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L'administration publique locale face à  la sécurité des personnes et de leurs biens dans la province du Sud Kivu

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par Jean-Luc Malango Kitungano
Université de Kisangani - Graduat en Sciences Politiques et Administratives 2002
  

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II.2. LES CAUSES EXTERNES

II.2.1. La prolifération des milices (rebelles) des pays étrangers

Le territoire de Fizi peut être décrit entre 1998-2000 comme le sanctuaire militaire des rebelles des pays voisins. Il s'agit principalement des rebelles burundais du CNDD/FDD et quelques éléments hutu-rwandais hostiles au régime de Kigali.

II.2.1. 1. Les rebelles burundais du CNDD/ FDD

En 1996 les éléments du CNDD/FDD basé dans les camps des réfugiés hutu du territoire d'Uvira ont été chassés par les troupes de l'AFDL alliés à l'armée rwandaise et ougandaise. Les différents documents administratifs du territoire de Fizi affirment leur présence entre 1998 et 2000 dans différentes localités et groupements de ce territoire. Le bulletin d'information du secteur Mutambala ainsi que les différents autres bulletins des postes d'encadrement administratifs parle de l'effectivité de cette présence des troupes rebelles des pays voisins. « Le chef de groupement des Balala-Sud vient de m'informer qu'en date du 27 juillet 2000, les inciviques FDD en provenance de Kaseke sont venus piller à Mwandiga »93(*)

II.2.1. 2. Les milices hutu rwandaises

Les milices rwandaises (hutu) dont nous allons parler dans les lignes qui suivent, précisons-le, ne sont pas tous, forcément des Interahamwe. Les sources non administratives que nous avons consultées estiment leur nombre à 700 dont la plupart campait dans la plantation de feu Maonyesho Kitunda à Kakungu (500 mètres de Kananda)94(*) . Ces milices effectuaient, selon la même source, des attaques et pillages à Katanga et autres localités environnantes (Mulongwe, Sebele...) occupées par le RCD-Goma et ses alliés rwandais. Le compte rendu de la réunion de sécurité tenu à Fizi le 03 janvier 2000 fait également mention de la présence des milices hutu rwandaises alliées aux troupes du Maï - maï Dunia: «  La présence d'un groupe d'infiltrés armés se trouvant à Nemba, entre 150 et 170 (interahamwe) en provenance de la brousse de Kalemie/ objectif atteindre le groupe de Dunia à Hewa Bora et récupérer la piste d'atterrissage »95(*)

II.2.2. La multiplication des opérations militaires des armées étrangères

II.2.2. 1. L'armée burundaise

Plusieurs documents administratifs attestent la présence des éléments de l'armée burundaise dans plusieurs localités du territoire de Fizi (Kazimia, Baraka...)

Au début de la seconde guerre de libération, certains analystes estimaient que le Burundi n'était pas militairement impliqué dans les conflits armés en RDC. C'est le cas de Bob Kabamba et Olivier Lanotte : « Bien qu'avancé par certains belligérants, aucune implication directe sur le terrain des forces militaires burundaises, de la Libye ou du Soudan n'a été trouvée »96(*)

La présence de l'armée burundaise est attestée dès le déclenchement des hostilités. Le compte rendu de la réunion de pacification du secteur Ngandja estimait que les éléments de l'armée burundaise étaient des milliers le 3 août 1998 à occuper la localité de Kazimia :

«  A cette époque de la prise de Kazimia, il y avait 27 civils seulement et des milliers de soldats de la force burundaise »97(*)

Il est certain que cette présence de l'armée burundaise fut très discrète. Leur implication semble avoir été plus défensive qu'offensive. Les militaires burundais menèrent des opérations militaires surtout dans les localités côtières du territoire de Fizi pour bloquer d'éventuelles infiltrations des rebelles du CNDD/FDD qui traversaient, en provenance de Fizi, le lac Tanganyika et se dirigeaient à Rumonge (Burundi). Les offensives militaires eurent lieu dans certaines de ces localités côtières : Kazimia, Baraka, Mboko, Yungu.

Voici, à titre illustratif, les noms des quelques officiers militaires burundais qui eurent à commander des opérations militaires dans les localités de Fizi à la tête des troupes importantes :

1. Commandant Dieudonné Dushimagize, commandant de détachement à Baraka98(*).

2. Lieutenant-colonel Harushimana, Commandant militaire des opérations à Fizi.

3. Capitaine Nifasha cyprien, commandant de la compagnie basée à Baraka99(*).

* 93 Secteur Mutambala, Bulletin d'information du 29 juillet 2000. Le bulletin d'information du Poste d'encadrement administratif de Baraka du 7 juillet 2000 que nous reproduisons en annexe rend la présence des rebelles hutu burundais inconstestable en territoire de Fizi.

* 94 Entretien avec Mme Faila soeur du feu Maonyesho Kitunda qui a séjourné à Kakungu entre 1995 et 1999, entretien réalisé par nous à Uvira le 28 décembre 2000.

* 95 Territoire de Fizi, Compte rendu de la réunion de sécurité tenu à Fizi, 03 janvier 2000, pp. 1-3.

* 96 Bob Kabamba et Olivier Lanotte, « Guerres au Congo-Zaïre (1996-1999), acteurs et scénarios, in Matthieu P., et Al., Conflits et guerre au Kivu et dans la région des Grands Lacs : entre tentions locales et escapades régionales, p.99

* 97 Secteur Ngandja , idem., pp. 1-2.

* 98 Données tirées du Compte rendu de la réunion du conseil de sécurité tenue le 29 février 2000 à Baraka, par le CPEA de Baraka à laquelle ce commandant pris part.

* 99 Données tirées du compte rendu de la réunion du conseil de sécurité tenue le mercredi 12 août 2001 par Mabwe Lucien, administrateur résidant à Kazimia. Ces deux officiers burundais y prirent part.

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