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La bourse régionale des valeurs mobilières et le financement des entreprises dans l'espace UEMOA

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par Amani Paul DJAHA
Ecole supérieure de gestion - Paris - Master Finance option marchés des capitaux 2004
  

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section ii : les faiblesses de la brvm dans le financement des entreprises

Le financement des entreprises par la BRVM est limité par dix principaux facteurs :

I / LE NOMBRE INSUFFISANT D'INVESTISSEURS INSTITUTIONNELS (ASSURANCES,

CAISSE D'EPARGNE, CAISSE DE RETRAITE) DANS LA ZONE UEMOA

En effet, les investisseurs institutionnels, principaux pourvoyeurs de fonds du marché boursier, sont très peu nombreux, ce qui peut avoir pour conséquence à terme un assèchement du marché. De plus, s'agissant des assurances, la majeure partie est représentée par des filiales de groupe européen. Le centre de décision est donc délocalisé et par conséquent l'aptitude à intervenir sur le marché, ce qui augmente le risque d'étroitesse du marché.

II / LE NOMBRE LIMITE DE PRODUITS OFFERTS PAR LA BRVM

Il nous est donné aujourd'hui de constater que les produits offerts par la BRVM sont limités aux produits classiques (actions, obligations, droits), alors que le financement des entreprises à court, moyen et long terme sur les places financières européennes et américaines se font plus facilement grâce à d'autres produits tels que les options. En ce qui concerne les obligations, nous pouvons citer les obligations convertibles.

III / LES CONDITIONS D'INTRODUCTION SUR LE MARCHE

Pour l'introduction en bourse, nous rappelons les conditions suivantes :

Est admissible au Premier Compartiment de la cote régionale, tout titre de capital répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière de plus de 500 millions de FCFA ;

- avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des trois dernières années de 3% ;

- présenter 5 années de comptes certifiés ;

- s'engager à signer un contrat d'animation de marché prévoyant une cotation ou une indication de cours lors des séances dont la fréquence est précisée par Instruction de la Bourse Régionale ;

- diffuser dans le public au moins 20% de son capital, dès l'introduction en bourse ;

- s'engager à publier au BOC des estimations semestrielles de chiffre d'affaires et de tendance de résultats

Les valeurs rattachées à ces titres de capital sont également éligibles au Premier Compartiment.

Est admissible au Second Compartiment de la cote régionale tout titre de capital répondant aux conditions suivantes :

- présenter une capitalisation boursière de plus de 200 millions de FCFA ;

- présenter 2 années de comptes certifiés ;

- s'engager à signer un contrat d'animation de marché prévoyant une cotation ou une indication de cours dont la fréquence est précisée par Instruction de la Bourse Régionale ;

- s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de son capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction par augmentation de capital.

Les valeurs rattachées à ces titres de capital sont également éligibles au Second Compartiment.

Est admissible au Compartiment obligataire de la cote régionale tout titre de capital répondant aux conditions suivantes :

Nombre minimal de titres à l'émission : 25 000 titres ;

Valeur nominale minimale de l'émission : 500 millions de francs CFA.

Ces différentes conditions limitent les outils de financement offert par le Marché qu'aux grandes entreprises. Les PME et PMI, qui représentent plus 60% des entreprises sont donc contraintes de s'adresser au système bancaire, ou de financer leur développement par des fonds propres ou des emprunts à risque pour les actionnaires.

IV / SITUATION POLITIQUE INSTABLE

En ce qui concerne l'environnement, il faut noter que plusieurs pays de l'Union ont connu ces dernières années une situation socio - politique difficile. Or, l'un des facteurs-clé du développement et de la crédibilité d'un marché financier est

la stabilité de son environnement. En effet, le fonctionnement du Marché Financier Régional a été particulièrement perturbé par la situation sociopolitique en Côte d'Ivoire. Ce pays abrite notamment le Conseil Régional, les structures centrales
du marché et plus de la moitié des intervenants commerciaux. Les titres inscrits à la cote de la BRVM sont également en majorité des valeurs de sociétés installées en Côte d'Ivoire.

V / NON IMPLICATION DES GOUVERNEMENTS DANS

LE DEVELOPPEMENT DU MARCHE

Il convient de relever que la non réalisation des programmes de privatisation des Etats par le canal du marché, s'est traduite par la faiblesse du nombre d'entreprises introduites en bourse.

En effet, en dehors des entreprises ivoiriennes héritées de l'ex-Bourse des Valeurs d'Abidjan, seule la Société Nationale des Télécommunications du Sénégal a été privatisée par le canal du marché financier puis inscrite à la cote de la Bourse Régionale. Les entreprises du secteur privé ont peu sollicité le marché pour une admission volontaire en raison notamment de leur réticence à ouvrir leur capital au public. On note néanmoins, l'admission des titres de certaines filiales du Groupe Bank Of Africa (BOA) à savoir la BOA-Bénin et la BOA-Niger.

Le Marché Financier Régional est une réforme structurelle qui revêt une importance capitale pour les pays de l'UEMOA. Il doit être suffisamment réglementé, bien organisé et fonctionner adéquatement pour mobiliser les ressources nécessaires au financement des entreprises de l'Union. A ce titre, il doit être appuyé par les autorités publiques ainsi que les bailleurs de fonds.

VI / UN MANQUE DE CULTURE BOURSIERE

Le démarrage des activités du Marché Financier et de la BRVM n'a pas été appuyé par des actions de sensibilisation, d'éducation et de formation. La diffusion de la culture boursière n'a donc pas été effective. En conséquence, les responsables d'entreprises n'ont pas une connaissance suffisante des opportunités qu'offre le marché pour les saisir.

VII / LA FISCALITE NON HARMONISEE ET LE MANQUE

DE DISPOSITIF JURIDIQUE APPROPRIE

Le manque d'harmonisation de la fiscalité des valeurs mobilières s'est traduit par la disparité des taux appliqués dans les Etats membres sur les valeurs mobilières et une inégalité entre les intervenants commerciaux du marché. De même, des dispositions juridiques spécifiques aux infractions boursières n'ont pas été mises en place et les délits propres au marché boursier, s'ils ne restent pas souvent inconnus, ne sont pas sanctionnés.

Depuis le démarrage des activités du marché, aucune mesure fiscale incitative n'a été adoptée pour attirer les émetteurs vers la cote et les investisseurs à acquérir des valeurs mobilières.

VIII / MANQUE DE DYNAMISME ET DE PROFESSIONNALISME

DES ACTEURS DU MARCHE

On peut noter un certain manque de dynamisme des acteurs commerciaux qui se traduit notamment par une faible fréquence des opérations initiées par les émetteurs et une insuffisante diversification des produits financiers proposés aux épargnants. Le faible niveau de professionnalisme des acteurs du marché constitue également un frein à son développement. Cette situation découle du fait que le programme de formation des acteurs, prévu lors du lancement des activités du marché, n'a pu être réalisé en raison notamment de l'absence d'une structure de formation spécialisée aux métiers boursiers.

IX / LES GARANTIES

Les garanties exigées par le Conseil Régional tant pour l'agrément des acteurs du marché que pour les émissions obligataires sont non seulement coûteuses et difficiles à obtenir en raison de la lourdeur administrative, mais aussi les établissements garants sont peu nombreux et arrivent à la limite de leurs possibilités d'octroi de garanties, entravant ainsi l'essor du marché.

X / MECONNAISSANCE DU MARCHE BOURSIER DE L'UEMOA

PAR LES AUTRES PLACES FINANCIERES

Le Marché Boursier Régional et ses produits sont peu connus aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'UEMOA. Très peu d'actions ont été menées pour attirer les émetteurs et les investisseurs vers ce Marché. Son développement n'est pas soutenu par des investisseurs étrangers qui sont souvent à la recherche de zones à hauts rendements pour leurs placements.

XI / MARCHE PEU LIQUIDE

Le Marché Boursier Régional est également peu liquide et peu profond à cause de la réticence des émetteurs et des investisseurs potentiels à y recourir, face à la multiplicité des commissions appliquées aux opérations du marché. Ceci constitue un frein à la compétitivité du marché.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore