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Etude des déterminants de l'utilisation des services de santé dans la zone de santé de Kadutu, province du Sud Kivu - RD Congo

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par Pacifique Mushagalusa Salongo
Université de Kinshasa - Maitrise en Santé Publique / Economie de la Santé 2005
  

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2.4. Fonctionnement des zones de santé

La zone de santé constitue en RDC le niveau opérationnel de base pour l'organisation, la planification et le développement des activités sanitaires. Une zone de santé est un espace géographique bien défini, incluse dans les limites territoriales d'une commune ou d'un territoire, comprenant une population d'environ 50.000 à 100.000 personnes en milieu rural et de 100.000 à 250.000 personnes en milieu urbain. Elle comprend deux niveaux d'intervention:


· Un réseau de « centres de santé » correspondant chacun à une subdivision de la zone de santé, « l'aire de santé » (5.000 à 10.000 habitants en milieu rural, 15.000 à 30.000 habitants en milieu urbain). Le centre de santé a pour mission d'offrir à la population un paquet minimum de soins de santé primaire - et doit se trouver à moins de 5 kilomètres (soit environ une heure de marche) de la population desservie. Les communautés bénéficiaires sont fortement impliquées dans leur gestion.


· Un hôpital général de référence qui offre un paquet complémentaires des soins pour la zone de santé.

Le réseau des structures de prestations de soins est organisé sous forme pyramidale avec, de la base au sommet, des formations sanitaires des niveaux primaires (centres et postes de Santé), secondaires (hôpitaux régionaux) et tertiaires (hôpitaux nationaux). Chacun des niveaux sert de référence et de soutien pour le niveau immédiatement inférieur.

Figure N°2 : Organisation d'une zone de santé

Les centres et postes de Santé assurent un ensemble d'activités curatives, préventives et promotionnelles appelé Paquet Minimum d'activités (PMA). (22)

Suite aux difficultés économiques et financières mentionnées plus haut, la RDC qui se trouvait dans l'incapacité d'assumer ses responsabilités de gestionnaire des institutions publiques de santé avait déclaré en 1982 l'autonomie financière des ZS. Cette autonomie eût comme conséquence l'incapacité des hôpitaux d'assurer l'approvisionnement régulier en médicaments et le renouvellement des matériels de soins. La plupart d'entre eux ne gardent aujourd'hui que des bâtiments dans un état de délabrement avancé, avec des équipements vétustes, rarement en état de fonctionnement satisfaisant. Les rares efforts de construction et de maintenance (surtout les centres de santé) ont été principalement l'oeuvre des organisations confessionnelles, caritatives et organisations non gouvernementales.

Le cliché d'un hôpital public, depuis les années 80 à ce jour, est celui d'un grand bâtiment délabré avec un personnel plus ou moins pléthorique, sans médicaments, accueillant à peine quelques patients par jour. (23)

Les institutions médicales ont alors développé des mécanismes illicites de survie qui ne sont ni plus ni moins que la privatisation des services publics dont les principales manifestations sont le rançonnement et de détournement des patients des institutions publiques vers les privées. Une croissance importante, non planifiée et non contrôlée de la pratique médicale privée lucrative s'est développée. La plupart des prestataires privés sont en même temps des personnels salariés de l'Etat.

Le faible pouvoir d'achat des populations ne permet ni aux structures de soins de s'autofinancer ni aux pauvres d'accéder aux soins de santé. La qualité des soins laisse à désirer, la population a donc perdu confiance dans les services de santé. D'où la faible utilisation des services de santé.

Pour résumer cette partie liée au secteur de la santé en RDC, nous présentons ici les éléments des constats faits sur la situation sanitaire du pays après analyse des différents systèmes ainsi que les sources de financement du système de santé. Il ressort de ces éléments ce qui suit (33) :

- L'accès des populations à des soins de qualité s'est considérablement réduit, notamment par déficit de financement. La pauvreté de la population et la précarité des revenus expliquent le fait que des ménages ne parviennent plus à couvrir le coût des soins (exclusion sociale avec plus de 60% des individus vivant avec moins d'un dollar par jour).

- A cela s'ajoute le fait que l'offre des soins de santé est caractérisée par un personnel de santé qui livré à lui-même, qui n'est plus motivé ni en mesure d'assumer son rôle de dispensateur de soins de qualité et de gestion efficiente des services. En outre, la répartition ou la distribution du personnel est déséquilibrée (pléthore et carence quantitative et qualitative selon les endroits)

- La dérive commerciale dans la gestion des services publics et privés associatifs (la tendance aux prescriptions abusives favorisées par le mode de tarification à l'acte) pour mieux couvrir les frais de fonctionnement (réapprovisionnement en consommables médicaux et généraux, entretien et maintenance des infrastructures et équipements, rémunération du personnel) contribue à l'augmentation non justifiée du coût des soins.

- L'absence de disponibilité dans les services de santé des médicaments essentiels sous forme générique influe négativement sur la qualité et le coût des soins de santé.

- Les faibles taux d'utilisation contraignent les possibilités d'autofinancement et l'augmentation des tarifs appliqués (absence de politique tarifaire cohérente).

- Les choix d'allocation et d'affectation des ressources financières (bailleurs et Etat) ne tiennent pas suffisamment compte des besoins et des demandes de santé de la population.

- Les résultats obtenus en termes d'offre de soins de santé ne sont pas à la hauteur des ressources financières allouées actuellement au secteur de la santé :

o Faible coordination des apports des partenaires au financement du secteur de la santé et inadéquation partielle des appuis par rapports aux besoins (ex. : don en équipements, en médicaments; appui à des programmes de santé non prioritaires).

o La part du financement des services de santé assuré par les entreprises s'est réduite à cause de la récession économique.

o La part d'exécution du budget de fonctionnement (hors salaires) et d'investissement de l'Etat pour le secteur de la santé est insuffisante et très inégalement répartie.

- L'accroissement des carences du secteur public de la santé favorise la multiplication souvent anarchique et de qualité déficiente des services du secteur privé commercial et associatif de « façade » ou incompétent.

- Jusqu'à ce jour, la part du budget de l'Etat réservé à la santé continue à demeurer faible (1.3%). De plus, le décaissement n'est pas proportionnel à l'enveloppe initiale ou inégalement reparti. Le financement du système sanitaire est réalisé essentiellement par les partenaires qui interviennent à travers des projets santé et des dons ainsi que par la population qui participe au recouvrement de coût (dans 100% des zones de santé).

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