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Education et travail des enfants en Cote d'Ivoire

( Télécharger le fichier original )
par Pokou Edouard ABOU
Université d'Abidjan-Cocody - DEA-PTCI ( Diplome d'Etude Aprofondie en Economie) 2006
  

Disponible en mode multipage

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Ministère de l'enseignement supérieur et République de côte d'Ivoire

de la recherche scientifique Union-Discipline-Travail

Université de Cocody

U.F.R des Sciences Economiques et de Gestion Programme de Troisième Cycle

Interuniversitaire en Economie

(P.T.C.I.E)

MEMOIRE DE D.E.A-P.T.C.I

11eme promotion

SPECIALITE : Economie des Ressources Humaines OPTIION : Economie du Travail

THEME

EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE

Présenté par : ABOU Pokou Edouard

JURY :

Président :

Professeur YAO Yao Joseph, Agrégé des Facultés, Maître de Conférences

Agrégé des Sciences Economiques et de Gestion, Directeur du Centre

Ivoirien de Recherche Economique et Sociale 1990-1997(C.I.R.E.S).

Membres :

Professeur SEKA Pierre Roche, Agrégé des Facultés, Maître de

Conférences Agrégé des Sciences Economiques et de Gestion, Directeur

du P.T.C.I et de l'école Doctorale de l'U.F.R-S.E.G.

Professeur KOUADIO Benié Marcel, Agrégé des Facultés, Maître de

Conférences Agrégé des Sciences Economiques et de Gestion, Directeur

du mémoire.

14 Décembre 2006

DEDICACE

A tous les parents, dont les miens,

Feu POKOU Abou et KOFFI N'Da,

Pour tous les sacrifices consentis afin de léguer à leurs enfants

Ce qu'il y a de plus précieux,

Une éducation.

REMERCIEMENTS

De nombreuses personnes ont contribué à la réalisation de ce mémoire de DEA-PTCI. Nous remercions les Professeurs : Aké G.M N'GBO, Doyen de l'Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economique et Gestion (UFR-SEG) de l'Université d'Abidjan-Cocody, Professeur Titulaire des Sciences Economiques, SEKA Pierre Roche, Maître de Conférences Agrégé des Sciences Economiques, Directeur du PTCI et de l'Ecole Doctorale de l'UFR-SEG pour tous les sacrifices consentis lors de la formation, KOUADIO Bénié Marcel, Maître de Conférences Agrégé des Sciences Economiques qui malgré ses nombreuses occupations nous a encadré, conseillé du début jusqu'à la fin du mémoire. Nous associons à ces remerciements tous les enseignants de l'UFR-SEG qui ont contribué à notre formation.

Les personnes suivantes nous ont aidé de diverses manières. Il s'agit de Messieurs BOUA BI Semien, Coordonnateur de l'IPEC/BIT, Jonas Yao N'DRI, chef de division Ingénierie et Recherche Développement de l'INS pour la collecte et le traitement des données, OUADIKA Aimé Blanchard, élève Ingénieur Statisticien Economiste à l'ENSEA pour son aide sur le plan économétrique et tous ceux qui de près ou de loin nous ont soutenu.

SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION GENERALE --------------------------------------------------------------- 1

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS -------------- 5

Section I : Approche théorique de la relation entre éducation et travail des enfants ------ 5

Section II : Facteurs socio-économiques et institutionnels de la relation entre éducation et travail des enfants---------------------------------------------------------------------------------- 7

CHAPITRE II : APPROCHE DESCRIPTIVE ET EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS -------------- 11

Section I : Approche descriptive de la relation entre éducation et travail

des enfants-------------------------------------------------------------------------------------------- 11

Section II : Approche empirique de la relation entre éducation et travail des enfants--- 13

CHAPITRE III: LES POLITIQUES EDUCATIVES EN CÔTE D'IVOIRE ----- 20

Section I : L'éducation pour le developpement et les objectifs des politiques

éducatives----------------------------------------------------------------------------------------------20

Section II : Stratégies mises en oeuvre et résultats---------------------------------------------- 23

CHAPITRE IV : LES PROGRAMMES CIBLES SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE ---------------------------------------------------------- 26

Section I : Les initiatives de lutte contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire ---------- 26

Section II : Les initiatives Etatiques de lutte contre le travail des enfants ----------------- 29

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS ---------------------------- 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ---------------------------------------------------- 34

TABLE DES MATIERES ----------------------------------------------------------------------- 37

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau 1: Caractéristiques des enfants travailleurs et de leurs parents en 2002------- 11

Tableau 2: Taux d'activité infantile et de scolarisation en fonction des régions administratives-------------------------------------------------------------------------------- 13

Tableau 3 : Coefficient de régression des estimations probit bivarié du travail des enfants et de la scolarisation--------------------------------------------------------------- 16

Tableau 4: Bilan du projet Winrock pour l'alphabétisation (août 2001-février 2002)-- 28

Tableau 5: Evolution du taux brut de scolarisation dans les régions des Savanes et du Denguélé--------------------------------------------------------------------------------------- 30

LISTE DES ABREVIATIONS

BIT  Bureau International du Travail

CACE Centre d'Action Communautaire pour l'Enfance

CEPRASS  Centre d'Etudes Prospectives et Appliquée sur les Politiques Sociales et les systèmes de Sécurité Sociale

CLASSE Child Labour Alternatives through Sustainable System in Education

DIPES  Direction de l'Informatique, de la Planification et de l'Evaluation Statistique

EPT  Education Primaire pour Tous

FNUAP Fond des Nations Unies pour la Population

TGZ (GTZ)  Technische Zusammenarbeit GmbH

INS  Institut National de la Statistique

IPEC Programme International pour l'Eradication du Travail des Enfants

OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

ODM Objectif de Développement pour le Millénaire

OIT Organisation Internationale du Travail

ONG Organisation Non Gouvernementale

PNDEF Programme National pour le Développement du secteur Education/Formation

PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

PTCI Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire en Economie

RIOF  Réseau Ivoirien des Organisations Féminines

ROCARE  Réseau Ouest et centre Africain de Recherche en

Education

UNESCO Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

UNICEF Fond des Nations Unies pour l'Enfance

RESUME

Ce mémoire de DEA-PTCI s'attache à l'étude de la relation entre éducation et travail des enfants en Côte d'Ivoire. Dans une première partie, la relation éducation-travail des enfants est appréhendée. Dans cette partie, les données de l'enquête niveau de vie des ménages de 2002 réalisées par l'INS sont utilisées pour confronter la théorie aux faits. Lors de l'analyse statistique et économétrique, une attention particulière est accordée au niveau d'éducation des parents et des enfants. Les résultats obtenus montrent qu'un niveau élevé d'éducation des parents réduit la probabilité pour qu'un enfant travaille. En particulier, il ressort que le niveau d'éducation des mères favorise plus la scolarisation des enfants. De même, les résultats montrent que les enfants qui travaillent sont sans niveau d'instruction.

La seconde partie est consacrée aux politiques éducatives comme solution au travail des enfants. Il est montré que ces politiques sont susceptibles de lutter efficacement contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire.

INTRODUCTION GENERALE

Le travail des enfants 1(*)est un phénomène mondial auquel aucun pays ni aucune région n'échappe. Les crises de toutes sortes, catastrophes naturelles, conflits armés, pandémie du VIH sida ont notamment pour effet de pousser un nombre croissant de jeunes vers des formes de travail débilitantes. Selon les estimations du Bureau International du Travail (BIT, 2002), dans le groupe des enfants âgés de 5-17 ans, 352 millions sont au travail dans le monde, soit 23% de ce groupe d'âge. La situation devient encore plus préoccupante dans la mesure où 171 millions de ces enfants sont encore assujettis aux pires formes de travail2(*).

En Afrique de façon générale, le travail des enfants s'inscrit dans un contexte culturel de pérennisation des valeurs et fait partie intégrante du processus de socialisation et d'éducation de l'enfant. Cependant, depuis quelques années, avec l'accentuation de la crise économique, le travail des enfants a fait irruption hors de ce cadre de socialisation pour être happé par l'économie monétaire et ses formes les plus néfastes aboutissant même à l'exploitation de l'enfant. C'est à cette dérive que se réfère l'ouvrage édité par Schlemmer (1996), dont le titre et le sous titre montrent bien l'angle d'attaque : «l'enfant exploité. Oppression, mise au travail et prolétarisation«. C'est dans ce contexte que certains experts estiment que le travail des enfants est très sérieux en Afrique que nulle par ailleurs au monde. L'Organisation Internationale du Travail (OIT) indique d'ailleurs que plus de 40% des enfants Africains travaillent. Il va s'en dire que le faite qu'ils offrent leur force de travail va considérablement réduire le taux de scolarisation ce qui ne permettrait pas d'atteindre l'objectif Education Primaire pour Tous (EPT) défini dans le cadre des Objectifs de Développement pour le Millénaire (ODM) prévu pour 2015.

En Afrique Subsaharienne, le taux d'activité infantile est estimé à 31,9% (BIT, 2002). Contrairement aux autres régions du monde, cette partie de l'Afrique est la plus touchée par ce phénomène. Par exemple, ce taux est évalué à 20,2% en Amérique Latine et aux Caraïbes, à 18,7% au Moyen Orient et en Afrique du Nord, à 25,7% en Asie et au Pacifique et à 9,4% dans les pays industrialisés (BIT, 2002). Cette prépondérance du travail des enfants a un effet négatif sur la scolarisation car, bien qu'il ait eu des progrès, le taux de scolarisation est de 63%. (Institut de Statistique de l'UNESCO, 2002). En plus, selon le rapport de suivi mondial 2005 de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International (FMI), l'Afrique Subsaharienne n'atteindra pas l'Education Primaire pour Tous avant 2061 si la situation actuelle se maintient3(*). Dans cette hypothèse, la base du capital humain déjà faible compromettrait les perspectives de croissance et donc retarderait le développement de l'Afrique Subsaharienne.

En Côte d'Ivoire en particulier, le travail des enfants existe et prend de l'ampleur. Des enfants sont impliqués dans des activités agricoles, commerciales et industrielles. En 2002, l'enquête niveau de vie des ménages effectuée par l'INS a permis de recenser 20,32% d'enfants travailleurs âgés de 6-14 ans. Que recouvre alors la notion de « travail des enfants ? »

Selon le BIT, le travail des enfants fait référence à tout travail qui nuit aux enfants sur le plan mental, physique ou moral qui peut avoir un effet négatif sur leur développement mental, physique et social et affecte leur scolarité en les privant de l'opportunité d'aller à l'école ou en les obligeant à quitter l'école prématurément. L'UNICEF retient une définition plus large du concept en considérant qu'un enfant travaille lorsqu'il exécute une tâche rémunérée ou non pour une personne autre qu'un membre du ménage ou lorsqu'il consacre plus de quatre heures par jour aux travaux ménagers et/ou autres tâches au sein du ménage. Dans la présente recherche, le travail des enfants fait référence aux activités économiques exercées par les enfants de 6-14 ans en 2002 pour au moins une heure au cours des 7 derniers jours. De ce fait, la participation des enfants au marché du travail est appréhendée par rapport au concept de « enfant actif » en 2002. Ainsi, la population des « enfants au travail », prise en considération dans cette recherche, concerne les individus ayant répondu oui à la question « Avez-vous travaillé pour au moins une heure au cours des 7 derniers jours ? » voir annexe (tableau 4 A1). Sur la base de cette question, 2.337 enfants ont répondu oui sur un échantillon de 11.503 enfants soit 20,32% d'enfants travailleurs. Ces informations, obtenues grâce à l'enquête niveau de vie des ménages de 2002 (ENV 2002) portent sur un échantillon de 14.237 enfants âgés de 6-14 ans issus de 540 grappes. Mais compte tenu des restrictions 4(*)concernant notre recherche, un échantillon de 11.503 enfants de 6-14 ans sont concernés.

La théorie économique s'est appropriée la question du travail des enfants et a proposé de multiples approches analytiques. Deux grandes tendances se dégagent : l'une porte sur l'aspect pauvreté et considère le travail des enfants comme un moyen d'amélioration du bien-être familial. L'autre étudie l'arbitrage entre éducation et travail des enfants. Cette dernière approche étudie le travail des enfants sur leur futur bien-être. Des études sur la question existent mais rares sont celles qui traitent de la faiblesse du niveau d'instruction des enfants et de leurs parents géniteurs comme facteur explicatif du travail des enfants.

La question centrale au coeur de cette recherche est de savoir si le faible niveau d'instruction des enfants favorise leur emploi précoce.

Dans cette analyse, L'objectif général est d'apporter un éclairage sur le lien pouvant exister entre éducation et travail des enfants dans le cas de la Côte d'Ivoire. De façon spécifique, cette étude se propose de :

1 : Montrer l'importance du niveau d'éducation des parents géniteurs (père et mère) des enfants travailleurs dans la prise de décision de mettre les enfants au travail ou de les scolariser.

2 : Montrer qu'il existe des politiques d'éducation destiner à lutter contre le travail des enfants.

Pour atteindre ces objectifs, on fait l'hypothèse :

1. Qu'un faible niveau d'instruction des parents favorise le travail des enfants.

2. Que l'analphabétisme des enfants est à la base de leur mise au travail.

Cette recherche est structurée de la façon suivante :

Une première partie permettra de montrer l'approche théorique et empirique de la relation entre éducation et travail des enfants. Dans cette partie, il s'agit de présenter dans le chapitre I l'approche théorique et institutionnelle de la relation entre éducation et travail des enfants. Le chapitre II permettra de mettre en évidence la relation qui existe entre éducation et travail des enfants à travers une approche empirique.

La seconde partie sera consacrée aux politiques éducatives comme solution au travail des enfants. Cette partie permettra de mieux cerner les politiques éducatives en Côte d'Ivoire dans le chapitre III. Le chapitre IV mettra l'accent sur les programmes ciblés sur le travail des enfants en Côte d'Ivoire.

PREMIERE PARTIE : APPREHENSION DE LA RELATION EDUCATION-TRAVAIL DES ENFANTS

L'éducation a toujours été une priorité pour la plupart des Etats. La Côte d'Ivoire, par exemple, engage de gros moyens en vue d'en assurer l'accès à un plus grand nombre de personnes.

En effet, le montant global du budget affecté au système éducatif représentait environ 24% du budget total. Mais, cette part tend à baisser, passant de 24,4% en 1999 à 21,7% en 20005(*). Cela est du notamment aux graves contraintes économiques et financières. Toute chose qui pousse certains enfants sur le marché du travail.

Dans cette partie, il s'agit de montrer l'approche théorique et institutionnelle de la relation entre éducation et travail des enfants (chapitre I). Ce chapitre permettra de mieux cerner la prise en compte de l'arbitrage travail-éducation dans la théorie économique.

Le chapitre II mettra l'accent sur l'approche empirique de la relation entre éducation et travail des enfants. Ce chapitre permettra de montrer la relation qui existe entre éducation et travail des enfants.

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS

Le travail des enfants occupe de plus en plus une place dans la théorie économique. Malgré son état embryonnaire, divers modèles et théories sont proposés dans la littérature économique. Ainsi, deux grandes problématiques associées à deux types d'approches analytiques sont dégagées. Tout en se référant à la pauvreté comme facteur explicatif du travail des enfants, les deux approches diffèrent dans la manière d'étudier l'impact du travail des enfants sur l'économie en général. Dans ce chapitre, nous présentons l'approche théorique de la relation entre éducation et travail des enfants (section I) et l'approche institutionnelle de cette relation (section II).

Section I : Approche théorique de la relation entre éducation et travail des enfants

Dans cette section, nous présentons l'approche en terme d'arbitrage travail-éducation et d'analyse coût-bénéfice.

A : Approche en terme d'arbitrage travail-éducation

Cette approche étudie l'arbitrage entre travail des enfants et éducation. Arbitrage qui, dans le cadre de la dynamique de long terme prolonge l'analyse des effets sur les gains futurs des enfants, en tant que travailleurs adultes. Un certain nombre d'économistes considère l'éducation comme une alternative efficace contre le travail des enfants, et ceci pour deux raisons majeures : l'éducation permet d'améliorer la productivité du travail en âge adulte et une amélioration de la performance économique. Ce phénomène a donc un double impact : l'un sur le bien-être futur des enfants, c'est-à-dire sur le bien-être futur du ménage de l'enfant en âge adulte et l'autre sur la croissance économique de long terme.

Les modèles du bien-être des enfants s'intègrent dans un cadre d'analyse dynamique contrairement au modèle de Basu et Van (1998) qui analyse le travail des enfants de façon statique. L'analyse dynamique du travail des enfants étudie l'arbitrage entre l'éducation et le travail des enfants d'où une grande importance est accordée à l'accumulation du capital humain. Le travail des enfants induit des conséquences sur le long terme à travers l'accumulation du capital humain.

Dans le modèle de Hussain (1999), il y a une relation inverse entre travail des enfants et scolarisation des enfants. Selon Hussain, l'utilité marginale de consommation est décroissante par rapport au travail des enfants dans la mesure où l'utilité du ménage dépend de l'accumulation du capital humain. L'investissement présent en éducation des enfants a un impact sur le gain futur de l'enfant et donc sur son futur ménage qu'il créera en devenant adulte. Cet investissement conditionne la consommation future du ménage (Emerson et De Sousa 2001). Ces constructions théoriques mettent l'accent sur la dynamique du travail des enfants et de l'accumulation du capital humain (Basu, 1999 ; Emerson, Sousa, 2003). En présence donc de marchés du travail et du capital concurrentiels, l'accroissement du capital humain implique des gains plus élevés. De ce fait, un enfant qui participe d'avantage au marché du travail, devient plus pauvre à l'âge adulte. Dans ces conditions, le travail des enfants ne fera que se perpétuer de générations en générations.

B : Approche en terme d'analyse coût-bénéfice

La littérature sur la scolarisation des enfants a opéré un changement primordial au cours de ces dernières années en intégrant dans cette recherche la notion de travail des enfants (Jensen et Nielsen, 1997). D'après Assaad et al (2001), cette prise en compte est la meilleure susceptible de bien diriger les politiques permettant d'améliorer la réussite scolaire des enfants dans un environnement où ils sont confrontés à plusieurs responsabilités.

La décision de scolariser les enfants est essentiellement l'oeuvre des parents. L'enfant n'est plus seulement une source de revenu complémentaire pour le ménage. Il est aussi perçu comme un coût d'investissement. Mis à part le fait de le nourrir, il faut aussi l'éduquer. Le ménage est amené à arbitrer entre mettre l'enfant au travail et lui donner une éducation. Celle-ci entraîne des coûts directs et des coûts indirects que doivent supporter les parents. Les coûts directs sont les frais de fourniture, les frais d'écolage et les coûts indirects sont les coûts d'opportunité. Mais en retour, cet investissement dans le capital humain de l'enfant garantit des revenus futurs élevés et une plus grande productivité. De ce fait, la décision du ménage dépendra fortement du choix qu'il opérera entre le revenu futur (si l'enfant est scolarisé) et le revenu présent (dans le cas où l'enfant est mis au travail). Selon Bommier et Shapiro (2001), il y a deux types de motivation des parents à priori contradictoires mais qui aboutissent à la même décision de scolarisation des enfants. Les parents peuvent être animés d'un comportement altruiste auquel cas, ils tirent une grande satisfaction dans la réussite de leurs progénitures. Et en l'état, le meilleur investissement est celui de la scolarisation. De l'autre, dans un environnement où la solidarité familiale s'opère correctement et dans l'absence de structures de couverture des risques, la scolarisation des enfants constitue un investissement dont les retombées futures aideront les parents. Cependant, il convient de signaler que ces deux choix s'opèrent dans un environnement non contraint. Autrement dit, la décision de scolariser les enfants s'impose aux parents car des enfants bien éduqués auront la possibilité d'offrir un environnement favorable à leurs futurs enfants à l'âge adulte.

Section II : Facteurs socio-économiques et institutionnels de la relation entre éducation et travail des enfants

On peut distinguer deux grands groupes de facteurs liés, d'une part à la demande d'éducation et d'autre part à l'offre d'éducation. Du coté de la demande d'éducation, il y a les facteurs socio-économiques et culturels qui influencent les comportements et les choix des parents et des élèves. Du coté de l'offre d'éducation, on note les facteurs politiques et institutionnels.

A : Les facteurs socio-économiques et culturels

La pauvreté est l'une des causes de la non scolarisation des enfants de façon générale. En effet, la détérioration des conditions de vie des ménages les contraint à privilégier leur survie quotidienne à leur bien-être futur, c'est-à-dire à utiliser la capacité productive de leurs enfants immédiatement sur le marché du travail. De plus, dans la mesure où la gratuité de l'école n'est pas encore traduite dans les faits, l'investissement dans l'éducation ne sera qu'illusoire pour les ménages pauvres. Ces ménages rencontrent beaucoup de difficultés sur le plan financier qui ne leur permettent pas de répondre aux besoins d'éducation de leurs enfants. Cette pauvreté des ménages prend de l'ampleur. En effet, en dehors de la ville d'Abidjan (14,9%), le taux de pauvreté par région est relativement élevé. Il varie de 30% à 65%6(*). La mise au travail des enfants constitue donc une source non négligeable de revenu pour ces ménages. Par exemple, un enfant travailleur gagne 282.810,3 FCFA par an (soit 23.567,5 FCFA par mois) contre 370.633,35 FCFA par an soit (30.886,1 FCFA par mois) pour les travailleurs adultes.7(*)

En s'appuyant sur les données de l'enquête niveau de vie des ménages de 1995 en Côte d'Ivoire, Diallo8(*) montre que le travail des enfants augmente et la scolarisation baisse au fur et à mesure que le niveau de vie du ménage baisse. De même, dans l'enquête réalisée par le bureau de l'UNICEF à Abidjan (2003), 76,9% des parents concernés ont déclaré n'avoir pas scolarisé leurs enfants faute de moyens suffisants pour assurer les frais de scolarité. Des études menées dans les zones Nord, Nord-Ouest et du Sud-Ouest montrent que les conditions socio-économiques des parents constituent des freins réels à la scolarisation des enfants dans le primaire (Tapé et Bih, 1996).

En ce qui concerne les facteurs culturels, les croyances et pratiques religieuses en cours dans les régions de faibles scolarisations (Worodougou, Savane, Zanzan) constituent d'importants facteurs d'opposition à l'éducation des enfants. Ainsi, Tapé et Bih (1996) expliquent la préférence accordée par des parents d'élèves à l'école coranique au détriment de l'école publique à Bondoukou, dans le Nord-Est musulman de Côte d'Ivoire. Un autre facteur social et culturel est marqué par les inégalités entre les hommes et les femmes dans les Pays en Développement.

En effet, Les hommes ont un avantage politico-économique important sur les femmes qui sont exclues de certaines de ces activités. Cette exclusion des femmes est aussi présente à l'intérieur du ménage. C'est une discrimination de genre qui suit une logique socioculturelle. En effet, dans un grand nombre de sociétés, une grande valeur est accordée aux enfants de sexe masculin (Sen 1999). Certains parents reconnaissent qu'une différence d'appréciation de leurs enfants réside dans le fait que les filles contrairement aux garçons quitteront la cellule familiale lorsqu'elles seront mariées. Par conséquent, les parents qui ont investi dans l'éducation de leurs filles ne bénéficieront pas de cet investissement. De ce fait, une grande importance est accordée à l'investissement dans l'éducation des garçons qui ne quitteront pas la cellule familiale. Toute l'éducation de la fille est orientée dans les taches domestiques en tant que future épouse. La scolarisation peut paraître accessoire mais également « desservir » cet objectif. En retardant l'âge du mariage, elle augmente la charge financière des parents soit de façon directe (prise en charge) soit indirectement (augmentation de la dot) et compromet les chances d'une fécondité nombreuse.

B : Les facteurs politiques et institutionnels

Plusieurs facteurs politiques et institutionnels limitent l'accès des enfants à l'éducation. Les restrictions budgétaires liées en particulier aux politiques d'ajustement structurel sur le financement du secteur éducatif ont entraîné la baisse des dépenses publiques courantes pour l'éducation, passant de 36,6% des dépenses courantes de l'Etat en 1990/1991 à 32,5% en 1999/2000, soit 6,9% du Produit Intérieur Brut (PIB) en 1990 contre 3,9% du PIB en 2000. En termes réels, ces dépenses ont baissé entre 1990 et 2000, passant de 370,3 à 279,7 milliards FCFA. Les dotations ont, cependant, diminué, passant de 345,5 milliards FCFA en 1999 à 296,4 milliards FCFA en 2000.

En plus, au niveau des infrastructures, d'après le tableau de bord social de la Côte d'Ivoire (2004), au niveau national en 1998/1999, le pays disposait de 43.406 classes pédagogiques pour une population scolarisable au primaire de 2.726.353 soit 63 élèves pour une classe. Même si en 2001/2002 les choses semblent évoluer avec 55 élèves pour une classe pédagogique, beaucoup restent encore à faire. Cette insuffisance de classes se trouve beaucoup plus prononcée dans les zones rurales ce qui ne peut pas permettre à tous les enfants en âge d'aller à l'école d'être scolarisés.

La recherche et le dialogue sur l'éducation restent en marge des débats globaux sur la manière de résoudre les crises des systèmes éducatifs. Certes les rencontres sur l'éducation en Afrique mettent l'accent par exemple sur la nécessité d'accélérer l'éducation des filles et des femmes (UNESCO 2000), mais des actions spécifiques requises ne sont pas encore mises en oeuvre pour résoudre les problèmes spécifiques auxquels les systèmes éducatifs sont confrontés en Afrique Subsaharienne. Le manque de volonté de la part des pouvoirs publics, l'ambiguïté des stratégies de promotion font également obstacles à la scolarisation des enfants en général et en particulier les filles (Odada et Heneveld, 1995). En plus, selon les parents, le système éducatif ne produit pas les compétences nécessaires pour trouver un emploi rémunéré dans le secteur formel. Compte tenu du nombre élevé de chômeurs diplômés, les parents ne sont pas incités à investir dans l'éducation des enfants. Parmi les facteurs institutionnels et politiques, il y a l'inadéquation du calendrier scolaire et du calendrier agricole, l'échec massif dans le système scolaire. Par exemple, le taux d'échec en 6ème est de 69,6% pour l'année 1998/1999 ; 73,8% pour l'année 1999/2000 ; 70,8% en 2000/2001 et 70,6% en 2001/2002.9(*)

Conclusion partielle

L'approche éducation-travail des enfants met l'accent sur l'éducation qui est considérée comme une alternative efficace au travail des enfants. Un enfant à l'école est généralement considéré comme un enfant de moins sur le marché du travail. L'approche arbitrage-éducation a permis de mettre en évidence la relation théorique entre éducation et travail des enfants. Cette approche théorique a été soutenue par les facteurs socio-économiques et institutionnels. Il convient dès lors de montrer l'approche empirique de la relation entre éducation et travail des enfants.

CHAPITRE II : APPROCHE DESCRIPTIVE ET EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS

Une multitude de travaux économiques concernant le travail des enfants a vu le jour depuis une décennie. Ainsi, dans la plupart des pays, des études ont été menées pour montrer son ampleur et surtout pour tester l'hypothèse de pauvreté. Dans le cas de notre travail, il s'agit de tester le niveau d'éducation des enfants travailleurs et de leurs parents pour expliquer le travail des enfants. Pour mieux comprendre cet aspect, nous faisons une approche descriptive de la relation entre éducation et travail des enfants (section I). La section II sera consacrée à l'approche économétrique.

Section I : Approche descriptive de la relation entre éducation et travail des enfants

Dans cette section, il s'agira essentiellement de décrire les caractéristiques des enfants travailleurs en 2002 et de leurs parents. Cette description permettra de mettre en évidence la relation entre éducation et travail des enfants d'une part et entre taux de scolarisation et travail des enfants au niveau des régions d'autre part.

A : Caractéristiques des parents géniteurs et des enfants travailleurs

Des variables propres aux parents géniteurs des enfants travailleurs peuvent influencer la mise au travail des enfants. Ces variables sont pour l'essentiel le niveau d'instruction et l'alphabétisation des parents. Ces mêmes variables sont aussi propres aux enfants travailleurs. Elles peuvent exercer une influence sur leur emploi précoce.

Tableau 1: Caractéristiques des enfants travailleurs et de leurs parents en 2002

 

Parents

effectif

%

Taux d'activité infantile

Enfants travailleurs

effectif

%

Niveau d'instruction

aucun

4464

58,21

43,12

Aucun

1852

79,21

primaire

1842

24,02

14,25

Primaire

440

18,82

secondaire

1257

16,40

3,59

Secondaire

46

1,97

supérieur

105

1,37

 
 
 
 

total

 

7668

100

20,32

total

2338

100

Alphabétisation

Alphabète

2776

36,2

12,63

Alphabète

1969

84,21

analphabète

4892

63,8

28,01

analphabète

369

15,79

total

 

7668

100

20,32

total

2338

100

Source : Tableau construit par l'auteur à partir des données de l'enquête niveau de vie des ménages 2002 (ENV2002)

Le niveau d'instruction des parents est un facteur essentiel à la scolarisation des enfants. En effet, ceux-ci ont de fortes chances d'être scolarisés lorsque le niveau d'instruction des parents est élevé. L'analyse des données du tableau 1 montre que 58,21% des parents géniteurs des enfants travailleurs sont « sans instruction ». Ce tableau indique aussi que 82,23% de ces parents ont tout au plus le niveau primaire. Par ailleurs, la mise en relation du niveau d'instruction des parents géniteurs des enfants travailleurs avec le taux d'activité infantile montre que plus le niveau d'instruction de ces parents est élevé (au moins le secondaire), plus le taux d'activité des enfants est bas (3,59%).

En ce qui concerne les enfants travailleurs, leur niveau d'instruction influence également leur mise au travail précoce. En effet, la propension des enfants à travailler semble étroitement liée à leur niveau d'instruction et d'alphabétisation. Les données du tableau 1 indiquent que plus de 3/4 (79,21%) des enfants travailleurs sont « sans instruction » ; 20,79% de ces enfants ont au moins le niveau primaire.

En somme, le faible niveau d'instruction des enfants travailleurs et de leurs parents semble déterminant dans la mise au travail des enfants.

B : Taux de scolarisation par région en relation avec le travail des enfants

Une mise en relation du taux d'activité infantile et du taux de scolarisation des enfants montre que les régions qui enregistrent les plus faibles taux de scolarisation sont les régions qui contribuent le plus au travail des enfants. Comme l'indique le tableau 2, c'est le cas des régions du Worodougou (Séguéla), des Savanes (Korhogo), du Denguelé (Odienné) et du Zanzan (Bondougou) qui avec des taux de scolarisation faibles ; respectivement de 35.1%, 37.9%, 35.5%, 38.0% enregistrent les taux d'activité les plus élevés. Ces taux d'activité sont respectivement de : 39.9%, 34.2%, 32.3% et 28.0%. Par contre, les régions à faible taux d'activité infantile (inférieur à 9%) telles que les régions des Lagunes (Abidjan), de l'Agnéby (Agboville), des Montagnes (Man), du Sud Comoé (Aboisso) et du Moyen Cavaly (Guiglo) ont des taux de scolarisation élevés qui sont respectivement de : 83.4%, 85.4%, 69.3%, 69,5% et 59.5%.

Tableau 2: Taux d'activité infantile et de scolarisation en fonction des régions administratives

Régions administratives

Taux d'activité infantile

Taux de scolarisation

Lagune

5,6

83,4

Haut-Sassandra

13,7

57,7

Savane

34,2

37,9

Vallée du Bandama

14,8

72,0

Moyen Comoé

8,7

77,9

Montagnes

8,6

69,3

Lacs

11,8

75,6

Zanzan

28,0

38,0

Bas-Sassandra

10,7

47,1

Denguélé

32,3

35,5

N'zi Comoé

16,6

65,6

Marahoué

14,3

58,5

Sud-Comoé

7,6

69,5

Worodougou

39,9

35,1

Sud-Bandama

14,3

59,5

Agnéby

5,0

85,4

Fromager

10,3

69,3

Moyen Cavaly

7,6

59,5

Bafing

17,7

36,1

Source : INS/RGPH 98

Au total, l'approche descriptive indique que le travail des enfants semble être lié avec le niveau d'instruction et d'alphabétisation des parents et de leurs enfants. Pour tester la robustesse de ces résultats, il convient d'utiliser un modèle économétrique.

Section II : Approche empirique de la relation entre éducation et travail des enfants

Cette section mettra en évidence la relation qui existe entre éducation et travail des enfants à travers un modèle économétrique. Cette section permettra de justifier le modèle et présenter les résultats économétriques.

A : Choix du modèle et présentation des variables dépendantes et indépendantes

L'une des approches économétriques pour analyser la probabilité qu'un enfant travaille est d'estimer une équation de participation au travail grâce à un modèle logit ou un probit univarié. L'avantage pour ces modèles est qu'ils permettent d'estimer une seule équation. Cependant, ces modèles présentent l'inconvénient de ne pas prendre en compte l'interaction entre les décisions de scolarisation et de mise au travail des enfants. Il parait donc préférable de recourir à des modèles multivariés qui permettent d'estimer à la fois une équation de participation au travail et une autre pour la scolarisation des enfants. Ces modèles diffèrent quand aux hypothèses qui sont faites sur le mode de décision des parents. Ainsi, l'utilisation du modèle probit séquentiel implique que la décision du temps de l'enfant est prise dans un ordre à priori déterminé. Dans cet ordre par exemple, le fait d'aller à l'école uniquement est meilleur que le fait de combiner école et travail. Ce dernier quant à lui est meilleur que le fait de ne ni aller à l'école ni travailler. Dans cette situation, le fait de travailler est la moins bonne décision, or, il ne semble pas avoir de consensus sur cet ordre. Même si cet ordre s'impose, il n'y a aucune raison à priori de le croire car cela souffre de vérification empirique (Assaad et al, 2001).

Une autre estimation est celle qui est faite par la méthode logistique multinomial. L'utilisation de cette méthode suppose la vérification de l'hypothèse de l'indépendance des alternatives non pertinentes. Cette hypothèse implique que l'élasticité croisée de la probabilité de répondre i plutôt que j est la même pour tout i différent de j en d'autres termes, les pourcentages de chance de faire tel ou tel choix sont indépendants les uns des autres.

Compte tenu de toutes ces raisons, l'approche retenue dans le cadre de notre recherche est l'estimation par le probit bivarié. La particularité de ce modèle est qu'il permet de prendre en compte l'interdépendance entre la scolarisation et le travail des enfants. Il permet aussi de tester la probabilité pour un enfant de travailler et/ou d'aller à l'école.

De façon formelle, il y a deux variables dépendantes binaires, l'une indiquant 1 si l'enfant travaille et 0 si non et l'autre spécifié 1 si l'enfant est scolarisé et 0 si non. Les équations réduites du modèle probit bivarié sont représentées par [1] et [2].

Wi = X1? + åi, avec Wi =1 si Wi >0, 0 si non  [1]

½i = X2â +îi, avec Si = 1 si Si >0, 0 si non [2]

Wi : Gain net escompté pour le ménage de faire travailler les enfants

S: Gain net escompté pour le ménage de scolariser les enfants

åi et îi  : Termes d'erreurs qui mesurent l'ensemble des variables explicatives non prises en compte dans notre modèle suivent une distribution bivariée avec une moyenne nulle et des variances unitaires. De façon simplifiée, on a :

E[åi] = E[æi] = 0

Var [åi] = Var [æi] = 1

Cov [åi, æi] = ñ, avec ñ le coefficient de corrélation qui mesure la corrélation entre les termes aléatoires des équations. Ce coefficient doit être significatif et négatif si non, l'utilisation du probit bivarié ne serait pas possible.

X: Matrice des variables explicatives

? et â : Matrices des coefficients du modèle

Les variables dépendantes sur lesquelles portent l'étude sont codifiées WORK pour travail des enfants et SCHOOL pour scolarisation des enfants.

La liste des variables explicatives considérées dans cette recherche est donnée en annexe II dans le tableau 1 A2. Il faut noter que toutes les questions relatives aux variables sont en annexe I.

Les variables, ALPHA_E (alphabétisation de l'enfant), ALPHA_P (alphabétisation du père), ALPHA_M (alphabétisation de la mère), PCE_C (présence d'une cantine) et ABON_C (abonnement à la cantine) sont des variables qualitatives. Pour mieux interpréter ces variables, nous fixons des modalités de référence. Par ailleurs, ces variables sont dichotomisées c'est à dire qu'elles prennent la valeur 1 si l'enfant, le père et la mère sont alphabétisés, s'il y a présence d'une cantine dans l'école de l'enfant scolarisé et s'il est abonné à cette cantine et 0 dans les cas contraires. Les autres variables NEDUC_E (niveau d'éducation de l'enfant) NEDUC_P (niveau d'éducation du père), NEDUC_M (niveau d'éducation de la mère), D INS (droit d'inscription), SCOL (scolarité), LSCOL (livre scolaire), sont rendues quantitatives continues. Par ailleurs, les variables NEDUC_E (niveau d'éducation de l'enfant), NEDUC_P (niveau d'éducation du père) et NEDUC_M (niveau d'éducation de la mère) sont préférées à la classification en trois groupes dont le niveau primaire, le niveau collège, le niveau lycée et plus et le niveau sans instruction qui est pris comme référence dans la plupart des régressions. Cette classification met dans le même groupe des individus souvent très hétérogènes, ce qui ne permet pas de bien isoler l'impact du niveau d'éducation. Ainsi, mettre aussi bien les garçons ou les filles ayant atteint la classe de CM2 (6ème année du primaire) et les garçons ou les filles ayant arrêtés l'école juste après le CP1 (1ère année du primaire) dans le même groupe est source de biais. Les mêmes remarques s'imposent si l'on classe dans le même groupe les individus ayant le niveau 2nde (1ère année du 2nd cycle de collège) et ceux ayant un niveau supérieur.

B : Résultats économétriques et interprétations

L'estimation par le probit bivarié donne les résultats qui sont présentés dans le tableau 3 suivant.

Tableau 3 : Coefficient de régression des estimations probit bivarié du travail des enfants et de la scolarisation.

 

travail

significativité

Effets marginaux

scolarisation

significativité

Effets marginaux

Variables explicatives

coefficient

ñ>|z|

Pr[W = 1]

coefficient

ñ>|z|

Pr[S = 1]

Caractéristiques des enfants

Niveau d'éducation de l'enfant

-3.3388

0.000

-.1199

2.2088

0.000

.1763

Alphabétisation de l'enfant

-.1269

0.012

-.0179

.2277

0.000

.0847

Caractéristiques des parents

Niveau d'éducation du père

-.3199

0.000

-.1153

1.8915

0.004

.1108

Alphabétisation du père

-.1518

0.000

-.0420

.6872

0.000

.0443

Niveau d'éducation de la mère

-.3301

0.000

-.1178

3.4216

0.000

.1765

Alphabétisation de mère

-.2755

0.000

-.0714

.4619

0.000

.0635

Dépenses d'éducation

Droit inscription

.00001

0.000

.0003

-.00002

0.000

-8.45e-06

Scolarité

8.30e-07

0.427

1.70e-07

-8.99e-06

0.000

-3.48e-06

Livre scolaire

0.08e-06

0.004

1.40e-06

-.00004

0.000

-.00002

Caractéristiques sociales

Présence de cantine

 
 
 

.3037

0.000

.1206

Abonnement à la cantine

 
 
 

1.6201

0.000

.4044

constante

-.8049

0.000

 

.5175

0.000

 

Nombre d'observation 11503

Log vraisemblance -10319.722

Prob>chi2 0.0000

ñ -0.3762

Source : Tableau construit à partir des résultats de la régression par stata 8

A l'analyse, le modèle est globalement significatif car prob>chi2 = 0,000. D'une manière générale, les coefficients des variables explicatives sont tous significatifs.

Le coefficient de corrélation ñ négatif et significatif (-0,3762 ; 0,000) signifie qu'il existe une relation inverse entre le travail des enfants et leur scolarisation. Toute chose égale par ailleurs, des facteurs qui ne sont pas observés et qui augmentent la probabilité qu'un enfant travaille diminue celle d'aller à l'école.

De notre estimation, il ressort que le niveau d'éducation des parents de façon générale en terme d'années d'éducation influence négativement le travail des enfants et positivement leur scolarisation. Mais de façon spécifique, c'est le niveau d'éducation de la mère qui influence plus la scolarisation des enfants que celui du père. Ainsi, une augmentation du nombre d'années d'éducation de la mère d'une année augmente la probabilité de scolarisation de l'enfant de 17,65% alors que chez le père, elle est de 11,08%. Lorsqu'on considère le travail des enfants, une augmentation du nombre d'années d'éducation de la mère et du père d'une année diminue la probabilité pour l'enfant de travailler sensiblement dans les mêmes proportions (11,78% et 11,53%).

Ces résultats montrent que le niveau d'éducation des parents est très déterminant dans la décision de faire travailler l'enfant ou de le scolariser. Il est donc clair qu'en se référant à l'hypothèse fondamentale qui constitue le coeur de la théorie du capital humain qui stipule que l'éducation accroît la productivité de ceux qui la reçoivent et crée à cet effet une augmentation de leur rémunération, les parents ayant un niveau d'éducation élevé sont susceptibles d'avoir un emploi décent augmentant ainsi leur revenu. Ils sont donc plus enclins à scolariser leurs enfants plutôt que de les faire travailler.

En ce qui concerne l'alphabétisation, les résultats montrent que l'analphabétisme des parents influence positivement le travail des enfants et négativement leur scolarisation étant donné que le coefficient de la variable alphabétisme est négatif et significatif. En d'autres termes, l'analphabétisme d'un parent augmente la probabilité pour son enfant de travailler et réduit cette probabilité d'être scolarisé.

En considérant les caractéristiques de l'enfant, les résultats montrent que le niveau d'éducation des enfants en terme d'années d'éducation influence négativement leur emploi précoce et positivement leur scolarisation. La probabilité pour un enfant de travailler devient faible au fur et à mesure que le niveau d'éducation augmente. Ainsi, une augmentation du nombre d'années d'éducation d'un enfant d'une année réduit la probabilité qu'il travaille de 11,99%. En ce qui concerne l'alphabétisation, il ressort que plus l'enfant est alphabétisé, moins il travaille. Ainsi, l'alphabétisation de l'enfant réduit de 1,79% la probabilité de travailler.

En ce qui concerne les dépenses d'éducation, il faut noter que plus elles sont élevées, moins les enfants sont scolarisés ce qui confirme la thèse selon laquelle, les frais d'inscription, les frais de scolarité et la cherté des livres sont un goulot d'étranglement pour les parents. Dans ces conditions, ils préfèrent mettre les enfants sur le marché du travail pour éviter de supporter des dépenses.

En tout état de cause, toutes ces variables influencent le travail des enfants ou leur scolarisation.

Conclusion partielle

Le travail des enfants en Côte d'Ivoire a une relation avec le niveau d'éducation des enfants concernés et celui de leurs parents géniteurs. Les statistiques ont permis de montrer ce lien qui a été confirmé par l'analyse économétrique. Ainsi, il ressort de cette analyse que le niveau d'éducation des parents influence le travail des enfants ou leur scolarisation. Lorsque le niveau d'éducation des parents est élevé, la probabilité pour que les enfants travaillent est faible. De même lorsque le niveau d'instruction des enfants est élevé, il participe moins au marché du travail.

En considérant ces résultats, la meilleure façon de lutter contre le travail des enfants consiste à focaliser les actions sur les politiques éducatives. C'est pourquoi, la deuxième partie de ce travail sera centrée sur les politiques éducatives comme solution au travail des enfants en Côte d'Ivoire.

DEUXIEME PARTIE : EDUCATION COMME SOLUTION AU TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE

Le droit à l'éducation pour tous les individus est l'un des principes fondamentaux dont l'importance est reconnue par les conclusions des rencontres internationales sur l'éducation. L'analphabétisme y est aussi présenté comme un obstacle majeur au processus de développement économique, social et culturel.

La Côte d'Ivoire ne peut arriver à un niveau de développement durable que si tous les enfants sont régulièrement scolarisés, leur évitant ainsi le travail précoce.

C'est pourquoi, dans cette partie, nous présentons les politiques éducatives en Côte d'Ivoire (chapitre III) et les programmes éducatifs ciblés sur le travail des enfants (chapitre IV).

CHAPITRE III : LES POLITIQUES EDUCATIVES EN CÔTE D'IVOIRE

Les économistes de l'éducation considèrent celle-ci et la formation comme des facteurs décisifs du développement économique, dans la mesure où elles fournissent aux Etats des cadres supérieurs, des cadres moyens et les techniciens requis pour le développement national. C'est cette conception de l'éducation qui fait que chaque Etat met l'accent sur son développement. La Côte d'Ivoire s'est toujours inscrite dans cette dynamique par la mise en place de politiques permettant le développement de son système éducatif. Ce chapitre permettra de mettre l'accent sur ces politiques éducatives qui pourraient freiner le travail des enfants. Ainsi, la section I mettra l'accent sur l'éducation pour le développement et les objectifs des politiques éducatives. La section II permettra de Mettre en évidence les stratégies mises en oeuvre et ses résultats.

Section I : L'éducation pour le développement et les objectifs des politiques éducatives

Dans cette section, nous présentons l'éducation pour le développement d'une part et les objectifs des politiques éducatives d'autre part.

A : l'éducation pour le développement, moyen de lutte et de prévention du travail des enfants

L'éducation pour le développement est une stratégie qui peut se révéler efficace pour lutter contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire. En effet, elle prépare les jeunes à participer activement à la construction de la nation en développant l'information, la sensibilisation. Elle consiste à conscientiser les jeunes aux problèmes de leur milieu en les mettant dans des situations d'opérer des choix et d'agir librement en toute responsabilité. Elle apporte aussi toutes les compétences nécessaires pour qu'il puisse réaliser son projet. Il faut noter que l'éducation pour le développement intègre des concepts comme, les droits de la personne, l'interdépendance, la lutte contre les préjugés. Ces notions sont très utiles à l'enfant travailleur. Elle propose aussi une gamme de stratégies pédagogiques fondées sur la coopération, la résolution des problèmes, la participation, l'interaction. Ces stratégies sont centrées sur l'apprenant, sur ses intérêts, ses préoccupations, son autonomie et sa responsabilisation. En définitive, ces méthodes aident les apprenants à acquérir des compétences nécessaires à la solution de leurs problèmes et à atteindre des objectifs sociaux et comportementaux qui leur permettent de participer activement à la construction de leur avenir.

L'éducation pour le développement valorise les expériences d'apprentissage des enfants. En effet, l'enfant travailleur ressent le besoin d'agir sur son savoir, d'être reconnu comme acteur, un sujet apprenant et participant à l'élaboration de ces connaissances. C'est d'ailleurs dans cette dimension de l'éducation qu'il peut trouver sa place de sujet alors que très souvent dans son activité professionnelle, il est perçu comme un objet au service d'impératif de production. L'éducation pour le développement, en même temps qu'elle amène les enfants travailleurs par le biais de la stratégie participative à analyser leur vécu pour opérer un choix responsable, s'intéresse aussi de façon logique à leurs familles et aux employeurs qui sont des cibles importantes dans la recherche de solutions. L'information, la sensibilisation, la communication qui conduisent à une meilleure conscientisation, permettent un choix judicieux et une mobilisation autour du projet identifié. L'éducation pour le développement, pour prévenir le travail des enfants doit être au centre des politiques d'enseignement d'apprentissage à l'école. Dans ces conditions, l'élève va acquérir des compétences utiles pour les besoins du développement dans le cadre général d'un apprentissage de la citoyenneté. Ainsi, il connaîtra ses droits, ses devoirs et les défendra quand ils seront violés. Il s'engagera même dans la promotion des droits de la personne en organisant des campagnes de sensibilisation et en initiant des projets de solidarité à l'égard de ceux dont les droits sont violés comme les enfants travailleurs. En tout état de cause, l'éducation pour le développement donne des compétences à l'enfant qui lui serviront dans sa vie professionnelle.

B : Objectifs des politiques éducatives

Dans le souci de permettre à chaque citoyen d'avoir accès à l'éducation, l'Etat de Côte d'Ivoire va mettre des politiques sur place. Il s'agit du Plan National de Développement du secteur Education Formation.

Dans sa «Déclaration de Politique du Secteur Education/Formation  en avril 1998, le Gouvernement rappelle les principes de la Loi de 1995 et présente les finalités et objectifs du Plan National de Développement de l'Education et de la Formation (PNDEF)  qui sont : (i) une approche sectorielle du système ; (ii) l'élargissement de l'éducation de base comprise comme l'ensemble du primaire et du 1er cycle du secondaire (ou équivalent en formation technique et professionnelle), soit dix années d'études ; (iii) le renforcement de l'éducation des adultes sous toutes ses formes ; (iv) la réduction des inégalités d'accès à l'éducation ; et (v) le renforcement de la recherche développement dans l'enseignement supérieur. La particularité du PNDF est qu'il s'appuie d'abord sur la loi relative à l'enseignement et ensuite sur les résultats de divers travaux et études menés de 1995 à 1998 avec l'appui technique des experts de la Banque Mondiale, de l'UNESCO et de l'UNICEF.

Il s'agira désormais de traduire en objectifs opérationnels avec des plans d'activités annuelles et pluriannuelles, les grandes orientations du PNDEF 1998/2010 énoncés lors de l'atelier de planification par objectif en prélude à la table ronde sur le Plan National de Développement du Secteur Education/Formation 1998/2010. Il faut aussi noter qu'avec l'avènement de la deuxième république, les politiques éducatives concernent pour l'essentiel la gratuité de l'école, la libéralisation du port de l'uniforme etc.

Les partenaires des Nations Unies ont joué aussi un rôle clé dans la mise en oeuvre des politiques et la conscientisation des populations sur les enjeux de l'éducation pour tous. Le processus d'élaboration des stratégies de l'éducation primaire pour tous mobilise gouvernement, ONG, partenaires éducatifs. Dans la lutte contre la sous-scolarisation des filles, l'UNICEF joue un rôle leader. Ainsi, dans les zones d'intervention de l'UNICEF (Bondoukou, Korhogo et Odienné), la stratégie mise en oeuvre depuis 1993 concerne la sensibilisation à la scolarisation des filles, les dons de fournitures scolaires et de tenues scolaires aux filles. On peut citer aussi l'apport du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) qui mène des actions sur le terrain. Les évaluations de ces actions confirment non seulement l'impact positif des cantines sur le taux de scolarisation et de rétention, mais aussi et surtout sur l'équilibre nutritionnel des enfants et l'information en matière d'hygiène. Dans les régions du Nord-Est, un programme d'alphabétisation fonctionnelle des femmes se déroule. L'impact demeure difficile à évaluer ; cependant, d'après les analyses effectuées à partir des enquêtes de l'INS sur le niveau de vie des ménages, on note une baisse de plus de 10 points du taux d'analphabétisme de la population de 15 ans et plus au niveau national de 1993 à 1998. Mais le niveau est encore alarmant dans la zone rurale du nord (81,8%) et encore dramatique chez les femmes rurales (90,5%). Ces différentes politiques ont pour but essentiel d'améliorer le niveau d'éducation de chaque citoyen compte tenu de ces effets positifs sur la scolarisation des enfants. Partant donc de ces objectifs, il est nécessaire d'apprécier les stratégies mises en oeuvre et leurs résultats.

Section II : Stratégies mises en ouvre et résultats

Dans cette section, il s'agit de présenter les stratégies mis en ouvre et les résultats des politiques éducatives.

A : Les stratégies mises en oeuvre

La communauté internationale oeuvre pour l'éducation en Côte d'Ivoire. Ainsi, à travers les bailleurs de fond et les agences des systèmes des Nations Unies, elle mène des actions visant à améliorer le système dans son ensemble. Le Programme de Valorisation des Ressources Humaines (PVRH) qui a été mis en oeuvre sur la période 1991/1996 se trouve au centre des politiques des bailleurs de fond. L'idée qui a guidé ce programme est la maîtrise et la bonne gestion des dépenses publiques. Ce programme a surtout été appuyé par la Banque Africaine de Développement (BAD) à travers le projet intitulé BAD-EDUCATION IV qui a planifié la construction de 1000 classes sur 3 ans et qui a amplifié les activités menées par l'UNICEF dans les zones de sous scolarisation des filles. Le projet prévoit un certain nombre d'actions destinées à améliorer la situation des filles surtout en milieu rural. La Composante scolarisation accrue en milieu rural verra la réalisation des prêts de manuels scolaires dans la région du Nord et du Nord-Est. Il est prévu que les filles aient la priorité dans l'exécution de ce volet. Aussi, la sensibilisation à l'importance de la scolarisation mettra-t-elle l'accent spécifiquement sur la situation des mères et des filles de façon à ce que celles-ci aussi bien que les hommes prennent conscience de l'enjeu important lié à l'éducation des filles. C'est dans cette même veine que des agences d'aide des nations unies vont s'inscrire.

