ;

- Contrôle et évaluation de l'efficacité de la communication stratégique.

b) La stratégie discursive

La stratégie discursive correspond à l'ensemble de choix de langage, de présentation des arguments retenus par un individu ou par une entreprise pour faire passer son message avec efficacité55.

Son objectif est la persuasion de l'auditoire par un discours ou un message efficace, lequel peut s'appuyer, selon le cas, sur l'énoncé de vérités scientifiques, sur l'évitement, sur un effet d'annonce. Ici, le PPRGII doit définir l'angle d'attaque du message à apporter à chaque segment de la population cible, relativement à leurs pratiques sur les forêts.

c) La stratégie média

La stratégie média, elle, correspond au choix effectué entre les différents médias pour faire passer son message56. Elle repose sur une analyse des objectifs de communication, une prise en compte des médias disponibles et de leur capacité ou non à atteindre la cible, enfin sur une évaluation de différentes combinaisons possibles de communication entre un média principal, dit média de base, et les autres.

A ce niveau, le PPRGII est appelé à faire usage de quelques moyens et canaux de communication médias et hors-médias qui sont efficaces et plus utilisés par les populations de la zone du projet.

Pour permettre la gestion durable des forêts par les communautés locales, ce projet peut employer quelques techniques de communication comme : les émissions radio, l'affichage public, la vidéo-projection, le focus group, la communication groupale et communautaire structurée, la communication-image, les sketchs, le message par mégaphone. Chacune de ces techniques est à utiliser en fonction des spécificités de chaque segment cible et de son efficacité.

1.1.3. Développement et Gestion durable (des forêts)

55 BALLE, F., Op. cit., p. 424.

56 Ibid.

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Le concept de « gestion durable » se joint le plus souvent au concept du « développement durable » dans le domaine de l'environnement. La gestion durable paraît aujourd'hui comme l'expression courante du développement durable. Les deux expressions semblent être inséparables et sont parfois utilisées comme synonyme.

Ce dernier, le développemnt durable57, a été utilisé pour la première fois en 1980 par l'UINC à travers la commission Bruntland mandatée l'ONU pour mettre au point une stratégie globale face aux problèmes de développement et de l'environnement58.

Autour de ce concept, deux approches opposées ont vu le jour : une perspective occidentale représentée par la commission Bruntland et une perspective orientale Bouddhiste, comme celle présentée par le philosophe et moine thaïlandais Phra DHAMMAPIDHOK59.

a) Perspective occidentale : la commission Bruntland

Selon cette perspective de la commission mandiale pour l'environnement et le développement (CMED) également connue comme la commission Bruntland, le développement durable c'est le « développement qui satisfait les besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des futures générations à satisfaire leurs propres besoins. »

Elle postule, selon PEZZEY, pour l'amélioration continue du niveau des vies des populations humaines utilisatrices des ressources naturelles et une existence pérene de la base de ces ressources sur laquelle s'appuie une telle amélioration du niveau de vie60.

b) Perspective orientale : Phra Dammapidhok

Pour cette approche, le développemnt ne sera pas durable si les populations ne sont pas satisfaites. D'un point de vue bouddhiste, la durabilité renvoie à l'écologie, l'économie et la capacité d'évoluer. Et la mission centrale du développemnt durable est d'encourager et de convaincre les êtres humains à vivre en harmonie avec leur environnement et non à le contrôler et à le détruire61.

Il affirme qu' « un système de relation correcte de l'espèce humaine développée est l'acceptation du fait que les êtres humains font partie de la nature et de son écologie. Les êtres humains devraient se développer pour acquérir une meilleure capacité à aider leurs autres

57 « Sustainable » en anglais, le terme « soutenable » est quelques fois utilisé.

58 NASI, R. et al., Op. cit., p.3.

59 ONU, Communication et développement durable : sélection d'articles présentés lors de la 9ièmetable ronde des Nations Unies sur la communication pour le développement, Rome, FAO, 2007, p.5.

60 PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op. cit., p.4.

61 PEZZEY cité par NASI, R. et al., Op. cit., p.4.

62 Ibid., p.7.

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espèces soeurs dans le domaine de la nature ; à vivre d'une façon harmonieuse et à ralentir les

exploitations afin de contribuer à un monde meilleur62

Cette approche hollistique de l'humanité renvoie à trois dimensions :

- Les comportements et styles de vie qui ne menacent pas la nature ;

- Les esprits en harmonie avec l'éthique, la stabilité et la motivation ;

- La sagesse, qui comprend le savoir et compréhension, l'attitude, les normes et valeurs

qui permettent de vivre en harmonie avec la nature.

En bref pour Hibrahim NAHAL63, au coeur du concept du développement durable, on trouve la condition importante « que les pratiques actuelles sur l'environnement ne puissent pas diminuer en aucune façon les possibilités du maintien ou de l'amélioration du niveau de vie des générations futures. »

La gestion durable apparaît donc ainsi comme un ensemble de pratiques et techniques que les gestionnaires de ressources naturelles rénouvelables mettent en application pour essayer d'atteindre l'idéal de développement durable64. Ces techniques peuvent être appliquées à une ressources naturelles, à un écosystème, ou mieux à l'ensemble incluant l'écosystème et son contexte socio-économique.

En matière de gestion de forêts, l'Article 2b des « Principes forestiers non juridiquement contraignants mais faisant autorité » publiés à Rio en 1992 dispose que « les ressources et les terres forestières doivent être gérées d'une façon écologiquement viable afin de répondre aux besoins sociaux, économiques, écologiques, culturels et spirituels des générations actuelles et futures65».

De cette logique, la gestion durable des forêts peut être vue comme la gérance et l'utilisation des forêts et terrains boisés, d'une manière rationnelle et à une intensité telle qu'elles maintiennent leur diversité biologique, leur productivité, leur capacité à satisfaire, actuellement et pour le futur, les fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes66.

Au regard de toutes ces littératures sur le développement et la gestion durable, de notre part, nous soulignons que l'utilisation rationnelle des ressources naturelles est un devoir et doit être une éthique des sociétés présentes envers les générations futures au niveau local que national, tant régional qu'international.

Quand bien même qu'elle introduit un paradoxe complexe: nature à protéger et ressource à exploiter (exploitation forestière constitue une menace pour la forêt autant qu'elle génère des gains économiques, fiscaux et sociaux importants), la gestion des ressources

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naturelles doit être faite de manière rationnelle et régie par une éthique des générations actuelles pour ne pas offenser les générations futures.

1.1.4. Populations ou communautés locales

Le terme de « communauté » se définit comme un groupe de personnes qui partagent des caractéristiques et/ou des intérêts67. Elle est basée sur :

- L'appartenance à une zone géographique commune, c'est-à-dire des personnes vivant dans une ville, un village ou ayant des liens spécifiques de voisinage ;

- Le partage d'une même vie économique et sociale.

La « communauté locale » désigne une population traditionnellement organisée sur la base de la coutume et unie par des liens de solidarité clanique ou parentale qui fondent sa cohésion interne. Elle est caractérisée, en outre, par son attachement à un terroir déterminé68.

On parle parfois de communauté riveraine comme synonyme de communauté locales. En effet, la communauté riveraine se comprend comme étant un ensemble de personnes vivant en périphérie d'un écosystème (aire protégée, concession forestières ou milieu aquatique) avec lequel elles sont en interaction69.

1.1.5. Forêts

Les codes verts de la RDC donnent deux connotations à la forêt :

- Les terrains recouverts d'une formation végétale à base d'arbres ou d'arbustes aptes à fournir des produits forestiers, abriter la faune sauvage et exercer un effet direct ou indirect sur le sol, le climat ou le régime des eaux.

- Les terrains qui, supportant précédemment un couvert végétal arboré ou arbustif, ont été coupés

à blanc ou incendiés et font l'objet d'opérations de régénération naturelle ou de reboisement.

Par extension, sont assimilées aux forêts, selon le même code, les terres réservées pour être recouvertes d'essences ligneuses soit pour la production du bois, soit pour la régénération forestière, soit pour la protection du sol.

63 NAHAL, H., Principes d'agriculture durable, Paris, éd. Estem, 1998, p.33.

64 NASI, R. et al., Op. cit., p.4.

65 KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l'atélier de formation des parties prénantes à l'exploitation artisanale de bois, Kisangani, TropenBos Internationnal, Septembre 2014, p.2.

66 Ibid.

67 RRN-RDC, Renforcement de la Gouvernance des Forêts Africaines, Manuel de formation des producteurs et responsables de programmes des radiosnrurales sur la gouvernance forestière et le processus APV/FLEGT, Kinshasa, Juin 2014, p.9.

68 Les codes verts, textes juridiques de la RDC en matière de l'environnement et des ressources naturelles, Tome I,Titre Ier, Kinshansa, Loi N° 011/2002 du 29 août 2002 portant code forestier.

69BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (Territoire d'Ubundu, Province Orientale, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012, p.12.

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Pour la FAO70, la forêt est définie comme un terrain couvrant plus de 0,5 ha, supportant (i) des arbres de hauteur supérieure à 5 mètres totalisant une couverture supérieure à 10%, ou (ii) des arbres capables d'atteindre ce seuil sur le site considéré.

Les forêts jouent une diversité des fonctions71 dans la vie humaine. Ces fonctions, à préserver et à concilier à la fois, sont de trois grandes dimensions :

y' Fonctions écologiques : maintien de la biodiversité, régulation climatique locale, protection des sols contre l'érosion, régulation des régimes hydriques, régulation climatique globale grâce au stockage du carbone.

y' Fonctions socio-économiques : production de bois d'oeuvre à usage industriel et ensemble des retombées économiques en milieu rural, autres produits à usage des populations locales, appelé produits autres que le bois d'oeuvre : pour la construction, pour l'artisanat, pour l'alimentation, pour la médecine, réserve de terres agricoles.

y' Fonctions socio-culturelles : cultures des populations intimement liées au milieu forestier, existence de sites sacrés, d'arbres ou espèces sacrées, écotourisme.

Groot (1994) fait un regroupement centré sur les fonctions productives, les fonctions régulatrices, les fonctions de support physique et les fonctions informationnelles72.

1.1.6. Concept « REDD Plus » ou « REDD+ »

Le concept « REDD » est un acronyme sygnifiant la Réduction des Emissions due à la Déforestation et Dégradation des forets. C'est un mécanisme mondial mis en place pour lutter contre le changement climatique et la réduction des gaz à effet de serre.

La REDD est une notion émegente dans le monde il y a bientôt près d'une décenie. Elle est liée au problème du changement climatique mondial. C'est la forme d'atténuation de réchauffement planétaire et des perturbations climatiques73. Au niveau national, ce processus a commencé depuis l'année 2009.

La mise en oeuvre de REDD doit être appuyée par des stratégies de développement durable plus vastes à l'échelon national pour la réussité de ce mécanisme dans les pays en voie de développement74. Et la RDC s'est engagée dans la mise en oeuvre de l'approche REDD comme mécanisme visant à promouvoir le développement durable et la lutte contre la pauvreté75.

70 PONETTE cité par KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l'atélier de formation Op. cit., p.4

71 Ibid.

72 Groot cité par KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l'atélier de formation, Ibid.

73 www.cd.chm-cbd.net/implémentation/redd-en-rdc, consulté le 12 décembre 2014 à 16 heures 26 min.

74 www.iisd.org/climate/land_use/redd/about_fr.aspx, consulté le 20 décembre 2014 à 7 heures 8 min.

75 REDD, Plan Intégré de communication, Op. cit., p.iv.

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La stratégie REDD+ est aussi l'un des trois cadres d'élaboration de politiques de développement définis dans le document stratégiqque de croissance et de réduction de la pauvrété en RDC76.

La première menace parmi les quatre menaces majeures que le développement attendu en RDC veut limiter est la menace environnementale. Elle prend toute sa signification dans un pays qui doit préserver son énorme capital de ressources naturelles et qui peut apporter une contribution majeure à la lutte contre le changement climatique au niveau mondial77. 1.2. Cadre théorique de l'étude : Approche de stratégies de communication pour la mise en oeuvre du développement durable78

Les stratégies de communication pour la mise en oeuvre du développement durable pourraient être identifiées à trois niveaux :

- La communication pour les changements de comportement ;

- La communication de plaidoyer ;

- La communication pour le changement social ou la communication pour le changément structurel et durable.

Pour chaque niveau, des perspectives différentes sur le rôle et la place de l'information et de la communication pour la gestion durable des forêts et le développement peuvent être envisagées.

En général, les choix suivants pourraient être discutés au cas par cas : communication interpersonnelle contre communication de masse, nouveaux médias contre anciens médias, rôle et place des médias communautaires, rôle et impact de NTIC, etc.

1.2.1. La communication pour le changement de comportement

Cette communication peut être divisée en perspectives qui expliquent :

- Le comportement individuel ;

- Le comportement interpersonnel ;

- Le comportement communautaire ou social.

1.2.1.1. Le comportement individuel

La communication orientée vers le comportement individuel estime que le modèle de croyance se base sur le postulat selon lequel les pensées et sentiments personnels d'un individu déterminent les actions qu'il entreprend.

Ce modèle pose l'hypothèse spécifique que le comportement de chaque individu est déterminé par plusieurs facteurs internes79 :

76 RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Op. cit., p.44.

77 Idem, p.46.

78 ONU, Communication et développement durable..., Op. cit., p.17.

79 Ibid.

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- Prédisposition perçue : c'est-à-dire la croyance à une chance ou à un risque, ou d'être directement affecté par un problème.

- Gravité perçue : qui exprime la conviction de la gravité d'un problème.

- Enjeux et défis perçus : il s'agit de la croyance à l'efficacité d'une action pour réduire le risque ou la gravité (avantages perçus), en comparaison avec l'opinion sur les risques psychologiques tangibles ou les coûts de l'action proposée (obstacles perçus).

Ce modèle explique également qu'avant de décider d'agir, les individus examinent si les avantages (aspects positifs) pèsent davantage ou non que les inconvenients (aspects négatifs), dans un comportement donné80.

1.2.1.2. Le comportement interpersonnel

D'autres cadres théoriques encore expliquent le comportement interpersonnel. La théorie du réseau social explique les mécanismes par lesquels les interactions sociales peuvent encourager ou inhiber les comportements individuels et collectifs. Ce modèle demande qu'on puisse analyser l'impact que les amis, les familles ou d'autres personnes d'importance particulière auront sur les individus ou groupes qu'ils cherchent à influencer.

La théorie du soutien social, quant à elle, renvoie au contenu de ces relations, c'est-à-dire ce qui est partagé ou transmis durant les différentes interactions.

A ce titre, le soutien proposé ou échangé peut être :

- Le soutien émotionnel ;

- Le soutien instrumental, comme une aide ou service concret ;

- Le soutien évaluatif, comme le feedback ou la critique ;

- Le soutien informationnel sous fome d'avis et suggestions.

1.2.1.3. La communication communautaire ou sociétale

Pour expliquer les comportements communautaires, Roger DOT propose l'approche de diffusion des innovations81. Celle-ci demande à ce que des nouveautés et changements dans la manière de voir et de faire les choses puissent avoir lieu au sein des groupes communautaires.

Mc KEE et al. proposent le modèle conceptuel d'émacipation communautaire. Ce modèle met en lumière le rôle des membres de la communauté dans la planification et la gestion de leurs propres environnements82.

Par ailleurs, on découvre de plus en plus que le savoir, à lui seul, n'est pas suffisant pour déclencher le changement de comportement ; responsabiliser la population ne vise pas seulement à encourager des styles ou modes de vie, mais aussi à lui permettre de

80 ONU, Communication et développement durable..., Op. cit., p.18.

81 Ibid.

82 Idid, p.27.

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mobiliser les forces sociales et à créer des conditions pour l'émergence de politiques publiques communautaires favorables à l'environnement, et pour aboutir à des pratiques rationnelles sur la manière de traiter leur environnement.

La communication pour le développement durable repose sur l'hypothèse qu' « un développement rural réussi se fonde sur la participation active et consciente des bénéficiaires à toutes les étapes du processus de développement ; car en définitive, le développement rural ne peut intervenir sans changement d'attitudes et de comportements au sein de la population concernée »83.

De ce fait, l'émacipation de la population est nécessaire pour qu'elle soit en mesure de prendre ses propres décisions. L'approche de conscientisation de FREIRE (1983) a montré, à cet effet, comment la population peut s'automotiver dans l'action pour affronter ses problèmes prioritaires.

Cependant, accompagner les communauté locales par l'expertise des ONG et bureaux d'études, la réglementation de l'Etat et l'appui financier des bailleurs internationaux soutenant la promotion des forêts va permettre à cette population émancipée de bien gérer ses forêts de manière pérenne.

1.2.2. La communication de plaidoyer

Le plaidoyer pour le développement est une combinaison d'actions sociales destinées à obtenir un engagement politique et communautaire, une approbation sociale et un soutien systémique pour un objectif ou un programme spécifique84.

Il comporte la collecte et la structuration de l'information, sous forme d'argumentaire, la communication du dossier aux décideurs et à d'autres soutiens potentiels, y compris l'opinion publique, en utilisant divers canaux de communaication de masse ou interpersonnels, et la stimulation d'actions par les institutions sociales, les acteurs et décideurs politiques en soutien à l'objectif ou au programme.

