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Impact de l'élargissement de l'UE sur l'économie marocaine

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par Omar Nachef et Ghita Ouedghiri
HEM Rabat - Master ès science Finance d'entreprise 2006
  

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II - L'élargissement de l'union européenne : coup de pousse ou un coup de grâce pour l'économie marocaine ??

L'élargissement de l'union européenne par l'Est se fait sur un fond de conjoncture générale marquée par une mondialisation accélérée de pauvreté, d'exclusion, d'inquiétude, et surtout d'incertitude. En fait, l'ouverture est à la fois porteuse d'opportunités et de menaces. Avec l'ouverture, la compétitivité sera certes, de plus en plus vives, mais le Maroc bénéficiera de l'effet de taille de l'union européenne et de son marché : 450 millions de consommateurs. Bien évidemment, ne bénéficieront de cet élargissement que les entreprises qui acceptent de se restructurer et qui intègrent l'ouverture comme un paramètre essentiel dans leurs choix stratégiques.

Les économistes marocains sont controversés en ce qui concerne l`élargissement de l'union européenne par l'Est ; les plus optimistes disent que l'élargissement de 1986 et l'adhésion de l'Espagne et le Portugal, menaçait beaucoup plus sérieusement l'économie marocaine qu'aujourd'hui, et que les dirigeants marocains ont su gérer la situation et sauvegarder la pérennité d'une économie en développement. Pour ces économistes, les PECO sont un nouveau marché « à ne pas rater », et une occasion pour que le Maroc s'impose comme étant le partenaire n°2 de l'union européenne après l'Etat hébreu. D'autres pensent que la compétitivité des entreprises des pays de l'Est, et leur supériorité en matière de technologie, de capitaux, de main d'oeuvre directe, et de subventions étatiques, leurs permettront de ravager les marchés européens et de s'imposer comme un concurrent solide devant les produits marocains. Même leur avance en matière d'infrastructure, aura pour effet de captiver des Investissements Directs à l'Etranger (IDE) et de les attirer vers ces pays au détriment du Maroc. Autant dire, personne ne pourra prévoir le futur, mais on essaiera dans cette partie, d'avancer les différents points de vue, classer par secteurs.

1. L'agriculture :

En termes de superficie, de contribution au PIB, et notamment de part dans l'emploi total, l'agriculture occupe une place relativement plus importante dans les économies PECO que dans l'économie de l'Union européenne à 15. Ce n'est que dans la République Tchèque, en Slovaquie et en Slovénie que le poids relatif de l'agriculture est comparable à la moyenne communautaire. Dans un certain nombre de PECO, l'emploi agricole a augmenté en valeur absolue et en valeur relative, notamment dans les pays où l'agriculture a joué un rôle tampon face à une situation économique se détériorant de manière générale, comme la Roumanie et la Bulgarie. La part de main-d'oeuvre employée dans l`agriculture est particulièrement élevée dans ces deux pays, mais c'est également le cas en Pologne et en Lituanie. Le nombre global de plus de 10 millions de personnes employées dans l'agriculture pour les dix PECO est relativement élevé par rapport aux 7,5 millions de personnes enregistrées dans l'Union à 15, tandis que la productivité agricole, exprimée par la valeur ajoutée par travailleur (PIB per Capita) n'est que d'environ 11 % du niveau communautaire.

Ce n'est qu'en Slovénie que les niveaux de production dépassent ou atteignent de nouveau ceux de l'époque antérieure au passage à l'Europe des 25. C'est dans la plupart des autres pays, surtout en tchèque qu'un ensemble d'éléments tels que l'ouverture des marchés des prix et des échanges, la déréglementation et la dérégulation, la suppression des aides à la consommation et la perte des marchés traditionnels, ainsi que la privatisation d'une grande part des secteurs publics ont entraîné une pression accrue sur l'agriculture et pèsent lourd sur leurs économies. Les prix des intrants comme ceux de l'énergie et des engrais ont tendance à se rapprocher des niveaux du marché mondial tandis que les prix de la production agricole stagne ou à augmenter moins face à une chute de la demande. Les secteurs les plus gravement touchés sont ceux des animaux, secteurs où, dans de nombreux PECO, la décapitalisation se poursuit ou vient seulement de s'arrêter. Dans le secteur des végétaux, qui s'est initialement adapté par une réduction des intrants, la stabilisation des relations prix intrants-extrants a entraîné récemment une certaine amélioration dans l'utilisation des intrants et une augmentation des rendements.

Malgré la non libéralisation du secteur agricole de part et d'autre de la Méditerranée, et son exclusion des négociations, que cela soit au niveau bilatéral, ou au niveau de l'organisation mondial du commerce OMC, du fait qu'il présente un objet d'affrontement en champs clos triennal entre les Etats-Unis d'une part, l'Union européenne d'autre part, et les pays les puissants dans le domaine agricole, regroupés dans ce qu'on l'appelle le groupe de Cairns, l'enjeu sera très important pour l'agriculture marocaine qui emploie 40% des actifs contre 13% en moyenne chez les PECO et moins de 4% pour l'Europe des Quinze. La part de l'agriculture dans la valeur ajoutée globale du Maroc représente en moyenne sur les cinq années (1998-2002) près de 14%, soit autant que les PECO les moins avancés (Bulgarie et Roumanie). Pour les 10 nouveaux membres, cette part est proche de 4% en moyenne contre 2% pour l'Union Européenne à Quinze. La balance agricole du Maroc avec les PECO a été en moyenne équilibrée pendant la dernière décennie. Le Maroc importe principalement des céréales et des corps gras et exporte des produits méditerranéens frais (tomates, oranges...) et des conserves végétales.

Durant les années 90, les réglementations qualitatives et sanitaires des PECO sont restées beaucoup moins contraignantes que l'acquis communautaire dans ce domaine, surtout après la propagation de l'épidémie de la vache folle, de l'anthrax, ce qui a permis au Maroc de développer ses exportations de viandes rouges vers ces pays. L'exportation des agrumes a aussi profité de ce cadre profitable. L'intégration complète de ces derniers les a amené à s'aligner sur les normes européennes, menaçant ainsi les exportations agroalimentaires du Maroc qui leur sont destinées.

La réglementation sociale, moins contraignante des PECO (coût réduit et faible rigidité du marché du travail...), a donné jusqu'à présent à leurs secteurs agroalimentaires (produits maraîchers, particulièrement la tomate) la possibilité de satisfaire la demande intérieure. Avec l'alignement sur les normes sociales européennes (rattrapage des salaires...), la production intérieure des PECO deviendrait plus chère que les importations, ce qui favoriserait des pays comme le Maroc et la Turquie ayant des avantages comparatifs en la matière.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore