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Contribution à  l'étude de la qualité physicochimique et bactériologique des points d'eau dans la ville de N'Djamena


par Amann Hisseine Abdoul
Université de N'Djamena  - Master en hydrogéologie et en systèmes d'information géographique  2018
  

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V.4.3.Indice d'échange de base (IEB)

Le tableau 7 de la variation d'échange des ions dans notre zone, montre que les valeurs de l'IEB de nos échantillons sont toutes inférieures à zéro. Ce qui indique que les minéraux argileux ont fixés les ions calcium présents dans les eaux de la nappe ; en outre le potassium et le sodium sont issus des réactions d'échange de base au niveau d'argile présente dans les horizons sableux. Autrement dit, le Ca2+ et le Mg2+ de l'eau de la zone étudiée sont remplacés par les ions Na+ et K+ dans les formations encaissantes.

V.4.4. rapports caractéristiques entre les éléments majeurs

Les relations entre les éléments chimiques, HCO-3 ,Ca2+ ,Na+, Mg2+, SO4-2, Cl-, sont mises en évidence sur la matrice du tableau 10 et montrent une dominance des ions Ca-HCO3- par rapport aux autres ions. Les différentes relations entre éléments majeurs sont mises en exergue sur la figure 51.

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Figure 50: rapports caractéristiques entre les différents éléments majeurs.

V.5.Qualité bactériologique des eaux souterraines

Les eaux souterraines présentent en général une bonne protection contre la contamination microbiologique et sont peu vulnérables aux pollutions externes à l'exception des nappes superficielles non protégées par un recouvrement semi perméable ou imperméable. Malheureusement, cette bonne qualité microbiologique de ces eaux peut être menacée par des contaminations de surfaces, suite à des conceptions inadéquates des forages, des puisards, des latrines et autres fosses d'aisance (Ndeje-Allah, 2015).

Cet état de fait est manifeste dans certains points de notre zone d'étude, où les eaux superficielles chargées en microorganismes et germes de tout genre s'infiltrant dans le sol sablonneux, parviennent à la nappe sans avoir bénéficié d'une filtration efficace, et occasionnent une multitude de pollutions ponctuelles. Les puisards et latrines non étanches contribuent aussi et de manière non négligeable à cette pollution de la nappe.

Dans le cadre de notre étude, pendant l'hivernage, nous constatons que la pollution bactériologique affecte beaucoup plus le secteur Sud-est de N'Djamena, de l'autre coté du

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fleuve, là où le sommet de la nappe est proche de la surface du sol, que les terrains qui surmontent l'aquifère sont perméables (P2, P3, P4, P7), que les sources de pollution sont importantes. Cette vulnérabilité de la nappe dans cette partie de la zone d'étude a été signalée par Abderamane et al (2017).La même tendance de la pollution est observée au Nord-est, au voisinage du Chari. Pendant la période de basses eaux, la quasi-totalité de la pollution est toujours persistante au Sud-est de N'Djamena (P1, P2, P3, P4, P6,) compte tenu des caractéristiques pédologique et lithologique que nous avions énumérées ci haut. Pour la dernière campagne de prélèvement (2éme groupe de 8 forages), la pollution bactériologique est signalée beaucoup plus à l'Est de N'Djamena (P11, P12, P13, P14, P16).

Cet état de fait s'explique surtout par les conditions défavorables d'hygiène, l'utilisation de la nature comme lieu d'aisance (21% de la population de N'Djamena défèque à l'air libre selon le SDEA 2003-2020). Le comble est qu'il n'existe même pas de réseaux d'évacuation d'eaux usées dans notre zone d'étude. Quant aux ordures ménagères, les communes assurent le service en régie, lequel s'avère fortement limité par le manque de capacité d'enlèvement journalier et de moyens financiers. Les ordures s'entassent de jour en jour et avec l'arrivée de la saison des pluies, libèrent les germes qui s'infiltrent dans la nappe avec l'écoulement de l'eau.

Ainsi, sur le 1er groupe de 10 points d'eau contrôlés, seul le P5 est censé être étanche et bien protégé et n'a montré aucune contamination bactériologique ni pendant l'hivernage, ni pendant la période de basses eaux. Les points P2, P3, P4, et P9 présentent une contamination persistante en Coliformes totaux et en E. Coli pendant les deux périodes ; Leur présence dans l'eau souterraines est associée à la matière organique en décomposition (pelouse, foin, bois, matières fécales, etc.), introduits par, le ruissellement et les infiltrations des fortes pluies en période d'hivernage. La présence en nombre élevé des Coliformes totaux (P2, P4, P9, P10) est un signal d'alarme qui démontre une détérioration de la qualité de l'eau. Un nettoyage de ces forages doit être effectué. A priori, si les entérocoques sont présents en nombre beaucoup plus élevé que les coliformes fécaux, il s'agit probablement d'une contamination résiduelle puisque les entérocoques survivent plus longtemps dans l'environnement. Or pour notre étude, ces Entérocoques ne sont présents que sur un seul point d'eau (P10), ce qui suppose que les contaminations par les Coliformes fécaux (E.Coli ) sont récentes et consécutives aux infiltrations des eaux de surface, des eaux vannes (toilettes et latrines dont le niveau remonte avec la recharge observée en cette période de hautes eaux). Ces résultats sont en accord avec

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ceux obtenus dans la commune d'Abomey-Calavi au Benin par TANIGNON en 2011. Par ailleurs nous remarquons une disparition de la pollution bactériologique aux points P7, P8, P10 pendant la période de basses eaux, ceci s'explique par le fait qu'en cette période, le niveau piézométrique baisse et n'accélère pas la propagation des polluants microscopiques se trouvant sur le sol où piégés dans la zone non saturée. Ce qui confirme encore que les infiltrations des eaux pendant l'hivernage sont probablement un facteur de contamination.

Il est à signaler une nouvelle pollution aux points P1 et P16, ce qui s'expliquerait par la proximité des latrines non étanches et ne respectant pas la distance de 15métres comme nous l'avions remarqué sur 90% des secteurs étudiés.

Sur le 2éme groupe de 8 forages contrôlés, nous remarquons que le P15 n'a pas de contamination, donc bien protégé. Par ailleurs le P17 et le P18 sont aussi exempts de contamination.

Ainsi donc, 11 points d'eau sur 18 analysés, soit un pourcentage de 61% présentent une pollution bactériologique donc non conformes pour la consommation conformément aux recommandations de l'OMS/TCHAD.

Tout compte fait, les pollutions bactériologiques sont invariablement présentent pendant toute la période de l'année avec sensiblement une fréquence un peu élevée pendant la saison des pluies. La pollution est donc ponctuelle liée à chaque point d'eau.

Il faut enfin noter que les maladies liées directement à la consommation de ces eaux (typhoïde, diarrhée, troubles d'estomac, hépatite...), sont la cause d'environ 25 à 30% de consultation en moyenne dans les centres de santé de notre zone d'étude (voir tableau 14).

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