Cette communication de plaidoyer est principalement destinée aux politiques et aux décideurs aux niveaux national et international. L'accent est mis sur la recherche du soutien des décideurs, en faisant l'hypothèse que s'ils sont « convenablement éclairés ou mis sous pression », ils seront plus réactifs aux changements sociétaux. Cependant, le plaidoyer est efficace lorsque des individus, des groupes et tous les secteurs de la société sont moblisés.

En conséquence, trois principales stratégies pour l'action de plaidoyer peuvent être identifiées :

83ONU, Communication et développement durable..., Op. cit., p.31. 84 Ibid, p.18.

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a) Le plaidoyer : susciter un engagement politique pour les politiques de soutien et renforcer l'intérêt et la demande publique sur les questions de développement.

b) Le soutien social : développer des alliances et des systèmes de soutien social qui encouragent les actions relatives au développement et les légitimer en tant que normes sociales.

c) L'émacipation : apporter aux individus et groupes le savoir, les valeurs et les

compétences qui favorisent une action efficace en faveur du développement.85

1.2.3. La communication pour le changement social ou le changement structurel

La communication pour le changement des comportements et la communication

de plaidoyer, bien qu'utiles en elles-mêmes, ne suffisent pas et ne seront pas en mesure de créer

un développement durable.

Celle-ci combine et intègre les différents aspects de l'environnement plus large

qui influencent et contraignent le changement structurel et durable. Ces aspects comprennent :

- Les facteurs structurels et conjoncturels (l'histoire, les migrations, les conflits) ;

- La politique et la juridiction ;

- La fourniture des services et les systèmes d'éducation ;

- Les facteurs institutionnels et organisationnels (la bureaucratie, la corruption, ...) ;

- Les facteurs culturels (religion, normes et valeur, ...) ;

- Les facteurs sociodémographiques (comme l'éthnicité des classes, ...) ;

- Les facteurs sociopolitiques et les facteurs socioéconomiques ;

- L'environnement physique.

1.3. Milieu d'étude : Territoire d'Isangi

1.3.1. Situation géographique

Le territoire d'Isangi est situé dans la Province Orientale en RD congo. Son chef-lieu prend une distance de 125 Km à l'ouest de la la ville de Kisangani. Situé au centre de la Tshopo, il est entouré et limité :

- Au nord : par les territoires de Basoko et de Banalia ;

- Au sud :par les territoires d'Ubundu et d'Opala ;

- A l'est : par la ville de Kisangani et les territoires de Banalia et d'Opala ;

- A l'ouest : par les territoires de Yahuma et de Basoko.

La zone du projet REDD+ est constituée principalement de deux secteurs et deux chefferies parmi les treize que compte le territoire d'Isangi. Il s'agit de secteur de Turumbu, secteur de Yawembe Baonga Basoa, chefferie de Kombe et chefferie de Liutua.

85ONU, Communication et développement durable..., Op. cit., p.19.

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Les activités du projet pilote REDD+ géographiquement intégré d'Isangi se réalisent principalement dans les cinq villages-cibles ci-après86 :

1. Lilanda/Yafake: Village de secteur Turumbu situé à 8 kilomètres de la cité d'Isangi, à la bifurcation de la route Basoko- Kisangani et Isangi- Kisangani. Ses forêts s'étendent jusqu'à la réserve biosphère de Yangambi. La population pratique l'agriculture et l'élevage.

2. Yaekela: Village de secteur Yawembe- Baonga Basoa situé à la rive droite du fleuve Congo en face d'Isangi Centre. Population riveraine constituée des pêcheurs Lokele, mais en pleine mutation pour les activités agropastorales et confinée sur des petits terroirs forestiers marécageux longeant le fleuve. Les habitants sont parfois propriétaires des îles forestières.

3. Yalosuna: Village de la chefferie Kombe situé au PK 25 sur l'axe Isangi-Ligasa. Cette chefferie a beaucoup de forêts marécageuses.

4. Yatumbo: Village de la chefferie Liutua situé au PK 40 sur l'axe Isangi-Ligasa, entouré des forêts marécageuses.

5. Ligasa-Mosenge: Village de la chefferie Liutua, érigé en centre extra-coutumier ; longé par la rivière Lokombe. Il est situé au PK 55 de la cité d'Isangi et entouré par beaucoup de forêts aussi marécageuses.

1.3.2. Cadre administratif

Sur le plan administraatif, le territoire d'Isangi est une entité décentralisée de Province Orientale. Le territoire comprend treize secteurs et chefferies ainsi que quatre cités : Isangi, Yangambi, Ibolo industriel et Yanonge. Il est dirigé par un Administrateur du territoire et deux administrateurs adjoints.

1.3.3. Paysage forestier du territoire d'Isangi

Les forêts de la Province Orientale sont du type équatorial dense et humide. Ces forêts couvrent le Sud- Ouest (la Tshopo) et la partie Sud du Haut Uélé ainsi que l'ouest de l?ITURI sur une superficie d'environ 377.000 Km2, soit près de 73% de sa superficie totale. La savane occupe sa partie Nord et Est87. Des forêts marécageuses et périodiquement inondées occupent des superficies importantes dans les Territoires d?Ubundu, Opala, Isangi, Yahuma et Basoko.

Le territoire d'Isangi se trouve dans le secteur forestier central des forêts de la Tshopo. Sa couverture forestière est d'une superficie de plus de 1.346.159,934 ha88.

86 PPRGII, Plan d'aménagement du territoire ..., Op. cit., p.12.

87 Gouvernement provincial/P.O., Plan quinquinal de croissance et de l'emploi 2011-2015, Kisangani, 2ième éd., Mars 2013, p.29.

88 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ..., Op. cit., p.6.

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Les forêts du territoire sont très fragmentées avec, d'une part, des concessions forestières et, d'autre part, par les réserves forestières. Les concessions forestières couvrent un total d'environ 861.172,19 ha comprenant ainsi une concession de SAF/Bois (de 334.000 ha89), une concession de CFT et une concession de FORABOLA.

Les réserves forestières d'environ sont constituées essentiellement de la réserve de biosphère de Yangambi avec une superficie de 235.000 ha90, les zones de boisement de LOKOMBE avec 76 Km2 et de BOSOLO, 54 Km2, des plantations de palmier à huile de BUSIRA-LOMAMI avec environ 40 Km2.91

En outre, une étendue importante de forêt fait partie du projet d'extension d'une aire protégée appelé « TL2 », Tshuapa-Lomami-Lualaba, où l'on retrouve des espèces rares telles le singe « Bonobo » et des grandes étendues forestières moins affectées par les activités humaines.

Les forêts du territoire d'Isangi sont plus marécageuses longeant le fleuve Congo, la rivière Lomami et plus de 30 petites rivières qui les traversent. Font également partie de ces forêts des îles hébergeant plusieurs arbres de grande taille et de grand diamètre. D'autres arbres d'îles sont de genre d'essences importantes jouant à la fois les fonctions écologiques, socio-économiques et socio-culturelles.

Dans la zone du projet, les forêts primaires occupent environ 80 % de superficie totale de la zone. Fort est de constater avec le PPRGII que les forêts s'éloignent des villages jusqu'à 12 km dans certaines localités. Certaines forêts sont établies sur le sol ferme (environ 30 %) et d'autres sur les sols hydromorphes (70 %)92. La végétation de la zone correspond à la forêt dense, ombrophile et sempervirente (qui porte des feuilles vertes et persistantes toute l'année) où il pleut pratiquement tous les mois de l'année.

En somme, les forêts du territoire Isangi sont encore naturelles et vastes. Sa constitution biophysique contient des espèces végétales rares et recherchées et plusieurs espèces fauniques, d'après une étude récente menée par BOYEMBA93. Il s'agit de singes, sangliers, antilopes, tortues, serpents, okapi, buffles, ... Il y a aussi des espèces phares protégés : Eléphant, chimpanzé, Bonobo. Mais suite à la surexploitation, certaines tendent à disparaitre ou tout simplement ont disparu (Eléphant,). La zone du projet regorge aussi des espèces halieutiques dans les cours d'eau telles que : silures, carpes, capitaines, anguilles.

1.3.4. Pratiques des populations locales sur les forêts

89 JADORA Internationnal, Le projet de biodiversité REDD d'Isangi, Dépliant d'informations, date et lieu de publication non signalés.

90 KYALE, J., Op. cit., p.41.

91 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ..., Op. cit, p.6.

92PPRGII, Plan d'aménagement du territoire,..., Op. cit., p.21.

93 BOYEMBA, cité par le PPRGII, Plan d'aménagement du territoire, ...,Op. cit., p.23.

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Les populations locales recourent principalement à la forêt pour les moyens possibles de leur subsistance. De ce fait, la part importante de leurs activités est basée sur les forêts. Il s'ajoutent à cette ressource forestière, des activités exercées par les populations riveraines sur les cours d'eau.

En effet, les pratiques des populations locales sur les forêts dans le terroir d'Isangi sont notamment :

a) L'agriculture itinérante sur brûlis

Elle constitue la principale activité des communautés locales et se présente comme la principale cause de la destruction de l'écosystème forestier du territoire d'Isangi. L'agriculture seule occupe 75 % de ses activités94. Elle est pratiquée sur de terre fertilisée par le brûlis des arbres et autres espèces végétales coupées dans une étendue donnée.

Ce système agricole extensif adapté au capital limité des ménages ruraux (la force de traval de famille) va d'étendue en étendues défrichées, chaque trois ou six mois après, et entraîne ainsi l'éloignement des champs des agglomérations et la dégénérescence forestière. Les paysans par ménage cultive en moyenne 0.75 à 1 ha pour une saison culturale de trois mois95. Pourtant la réalité locale livre qu'une habitation communautaire locale comprend entre 3 à 5 ménages.

Quoi qu'il en soit, le secteur agricole assure le maintien et l'amélioration des conditions de vie de ces populations locales. Il prend la forme commerciale par le fait des habitants des centres urbains et ruraux qui font cultiver des grandes étendues de champs de riz, de maïs, de manioc, ... dans certains villages. Poutant, selon Greenpeace, l'agriculture commerciale, est de loin le plus grand facteur de déforestation tropicale dans le monde. Elle est à l'origine de de plus de 70% de la déforestation entre 2000 et 201396.

Cette agriculture provoquant le recul du couvert forestier d'Isangi est intensifiée par la croissance démographique dans les milieux ruraux. Celle-ci se présente comme la cause sous-jacente de cette déforestation et dégradation.

b) La récolte de bois et fabrication de charbon de bois pour l'énergie

Cette activité occupe après l'agriculture une place importante dans la vie des populations locales d'Isangi. Elle génère de lucre à ces dernières et contribue au maintien de leur survie. Cette activité menace et dégrade les forêts du territoire d'Isangi de ces essences importances par la pratique de coupe des arbres vivants et morts, et leur mis en feu à travers de grands fours les couvant.

94 PPRGII, Plan d'aménagement du territoire, ..., Op. cit., p.26.

95 Ibid.

96 VERBELEN, Ph., La conversion des forêts pour l'agriculture commercial: une menace croissante pour le Bassin du Congo, in GREENPEACE-AFRIQUE, Magasine, Echos de la forêt, Kinshasa, Bulletin 02, Novembre 2014, p.3.

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Des fours transformant les bois en charbon à but commercial, peuvent couvrir trois à dix arbres (de diamètre moyen). Ces fours peuvent varier de dix à quarente mètres de longueur et de trois à huit mètre de largeur. Une grande part de bois récoltés et charbon de bois fabriqués par les populations rurales de cette entité est vendue à Kisangani et une faible part est localement consommée.

Cette activité est parfois même faite dans les réserves forestières, dans les îles et les zones periphériques des rivières ; ce qui cause aussi des érosions. Le secteur de biomasse ou bois-énergie seul est à l'origine de perte de 400.000 ha chaque année en RDC97. La consommation annuelle de bois-énergie représente l'équivalent de 45 millions de m3 de bois, dont 200 milles m3 pour la seule ville de Kisangani98.

c) Les feux de brousse

Les feux de brousse sont également à l'origine des forêts répoussées à grandes distances des habitations villageoises. Ils sont mis par les paysans souvent pendant les saisons sèches pour brûler étendues estimées avoir gardé des reptiles vénimeux et des espèces volantes agressives. D'autres étendues sont brûlées par l"intension de rendre clair un espace.

Ces feux de brousse créent des graves incendies de forêts. En début 2014, plus de 20 hectares de forêts ont été ravagés par les feux de brousse dans la réserve de biosphère de Yangambi. D'après les chercheurs de l'INERA-Yangambi, certains arbres fruitiers comme le mangoustanier, les arbres à thé et autres sont menacés de disparition suite à des feux de brousse99.

La biosphère de Yangambi n'est pas le seul lieu à connaitre cette menace; bon nombre d'hectares des autres forêts, notamment dans les secteurs et chefferies de Yawembe B.B., Kombe, Bolomboki, ... connaissent également des incendies forestières demesurées.

d) L'exploitation artisanale de bois

Cette pratique connaît depuis ces cinq dernières années une accélération sans précédent. Le nombre des exploitants artisanaux de bois d'oeuvre ne font qu'augmenter. Certains utilisent la scie de long et d'autres usent de tronçonneuse mécanique, à but souvent commercial, sur des pratiques aussi informelles et plus ou moins illégales.

Cette activité est venue agraver, ces dernières années, la déforestation dans le territoire d'Isangi. Certtains paysans se sont procurés les tronçonneuses ou des des scies de long pour exploiter des centaines de m3 de bois d'oeuvre pour leur compte commercial. D'autres

97 REDD/RDC, Stratégie-cadre national REDD+ de la RDC, Op. cit., p.11.

98 Ibid, p.61.

99 SOCI et INERA-Yangambi, raporté par Radio Okapi, Vingt hestares de forêt ravagés par des feux de brousse, www.radiookapi.net, consulté le 22 septembre 2014 à 16 heures 37 min.

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villageois par contre exploitent ces bois en sous-traitance de certains acteurs éconmiques, selon des accords ou partenariats conclus librement entre les parties engagées.

Etant donné que dans les entités rurales les forêts et certaines îles forestières sont liées aux familles, aux clans et aux groupements, chaque exploitant ou groupe d'exploitants coupent les arbres dans leur concession respective selon leur gré, sans respect des normes d'exploitation artisanale de bois. D'autres achètent des arbres ou des étendues à exploiter dans les concessions des paysans qui en sont tributaires.

Derrière l'argent, des paysans, pauvres, concèdent leurs forêts et même les arbres rares qui restent aux côtés des habitations à des exploitants paraissant. Ce type d'activité ravit aux forêts de ce territoire des milliers de ses arbres et détruit massivement les jeunes arbres en régénérescence.

e) La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues, paguets, mortiers, etc.

Elle est souvent oubliée dans le registre des causes de la déforestation et de la dégradation des forêts et considérée comme ayant moins d'effets sur les forêts. Pourtant, elle offense beaucoup d'espèces végétales. La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues détruit les arbres voisins de l'arbre visé. Un arbre coupé tombe avec un à trois autres arbres et ces derniers détruisent les arbres qui régénèrent sur ce milieu.

En outre, sortir la pirogue fabriquée du milieu de la forêt jusqu'à un cours d'eau navigable, beaucoup de jeunes plantes encore sont ravagés par le fait de tirer la nouvelle pièce. Ces jeunes plantes sont en plus coupés massivement par les paysans, surtout dans le secteur de Turumbu, pour former les paguets, mortiers, etc.

f) La récolte des produits alimentaires et pharmaceutiques

Les forêts du territoire d'Isangi contiennent beaucoup de substances alimentaires et pharmaceutiques à ramasser ou à cueillir. Les populations locales y passent pour ramasser des fruits, légumes et chapignons, des espèces invertébrés consommables, du miel, etc. Elles en recourent également pour tirer des plantes médecinales qu'elles connaissent comme remèdes à certaines maladies. Cette pratique est très moins dangereuse dans la vie des forêts.

g) Le braconnage et la chasse

Le braconnage et la chasse menacent beaucoup plus la faune. Elle a moins d'impact sur les espèces végétales. Malgré cela, les chasseurs dans la forêt coupent parfois des jeunes plantes pour en faire des piquets de pièges tendus aux gibiers, des huttes leur servant comme lieux de repos pendant les jours de chasse et se servent de bois morts pour boucaner les

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gibiers attrapés. Elle est plus pratiquée dans le secteur Turumbu et touche même les zones sensibles comme la réserve de biosphère de Yangambi.

La somme de toutes ces pratiques sur l'espace vert constitue le moyen de vie dépendante des populations locales du territoire d'Isangi vis-à-vis de leurs les forêts. Elles sont nées et grandies aux côtés de ces forêts, et en dépendent au quotidien pour l'essentiel de leurs besoins en substances alimentaires. Mais leur nombre croissant rapidement accélère la pression sur les forêts au travers ces pratiques et, celles-ci, sont à la base de la déforestation et dégradation de l'écosystème forestier d'Isangi.

1.3.4. Activités socio-économiques des populations

Les populations du territoire d'Isangi sont reparties dans des diverses activités socio-économiques. Mais la grande partie de ces populations pratique l'agriculture. Outre les activités exercées dans les forêts, ces populations font aussi le petit et moyen commerce, la pêche, et un très faible pourcentage de ces populations est dans la vie professionnelle.

La plupart des commerçants sont concentrés dans les cités d'Isangi et de Yangambi, ainsi que quelques uns qui sont de centres ruraux ou villages voisinant les cités. Les uns vendent les produits agricoles, les autres, les produits manufacturés. Les villes de Kisangani, Kinshasa, Kampala, Butembo constituent leurs ressources régulières en marchandises manufacturées. Les territoires d'Opala, Yahuma, Basoko et la Province de l'Equateur leur alimentent en produits vivriers. Une quantité importante de marchandises agricoles est produite localement.

La pêche est plus pratiquée par le peuple Lokele et une partie de peuple Turumbu principalement dans le fleuve Congo et la rivière Lomami. Il s'agit de pêche à filet et hameçon jeté sur la ligne. Il y a aussi la pêche à écopage et autres types de pêche pratiquée souvent par le peuple Topoke dans les étangs en forêts.

Le territoire est plus habité par ces trois tribus : Lokele, Topoke et Turumbu. On note aussi la présence des autres peuples, numériquement faibles : Soko, Ngando, Kongo, Luba, Mongo, Mbudja, Ngala, ...

En terme de conclusion de ce premier chapitre, nous rappelons qu'il s'est articulé sur la définition des concepts opératoires, la présentation du cadre théorique et du milieu d'étude. En définissant ces concepts, nous avons passé en revue les concepts de communication et stratégie de communication, de développement et de gestion durable, de communautés locales et de forêts, ainsi que le concept REDD+.

En voulant éclaircir le concept de communication, nous l'avons conçue suivant l'esprit de notre étude qui la définit comme un processus dynamique d'échange et d'influence réciproque basé sur des possibilités matérielles et immatérielles mises en jeu entre différents

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acteurs communicants, en vue de susciter de la part de ces acteurs un comportement ou une attitude spécifique.

Et pour la stratégie de communication, nous avons avancé que la stratégie de communication du projet pilote REDD+ dans le territoire d'Isangi, à son stade actuel, doit nécessairement tenir compte de deux évidences liées au contexte des populations locales pour une gestion durable des forêts naturelles. Il s'agit, d'une part, de l'application de l'approche Information, Education et Communication (IEC) et d'autre part, d'être pragmatique dans les actions de communication.

En outre, nous avons résumé le développement et la gestion durable des forêts en une utilisation rationnelle remplissant des fonctions écologiques, socioéconomiques et culturelles, tout en pérennisant ces ressources naturelles avec les mêmes potentialités d'aujourd'hui pour demain.

En abordant le cadre théorique, nous avons présenté l'approche de communication pour la mise en oeuvre du développement durable. Ici, nous avions identifié trois niveaux, notamment la communication pour les changements de comportement, la communication de plaidoyer et la communication pour le changement social ou la communication pour le changement structurel et durable.

Enfin, dans ce premier chapitre, nous avons présenté le territoire d'Isangi qui constitue le milieu de la présente étude. Ainsi, le territoire d'Isangi se trouve dans le secteur central des forêts de la Tshopo. Sa couverture forestière est d'une suprfice de plus de 1.346.159,934 ha100. Elles sont très fragmentées avec, d'une part, des concessions forestières et, d'autre part, par des réserves forestières ainsi que des étendues forestières importantes.

L'agriculture est le principal facteur de la déforestation et de la dégradation des forêts de ce territoire. Aussi s'ajoutent les feux de brousse, la fabrication de charbon à bois et récolte de bois pour l'énergie et l'exploitation artisanale de bois d'oeuvre. Outre ces activités forestières, les populations font également le commerce et la pêche.

100 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ..., Op. cit., p.6.

DEUXIEME CHAPITRE : PROJET PILOTE REDD+ D'ISANGI (PPRGII) ET SES AXES DE COMMUNICATION

Dans ce deuxième chapitre, nous parlons du Projet Pilote REDD+ Géographiquement Intégré d'Isangi, « PPRGII » en sigle, et de ses axes de communication dans la zone d'exécution du projet ainsi que d'une lecture critique de plan local des stratégies de communication du PPRGII. En parlant du PPRGII, nous donnons la genèse et le contexte justificatif du projet et les différents acteurs qui interviennent et qui sont impliqués dans la mise en oeuvre du mécanisme REED au territoire d'Isangi.

Dans la deuxième partie de ce chapitre, nous abordons les axes de communication du projet pilote REDD d'Isangi. Il est question pour nous de parler de différentes branches qui constituent l'arbre de communication et sur lesquelles repose les stratégies de communication de ce projet qui intervient dans le cadre de la gestion durable des forêts et réduction de la pauvreté dans le territoire Isangi. Enfin, nous analysons le Plan Local des stratégies de communication mise en place par le projet.

2.1. Genèse et contexte du projet

Le Projet Pilote REDD Géographiquement Intégré d'Isangi, « PPRGII » en sigle, est né des préoccupations de la stratégie REDD en RDC qui considère toutes les écorégions du pays comme des sites des études et de l'expérimentation de la REDD. Et la politique en cette matière stipule que le territoire est l'unité de base de la planification des activités REDD+ en RDC.

Au-delà de ces raisons, d'une part, le choix du territoire d'Isangi a été dicté à la fois par le fait qu'il est dans le secteur forestier central de la Province Orientale et par le fait que ce territoire se situe dans la province la plus forestière parmi les provinces du bloc oriental, ce qui montre un intérêt particulier101.

D'autre part, de part sa superficie forestière de plus de 1.346.159,934 ha, le territoire est très fragmenté, avec d'une part, des concessions forestières avec un total d'environ 861.172,19 Ha (1 concessions de SAF/Bois, une concession de CFT et une concession de FORABOLA), la réserve de la biosphère de Yangambi d'une superficie de 235.000 Ha et quelques boisements considérés comme réserves forestières, des plantations de palmier à huile de la société Busira Lomami et un projet d'extension d'une aire protégée appelé TL2 ( Tshuapa-Lomami-Lualaba).

Aussi, les populations d'Isangi représentent une forte densité comparativement aux autres territoires de la Tshopo et elles pratiquent intensément l'agriculture itinérante sur

101 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ..., Op. cit., p.6.

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brulis sur des sols très filtrants. Leur pression sur les forêts est tellement forte ces dernières années.

Toutes ces raisons font du territoire d'Isangi une zone expérimentale appropriée pour collecter des informations qui peuvent renseigner la stratégie REDD+ et dont les résultats peuvent être extrapolés dans d'autres terroirs ayant des caractéristiques similaires102.

2.2. Différents acteurs du PPRGII

Le projet REDD+ à Isangi, fait intervenir plusieurs acteurs à la fois. Outre les bailleurs des fonds et l'Etat congolais, nous pouvons les classifier à travers l'organe et les consultants du projet.

2.2.1. Organes du PPRGII

a) ONG OCEAN

L'Organisation Concertée des Ecologistes et Amis de la Nature, « OCEAN » en sigle, est une ONG fondée depuis 1995 dans le but de lutter pour la protection et la conservation des ressources naturelles renouvelables. Cette organisation est l'organe de mise en oeuvre du projet pilote REDD géographiquement intégré d'Isangi, PPRGII.

C'est donc elle qui met en application expérimentale le mécanisme REDD dans le territoire d'Isangi en coordonnant toutes les actions et activités y afférentes. Elle travaille en étroite collaboration avec le Conseil Agricole Rural de Gestion, abrégé en CARG, le Conseil Consultatif Provincial des Forêts, CCPF en sigle, les experts du gouvernement provincial et les consultants locaux désignés.

Elle a élaboré et a mis en place, avec le concours de ses collaborateurs précités, le plan d'aménagement du territoire d'Isangi. L'aménagement du territoire correspond en effet à « l'action et la pratique de disposer avec ordre, à travers l'espace d'un pays et dans une vision perspective, les hommes et leur activité, les équipements et les moyens de communication qu'ils peuvent utiliser, en prenant en compte les contraintes naturelles, humains et économiques, voire stratégiques103».

b) CARG

Le Conseil Agricole Rural de Gestion, « CARG », est une structure de concertation associant les différents acteurs du monde rural. L'exécutif et le législatif (provincial), l'administration, le secteur privé, les associations et les syndicats paysans, les universités et centres de recherche, les congrégations religieuses ...soit la société civile au sens large qui constitue la structure technique et de concertation en matière d'affectation des terres à l'échelle du territoire.

102 PPRGII, Plan d'aménagent du territoire, ..., Op. cit., p.6.

103 REDD-RDC, Stratégie-Cadre nationale REDD+ de la RDC, Op. cit., p.93.

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A part plusieurs rôles qui lui incombe, il facilite aussi la concertation intersectorielle au niveau décentralisé, pour l'aménagement du territoire dans le cadre des activités agricoles. C'est pour ce motif que le projet l'a choisi dans le processus d'élaboration du plan d'aménagement du territoire et de mise en oeuvre du processus REDD dans le territoire d'Isangi, en vue de lui fournir d'importantes informations sur la zone du projet.

En partenariat avec l'OCEAN, le CARG facilite également la mise en place des micros plans d'aménagement dans les villages de la zone du projet et planifie l'utilisation des ressources forestières.

c) CCPF

Le Conseil Consultatif Provincial des Forêts est composé de membres des ministères provinciaux de l'environnement, conservation de la nature et tourisme (MECNT), des affaires foncières, de l'énergie ainsi que celui de l'agriculture. Il participe dans ce projet non seulement pour représenter ces ministères, mais aussi pour servir d'orientations en matière d'environnement et d'aménagement du territoire suivant la politique mise en place par ces ministères.

d) Les experts du gouvernement provincial

Ce sont les personnes représentant l'autorité provinciale dans la mise en oeuvre du mécanisme REDD dans le territoire d'Isangi.

2.2.2. Consultants du PPRGII

a) UNIKIS

L'Université de Kisangani, « UNIKIS » participe dans ce projet pour assurer le stock et les parcelles de carbone devant aider et contribuer, un tant soit peu, à l'atténuation de gaz à effet de serre en vue de lutter contre les changements climatiques. Sa consultance procède donc au monitorage, rapportage et vérification, « MRV » en sigle, pour prélever et disposer des données nécessaires en cette matière.

b) IFA/Yangambi

L'Institut Facultaire d'Agronomie de Yangambi, « IFA/Yangambi » en sigle, intervient pour la mise en place de la pratique d'agriculture durable dans la zone du projet. De ce fait, il assiste les populations de la zone en leurs apportant des informations et conseils essentiels pour une pratique d'agriculture durable.

En outre, l'IFA/Yangambi apporte son expertise aux paysans pour les initier aux mesures alternatives de survie. Ces activités alternatives de survie peuvent concerner la pisciculture, la riziculture, l'élevage de petit bétail et poulailler, ...

c) INERA

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L'Institut National des Etudes et Recherches Agronomiques, abrégé « INERA », fait consultance dans le projet pilote REDD+ d'Isangi pour le reboisement des zones dégradées et qui sont en situation de déforestation. Ainsi, cet institut plante et distribue aux paysans les pépinières des espèces végétales à croissance rapide.

Les types de ces espèces végétales boisées ou distribuées sont des arbres à impact à la fois écologique et socio-économique.

d) PCN

Le programme d'éducation pour la Protection et la Conservation de la Nature, dit « PCN », est chargé de la communication dans l'exécution du mécanisme du projet pilote REDD+ d'Isangi. Le PCN met en oeuvre l'approche Information, Education et Communication, « IEC ».

Pour assurer cette approche, le PCN, avec l'expertise des experts de la Coordination Nationale REDD et des gouvernements national et provincial, a mis en place un plan local de communication du projet pilote REDD géographiquement intégré d'Isangi. Ce plan contient l'ensemble de stratégies et axes de communication du mécanisme REDD RDC dans la zone du projet. C'est de ce plan local de communication que nous avons tiré des matières constituant la troisième partie de ce chapitre et qui feront l'objet d'une lecture critique dans la quatrième partie.

Le PCN appuie ainsi les radios communautaires en formation et en matériels techniques pour assurer la sensibilisation des populations. Pour ce, il a garanti :

- La mise en oeuvre de diverses activités notamment : des émissions radios et télévisions, les

articles de presse, des séances de sensibilisation et des causeries éducatives ciblées, des bulletins d'information pour la vulgarisation et l'expérimentation de quelques supports audiovisuels (CD, DVD, Cassette) en collaboration avec le Réseau des Medias de la Tshopo.

- La mise en place d'un noyau de communicateurs et animateurs REDD locaux à ISANGI et la mise en place d'un réseau des médias pour la diffusion des informations sur la REDD104. Dans ses actions de communication, il a jeté quelques petits ponts sur les rivières traversant les voies routières rurales de la zone du projet.

2.2.3. Autres organisations de protection et gestion des ressources naturelles à Isangi a) TropenBos International RD Congo

Cette OGN est opérationnelle depuis 2010 et réalise des études sur l'exploitation artisanale de bois d'oeuvre, les modes de gestion des forêts par les communautés locales, la gouvernance locale des ressources naturelles, les petites et moyennes entreprises

104 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, Op. cit., p.9.

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forestières, la tenue foncière, les produits forestiers, ... Ces différentes études visent à contribuer aux discussions relatives aux réformes forestière et foncière en cours dans le pays et aux processus internationaux dont la REDD+ et la FLEGT105.

Cependant, l'intervention du TropenBos International RD Congo dans le territoire d'Isangi s'insert dans le contexte de « l'exploitation et du commerce légaux du bois » suivant les normes tracées par l'Union Européenne telles qu'adoptées par la RDC. Cette intervention se fait à travers le projet APV/FLEGT (Accord de Partenariat Volontaire pour l'application des réglementations forestières, la gouvernance et les échanges commerciaux). Le système de vérification de la légalité (SVL) du bois dans le marché national et international sert de la police à ce projet.

Ce projet d'APV/FLEGT exécuté dans les six territoires de la Tshopo et de l'Ituri (Bafwasende, Isangi, Ubundu et Aru, Mahagi, Mambasa), vise à faire participer toutes les parties prenantes en matière de gestion durable des forêts, surtout l'implication des acteurs locaux et la prise en compte de leurs préoccupations qui, depuis longtemps, ont été oubliés dans ce processus106. L'ONG TBI-RDC s'inscrit ainsi dans la lutte contre les pratiques illégales et dégradant les forêts, en perspective de la lutte contre les changements climatiques.

b) Jadora International LLC

Le programme Jadora International LLC est le tout premier projet du mécanisme REDD dans le territoire d'Isangi, conclu depuis 2009 à la suite de l'engagement du gouvernement congolais au mécanisme mondial REDD. Ce programme est soutenu par le fonds forestier du Bassin du Congo, « FFBC » en sigle, et le TerraGlobal de la REDD.

C'est un projet issu de l'entente entre Jadora International LLC et la Société Africaine de Bois, « Safbois », pour la compensation de carbone sur une étendue de 334.000 ha de l'exploitation forestière gérée par Safbois107. Ainsi, ce programme vise la séquestration du carbone, le développement de boisement, la promotion de la biodiversité et des programmes sociaux de développement favorisant les initiatives d'utilisation durable des terres et des forêts108.

Ce programme travaille avec les populations locales, les gouvernements provincial et national, ainsi que les OGN pour améliorer les moyens d'existence des paysans grâce à des initiatives de développement durable.

2.3. Axes de communication du PPRGII

105 TropenBos International RD Congo, Mettre le savoir au service de l'homme et des forêts, Dépliant d'informations, Kisangani, TBI-RDC, Anonyme, p.7.

106 Idem, APV/FLEGT : exploitation et commerce légaux du bois, une affaire de tous en Province Orientale, Fiche d'information, Kisangani, TBI-RDC, avril 2014, pp. 1 et 2.

107 JADORA International LLC, Le projet de biodiversité REDD d'Isangi, Dépliant d'information, Anonyme, p.1.

108 Ibid, p.2.

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La communication pratiquée par le projet pilote REDD+ d'Isangi dans la zone du projet est basée sur l'approche IEC mise en oeuvre par l'OGN PCN. Dans l'application de cette approche, le PCN s'est servi du plan local de communication qu'il a élaboré avec l'assistance des experts de la Coordination nationale REDD, selon le modèle du plan intégré de communication pour la promotion de la REDD en RDC.

Pour cette raison, les matières développées dans cette partie reprennent les grandes lignes de communication du PPRGII telles que présentées dans son plan local de communication. Toutefois, nous avons habillé ces matières de notre style et forme d'ordonnancement d'idées pour la simple raison de mise en forme dans le contexte de la présente étude. Mais le contenu reste respecté.

En effet, les principaux axes de communication du PPRGII sont contenus dans les stratégies de communication109 que l'on peut retrouver dans son plan local de communication, notamment : les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC), la communication Institutionnelle/Marketing Social, la communication pour le changement social et de comportement, le plaidoyer, la mobilisation sociale et le Renforcement des capacités, motivation des acteurs et empowerment communautaire.

Avant de nous appesantir sur ces stratégies, parlons de la justification du PPRGII pour son choix sur l'approche de communication pour le changement social et de comportement.

2.3.1. Justification du choix de l'approche de communication pour le changement social et de comportement pour le PPRGII

En vue d'atteindre les objectifs et réaliser les résultats attendus par l'approche IEC dans le cadre de la mise en oeuvre de ce plan local de communication, l'approche proposée a exigé une communication efficace, inclusive, participative et interactive tant au niveau provincial, régional que territorial. Elle a visé à la fois les individus, les populations autochtones, les communautés locales, les décideurs politiques, les leaders d'opinion et le porteur du projet REDD Isangi par une approche ciblée.

A cet effet, ce plan local de communication recourt à l'approche de communication basée sur le changement social et de comportement qui consiste à mener les interventions de communication soutenues et guidées par les stratégies de communication correctement planifiées, adéquates et adaptées au contexte local et spécifique à chaque audience cible visée en fonction des comportements et actions de changement souhaités .

L'avantage de cette approche est qu'elle aborde les problèmes en fonction des domaines d'intervention, des comportements à changer, des facteurs prédisposant, renforçant et

109 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, Op. cit., pp.9-14.

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favorisant les petites actions faisables pour le changement en rapport avec les audiences ciblées.

Il s'agit d'une méthode plus participative, responsabilisante et inclusive qui a fait ses preuves d'efficacité dans le contexte d'élaboration du plan intégré de communication au niveau national. Elle s'est appliquée sur les domaines d'intervention associant à la fois :

- la diffusion des messages ;

- les échanges d'informations ;

- les partages de connaissances, et d'expériences ;

- les opportunités de dialogue interactif ;

- l'apprentissage de savoirs et pratiques et l'élaboration d'un consensus afin d'obtenir le changement comportemental et des pratiques souhaités ;

- L'accompagnement dans l'action.

2.3.2. Strategies de communication du PPRGII

Les stratégies utilisées pour la mise en oeuvre de ce plan local de communication sont les suivantes :

2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC)

Les outils de nouvelles technologies de l'information et de la communication « NTIC » envisagés par le PPRGII dans sa communication sont le WEB et la téléphonie. a) Le web : en vue de présenter :

- La rubrique infos : pour un résumé illustré de chaque activité réalisée sur terrain, missions et événements réalisés par le PCN et ses animateurs (sensibilisateurs), en particulier, et du projet, en général ;

- La rubrique documents : pour permettre la publication et l'archivage des documents relatifs au travail du projet ;

- Newsletter : afin de permettre aux internautes inscrits sur le site web de PCN de recevoir par e-mail des notifications lorsque des infos, des offres d'emploi ou des documents seront publiés sur ledit site ;

- Le Forum : pour susciter les échanges et dialogues interactifs entre la CN-REDD, le projet REDD Isangi, les autres partenaires et permettre aux internautes sympathisants d'insérer des articles et expériences sur les matières traitées par le projet et d'y réagir en donnant des avis ;

- Le placement des données d'archives du projet REDD Isangi et de ses partenaires : il s'agit essentiellement des rapports d'activités, résumés des projets, cartes sur les réalisations et le rayon d'action, et autres informations nécessaires à placer dans le site

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web (informations et données à produire et à placer sous forme de documentaire vidéo et documentaire scriptovisuels).

b) La téléphonie

Les fonctionnalités de la téléphonie dans les stratégies de communication du PPRGII sont entre autres :

- SMS ; - Appel ciblé ;

- Ligne verte ; - Plate-forme ;

- Flash info ; - Générique.

2.3.2.2. La communication institutionnelle/marketing Social

Elle a consisté à mener les actions de communication visant la visibilité et le marketing institutionnel. Il s'est agi de reproduire le prospectus informatif et les posters divers sur l'organisation, le fonctionnement et les activités réalisées par le PPRGII à travers le PCN et ses animateurs pour le public en général.

Cette communication devra permettre en plus de faire connaitre la vie institutionnelle et les besoins du PPRGII à travers le PCN et ses partenaires en lien avec la REDD. En outre, la mise en place d'un Top-Réseau Médias et la production des publireportages, des génériques, des spots, des slogans, des illustrations d'images dans l'espace médiatique sur les chaines locales, provinciales et voire nationales de radiotélévision.

Ici, une campagne médiatique avec la participation du réseau des radios communautaires opérant dans les secteurs ciblés par le projet REDD Isangi a été envisagée, afin d'assurer la sensibilisation sur la REDD et la diffusion des messages par l'animation des émissions interactives avec les acteurs locaux.

2.4. La communication pour le changement social et de comportement

Elle est basée sur des actions de conscientisation, de sensibilisation et d'information des diverses catégories des populations locales, la diffusion et la transmission des messages éducatifs visant à changer les comportements, à s'approprier et à participer aux actions de promotion et de l'appropriation des acquis du projet REDD Isangi par les communautés locales et peuples autochtones ainsi que toutes les parties prenantes.

Elle concerne la promotion et la vulgarisation des informations et des pratiques essentielles visant l'utilisation des services offerts auprès des communautés. Cette forme de communication, (CCSC), oriente ses actions vers des audiences ciblées, en fonction du changement souhaité. Elle comprend les composantes suivantes :

- La communication interpersonnelle ou de proximité qui vise les individus, les ménages, les groupes de personnes spécifiques ou homogènes, les communautés identifiées selon les problèmes et les besoins ciblés utilisant les supports tels que la

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boîte à image, les cartes conseils, les dépliants, les radios clubs, les vidéo forums, les affiches messages conseils, les clubs d'écoute, les focus group, les visites à domicile, les mouvements des Relais communautaires et autres ;

- La communication de masse qui vise l'utilisation des médias comme la radio, la télévision, les journaux, les dépliants messages, les panneaux messages, les théâtres/sketchs, les films et la chanson/concert, la sensibilisation dans les lieux publics ouverts tels que les points chauds, parkings, ronds points, églises, stades et marchés, écoles, .... ;

- Le Top-Réseau Médias mis en place, utilisé comme interface et mécanisme catalyseur visant la diffusion des messages ;

- La campagne d'affichage publique avec les affiches, les panneaux routiers, les messages muraux, les tableaux messages, les calicots et autres supports de mobilisation ;

- Une campagne de sensibilisation et d'information communautaire, réalisée pendant toute la durée du projet et pilotée par les réseaux locaux des Relais communautaires et mobilisateurs locaux des sites du projet REDD Isangi.

2.5. Le plaidoyer

Ce plaidoyer a consisté à développer les actions de communication qui visent à faire connaître et faire soutenir les actions menées par le PPRGII à travers le PCN et ses partenaires auprès des leaders d'opinion, des décideurs et de ses partenaires au développement afin d'obtenir leur engagement et leur appui aux différentes actions de mise en oeuvre du projet REDD Isangi.

Il s'est agi du développement des actions qui influencent les décideurs, les différents leaders et autorités ayant un certain pouvoir afin de les amener à prendre les décisions et d'apporter les soutiens et appuis essentiels aux actions de promotion du projet REDD Isangi.

Dans le plaidoyer, la mise en place de groupe de lobbying, de Stewardship et de Task forces comme moyen efficace pour influencer et obtenir les décisions favorables à la réalisation des activités prévues dans le projet REDD Isangi.

Le COTEPAC a servi entre autre d'outil stratégique pour renforcer les actions de plaidoyer social dans l'ensemble du territoire.

2.6. La mobilisation sociale

Elle s'est penchée à la création d'alliances et de réseaux entre les leaders des groupes, les confessions religieuses, les organisations communautaires, les ONGD et les organisations de la société civile pour atteindre leurs audiences respectives.

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Cette stratégie est porteuse d'impulsions favorisant la mobilisation communautaire, l'engagement populaire et stimule ainsi les partenariats et la participation communautaire. De ce fait, elle mettra à profit les expériences réussies pour inciter des partenariats actifs et constructifs dans la mise en oeuvre des interventions de communication pour la promotion du projet REDD Isangi.

Un cadre de concertation et de mobilisation a été envisagé afin de rassembler et d'animer les différents groupes thématiques, les projets locaux ayant les liens avec la REDD, les autorités politico-administratives, les partenaires au développement et les ONG locales pour stimuler le travail en synergie et impulser les dynamiques de participation communautaires et de réseautage autour de la REDD+ dans le rayon d'action du projet Isangi.

Le Comité Territorial de participation communautaire, « COTEPAC », mis en place comme structure fédératrice et synergique pour la mobilisation communautaire a constitué l'un des principaux acteurs pour animer l'ensemble d'actions et des structures locales de participation communautaire. Il est le trait d'union entre les communautés locales, les porteurs des projets REDD et autres programmes de développement local ainsi que les autorités locales des ETD du territoire d'Isangi.

2.7. Renforcement des capacités et empowerment communautaire

Cette stratégie a été proposée pour permettre la mise en place des actions de formation pour le transfert des compétences et le renforcement des capacités des acteurs d'une part, et d'autre part, la promotion de mécanismes de participation communautaire par le développement des capacités d'autonomisation et de responsabilisation des parties prenantes à s'approprier des actions développées dans le cadre de la mise en oeuvre du projet.

Elle a visé, en outre, la libération de l'expression des communautés locales, spécifiquement les populations autochtones, et les organisations à assise communautaire à s'impliquer et à participer activement en tant qu'acteurs et bénéficiaires des actions de promotion du projet REDD à tous les niveaux. Il s'agit de susciter des mécanismes locaux de participation communautaire, de surveillance et protection locales des activités de promotion du projet REDD Isangi.

Les moyens utilisés pour stimuler le renforcement de capacité, la motivation des acteurs et l'empowerment communautaire (commissions et comités communautaires) sont :

- Formations des acteurs locaux,

- Appui logistique et technique aux organisations à assise communautaire,

- Appui et accompagnement des initiatives communautaires,

- Développement des capacités d'expression populaire des communautés locales et des peuples autochtones,

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- Structuration des programmes d'action et intervention à assise communautaire,

- Vulgarisation, communication, information, sensibilisation et conscientisation.

Dans ce contexte, le projet REDD Isangi a animé et accompagné l'approche « Relais Communautaire » afin de susciter le développement des comités locaux de développement et de conservation, comme mécanismes de promotion de la participation communautaire.

En plus, l'on note l'organisation des assemblées villageoises sous forme des sous-ensembles des comités de développement local dans tous les villages du rayon d'action du projet REDD Isangi. La pédagogie sous-tendue ici a visé la création des alliances fédératives pour les synergies communautaires en faveur de la REDD+ au niveau local. Dans ce contexte, le COTEPAC a été l'instrument ou un acteur avant-gardiste pour impulser les synergies et les alliances communautaires locales pour la participation communautaire.

3. Objectifs du plan local de communication

3.1. Objectif général du plan local de communication

L'objectif général visé par ce plan local de communication est de contribuer à la promotion des pratiques clés et des actions essentielles, visant la lutte contre la déforestation et la dégradation des forêts, par des activités de communication pour le changement social et des comportements en vue de promouvoir le développement durable.

3.2. Objectifs spécifiques du plan local de communication

Ce plan local de communication vise d'ici quatre ans à:

- Informer, éduquer, sensibiliser et renforcer les capacités d'au moins 80% des parties prenantes sur le mécanisme REDD et les domaines d'interventions du projet REDD Isangi comme approche de développement durable pour ce territoire.

- Mobiliser et organiser au moins 80% des parties prenantes pour participer au processus de mise en oeuvre des activités du projet REDD Isangi.

- Informer et sensibiliser au moins 80% des autorités publiques, des leaders communautaires et institutionnels pour leur soutien et participation au processus de mise en oeuvre des activités du projet REDD Isangi.

- Renforcer techniquement et logistiquement au moins 80% des parties prenantes en vue de faciliter leur participation aux activités de communication pour la mise en oeuvre du projet REDD Isangi.

- Mettre en place au moins 4 mécanismes de concertation et de participation communautaire pour la promotion des activités de communication pour la REDD dans le territoire d'Isangi et ses environs.

- Appuyer les Radios locales de la Tshopo et du chef lieu de la province à Kisangani.

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- Mettre en place une structure mixte formée en technique de patrouille et surveillance communautaire dans la gestion des forets.

- Mettre en place une structure de gestion des conflits dont les membres sont formés en médiation/prévention, cartographie et aux techniques de monitoring de la dynamique des conflits à l'échelle du territoire d'ici 2015.

3.3. Lecture du plan local des stratégies de communication du PPRGII

Notre lecture sur les stratégies de communication du projet pilote REDD d'Isangi pour la gestion durable des forêts et le développement des communautés locales du territoire d'Isangi est une analyse critique faite à partir du plan local de communication, mis en oeuvre par le PCN et sur l'ensemble d'actions de communication dudit projet.

Cette analyse critique se réalise à trois niveaux, notamment :

- Au niveaux de l'application de stratégies de communication dites dans le plan local de communication du PPRGII ;

- Au niveau de l'approche choisie pour la mise en oeuvre des actions de communication en vue de déclencher le développement du monde rural ;

- Enfin, le troisième niveau propose une approche que nous avons conçu pour déclencher le développement local et réduire l'hyperdépendance et la forte pression des populations locales aux forêts.

3.3.1. Analyse critique des stratégies de communication du PPRGII

Le choix de la démarche de communication pour le changement social et de comportement, bâtie sur l'approche IEC, est convenablement une option fondée et congruente au contexte d'une communication orientée vers les communautés locales et autochtones, et surtout dans une situation des populations rurales et paysannes dépendantes des forêts.

Le projet pilote REDD d'Isangi, dans ses stratégies de communication, a employé une approche communicationnelle, « IEC », adéquate à l'écologie des populations locales. Néanmoins, dans l'application de cette approche, elle présente certaines faiblesses considérables. Nous les relevons sous les angles suivants :

a) Manque de ségmentation propre de la cible de communication.

Les populations locales sont les agents détruisant directement et fortement les forêts de par leur hyperdépendance à ces ressources. Elles sont constituées de personnes de différentes activités, dont leurs usages et leurs besoins dans les forêts sont aussi différenciés.

Tous les paysans n'ont pas la même pratique sur les forêts ; étant donné qu'ils n'exercent pas les mêmes types d'activités forestières. Les uns cultivent les champs, les autres fabriquent le charbon de bois ou récoltent le bois de chauffe. Certains coupent le bois d'oeuvre

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artisanal, d'autres coupent des arbres pour la fabrication des pirogues, paguets, mortiers, des sticks pour la construction des huttes, feux de brousse, braconage ou chasse des gibiers, etc.

En effet, la communication du PPRGII devrait prendre en compte les divergences d'acivités des paysans pour ségmenter la cible en sous groupes ou ségments ; et ainsi concevoir des messages et communiquer avec chaque ségment ou groupe selon ses pratiques et ses besoins vis-à-vis des forêts. Focaliser les messages à chaque groupe de paysans selon ses activités et ses pratiques sur les forêts, devrait rendre plus efficace la communication du PPRGII envers les populations locales de la zone du projet.

Cette ségmentation devrait même aussi guider la structuration des paysans en sous groupes différents, chacun suivant son type d'activité et de pratique, qui seront réunis tous au sein d'un grand ensemble COTEPAC pour l'assistance en conseils et le suivi des pratiques faites sur les forêts.

b) Contexte psychosociologique de communication interpersonnelle

Parler ici du contexte psychosociologique de communication interpersonnelle, c'est faire appel à des cadres ou lieux où se passent les séminaires et ateliers d'information, de formation ou d'éducation dans la communication du PPRGII avec les communautés locales. En fait, faire appel ou déplacer un paysan de son village pour la ville d'Isangi ou de Kisangani, en terme d'atelier ou de séminaire et en assurant sa prise en charge (transport, logis et restauration), donne psychologiquement au paysan invité l'idée d'aller gagner de l'argent que de comprendre l'ampleur du problème communiqué à la rencontre.

En effet, les animateurs de communication du PPRGII pourront devoir aller vers les communautés locales, dans leurs villages, groupements, chefferies ou secteurs, pour faire ainsi de leurs milieux natifs cadres d'échanges et de communication. Cette stratégie a comme avantage de mettre les acteurs en communication sur le même diapason social, avec l'utilisation de la langue du milieu. Car un paysan dans son milieu peut énoncer mieux et plus clairement ses idées et attitudes que lorsqu'il se trouve dans un endroit un peu plus loin de chez lui. Elle réduit la prépotence des animateurs vis-à-vis des paysans.

Le personnel Relais Communautaire, « RECO », prévu pour la communication de proximité visant les individus, les ménages, les groupes de personnes spécifiques ou homogènes, etc., n'a été qu'au niveau théorique que pratique. Les paysans qui sont les utilisateurs réels et directs des forêts ne sont jusqu'ici atteints par les messages du projet et ne comprennent pas en fait de quoi s'agit-il. Même le COTEPAC envisagé n'est pas opérationnel dans la zone du projet, ce qui accuse la participation passive des communautés locales à cette démarche REDD de gestion durable des forêts et de réduction de la pauvreté.

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Quelques points focaux mis en place dans certains villages se sont limités juste à la pose des panneaux des messages REDD le long de certaines routes rurales. Si la stratégie de RECO était pratique, la communication interpersonnelle du PPRGII devrait avoir sa chance d'être réussie et performante.

La méthode participative, responsabilisante et inclusive, dite et imité par le plan local de communication du PPRGII, qui a fait ses preuves d'efficacité dans le contexte d'élaboration du plan intégré de communication au niveau national110, ne saurait pas réussir si cette participation, responsabilisation et inclusion ne tiennent compte que des leaders coutumiers, d'opinions et de la société civile.

Au niveau national ou provincial, associer ces acteurs parait évident pour l'élaboration des stratégies, activités et actions de communication à appliquer au niveau local. Cependant, à ce dernier niveau, l'on doit concrètement atteindre et faire participer activement les paysans en associant leaders locaux.

3.3.2. Critique de l'approche choisie pour la mise en oeuvre des actions de communication

L'approche de distribution des semences, de poulaillers et betailles, etc. ne date pas d'aujourd'hui et n'est pas dans sa première expérience à Isangi. FAO, CRCR, et d'autres organisations locales, nationale qu'internationales l'ont déjà appliquées en répétition depuis plus d'une décennie, par la distribution des semences de manioc, riz, maïs, de soja,..., des poulaillers, betailles, les fritures pour la pisciculture, etc., mais les populations rurales ne s'y accrochent pas.

La grande partie de ces semences agricoles et piscicoles ainsi que celles d'élevage sont directement consommés par les paysans. Ce qui ne produit pas d'impact considérable à cette lutte de réduction de la pauvreté. Et parfois, les types de semences apportés ne s'accordent pas avec climat de ce terroir. Il est aujourd'hui, à notre point de vue, difficile que cette même approche, devenue de routine et dont le passé marque une expérience stérile, réussisse à déclencher le développement dans les milieux ruraux, en vue de réduire l'hyperdépendance des populations locales aux forêts.

C'est pourquoi il s'avère important de mettre en place une nouvelle approche, dans le cadre d'actions ou projets de développement effectif des populations locales, pouvant relayer cette première. Voila la raison pour nous de proposer une nouvelle approche baptisée « Approche CAPLEMI » (Communication et Actions pour la Promotion Local par Entreprenariat Moyen Industriel).

3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour une communication pragmatique et réussie dans la gestion durable des forêts et le réel développement local

110 PPRGII, Plan local de communication pour la promotion du PPRGII, idem, p.10.

- 58 -

La nouvelle « Approche CAPLEMI » (Communication et Actions pour la Promotion Local par Entreprenariat Moyen Industriel), nous l'avons conçue pour rendre pragmatique la communication visant la gestion durable des forêts et le développement des populations locales.

L'« Approche CAPLEMI » prône, dans la situation des milieux ruraux pauvres et pour épargner les ressources naturelles de fortes pressions et menaces des populations locales ou riveraines, la communication, en plus de sa dimension participative, inclusive et responsabilisante, doit envisager des actions concrètes du développement et le programme engagé dans une cause doit mettre en place des projets et moyens conséquents du développement réel.

Dans cette optique, pour mieux relancer et déclencher le développement réel du territoire expérimental du mécanisme REDD à Isangi, le PPRGII devrait envisager, dans sont plan stratégique de communication, des actions du type :

- La mise en place d'un noyau de communication communautaire fonctionnel, rassemblant les structures communautaires chargées d'assurer régulièrement la communication de proximité et de plaidoyer social ;

- L'ouverture et réhabilitation des routes de desserte agricole, reliant des villages aux centres ruraux et via des cités et villes proches ;

- L'organisation et la prise en charge de l'agriculture parr l'Etat ou le mixte, à travers son programme de rélance agricole ;

- L'encadrement et appui des groupements locaux agricoles dans les structures plus ou moins légales, pour des pratiques d'agriculture d'autosubsistance renouvellable et durable, à la réservation des forêts ;

- L'initiative des populations locales à des activités alternatives de survie et d'entreprenariat : élevage, pisciculture, sallons de coiffure et de beauté, ... ;

- La mise en place des petites et moyennes entreprises, industrielles ou non, de trasnformation et de conservation des produit agricoles ;

- La cartographie des zones forestières à protéger de l'exploitation agricole et artisanale de bois, en fonction de leur importance biodiversitaire ou écologique et les forêts qui peuvent servir de substances à la vie quotidienne des populations locales ;

- La vulgarisation du code forestier congolais et des réformes apportées sur la matière d'exploitation forestière en RDC ;

- La mise en place des structures médias permanentes chargées des tâches de communication, pour la diffusion continuelle des informations et messages suivant la démarche IEC sur le mécanisme REDD.

- 59 -

Cependant, les types d'actions que nous avons proposés dans cette étude peuvent être employés dans d'autres cas similaires, mais en les adaptant au contexte de l'environnement dans lequel ils sont appliqués.

En conclusion de ce deuxième chapitre, nous avons commencé par présenter le Projet Pilote REDD+ Géographiquement Intégré d'Isangi, « PPRGII » en sigle, ensuite, ses axes de communication dans la zone d'exécution du projet et, enfin, nous avons analysé le plan local des stratégies de communication du PPRGII.

Nous pouvons ainsi retenir que le projet pilote REDD d'Isangi est un projet d'expérimentation qui est exécuté par l'ONG OCEAN avec le concours d'autre organisations publiques qu'extra-privées, désignées comme des consultants. Le choix de la zone du projet a été motivé par l'importance de son étendue forestières, immense et au centre d'une des provinces plus forestières de la RDC, regorgeant des plusieurs milliers d'espèces végétales et animales faisant la fierté de la biodiversité ou de `écosystème forestier congolais.

Ensuite, nous avons, en abordant les axes de communication du PPRGII, présenté les stratégies de communication utilisées ou envisagées par le PPRGII, dont les NTIC, la communication institutionnelle et marketing social, la CCSC, le plaidoyer, la mobilisation sociale, le renforcement des capacités, motivation des acteurs et empowerment communautaire et les objectifs assignés, contenues dans le plan local de communication du PPRGII .

S'en est suivi une lecture critique de ce plan local de communication, réalisée sur trois niveaux, notamment l'analyse critique des stratégies de communication du PPRGII, la critique de l'approche choisie pour la mise en oeuvre des actions de communication du PPRGII et la nouvelle « Approche CAPLEMI » que nous avions proposé pour une communication plus pragmatique et réussie dans la gestion durable des forêts et le réel développement local.

TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES ET

INTERPRETATION DES RESULTAS

Ce dernier chapitre s'atèle sur la présentation de la population et de l'échantillon d'étude ainsi que les caractéristiques de l'échantillon utilisé, la présentation, après analyse, des données récueillies et l'interprétation et discussion des résultats observés à la fin de ce travail. 3.1. Description de la population et de l'échantillon d'étude

3.1.1. Population d'étude

Une population cible de la recherche réfère à la population que le chercheur désire étudier et à partir de laquelle il voudra faire des généralisations.

Ne nous attardant pas trop sur des multiples définitions émises par différents auteurs, nous considerons, avec nous-même, la population d'étude comme un ensemble de sujets ou d'objets bien définis par leurs caractéristiques, ciblé par les études d'un chercheur dans un espace et dans un temps déterminés111.

Elle désigne la collection d'individus ou l'ensemble d'unités élémentaires sur lesquels l'étude est portée 112. Pour MUCHIELLI, R., la population d'étude est un ensemble de personnes sur lesquelles porte l'enquête et qui constitue une collectivité113.

Ainsi, notre population d'étude est constituée de deux couches, notamment, les communautés riveraines des forêts du territoire d'Isangi et l'ONG OCEAN qui pilote le projet du mécanisme REDD+ dans cette entité. Dans la première couche, nous nous sommes intéressé particulièrement à la population riveraine habitant la zone du projet REDD+ d'Isangi.

3.1.2. Echantillon d'étude

L'échantillon est un modèle réduit d'une population d'étude. C'est l'ensemble de sujets ou d'objets ayant représenté la population entière et répondu à la préoccupation du chercheur lors d'enquête de son étude114. Un échantillon est un sous-ensemble d'éléments ou de sujets tirés de la population, qui sont sélectionnés par le chercheur pour participer à l'étude115.

L'échantilllon en lui-même n'est pas intéressant. Ce sont les conclusions sur la population que l'on peut tirer de son observation qui en font l'intérêt : c'est l'inférence. Dans cette logique, les résultats observés au terme de cette recherche caractérisent l'ensemble de population locale et l'organisation qui ont fait objet de cette étude. Ils peuvent aussi être généralisés aux populations locales se retrouvants dans les cas et contextes similaires.

111 YENGA, A., Lecture critique des lignes éditoriales des organes de presse audiovisuelle de la ville de Kisangani, TFC inédit en SIC, Kisangani, UNIKIS, 2013, p.47.

112 ASSIE, G. et KOUASSI, R., Initiation à la méthodologie de recherche, Cours inédit, L1 Ecole pratique de la chambre de commerce et d'industrie, Abidjan, EPCCI, 2012, p.28.

113 MUCHIELLI, R., Questionnaire dans l'enquête psychosociale, Paris, PUF, 1989, p.24.

114 YENGA, A., Op. cit., p.48.

115 ASSIE, G. et KOUASSI, R., Op. cit., p.14.

- 61 -

Nous avions constitué notre échantillon de manière occasionnelle. Selon William-James OSBY, l'échantillon occasionnel est celui constitué sur base d'un critère de disponibilité ou de facilité d'accès116.

Comme nous l'avons dit à l'introduction, la technique d'entretien libre nous a servie de récolter les données, de manière diligente, auprès des paysans de la zone du projet que nous avons rencontré occasionnellement. Ensuite, cette technique a été utilisée de manière douce lors de la descentes sur le milieu d'étude. Il s'est agi d'un entretien semi structuré proprement dit, en sélectionnant les interviewés en mode aléartoire.

Notre échantillon est constitué de 43 interviewés ou enquêtés, dont un sujet pour le compte de l'ONG OCEAN qui met en oeuvre le mécanisme REDD+ à Isangi et 42 sujets pour le compte de la population locale de la zone du projet.

Diagramme 1 : Deux catégories d'interviewés utilisés dans cette étude

ONG OCEAN Population locale

98%

2%

Source : Notre enquête sur terrain, Juin 2015.

Ce diagramme nous présente les deux catégories d'interviewés que nous avons utilisées dans cette étude. La première catégorie est l'ONG OCEAN dans laquelle nous avons tiré un échantillon (2%) pour savoir, à son niveau, les stratégies de communication qu'elle utilise pour conscientiser la population locale du territoire d'Isangi sur la gestion durable de leurs forêts.

La deuxième catégorie concerne la population locale de la zone du projet. Nous avons tiré de l'ensemble de cette population un échantillon de 42 sujets (98%) qui nous ont confié leurs opinions sur la connaissance du mécanisme REDD et les modes de communications qu'ils souhaitent écouter, au mieux, les messages sur la REDD ainsi que les autres activités qu'ils peuvent s'y adapter, si l'occasion aurait été offerte, pour diminuer leur hyperdépendance des forêts, en vue de favoriser la gestion durable des forêts. Ce niveau nous a permis de penser à des nouvelles stratégies et actions de communication à mettre en place.

116 IYELE, H-P., Op cit., p.236.

- 62 -

3.2. Présentation des données relatives au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi

Notre sujet enquêté dans la première catégorie (A) qui concerne OCEAN est le Coordonateur de cette ONG qui met en oeuvre le projet pilote REDD+ à Isangi. Ainsi, au cours de notre entretien avec ce dernier, nous avons noté que l'ONG OCEAN utilise la communication, dont les communautés riveraines en constitue aussi la cible. L'appui et la formation aux médias locaux et la diffusion des messages sur la REDD+ ont constitué la base de l'approche IEC utilisée dans leurs stratégies de communication. Cette communication est participative et intégrative.

Néanmoins, en ce qui concerne quelques actions de commuications pouvant réduire l'hyperdépendance des populations locales des forêts, nous avons noté que le projet pilote REDD+ d'Isangi accompagne sa communication auprès des communautés locales par des actions d'apprentissage aux techniques d'agriculture améliorée à faible impact sur la forêt et à augmenter la superficie forestière à impact, à la fois, écologique et économique.

Les techniques d'agriculture améliorée consistent donc à apprendre aux populations locales de cultiver sur la jachère et à leur fournir des variétés de sémence améliorée et à courte durée. Le reboisement des arbres à croissance rapide et à double utilité, écologique et économique, a été fait dans le cadre de l'augmentation du couvert forestier.

Pour améliorer la commercialisation des produits agricoles des paysans, le projet a déjà réhabilité 45 Km sur 60 Km de route prevus sur l'axe Isangi-Ligasa. Il a aussi construit trois dépôts de stock des marchandises agricoles des populations dans les marchés d'Isangi-centre, Yafira et de Yaekela. Toutes ces activités sont faites dans le cadre des actions de communication, par le PCN, pouvant réduire la pauvreté de ces populations locales.

Cependant, aucune action jusque-là n'est inscrite dans la logique de petit ou moyen entreprenariat, comme tactique de la communication pragmatique, pouvant retirer une bonne partie de ces riverains des activités forestières et leur attribuer d'autres occupations, pour ainsi réduire leur surdépendance de la forêt.

3.3. Présentation des caractéristiques de l'échantillon, relatives aux populations locales

Nous avons utilisé, dans cette étude, cinq variables pour préléver les caractéristiques de notre population d'étude (B), en ce qui les communnautés riveraines des forêts. Il s'agit notamment des variables âge, sexe, chefferie ou secteur d'habitation, niveau d'étude et fonction ou activité exercée. Les graphiques ci-dessous nous présentent chaque variable avec ses éléments et les données recueillies y afférentes.

- 63 -

3.3.1. Répartition des interviewés ou enquêtés selon la tranche d'âge Tableau 1 : La présentation des interviewés par tranche d'âge

TRANCHE D'AGE F

%

MOINS DE 20ANS

3

7,1

20 A 29 ANS

11

26,1

30 A 39 ANS

13

30,9

40 A 49 ANS

10

23,8

50 ANS ET PLUS

5

11,9

TOTAL

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Graphique 1 : Présentation des tranche d'âge des interviewés selon leur sexe

Présentation des tranches d'âge des interviewés selon leur sexe

025%

020%

015%

010%

005%

000%

 

Moins de 20
ans

20 à 29 ans

30 à 39 ans

40 à 49 ans

50 ans et plus

M

005%

017%

021%

017%

012%

F

002%

010%

010%

007%

0%

pourcentages de tranche d'âge par sexe

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

De tableau et du graphique ci-dessus, il se dégage que, sur 42 interviewés, 3 sujets, soit 7,1%, sont des personnes de moins de 20 ans, dont 4,7% de masculin (2 sujets) et 2,3% de féminin (1 sujet). 11 enquêtés, soit 26,1%, sont des individus dont l'âge varie entre 20 à 29 ans et parmi eux, 16,6% d'hommes (7 sujets) et 9,5% de femmes (4 sujets).

Il y a 10 sujets, soit 23,8%, de personnes d'entre 40 à 49 ans, dont 16,6% de sujets masculins (7 personnes) et 7,1% de sujets féminins (3 personnes). Aucune femme ne fait mention parmi les inetrviewés de 50 ans révolus, dont la fréquence est exprimée à 5 sujets, soit 11,9%, de sujets masculins.

- 64 -

3.3.2. Répartition des interviewés selon le sexe

Tableau 2 : La présentation des interviewés par sexe

Sexe f %

Masculin

30

71,4

Féminin

12

28,6

Total

42

100

Graphique2: Représentation des interviewés par sexe

080%

060%

040%

020%

000%

Sexe

Masculin

071%

Sexe

Féminin

029%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Tel que nous renseigne le tableau et le graphique ci-dessus, il y a 30 interviewés sur 42, soit 71,4%, qui sont du sexe masculin ; et 12 enquêtés, soit 28,6%, qui sont des personnes de sexe féminin.

3.3.3. Répartition des interviewés par niveau d'étude

Tableau 3 : La présentation des inteviewés par niveau d'étude

Niveau d'étude f

%

Supérieur et Universitaire

4

9,5

Secondaire

26

61,9

Primaire

11

26,1

Sans niveau

1

2,3

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

- 65 -

Figure 3 : Présentation du niveau d'étude des interviewés par sexe

Homme

Femme

060%

050%

040%

030%

020%

010%

000%

Supérieur et Universitaire

007%

002%

Niveau d'étude des interviewéspar sexe

Secondaire

052%

010%

Primaire

012%

014%

Sans niveau

002%

0

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Les données telles que présentées par les tableau et graphique ci-dessus font observer qu'il y a 4 personnes sur 42 interviewés, soit 9,5%, qui sont du niveau d'étude supérieur et universitaire, dont 7,1% de masculin (3 sujets) et 2,3% de féminin (1 sujet). Il 26 personnes, soit 61,9%, du niveau d'étude secondaire, dont 52,3% qui sont des hommes (22 hommes) et 9,5% qui sont des femmes (4 personnes).

Nous avons 11 sujets, soit 26,1%, de personnes du niveau peimaire, parmi elles, 11,9% des hommes (5 enquêtés) et 14,2% des femmes (6 sujets). Il y a une personne, parmi nos enquêtés, qui est sans niveau quelconque, représentant ainsi 2,3% de femmes.

3.3.4. Répartition des interviewés par activité ou fonction exercée

Tableau 4 : Présentation des interviewés par activité ou fonction

Activité ou fonction exercée f

%

Agriculteur

21

50

Fabriquant de charbon de bois

6

14,2

Commerçant

3

7,1

Artisan de bois d'oeuvre

4

9,5

Pêcheur

1

2,3

Etudiant

2

4,7

Enseignant

1

2,3

Agent fonctionaire de l'Etat

1

2,3

Société civile et Journaliste

2

4,7

Chasseur

1

2,3

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

 

- 66 -

Graphique 4 : Présentation des activités ou fonctions des interviewés par sexe

Homme

Femme

035%

030%

025%

020%

015%

010%

005%

000%

Agricult eur

033%

017%

Fabriqua
nt de
charbon
de bois

007%

007%

Commer çant

005%

002%

Activités/fonctions des interviewés par sexe

Artisan
de boi
d'oeuvre

010%

0%

Pêcheur

002%

0%

Etudiant

002%

002%

Enseign ant

002%

0%

Agent de l'Etat

002%

0%

Chasseu r

002%

0%

Société civile

005%

0%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Les données telles que présentées dans le tableau et le graphique ci-haut nous renseignent que, parmi les 42 enquêtés, il y a 21 paysans, soit 50%, agriculteurs ; dont, par sexe, nous comptons 33,3% des hommes (14 paysans) et 16,6% des femmes (7 paysannes). Il ya 6 paysans, soit 14,2%, fabricateurs de charbon et récolte de bois pour énergie ; dont 7,1% pour chaque sexe (soit 3 paysans et 3 paysannes).

Encore, il y a 4 sujets sur 42 interviewés, soit 9,5%, qui sont exploitants artisanaux de bois d'oeuvre et aucune femme marque la fréquence, soit 0% de femme dans cette catégorie. Parmi les 2 étudiants, représentant 4,7% dans cette enquête, il y a un homme, soit 2,3% et une femme, soit 2,3% ; etc.

3.3.5. Répartition des interviewés par secteur ou chefferie de zone du projet

Tableau 5 : Présentation des interviewés par secteur/chefferie dans la zone du projet REDD+ Isangi

Secteur/Chefferie f

%

Kombe

11

26,1

Liutua

7

16,6

Turumbu

19

45,2

Yawembe Baonga B.

5

11,9

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

- 67 -

Graphique 5 : Présentation des secteurs/chefferie des interviewés par sexe

Présentation des secteurs/Chefferie des interviewés par sexe

030%

000%

Homme

Femme

Kombe

Liutua

Turumbu

Yawembe B.B.

019%

012%

029%

012%

007%

005%

017%

0%

025%

020%

015%

010%

005%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Nous avons, dans le tableau et le graphique ci-dessus, 11 personnes sur 42 interviewés, soit 26,1%, de la Chefferie Kombe ; dont 19,1% des hommes (8 personnes) et 7,1% des femmes (3 personnes). Pour la Chefferie de Liutua, nous avons 7, personnes, soit 16,6%, des paysans ayant participé à cette interview ou enquête. Parmi eux, il y a 11,9% des hommes (5 paysans) et 4,7% des femmes (2 paysannes).

Nous avons encore dans le Secteur des Turumbu 19 enquêtés, soit 45,2% personnes qui ont été interviewé ; dont 28,5% des hommes (12 personnes) et 16,6% des femmes (7 personnes). Dans le Secteur de Yawembe B.B. 5 personnes, soit 11,9%, totalement hommes ayant été intervieswés.

3.4. Présentation et analyse des données

Les données que nous analysons et présentons dans ce point sont les réponses de nos interviewés récoltées lors de nos entreptiens libres avec les variables qui composent l'ensemble de ces enquêtés. Ces réponses sont structurées en sept questions proprement-dites ci-après, que nous présentons en tableaux et graphiques :

- 68 -

Question 1 : Avez-vous déjà entendu parler du mécanisme REDD+ ?

Tableau 6 : Les réponses des interviewés par rapport à avoir entendu parler du mécanisme

REDD+

 

Réponse f

%

Oui

37

88,1

Non

5

11,9

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Graphique 6 : Les réponses des interviewés par sexe par rapport à avoir entendu parler du mécanisme REDD+

Présentation des interviewés par sexe par rapport à la connaissance du mécanisme REDD+

80%

Oui

Non

0%

Homme

69%

002%

Femme

019%

010%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Sur 42 sujets interviewés sur le fait d'avoir entendu parler du mécanisme REDD+, 37 personnes, soit 88,1%, ont déjà entendu parler du mécanisme REDD+ ; parmi ces personnes, il y a 69% des hommes (29 sujets) et 19,10% des femmes (8 personnes).

Il y a aussi 5 personnes, soit 11,9%, qui n'ont pas encore attendu parler de la REDD+ ; dont 2,3% des hommes (1 sujet) et 9,5% des femmes (4 personnes).

3.4.1. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler de RE»»

La grande majorité des interviewés, exprimée à 88,1%, ont répondu avoir déjà entendu parler de la REDD+ dans leur milieu, souvent, à travers la radio et parfois à travers les membres de la communauté locale ou des animateurs des ONG qui leur arrivent pour en parler. D'autres ont signifié qu'ils ont appris la REDD+ à travers les rares pancartes placées tout au

- 69 -

long de certaines routes qui mènent vers quelques villages de la zone du projet (surtout sur l'axe Ligasa-Mosenge).

Beaucoup de personne qui en ont déjà entendu parler sont les hommes, représentant 69%. Pendant que les femmes sont moins dans la grande majorité de 88,1% qui ont dit avoir déjà éntendu parler du mécanisme REDD+, ne présentant que 19,1% ; elles marquent un taux élévé, 9,5%, dans l'ensemble de 11,9% des interviewées qui répondu n'avoir pas encore entendu parler de la REDD+, et les hommes ici sont moins, 2,3%.

Question 2 : Qu'est-ce que REDD représente pour vous ?

Tableau 7 : Ce que représente la REDD pour les personnes interviewés

Réponses des interviewés/ la REDD est : f

%

Mécanisme mondial pour la réduction des CO2 liées à la déforestation/dégradation des forêts

5

11,9

Mécanisme mondial pour la gestion durable des forêts

24

57,1

Programme d'action pour la réduction de la

pauvreté

8

19

Programme national pour l'éducation et la santé

1

2,3

Pas de réponse

4

9,5

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

 
 

Graphique 7 : Ce qu'est la REDD pour les interviewés par sexe

060%

050%

040%

030%

020%

010%

000%

 

Réduction des
CO2 dues à la
déforestation

Mécanisme/Gesti
on durable des
forêts

Programme/Rédu
ction de la
pauvreté

Programme/Educ
ation et santé

Pas de réponse

Homme

007%

50%

012%

002%

0%

Femme

005%

007%

007%

0%

010%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Les données telles que s'observent dans le tableau et la graphique ci-dessus nous indiquent qu'il y a, sur 42 personnes interviewées, 5 sujets, soit 11,9%, dont la REDD

- 70 -

représente le mécanisme mondial pour la réduction des émissions dues à la déforestation et dégradation des forêts ; parmis ces personnes, 7,1% des hommes (3 individus) et 4,7% des femmes (2 individus). Il y a encore 24 personnes, soit 57,1%, qui comprennent la REDD comme un mécanisme mondial pour gestion durable des forêts ; dont 50% des hommes (21 personnes) et 7,1% des femmes (3 sujets).

8 sujets parmi nos enquêtés, soit 19%, se représentent la REDD comme un programme d'action pour la réduction de la pauvreté ; dont 11,9% des hommes (5 individus) et 7,1% des femmes (3 sujets). Il y a aussi 4 personnes interviewées, soit 9,5%, essentiellement les femmes, qui ont manqué de réponses à donner à cette question.

3.4.2. Analyse et lecture des données par rapport à ce que représente la REDD pour les interviewés

La mise en oeuvre du mécanisme REDD dans territoire d'Isangi est comprise par beaucoup de populations riveraines des forêts comme étant une un mécanisme mondial pour la gestion durable des forêts et pour la réduction de la pauvreté. Les réponses des personnes interviewées au cours de notre enquête dans la zone opérationnelle du projet REED+ Isangi ont révelé 57% de personnes qui considère la REDD+ sous son aspect de gestion durable des forêts, dont 50% des hommes et 7,1% des femmes.

D'autres, 19% de personnes interviewées, considèrent la REDD+ comme une approche de réduction de la pauvreté. Parmi elles, 11,9% des hommes et 7,1% des femmes. L'on note aussi des pourcentages considérables, 11,9% dont 7,1% des hommes et 4,7% des femmes, des personnes qui comprennent la REDD commme un mécanisme mondial pour la réduction des émissions dues à la déforestation et dégradation des forêts (énoncé définitionnelle simple de la REDD).

Cependant, parmi nos enquêtés, il y a 9,5%, essentiellement les femmes, qui ne comprennent rien de ce qu'est la REDD+. Dans cette enquête, elles ont manqué de réponses à donner à la question relative à ce que représente la REDD+.

Question 3 : Ressentez-vous une forte chaleur ou l'augmentation de la température ces dernières années ?

Tableau 8 : Réponses des interviewés par rapport à la sensation d'une forte chaleur ces

dernières années

 

Réponses f

%

Oui

39

92,9

Non

3

7,1

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

- 71 -

Graphique 8 : Réponses des interviewés par sexe, par rappot à la sensation d'une forte chaleur et l'augmentation de la température ces dernières années

Homme

060%

050%

040%

030%

020%

010%

000%

Oui

067%

Non

005%

002%

Femme

026%

080%

070%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Suivant les données du tableau et du graphique susmenssionnés, sur 42 sujets interoogés, 39 sujets, soit 92,9%, dont 66,8% des hommes (28 sujets) et 26,1% des femmes (11 sujets), disent avoir ressenti une forte chaleur ou avoir connu l'augmentation de la température ces dernières années. Un faible taux de 3 sur 42 sujets interrogés, soit 7,1% , notamment 4,7% des hommes (2 individus) et 2,3% des femmes (1 individu), ne reconnaît pas avoir ressenti une forte chaleur ou l'augmentation de la température ces dernières années.

3.4.3. Analyse et lecture des données par rapport à la forte charleur ressentie et l'augmentation de la température ces dernières années.

Dans cette investigation, plusieurs paysans, 92,9%, reconnaissent qu'il y a l'augmentation rapide de la température dont les effets se dégagent en une forte chaleur qu'ils ressentent ces dernières années dans leurs habitations, le jour comme la nuit, dans leurs champs, par la secheresse de certaines sémenses.

Les hommes, les femmes, tous ces effets de réchauffement de la terre et des perturbations climatiques, surtout dans le calendrier saisonnier de la culture agricole et de la pêche ; ce qui donnes parfois des mauvais rendements à leurs activités de champs et de pêche.

- 72 -

Question 4 : Avez-vous déjà entendu parler des changéments climatiques chez vous ? Tableau 9 : Répartition des réponses des interviewés à la question d'avoir entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu rural

Réponses f

%

Oui

36

85,7

Non

6

14,3

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Graphique 9 : Réponses des interviewés ayant entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu rural

080%

070%

Femme

19%

Oui

Non

067%

005%

Homme

010%

060%

050%

040%

030%

020%

010%

000%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Il ressort des tableau et graphique ci-dessus que, sur 42 sujets interviewés, 36 personnes, soit 85,7%, ont dit déjà avoir entendu parler des changéments climatiques dans leur mileu local ; dont 66,7% des hommes (28 personnes) et 19% des femmes (8 personnes). Il y a 6 sujets, soit 14,3%, dont 4,7% des hommes (2 individus) et 9,5% des femmes (4 individus), qui ont dit n'avoir pas encore entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu local. 3.4.4. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler des changéments

climatiques dans leur milieu local

Un nombre très important dans l'ensemble des interviewés, exprimé à 85,7% dont 66,7% des hommes et 19% des femmes, affirme d'avoir entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu rural. Et 14,3% de notre échantillon, où nous avons 4,7% des hommes et 9,5% des femmes, sont des individus n'ayant pas encore entendu parler des changéments climatiques dans leur milieu local.

- 73 -

Beaucoup de personnes, à cette préoccupation, disent ne pas s'intéresser ou accorder leur attention là où on parle des questions qui concernent les changéments climatiques. Car, pour certains d'entre nos interviewés ou enquêtés, les problèmes des rechauments et changéments climatiques ne leur concernent pas, mais ce sont des problèmes des blancs (des occidentaux), etc.

Question 5 : Savez-vous que les forêts constituent un moyen pour lutter contre l'augmentation de température et les changements climatiques ?

Tableau 10 : Les réponses des interviewés par rapport à la connaissance des forêts comme

moyen de lutter contre l'augmentation de la température et les changéments climatiques

Réponses f

%

 

Oui

32

76,2

 

Non

10

23,8

Total

42

100

 

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Graphique 10 : La connaissance des forêts comme moyen de lutte contre les changéments climatiques, par sexe des interviewés

070%

Oui

Non

000%

Homme

064%

007%

Femme

012%

017%

060%

050%

040%

030%

020%

010%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Sur 42 personnes interrogées, comme nous indiquent le tableau et le graphique ci-dessus, nous avons recensé 32 sujets, soit 76,8%, qui ont affirmé qu'ils savent que les forêts constituent un moyen pour lutter contre l'augmentation de la température et les changéments climatiques. Parmi ces personnes, nous retrouvons 64,3% des hommes (27 sujets) et 11,9% des femmes (5 sujets). Nous avons encore 10 sujets, soit 23,8% dont 7,1% des hommes (3personnes) et 16,6% des femmes (7 personnes).

- 74 -

3.4.5. Analyse et lecture des données par rapport à la connaissance des forêts comme moyen de lutter contre les changéments climatiques

A croire aux assertions des interviewés, il y a une grande partie de population locale, 76,8%, qui savent que les forêts sont un moyen pour lutter contre le rechaffement planétaire et les changéments climatiques. Mais beaucoup parmi les interviewés qui en savent et même ceux n'en savent pas encore s'expriment en ces termes :

- « Même s'il en est le cas, nous n'avons pas d'autres choix que de cultiver nos champs pour vivre ».

- « L'homme blanc a déforesté chez lui et il nous demande de diminuer les activités dans la forêt, pourtant lui est déjà plus développé, il est tranquille. Et comment nous allons-nous vivre ? »

- « S'ils ont besoins que nous protégeions nos forêts et que nous y cessons les activités, qu'ils nous donnent d'autres choses à faire » ; etc.

Nombreux interviewés déclarent qu'il leur est difficile de diminuer les activités dans la forêt, étant donné que c'est la forêt qui est une ressource principale et génératrice des moyens et subsustances pour leur survie.

Par ailleurs, les interviewés ont rappelé l'importance de leur production agricole, de bois d'oeuvre artisanal, de charbon de bois et le bois d'énergie, des matériaux forestiers de constructions d'habitations qui servent non seulement eux-mmêmes au niveau local, mais qui alimentent aussi des agglomérations urbaines. Ces activités leur permettent d'entrer en échange régulier avec les milieux urbains pour compenser, après la vente, leur produits issus de la forêt en produits manufacturés et en d'autres biens, quelle que soit la nécessité.

Question 6 : Allaz-vous accepter qu'on vous communique la manière dont vous pouvez protéger vos forêts ?

Tableau 11 : Les réponses des interviewés par rapport à leur acceptation de la communication sur la manière de protéger leurs forêts

Réponses f

%

Oui

40

95,2

Non

2

4,7

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

- 75 -

Graphique 11 : Répartition des réponses des enquêtés par sexe sur l'acceptation de la communication sur la manière de protéger leurs forêts

070% 060% 050% 040% 030% 020% 010% 000%

Homme
Femme

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Oui

067%

029%

Non

005%

0%

 

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Il y a 40 sujets sur 42 enquêtés, soit 95,2%, qui sont favorables ou qui ont accepté qu'on leur communique la manière de protéger leurs forêts. Parmis eux, 66,6% des hommes (28 personnes) et 28,6% des femmes (12 personnes). A l'opposé, il y a 2 sujets, soit 4,7%, totalement des hommes qui ont dit « non » à la communication sur la manière de protéger leurs forêts.

? Si oui, dans quelle manière allez-vous préférer qu'on vous le communique ?

Tableau 12 : La manière préférée par les interviewés pour être communiqués sur la manière

de protéger leurs forêts

Communication préférée f

%

Communication communautaire

12

28,6

Communication Porte-à-porte

6

14,3

Communication groupale

14

33,3

Communication de masse ( radio, vidéo, ...)

10

23,8

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

- 76 -

Garaphique 12 : Présentation par sexe des réponses des enterviewés par rappor à la communication préférée

030% 025% 020% 015% 010% 005%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

000%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Communication
communautaire

Communication
porte-à-porte

Communication
groupale

Communication de
masse

Homme

026%

005%

021%

19%

Femme

002%

010%

012%

005%

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

Il ressort des tableau et graphique ci-dessus que, sur 42 personnes interviewées, 12 sujets, soit 28,6% dont 26,1% des hommes et 2,3% des femmes, ont choisi la communication communautaire comme la manière préférée pour apprendre comment ils peuvent protéger leurs forêts. 6 personnes, soit 14,3% dont 4,7% des hommes et 9,5% des femmes, préfèrent la communication porte-à-porte.

Il y a également 14 personnes, soit 33,3% dont 21,4% des hommes et 11,9% des femmes, qui ont préféré la communication groupale. Et, enfin, 10 sujets, soit 23,8%, qui ont préféré la communication de masse, impliquant la radio, la vidéo ou cinéma, presse, etc. Ici, l'on retrouve 19% des hommes et 4,7% des femmes.

3.4.6. Analyse et lectures des données par rapport à l'acceptation de la communication sur la manière de protéger leurs forêts

Comme nous pouvons l'obeserver dans les tableau et graphique y afférents, nombreux membres des communautés riveraines enquêtées, 95,2%, acceptent la communication comme moyen pour leur parler sur la manière dont ils peuvent protéger leurs forêts.

