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Déviation du taux de change par rapport aux fondamentaux

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par Adnan CHOCKRI
FSEG Sfax - Mastère Dynamique économique et financière 2006
  

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2.5.2. Le test de cointégration de Johansen(1988)

Cette partie d'étude est consacrée à l'application de la méthode de cointégration. En effet, la littérature empirique de la finance offre un très grand cumul

de travaux empiriques qui ont tenté de définir les théories de détermination du taux de change en tant que relations d'équilibres stables de long terme. Cette voie de recherche

a été encouragée par le développement de l'économétrie des séries temporelles et de la théorie de cointégration.

La technique de cointégration constitue une analyse qui génère des estimations

empiriques pour le trajet de long terme de taux de change réel tout en tenant compte de l'évolution des séries temporelles des fondamentaux. Selon la théorie de cointégration, deux séries xt et yt sont dites co-intégrés d'ordre d et b, pour 0<b<d, s'il existe un vecteur co-intégrant (á, â) tel que :

Zt = á xt + â yt est intégré d'ordre (d - b).

On distingue dans la littérature les travaux employant les procédures de test de cointégration en deux étapes de Engel et Granger (1987) des autres utilisant la cointégration multidimensionnelle de Johansen (1988) et la cointégration d'Engel

et Joyeux (1990).

Johansen propose une estimation de l'espace des vecteurs co-intégrants d'un processus vectoriel autorégressif co-intégré par la méthode de maximum de vraisemblance. C'est pour cela qu'il a proposé un test de rapport de vraisemblance (LR) pour déterminer les vecteurs co-intégrants qui traduisent le mieux les relations

co-intégrantes. Donc, l'avantage de cette méthode est qu'elle offre plus qu'un vecteur

co-intégrant.

Soit le modèle vectoriel autorégressif (VAR) d'ordre p suivant :

Xt = 1 Xt-1 + 2 Xt-2 + ... + k Xt-k +ut (2.34)

K représente l'ordre de retard du modèle choisit suivant le rapport de vraisemblance.

Xt contient n variables toutes intégré d'ordre 1 I (1).

Si on écrit cette relation sous une forme de correction d'erreur pour un vecteur

à : n variables Xt = (x1t, ..., xnt) on a :

Xt = 1 ?Xt-1 + 2 ? Xt-2 + .... + k ? Xt-k + Ð Xt-k + åt (2.35)

Où åt est supposé un vecteur de perturbations normales.

S'il existe r relations de cointégration (0< r< n) entre les composantes de Xt, la matrice Ð est de rang (n - r) et peut être décomposée sous la forme Ð = á .â, avec á

et â de dimension (n, r). Dans ce cas, si on note ë = (ë1, ..., ën) le vecteur des valeurs propres associés à la matrice des corrélations canoniques entre ? Xt et Xt-k et V = (v1,..., vn) la matrice des vecteurs propres associés à ë, alors seules les r plus grandes

propres (ë1, ..., ën) sont significatives et â = (v1,..., vn) est constitué des r premiers

vecteurs propres.

L'étape suivante consiste à tester des vecteurs co-intégrants. Pour cela, Johansen a utilisé deux statistiques basées sur le rapport de vraisemblance (LR) :

Test de la trace : LR1 = T

N

log(1 - i )

i =q +1

(2.36)

Les ëi représentent les corrélations canoniques entre les séries ? Xt et Xt-k. LR1

teste l'hypothèse nulle r q contre l'hypothèse alternative r = q + 1, où r est le nombre des vecteurs co-intégrants.

La deuxième statistique est :

Test de la valeur propre : LR2 = T log (1- ëq+1) (2.37)

LR2 teste l'hypothèse nulle r = q contre l'hypothèse alternative r = q + 1.

De ce fait, le nombre des vecteurs co-intégrants est déterminé en comparant la valeur de LR1 ou de LR2 aux valeurs critiques pour des seuils de 1%et de 5% tabulées

par Johansen (1988).

Dimension de l'espace de cointégration

Les valeurs propres calculées ainsi que les statistiques du ratio de maximum de vraisemblance (LR) sont résumées dans le tableau suivant :

Tableau 2.16 Résultat du test de cointégration de Johansen

Relation de

cointégration

Relation de

cointégration

Statistique

LR

Valeurs critiques

Seuil 1%

Seuil 5%

LTCR=F (LDIP,

LDDM)

0

1

2

27.13

13.26

3.58

29.75

16.3

6.51

24.31

12.53

3.84

Les résultats des tests de cointégration de Johansen (1988) nous permettent de

détecter des relations de cointégration.

En effet, la valeur de la statistique (LR), pour la relation de cointégration,

inhérente à l'hypothèse (0 relation de cointégration et 1 relation de cointégration) (27.13, 13.26) est supérieure à la valeur critique (24.31, 12.53) et ce, pour un seuil de significativité de 5. Ce résultat nous conduit à accepter l'hypothèse de présence d'au moins 2 vecteurs de cointégration.

D'autre part, cette même statistique afférente à l'hypothèse (2 relation de cointégration) admet une valeur calculée de 3.58 inférieure à la valeur tabulée pour un seuil de significativité de 5%. Ce résultat nous conduit à l'affirmation de présence de 2 relations de cointégration.

Commentaires

Les résultats contradictoires entre les deux approches de cointégration à savoir celle de Engle et Granger et celle de Johansen peut être expliquées par plusieurs

facteurs.

· En présence de coûts de transaction, la vitesse d'ajustement vers

l'équilibre varie directement avec l'étendue de l'écart par rapport à la cible de long terme. Les coûts de transaction impliquent différents régimes de transaction. Il existe une " bande de transaction" à l'intérieur de laquelle aucune transaction n'a lieu, même si le taux de change n'est pas à sa parité. A l'extérieur de la bande, c'est-à-dire une fois que la déviation du change a dépassé le seuil déterminé par les coûts de transaction, l'arbitrage international sur les marchés des marchandises redevient profitable et assure la convergence du taux de change vers sa valeur d'équilibre de long terme ;

· Les fondamentaux eux-mêmes sont sujets à des variations susceptibles d'être incompatibles avec un ajustement linéaire des taux de change ;

· Le caractère inefficient des marchés de changes. En effet, la dynamique du taux de change dépend des anticipations que font les investisseurs sur les fondamentaux économiques ; et

· La dynamique du taux de change est soumise à des rigidités. Il

peut s'agir de rigidités liées au fonctionnement des marchés

(rigidités des prix), à la politique économique (les gouvernements

ne défendent les parités que si les écarts dépassent un certain seuil), aux comportements des agents (en raison des coûts de transaction, il existe des seuils en deçà desquels il est trop coûteux d'acheter ou de vendre).

Au total, de nombreux arguments économiques permettent de justifier les contraductions entre les résultats de la méthode de cointégration en deux étapes de Engle et Granger et celle de Johansen. Ces éléments ont des implications importantes

au niveau économétrique. Il est difficile de rendre compte du caractère persistant des écarts du taux de change en retenant le cadre empirique des modèles basés sur l'hypothèse de cointégration linéaire avec retour à la moyenne rapide vers la cible de long terme. Les arguments évoqués précédemment conduisent plutôt à se poser la question de l'introduction d'une dynamique avec mémoire longue. Il convient alors

de s'attacher aux modèles reposant sur la cointégration fractionnaire.

Dans la section suivante, nous tentons de vérifier si le processus d'ajustement

du taux de change réel vers sa valeur fondamental exhibe un phénomène de persistance et s'il y a une relation de cointégration fractionnaire entre le taux de change et les fondamentaux.

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle