WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le passage de l'économie agricole à  l'économie de pêche:les changements sociaux à  Ndayane

( Télécharger le fichier original )
par Mamadou Ndoye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise de Sociologie 1998
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B/ CENTRE DE PECHE DE JOAL

C'est le lieu le plus dynamique de la pêche piroguière sur toute la petite côte. Les Lebu, aux Ñominka et Guet Ndariens, le port de pêche de Joal ne laisse aucun pêcheur indifférent. Les fortes activités humaines qui le caractérisent sont une conséquence de cette réputation de bourbier du poisson. Joal et un centre de pêche que l'on peut qualifier de mythique pour les Lebu de Ndayane car ce port de pêche reste lié à toute l'histoire maritime de cette population.

De la pirogue à voile à la pirogue motorisée, Joal a toujours servi de lieu privilégié pour l'exercice du métier de pêcheur à ces derniers. La pêche piroguière modernisée s'est faite à Joal avec toute la réussite qu'elle a engendrée.

Cette expérience reste encore très vivace dans la conscience des pêcheurs qui grâce aux gains substantiels tirés des campagnes sont toujours attachés à ce centre de pêche.

La réputation de Joal s'est construite autour de la pointe de Sangomar jugée très poissonneuse mais par une mer calme aux côtes très basses, et sablonneuses donc propices à la capture des soles principal espèce recherchée. Cette abondance des ressources halieutiques a permis aux pêcheurs d'accumuler de l'argent et partant de s'autonomiser en ayant leur propre embarcation. Pour ce faire, les pêcheurs ont accepté un certain nombre de sacrifices.

Les conditions de vie à Joal se sont toujours signalées par leur précarité. Les pêcheurs considéraient les moments de campagne comme des moments d'exception de la vie bref comme une parenthèse. Ainsi c'est pour eux une période de privation et de sacrifice qui prendra fin avec l'achèvement de la campagne.

C'est donc les maisons habitées depuis les années soixante (60) que les pêcheurs continuent de fréquenter. Ces maisons en pente de paille ou en tiges de mil au début sans revêtement de ciment abritent entre six et huit pêcheurs qui dorment à même le sol avec des nattes de plus souvent ou des matelas en paille actuellement.

L'heure de départ pour la mer est fixée à cinq heures du matin(5H). Avec l'éloignement des zones de pêche, la durée du trajet peut varier entre (2) deux heures et (3) trois heures de temps. Arrivés sur les lieux, le travail pour faire remonter des filets commencent. Une pirogue contient en moyenne cent cinquante à deux cent filets séparés en unités appelées par des pêcheurs «filas». Quand la mer est agitée, le travail est harassant et peut parfois même déboucher sur des accidents. Il peut arriver que les filets contiennent en dehors du poisson beaucoup de saletés comme les algues. Ce qui nécessite un travail supplémentaire.

Dans pareil cas, l'heure du retour est compromise et les pêcheurs prolongent la durée du temps de travail. C'est toujours à la fin du travail que le repas est pris. La nourriture qui n'est rien d'autre que du pain dilué dans l'eau avec du sucre et du lait.

C'est le fameux « ponce » cher au Lebu et dont l'anecdote est racontée à propos des Lebu de Bargny. En partant à la mer entre cinq heures et six heures, le retour se fait en temps normal vers 14 heures et 15 heures. Une fois arrivés, les poissons (soles) sont mis dans une caisse et amenés sur le pont bascule. La relation pêcheur / mareyeur commence avec l'arrivée de la production. Pour le reste des prises c'est la femme du capitaine de la pirogue qui les prend en charge pour la transformation.

Après l'opération de vente de la production c'est la remonte de la pirogue qui suit. C'est une opération importante dans la pêche piroguière si l'on considère que les dits centres de pêche ne sont pas équipés pour éviter le halage des pirogues. La plupart du temps se sont les pêcheurs retraités qui s'en chargent moyennant le «mbolé» ou le «teeral». Avec ces prestations sociales les plages de Joal, Djifère et Mbour connaissent des affluences records. Le phénomène tend à se professionnaliser et à s'organiser autour des origines locales.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rĂªvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rĂªvent de nuit"   Edgar Allan Poe