Cependant, les point de vue sont diversés quant à la communication préférée. Selon l'ordre, nous pouvons dire que la communication groupale est la plus préférée par les communautés riveraines des forêts, avec 33,3% ; ensuite, la communication communautaire, exprimée par 28,6% des interviewés. La communication de masse vient ensuite avec 23,8% et, enfin, c'est la communication porte-à-porte qui est préférée par 14,3% de nos enquêtés.

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

- 77 -

Ainsi, la communication groupale et la communication communautaire, appuyée par la communication de masse peuvent être utilisées pour mieux atteindre les membres des communautés locales forestières avec les mmessages relatifs au mécanisme REDD+. Bon nombre de paysans et paysannes préfèrent qu'on leur parle au sein de leurs groupes ou associations et mutuelles villageoises et en communauté lorsqu'ils sont réunis sous un arbre, sous une paillotte, ...

Et la communication de masse à travers la radio, les projections vidéos ou cinémas et ds illustrations diverses peuvent s'y ajouter pour renforcer les deux premières modes de communication. Les paysans aiment aussi suivre la radio, mais beaucoup ne possèdent de postes récepteur radio et encore la télévision qui est exclue ; ce qui fait que la communication de masse soit moin performante que les deux premières modes préférées par les enquêtés. Toutefois, ils suivent la radio en communauté, c'est-à-dire en groupe ou en masse. Question 7 : Allez-vous accepter de diminuer ou laisser les activités dans la forêt et faire

d'autres activités, si on vous proposait ou qu'on vous amenait ?

Tableau 13 : Réponses des enquêtés par rapport à l'acceptation de diminuer les activités dans la forêt et faire d'autres activités, si elles leur seraient proposées.

Réponses f %

Oui 39 92,8

Non 3 7,1

Total 42 100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

Graphique 13 : Répartition des réponses des enquêtés par sexe sur l'acceptation de diminuer les activités dans la forêt et faires d'autres activités à proposer

 

80%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

70% 60% 50% 40% 30% 20% 10%

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0%

Homme
Femme

 
 
 
 
 
 

Oui

69%

024%

Non

002%

005%

 

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015, Excell.

- 78 -

Dans ces tableau et graphique ci-dessus, parmi les 42 sujets ayant répondu à nos questions, il y a 39 personnes, soit 92,8% dont 69% des hommes (29 personnes) et 23,8% des femmes (10 personnes), qui ont répondu « oui » à la diminution des activités dans la forêt, si d'autres activités leur pouvaient être proposées.

Par contre, 3 sujets parmi nos interviewés, soit 7,1%, dont 2,3% des hommes (1sujet) et 4,7% des femmes (2 sujets), ont répondu « non » à cette préoccupation. Ces derniers ont avancé quelques raisons justifiant leur position. Ces raisons, nous allons les avoir dans les lignes qui suivent, au niveau de l'analyse et lecture des résultats.

? Si oui, laquelle parmi ces activités est bonne et faisable pour vous ?

Tableau 14 : Quelques activités qui peuvent remplacer les activités des enquêtés dans la forêt

Activité possible

f

%

Elévage en ferme

11

26,2

Pisciculture/étangs

2

4,7

Commerce

6

14,3

Travailler/ouvrier dans

une entreprise donnée

23

54,7

Total

42

100

Source : Notre enquêté du terrain, Juin 2015.

045%

000%

Homme

Femme

Elévage en ferme

Pisciculture

Commerce

Travailler/Ouvrier

021%

005%

005%

041%

005%

0%

010%

013%

040%

035%

030%

025%

020%

015%

010%

005%

Graphique 14 : Choix des enquêtés par sexe des activités pouvant remplacer les activités dans la forêt

- 79 -

Quant aux autres activités qui peuvent être bonnes et réalisables par les communautés riveraines pour diminuer les activités dans la forêt, 11 personnes sur 42 sujets interrogés à ce sujet, soit 26,2%, ont choisi l'élévage en ferme, parmi ces personnes, nous avons 21,4% des hommes et 4,7% des femmes. 2 personnes, soit 4,7% totalement des hommes, ont choisi la pisciculture. 6 personnes, soit 14,3% dont 4,7% des hommes et 9,5% des femmes, ont choisi l'activité commerciale. Enfin, 23 personnes, soit 54,7% dont 40,5% des hommes et 14,3% des femmes, ont choisi travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production des biens ou services.

3.4.7. Analyse et lectures des données par rapport à la proposition de diminuer des activités dans la forêt et faire d'autres activités proposées

La grande partie des enquêtés, représentant 92,8% dont 69% des hommes et 23,8% des femmes membres des communautés locales de la zone projet REDD+ Isangi, est favorable pour diminuer leurs activités ou réduire leur hyperdépendance de la forêt et faire d'autres activités alternatives de survie qui leur seront proposées et amenées.

Parmi les activités alternatives de survie que nous avons proposées dans cette enquête, 54,7% des interviewés, hommes et femmes, ont préféré travailler comme agent ou ouvrier dans une entreprise de proximité produisant des biens et services. Et 26,2% des enquêtés ont opté pour l'élévage comme l'activité à post-foresterie. Ce sont les hommes qui ont beaucoup choisi cette activité. Encore, 14,3% majoritairement femmes ont choisi faire le commerce dans la sphère locale.

Les activités proposées ici sont celles qui peuvent faire l'objet d'une communication de plaidoyer auprès du gouvernement congolais et auprès des OGN internationales que nationales qui expérimentent le mécanisme REDD+ dans les milieux ruraux pauvres. La mise en place de ces activités, au travers le fond forestier que donne la communauté internationale au pays, constiturait une des stratégies relatives aux tactiques de communication pragmatique prônée par cette étude.

3.5. Interprétation des résultats

Après l'analyse des opinions récoltées et données présentées dans les tableaux et les graphiques ci-dessus, nous avons abouti aux résultats suivants :

- L'OCEAN utilise les stratégies de communication participative et intégrative des populations riveraines, dont le fondément est l'approche IEC ;

- Les actions stratégiques et tactiques de cette communication sont axées sur les techniques d'agriculture améliorée à faible impact sur la forêt et à augmenter la superficie forestière

Dans la situation des pays en voie de développement comme la RD Congo, les stratégies de communication visant la gestion durable des forêts, dont les communautés

- 80 -

par le réboisement des arbres à croissance rapide et à double impact, écologique et économique ;

- Quelques actions de communication faites se limitent au niveau de la réhabilitation de 45 Km de route sur les 60 Km prevus sur l'axe Isangi-Ligasa et la construcion de trois dépôts de stock des marchandises agricoles dans les trois marchés de la zone du projet ;

- Par rapport aux populations riveraines interviewées, 88,1% des personnes ont déjà entendu parler du mécanisme REDD+, dont 57,1% des riverains forestiers qui la considèrent comme un mécanisme mondial pour la gestion durable des forêts, 19% sont des paysans qui se représentent la REDD comme un programme d'action pour la réduction de la pauvreté et 11,9% des personnes qui la considèrent comme un mécanisme mondial pour la réduction des émissions dues à la déforestation et dégradation des forêts.

- 92,9% des membres des communautés locales de la zone du projet REDD+ Isangi disent avoir ressenti une forte chaleur ou avoir connu l'augmentation de la température ces dernières années et 85,7% ont déjà entendu parler des changéments climatiques dans leur mileu local .

- 76,8% parmi eux savent que les forêts constituent un moyen pour lutter contre l'augmentation de la température et les changéments climatiques et 95,2% des populations sont favorables à la communication qui peut leur parler la manière de protéger leurs forêts.

- 33,3% des riverains forestiers préfèrent la communication groupale comme la manière appropriée pour apprendre comment ils peuvent protéger leurs forêts, 28,6% ont choisi la communication communautaire, 23,8%, qui ont préféré la communication de masse et 14,3% préfèrent la communication porte-à-porte.

- 92,8% des membres des communautés locales de la zone du projet sont favorable à la réduction des activités dans la forêt, si d'autres activités leur pouvaient être proposées.

- A cet effet, 54,7% des populations locales ont choisi travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production des biens ou services, 26,2%, ont choisi l'élévage en ferme, parmi ces personnes et 14,3% ont choisi l'activité commerciale.

- Tous ces résultats nécessitent la mise en place des stratégies de communication pragmatique, qui se traduit par communication et actions concrètes du développement, en vue de réduire les menaces des populations locales vis-à-vis de ces ressources naturelles et réléver leur niveau de vie.

3.6. Point de vue du chercheur

- 81 -

riveraines en dépendent directement, nécessite la revision des approches communicationnelles utilisées dans la mise en application du mécanisme REDD+ en milieux ruraux.

En effet, les acteurs du gouvernement et les porteurs des projets inscrits dans l'ordre de gestion durable des forêts ne doivent pas seulement penser à des stratégies de communication participative des communautés locales et des actions du développement de routine qui, depuis bien de temps utilisées par beaucoup d'ONG/D locales tant nationales qu'internationales, ne déclenchent pas le développement et n'arrachent pas l'adaptation des populations locales.

Ces approches sont défictaires et ne sauraient durablement résoudre la problématique de gestion durable des forêts, étant donné que les populations riveraines du territoire d'Isangi, en particulier, comme celles de la RD Congo, en général, sont englouties dans la pauvreté et n'ont de ressource que les forêts. Car souvent, dans les affaires REDD+, les acteurs de l'Etat congolais et les ONG ont tendance à dévier aisément les besoins réels exprimés par les populations locales en matière de gestions des ressources naturelles, dont elles en sont directement liées pour la survie.

Pour suppléer aux faiblesses des stratégies et actions de communication employées par le gouvernement congolais et les ONG qui mettent en oeuvre le mécanisme REDD+ dans le territoire congolais, nous leur proposons, dans cette étude, l'utilisation des stratégies de communication pragmatique.

Cette communication pragmatique consiste donc à accompagner les paroles par les actes concrets du développement. Ainsi, les activités de communications doivent comprendre les messages à passer et les actions de communications doivent correspondre aux initiaves et faits concrets mis en place pour entrainer le développement réel du monde rural.

Dans l'implication des communautés locales, la communication doit être intégrative et participative active, de manière à favoriser la prise en compte des opinions de ces dernières dans la prise des décisions correspondantes.

A cettte communication pragmatique, nous ajoutons l'approche CAPLEMI (Communication et Actions pour la Promotion Locale par l'Entrenariat Moyen-Industriel). Celle-ci constitue la mesure tactique de communication pragmatique proposée, en vue de rafler le succès dans la démarche de gestion durable des forêts de la RDC.

L'« Approche CAPLEMI » prône, dans la situation des milieux ruraux pauvres et pour épargner les ressources naturelles de fortes pressions et menaces des populations locales ou riveraines, la communication, en plus de sa dimension participative active et inclusive, doit envisager des actions concrètes du développement et le programme engagé dans une cause doit mettre en place des projets et moyens conséquents du développement réel.

- 82 -

Il est plus pérenne que l'Etat et les ONG envisagent des actions de communication du type entreprenarial pouvant octroyer à une bonne moitié des populations locales d'autres activités à l'écart des forêts en vue de diminuer leur hyperdépendance de ces ressources naturelles. Ce faisant, les forêts vont se régénérer et récouvrir des superficies importantes, et le niveau de vie des populations sera amélioré.

Quelques actions proposées par cette approche, à titre de communication pragmatique, dans le contexte du projet pilote REDD+ d'Isangi sont mentionnées dans le dernier point du deuxième chapitre de ce mémoire. Ces actions peuvent également être utilisées dans d'autres régions où la vie des populations est similaire avec celles du territoire d'Isangi.

En conclusion de ce troisième et dernier chapitre de ce travail, nous récapitulons qu'il s'est préoccuper à la présentation, l'analyse des données et de l'interprétation des résultats. Nous y avons présenté les données récoltées auprès des personnes interviewées à l'intérieur comme à l'extérieur de la zone du projet REDD+ d'Isangi. Mais toutes les personnes interrogées dans cette enquête sont des membres résidant et opérant actuellement dans une des communautés locales intégrées dans la zone du projet .

Ces données sont analysées au strict respect de la technique d'analyse de contenu qualitatif, avant d'être présentées en tableaux et graphiques des distributions statistiques qui donnent les fréquences (f) et les pourcentages (%) exprimés par chaque classe de personne, et ce, par rapport à une question respectivement posée.

A la fin de chaque question ou au dessous des commentaires afférents aux tableaux et graphiques, nous avons dégagé l'analyse et la lecture des données, en montrant certains aspects implicites, exprimés ou non exprimés directement par les personnes interviewées, qui ont trait avec la question traitée par cette étude. Ensuite, nous avons interprété et présenté les résultats auxquels nous sommes abouti à l'issue des analyses faites sur les données récoltées auprès des interviewés.

Enfin, nous avons donné notre point de vue relatif aux stratégies de communication utilisées par les acteurs du gouvernements congolais et les porteurs des projets REDD+ pour la gestion durable des ressources naturelles congolaise. Nous avons ainsi trouvé des approches utilisées par ces derniers comme étant de routine et déficitaires. En riposte, nous proposons la communication pragmatique faisant participer activement les communautés locales. L'« approche CAPLEMI » y est jointe comme une tactique de communication efficace dans le contexte des riverains forestiers pauvres.

- 83 -

CONCLUSION

Notre étude a poeté sur l'« Etude des stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province de la Tshopo. Elle s'est investie dans la quête des stratégies de communication adaptées au contexte des communautés locales pour la gestion durable des forêts et le développement de leurs milieux.

En menant cette recherche, notre objectif principal était de connaître les stratégies et actions de communication utilisées par les responsables du projet pilote REDD+ pour communiquer avec les populations riveraines d'Isangi autour de la gestion durable de leurs forêts qui jouent un rôle indispensable dans la régulation climatique au monde.

A côté de cet objectif principal s'est ajouté un autre objectif spécifique, celui de proposer une nouvelle approche stratégique d'actions de communication pour permettre à l'ONG OCEAN d'atteindre efficacement ses objectifs à Isangi, la gestion durables des forêts et la réduction de la pauvreté.

Dans cette étude, nous avons voulu savoir, « Quelles stratégies de communication mettre en place pour préserver les forêts naturelles de la destruction et de la dégradation, tout en contribuant à l'amélioration du niveau de vie des populations locales d'Isangi ? »

De cette préocuupation centrale, sont découlées deux questions spécifiques

suivantes :

- Comment l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ dans le territoire d'Isangi planifie-t-elle sa communication avec la population riveraine pour la gestion durable de leurs forêts ?

- Quelles sont les actions et tactiques de communication adéquates au contexte actuel des populations locales pouvant permettre à cette ONG d'atteindre efficacement ses objectifs ?

Pour attester nos hypothèses et atteindre les objectifs de ce travail, nous avons employé la méthode analytique. Elle a été appuyée par la technique documentaire, l'entretien libre semi-structuré et l'observation désengagée. Pour le traitement des données recueillies auprès de nos enquêtés, nous avons recouru à l'analyse de contenu qualitatif et quantitatif.

A la fin de cette recherche, nous avons noté que :

- L'ONG OCEAN qui pilote le projet du mécanisme REDD+ dans le territoire d'Isangi utilise les stratégies de communication participative et intégrative des populations riveraines, dont le fondément est l'approche IEC ;

- 84 -

Ce premier constat confirme notre première hypothèse selon laquelle, l'ONG OCEAN qui pilote le projet REDD+ à Isangi planifierait la communication intégrative et participative pour informer les populations riveraines sur problèmes environnementaux de l'ère .

- 33,3% des riverains forestiers préfèrent la communication groupale comme la manière appropriée pour apprendre comment ils peuvent protéger leurs forêts, 28,6% ont choisi la communication communautaire, 23,8%, qui ont préféré la communication de masse et 14,3% préfèrent la communication porte-à-porte.

Ces résultats viennent confirmer notre deuxième hypothèse considérant que dans Au contexte actuel de ces populations locales, les actions et tactiques de communication appropriées qui pourraient permettre à l'OCEAN d'atteindre efficacement ses objectifs seraient la communication communautaire, le porte-à-porte, la communication groupale et de masse pour échanger avec les riverains ainsi que les actions concrètes du développement.

92,8% des membres des communautés locales de la zone du projet sont favorable à la réduction des activités dans la forêt, si d'autres activités leur pouvaient être proposées.

- A cet effet, 54,7% des populations locales désirent travailer ou être ouvrier dans une entreprise locale de production des biens ou services, 26,2%, ont choisi l'élévage en ferme, parmi ces personnes et 14,3% ont choisi l'activité commerciale.

- Tous ces résultats nécessitent la mise en place des stratégies de communication pragmatique, qui se traduit par communication et actions concrètes du développement, en vue de réduire les menaces des populations locales vis-à-vis de ces ressources naturelles et réléver leur niveau de vie.

Cet ensemble des résultats confirment notre hypothèse générale soulignant que la mise en place des stratégies de communication pragmatique et de communication participative active pourraient préserver ces ressources naturelles de menaces des populations locales et réléver leur niveau de vie.

Toutes nos hypothèses étant vérifiées et confirmées, après une analyse systématique des données et des résultats observés ; la communication pragmatique et l'« Approche CAPLEMI » étant proposées, dans notre point de vue, comme un ensemble constituant un tout des stratégies de communication appropriées aujourd'hui au contexte des communautés locales pour gérer durablement les ressources naturelles congolaises, nous pensons atteindre les objectifs que nous nous sommes assignés au débit et placer cette étude sous ses intérêts pratique et scientifique.

Au regard de ce qui précède, nous suggérons ce qui suit :

Bibliographie

- 85 -

- Que l'ONG OCEAN utilise les stratégies de communication pragmatique et participative active dans les étapes prochaines de l'application du mécanisme REDD+ en RDC ;

- Que les ONG qui exécutent les projets REDD+ en RDC associent les gouvernements national et provincial dans l'étude et mise en oeuvre de la REDD et développement ;

- Que l'Etat congolais et les ONG porteurs des projets REDD+ mettent en place des actions

tactiques de communication, celles des activitivités alternatives de survie et des petites et moyennes entreprises industrielles publiques ou mixtes pouvant permettre de réduire, tant soit peu, l'hyperdépendance des populations locales aux ressources naturelles dont elles en sont directement liées.

Notre travail a été subdivisé, outre l'introduction et la conclusion, en trois chapitres. Le premier s'est attardé sur le fondément conceptuel et théorique de l'étude. Le deuxième chapitre a présenté le projet pilote REDD+ d'Isangi (PPRGII) et ses axes de communication. Enfin, le troisième chapitre a présenté et a analysé les données, a interprété les résultats de cette recherche et nous a permis d'émettre notre point de vue par rapport aux stratégies de communication auprès des communautés locales pour la gestion durable des forêts.

En étudiant les stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi, nous n'avons pas abordé tous les aspects relatifs aux stratégies de communication de la REDD+ pour la gestion rationnelle des forêts. Notre étude s'est spécifiée à la quête des stratégies de communication qui sont aujourd'hui équitables au contexte des communautés locales pour la gestion durable des forêts et le développement du monde rural.

Des chercheurs qui voudront faire la suite de cette étude peuvent aborder la communication de plaidoyer auprès des gouvernements national comme provincial et leur responsabilité dans la gestion durables des ressources naturelles, les stratégies de vulgarisation des lois relatives à l'exploitation rationnelle des ressources naturelles auprès des exploitants artisanaux et industriels, etc.

Nous n'avons pas prétendu avoir réalisé un travail parfait. Notre joie est d'avoir contribuer à la science et d'avoir disposer un outil pouvant aider l'Etat congolais et les ONG dans leurs interventions relatives à la gestion durable des ressources naturelles. Nous restons ouvert à toutes vos observations constructives pour réléver nos imperfections dans ce travail.

RDC, Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté - DSCRP 2, Kinshasa, Min. de plan, sept. 2011.

- 86 -

I. Ouvrages

AUBREE, C., Les métiers de la communication, Paris, l'étudiant, 2003-2004.

BINDUNGWA, M., Comment élaborer un travail de fin cycle ? Contenu et étapes, Kinshasa, Médiaspaul, 2010.

BRONCHARD, B. & LENDREVIE, J., Le publicitor, Paris, Dalloz, 1985.

FINN, E., Stratégie de communication : un guide de PNL, Québec, éd. Montagne, 1989. Gouvernement provincial/P.O., Plan quinquinal de croissance et de l'emploi 2011-2015, Kisangani, 2ième éd., Mars 2013.

GRAWITZ, M., Méthode des sciences sociales, Paris, 11ième édition Dalloz, 2001.

HERMAN, J., Langage de la sociologie, PUF, Paris, 1983.

LANDREVIE, J., stratégie de communication institutinnelle, Paris, Nouvelle horizon, 2006. LEFEVRE, J.M., Savoir communiquer à l'ère des nouveaux médias, Paris, Dunod, 1998. LOHISSE, J., La communication : de la transmission à la relation, Bruxelles, De Boeck, 2001. MOLES, A., Théories structurelles de la communication et société, Paris, éd. Maison, 1998. MUCHIELLI, R., Questionnaire dans l'enquête psychosociale, Paris, PUF, 1989.

NAHAL, H., Principes d'agriculture durable, Paris, éd. Estem, 1998.

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II. Encyclopédie et Glossaire

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Encyclopédie universelle, Paris, Hachette, 1988.

III. Mémoires de D.E.S./D.A., de Licence et TFC

BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (province orientale, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement Forestier Durable, Kisangani, UNIKIS, 20112012.

BAUMA, Y., Exploitation du bois énergie par les ménages riverains de la réserve forestière de Yoko (Territoire d'Ubundu, Province Orientale, RDC), Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Gestion de Biodiversité et Aménagement Forestier, Kisangani, UNIKIS, 2012-2013.

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KYALE, J., L'état des lieux et enjeux de la gouvernance des aires protégées en RDC : question de légitimité de la réserve de biosphère de Yangambi vis-à-vis des acteurs, Mémoire de D.E.S./D.A., Master en Sciences et Ressources Naturelle, Kisangani, UNIKIS, 2011-2012.

LUMU, M., Stratégie de communication pour l'assainissement du marché central de Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 20122013.

YENGA, A., Lecture critique des lignes éditoriales des organes de presse audiovisuelle de la ville de Kisangani, TFC inédit en SIC, Kisangani, UNIKIS, 2013.

IV. Notes des Cours et Module de formation

ASSIE, M. et KOUASSI, R., Initiation à la méthodologie de recherche, Cours inédit en EPCCI, Abidjan, 2012-2013.

EKAMBO, D., Communication globale en entreprise, Notes de cours inédites, L2 Communication des Organisations, SIC/FLSH, Kisangani, UNIKIS, 20142015.

ESISO, A., Méthode de recherche en sciences sociales, Cours inédit en G2 SPA, Anthropologie, Sociologie et R.I., FSSAP, Kisangani, UNIKIS, 2009-2010. KIZENGE M., Etude des circuits internes de communnication au sein de l'Université de Kisangani, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kisangani, UNIKIS, 20112012.

KYALE, J., Gestion durable des forêts, Module I de l'atélier de formation des parties prénantes à l'exploitation artisanale de bois, Kisangani, TropenBos Internationnal, Septembre 2014.

MICHEL, J.L., Théorie de communication, Cours inédit en G3 Communication, Université Jean Monnet, 2007-2008.

OTEMIKONGO M., Initiation à la recherche scientifique, Cours inédit en G2 Droit, Kisangani, UNIKIS, 2006-2007.

V. Article, Dépliants et Fiche d'informations

JADORA Internationnal, Le projet de biodiversité REDD d'Isangi, Dépliant d'informations, date et lieu de publication anonyme.

TropenBos International RD Congo, APV/FLEGT : exploitation et commerce légaux du bois, une affaire de tous en Province Orientale, Fiche d'information, Kisangani, TBI-RDC, avril 2014.

- 89 -

TropenBos International RD Congo, Mettre le savoir au service de l'homme et des forêts, Dépliant d'informations, Kisangani, TBI-RDC, Anonyme.

VERBELEN, Ph., La conversion des forêts pour l'agriculture commercial: une menace croissante pour le Bassin du Congo, in GREENPEACE-AFRIQUE, Magasine, Echos de la forêt, Kinshasa, Bulletin 02, Novembre 2014.

VI. Webgraphie

Définitions de la communication tirée de http://
www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014.

Héritier NTUMBA M., La communication institutionnelle et image de marque. Analyse des stratégies de la Raw Bank, Mémoire de Licence inédit en SIC/C.O., Kinshasa, UTBC, 2008, http://www.memoireonline.com/sommaires/communication-journalisme.html, consulté le 23 janvier 2015.

INERA-Yangambi cité par Radio Okapi, Un drone pour surveiller la réserve de biosphère de Yangambi, Archives-journal radio Okapi, mise en ligne le 28 mai 2014 à 11 heures 56 min. http://www.radiookapi.net, consulté le 30 novembre 2014.

SOCI et INERA-Yangambi, raporté par Radio Okapi, Vingt hestares de forêt ravagés par des feux de brousse, www.radiookapi.net, consulté le 22 septembre 2014. www.cd.chm-cbd.net/implémentation/redd-en-rdc, consulté le 12 décembre 2014. www.iisd.org/climate/land_use/redd/about_fr.aspx, consulté le 20 décembre 2014. www.maxicours.com/soutien-scolaire/information-et-communication/1re-stg., consulté le 22 décembre 2014.

www.toupie.org/Dictionnaire/Communication.htm, consulté le 12 décembre 2014.

- 90 -

Table des matières

0. INTRODUCTION

- 8 -

0.1. Objet d'étude

- 8 -

0.2. Etat de la question

- 8 -

0.3. Problématique

- 9 -

0.4. Hypothèses

- 13 -

0.5. Objectifs du travail

- 14 -

0.6. Intérêt du travail

- 14 -

0.7. Méthodes et techniques de la recherche

- 15 -

0.7.1. Méthode

- 15 -

0.7.2. Techniques

- 16 -

0.8. Délimitation de l'étude

- 16 -

0.9. Division du travail

- 17 -

PREMIER CHAPITRE : FONDEMENT CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L'ETUDE ..

- 18 -

1.1. Cadre conceptuel de l'étude

- 18 -

1.1.1. Notion sur la communication

- 18 -

1.1.1.1. Etymologie de la communication

- 18 -

1.1.1.2. Différentes facettes de la communication

- 19 -

1.1.1.3. Formes de communication

- 21 -

1.1.1.4. Types de communication

- 22 -

1°. La communication verbale et la communication non verbale

- 22 -

2°. La communication horizontale, la communication verticale et la communication transversale- 23 -

3°. La communication synchrone et la communication asynchrone

- 23 -

4°. La communication unilatérale et la communication bilatérale

- 23 -

1.1.1.5. Finalités de la communication

- 23 -

1.1.1.6. Moyens et circuits de communication

- 24 -

1.1.2. Notion de stratégies de communication

- 24 -

1.1.2.1. Etymologie de la stratégie

- 24 -

1.1.2.2. Types de stratégies en SIC

- 25 -

a) La stratégie de communication

- 25 -

b) La stratégie discursive

- 28 -

c) La stratégie média

- 28 -

 

1.1.3. Développement et Gestion durable (des forêts)

- 28 -

a) Perspective occidentale : la commission Bruntland

- 29 -

b) Perspective orientale : Phra Dammapidhok

- 29 -

- 91 -

1.1.4. Populations ou communautés locales - 31 -

1.1.5. Forêts - 31 -

1.1.6. Concept « REDD Plus » ou « REDD+ » - 32 -
1.2. Cadre théorique de l'étude : Approche de stratégies de communication pour la mise en

oeuvre du développement durable - 33 -

1.2.1. La communication pour le changement de comportement - 33 -

1.2.1.1. Le comportement individuel - 33 -

1.2.1.2. Le comportement interpersonnel - 34 -

1.2.1.3. La communication communautaire ou sociétale - 34 -

1.2.2. La communication de plaidoyer - 35 -

1.2.3. La communication pour le changement social ou le changement structurel - 36 -

1.3. Milieu d'étude : Territoire d'Isangi - 36 -

1.3.1. Situation géographique - 36 -

1.3.2. Cadre administratif - 37 -

1.3.3. Paysage forestier du territoire d'Isangi - 37 -

1.3.4. Pratiques des populations locales sur les forêts - 38 -

a) L'agriculture itinérante sur brûlis - 39 -

b) La récolte de bois et fabrication de charbon de bois pour l'énergie - 39 -

c) Les feux de brousse - 40 -

d) L'exploitation artisanale de bois - 40 -

e) La coupe des arbres pour la fabrication des pirogues, paguets, mortiers, etc. - 41 -

f) La récolte des produits alimentaires et pharmaceutiques - 41 -

g) Le braconnage et la chasse - 41 -

1.3.4. Activités socio-économiques des populations - 42 -
DEUXIEME CHAPITRE : PROJET PILOTE REDD+ D'ISANGI (PPRGII) ET SES AXES DE

COMMUNICATION

- 44 -

2.1. Genèse et contexte du projet

- 44 -

2.2. Différents acteurs du PPRGII

- 45 -

2.2.1. Organes du PPRGII

- 45 -

a) ONG OCEAN

- 45 -

b) CARG

- 45 -

c) CCPF

- 46 -

d) Les experts du gouvernement provincial

- 46 -

2.2.2. Consultants du PPRGII

- 46 -

a) UNIKIS

- 46 -

b) IFA/Yangambi

- 46 -

- 92 -

c) INERA - 46 -

d) PCN - 47 -

2.2.3. Autres organisations de protection et gestion des ressources naturelles à Isangi - 47 -

a) TropenBos International RD Congo - 47 -

b) Jadora International LLC - 48 -

2.3. Axes de communication du PPRGII - 48 -

2.3.1. Justification du choix de l'approche de communication pour le changement social et de

comportement pour le PPRGII - 49 -

2.3.2. Strategies de communication du PPRGII - 50 -

2.3.2.1. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) - 50 -

2.3.2.2. La communication institutionnelle/marketing Social - 51 -

2.4. La communication pour le changement social et de comportement - 51 -

2.5. Le plaidoyer - 52 -

2.6. La mobilisation sociale - 52 -

2.7. Renforcement des capacités et empowerment communautaire - 53 -

3. Objectifs du plan local de communication - 54 -

3.1. Objectif général du plan local de communication - 54 -

3.2. Objectifs spécifiques du plan local de communication - 54 -

3.3. Lecture du plan local des stratégies de communication du PPRGII - 55 -

3.3.1. Analyse critique des stratégies de communication du PPRGII - 55 -

a) Manque de ségmentation propre de la cible de communication. - 55 -

b) Contexte psychosociologique de communication interpersonnelle - 56 -

3.3.2. Critique de l'approche choisie pour la mise en oeuvre des actions de communication - 57 -

3.3.3. Approche CAPLEMI (de Alois YENGA ) : pour une communication pragmatique et réussie

dans la gestion durable des forêts et le réel développement local - 57 -

TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION, ANALYSE DES DONNEES ET

INTERPRETATION DES RESULTAS - 60 -

3.1. Description de la population et de l'échantillon d'étude - 60 -

3.1.1. Population d'étude - 60 -

3.1.2. Echantillon d'étude - 60 -

3.2. Présentation des données relatives au responsponsable du projet pilote REDD+ Isangi - 62 -

3.3. Présentation des caractéristiques de l'échantillon, relatives aux populations locales - 62 -

3.4. Présentation et analyse des données - 67 -

3.4.1. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler de REDD - 68 -

3.4.2. Analyse et lecture des données par rapport à ce que représente la REDD pour les

interviewés - 70 -

- 93 -

3.4.3. Analyse et lecture des données par rapport à la forte charleur ressentie et l'augmentation

de la température ces dernières années. - 71 -

3.4.4. Analyse et lecture des données par rapport à avoir entendu parler des changéments

climatiques dans leur milieu local - 72 -

3.4.5. Analyse et lecture des données par rapport à la connaissance des forêts comme moyen de

lutter contre les changéments climatiques - 74 -

3.4.6. Analyse et lectures des données par rapport à l'acceptation de la communication sur la

manière de protéger leurs forêts - 76 -

3.4.7. Analyse et lectures des données par rapport à la proposition de diminuer des activités dans

la forêt et faire d'autres activités proposées

- 79 -

3.5. Interprétation des résultats

- 79 -

3.6. Point de vue du chercheur

- 80 -

CONCLUSION

- 83 -

Bibliographie

- 85 -

Table des matières

- 90 -

Annexes

- 94 -

- 94 -

Annexes

- 95 -

I. GUIDES DES ENTRETIENS

I.1. Guide d'entretien des responsables du projet REDD+ Isangi

A. Identité de l'interviewé

a) Age : ans e) Organisation :

b) Sexe : M F f) Fonction : .

c) Niveau d'étude :

B. Questions proprement dites

1. Votre organisation emploie-t-elle la communication dans la mise en oeuvre du mécanisme

REDD+ dans le territoire d'Isangi ? Oui Non

Oui

Non

? Si oui, la population locale constitue aussi la cible de votre communication lors de vos activités sur le terrain d'exécution du mécanisme REDD+ ?

2. Quelle est l'approche de communication que vous utilisez pour communiquer avec cette

population locale ? R/

3. Dans vos stratégies de communication, une communication intégrative, c'est-à-dire qui implique la population locale dans la planification, les orientations et dans la prise de décisions sur la manière d'utiliser et de protéger durablement les forêts, est-elle :

Utilisée Moins utilisée Non utilisée Envisagée Non envisagée ?

4. La communication participative est-elle, elle aussi :

Utilisée Moins utilisée Non utilisée Envisagée Non envisagée ?

5.

Oui

Non

Avez-vous d'autres formes de communication que vous utilisez ?

? Si oui, laquelle ou lesquelles ? R/

Oui

Non

6. Pensez-vous à quelques actions pouvant réduire l'hyperdépendance de cette population des forêts et réduire la pauvreté qui la gangrène ?

? Si oui, lesquelles ?

R/

7. Parmi les activités citées, lesquelles sont déjà faites sur terrain ?

R/

8. Lesquelles sont en cours de réalisation ?

R/

- 96 -

I.2. Guide d'entretien libre des communautés locales

Monsieur, Madame,

Nous menons une enquête sur l'« Etude des stratégies de communication du Projet Pilote REDD+ pour la gestion durable des forêts dans le territoire d'Isangi » en Province Orientale dans le cadre de notre Mémoire de Licence en Communication des Organisation, UNIKIS. Nous vous prions de vouloir répondre aux questions ci-dessous afin de nous aider à bien le réaliser. Nous vous garantissons l'anonymat.

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