Ces programmes se situent dans le cadre du Plan National Education pour Tous (PAN/EPT) élaboré en avril 1992 sous la supervision de l'UNICEF. Ils ont permis de mobiliser des dons en faveur de toutes les composantes de l'EPT. Il s'agit du développement et de l'encadrement de la petite enfance, de l'amélioration de la qualité de l'enseignement primaire, de l'éducation des jeunes, des jeunes non-scolarisés, des adultes analphabètes. Il s'agit aussi de l'éducation des femmes, des jeunes filles non-scolarisées et analphabètes. Il faut souligner le rôle remarquable de ces organisations dans l'émulation d'une synergie partenariale pour promouvoir la scolarisation dans les régions où la sous-scolarisation est élevée (Bondoukou, Korhogo, Odienné et San-Pédro). Elle s'est traduite par une forte mobilisation sociale, des dons de fournitures et tenues scolaires, le prêt des manuels scolaires, d'abord uniquement aux filles avant de l'étendre à tout enfant scolarisé dans les zones ciblées. Il s'agissait de réduire les coûts directs et indirects liés à la scolarisation pour les familles de ces zones.

B : Les résultats des stratégies

Le Programme de Valorisation des Ressources Humaines (PVRH) renforcé dès 1996 par un volet Programme d'Appui à la Gestion des Ressources Humaines (PAGRH) a permis de développer des savoir-faire pour un suivi régulier de l'exécution des budgets alloués aux secteurs éducation. Des progrès significatifs ont été notés dans l'allocation des ressources au niveau du secteur éducatif de 1993 à 1999 et la participation des bénéficiaires aux coûts de l'éducation par l'instauration des frais d'inscription. Cependant, le PVRH dans sa logique d'ajustement, a eu des effets néfastes. Dans le primaire, l'instauration des frais d'inscription a entraîné une chute des inscriptions au CPI ce qui n'est pas sans effet sur le travail des enfants, d'où sa suppression dès l'année 1993. A l'analyse, les stratégies mises en oeuvre ne pouvaient pas permettre de scolariser les enfants issus des couches défavorisées. Dans ces conditions, la seule alternative est d'offrir leur force sur le marché du travail. Les actions adoptées par l'Etat avec l'appui des partenaires au développement pour accroître les infrastructures scolaires et les capacités d'accueille des différents niveaux d'enseignement ont sensiblement amélioré l'accès au CP1.

En effet, sur la période 1998/1999 à 2001/2002, les effectifs sont passés de 309.006 élèves en1998/1999 à 321.024 élèves en 2001/2002. Sur cette période, les effectifs des nouveaux entrants ont cru à un rythme de 6,14%. Ce rythme a été soutenu par l'évolution rapide des filles entrant au CP1 car le taux de croissance (6,95%) des effectifs féminins est plus élevé que celui des garçons (5,8%). Ainsi, les effectifs des filles sont passés de 123.780 à 173.207 tandis que ceux des garçons sont passés de 160.118 à 209.148. Aussi sur la même période, le taux brut d'admission au CP1 est-il passé de 63,7% à 59,6% soit une baisse de 4,1 points de pourcentage. Cette régression s'explique par l'insuffisance de l'offre d'éducation et le nombre élevé des redoublants au CP1.

L'insuffisance de l'offre de l'éducation se justifie par la faiblesse du taux d'accroissement annuel des classes de CP1 par rapport au taux d'accroissement des enfants de 6 ans. En effet, le nombre de classes au CP1 est passé de 7.167 en 1998/1999 à 7.789 en 2001/2002, soit un taux d'accroissement annuel de 1,68% (MEN\DIPES, 2001 et 2002). Quand au nombre d'enfants de 6 ans, il est passé de 457.773 en 1998 à 519.577 en 2001, soit un taux d'accroissement annuel de 2,26% (PNUD, 2003).

L'amélioration du niveau de scolarisation par l'offre de services d'éducation fait aussi partie des priorités fondamentales de la politique éducative en Côte d'Ivoire. C'est pourquoi le gouvernement s'est engagé à accroître la capacité d'accueil du système par la construction de nouveaux établissements et la réhabilitation des infrastructures existantes ; mais aussi à promouvoir le secteur privé dans la politique d'offre éducative. Toutes ces mesures ont permis d'améliorer les effectifs ainsi que les taux de scolarisation aux différents niveaux d'enseignement. Ainsi, les effectifs dans le primaire sont passés de 43.406 élèves en 1998/1999 à 51.050 élèves en 2001/2002, dans le secondaire premier cycle, sur la même période, les effectifs sont passés de 7.517 élèves à 9.368 élèves.

CONCLUSION PARTIELLE

Le développement durable repose sur une éducation de base solide. C'est pourquoi, l'Etat de côte d'Ivoire s'est donné des objectifs à atteindre. Ces objectifs faut-il le rappeler se résument au PNDF 1998/2010 dont l'objectif fondamental est de donner une éducation à chaque citoyen. L'analyse des résultats des stratégies, bien qu'ils soient satisfaisants n'ont pas permis d'augmenter considérablement le taux de scolarisation et donc de réduire considérablement le taux d'activité infantile.

CHAPITRE IV : LES PROGRAMMES CIBLES SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE

En Côte d'Ivoire, des programmes sont ciblés sur le travail des enfants. Il s'agit des initiatives entreprises tant par les ONG (section 1) que par l'Etat par le biais des ministères concernés (section 2).

Section I : Les initiatives de lutte contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire

Dans la présente section, nous mettrons l'accent sur le projet wacap et sur le projet d'éducation de winrock.

A : Le projet wacap

La lutte contre le travail des enfants à l'échelon international est le fait de l'IPEC (Programme International pour l'Eradication du Travail des Enfants). L'objectif du programme est de contribuer à l'abolition progressive du travail des enfants en renforçant la capacité des pays de s'attaquer à ce problème et en créant dans le monde entier, un mouvement pour le combattre. Les groupes cibles prioritaires parmi les enfants sont : les enfants réduits en servitude, les enfants qui travaillent dans des conditions ou des secteurs dangereux et les enfants particulièrement vulnérables, à savoir les enfants de moins de 12 ans et les filles.

En Côte d'Ivoire, suite aux rapports persistants de l'emploi des enfants dans la cacaoculture, le BIT a initié le projet wacap, projet d'élimination du travail abusif des enfants dans l'agriculture commerciale et dans le secteur du cacao. Le programme de formation wacap est pris en compte par le ministère de l'éducation nationale. Ainsi, le personnel impliqué dans le programme de formation wacap bénéficie de l'appuie et de l'évaluation du ministère de l'éducation nationale. De façon pratique, 100 personnes venant des structures d'exécution sont formées au manuel de formation des formateurs sur le travail des enfants et 30 formées sur le système de suivi du travail des enfants. Il faut noter aussi que le projet a centré ces actions sur les enfants à risque c'est-à-dire ceux qui pourraient être dans une situation de travail et ceux travaillant qui ont bénéficié de retrait de leur lieu de travail, d'éducation formelle et de formation au métier. Certaines actions se résument au frais d'écolage des enfants ou à travers des activités génératrices de revenu aux parents pour que ceux-ci acceptent de laisser l'enfant aller à l'école.

En somme l'ONG wacap mène des actions visant à scolariser les enfants. Mais de toutes les ONG intervenant dans la lutte contre le travail des enfants, seul Winrock dispose d'un véritable programme éducatif ciblé sur le travail des enfants.

B : Le projet d'éducation de Winrock

L'ONG Winrock à travers le projet « classe » mène des actions de scolarisation et d'alphabétisation en vue de permettre aux enfants de sortir du marché du travail. Devant l'assistance des flux migratoires des pays de la sous région vers la Côte d'Ivoire, zone de grande production cacaoyère et donc de forte demande de main d'oeuvre, le projet Winrock a initié le projet pilote dénommé «classe«, c'est-à-dire les solutions alternatives au travail des enfants à travers un système durable d'éducation. En fait, ce programme s'adresse aux enfants en âge de scolarisation (5 à 12 ans) et les enfants déscolarisés (12 à 18 ans). Il vise à promouvoir l'éducation et faciliter l'accès à l'école dans les zones rurales, améliorer le bien-être des producteurs et la productivité des acteurs. Il vise aussi à accroître les systèmes formels d'éducation, renforcer les initiatives et les politiques nationales sur l'éducation et le travail des enfants. Certes, il faut reconnaître que l'intervention de Winrock reste encore très limitée et ne concerne que les enfants qui travaillent dans les plantations de cacao. Mais, les possibilités d'extension du programme aux autres secteurs ne sont pas exclues. L'expérience pilote de Winrock à Abgboville est la première de ce type en Côte d'Ivoire. Elle peut servir de modèle à la mise en place d'une stratégie globale de lutte contre le travail des enfants par le développement de solutions alternatives en matière d'éducation et de formation professionnelle. L'ONG Winrock centre aussi ces actions sur l'alphabétisation des femmes.

En effet, ce projet a bénéficié d'un financement grâce à un don de cent cinquante millions de francs CFA (150.000.000CFA) de l'ONG Winrock. Il est mis en oeuvre dans le Zanzan et dans la Vallée du Bandama (avec des ONG locales) et avec pour objectif de renforcer les capacités de 1.800 femmes productrices de vivriers et de lutter contre la pauvreté par l'accroissement de leurs revenus et l'amélioration de leurs conditions de vie.

Manifestement, il s'agit là de trouver des alternatives aux familles pour qu'elles puisent s'en passer des revenus générés par le travail des enfants. Le choix de ces zones n'est pas un hasard car à l'analyse, ce sont des régions de scolarisation moyenne et donc d'alphabétisation relativement faible. L'analyse du tableau 4 ci-dessous montre que 61 villages ont été concernés par ce projet. Au total, c'est 1.830 femmes qui ont été alphabétisées avec 122 alphabétiseurs formés. De tels projets doivent être initiés dans d'autres régions notamment la région des savanes où le phénomène du travail des enfants est prépondérant (34,2%).

Tableau 4: Bilan du projet Winrock pour l'alphabétisation (août 2001-février 2002)

Régions

Localités

Nombre de villages

Nombre d'alphabétiseurs formés

Nombre de femmes alphabétisées

Vallée du Bandama

Bouaké (N'Dranouan)

10

20

300

Bodokro

11

22

330

Sakassou

10

20

300

Zanzan

Bondoukou

10

20

300

Nassian

10

20

300

Assuefri

10

20

300

TOTAL

61

122

1830

Source : MEN/SAA

En somme tous ces programmes sont le fait des ONG qui s'impliquent effectivement dans la lutte contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire. L'objectif de ces actions étant de mettre fin aux pires formes du travail des enfants, l'implication de l'Etat de Côte d'Ivoire s'avère nécessaire.

Section II : Les initiatives Etatiques de lutte contre le travail des enfants

Ces initiatives concernent celles centrées sur l'éducation des adultes. Elles concernent aussi l'éducation des filles et de la petite enfance.

A : Les initiatives centrées sur l'éducation des adultes

Les initiatives en faveur des adultes sont prises en compte par le Ministère de l'Education National à travers le Service Autonome d'Alphabétisation (SAA) : il faut noter que ces initiatives sont de deux ordres : il s'agit de l'alphabétisation traditionnelle qui consiste à apprendre à lire, à compter et à calculer. Il s'agit aussi de l'alphabétisation fonctionnelle qui initie l'apprenant aux activités génératrices de revenus, le prépare aux initiatives de développement communautaires et renforce ses qualifications professionnelles en plus des activités traditionnelles d'alphabétisation. Dans ce Ministère, il y a les projets d'urgence d'alphabétisation et les projets d'alphabétisation de lutte contre la pauvreté qui sont des formations alternatives. Les projets d'urgence d'alphabétisation sont : le projet « école, alternative au travail des enfants, le projet d'éducation de base des enfants de 8 à 15 ans travaillant dans le transport, le projet d'alphabétisation des femmes productrices de vivriers et des femmes organisées en coopérative de vente de vivriers, projet d'alphabétisation des travailleurs de l'agriculture commerciale, le projet d'alphabétisation des populations vulnérables etc.... Le constat est que les initiatives centrées sur l'éducation des adultes prennent en compte l'éducation dans sa globalité. Les initiatives sont centrées plus sur les populations les plus vulnérables à savoir les femmes et les enfants. A l'analyse, ces initiatives permettront aux femmes surtout d'améliorer leur condition de vie car si l'on donne à une femme les moyens d'être autonome, cela ne peut être que bénéfique pour le bien-être de ses enfants. Il est vrai que les initiatives centrées sur les adultes permettent d'améliorer leur condition de vie et donc de mieux orienter l'éducation de leurs enfants mais, la prise en compte de l'éducation des filles et de la petite enfance s'avère encore un moyen efficace de lutte contre le travail des enfants.

B: Les initiatives centrées sur l'éducation des filles et de la petite enfance

Les avantages qui découlent de l'éducation des filles sont attestés depuis longtemps. C'est ainsi que des actions ont été entreprises aussi bien par le Ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfant que par des structures nationales dans le but d'y améliorer les conditions d'accès des filles à l'école et leurs performances scolaires. C'est dans cette perspective que le RIOF pour les années 1999/2002 a exécuté un projet financé par le fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) dont l'objectif est de réduire les disparités de genre dans les régions de faible scolarisation telle que Korhogo et Odienné. Ce projet faut-il le rappeler, revêt d'un caractère Etatique dans la mesure où il a bénéficié de l'appui du Ministère. Il comporte cinq grandes lignes d'actions : le recensement des actions déjà menées dans le cadre de la promotion de la scolarisation de la petite fille, la mobilisation sociale et la sensibilisation des populations, des services administratifs de l'Education Nationale, des Autorités politiques, la sélection et l'octroi de l'aide aux petites filles du CP1. Ainsi, 1.150 filles du CP1 de 134 villages de cinq département du nord (Korhogo, Ferkéssédougou, Boundiali, Tengrela et Odiénné) ont reçu pour la rentée scolaire 1999/2000 des tenues et ouvrages scolaires. Pour l'année scolaire 2001/2002, des ouvrages d'une valeur de dix millions (10. 000000 FCFA) ont été distribués à deux milles (2000) filles des classes de CP1, CP2 et CE1 dans les cinq département de projet (Korhogo, Ferkéssédougou, Boundiali, Tengrela Odiénné). Ces actions ont permis l'augmentation du taux brut de scolarisation dans les régions des savanes et du Denguélé comme le montre le tableau 9.

Tableau 5: Evolution du taux brut de scolarisation dans les régions des Savanes et du Denguélé

Région

1998 -1999

1999 -2000

2000 -2001

Korhogo

43,9

44,3

49,1

Odiénné

25,8

25

28

National

65,9

62,4

67,2

Source : MEN

A l'analyse, sur la période 1998/1999 à 2000/2001, dans le département de Korhogo, le taux brut de scolarisation est passé de 43,9% à 49,1% soit un accroissement de 11,85%. Sur la même période, le taux brut de scolarisation 10(*)dans le département d'Odiénné est passé de 25,8% à 28% soit un accroissement de 8,53% alors que l'accroissement au niveau national sur la même période est de 1,97%. Cette augmentation suppose que la scolarisation des filles augmente de façon significative le taux brut de scolarisation. Il faut noter qu'il est aussi nécessaire de s'assurer que les filles prennent un bon départ dans la vie, d'où l'éducation de la petite enfance.

Certains problèmes sociaux comme le travail des enfants seraient facile à résoudre si l'on avait accordé suffisamment d'attention aux premières années des enfants. C'est sans nul doute dans ce cadre que le Centre d'Action Communautaire pour l'Enfance (CACE) initie des actions en faveur de la petite enfance. Le CACE est une structure sous tutelle du Ministère de la Solidarité, de la Sécurité Sociale et des handicapés d'où le caractère Etatique. Crée depuis 1992, le CACE est une structure légère implantée dans les zones péries urbaines ou rurales. Ce centre, construit et géré par la communauté a pour objectif la prise en charge intégrée des enfants de 0-8 ans. Cette prise en charge se défini par : l'amélioration de l'état sanitaire et nutritionnelle de ces enfants, l'amélioration du développement physique, intellectuel et socio affectif des enfants, l'amélioration des conditions de vie de la population où le centre est implanté. Ce sont les activités sanitaires, nutritionnelles, d'éveil et socio éducatives qui sont réalisées dans ces CACES. Il faut noter que l'objectif visé est de développer la protection et l'éducation de la petite enfance, notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés. Il est à noter que si l'on a compris que l'apprentissage commence à la naissance, on est amené à penser qu'il peut être stimulé si un lien sécurisant et de bons rapports affectifs s'établissent entre le nourrisson et ses parents ou les personnes qui s'occupent de lui. Les enfants dépendent également des contacts qu'ils ont en dehors de leur famille pour leur développement. C'est pourquoi des initiatives ciblées sur la petite enfance peuvent être un véritable moteur de lutte contre le travail des enfants.

Conclusion partielle

Les initiatives de lutte contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire met en évidence les actions des ONG et les actions de l'Etat. Ces actions initiées par les ONG telles que wacap et Winrock permettent de donner une éducation à travers la scolarisation et l'alphabétisation aux enfants eux-mêmes et aux adultes.

L'Etat de Côte d'Ivoire, conscient de l'ampleur du travail des enfants initie des projets d'éducations centrés sur les adultes d'une part et les projets d'éducation centrés sur les filles et la petite enfance d'autre part. Toutes ces actions qu'elles soient du coté des ONG ou de l'Etat ont pour objectif de donner à chaque enfant ou adulte une éducation qui est considérée comme seul gage de lutter efficacement contre le travail des enfants en Côte d' Ivoire.

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS

Le phénomène du travail des enfants est une réalité en Côte d'Ivoire même s'il n'est pas alarmant comme dans d'autres pays de la sous-région. L'objectif général de cette étude était de montrer l'existence d'une relation entre éducation et travail des enfants en Côte d'Ivoire. De façon spécifique, il s'agissait de tester le niveau d'éducation des parents comme déterminant l'emploi précoce des enfants en Côte d'Ivoire.

En s'appuyant sur les données de l'enquête niveau de vie des ménages 2002 (ENV2002), la recherche a permis de montrer que le niveau d'éducation des parents influence le travail des enfants ou leur scolarisation. Ainsi, les résultats de l'estimation par un probit bivarié ont montré que lorsque le niveau d'éducation des parents est faible, ils sont plus enclins à faire travailler leurs enfants au détriment de la scolarisation toute chose égale par ailleurs. En différenciant les résultats selon le sexe du parent, il ressort que dans le cas de la Côte d'Ivoire, c'est d'avantage le niveau d'éducation des femmes qui influence le travail des enfants ou leur scolarisation. Ainsi, une augmentation du nombre d'années d'éducation de la mère d'une année augmente la probabilité de scolarisation de l'enfant de 17,65% ce qui est de 11,08% chez le père. Lorsqu'on considère le travail des enfants, une augmentation du nombre d'années d'éducation des parents géniteurs des enfants travailleurs d'une année diminue la probabilité pour l'enfant de travailler. En d'autres termes, une mère éduquée d'après les résultats est plus encline à scolariser ses enfants qu'un père. De plus, tout comme le niveau d'éducation, l'alphabétisation des parents favorise aussi la scolarisation des enfants. Fort de ces résultats, des politiques éducatives sont nécessaires pour réduire considérablement le taux d'activité infantile. C'est ainsi que des initiatives en faveur de la scolarisation sont prises tant par des ONG que par l'Etat pour permettre aux enfants d'aller à l'école. Il faut cependant noter que la plupart des initiatives sont ciblées dans la cacaoculture alors qu'il sera plus intéressant qu'ils prennent en compte le phénomène dans sa globalité car dans certains secteurs comme les mines d'or d'Issia, des enfants sont soumis à des pires formes de travail. Nombreux encore sont ceux qui sont invisibles et qui occupent des activités dangereuses. Le travail des enfants sous ces formes doit être considéré comme un crime contre l'enfance, l'avenir et même contre la vie. C'est pourquoi, l'Etat de Côte d'Ivoire doit totalement s'engager en renforçant les dispositions législatives.

Le travail des enfants pris dans sa globalité doit être considéré comme une question de développement et comme tel doit être inscrit comme une priorité nationale. Cette question doit être prise en compte dans le document stratégique de lutte contre la pauvreté.

En se basant sur les résultats économétriques, des recommandations suivantes sont formulées.

1 : Etant donné qu'un niveau élevé d'éducation réduit la probabilité pour un enfant de travailler, alors, l'éducation publique doit être gratuite et de qualité pour tous et accessible tout au long de la vie. Pour que les enfants puissent avoir un niveau d'éducation élevé à l'âge adulte, l'Etat doit le plus rapidement possible élargir l'accès à l'éducation préscolaire et au service de la petite enfance. Il s'agit là de promouvoir l'éducation préscolaire pour que les élèves prennent un bon départ et poursuivent les études sur des bases solides. Les actions doivent beaucoup être centrées sur l'éducation de la jeune fille en particulier en offrant un environnement favorable à leur épanouissement, des bourses d'étude pour qu'elles puissent aller le plus loin possible. Il faut donc instaurer une culture nationale en faveur de l'éducation des filles et lancer un vaste programme d'instruction civique qui explique les avantages que la famille et la société peuvent retirer de l'éducation des filles.

2 : Etant donné que l'alphabétisation des parents influence négativement le travail des enfants, il convient dès lors que des financements et des efforts soient déployés au titre de l'alphabétisation des adultes.

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TABLE DES MATIERES

Pages

DEDICACE---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- i

REMERCIEMENTS--------------------------------------------------------------------------------------------------------- ii

SOMMAIRE-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- iii

LISTE DES ABREVIATIONS----------------------------------------------------------------------------------------- v

RESUME------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- vi

INTRODUCTION GENERALE-------------------------------------------------------------------------------------- 1

PREMIERE PARTIE: APPREHENSION DE LA RELATION EDUCATION-TRAVAIL DES ENFANTS----------------------------------------------------------------------------4

CHAPITRE I : APPROCHE THEORIQUE ET INSTITUTIONNELLE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS--------------- 5

Section I : Approche théorique de la relation entre éducation et travail des enfants------- 5

A : Approche en terme d'arbitrage travail-éducation----------------------------------------- 5

B : Approche en terme d'analyse coût-bénéfice---------------------------------------------- 6

Section II : Facteurs socio-économiques et institutionnels de la relation entre éducation et travail des enfants---------------------------------------------------------------------------------- 7

A : Les facteurs socio-économiques et culturels----------------------------------------------- 7

B : Les facteurs politiques et institutionnels---------------------------------------------------- 9

Conclusion partielle-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 10

DEUXIEME PARTIE: EDUCATION COMME SOLUTION AU TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE-------------------------------------------------------------19

CHAPITRE II : APPROCHE DESCRIPTIVE ET EMPIRIQUE DE LA RELATION ENTRE EDUCATION ET TRAVAIL DES ENFANTS--------------- 11

Section I : Approche descriptive de la relation entre éducation et travail des enfants---- 11

A : Caractéristiques des parents géniteurs et des enfants travailleurs--------------------- 11

B : Taux de scolarisation par région en relation avec le travail des enfants------------- 12

Section II : Approche empirique de la relation entre éducation et travail des enfants--- 13

A : Choix du modèle et présentation des variables dépendantes et indépendantes---- 14

B : Résultats économétriques et interprétations---------------------------------------------- 16

Conclusion partielle-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 18

CHAPITRE III : LES POLITIQUES EDUCATIVES EN CÔTE D'IVOIRE----- 20

Section I : L'éducation pour le développement et les objectifs des politiques éducatives --------------------------------------------------------------------------------------------- 20

A : l'éducation pour le développement, moyen de lutte et de prévention du travail des enfants---------------------------------------------------------------------------------------------- 20

B : Objectifs des politiques éducatives-------------------------------------------------------- 21

Section II : Stratégies mises en ouvre et résultats----------------------------------------------- 23

A : Les stratégies mises en oeuvre-------------------------------------------------------------- 23

B : Les résultats des stratégies------------------------------------------------------------------- 24

CHAPITRE IV : LES PROGRAMMES CIBLES SUR LE TRAVAIL DES ENFANTS EN CÔTE D'IVOIRE---------------------------------------------------------- 26

Section I : Les initiatives de lutte contre le travail des enfants en Côte d'Ivoire----------- 26

A : Le projet wacap------------------------------------------------------------------------------ - 26

B : Le projet d'éducation de Winrock--------------------------------------------------------- 27

Section II : Les initiatives Etatiques de lutte contre le travail des enfants------------------ 28

A : Les initiatives centrées sur l'éducation des adultes-------------------------------------- 28

B: Les initiatives centrées sur l'éducation des filles et de la petite enfance-------------- 29

Conclusion partielle-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 31

CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS------------------------------------------- 32

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES------------------------------------------------------------------------- 34

TABLE DES MATIERES -----------------------------------------------------------------------37

ANNEXES

ANNEXE I : QUESTIONNAIRES

Tableau 1 A1: Questionnaire individuel sur l'éducation

N

u

m

e

r

o

d

`

o

r

d

r

e

Education et Formation

Personne de 3 ans et plus

27

Savez-vous lire et écrire en français, anglais ? etc....

Lire..........................................1

Lire et écrire............2

Non.............................................3

31

Quelle est la dernière classe que vous avez achevée?

(CF CODES)

Source : INS, ENV 2002

Tableau 2 A1: Questionnaire individuel sur l'éducation et la formation

N

u

m

e

r

o

d

`

o

r

d

r

e

Education et Formation

Personne de 3 à 30 ans

35

Fréquentez-vous cette année scolaire 2001-2002 ?

OUI..................1

NON..................2

40

Il y a t-il une cantine dans votre école ?

OUI..................1

NON..................2

41

Etes-vous abonné à cette cantine ?

OUI...............1

NON...............2

Source : INS, ENV 2002

Tableau 3 A1 : Questionnaire individuel sur les dépenses d'éducation

N

u

m

e

r

o

d

`

o

r

d

r

e

Au cours des douze derniers mois, combien avez-vous dépensé en....

63

Droit d'inscription

MONTANT

65

Scolarité

MONTANT

66

Livres scolaires

MONTANT

Source : INS, ENV 2002

Tableau 4 A1: Questionnaire individuel sur l'emploi

N

u

m

e

r

o

d

`

o

r

d

r

e

Emploi (personne de 5 ans et plus)

5

Avez-vous travaillé pour au moins une heure au cours des 7 derniers jours ?

OUI.................................................................................1

NON.................................................................................2

Source: INS, ENV 2002

ANNEXE II: TESTS ET ESTIMATION

Tableau 1 A2: Liste des variables explicatives

VARIABLES EPLICATIVS

REFERENCES

MODALITE DE REFERENCE

CARACTERISTIQUES DES ENFANTS

Nombre d'année d'éducation des enfants

NEDUC_E

 

Alphabétisation des enfants

ALPHA_E

ANALPHA_E

CARACTERISTIQUES DES PARENTS

Nombre d'année d'éducation de la mère

NEDUC_M

 

Alphabétisation de la mère

ALPHA_M

ANALPHA_M

Nombre d'année d'éducation du père

NEDUC_P

 

Alphabétisation du père

ALPHA_P

ANALPHA_P

DEPENSES D'EDUCATION

Droit d'inscription

DINS

 

Scolarité

SCOL

 

Livres scolaires

LSCOL

 

CARACTERISTIQUES SOCIALES

Présence d'une cantine

PCE_C

NPCE_C

Abonnement à la cantine

ABON_C

NABON_C

Source : Tableau construit par l'auteur à partir des variables explicatives du modèle

TESTS

Tableau 2 A2: Test de chi2

. tab WORK SCHOOL,chi2

| SCHOOL

WORK | 0 1 | Total

-----------+----------------------+---------------------------------

0 | 3028 6137 | 9165

1 | 1852 486 | 2338

-----------+----------------------+---------------------------------

Total | 4880 6623 | 11503

Pr = 0.000

Source : Résultat du test obtenu à l'aide de stata 8

Tableau 3 A2 : Test de corrélation

pwcorr WORK SCHOOL,obs

| WORK SCHOOL

-------------+------------------------------------------------------

WORK | 1.0000

| 11503

|

SCHOOL | -0.3762 1.0000

| 11503 11503

Source: Résultat du test obtenu à l'aide de stata 8

ESTIMATION

biprobit (WORK=NEDUC_E ALPHA_E NEDUC_M ALPHA_M NEDUC_P ALPHA_P DINS SCOL LSCOL)(SCHOOL=NEDUC_E ALPHA_E NEDUC_M ALPHA_M NEDUC_P ALPHA_P DINS SCOL LSCOL PCE_E ABON_C)

Tableau 4 A2: Estimation des coefficients de régression du modèle probit bivarié

Bivariate probit regression Number of obs = 11503

Log likelihood = -10316.907 Prob > chi2 = 0.0000

-------------------------------------------------------------------- . coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

-------------+------------------------------------------------------

WORK |

NEDUC_E| -3.338845 .0068195 5.67 0.000 -3.3553304 -3.3120606

ALPHA_E| -.1269357 .0388713 0.66 0.012 -.1306007 -.1117721

NEDUC_M| -.3301291 .0037417 -8.07 0.000 -.3305127 -.3028454

ALPHA_M| -.2755205 .0419181 -6.58 0.000 -.2880085 -.2606925

NEDUC_P| -.3199246 .0036214 5.51 0.000 -.3328575 -.3070517

ALPHA_P| -.1518209 .0344737 -6.02 0.000 -.153657 -.1508531

DINS| .0000118 3.36e-06 3.52 0.000 8.24e-06 .0000184

SCOL| 8.30e-07 1.03e-06 1.06 0.427 -9.27e-07 3.13e-06

LSCOL| 0.08e-06 2.26e-06 -2.85 0.004 .09.e-06 1.02e-06

_cons| -.8049447 .0532216 -5.15 0.000 -.9106572 -.7020322

-------------+------------------------------------------------------ SCHOOL |

NEDUC_E|2.2087879 .0067698 -30.84 0.000 2.1920164 2.2254794

ALPHA_E| .2277047 .0381878 -5.91 0.000 .2126514 .2450958

NEDUC_M|3.421632 .0036099 5.97 0.000 3.404489 3.488638

ALPHA_M| .4619329 .0384324 12.05 0.000 .4477069 .4983589

NEDUC_P|1.8915001 .0035794 -0.44 0.004 1.856067 1.915424

ALPHA_P| .6872208 .0324213 21.20 0.000 .6638363 .7009254

PCE_E| .3037705 .0464437 -6.69 0.000 .2917986 .3397422

ABON_C|1.620144 .0757924 21.66 0.000 1.612893 1.649993

D INS|-.0000229 2.79e-06 -8.22 0.000 -.0000234 -.0000225

SCOL|-8.99e-06 7.56e-07 -12.65 0.000 -9.15e-06 -8.08e-06

LSCOL|-.0000418 3.14e-06 13.32 0.000 -.0000476 -.0000359

_cons|.5175204 .0695906 7.50 0.000 .4955252 .6583155

Source: Résultats obtenus à l'aide de stata 8

* 1 Selon la convention 182 du BIT relative aux pires formes du travail des enfants, l'enfant est défini comme étant tout individu de moins de 18 ans. Néanmoins, compte tenu de la référence à un âge minimal par rapport au travail ou à la scolarisation, la population des enfants est celle de la classe d'âge 5-17 ans. Dans le cadre de notre étude, les enfants concernés sont ceux âgés de 6-14 ans.

* 2 La convention 182 en son article 3 définis les pires formes de travail des enfants. Il s'agit de toutes les formes d'exclavage ou pratiques analogues telles que la vente et la traite des enfants, la servitude pour dette et le servage, le recrutement ou l'offre d'un enfant à des fins de prostitution, de production de matériels pornographiques ou de spectacles pornographiques,etc....

* 3 Finance et Développement, [Juin 2005], p.26

* 4 L'échantillon concerne les enfants âgés de 6-14 ans dont les deux parents sont en vie et dont les informations concernant leur niveau d'instruction et d'alphabétisation sont renseignées.

* 5 Tableau de Bord Social, [1999-2001], p.57

* 6 DRSP, [Mai 2003], p. 8

* 7Cf. La traite des enfants aux fins d'exploitation de leur travail dans le secteur informel à Abidjan, [2005], p.23

* 8 Cf. Déterminant du travail des enfants en Cote d'Ivoire, p.12

* 9 Tableau de Bord Social de la Côte d'Ivoire, [2004], p.72

* 10 C'est le rapport de l'effectif global des élèves d'un cycle scolaire donné à la population scolarisable.






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault