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L'analyse des déterminants de l'endettement extérieur public des pays en développement

( Télécharger le fichier original )
par Sidiki TRAORE
Université de ouagadougou - DEA 2005
  

Disponible en mode multipage

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Université de Ouagadougou Burkina Faso

********** Unité-Progrès-Justice

Unité de Formation et de Recherche

en Science Economique et de Gestion

**********

Programme de Troisième Cycle

Interuniversitaire (PTCI)

10ème Promotion

MEMOIRE DE FIN D'ETUDE

L'ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'ENDETTEMENT EXTERIEUR PUBLIC DES PAYS EN DEVELOPPEMENT:

LE CAS DU MALI

Spécialité : Macro économie appliquée Monnaie-Finance-Banque

Option : Finances Publiques

Présenté par : Sous la Direction du :

Sidiki TRAORE Professeur Souleymane SOULAMA

Maître de Conférences

Ouagadougou, juin 2005DÉDICACE

Je dédie ce modeste travail à :

ma maman et mon papa, comme témoignage de ma profonde affectation et ma reconnaissance pour tous les sacrifices consentis et les efforts apportés à mon éducation.

I

REMERCIEMENTS

Au terme de cette formation pour l'obtention du Diplôme d'Etude Approfondie en Economie, j'adresse mes remerciements :

- à mon Directeur de mémoire le Professeur Souleymane SOULAMA pour avoir accepté de diriger ce travail et surtout sa constante disponibilité malgré son emploi du temps très chargé ;

- à la Direction du Programme de Troisième Cycle Interuniversitaire (PTCI), pour leur

dévouement à la réussite du programme ;

- à tous les Enseignants de l'Université de Ouagadougou particulièrement, les enseignants de l'UFR/SEG et ceux du Campus Commun des Cours à Options, pour la qualité de l'enseignement dispensé et m'avoir transmis leur savoir ;

- au Directeur National du Budget, au Directeur Général de la Dette Publique, au Directeur National de la Statistique et de l'Information et tous leurs personnels, pour leur contribution au bon déroulement dans la collecte des données de l'étude dans leurs services respectifs

- à tous mes parents et amis particulièrement la famille Coulibaly, la famille Diakité, la famille Miningou etc...pour leur soutien constant durant mon séjour à Ouagadougou et à la réussite de ce travail.

Qu'ils trouvent tous ici, l'expression de ma très haute reconnaissance.

II

SIGLES ET ABREVIATIONS

APD

Aide Publique au Développement

BAD

Banque Africaine de Développement

BEI

Budget Européen d'Investissement

BID

Banque Islamique de Développement

BM

Banque Mondiale

CAD

Coordination d'Action de Développement

CAN

Coupe d'Afrique des Nations

DNSI

Direction Nationale de la Statistique et de l'Information

F CFA

Franc

FAD

Fonds Africain de Développement

FED

Fonds Européen de Développement

FIDA

Fonds International pour le Développement de l'Agriculture

FMI

Fonds Monétaire International

FTPL

Fiscal Theorie of Price Level

GDF

Global Development financial

HIPC

Highhly Indedtet Poor Contries

IDA

International Dispensary Association

IDH

Indice du Développement Humain

IFI

Institution Financière Internationale

IMF

International Monetary Fund

OCDE

Organisme de Coopération pour le Développement Economique

OPEP

Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole

PIB

Produit Intérieur Brut

PNB

Produit National Brut

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

PPA

Parité de Pouvoir d'Achat

PPTE

Pays Pauvres Très Endettés

UEMOA

Union Economique Monétaire Ouest Africaine

VAN

Valeur Actualisée Nette

III

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau 1 : Les étapes de l'endettement du Mali..............................................24

Tableau 2 : Evolution de la part des principales Institutions et principaux

pays dans les prêts multilatéraux et bilatéraux

(en % des types de prêts)........................................................26

Tableau 3 : Crédit d'Ajustement de la Banque Mondiale, 1980-98.........................32

Tableau 4 : Prêts d'Ajustement du FMI.........................................................32

Tableau 5 : Evolution comparative des indicateurs du poids de la

dette du Mali et de l'Afrique subsaharienne (%)...............................33

Tableau 6: Accords Multilatéraux d'Ajustement de la Dette avec

les Créanciers Publics, 1980-1998.............................................34

Tableau 7 : Allègement de dette obtenue (en milliards de francs CFA)...................34

Tableau 8 : Dette extérieure du Mali : allègement PPTE en millions de F CFA...........37

Tableau 9 : Test de Dickey-Fuller-Augmenté pour toutes les variables.....................46

Tableau 10 : Résultat du test de Durbin-Watson...............................................47

Tableau 11 : Le test de Dyckey-Fuller-Augmenté.............................................48

Tableau 12 : Résultat des estimations..........................................................51

IV

LISTE DES GRAPHIQUES

Pages

Graphique 1 : Evolution de la dette extérieure du Mali..................................25

Graphique 2 : Ventilation de l'encours de la dette selon les sources....................27

Graphique 3 : Dette bilatérale selon les principaux pays.................................28

Graphique 4 : Dette multilatérale selon les principales Institutions.....................29

Graphique 5 : Evolution des indicateurs du poids de la dette............................31

Graphique 6 : Evolution du ratio logarithmique de la dette sur le PIB..................45

V

TABLE DES MATIERES

Pages

Dédicace...........................................................................I

Remerciements..................................................................II

Sigles et abréviations...........................................................III

Liste des tableaux...............................................................IV

Liste des graphiques............................................................V

Introduction......................................................................1

Chapitre I. Les concepts et théories de l'endettement...........................9

I. Définition de quelques concepts...................................................9

1. Dette extérieure et surendettement..............................................................9

1.1. Endettement extérieur et dette odieuse.........................................................9

1.1.1. Dette extérieure..................................................................................9

1.1.2. La notion de dette odieuse.....................................................................11

1.2. La notion du surendettement...................................................................11

2. Les notions des étapes de la balance des paiement et de solvabilité/souténabilité....12 2.1. La notion des étapes de la balance des paiements...........................................12

2.2. Les notions de solvabilité/souténabilité.......................................................12

II. Les différentes interprétations de l'endettement public...................14

1. Les anciennes conceptions........................................................................14

1.1. La conception keynésienne .....................................................................14

1.2. La conception classique ........................................................................14

1.3. La conception de l'école des anticipations rationnelles

2. Les conceptions nouvelles........................................................................15

2.1. Les approches alternatives à la théorie keynésienne .......................................15

2.2. L'approche de la nouvelle théorie de la détermination

du niveau général des prix face à l'endettement public...................16

Chapitre II : Le cadre général de l'endettement public du Mali............17

I. L'impact de l'endettement sur certaines variables ..............................17

1. Les variables macroéconomiques internes ....................................................17

1.1. L'endettement et la croissance.................................................................17

1.2. L'endettement face au déficit public..........................................................18

2. Les variables liées à l'environnement extérieur.............................................19

2.1. L'endettement extérieur face aux chocs extérieurs.........................................19

2.2. L'endettement face à l'ouverture commerciale et la fuite des capitaux.................20

2.2.1. L'ouverture commerciale......................................................................20

2.2.2. La fuite des capitaux...........................................................................20

3. Regard sur quelques études empiriques des déterminants de l'endettement..........21

II. Le profil de l'endettement public du Mali..........................................23

1. Les étapes et la caractéristique de la dette extérieure du Mali............................23

1.1. Les étapes de l'endettement du Mali.........................................................24

1.1.1. Les deux premières périodes..................................................................24

1.1.2. Les deux dernières périodes...................................................................24

1.2. La caractéristique de la dette extérieure du Mali.........................................25

1.2.1. La composition de l'endettement public extérieur du pays...............................25

1.2.2. La structure de la dette extérieure du Mali....................................................26

2. L'évolution et les mesures d'allègement de la dette extérieure...........................29

2.1. Les différentes évolutions.................... ..................................................29

2.1.1. L'évolution du niveau d'endettement global et les arriérés de la dette

extérieure du Mali...............................................................................29

2.1.2. L'évolution de quelques indicateurs du poids de la dette extérieure du Mali.........30

2.2. Les mesures d'allégement de la dette extérieure publique du Mali..................33

2.2.1. Les initiatives traditionnelles en la matière.................................................33

2.2.2. L'initiative nouvelle en faveur des Pays Pauvres Très Endettés..........................35

Chapitre III : Application économétrique sur les variables

hypothétiques de la dette extérieure du Mali..............................38

I. Modélisation et estimation du modèle.................................................38

1. Spécification du modèle et méthodologie d'analyse.........................................38

1.1. Spécification du modèle.........................................................................38

1.1.1. Modèle théorique................................................................................38

1.1.2 Modèle empirique................................................................................39

1.2. Méthodologie d'analyse.........................................................................41

1.2.1. Collecte des données...........................................................................41

1.2.2. Méthode d'analyse..............................................................................42

2. Estimation du modèle.............................................................................44

2.1. Analyse graphique de l'évolution du ratio logarithmique de l'encours

de la dette en pourcentage du PIB.............................................................45

2.2. Etude de stationnarité...........................................................................45

3.Validation du modèle..............................................................................46

3.1. Validation économique et statistique..........................................................46

3.2. Validation économétrique.......................................................................47

II. Analyse et interprétation des résultats........................................................52

1. Interprétation des résultats......................................................................52

1.1. La relation de long terme........................................................................52

1.2. la relation de court terme........................................................................54

2. Recommandations.................................................................................55

CONCLUSION...............................................................................57

INTRODUCTION 

Au cours des deux dernières décennies, le contexte économique de l'ensemble des pays en développement, a été marqué par un endettement excessif. Dès l'acquisition de leur l'indépendance, les nouvelles autorités africaines, chargées de mener la bataille du développement économique et social, se sont vite rendues compte que les infrastructures d'équipement et de production léguées par le colonisateur étaient insuffisantes pour amorcer un quelconque décollage économique. Entre le besoin d'investissement dégagé et nécessaire, compte tenu des objectifs de croissance accélérée, et les ressources internes disponibles, le fossé est immense. La seule issue de secours est le recours à l'endettement extérieur pour combler le déficit de capitaux propres nécessaires au financement du développement économique. L'endettement extérieur est considéré comme la dette contractée chaque année par un gouvernement ou un Etat auprès des pays partenaires et Institutions Financières Internationales, pour financer son effort de développement.

C'est dans ce sillage que des modèles de développement ont été expérimentés dans le but de rattraper les pays occidentaux. L'objectif final était d'aboutir à une croissance économique accélérée pour combler le déficit de développement qui les maintient dans un état de pauvreté inquiétant. La croissance économique qui aurait été amorcée aurait créé les ressources nécessaires au remboursement des prêts contractés.

Ainsi, à partir des années 1970, des sommes importantes ont été empruntées par les pays en développement pour satisfaire un désir d'investissement intensif destiné à réaliser des taux de croissance forte du produit intérieur brut. Au lieu de créer la croissance attendue, le mécanisme a conduit à un cercle d'endettement public extérieur.

Si on avait considéré en son temps que le manque de capital était une des causes principales du retard du Tiers Monde et que le recours au crédit et aux investissements extérieurs était considéré comme un élément normal de politique économique dans ces pays. De l'avis de certains auteurs «  il aurait été impensable que ces pays, jusqu'à la fin des années 1960 deviennent des emprunteurs privilégiés du marché international des capitaux et que les sommes empruntées atteignent les montants en cause aujourd'hui ». (J-C Sanchez ARNAU, 1982)1(*).

Les effets négatifs du niveau élevé de l'endettement sur le suivi des politiques macro-économique nécessaire à la croissance et au développement ont été admis, en partie, à travers le financement préconisé par le plan Baker [1985], mais surtout, depuis les accords de Toronto [1988] et le plan Brady [1989], dans le cadre de négociations fondées sur des menus d'options combinant réduction et refinancement de la dette. Ce dernier point a été pris en compte par l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE ou HIPC), adoptée par le FMI et la Banque Mondiale en octobre 1996, et renforcée à Cologne en 1999. Cette initiative tente d'apporter une solution définitive au problème de la dette.

Face à ce problème récurrent de l'endettement sans précédent des pays en développement, le Mali n'a pas échappé au fléau. Au début des années 1980, le pays a été confronté à une crise économique et financière persistante avec un point de mire le problème de la dette. Le tarissement des sources traditionnelles à modifier le cadre de sa politique économique, et à réviser les modalités de son financement public.

Au plan macro-économique, de 1970 à 1999, le PIB réel du Mali est passé de 360 milliards de francs CFA à 921 milliards de francs CFA, soit un taux annuel moyen de croissance de 3,3 %, toutefois irrégulière sur la période, 4 % pour la première décennie 1970-80 contre

2 % seulement pour la décennie 1980-90, et ensuite 3,7 % par an depuis 1990 (DNSI, Comptes économiques du Mali, avril 1999).

Les contre-performances du début des années 80 ont donné lieu à l'application des politiques d'ajustement structurel, qui ont eu pour effet une croissance régulière de 1982 à présent, excepté les années 1992-1993 où l'on observe une diminution du PIB, de 4 % ; d'où l'intérêt pour le Mali de l'ajustement monétaire d'abord en 1984 traduisant par son retour à l'intérieur de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) , puis la dévaluation du franc CFA en janvier 1994.

Le faible niveau du taux de croissance, surtout du PIB, s'est aussi accompagné de la faiblesse de l'épargne locale et donc de l'investissement local, et ceci bien que l'environnement macroéconomique soit de plus en plus assaini. L'évolution des finances publiques était caractérisée par une relative stabilité du déficit budgétaire, le solde budgétaire global hors dons se situait en 1999 à 8,7 % du PIB. Cette évolution résulterait des effets conjugués d'une progression des recettes budgétaires de 6,8 % et de celle des dépenses publiques de 9,5 %. Quant au solde global, il se détériorerait en passant de -3,7 % du PIB en 1999 à -4,5 % en 2000, en liaison avec la baisse des dons. Le taux d'épargne est passé de 7,7 % en 1980 à 25,3 % en 1996, avec le plus fort taux de 27 % en 1994 et un creux de 5 % en 1985 lorsque le cours du coton (principale matière première d'exportation) avait considérablement chuté. L'investissement direct étranger ne semble pas pallier l'insuffisance de l'effort interne pour l'accroissement des capacités intérieures de production et la modernisation du système productif.

De 1970 à 1997, le solde de la balance des paiements s'est dégradé en moyenne de 18 % par an. Depuis l'entrée en application des programmes d'ajustement en 1982, la détérioration est revenue à 3 %, soit une amélioration de 1,8 point par an.   Le profil d'ensemble des échanges extérieurs a été marqué par un déficit de 36,9 milliards en 1998, contre 7,1 milliards un an plus tôt. La chute abrupte du prix du coton et de l'or dans la période de 1995 à 1998, a entraîné une baisse des recettes d'exportation bien que la facture des importations augmentait compte tenu de leur caractère relativement incompressible et de la dévaluation de la monnaie sous régionale. Les exportations dominantes sont le coton, l'or et le bétail, trois produits qui, à eux seuls, représentent 73 % de la valeur totale tandis que les importations portent essentiellement sur les équipements, les hydrocarbures et les denrées alimentaires (Chambas et al , 2000).   La balance commerciale a enregistré une détérioration de 12,9 milliards, en passant d'un excédent de 5,6 milliards en 1997, à un déficit de 7,3 milliards en 1998. Cette évolution résulte d'une hausse des exportations de 0,1 %, conjuguée à une hausse des importations de 2,3 %.

Au plan social, on note une démographie galopante, la population croit en moyenne 1,8% l'an entre 1980 et 1990 (comptes économiques du Mali, DNSI, 2001). En outre il apparaît une pauvreté grandissante touchant 72 % de la population, c'est à dire de personnes vivant avec moins de 1 $ US par jour. Le Rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD 1999) établit, pour le Mali, l'indicateur de développement humain (IDH) à 0,375 (obtenu sur la base d'une espérance de vie de 53 ans, d'un PIB réel par habitant de 740 PPA équivalent à 271 $ US, d'un taux d'alphabétisation des adultes de

35,5 % et d'un taux brut de scolarisation de 25 %). Ce niveau d'IDH classe le Mali au 166ème rang sur 174 pays. La population du Mali augmente selon un taux de 2,3 % l'an en raison d'un accroissement naturel très important : l'indice synthétique de fécondité est de 6,7 enfants par femme et le taux d'accroissement naturel est de 3,4 %. La différence entre le taux d'accroissement naturel et le taux d'accroissement de la population est due à une forte émigration. Le taux d'urbanisation, qui est estimé seulement à 28 % en raison de l'exode rural, augmente rapidement : le taux de croissance de la population urbaine est de 6 % l'an. Le revenu Malien par habitant est évalué à 250 dollars EU en 1997 ce qui est inférieur au revenu moyen de 321 $ relevé pour l'ensemble des pays africains2(*). Il fait partie du groupe des pays à revenu faible et de celui des pays les moins avancés.

Le stock total de la dette du Mali a commencé à être relativement important à la fin des années 70 ; les 100 milliards de FCFA sont dépassé en 1990 et l'accumulation va se poursuivre à partir de là pour dépasser 1000 milliards de FCFA en 1994. La dette commerciale (ou dette privée) représentant rarement plus de 5 % de l'encours total. Ainsi, la dette extérieure du Mali se décompose en dette multilatérale et dette bilatérale. La part de la dette multilatérale a régulièrement progressé et prédomine à partir de 1995, alors que celle de la dette bilatérale régressait de façon régulière à partir de la même période.

Au 31 décembre 1999, l'encours se répartissait uniquement en dette publique multilatérale (72 %) et en dette publique bilatérale (28 %). A cette date, les principaux créanciers multilatéraux étaient l'IDA (37 %), la Banque africaine de développement (12 %) et le FMI (11 %); les principaux créanciers bilatéraux membres du Club de Paris comprenaient la France (9 %), le Japon (4 %) et les autres bilatéraux dont la Chine (5 %), l'ex-URSS (4,6 %) et les Fonds Arabes (4,2 %) (World Bank, World debt tables, External debt of developing countries, volume II, Country tables, 1987-90, 2000).

A fin décembre 2004, l'encours de la dette publique extérieure, estimé à 725 milliards de FCFA, a représenté 64,47 % du PIB contre 43,42% en 1980. L'intérêt qui était de 1,58 milliards en 1980 est aujourd'hui de 18,5 milliards FCFA. Le service de la dette extérieure du Mali s'est aussi accru , passant de 9,8 en 1970 à 73 milliards FCFA en 1980 à 111,1 milliards FCFA. De cette dette extérieure, la dépense publique destinée au secteur de l'éducation est passée de 3, 2 % du PIB de 1985-1987 à 2,2% du PIB de 1995-1997. Quant au secteur de la santé, il a connu une amélioration par rapport à celui de l'éducation, passant de 1,2% du PIB en 1990 à 2,1% du PIB en 1998. Aussi, de 1994-1997 37,2% du total de la dette a été destiné aux infrastructures et services sociaux contre 18,3% aux infrastructures et services économiques (OCDE, CAD, système de notification des créances).

Bien qu'il y a eu l'assistance technique et financière des partenaires aux développements, la dépendance vis à vis du financement extérieur est restée constante. Plus spécifiquement, la nécessité de réduire le fardeau de sa dette l'a conduit à quatre passages devant le Club de Paris 1988, 1989, 1992 et 1996 (Banque Mondiale , GDF, 1999), puis des négociations avec la Russie en vue du traitement de la dette envers l'ex-URSS aux conditions du Club de Paris, des moratoires avec la Chine sur des prêts assortis d'intérêt nul, solliciter et obtenir des allégements de dette envers des créanciers bilatéraux comme l'Egypte, la Libye, le Maroc, le Qatar et la Yougoslavie, demander son éligibilité au bénéfice des facilités prévues dans l'initiative PPTE . Chose effective aujourd'hui, car, le Mali est perçu comme un pays très endetté ce qui lui value le bénéfice d'un allégement de sa dette extérieure ces dernières années.

Nous estimons que cette dette pourrait avoir un lien sur l'évolution récente des relations extérieures, aux plans commercial, économique et financier. Ce qui nous conduit à étudier le lien qui existe entre des variables hypothétiques de l'endettement et le niveau de la dette extérieure du Mali.

Pourquoi est il important de mieux comprendre quels sont les facteurs qui agissent sur le niveau d'endettement du Mali ?

Dans les pays en développement, les principales contraintes de la politique budgétaire et de la gestion macro-économique sont une base d'imposition inadéquate, une capacité limitée à collecter les impôts, le recours au financement monétaire (dans certain cas) et la dépendance à l'égard du financement extérieur, (St ETIENNE, 1990)3(*) traduisant des niveaux élevés de la dette publique.

Cependant, le degré élevé de la dépendance à l'endroit du financement extérieur, créateur d'endettement pour financer les déficits budgétaires dans certains pays, qui souvent entraîne une instabilité macro-économique. De tel sorte que, les différents Sommets des Chefs d'Etat des pays les plus industrialisés au monde et les consultations des bailleurs de fonds en ont fait une préoccupation majeure. La problématique de la dette revient à l'ordre du jour de la plupart des rendez-vous internationaux. Car, il s'agit d'un élément central des enjeux économiques du monde actuel. Depuis quelques années, le problème de l'endettement fait l'objet d'un grand nombre de travaux et suscite diverses interprétations. Dans la littérature, l'endettement est lié à un déséquilibre. Suivant les cas, il s'agit soit du déséquilibre épargne-investissement, du déficit budgétaire et du déficit de la balance courante. L'approche du "double déficit" est attribuée Chenery [1966]4(*) qui peut être transposée en approche du "triple déficit" (Bacha, [1990], Taylor [1994])5(*), en ajoutant le déficit budgétaire. Ces études ont ouvert la voie à des recherches fécondent dont la majorité a testé les hypothèses générales

La plupart des études sur la détermination des facteurs susceptibles d'encourager ou de réduire le niveau total de la dette extérieure publique, s'accordent à reconnaître comme des variables hypothétiques influençant l'endettement, les variables suivantes. Il s'agit, du déficit budgétaire (Reisen et VanTrotsenburg [1988]6(*), Blancheton (2004) et Arcand (2000)), l'ouverture commerciale (Raffinot (2001)), la balance courante, le taux de change, ( N'diaye (1993), Sachs (1988), Krugman (1988), Boreinsztein (1990) et Cohen (1996)), l'importation, l'exportation, le taux d'intérêt, la variation des termes de l'échange, le taux de croissance, le service de la dette (Artus et Morin (1991), Loubelo (2002), Ndo Dong (1991), Yapo (2001), Eichengreen et Portes (1986) , Ojo (1989) , Ajayi (1991), Cohen (1996), Rougier (1994) ). Parmi toutes ces études, celles qui traitent les déterminants de l'endettement il n'est pas fait cas de la fuite des capitaux et de l'impact du surendettement sur le niveau de l'encours de la dette. Certains auteurs ont fait beaucoup d'effort pour le premier à une analyse statistique, exemple surtout dans le cas de la fuite des capitaux en Afrique notamment Boyce et Ndikumana (2000). Pour le second, il apparaît pour montrer l'impact du fardeau virtuel de la dette (debt overhang) sur l'investissement (Gürbüz et Raffinot, 2001) et sur le taux de change (Sene, 2004). Ce surendettement peut expliquer les difficultés de nombreux pays à sortir du sous développement en raison de son effet dissuasif sur les efforts des débiteurs à améliorer leurs performances économiques (Corden [1988], Krugman [1989], Sachs [1989], en particulier)7(*). Aujourd'hui, les économistes ont progressivement reconnu le surendettement et la fuite des capitaux comme un obstacle majeur à la croissance et au développement des pays débiteurs et ou de ses conséquences en termes de contraintes de liquidité et de rationnement du crédit sur les marchés internationaux (Borensztein,1990 , Callier,1989, Claessens ,1990, Hofman et Reisen ,1990, Froot 1989 )8(*) et (Hermes et Linsink, 1992)9(*).

Face au problème de fuite des capitaux, le surendettement et à celui du caractère spécifique de l'endettement du Mali, ce pays n'a autre source de financement de son développement que l'endettement international. Ainsi, malgré son niveau d'endettement, le pays continuera donc à s'endetter. A terme le pays va persister à moins qu'il se réalise des allègements successifs dans le temps comme aujourd'hui avec le programme PPTE. Cette succession d'allègements étant peu envisageable, il faut identifier des mécanismes par lesquels les pays en développement pourront continuer à s'endetter tout en maintenant leur capacité de remboursement. Donc, traiter les déterminants de l'endettement, savoir que tel ou tel facteur permet de favoriser la dépendance à jamais vis à vis du financement extérieur ou de décourager cet état de fait, voir assurer le payement des engagements de la dette extérieure. Ceux-ci nous conduit en effet, à poser le problème d'identification des facteurs explicatifs du niveau de la dette extérieure des pays en développement. Autrement, c'est se demander quelles sont les variables hypothétiques explicatives de l'évolution de la dette publique extérieure de ces pays. La question devient alors «  comment le Mali pourra faire face aux remboursements de ses dettes ou recourir à l'endettement massif dans l'avenir? 

Nous voudrions dans le cadre de cette étude, étudier la relation entre le niveau de la dette et les variables susceptibles de le déterminer dans le cas du Mali. Notre réflexion s'inspire des études déjà réalisées sur le thème ou parallèlement au sujet, intégrant la spécificité du pays, tout en vérifiant si les déterminants de l'endettement reconnus dans les études faites sont significatifs pour le cas du Mali.

L'approche que nous adopterons dans le cadre de cette étude n'est pas différente au vue des études similaires. En effet, Nous ajouterons deux variables intéressantes : la fuite des capitaux et l'effet du surendettement dans le modèle d'endettement du Mali.

Aujourd'hui, il est nécessaire de fournir les bases de gestion plus adaptées de l'endettement, surtout au moment où la communauté internationale et les gouvernements s'accordent à reconnaître que le fardeau de la dette constitue une véritable entrave au développement économique et social des pays.

L'objectif de cette étude est d'étudier les déterminants de l'endettement public extérieur du Mali, autrement, il s'agit plus spécifiquement :

- d'analyser l'évolution de l'endettement extérieur du Mali;

- d'identifier les facteurs explicatifs qui permettent de réduire ou d'encourager l'endettement extérieur public du Mali;

Ceux-ci soulèvent un certain nombre de questions :

Comment évoluent la dette extérieure du Mali et ses principaux ratios ?

Quelle est l'influence des variables hypothétiques liées à l'environnement interne et externe sur le niveau de l'endettement du Mali ?

Ce faisant, la réponse à ces questions ci dessus évoquées, nous conduit à formuler certaines hypothèses.

Hypothèses

H1 : la fuite des capitaux, l'effet du surendettement, le ratio des importations/PIB, le service de la dette/PIB, l'ouverture commerciale, le taux de change $/FCFA et la détérioration des termes de l'échange sont les moteurs aggravant le niveau de l'endettement du Mali.

H2 : Le taux de croissance du PIB et l'amélioration de la Balance fiscal/PIB permettent de réduire l'endettement extérieur public de Mali.

Enfin, dans les développements qui suivent, ce mémoire sera organisé autour de trois (3) chapitres. Le premier Chapitre s'intitule les concepts et théorie de l'endettement ; définition de quelques concepts (premier titre) et les différentes interprétations de l'endettement (deuxième titre). Le second chapitre concernera le cadre général de l'endettement du Mali. Le premier titre est l'impacte de l'endettement sur les certaines variables, puis le profil de

l'endettement du Mali (deuxième titre). En dernier Chapitre, nous verrons l'application économétrique sur les variables hypothétiques de la dette extérieure du Mali. Dans un premier temps, nous verrons la modélisation et l'estimation du modèle, puis l'analyse et l'interprétation des résultats.

CHAPITRE I.

QUELQUES CONCEPTS ET INTERPRETATIONS DE L'ENDETTEMEMT PUBLIC EXTERIEUR DANS

LA THEORIE ECONOMIQUE

Le présent chapitre est consacré aux concepts et théories de l'endettement. Le premier titre définit les concours de l'endettement et le second titre présente les explications de l'endettement.

I. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ENDETTEMENT

Nous verrons sous ce titre la dette extérieure et le surendettement puis les notions des étapes de la balance de paiement et de solvabilité/souténabilité.

1. Dette extérieure et surendettement

1.1. Endettement extérieur  et dette odieuse

1.1.1. Dette extérieure

L'endettement extérieur d'un pays est une transaction économique naturelle, qui permet aux agents économiques nationaux et étrangers de procéder à des arbitrages inter temporels mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une économie fermée. Pour être naturel et favorable à l'efficacité du système économique, les flux de capitaux peuvent néanmoins déboucher sur des situations de crise d'endettement, et on considère souvent que la dette extérieure crée autant de problèmes qu'elle n'en résout. C'est à dire, on entend par endettement l'ensemble des concours demandés par un Gouvernement auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, marchés financiers, etc) pour financer les actions de développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget national. C'est le montant total des dettes contractées, chaque année l'endettement augmente à cause de nouvelles dettes et diminue parce que les dettes antérieures sont remboursées. A ne pas confondre endettement et déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est à l'origine de la variation annuelle de l'endettement. Aussi, la dette extérieure est le plus souvent remboursée en devises étrangères.

Nous retenons de ces définitions, que la première est beaucoup trop théorique, mais par contre l'autre définition est plutôt technique.

- Dette publique : contractée par des emprunteurs publics (un état) auprès de particuliers,

des banques, des entreprises, des états.

- Dette privée : emprunts contractés par des emprunteurs privés (banques commerciales,

grandes entreprises) quel que soit le prêteur. Certaines dettes privées sont devenues des dettes publiques car les états du Tiers Monde ont donné leur aval.

- Dette bilatérale : contractée par un état auprès d'un autre état et négociée au sein du Club

de Paris (le cartel des états créanciers).

- Dette multilatérale : contractée auprès des institutions financières internationales (FMI,

BM). Plus le pays est pauvre, plus la part de la dette multilatérale est importante.

- Taux d'intérêt nominal / taux d'intérêt réel : Le taux d'intérêt nominal est égale au taux d'intérêt réel majoré par le taux d'inflation.

- Le service de la dette : amortissement du principal emprunté + remboursement de l'intérêt.

- Le rééchelonnement : consiste à repousser dans le futur les échéances d'un prêt.

- Le Club de Paris : groupement des principaux états créanciers. Présidence et secrétariat

sont assurés par le trésor français.

- Le Club de Londres : enceinte de la négociation entre gouvernements débiteurs et banques créancières.

- Les Institutions financières internationales: Nous en retenons les deux fameuses institutions Financières.

- La Banque Mondiale (BM) : créée en 1944 à Bretton Woods. C'est une banque transnationale chargée de prêter à long terme pour financer des actions de développement dans le Tiers Monde ou les ex-pays socialistes. Son capital est apporté par les états membres et elle emprunte sur les marchés financiers. Montée en puissance de cette banque à la fin des années 60 sous la direction de Mac Namara.

- Le Fonds Monétaire International (FMI) : créé à Bretton Woods en 1944 pour assurer la stabilité monétaire internationale par des taux de change fixes et aider ponctuellement des pays connaissant des difficultés de balance de paiements. Son capital est constitué par l'apport en devises fortes et en monnaie locale des pays membres (182 en 1998). En fonction de cet apport, chaque membre a des Droits de Tirage Spéciaux : des actifs monétaires échangeables contre des devises d'un pays tiers. Huit pays en détiennent 50% (les USA 18%, la France 5%, le Royaume Uni 5%).

En 1971 (fin des accords de Bretton Woods et de la parité or / dollar), le FMI voit disparaître

sa fonction de surveillance du système de Bretton Woods, les grands pays ont laissé flotter leur monnaie, c'est le début de la spéculation financière. En 1973 (choc pétrolier), les PVD

importateurs de pétrole sont touchés, le FMI devient une «coopérative» de banques centrales.

Quand les caisses d'un état sont vides, il peut emprunter au FMI, mais celui-ci dicte ses règles et restructure l'économie de cet état. Le mode de décision du FMI est celui d'une répartition des droits de vote en fonction de la cotisation des états membres. Avec 18% les USA disposent d'une minorité de blocage.

1.1.2. La notion de dette odieuse

Selon Alexander Sack, théoricien de cette doctrine, « Si un pouvoir despotique contracte une dette non pas selon les besoins et les intérêts de l'Etat, mais pour fortifier son régime despotique, pour réprimer la population qui le combat, cette dette est odieuse pour la population de l'Etat entier. Cette dette n'est pas obligatoire pour la nation : c'est une dette de régime, dette personnelle du pouvoir qui l'a contractée; par conséquent, elle tombe avec la chute de ce pouvoir » (Sack, 1927)10(*).

Ainsi, les dettes contractées à l'encontre des intérêts de la population du pays endetté sont «odieuses» et, en cas de changement de régime, les nouvelles autorités ne sont pas tenues de les rembourser. La doctrine de la dette odieuse trouve son origine au 19ème siècle. Une de ses applications remonte à l'année 1898, lorsque les Etats-Unis prirent le contrôle de Cuba après la guerre contre l'Espagne et que celle-ci leur demanda d'assumer la dette cubaine à l'égard de la couronne espagnole, conformément au droit international. La Commission de négociation des Etats-Unis refusa cette dette, la qualifiant de «poids imposé au peuple cubain sans son accord». Selon ses arguments, «la dette fut créée par le gouvernement de l'Espagne pour ses propres intérêts et par ses propres agents. Cuba n'a pas eu voix au chapitre». La Commission ajouta que «les créanciers ont accepté le risque de leurs investissements». Le litige fut éteint par la conclusion d'un traité international entre les Etats-Unis et l'Espagne signé à Paris en 1898. La dette fut entièrement annulée11(*).

1.2. La notion du surendettement

Selon J.Sachs (1989)12(*) , le surendettement est analogue à la situation d'une entreprise insolvable non protégée par les lois de la faillite. Dans ce cas, les créanciers prennent des actions antagoniques pour se servir les premiers sur la valeur restante des actifs, préjudiciables à la survie de l'entreprise. Sachs démontre, à partir d'un modèle interpemporel à deux périodes, dans lequel le service de la dette agit comme une taxe désincitative à la production. Pour lui, il existe un seuil optimal d'endettement pour lequel tout supplément marginal d'endettement conduit à une réduction importante de l'investissement et le débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser la dette. D'où la notion de debt overhang (le fardeau virtuel de la dette).

2. Les notions des étapes de la balance des paiements et de

solvabilité souténabilité

2.1. La notion des étapes de la balance des paiements 

La littérature sur les étapes de la balance des paiements analyse le profil de l'emprunt et du prêt extérieurs par lequel une économie, au départ faiblement pourvue en capital, passe au cours du processus de développement. Cette littérature a lié le comportement des comptes extérieurs au cours du temps aux sentiers de croissance dans lesquels l'investissement est d'abord supérieur à l'épargne, l'épargne dépasse ensuite l'investissement. De façon spécifique, la littérature distingue cinq phases :


· une étape de jeune débiteur-emprunteur au cours de laquelle la balance commerciale et le compte courant sont en déficit et le pays est un débiteur net ;


· une étape débiteur-emprunteur adulte au cours de laquelle la balance commerciale devient excédentaire mais le compte courant demeure encore déficitaire en raison des obligations du service de la dette ;


· une étape de débiteur-rembourseur au cours de laquelle le pays est encore un débiteur net mais le compte courant est excédentaire ;


· une étape de jeune créditeur-prêteur dans laquelle le compte courant et la balance commerciale sont excédentaires et le pays devient un créditeur net ;


· une étape de créditeur-prêteur adulte dans laquelle la balance commerciale devient déficitaire mais le compte courant est toujours excédentaire en raison des revenus des intérêts provenant de l'extérieur.

2.2. Les notions de solvabilité /souténabilité

Il y a maintenant deux façons d'aborder la notion de soutenabilité de la dette : la première traditionnelle, considère qu'un pays peut rembourser lorsqu'il dispose de ressources suffisantes pour le faire.

La seconde approche, plus récente, considère que des pays qui ont la capacité de rembourser ne le feront que s'ils y trouvent leur intérêt.

- Approche traditionnelle:

Quoique la terminologie ne soit pas fixe dans la littérature théorique, il importe de distinguer deux notions, que nous nommerons ici solvabilité d'une part et soutenabilité d'autre part.

Au plan théorique, le critère de solvabilité est tel que la dette finisse par s'annuler. C'est un critère assez peu opérationnel.

En pratique, ce qui importe essentiellement, c'est que le pays puisse continuer à recevoir des financements extérieurs. La condition pour cela est qu'il paye régulièrement les intérêts sur l'encours de ses dettes. Cette condition diffère fondamentalement de la première, puisqu'elle est compatible avec le fait que l'encours de la dette progresse régulièrement. Pour traduire cette condition sur le plan quantitatif, on utilise la notion de soutenabilité. Le critère de soutenabilité n'est qu'un ratio déterminé (généralement le rapport D/Q, encours de la dette divisé par le PIB) tende vers une limite finie. Dans les modèles théoriques on considère en général que ce critère est suffisant : le fait que les ratios d'endettement ne connaissent pas de tendance explosive suffirait à assurer la possibilité de continuer à s'endetter.

En pratique, il est cependant difficile d'en rester là : le plafond atteint en cas de "soutenabilité" peut être très élevé, insupportable dans la mesure où il existe malgré tout un niveau minimal de consommation (ou de dépenses publiques) qu'il faut pouvoir continuer à assurer. Et l'analyse de ce niveau minimal est difficile à mener sur le seul plan économique, car il dépend de la capacité des gouvernements à faire accepter à leurs citoyens une réduction de leur niveau de vie. Il est possible d'obtenir une évaluation empirique des seuils en observant les valeurs des indicateurs atteintes par les pays qui n'ont pas pu ou pas voulu honorer la totalité du service de leur dette.

- Approche par le calcul d'optimisation des agents:

Au début des années quatre-vingt, un nouveau courant théorique a proposé une approche différente. Le remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une volonté de payer correspondant à la maximisation de son intérêt par le débiteur, en l'absence de toute possibilité de saisie de garanties par le créancier (Eaton et Gersovitz [1981], Eaton, Gersovitz et Stiglitz [1986], Cohen [1986], etc.)13(*). Il ne s'agit donc plus, comme dans les anciens modèles, d'établir si le débiteur disposera ou non à terme des ressources suffisantes pour payer, mais s'il a intérêt à le faire. Cette approche débouche notamment sur la thèse du surendettement (debt overhang ou fardeau virtuel de la dette) que nous avons vu plus haut : dans certains cas, les agents des économies très endettées n'auraient plus intérêt à investir, car une partie très importante de la productivité marginale de leur investissement serait prélevée par les créanciers.

Après ce bref rappel de ces notions, qu'en est -il des interprétations de l'endettement dans la théorie économique.

II. LES DIFFERENTES INTERPRETATIONS THEORIQUES DE

LA DETTE EXTERIEURE PUBLIQUE

On peut regrouper ces différentes interprétations en deux conceptions. Les conceptions anciennes et celles nouvelles.

1. Les anciennes conceptions

1.1. La conception keynésienne de l'endettement 

Pour les keynésiens, l'endettement en général n'entraîne pas de coût ni pour les générations présentes et futures du fait des investissements nouveaux qu'il génère. Dans le modèle keynésien de l'endettement de l'Etat, la démarche globale et les effets multiplicateur et accélérateur sont des caractéristiques fondamentales de leur théorie. Dans cette approche, l'endettement favorisant la relance de la demande globale entraîne par l'effet accélérateur une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement, qui provoque à son tour une hausse de la production. Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette produit l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la thèse keynésienne14(*).

1.2. La conception classique de l'endettement 

Au contraire d'un endettement public qui favorise l'accumulation du capital et la consommation des générations futures ou présentes, les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'Etat une connotation négative. Selon Ricardo (1817)15(*), les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps et se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt quelque soit le décalage intergénérationnel. En d'autre terme, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement) financées par l'emprunt.

1.3. La conception de l'école des anticipations rationnelles face à l'endettement

Il faut donc remarquer que Barro expose sa théorie grâce à un outil appelé fonctions d'utilités inter temporelles à générations imbriquées, appelé principe d'équivalence Ricardienne. La paternité revient à Ricardo mais le principe est attribué à Barro (1974)16(*) . Il approfondit la thèse de Ricardo en combinant les thèmes d'évictions et d'anticipations rationnelles. Selon lui, si le gouvernement finance un accroissement de dépenses publiques en ayant recours à l'emprunt (cher aux keynésiens), ou s'il abaisse les impôts en laissant la dépense publique et la masse monétaire inchangées, le public va anticiper les hausses d'impôts qui seront nécessaires ultérieurement pour payer les intérêts de la dette accrue et pour rembourser le principal. De ce fait, les agents savent a priori que ces deux modalités de financement sont un recours aux déficits publics ; ils savent aussi qu'il aura alourdissement de la dette publique et usage de la taxe inflationniste. L'accumulation de l'inflation à long terme et l'augmentation des impôts finiront par rendre peu crédible l'Etat. Les agents vont donc se préparer à la purge fiscale future. Ils vont accroître leur épargne actuelle en prévision des alourdissements futurs des impôts et ne se considéreront pas plus riches après la mise en oeuvre de la politique de relance. Il en résultera que cette politique suivie par le gouvernement n'aura aucun effet stimulant sur l'économie, quelles que soient les modalités de financement des déficits ; les effets à long terme sont équivalents. Cette proposition générale signifie donc la neutralité de la dette publique à long terme (multiplicateur fiscal et budgétaire tendant vers zéro).

2. Les récentes conceptions

2.1. Les approches alternatives à la théorie keynésienne face à l'endettement 

La théorie keynésienne justifie la nécessité de l'endettement public pour la relance économique alors que ces approches explorent le champ des stratégies électorales, les gouvernements de coalition et les gouvernements unitaires etc...

Pour Alesina et Tabellini (1989)17(*), s'il existe dans un pays où on a deux partis qui sont potentiellement en position d'accéder fréquemment au pouvoir. Ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie de son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue les possibilités futures de dépense de son adversaire surtout si la dette venait a être importante. En effet, le deuxième parti, une fois au pouvoir sera tenue de rembourser à un moment le service de la dette de l'emprunt. Ainsi, il sera obligé de réviser ses promesses électorales en diminuant les dépenses sociales et au risque de mécontenter son électorat. D'où l'idée de stratégie électorale à travers la dette. D'autres auteurs ont également élaborer les modèles sur les stratégies électorales et les cycles politiques et l'endettement public (Persson, Svenson [1989] ; Aghion et Bolton [1990] ; Milesi-Ferret [1995] )18(*) .

Alesina et Drazen (1991)19(*) explique l'endettement public par le report des reformes fiscales nécessaires à l'ajustement budgétaire dans un contexte de deux ou plusieurs partis d'un gouvernement au pouvoir où gouvernement de coalition, ne s'entendent pas sur la répartition de la charge de l'impôt pouvant compenser les déficits. A cet effet, chaque partie essaie de préserver son électorat et de faire payer les autres franges de la population réservées par rapport à son idéologie.

2.2. L'approche de la nouvelle théorie de la détermination du niveau général des prix face à l'endettement public 

Les partisans du courant de la FTPL  `' fiscal théorie of price level'' (Leeper [1991] et Woodford [1995])20(*), pensent que le déficit budgétaire et l'endettement non anticipé qui lui est associé entraîneraient une hausse du niveau général des prix. Ils affirment qu'au sein d'un régime budgétaire non-Ricardien, et suite à une progression non anticipée de la dette ( du fait d'un déficit budgétaire), le niveau général des prix est la seule variable qui puisse ajuster la valeur réelle de la dette et la somme actualisée des soldes budgétaires futurs anticipés. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une théorie quantitative de la dette.

Au regard de ce qui précède, nous n'avons pas cerné les facteurs déterminants de l'endettement au plan théorique et empirique et puis , l'évolution de l'endettement du Mali.

Dans le chapitre suivant, nous allons étayer la revue de la littérature théorique et empirique sur les déterminants de la dette. Aussi, nous analyserons l'évolution de la dette extérieure publique du Mali.

CHAPITRE II.

LE CADRE GENERAL DE L'ENDETTEMENT PUBLIC DU MALI

Ce chapitre tournera autour de deux points :

- l'impact de l'endettement sur certaines variables ;

- le profil d l'endettement public extérieur du Mali.

I. L'IMPACT DE L'ENDETTEMENT SUR CERTAINES VARIABLES

Sous ce titre, nous exposerons les relations qui existent entre les facteurs de l'endettement et la dette extérieure, aussi bien théorique qu'empirique.

1. Les variables liées à l'environnement interne

1.1.L'endettement et la croissance 

Dans la littérature traditionnelle consacrée au développement, le recours à l'endettement peut exercer des effets positifs ou négatifs sur la croissance. Ce plaçant du côté du pays emprunteur, l'endettement peut accélérer la croissance ( Kessler (D) et Ulmo (PA) [1985])21(*). De nombreux travaux théorique et empirique ont souvent recherché le lien dans les pays en développement entre la croissance et le recours massif à l'endettement par ces pays. Parmi ceux qui traitent du lien entre recours à l'endettement extérieur et le niveau de croissance, une part importante a été motivée par le souci de mettre en évidence des effets du financement extérieur sur la croissance économique du pays.

En effet, l'influence que peut avoir un endettement extérieur sur la croissance d'un pays est difficile à mesurer. Néanmoins deux grandes hypothèses se rencontrent dans la littérature.

Selon la première, l'endettement extérieur permet de réaliser les investissements que l'épargne intérieur ne peut financer ( Oliviera, Martins (J) et Plihon (D) [1990] )22(*).

La seconde soutient que le recours à l'endettement se substitut à l'épargne intérieure qui aurait donc tendance à fléchir. L'effet sur la croissance serait ici nul et les influences à long terme négatives puisque les comportements d'épargne auraient été affectés de façon défavorable (Grinffin (K) et Enos (J) [1970])23(*). Helpman (1989), Krugman (1988) et Sachs (1989) ont affirmé qu'au delà d'un certain point, un niveau élevé de dette extérieure agit comme une taxe marginale sur l'investissement car une fraction des gains de production provenant d'une augmentation de la formation du capital revient aux créditeurs sous la forme de remboursement de la dette. Dans la mesure où les investisseurs individuels internalisent l'effet de la taxe sur la dette (une hypothèse qui n'est pas aussi innocente qu'elle paraît) la peur de l'appropriation réduira le taux de rendement anticipé du capital après taxe. L'explication la plus connue est avancée dans les théories du surendettement, si l'on peut penser que la dette future dépassera les capacités de remboursement des pays débiteurs, le coût de son service découragera les investissements intérieurs et extérieurs pénalisant ainsi la croissance24(*). Un endettement élevé peut donc entraîner un investissement faible, une croissance faible et en définitive un remboursement faible.

1.2. L'endettement face au déficit public

De nombreuses études ont montré que les déficits budgétaires entraînent un endettement extérieur. A cet effet la plupart des modèles d'accumulation de la dette ou d'endettement extérieur ont pour socle la contrainte budgétaire de l'Etat, celle ci est approchée par le déficit budgétaire ou solde primaire.

Cependant, Artus et Pierre MORIN (1991) soulignent que face aux chocs pétroliers, beaucoup de pays ont accru leur déficit structurel afin d'éviter la dépression. Ces déficits ont été pour la plupart financés par émission de titres. S'intéressant à la dette publique, ils ajoutent que s'il n'y a pas de création monétaire, à chaque période, une nouvelle dette est émise pour couvrir à la fois le déficit public nouveau (hors payement d'intérêt) et les intérêts de la dette. Ce qui leur permet d'écrire la fameuse équation suivante: Dt = Dt-1(1 + i ) + G-T

Eduardo WIESNER et al (1998)25(*) ont également mis en exergue que le déficit public était à l'origine du financement extérieur créateur d'endettement. Ils estiment que la crise d'endettement des pays de l'Amérique latine résulte des interactions et de la combinaison des facteurs suivants les politiques économiques inadaptées suivies par beaucoup de pays, les politiques imprudentes de crédit de la part des banques commerciales et les conditions macro-économiques internationales défavorables. En ce qui concerne les politiques internationales de ces pays, il faut ajouter que la plupart d'entre eux ont enregistré des déficits budgétaires élevés. Ces déficits publics ont entraîné des déficits courants et un endettement extérieur excessifs. Par ailleurs, la forte augmentation de l'endettement ne s'est pas accompagnée d'un accroissement des investissements. Elle a été suivie d'une hausse de la consommation et d'une diminution du taux d'épargne domestique. Il conclue que pour éviter un accroissement substantiel de la dette extérieure, ces pays doivent procéder à un assainissement de leurs finances publiques.

2. Les variables liées à l'environnement extérieur

2.1. L'endettement face aux chocs extérieurs 

De plus, l'instabilité des économies à faible revenu est un autre thème récurrent (Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, 1995)26(*). Même s'ils sont stables à long terme, la plupart des paramètres peuvent être l'objet de variations brusques (chocs). Dans le domaine spécifique de l'endettement, ces chocs peuvent porter soit sur les caractéristiques de la dette elle-même ou du financement, soit sur les recettes qui permettent le remboursement.

- Le taux d'intérêt et le taux de change : Au premier niveau, on pense évidemment aux brusques variations des taux d'intérêts, ainsi qu'aux variations des montants de crédits accordés (taux de change), qui peuvent être très brutales lorsqu'on assiste à un renversement des anticipations. On sait notamment que ces deux éléments ont joué un rôle central dans la crise de la dette de 1982 qui a frappé les pays d'Amérique latine.

En ce qui concerne les pays à faible revenu, ces deux éléments ne jouent par contre qu'un rôle mineur, étant donné que leur financement extérieur est surtout public, constitué à base de dotations budgétaire à forte inertie. De même, les taux d'intérêts, souvent très faibles, varient aussi très peu (Marc RAFFINOT [1998]).

- Les termes de l'échange : Au second niveau, il s'agit essentiellement des variations des prix ou des quantités des produits exportés, de certains produits importés (pétrole), ainsi que des recettes publiques. La spécialisation quasi-totale des économies à faible revenu dans l'exportation de matières premières les rend très vulnérables à ce type d'instabilité. Ainsi dans le débat sur les causes de la dégradation régulière des exportations des pays au sud du Sahara depuis le début des années 1970, «  on a soutenu qu'ils avaient très mal géré les perturbations des termes de l'échange et que leur incapacité à surmonter les chocs extérieurs avait aggravé les problèmes d'endettement de l'Afrique (Cashin (P) et Pottillo ( C ) [2000])27(*).

2.2. L'endettement face à l'ouverture commerciale et la fuite des capitaux

2.2.1. L'endettement extérieur et l'ouverture économique 

La contrainte extérieure générée par l'endettement en devise devrait conduire les pays endettés à opter pour des politiques favorisant les exportations et plus généralement pour une ouverture croissante de l'économie.

Par ailleurs, les décisions de politique économique des Etats endettés sont souvent contraintes par l'intervention des Institutions Financières Internationales. On suppose généralement que celles-ci cherchent à accroître le degré d'ouverture des économies endettées. Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) sur un panel de 81 pays dont le taux d'endettement a augmenté entre 1980 et 1990, 43 ont connu une réduction du taux d'ouverture, soit 52% d'entre eux. Il semble donc bien a priori que le lien entre endettement et ouverture soit faible, voir inexistant.

2.2.2. L'endettement et la fuite des capitaux

Commençant au milieu des années 80, le phénomène de la fuite des capitaux des pays en voie de développement a suscité l'attention considérable dans la littérature de sciences économiques. Les études de cas dans les pays spécifiques ont examiné l'importance de fuite des capitaux, de ses causes, et de ses effets. Dans une étude sur les fuites de capitaux de l'Afrique subsaharienne vers les pays les plus industrialisés intitulée « L'Afrique est-elle un créancier net ? », deux auteurs James K. Boyce et Léonce Ndikumana, estiment que la fuite des capitaux au départ de 25 pays d'Afrique subsaharienne qui représentent 92% de la population du sous-continent, 93% du Produit intérieur brut et 91 % de la dette externe (l'Afrique du Sud n'est pas comprise dans les calculs) atteint 193 milliards de dollars pour la période 1970 - 1996. C'est nettement plus que le stock de la dette extérieure des pays concernés qui s'élevait en 1996 à 178 milliards de dollars. Poursuivant leur analyse, ils estiment que si cet argent avait été placé en banque à un taux d'intérêt normal, 193 milliards plus les intérêts représenteraient au bout de la période 285 milliards de dollars. C'est 50 % de plus que le total de la dette des pays concernés. Bref, dans la première comme dans la seconde hypothèse, les avoirs de l'Afrique déposés à l'étranger sont supérieurs à la dette. Cela leur permet de répondre positivement à la question qu'ils posaient dans le titre de leur étude. Oui, l'Afrique  subsaharienne est créancière nette. 

Au cours de leur étude, ils se réfèrent aux travaux d'autres auteurs qui ont abouti au constat suivant : « Pour chaque dollar emprunté à long terme par les pouvoirs publics ou avec leur garantie, de 75 à 95 cents semblent avoir été réexportés sous forme de fuite des capitaux » (Hermes et Lensink, 1992)28(*), concluant ainsi que la fuite des capitaux entretient l'endettement des pays africains.

3. Regard sur les études empiriques des déterminants de l'endettement 

Les études recensées en rapport avec le thème ne sont pas nombreuses. En effet, le lien entre le degré d'endettement et certaines variables macro-économiques a fait l'objet de recherches économétriques, bien que la plus part d'entre elles ne traitent pas spécifiquement le cas du Mali.

Le plus connu des travaux est celui réalisé par K. O. Ojo (1989)29(*) '' Debt capacity model of Sub-saharan African ''qui par une approche économétrique montre que le rapport de l'encours de la dette/PIB d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à 1984 est déterminé par : la variation des exportations (X), au rapport des importations/PIB (M), la population (Pop) et au taux de croissance du PIB (Y). Les résultats statistiques lui permet de conclure que le rapport de l'encours de la dette/PIB est lié négativement à la variation des exportations, au taux de croissance du PIB et positivement au rapport des importations/PIB, et à la croissance de la population (Pop). Cette étude est laquelle la nôtre se rapporte beaucoup, mais se différencie par la tenue en compte du phénomène surendettement et la fuite des capitaux.

L'étude de K.O Ojo sera reprise par Leonce YAPO (2002) . Dans une étude sur la Côte d'ivoire durant la période 1975-1999, ils trouvent les mêmes résultats, sauf pour le rapport importations /PIB qui n'est pas significative. En outre, il montre que l'encours de la dette de la Cote d'Ivoire est influencé positivement par la détérioration des termes de l'échange et trouve que le déficit primaire n'est pas significatif.

Lamine N'Diaye (1993), fait une modélisation de l'endettement pour le Sénégal. Il montre que l'endettement s'explique positivement par le stock de dette antérieure et négativement par le niveau de déficit de la balance courante. Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au Sénégal, l'équation qui essaie d'expliquer les mouvements monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance des paiements, il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre des grandeurs macro-économiques. C'est dire que le Sénégal ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération) par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats statistiques.

S.Ibi AJAYI (1991), analyse l'impact des facteurs extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigéria. En effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations les variables suivantes les termes de l'échange, le taux de croissance du revenu des pays industrialisés, le taux d'intérêt réel, le ratio déficit budgétaire/PIB et le trend. Il affirme qu'on doit s'attendre à ce qu'une aggravation des déficits budgétaires accroisse le ratio dette/exportation. Les résultats de l'estimation de son modèle confirment cet état de fait.

Aussi, d'autres auteurs ont-ils identifié le service de la dette comme étant un déterminant qui influence positivement l'endettement extérieur à travers des modèles économétriques (Claessens (1990), Warner (1992) et surtout de Borensztein (1990])30(*) . Borensztein a conclu par une étude économétrique sur les données de la dette des Philippines l'encours et le ratio du service de la dette/exportations ont globalement un effet inverse sur la formation du capital privé et incitent l'endettement du pays.

Les travaux de (B. Eichengreen et de R. Portes (1986))31(*) se sont intéressés à l'identification des déterminants du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné (1955) de leur économie. Pour eux, l'endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat.

D.Cohen [1996]32(*) montre empiriquement que la dette a pesé sur la croissance dans les pays en développement (ainsi d'ailleurs, que le nombre de rééchelonnements). Cependant, ce résultat général n'est pas obtenu pour tous les pays de l'échantillon, notamment en ce qui concerne les pays africains. L'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est négligeable pour le Burkina Faso, le Kenya, Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas, l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et Tanzanie).

Rougier [1994]33(*) trouve, de même, des résultats contrastés au sein des pays africains. D'après ses analyses économétriques, l'encours de la dette rapporté au PIB exerce un effet dépressif sur la croissance en Côte d'Ivoire, au Mali et au Tchad sur la période 1970-1991. En revanche, l'effet est positif pour le Niger, Madagascar et le Kenya.

On ne peut terminer cette revue de la littérature sans faire référence à l'article de Massa Coulibaly et al (2001) . il s'agit en fait d'une étude réalisée sur l'endettement du Mali. Dans cet article, ils montrent par des indicateurs statistiques, que le taux d'intérêt, le financement des importations, surtout de biens de consommation courante, et le processus cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du Mali. Cette dernière étude aussi n'aborde pas notre thème dans la même démarche méthodologique.

Dans cette revue de la littérature, nous avons constaté que le thème déterminant de l'endettement n'a pas fait l'objet de beaucoup d'interprétation de la part des économistes. Ceux-ci se sont surtout orientés à l'étude des relations bivariées ou trivariées de l'endettement et certaines variables économiques, les déterminants de l'endettement étant traité un caractère trop général. Ces études ne s'attardent pas sur le cas particulier du Mali.

Il convient à présent de répondre à une des questions spécifiques de l'étude à savoir comment évolue la dette extérieure du Mali et ses principaux ratios.

II. LE PROFIL DE L'ENDETTEMENT PUBLIC DU MALI

Nous allons répondre à la question précédemment cité si-dessus. Il s'agit donc d'expliquer les étapes et la caractéristique de la dette extérieure du Mali puis évaluer l'évolution et les mesures d'allègements de la dette.

1. Les étapes et la caractéristique de la dette extérieure du Mali

L'allure de la courbe d'endettement du Mali est celle de source bilatérale celle-ci comprend principalement la dette vis à vis de la France, du Japon, de la Chine, de l'Ex-URSS et les Fonds arabes.

La modification de la structure de la dette, de bilatérale à multilatérale (Annexe 1) s'expliquerait par l'évolution du cycle d'endettement du pays, mais aussi par les rééchelonnements et annulations de créances bilatérales, ainsi que les décaissements obtenus dans le cadre des politiques et réformes d'ajustement.

1.1. Les étapes de l'endettement du Mali

Tableau 1 : Les étapes de l'endettement du Mali

Les étapes

1960-1970

1970-1976

1976-1982

1982 à nos jours

Principales destinations

Création d'entreprises publiques

Projets d'infrastructures de base

Electrification

Prêts d'ajustement structurel pour le budget national

Principales sources

Chines et anciens pays socialistes

IDA

Fonds arabes

IFI-Bretton Woods

Types de prêts

Prêts clearing

Prêts concessionnels

Prêts concessionnels à moyen terme

Prêts financiers

Source : Massa COULIBALY et al (2001)

Comme indiqué dans le tableau 1, quatre cycles d'endettement bien distincts permettent de retracer l'évolution de l'endettement extérieur du Mali. Cette évolution paraît étroitement liée à l'évolution politique et économique du pays.

1.1.1.Les deux premières périodes

Les premières années après l'indépendance (1960-1970) pendant l'expérience socialiste sont caractérisées par un endettement extérieur, principalement, auprès des pays de l'ancien bloc socialiste, notamment l'ex URSS et la Chine.

Après 1970, l'industrialisation a été partiellement l'oeuvre du secteur privé et l'Etat s'est surtout consacré à la mise en oeuvre d'une politique de désendettement du pays. Ainsi de 1970 à 1976, la dette a été orientée vers le financement des projets d'infrastructures de transport et de moyens de communication correspondant à la mise en oeuvre d'un programme de redressement qui fait l'objet de deux accords de confirmation avec le FMI.

1.1.2. Les deux dernières périodes

De 1976 à 1982, l'endettement a été surtout marqué par la mobilisation des « pétrodollars » en quête de recyclage sous forme d'aide publique au développement. Les fonds arabes ainsi mobilisés ont été utilisés pour le désenclavement du nord du pays avec la construction de la route Sévaré-Gao ainsi que la réalisation de barrages hydroélectriques de Sélingué et de Manantali.

Depuis 1982 à nos jours l'endettement se singularise par la fréquence des prêts d'ajustement structurel contractés dans le cadre de la mise en oeuvre des programmes de réformes économiques. Ce dernier cycle est lié à des phases de politique économique soutenues par le FMI et la Banque Mondiale. L'endettement est depuis lors limité aux seuls prêts concessionnels c'est-à-dire aux prêts dont l'élément « don » est supérieur à 35%.

1.2. Les caractéristiques de la dette extérieure du Mali 

1.2.1. La composition de l'endettement public extérieur du pays

La dette a été contractée presque exclusivement auprès des bailleurs officiels. La dette d'origine privée n'a jamais dépassée 5% du stock de la dette totale à long terme et est nulle depuis 1996 (Graphique 1).

La dette auprès des bailleurs officiels était détenue à 68,8% par les bilatéraux en 1980. La politique d'assistance au Mali de ces derniers ayant développé l'octroi de dons plutôt que de prêt a entraîné une diminution de la part relative de la dette bilatérale du Mali. En 1997 cette dernière tombe à 41,4% de l'encours total de la dette publique à long terme. Parallèlement, les organismes prêteurs multilatéraux, et en particulier les institutions de Bretton Woods, ont pris une importance considérable dans l'encours de la dette en raison de l'importance de leurs engagements mais aussi parce qu'ils accordent peu de dons. L'encours de leur dette représente 58,6% de la dette publique totale à long terme en 1997.

Tableau 2: Evolution de la part des principales Institutions et principaux pays dans les

prêts multilatéraux et bilatéraux (en % des types de prêts)

Année

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

 

France

22,5

22,4

20

11,2

11,2

10

9,5

9,6

8,2

8

7,6

9,5

Prêts

Russie

20,7

19,6

19,5

21

19,2

20,1

21,8

20,8

20,5

21,3

21,2

5

Bilatéraux

Fonds arabes34(*)

12.37

12.49

13.08

15.74

13.61

12.52

12.28

11.63

11.73

11.48

11.07

17.08

 

Japon

0.3

2.3

2.6

3.8

4.93

6.2

5.75

6.36

7.38

6.63

5.82

9.37

 

Chine

5,1

4,3

4,2

4,5

4,8

4,8

5,4

5,3

5,1

5,6

5,8

6,7

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Prêts

IDA

53,7

54,2

55,8

56,5

55,8

56,3

64,6

64,2

64,4

63,5

64,7

65,0

Multilatéraux

BAD

23,5

22,5

22,1

21,0

21,6

22,0

22,9

23,7

23,7

23,8

22,3

22,3

 

FMI

2,4

2,6

2,7

4

5,2

5,6

6,5

6,6

6,9

6,6

6,5

6,7

Source : IMF , statistique des finances internationales, et autorités du Mali

Le changement dans l'origine des prêts a fortement modifié la composition de la dette extérieure publique du Mali. Le tableau 2 permet de suivre l'évolution de la part des différents créanciers multilatéraux et bilatéraux du Mali respectivement selon les principales institutions et principaux pays amis.

1.2.2. La structure de la dette extérieure du Mali

- Le partage dette bilatérale - multilatérale

L'évolution de la courbe dette bilatérale et multilatérale (graphique 2) a connu une assez ample fluctuation.

Si l'on considère la période 1980-1994, il semble que la part relative des prêts bilatéraux dominent celle relative des prêts multilatéraux (annexe 1).

L'écart entre la dette bilatérale et multilatérale se creuse à partir de 1994 pour commencer à se rétrécir en 1993 malgré les apports du FMI jusqu'en 1985 c'est à dire jusqu'aux facilités

d'ajustement structurel. Sur la même période, malgré son déclin progressif la part de la dette bilatérale demeure prépondérante à hauteur de 52,2% en 1994.

- Le poids déclinant de la dette bilatérale

La structure de la dette bilatérale est composée principalement de la Chine, de la France, de la Russie (Graphique 3).

Le principal partenaire du club de Paris demeure la France. Avec 22,5% de part relative de la dette bilatérale en 1991 à 9,5% en 2002 (tableau 1)

Il est clair que parmi les prêts bilatéraux, la dette due à la France a été droitement associée à certaines phases critiques de la politique économique : en 1967 avec le retour du Mali dans la zone franc, en 1984 avec sa réintégration dans la zone franc (sur la période 1982-1985) enfin en 1994 avec la dévaluation du franc CFA.

Outre la France, la Russie demeure un partenaire bilatéral important pour le Mali. Cependant de 20,7% en 1991, sa part ne représente que 5% en 2002. Cela s'expliquerait par l'accord conclu avec la Russie (réduction de 80% sur le principal dû). Depuis 1997 des négociations étaient en cours pour les arriérés d'intérêts. Les pays arabes ont leur part dans la dette bilatérale. Les fonds arabes n'ont jamais dépassé les 20% de 1991-2002. Ils fluctuent entre 11,01% à 17,08% dans la même période. Quant aux partenaires asiatiques, ils sont représentés par la Chine et le Japon. La part du Japon a augmenté durant la période 1991-2002. De 0,3% en 1991, elle est passée à 9,37% en 2002. Cette évolution s'expliquerait par l'approfondissement des relations bilatérales entre les deux pays. Cet approfondissement est lié par la signature de nombreux accords de prêts pour permettre la construction des

infrastructures pour l'organisation de la CAN 2002 au Mali. Pour la Chine la part très faible et reste presque stable évoluant de 5,1% en 1991 à 6,7% en 2002.

- La dette multilatérale et le financement de la politique économique

L'évolution de la courbe de la dette multilatérale (graphique 2) montre une allure progressive de 1980-2002.

Elle commence à être importante à partir de 1994 par rapport à la dette de source bilatérale. L'évolution majeure qui intervient en contrepartie est naturellement la croissance de la part des institutions Bretton Woods. La dette multilatérale n'a cessé d'augmenter de 1980 à 2002 atteignant son niveau élevé en 2001 soit à 1304,6 milliards de francs CFA ( annexe 1). La part de la dette multilatérale par rapport à la dette totale a été importante que celle de la dette multilatérale de 1994-2002. Cette évolution s'expliquerait par la dévaluation du franc CFA en 1994 d'une part, qui a eu pour conséquence le quasi doublement de l'encours libellé en devises étrangères pour la presque totalité des prêts. D'autre part, par les rééchelonnements et les annulations de dettes dont a bénéficié le Mali par certains de ses créanciers bilatéraux (club de Paris 1992 et 1996 et autres bilatéraux).

Dans la structure de la dette multilatérale, la Banque Mondiale (crédit IDA) joue un rôle de chef de file. Les crédits IDA, occupent plus de la moitié des prêts de source multilatérale de 1991 à 2002. Ils contribuent 65% en 2002 contre 22,3% pour la BAD et 6,7% pour le FMI (graphique 3). Ce changement a naturellement contribué à renforcer le lien potentiel entre les prêts de nature bilatérale et les réformes économiques. Au cours de la période 1980-2002, la BAD et le FMI viennent derrière la Banque Mondiale. L'évolution de la part de la BAD est

restée relativement inchangée tandis que celle du FMI a augmenté de 2,4% en 1991 à 6,9% en 1999.

2. L'évolution et les mesures d'allègement de la dette extérieure

2.1. Les différentes évolutions de la dette extérieure

2.1.1. L'évolution du niveau d'endettement global et les arriérés de la dette extérieure du Mali

L'encours à long terme de la dette extérieure du Mali (plus de 90% du stock total) a connu un rythme de croissance quasi exponentiel de 1980 à 2004 de 154,651 milliards de F CFA en 1980, il est passé à 1725 milliards en 2004 soit une hausse annuelle moyenne de 13,26%. Sur le Graphique 1, on note une très forte progression en 1994. Ceci résulterait de l'effet de la dévaluation du franc CFA survenue à cette même année.

Comme l'encours le service payé de la dette extérieure du Mali s'est aussi accrue passant de 9,8 milliards en 1980 à 57,7 milliards de francs CFA en 2004 (annexe 1). Il est également très élevé en 1994 soit 111,1 milliards. Aussi, l'intérêt de la dette est passé 1,58 milliards de F CFA à 23,9 milliards en 1995. Depuis 1995, il se maintient au dessus des 20 milliards dû par des conditions de prêts très favorables.

- les Arriérés de la dette extérieure du Mali

Selon les sources gouvernementales, le Mali n'accumule pas d'arriéré extérieur depuis 1994, le service de la dette étant correctement réglé. Cependant, il convient de préciser qu'il s'agit là du règlement des échéances courantes. En effet, en dépit de la non disponibilité de toutes les données, des arriérés de dette subsistent. Ces arriérés comprennent :

- la dette vis à vis de la Chine qui a toujours accordé au Mali des moratoires successifs de paiement ;

- la dette du à la Russie (Ex URSS) qui a aussi fait l'objet de plusieurs moratoires mais dont une réduction du stock de 80% a été obtenu dans le cadre du club de Paris ;

- la dette monétaire vis à vis de la France constituée du solde débiteur du compte d'opérations de l'ancienne Banque Centrale du Mali au moment de sa liquidation en juin 1984 à la suite de l'intégration du Mali à l'UEMOA, et des avances consenties par le Trésor Français au Trésor Malien depuis 1970 et pour lesquelles aucune conditionnalité de remboursement n'a été précisée.

Le Mali a connu ses premiers arriérés de paiement en 1980 avec un total de 16,81 milliards de francs CFA dont 16,59 sur le principal (annexe 1), quand la période de grâce de la première génération d'emprunt arrivait à terme. Les premiers programmes d'ajustement ont permis d'alléger ces arriérés qui sont apurés en 1985 de 1985 à 1987, le pays n'accuse aucun arriéré de paiement. Au début des années 1988 les arriérés réapparaissent, passant de 6,968 milliards de francs CFA en 1988 à 217,047 milliards de francs CFA en 1994, soit une augmentation annuelle moyenne de 148,50%.

2.1.2. L'évolution de quelques indicateurs du poids de la dette extérieure du Mali

Trois principaux indicateurs permettent d'apprécier le poids réel de la dette sur une économie, à savoir les ratios d'endettement. En examinant certains ratios caractéristiques de la dette extérieure, on relève les évolutions suivantes :

- le rapport de la dette extérieure au PNB est passé de 41,66% en 1980 à 63,91% en 2004 soit un niveau d'endettement extérieur à l'échelle de l'activité économique supérieure à la valeur critique de 50% à l'exception de l'année 1980. Le poids de l'endettement mesuré par le ratio de l'encours au PNB, a régulièrement augmenté sur la période 1980-97 sauf la sous période 1989-1993. Les pics de 1988 et 1994 s'expliqueraient respectivement par : le crédit d'ajustement structurel de la Banque Mondiale (Tableau 3) en 1988 et les prêts d'ajustement du FMI notamment l'accord de confirmation VI et la facilité d'Ajustement structurel (tableau 4) la même année et enfin la dévaluation de 1994, qui a mis au double la dette extérieure. Depuis 1994 le ratio a diminué progressivement (graphique 5).

- Le rapport de la dette extérieure sur les exportations est resté toujours supérieur au seuil de tolérance de 275%  sauf pour 2002 et 2004. Le ratio de la dette évaluée par rapport aux recettes d'exportation, permet de voir que son poids a été presque toujours lourd (graphique 5). De 283,20% en 1980 , le ratio atteint son niveau le plus élevé en 1994 soit 701,58%. Le ratio semble avoir fortement augmenté au cours de la période 1980-94, au taux moyen de 8,68% par an. De 1995 à 2004, le poids a baissé de 6,1% par an, mais demeure élevé face à la faiblesse des recettes d'exportation du Mali et surtout face à la faiblesse de cette structure des exportations, dominée par trois produits seulement, le coton, l'or et le bétail.

- Le ratio du service de la dette sur les exportations a oscillé entre 49,44% et 8,23% durant la période 1980-2004. Sur le graphique 5 , le ratio demeure inférieur au seuil critique de 20% pour les périodes 1980-1984 et 1997-2002 supérieur pour les autres. La courbe du ratio service de la dette sur les exportations a progressé dans les sous périodes 1983-1985 et 1987-1994 avec une légère baisse en 1988 et 1993. Cette évolution s'expliquerait par des années de sécheresse dont les conséquences immédiates ont entraîné la chute des exportations liées à la production agricole. Depuis 1999, le ratio diminue et n'est plus que 8,13% en 2004. Cette évolution s'expliquerait notamment par les efforts de réduction de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE que nous verrons plus tard.

Tableau 3 :Crédit d'Ajustement de la Banque Mondiale, 1980-98

Millions de US $

Prêts

Type

Date d'approbation

Montant Approuvé

Montant

Tiré

Agriculture

CASec

1983

 

56,6

Entreprises Publiques

CASec

1988

40

40

Agriculture

CASec

1990

53

53

CAS

CAS

1990

70

70

Elance Economique

CASec

1994

25

25

Education

CASec

1995

50

50

Gestion Economique

CAS

1996

60

46,1

Source : Banque Mondiale

Note : CAS = Crédit d'Ajustement Structurel et CASec = Crédit d'Ajustement Sectoriel

Tableau 4 : Prêts d'Ajustement du FMI

Millions de DTS Millions de US $

Prêt

Durée

Année

Montant

Approuvé

Montant

Tiré

Montant

Approuvé

Montant

Tiré

Ac. Confirmation I

1 Année

1969

 

3,0

 

3,0

Ac. Confirmation II

1 Année

1971

 

4,5

 

4,5

Ac. Confirmation III

1 Année

1982

 

30,3

 

33,5

Ac. Confirmation IV

2 Années

1983

 

40,5

 

43,3

Ac. Confirmation V

2 Années

1985

 

22,8

 

23,1

Ac. Confirmation VI

2 Années

1988

12,7

12,7

17,1

17,1

FAS

3 Années

1988

35,6

25,7

47,2

34,1

FASR

4 Années

1992

79,2

79,2

111,5

111,5

FASR

3 Années

1996

62,0

62,0

90,0

90,0

Source : FMI et Marchés Tropicaux.

Au vu de ces données, on remarque que cette dette extérieure du Mali se caractérise de nouveau par son évolution rapide. Ces données révèlent en outre une inadéquation entre cette progression et les grands agrégats macro économiques surtout en 1985 et 1994, deux années au cours desquelles les mauvaises pluies ont lourdement pesé sur l'activité économique.

En comparant ces indicateurs à ceux de la moyenne de l'Afrique subsaharienne pour 1980,1990 et 1998, les trois ratios traduisant le poids de la dette sont tous supérieurs à la moyenne des mêmes indicateurs pour l'Afrique subsaharienne (Tableau 5). Pour l'Afrique subsaharienne les ratios dette sur exportation, dette sur PNB et service de la dette sur exportation ont tous augmenté. Cependant, bien qu'ils soient élevés, ils ont diminué en 1998 pour le Mali.

Tableau 5 : Evolution comparative des indicateurs du poids de la dette du Mali et de

l'Afrique subsaharienne (%)

Année

1980

1990

1998

Indicateurs

Mali

AS

Mali

AS

Mali

AS

Dette/Exp

283,2

65,5

591,4

209,6

550105

238,9

Dette/PNB

41,6

23,5

98,38

63

94,95

72,3

SD/Exp

17,95

7,2

41,61

12,9

14,20

14,7

Source : Banque Mondiale, Global Finance Development 1999.

2.2. Les mesures d'allègement de la dette extérieure publique du Mali

2.2.1. Les initiatives traditionnelles en la matière

Les techniques d'allégement de la dette extérieure peuvent être regroupées en trois catégories:

- les techniques de réaménagement consacrées à la dette extérieure vis-à-vis

des créanciers publics ;

- les techniques utilisées pour le réaménagement de la dette extérieure due aux créanciers privés ;

- les annulations de dettes.

Selon la nature des créanciers (publics ou privés), les mécanismes consacrés au réaménagement de la dette sont ceux proposés aux pays débiteurs dans le cadre du Club de Paris pour les créances publiques et dans le cadre du Club de Londres pour les créances privées (généralement dues aux banques commerciales)

Au-delà des techniques du Club de Paris et du Club de Londres, les annulations pures et simples de la dette constituent aussi des mécanismes d'allègement. Jusqu'à la mise en place de l'initiative PPTE, elles étaient consenties uniquement par les créanciers bilatéraux. L'annulation de créances se fait dans le cadre des dettes contractées auprès des pouvoirs publics, sinon dans le cas des banques, l'annulation prend la forme de décotes pour lesquelles des provisions sont faites dans les limites fiscalement tolérables.

Le Mali a bénéficié de nombreux réaménagements de sa dette que ce soit en club de Paris, ou dans le cadre des relations bilatérales directes, notamment avec la Chine et l'ex-URSS. Dans ce cadre le club de Paris qui traite la dette bilatérale uniquement, le Mali a signé quatre accords permettant de consolider 221 millions de $ ( tableau 6), correspondant à un encours contracté avant le 1er janvier 1988 (date butoir). Lors de ses deux premiers passages, en 1988 et 1989, le Mali a bénéficié du traitement aux conditions dites de « Toronto » ; qui consistaient à annuler 33% des échéances au titre de la dette éligible. Ce premier traitement représentait une diminution de 5% de la valeur nette présente du service. En 1992, pour son troisième passage, la dette bilatérale du Mali a été réaménagée suivant les conditions de Toronto renforcées (ou de Londres), permettant un allègement de 50% des échéances consolidées.

Enfin, en 1996, le Mali a bénéficié des termes de Naples, accordant une annulation de 67% de la dette éligible, traitement s'appliquant non plus simplement aux échéances mais également au stock. En raison de la faiblesse de ses engagements auprès du secteur privé, le Mali n'a pas eu besoin de réaménager sa dette commerciale au club de Londres.

Tableau 6 : Accords Multilatéraux d'Ajustement de la Dette avec les Créanciers Publics,

1980-1998

Période de consolidation Consolidation inclus Repayment terms

Date de

L'accord

Date butoir

Date de

Départ

Durée

Arriérés

Dette déjà

rééchelonnée

Part de la dette consolidée (%)

Montant consolidé

US $ mn

Maturité

Grâce

27 oct 88

1 jan 88

1 juil 88

16

Oui

 

100

48

Menu 1/

Menu

22 nov 89

1 jan 88

1 nov 99

26

 

Oui

100

33

Menu

Menu

29 oct 92

1 jan 88

1 oct 92

35

Oui

Oui

100

107

Menu

Menu

20 mai 96

1 jan 88

20 mai 96

Stock

Oui

oui

100

33

Menu

Menu

 
 
 
 
 
 
 
 

Menu

Menu

Source : Global Development Finance, banque Mondiale, 1997

Note : 1/ Le terme « Menu » fait référence aux options qui ont fait l'objet d'un accord

au sommet de Toronto en 1988 : pour les accords démarrant en 1995, le terme « Menu » fait référence aux options dites de « Naples », élaborées à partir de décembre 1994.

Tableau 7: Allègement de dette obtenue (en milliards de francs CFA)

Année

1988

1989

1990

1991

1992

1993

1994

1995

1996

Rééchelonnement

Annulation

18,47

0,89

6,77

2,58

3,29

0,55

2,82

0,28

7,41

4,23

8,21

0,85

0

229,30

0

0

9,83

8,28

Total allègement

19,36

9,35

3,84

3,11

11,64

9,06

229,30

0

18,1

Source : Direction nationale de la dette publique

Le tableau 7 retrace l'allègement total obtenu avant l'initiative PPTE que nous verrons dans le titre prochain. Le rééchelonnement de la dette du Mali a concerné la période 1988-1993 et 1996. Au cours de la période 1988 à 1996 il y a eu des annulations de dettes sauf en 1995, en 1994 , 229,30 milliards de francs CFA de dette a été annulée.

2.2.2. L'initiative nouvelle en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE)

L'initiative PPTE est le nouveau mécanisme de désendettement conçu et mis en oeuvre par la Communauté Financière Internationale, depuis 1996, sous l'égide des Institutions de Bretton Woods (le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale) en vue d'apporter une assistance exceptionnelle aux pays pauvres très endettés afin de les aider à réduire le poids de leur dette extérieure à un niveau soutenable. Les économies liées aux allègements de dettes devront servir à financer des projets dans les secteurs sociaux (santé, éducation, développement rural) en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté.

La soutenabilité de la dette des pays PPTE est essentiellement définie selon une logique financière. Le but de l'analyse est de déterminer la capacité du pays à rembourser sa dette en fonction des recettes qu'il tire de ses exportations et éventuellement des ressources budgétaires annuelles allouées au service de la dette.

A ce titre, trois indicateurs sont utilisés :

- Valeur Actuelle Nette (VAN) du stock de la dette / exportations de biens et services :

Il évalue pour une année donnée, le poids relatif de la dette totale du pays par rapport au montant de ses exportations en valeur de cette même année.

- Service de la dette / exportations de biens et services : Il évalue pour une année donnée, le poids relatif de ce que doit rembourser le pays par rapport au montant de ses exportations en valeur de cette même année.

-Valeur Actuelle Nette (VAN) du stock de la dette / Recettes budgétaires, en VAN :

Il évalue pour une année donnée le poids relatif de la dette totale du pays par rapport au

montant de ses recettes budgétaires collectées cette même année.

Par le biais de ces trois indicateurs, les créanciers évaluent, d'une part, la capacité du pays à

dégager les ressources nécessaires au remboursement de sa dette extérieure et, d'autre part, le poids que ces remboursements font peser sur la capacité financière de l'Etat. Le troisième

indicateur n'est utilisé que si le pays est fortement ouvert sur l'extérieur, ce qui risque de le

rendre non-éligible au titre des deux premiers critères.

Dans le cadre de l'Initiative PPTE, les créanciers ont imposé des ratios sur ces indicateurs afin de définir de façon chiffrée la notion de souténabilité de l'endettement extérieur d'un pays. Ces ratios étaient moins favorables dans le cadre de l'initiative initiale, ce qui explique en partie le fait que sept pays seulement aient pu bénéficier de l'initiative avant que la campagne internationale de la société civile obtienne l'abaissement des seuils.

Les Critères de souténabilité de la dette extérieure sont :

Initiative PPTE originale Initiative PPTE renforcée

Stock de la dette (VAN) / Exportations < 200 - 250 % < 150 %

Service de la dette (VAN) / Exportations < 20 - 25 % < 15 %

Stock de la dette (VAN) / Recettes Budgétaires < 280 % < 250 %

En septembre 1998, le Mali a été déclaré éligible aux nouveaux mécanismes de rééchelonnement de la dette multilatérale applicable aux pays pauvre très endettés (initiative PPTE ou HIPC). L'objectif étant de permettre aux pays pauvres lourdement endettés d'atteindre des niveaux de désendettement, tels qu'ils puissent servir leur dette sans avoir à recourir à de nouveaux rééchelonnements.

Pour le Mali, le bénéfice des ressources PPTE a été lié à la mise en oeuvre des conditions tirées du programme économique et financier appuyé par les ressources de la Facilité de Réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC remplaçant la FASR). Le respect des engagements au titre du programme économique et financier a permis la réalisation des conditions spécifiques au PPTE.

Le PPTE met l'accent sur les mesures spécialement orientées vers la lutte contre la pauvreté. Ces mesures spécifiques du PPTE pour le Mali étaient les suivantes :

- L'élaboration de cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) et la mise en oeuvre des mesures de réformes économiques qui y sont contenues ;

- la mise en oeuvre des réformes dans les secteurs sociaux (santé, éducation et promotion de la femme) ;

- la privatisation des entreprises publiques convenues dans le cadre du programme (EDM, SOTELMA principalement) ;

- la reforme de la filière coton ;

- l'amélioration du cadre réglementaire des affaires.

De son point de décision en 1998 et à la mise à jour effectuée et suite à l'initiative renforcée, l'allègement attendu par le pays est estimé à 539 millions de dollars en valeur actualisée (VA). Cet allègement est reparti entre les créanciers bilatéraux pour 169 millions de dollars et les créanciers multilatéraux pour 370 millions de dollars.

Tableau 8 : Dette extérieure du Mali : allègement PPTE en millions de F CFA

CREANCIERS

FMI

IDA

CLUB PARIS

FONDS KOWEITIEN

BEI/FED

OPEP

BOAD

BAD/FAD

BID

FIDA

2000 (*)

2001 (*)

2002 (*)

2003 (*)

2004 (*)

2005 (P)

2006 (P)

2007 (P)

2008 (P)

401

2039

169

0

0

0

0

0

0

4103

9880

544

0

0

1793

6512

0

226

5169

10335

536

210

1304

2675

1631

4504

0

1095

5715

8903

4849

454

1336

1096

451

6793

0

541

7068

8614

5099,00

889

825

0

524

4555

0

1077

6879

8985

5380

1356

642

0

451

6085

0

1440

7113

9218

5538

1395

660

0

464

6264

0

1482

7342

9515

5716

1440

682

0

478

6466

0

1530

7339

9485

5698

1435

676

0

473

6430

0

1520

TOTAUX

2609

23058

27459

30138

28651

31218

32134

33169

33056

N.B. : - (*) réalisation PPTE, (P) prévision,

Source : Direction Générale de la Dette Publique

Dans le tableau ci-dessus, nous avons l'allègement réalise et prévisionnel de 2000-2008 selon les différents bailleurs de fonds. Pour la période, on remarque un allègement total de 241.492 milliards de Fcfa, qui est inférieur au stock de la dette total en 1982 (298.368 milliards de Fcfa) et il est de 14% seulement du stock total de la dette en 2004.

Au total, le Mali a bénéficié d'un allègement de 59,8 milliards de F CFA de sa dette extérieure dont 58,3 milliards au titre de la dette multilatérale, 1,3 milliards au titre de la dette bilatérale due au club de Paris et 210 millions au titre des autres dettes bilatérales au cours de la période intérimaire ( Rapport sur la stratégie de désendettement durable, DNDP,juillet 2004). Les principaux bailleurs de fonds qui ont contribué à ces allègements sont : l'IDA, le FMI, le FAD au titre des multilatéraux et des créanciers membres du club de Paris au titre des bilatéraux.

Jusque là nous n'avons répondu que partiellement aux questions spécifiques, reste à identifier les facteurs explicatifs qui permettent de réduire ou d'encourager l'endettement public extérieur. L'objectif principal étant d'étudier les déterminants de l'endettement du Mali. Ce faisant, le dernier chapitre permettra de répondre à la question suivante, quelle est l'influence des variables hypothétiques liées à l'environnement économique externe et interne de l'endettement du Mali ?

CHAPITRE III.

APPLICATION ECONOMETRIQUE SUR LES VARIABLES

HYPOTHETIQUES DE LA DETTE EXTERIEURE DU MALI

Dans ce dernier chapitre, il s'agira de modéliser d'estimer le modèle, puis interpréter les résultats et donner des recommandations en matière de politique économique.

I. MODELISATION ET ESTMATION DU MODELE

1. Spécification du modèle et méthodologie d'analyse 

La plupart des auteurs qui se sont penchés sur les déterminants de la dette extérieure publique ont utilisé des méthodes économétriques notamment K.O. Ojo (1989), Lamine N'Diaye (1993), Rougier (1994), D. Cohen (1996) etc... Certains on recouru à d'autres approches; ainsi, il n'y a pas de théories qui se seraient imposées au fil des recherches, mais un ensemble d'hypothèses qu'il convient d'affiner et de tester.

1.1. Spécification du modèle

1.1.1. Modèle théorique 

Les liens entre le degré d'endettement et certaines variables macro économique ont fait l'objet de recherches économétriques. Nous retenons le modèle théorique estimé dans l'article de K.O.Ojo (1989) sur la dette d'une trentaine de pays africains durant la période 1974-1984.

Le modèle théorique se présente comme suit :

Avec :

= Le rapport de l'encours de la dette sur le PIB

= Variation des exportations

= Rapport des importations sur le PIB

= Le taux de croissance de la population

= Le taux de croissance du PIB

est le terme aléatoire, est la constante, ,, et sont les coefficients des variables explicatives.

Compte tenu du caractère spécifique de l'endettement du Mali, ce modèle théorique parait très simple dans la ligne de conduite des objectifs de l'étude. A cet effet nous avons formulé un modèle empirique en apportant quelques modifications au modèle théorique de K.O.Ojo (1989).

1.1.2. Modèle Empirique 

Nous estimons que le modèle de K.O.Ojo (1989) paraît trop simple pour étayer la spécificité de l'endettement du Mali. Ce qui nous conduit à un modèle beaucoup plus détaillé pour être en cohérence avec les hypothèses de l'étude particulièrement la dernière hypothèse. Autrement dit que l'accroissement de la dette extérieure ou processus cumulatif de la dette (surendettement) conduit à demander de nouveaux prêts, Nous choisissons l'encours de la dette sur le PIB (DTpib) comme variable endogène.

Supposons Y les variables explicatives pour la variable dépendante DTpib . L'équation empirique se présente comme suit :

(1)

est le terme d'erreurs.

Le choix des variables du modèle prend en compte les réalités politiques, économiques et financières du pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de certaines variables répond à un double souci. D'abord, il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur, ensuite, de faciliter les interprétations avec les élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais (1998). Ce faisant, les formes fonctionnelles retenues sont les suivantes :

- Définition des variables 

DTpib est la variable dépendante et désigne l'encours de la dette en fin de période en pourcentage du PIB. Pour cette équation, les variables explicatives suivantes ont été retenues :

BFPIB : la balance fiscale par rapport au PIB exprime la différence entre les recettes fiscales et les dépenses totales en pourcentage au poids économique du Pays. L'amélioration de ce solde diminue les possibilités d'emprunt de l'Etat. Ce faisant, le signe attendu est négatif.

Sdpib : le service de la dette par rapport au produit intérieur brut dont dispose toute l'économie. On considère que, si le ratio augmentent cela a un effet positif sur la variable dépendante. Donc le signe attendu est positif.

TXchge : Le taux de change US $ par rapport au F cfa. La variation de ce taux à un effet positif sur le niveau de la dette. Le signe attendu est positif.

VTE : les termes de l'échange donne l'évolution de la valeur relative des exportations par rapport aux importations. La dégradation de cette variable agit positivement sur la variable dépendante. Le signe attendu est positif

Surdt : désigne le surendettement ou l'accumulation de la dette. Le surendettement apparaît lorsque la dette dépasse un certain niveau au delà duquel on peut estimer que le débiteur aurait intérêt à ne pas rembourser. La notion théorique est claire, mais il reste assez difficile à la traduire par un indicateur quantitatif. Le signe attendu est positif. Dans le cadre de ce travail, nous utiliserons un indicateur dérivé de l'analyse traditionnelle de la dynamique de l'endettement, le même utilisé par Barak GÜRBÜZ et Marc RAFFINOT (2001). Soit b le ratio dette extérieure / exportations. La relation classique entre l'accroissement du taux d'endettement db et le taux d'endettement b, le taux d'intérêt r auquel la dette est contractée, le taux de croissance en valeur de l'économie (g) et le déficit primaire de la balance courante rapporté au PIB (DEF) s'écrit :

?b = b(r-g) + DEF

La valeur db ainsi calculée peut être utilisée comme un indicateur de surendettement. En effet, si db est positif, le ratio d'endettement b a tendance à croître indéfiniment. Dans le cas inverse, le ratio b se réduit, indiquant une situation de solvabilité (la dette s'annule à terme).En détaillant cette formule nous obtenons:

SURDT = RIDTExp + (M-X)/Pib - RDTExp*Txpib

SURDT = surendettement

RIDTExp = ratio intérêt de la dette sur exportation

M = importation

X = exportation

Pib = le produit intérieur brut

RDTExp = ratio dette sur exportation

Txpib = taux de croissance du produit intérieur brut

FC : la fuite des capitaux est calculé par :

un indicateur de fuite des capitaux élaboré par (Banque Mondiale et Erbe [1985])35(*). Avec la variation de l'encours de la dette, l'investissement direct étranger, BC le solde de la balance courante et la variation des réserves. Le signe attendu pour cet indicateur doit être positif.

OUVC: le degré d'ouverture commerciale représenté par le ratio de la somme des exportations et importations sur le produit intérieur brut en volume. Plus ce ratio est élevé, le pays acquiert des devises qui lui permettent de faciliter le remboursement des charges de la dette. En effet, le signe attendu est négatif.

Txpib : le taux de croissance détermine l'évolution quantitative du développement économique en terme réel. Le signe attendu est négatif.

MPIB : les importations rapportées au PIB, reflètent le ratio des importations par rapport à la capacité de création de revenu de l'économie dans son ensemble. Le signe attendu est positif.

á0 est la constante ; á1, á2, á3,á4, áet á6 sont les coefficients des variables explicatives et enfin çt le terme aléatoire.

1.2. Méthodologie d'analyse

1.2.1. La collecte des  données

Nous utiliserons les données secondaires. Les données annuelles issues des Institutions internationales (le FMI et la Banque Mondiale), régionales (l'UEMOA et la BCEAO) et nationales ( la Direction Nationale de la Dette Publique, le Ministère de l'Economie et des Finances , La Direction Nationale du Budget et la Direction Nationale de la Statistique et de l'Informatique) seront mobilisées pour construire une base de donnée. Il s'agira ainsi des séries chronologiques qui couvrent la période 1980-2004, soit 25 observations. Cela nécessite un traitement préalable des données.

1.2.2. Méthode d'analyse

La présente étude va faire essentiellement recours aux outils statistiques et économétriques pour la vérification des hypothèses formulées.

Cependant, les tests de stationnarités de Dickey-Fuller Augmenté ADF seront faits pour vérifier la stationnarité des variables.

Les hypothèses sont les suivantes :

 : racine unitaire (non stationnaire)

: non racine unitaire (stationnaire)

Si ADF test stabilitic< critical value alors on accepte H0 au seuil de 5%, la série est non stationnaire

SiADF test stabilitic> critical value alors on rejette H0 au seuil de 5%, la série est stationnaire.

Aussi le test de cointégration sur les résidus sera fait pour valider l'inexistence de relation de cointégration entre les séries.

La méthode d'estimation que nous allons utiliser, est la méthode du double moindre carré

ordinaire. L'estimation du modèle se fera sur le logiciel eviews.

La validation économique est faite sur la base des signes prévus.

La validation statistique de la qualité globale des modèles est appréciée par le coefficient de détermination des modèles et par le test de Fisher.

L'analyse de la qualité globale du modèle s'effectue à travers le coefficient de détermination du modèle (R2 ). Ce coefficient explique la part de l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée par les variables exogènes.

Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers le test de Fisher.

Les hypothèses à posés sont les suivantes :

: , touts les coefficients sont nuls

 : ,il existe au moins un coefficient non nul

avec k le nombre de paramètre estimé

Si le Fischer calculé est supérieur au Fisher théorique Fth (k-1, n-k), ou la Prob(F-stat) < 5%,

on rejette l'hypothèse nulle, la qualité de la régression est bonne au seuil de 5%.

Dans le cas contraire , on accepte hypothèse nulle au même seuil, la qualité de la régression n'est pas bonne.

La validation statistique de la qualité individuelle des variables est appréciée par le test de Student.

Le test de Student, qui pose comme hypothèses :

: , le coefficient i n'est pas significativement différent de zéro

: , le coefficient i est significativement différent de zéro

Si la statistique calculée de Student est supérieure à la statistique théorique t5%(n-k), ou la probabilité calculée est inférieure à 5%, on rejette l'hypothèse nulle, les variables sont statistiquement significatives au seuil de 5%.

Dans le cas contraire, on accepte l'hypothèse nulle, les variables ne sont pas significatives au seuil de 5%.

Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de Breusch Godfrey permettront la détection de l'autocorrélation des erreurs.

La statistique est donnée par  de Breusch Godfrey:

avec p le nombre de retard des résidus , n le nombre d'observations et R2 coefficient de détermination.

Les hypothèses sont les suivantes

 : erreurs non corrélées

 : erreurs corrélées

Si BG< ÷(p)2 , Fc< Fth ou Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse nulle d'absence de corrélation des résidus au seuil de 5%.

Le cas contraire, on rejette l'hypothèse nulle, les erreurs sont corrélées au seuil de 5%.

Le test de White sera faite pour vérifier l'hypothèse d'homocédastique.

Ce test de white est appliqué pour la détection de l'hétéroscédasticité des erreurs. Sa Statistique est donnée par :

avec p=2(k-1), k le nombre de paramètres estimés et n le nombre d'observations et R2 le coefficient de détermination.

Les hypothèses sont les suivantes

: homoscédasticité des résidus

: hétéroscédasticité des résidus

Si W< ÷(p)2 , Fc< Fth ou Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte l'hypothèse

homoscédasticité des résidus au seil de 5%.

Le cas contraire on rejette l'hypothèse nulle les erreurs sont hétéroscédastique au seuil de 5%.

Enfin, le test de norMalité des erreurs permettra de valider les propriétés des moindres carrées ordinaires.

La statistique de Jarque-Bera est définie par ,

ou S est le coefficient de dissymetrie skwness et K le coeficient d'aplatissement (kurtosis), JB suit sous l'hypothèse de norMalité une loi de khi-deux à deux degrés de liberté.

Les hypothèses sont :

 : suit une loi normale

: ne suit pas une loi normale

X est la variable, m la moyenne et ä l'écart type

On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de norMalité si JB<5.99 ou si la probabilité critique est supérieure à 5%, la variable X suit une loi normale. On rejette au seuil de 5% l'hypothèse de norMalité le cas contraire.

2. Estimation du modèle

L'estimation du modèle comprend l'analyse des variables et le choix de la méthode d'estimation. L'analyse des données permet de dégager les caractéristiques essentielles des variables. Elle comprend l'analyse graphique de la variable à expliquer et se poursuit par l'étude de la stationnarité de toutes les variables des équations. La méthode d'estimation est les moindres carrées ordinaires. Tous les tests et estimations ont été faits sur le logiciel Eviews.

2.1. Analyse graphique de l'évolution du ratio logarithmique de l'encours

de la dette en pourcentage du produit intérieur brut

L'allure générale de la courbe de l'indicateur de l'endettement extérieur du pays est concave avec trois pics importants en 1988,1994 et 2003. Ces pics ont les mêmes explications que celles indiquées dans le chapitre précédent. En effet, L'indicateur connaît une augmentation croissante de 1980-1987, une stabilité entre 1989 et 1993 puis une diminution croissante sur la période 1995-2002.

2.2. Etude de stationnarité

- Le test de stationnarité

Les résultats de ce test sont consignés dans le tableau 9, ils montrent que cinq (5) variables sont intégrées d'ordre 1 dont la variable dépendante et les autres variables sont stationnaires à niveau. Comme il existe des variables non stationnaires. Cela nous a conduit à envisager l'étude de la cointégration.

Tableau 9 : Test de Dickey-Fuller-Augmenté pour toutes les variables

Variables

Niveau

Différence première

Conclusion

ADFcal

ADFth

trend

Cst

NR

ADFcal

ADFth

trend

Cst

NR

Ldtpib

-2,82

-3,61

non

oui

0

-6,29

-3,62

oui

non

0

I(1)

Lmpib

-4,12

-3,61

non

oui

0

 
 
 
 
 

I(0)

ouvc

-4,67

-3,61

oui

non

0

 
 
 
 
 

I(0)

txchge

-1,83

-3,61

non

non

0

-3,99

-3,62

non

non

0

I(1)

Fcap

-5,88

-3,61

non

non

0

 
 
 
 
 

I(0)

Lsdpib

-1,46

-3,61

non

non

0

-4,81

-3,61

non

non

0

I(1)

Lvte

-3,45

-3,61

oui

oui

0

-4,81

-3,62

non

non

0

I(1)

Bfpib

-3,49

-3,61

oui

oui

0

-5,46

-3,62

non

non

0

I(1)

Txpib

-8,02

-3,61

non

non

0

 
 
 
 
 

I(0)

Surdt

-7,85

-3,61

non

oui

0

 
 
 
 
 

I(0)

ADFcal = Dickey-Fuller-Augmenté calculé, ADFth = Dickey-Fuller-Augmenté théorique, Cst= constante, NR= nombre de retard

En estimant le modèle, nous avons éliminé avant de procéder à la validation du modèle les variables ouverture commerciale (ouvc), le surendettement (Surdt), la fuite des capitaux (Fcap) de l'équation 1 dans le tableau 12 ; puis l'importation sur le PIB (Lmpib), le terme de l'échange (LVTE) et le taux de croissance du PIB de l'équation 2 du tableau 12. Il convient de remarquer qu'elles respectent les signes attendus sauf qu'elles n'étaient pas significatives.

L'équation 3 du tableau 12 a été retenue Elle se présente comme suit :

(2,0951) (3,8427) (2,9113) (-2,7141)

( ) : t - Statistique

R2 = 0,6824 Rajusté = 0,63708 F = 15,0436 Prob (F-stat)= 0,000019 N= 25

3. Validation du modèle

Elle comprend les validations économique, statistique et économétrique.

3.1. Validation économique et statistique

- Validation économique

Dans l'ensemble le modèle est cohérent du point de vue de la théorie économique. En effet

toutes les variables ont respecté les signes prévus (équation estimée ci-dessus).

- Validation statistique

Dans notre modèle ce coefficient est sensiblement égale à 0,6824 (voir équation 3 du Tableau 12). Ce qui signifie que les variations de la dette en pourcentage du produit intérieur brut sont expliquées à 68% par les variables retenues dans le modèle.

Le test d'adéquation d'ensemble de Fisher vient conforter celui du coefficient de détermination. En effet, la statistique de Fisher calculée Fc=15,04 est supérieure à sa statistique théorique Fth(k-1,n-k)= Fth(3,21)= 3,07 . Donc la qualité globale du modèle est très acceptable.

Ce qui nous conduit à vérifier la qualité individuelle des variables explicatives.

Le test de la qualité individuelle des variables est apprécié par la statistique de Student. La statistique de Student au seuil de 1% est t1%(n-k)=t1%(21)=2,83 au seuil de 5% c'est t5%(21)=2,08. Dans notre modèle ce test montre que la variable Balance fiscale (Bfpib) la constante est significative à 5%, les variables service de la dette sur les exportations (LSdpib), le taux de change (LTxchge) sont significatives à 1%. La règle de décision nous permet de dire que toutes les variables sont statistiquement pertinentes.

Nous allons maintenant passer à la validation économétrique.

3.2. Validation économétrique

Elle porte sur l'analyse de la qualité des résidus de l'équation 3 du tableau 12.Elle consiste à vérifier la non autocorrelation, l'homoscédasticité, la normalité et la cointégration entre les variables

Le test d'autocorrélation

La statistique calculé de DW*= 1,44 et est entre 1,12 et 1,66.

Tableau 10 : Résultat du test de Durbin Watson

Valeur de DW*

0 1,12 DW* 1,66 2,34 2,88 4

Résultat du test

Autocorrelation positive

Doute

Autocorrelation nulle

Doute

Autocorrelation négative

DW* est dans la zone de doute, nous allons utiliser le test de Breusch Godfrey.

Ce doute a été levé par ce test (voir annexe 4) qui donne une statistique BG=n*R2=25*0,048=1,2 est inférieur à X2(2)=5,99.

La statistique calculée de Fisher Fc=0,19 est inférieure à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(5,19)=2,74 au seuil de 5%.

On accepte l'hypothèse nulle qui est la non autocorrelation des erreurs au seuil de 5%.

Le test d'homoscédasticité des erreurs

Dans notre étude la statistique de White W= n*R2=25*0,242=6,05 est inférieure à X2(6)=12,592 (voir annexe 5).

La statistique calculée de Fisher Fc=0,96 est inférieur à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(6,18)=2,66 au seuil de 5%.

Donc, on accepte l'hypothèse nulle, il y a homoscedasticité des erreurs au seuil de 5%.

Le test de norMalité des erreurs

Le test sur les erreurs de l'équation 3 du tableau 12 donne JB= 2,49 est inférieur à X2(2)=5,99 (voir annexe 6). Au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs sont normales.

Les test de cointégration

Les critères de validation du modèle étant respectés nous allons vérifier la relation de cointégration entre les variables qui sont intégrés d'ordre I(1). Pour cela, nous avons récupéré les résidus de l'équation 3 du tableau 12 comme relation de long terme pour effectuer le test ADF. Afin de voir si les résidus sont stationnaires.

Tableau 11 : Le test de Dyckey-Fuller-Augmenté

ADF Test Statistic

-4,499278

1% Critical Value*

-3,7343

 

 

5% Critical Value

-2,9907

 

 

10% Critical Value

-2,6348

*MacKinnon critical values for rejection of hypothesis of a unit root.

Le test montre que les erreurs sont stationnaires à niveau au seuil de 1% (tableau11). Les résidus étant stationnaires, on conclu que les variables sont cointégrées. Donc, on peut retenir l'équation 3 comme relation de long terme.

L'existence de cette relation de cointégration entre les variables, valide l'utilisation du modèle à correction d'erreur. Ce modèle sert à déterminer la dynamique de court terme, pour cela nous utiliserons l'approche à deux étapes de Engle et Granger.

La première étape de cette approche consiste à estimer la relation de long terme par la méthode des moindres carrées ordinaires (MCO). Cette étape a été réalisée avec le test de cointégration.

La deuxième étape consiste à récupérer les résidus de la relation à long terme pour estimer le modèle à correction d'erreur qui donne la dynamique de court terme. Nous spécifions le modèle à correction d'erreur suivant :

ái : les coefficients , D : différence première åt : le terme d'erreur RO(-1) : les erreurs de l'équation 3 retardées d'une période

Le résultat de l'estimation du modèle de court terme sont consignés dans le tableau 12 (équation 4 et 5).

Après les validations économique et statistique l'équation 5 a été retenue comme le modèle de court terme. Il se présente de la façon suivante :

(0,642) (-5,078) (-2,912)

( ) : t-student

R2 :0,58 DW :1,88 F: 15, 06 Prob(F-stat): 0,000088

La force de rappel à l'équilibre de cette équation mesurée, par le coefficient des résidus retardés d'une année est significative et comprise entre -1 et 0.Ce qui signifie que l'impact des facteurs déterminants la dette extérieure ne s'estompe qu'après un an et 59% des effets sont absorbés à la fin de la première année.

La statistique théorique de Student c'est t5%(n-k)= t5%(21)=2,08. Le résultat de ce test prouve que la balance fiscal par rapport au PIB (Bfpib) et les résidus retardés de l'équation 3 d'une période sont statistiquement significatifs au seuil de 5%.

La dette est expliquée à 58% par les variables explicatives.

Le Fisher calculé Fc=15,06 est supérieur au Fisher théorique Fth(k-1,n-k)= Fth(2,21)= 3,47.

Donc, l'adéquation d'ensemble du modèle à court terme est bonne.

Nous avons ensuite procédé à la validation économétrique sur les résidus de l'équation 5.

Le test d'autocorrélation des résidus

L'équation de court terme comporte des variables décalées ce qui fait qu'on ne peut pas utiliser le test de corrélation de Durbin Watson. Cependant, nous allons utiliser celui de Breusch Godfrey.

Le résultat de ce test est consigné dans l'annexe 8. Il a révélé l'absence d'autocorrélation des résidus. En effet,

BG=n*R2 = 24*0,123=2,95 est inférieur à X2(2)=5,99 au seuil de 5%.

La statistique calculée de Fisher Fc=0,66 est inférieure à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(4,19)=2,90 au seuil de 5%.

On accepte l'hypothèse nulle qui est la non autocorrelation des erreurs au seuil de 5%.

Le test d'homoscédasticité des erreurs

Dans le modèle de court terme la statistique de White a conclu l'absence d'hétéroscédasticité des erreurs (voir annexe 9).

W= n*R2 =24*0,05 =1,248 est inférieur à X2(4)=9,48 au seuil de5%.

Le test de Fisher vient confirmer celui de White. La statistique calculée de Fisher Fc=0,26 est inférieure à sa statistique théorique F(k-1, n-k)=F(4,21)=2,84 au seuil de 5%.

La règle de décision est l'acceptation de l'hypothèse nulle, il y a homoscedasticité des erreurs au seuil de 5%.

Le test de norMalité des erreurs:

Pour l'équation 5 du tableau 12 (modèle de court terme) . La statistique de Jarque-Bera

JB= 1,95 est inférieure à X2(2)=5,99 au seuil de 5%. Ce qui montre que les erreurs sont normales.

Tableau 12 : Résultat des estimations

Variable endogène

La dette extérieure par rapport au PIB

Différence première de la dette extérieure par rapport au PIB

Variables exogènes

Modèle à long terme

Modèle à court terme

 

Equa.1

Equa.2

Equa.3

Equa.4

Equa.5

C

0,2637

(0,106)

1,105

(0,96)

1,60

(2,095)**

0,011

(0,35)

0,021

((0,642)

LSdpib

0,285

(2,43)**

0,28

(2,740)**

0,30

3,842)***

 
 

DLSdpib

 
 
 

0,134

(1,416)

 

Lmpib

0,55

(0,594)

0,24

(0515)

 
 
 

Ltxchge

0,32

(1,955)*

0,30

(1,929)*

0,32

(2,911)***

 
 

DLTxchge

 
 
 

0,35

(0,0724)*

 

RO(-1)

 
 
 

-0,75

(-3,798)***

-059

(-2,912)***

LVTE

0,171

(0,312)

0,21

(0,466)

 
 
 

DLVTE

 
 
 
 
 

OUVC

-0,0005

(-0,49)

 
 
 
 

Surdt

0,004

(1,229)

 
 
 
 

Fcap

0,0001

(0,41)

 
 
 
 

BFpib

-0,02

(-0,757)

-0,03

(-1.388)

-0,04

(-2,714)**

 
 

DBFpib

 
 
 

-0,051

(-3,244)***

-0,072

(-5,058)***

Txpib

0,24

(0,965)

-0,006

(-0,991)

 
 
 

R2

0,73

0,70

0,68

0;68

0,58

DW

1,37

1,21

1,44

1,86

1,88

F

4,62

7,107

15,04

10,44

15,06

Prob(F-stat)

0,004555

0,000529

0,000019

0,000120

0,000088

NB: ( ): T-Student, Equa. : Equation , ***:Significatif au seuil de 1%, **: Significatif au seuil de 5%, * : Significatif au seuil de 10%

Les résultats seront analysés et interprétés dans le titre suivant.

II. INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

1. Interprétations des résultats

Le résultats des différentes estimations de la relation de long terme et de court terme sont respectivement consignés dans le tableau 12 (équation 3 et 5). Au terme des régressions, on retient les résultats suivants :

1.1. La relation de long terme

Elle lie d'une part positivement le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib), le taux de change $/Fcfa (LTxchge) et d'autre part, négativement la balance fiscale par rapport au PIB (BFpib). Le schéma d'endettement du Mali est bien expliqué par le modèle l'équation de long terme avec un degré de confiance de 95% et un coefficient de détermination de 0,68.

De la relation de long terme il ressort les observations suivantes.

- l'ouverture commerciale (OUVC), elle n'est pas aussi pertinente (voir équation1 du tableau 12) son coefficient est (-0,005). Le résultat controverse de Marc Raffinot et Baptiste Venet (2001) qui ont conclu une inexistence de relation entre l'endettement et l'ouverture commerciale, semble être vérifier pour le Mali. La faiblesse du lien entre l'endettement extérieur et l'ouverture commerciale est a priori surprenante, puisqu'une économie qui s'endette à l'extérieur devrait avoir le souci de préserver sa solvabilité. Néanmoins, ceci peut sans doute s'expliquer par le fait que le Mali, n'emprunte qu'auprès d'organismes publics qui ne sanctionnent que faiblement les défauts de paiement.

- L'effet du surendettement (Surdt) n'est pas un motif pour expliquer l'endettement du Mali. On trouve une relation positive avec un coefficient de (0,004) voir équation 1 du tableau 12. Cela se comprend car dans les analyses précédentes du chapitre 2, nous avons remarqué que malgré quelques rééchelonnements le pays s'installe dans une période non d'accumulation d'arriéré de dette depuis 1996. Aussi, la courbe d'endettement de ces dix dernières années tend à baisser.

-La fuite des capitaux (Fcap), si l'Afrique reste un exportateur de capitaux pour Boyce et Léonce N'DIKUMANA (2000), le phénomène ne semble pas pertinent pour expliquer l'endettement du Mali avec un coefficient de 0,0001 (voir équation 1 du tableau 12). L'Explication plausible à ce fait serait donc l'importance de transfert de revenu des immigrants dans l'amélioration de la balance des transferts courants

- L'importation par rapport au PIB, il y'a une corrélation positive avec l'endettement du Mali, mais n'est pas significative. Son coefficient est de 0,24 (voir Equation 2 du tableau 12). Pour une augmentation d'un pour cent du ratio, on assiste à un accroissement de 57% de la dette par rapport au PIB. Ce résultat s'explique par la non influence des produits importés (hydrocarbures, alimentaires, intrants et équipements) qui traduit les sorties de devises par rapport à la base des ressources sur l'endettement du pays. Les études similaires ne confirment pas le même résultat, notamment celle de K.O.Ojo (1989) dans le cas des pays de l'Afrique sub-saharienne, trouve une relation positive et significative. Par contre, l'étude de Léonce YAPO (2001) dans le cas de la Côte et d'Ivoire abouti à une relation négative avec un coefficient significatif.

- la dégradation des termes de l'échange (LVTE), tend à accroître le processus d'endettement du Mali, mais non significative statistiquement avec un coefficient (0,21) (voir équation 2 du tableau 12). Ce qui veut dire qu'elle n'explique pas l'endettement. Léonce YAPO (2002) et Cashin.P et Pottillo.C (2000) trouvent que c'est significatif. La controverse de ce résultat, pourrait s'expliquer par le fait que la détérioration des termes de l'échange n'a pas atteint le point ou les recettes en devises fléchissent, en dégradant la situation financière et économique du pays. -

- Le taux de croissance du produit intérieur brut évolue dans le sens contraire de l'endettement du pays avec un coefficient de (-0,006) et n'est pas significative. L'explication a ce fait est que, le taux de croissance en moyenne sur les 25 dernières années est sensiblement égale à 3%. Donc, l'endettement du pays ne semble pas décourager les investissements privés (effet du surendettement).Dans le cas contraire, Pottillo.C et al (2002) affirme la thèse que le taux de croissance serait pénalisé dont un faible investissement et faible niveau de remboursement. Cette thèse est confirmée par l'étude. Les études de K.O.Ojo (1989) et Léonce Yapo (2001) sont contraires à nos résultats. Car ils trouvent que le coefficient du taux de croissance est significatif. D. Cohen ( 1996) a montré empiriquement que l'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est négligeable pour 8 pays de l'Afrique y compris le Mali. Bien que le sens de causalité ne soit pas le même dans le cas présent les conclusions sont similaires.

- La balance fiscal par rapport au PIB (BFpib), est apparue négative et significative à 1% . Ce résultat implique qu'une amélioration de 10% du déficit fiscal à la moyenne de l'échantillon entraîne une diminution de 3,12% de la dette extérieure sur le PIB du pays. La thèse de Edwads WIESNER et al (1998) semble donc vérifier : les déficits publics ont entraîné des déficits courants et un endettement excessif. Donc c'est la faiblesse des recettes fiscales ou l'augmentation des dépenses publiques qui amène les pouvoirs publics à s'endetter. S. Ibi. AJAYI (1991) ; trouve le même résultat pour le Nigeria, une aggravation de déficit budgétaire sur le PIB accrois le ratio de la dette sur les exportations.

- Le taux de change (LTxchge), il y a une relation positive avec l'endettement et significatif à1% (voir équation 3 du tableau 12).Lorsque le taux de change £/Fcfa s'apprécie d'un pour cent (1%) , la dette sur le PIB subit une augmentation de 32%. Le résultat de Lamine N'DIAYE (1993) pour le cas du Sénégal et de Hugon, Pourcet et Quiers-Valette, (1995) est le même pour nôtre étude. Ce résultat peut s'expliquer par la coopération monétaire avec la France (intégration du Mali dans la zone franc en 1982) et en 1994 par la dévaluation de la monnaie de 50% de sa valeur par rapport au Francs Français (FF). Graphiquement nous avons constaté les effets de ces changements de parité sur l'évolution de l'indicateur de la dette.

- Le service de la dette par rapport au PIB (LSdpib), influence significativement la dette extérieure à 1%. A long terme une augmentation d'un pour cent du ratio entraîne un accroissement de 30% de la dette par rapport au produit intérieur brut. Donc pour réduire le niveau d'endettement, il n' y a que deux façons pour le faire. Soit d'augmenter le produit intérieur du pays ou l'allègement du service de la dette. Le résultat de cette variable est confirmé par Artus et Pierre Morrin (1991) dans l'équation de la dette avec la contrainte budgétaire de l'Etat. Sur le plan empirique , Léonce YAPO (2002) trouve le même résultat pour la Côte d'Ivoire.

1.2. La relation de court terme

Le modèle (voir équation 5 du tableau 12) montre qu'on arrive à ajuster 59% du déséquilibre entre le niveau désiré et effectif de l'encours de la dette en pourcentage du produit intérieur brut. Dans cette relation de court terme, on observe que la variable balance fiscale est significative à1% et avec un coefficient de (-0,072). Cela montre qu'à court terme une amélioration de 10% de la variable à la moyenne de l'échantillon on obtient une réduction de 5,56%. L'effet de court terme est supérieur à l'effet de long terme de la même variable. Donc pour réduire le niveau de l'endettement il faut agir dans le court terme et il y a que deux façons pour le faire : soit augmenter l'aide publique au développement ou soit l'allègement du service de la dette . Car d'un côté les recettes sont faibles et de l'autre côté le paiement du service de la dette fait augmenté les dépenses publiques.

2. Recommandations

Ces présentes recommandations s'adressent aux pouvoirs publics du Mali, ainsi qu'à la communauté financière internationale (créanciers). Pour cela, nous prenons en compte l'ensemble du processus de développement dans toute sa complexité, tout en sachant que les politiques, les institutions, les facteurs exogènes et la gestion interne de la dette interviennent généralement dans cette problématique.

L'examen des recommandations met l'accent sur les cadres d'actions et de stratégies, à

savoir sur l'allégement du service de la dette extérieure et l'additionnalité des financements, sur le cadre adéquat pour stimuler la croissance économique et sur la réduction de la précarité des exportations. Toutes ces interventions sont liées mais chacune peut revêtir des interventions bien spécifiques.

- Au niveau de l'allégement du service de la dette extérieure et de l'additionnalité des

financements, il convient de faire appel à la responsabilité des bailleurs de fonds et à la

concessionnalité des capitaux extérieurs octroyés aux pays très endettés. En effet, les créanciers surtout multilatéraux doivent veiller à ce que la panoplie d'instruments de financement en vigueur corresponde à la capacité de service de la dette du pays. Toutefois, la solidité et la solvabilité des créanciers doivent être préservées afin d'assurer la pérennité de leurs opérations. Les financements extérieurs accordés au Mali doivent être assortis de conditions suffisamment concessionnelles ou revêtir la forme de dons.

L'importance de la gestion de la dette et la transparence doivent être réaffirmées et mises effectivement en pratique par les pays débiteurs. Leur peu d'intérêt à pour la gestion de la dette et des emprunts expliquent fortement l'accumulation excessive des dettes extérieures. Les pays allouent les fonds sans se préoccuper de leur impact sur les activités économiques. La transparence doit résider dans l'information des acteurs coordonnant les politiques budgétaires et monétaires, surtout dans le suivi des politiques nationales devant être ajustées aux chocs extérieurs. La communauté des bailleurs de fonds doit respecter le caractère additionnel (additionnalité) de leur appui financier et technique. Les nouveaux financements pour le développement devraient venir s'ajouter aux efforts déjà en cours notamment l'Initiative PPTE et autres transferts dans le cadre de l'aide publique au développement (APD) comme d'emblée, le stipule l'un des principes de cette initiative.

- Le deuxième niveau de recommandations s'appuie sur les actions et les stratégies à mettre en oeuvre pour stimuler la croissance économique. Cela permettra à l'Etat d'améliorer ses recettes fiscales. Il s'agit essentiellement de la bonne gestion macro-économique et du renforcement des investissements privés. En effet, la mise en oeuvre des politiques macro-économique et structurelle intégrant les politiques commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement stable pour l'activité économique. Ces réformes économiques influencent davantage les incitations à investir. Il est reconnu que les pays qui entreprennent de bonnes politiques macro-économiques et ayant des structures économiques favorables au fonctionnement du marché peuvent connaître une croissance économique relativement souple et stable. L'amélioration et la création d'infrastructures économiques et sociales s'avèrent nécessaire pour cibler des sources potentielles et redynamiser la croissance.

L'accroissement du volume des exportations est plus que jamais nécessaire pour résoudre durablement les problèmes liés aux questions des recettes en devises du Mali. Le pays doit améliorer significativement sa capacité d'exportation et aptitude à exporter. Le besoin d'une croissance dynamique des exportations pour renforcer ses capacités de paiements extérieurs et disposer de ressources supplémentaires passe en partie par la diversification des exportations. Ceci permettrait de ne pas subir le domination des deux produits (cacao et café) et d'être moins vulnérable, comme l'est aujourd'hui pour le coton. En outre, les exportations doivent être mieux rémunérées sur les marchés des matières premières .Ainsi, les partenaires commerciaux doivent élargir l'accès des PPTE aux marchés américains, européens et asiatiques.

CONCLUSION

La fragilité de l'économie du pays et sa faible capacité de remboursement sont manifestes. La grande leçon de l'endettement du Mali est la dépendance du pays au financement extérieur. Le financement international a influencé profondément l'économie du pays, bien au delà du simple engagement à respecter les échéances du service de la dette.

L'objectif de cette étude qui était d'étudier les déterminants de l'endettement public extérieur du Mali a été atteint. Car au terme de notre réflexion, on retient que les variables pertinentes pour l'endettement du pays sont très peu nombreuses. Le service de la dette par rapport au produit intérieur brut, la balance fiscale par rapport au PIB et le taux de change $/Fcfa semblent être les déterminants globalement satisfaisant de l'endettement du pays.

Par contre il y a eu des variables qui n'ont pas été pertinentes statistiquement, comme : Le taux de croissance du PIB, le terme de l'échange, la fuite des capitaux , l'effet du surendettement, et l'ouverture commerciale.

Le principal enseignement tiré de ces résultats montre que le niveau d'endettement du pays n'est d'abord qu'une question de solvabilité avant d'être un besoin en liquidité. Ce problème de solvabilité n'a pas aussi atteint le stade où l'effet du surendettement devient préoccupant.

La non prise en compte parmi les déterminants de l'endettement tel que l'indicateur de la spécificité de l'économie (taille, densité, instabilité du pays etc..), l'impact de l'initiative PPTE et enfin l'élargissement de la taille de la série chronologique (1970-2004) sont à notre avis les principales limites de l'étude.

Au total, comme tout travail scientifique notre étude pourrait comporter des limites parfois inhérentes à l'exploitation des données économiques, surtout de source secondaire. C'est pourquoi nos interprétations et recommandations doivent être analysées avec mesure.

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SEMEDO (G). 2001 '' L'Economie des finances publiques'', Edition Ellipses, Paris.

SENE (B). 2004 `'Impact du fardeau virtuel de la dette sur le taux d'échange d'équilibre des pays en développement, Cahiers de EURIsCO, N°14 , pp 28.

SERIEUX (J), SAMY (Y); 2001 ''l'endettement et l'allègement de la dette des pays les plus pauvres: de petits progrès dans un long cheminement'', Revue Canadienne d'Etudes du Développement Vol XXII, N° 2, 8 pp 297-305.

TAYLOR (L).1994, " Gap models ", Journal of Development Economics, vol. 45, pp. 17-34.

TOUSSAINT (E). 2004'' Financement du développement non générateur de dettes et une nouvelle architecture financière internationale'', CADTM/Bruxelles-Syllepse, 23 pp.

WOODFORD (M). 1995 '' Price Level Determinacy without Control of a Monetary Aggregate'', In Carnegie-Rochester Conference Series on Public Policy, vol.43, pp.1-46

YAPO (L). 2002,''Les déterminants de l'endettement extérieur des PPTE: Cas de la Cote d'Ivoire'', World Intitute for Development Economics Research, Discution Papers N° 14, janvier, 29 pp.

ANNEXES

ANNEXE 1: La dette extérieure du Mali en milliard s de Fcfa

Année

 
 
 

Dette à long terme

 
 

Arriéré de paiements

Dette totale

Encours de la dette

dette à court terme

Dette

bilatérale

Dette

multilatérale

Service de la dette

Intérêt de la dette

Total

Principal

Intérêt

1980

162,05

154,65

7,40

106,409

48,242

9,800

1,580

16,82

16,598

0,221

1981

234,89

226,73

8,15

147,843

78,891

5,800

2,300

0,54

0

0

1982

298,37

288,84

9,53

182,955

105,884

5,400

5,720

0,66

0

0

1983

395,89

377,98

17,91

225,194

152,781

9,200

4,590

0,76

0

0

1984

627,26

605,78

21,48

389,114

216,665

20,000

6,230

4,67

0

0

1985

682,11

659,66

22,45

432,367

227,295

40,000

8,690

0

0

0

1986

627,53

608,14

19,39

393,003

215,134

25,000

9,400

0

0

0

1987

639,49

621,16

18,33

396,142

225,022

29,000

9,100

0

0

0

1988

945,04

937,00

8,04

580,765

356,235

27,500

11,100

6,97

5,76

1,21

1989

733,13

727,00

6,13

452,356

274,644

33,200

13,000

2,89

2,32

0,58

1990

678,19

673,80

4,39

410,741

263,059

47,400

15,800

20,00

17,44

2,56

1991

704,29

700,90

3,39

413,249

287,651

42,900

12,200

56,46

48,43

8,03

1992

731,89

730,30

1,59

424,700

305,600

44,200

13,400

81,93

72,57

9,36

1993

775,63

774,50

1,13

434,200

340,300

40,900

12,200

111,13

99,04

12,09

1994

1 577,71

1 576,60

1,11

822,800

753,800

111,100

23,900

217,05

201,01

16,04

1995

1 396,20

1 395,20

1,00

639,100

756,100

80,900

17,600

0

0

0

1996

1 498,40

1 498,40

0,00

651,700

846,700

69,500

14,500

0

0

0

1997

1 614,80

1 614,80

0,00

669,200

945,600

41,100

13,800

0

0

0

1998

1 684,30

1 684,30

0,00

659,600

1 024,700

43,500

16,900

0

0

0

1999

1 618,00

1 618,00

0,00

468,000

1 150,000

56,900

12,600

0

0

0

2000

1 751,60

1 751,60

0,00

469,600

1 282,000

61,300

14,400

0

0

0

2001

1 785,50

1 785,50

0,00

480,900

1 304,600

67,300

13,800

0

0

0

2002

1 746,10

1 746,10

0,00

548,600

1 197,500

78,000

16,300

0

0

0

2003

1 646,70

1 646,70

0,00

 
 

52,200

18,80

0

0

0

2004

1 725,00

1 725,00

0,00

 
 

52,700

18,50

0

0

0

Source : IMF International financial statistics, Mali 1980-2002

DNDP, MEF,

ANNEXE 2: Données de l'estimation

Année

dtpib

surdt

ouvc

fcap

vte

mpib

bfpib

txpib

Dette/PNB

Dette/PIB

Dette/Export

Sdette/PNB

sdette/PIB

Sdette/exp

Intérêt/exp

1980

43,43

8,61

42,62

-12,36

0,86

27,28

-11,42

2,20

41,660

43,427

283,187

2,640

2,752

17,945

2,893

1981

59,24

21,59

41,63

-191,28

0,86

27,57

-11,60

-0,90

56,360

59,236

421,509

1,440

1,515

10,782

4,276

1982

70,22

-21,41

44,23

-9,86

0,93

29,17

-16,00

9,60

66,360

70,216

466,185

1,240

1,313

8,716

9,232

1983

81,25

10,10

48,21

-31,90

0,96

31,28

-16,96

2,10

76,690

81,247

479,895

1,870

1,978

11,681

5,828

1984

112,09

-14,01

53,27

-94,01

1,01

32,51

-16,28

5,80

102,150

112,091

539,963

3,370

3,701

17,827

5,553

1985

118,97

61,64

59,75

65,37

0,96

40,99

-18,54

-4,90

103,700

118,971

634,022

6,290

7,214

38,445

8,352

1986

102,55

112,39

49,66

97,86

0,85

34,93

-16,69

-11,70

93,760

102,548

696,048

3,850

4,216

28,614

10,759

1987

105,21

-95,14

47,02

36,51

1,00

31,04

-16,09

18,20

96,970

105,207

658,571

4,530

4,912

30,746

9,648

1988

159,84

152,44

49,02

92,44

0,87

32,80

-16,60

-12,60

147,040

159,844

985,548

4,260

4,691

28,925

11,675

1989

112,52

5,81

48,43

54,75

0,90

31,94

-17,04

3,20

103,810

112,517

682,194

4,740

5,138

31,154

12,199

1990

107,34

31,25

51,90

-18,09

0,89

33,75

-17,17

-0,30

98,380

107,343

591,488

6,920

7,551

41,610

13,870

1991

101,40

12,61

50,65

23,54

0,83

32,64

-15,90

2,10

90,700

101,403

563,171

5,550

6,207

34,470

9,803

1992

101,28

-25,43

48,02

45,00

0,83

31,83

-14,60

8,40

91,600

101,284

625,589

5,540

6,130

37,863

11,479

1993

108,83

49,77

50,11

24,91

0,71

31,84

-13,15

-4,50

97,870

108,833

595,810

5,170

5,747

31,464

9,385

1994

161,19

14,59

66,04

-694,36

0,67

43,06

-18,09

2,30

137,100

161,193

701,584

9,530

11,359

49,439

10,635

1995

117,15

-9,19

63,12

307,98

0,83

41,29

-14,69

6,60

103,900

117,150

536,696

6,020

6,793

31,120

6,770

1996

113,10

-2,06

56,00

77,08

0,85

36,77

-11,46

4,30

101,070

113,097

588,293

4,770

5,246

27,287

5,693

1997

114,01

-17,31

59,86

-113,14

0,87

34,33

-10,88

6,70

109,500

114,015

446,558

2,560

2,902

11,366

3,816

1998

108,64

-9,59

51,89

110,28

0,86

32,14

-12,38

5,00

94,950

108,643

550,105

2,450

2,806

14,207

5,520

1999

89,75

-11,84

51,08

180,33

0,72

30,20

-10,23

5,70

90,030

89,754

429,862

3,170

3,156

15,117

3,348

2000

92,63

26,73

55,51

73,14

0,66

32,74

-11,02

-3,30

92,220

92,628

406,786

3,230

3,242

14,236

3,344

2001

80,68

-26,29

60,34

106,55

0,82

34,20

-11,82

11,90

79,890

80,682

308,624

3,040

3,041

11,633

2,385

2002

76,00

-7,76

58,36

237,02

0,79

29,62

-10,42

4,20

74,470

76,000

264,460

3,330

3,395

11,814

2,469

2003

110,19

-6,21

85,04

107,20

0,78

46,50

-14,97

6,10

64,818

110,191

285,946

2,055

3,493

9,064

3,265

2004

64,47

-5,94

51,97

159,30

0,78

28,03

-10,79

4,80

63,905

64,467

269,303

2,138

1,970

8,227

2,888

Sources : Comptes économique du Mali, DNSI,70-1991, 90-2004

Balance de paiement du Mali, BCEAO ,1985-2002

TOFE, MEF 1996-2004

Et nos propres calculs

ANNEXE 3: Estimation de l'équation de long terme

Dependent Variable: LDTPIB

 

 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 08:58

 
 

 

Sample: 1980 2004

 
 
 

 

Included observations: 25

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

LSDPIB

0.302383

0.078689

3.842749

0.0009

LTXCHGE

0.320384

0.110046

2.911352

0.0083

BFPIB

-0.044283

0.016316

-2.714134

0.0130

C

1.603641

0.765390

2.095196

0.0485

R-squared

0.682448

Mean dependent var

 

4.572011

Adjusted R-squared

0.637084

S.D. dependent var

 

0.291316

S.E. of regression

0.175496

Akaike info criterion

 

-0.496755

Sum squared resid

0.646775

Schwarz criterion

 

-0.301735

Log likelihood

10.20944

F-statistic

 

15.04365

Durbin-Watson stat

1.442136

Prob(F-statistic)

 

0.000019

ANNEXE 4: Test Breusch Godfrey sur l'équation de long terme

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 

 

 

 
 
 

 

F-statistic

0.480681

Probability

0.625680

Obs*R-squared

1.204030

Probability

0.547707

Test Equation:

 

 

 

 

Dependent Variable: RESID

 
 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 10:00

 
 

 

 

 

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

LSDPIB

0.014115

0.087576

0.161173

0.8737

LTXCHGE

-0.015345

0.115851

-0.132453

0.8960

BFPIB

0.003895

0.017276

0.225479

0.8240

C

0.127967

0.808676

0.158243

0.8759

RESID(-1)

0.196709

0.237100

0.829642

0.4170

RESID(-2)

-0.155934

0.250119

-0.623441

0.5404

 

 

 

 

 

R-squared

0.048161

Mean dependent var

5.51E-16

Adjusted R-squared

-0.202323

S.D. dependent var

0.164161

S.E. of regression

0.180004

Akaike info criterion

-0.386115

Sum squared resid

0.615626

Schwarz criterion

-0.093584

Log likelihood

10.82643

F-statistic

 

0.192273

Durbin-Watson stat

1.804584

Prob(F-statistic)

0.961799

ANNEXE 5: Test de white sur l'équation de long terme

White Heteroskedasticity Test:

 

 

 

 

 
 
 

 

F-statistic

0.962108

Probability

0.477622

Obs*R-squared

6.070680

Probability

0.415319

Test Equation:

 

 

 

 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 10:00

 
 

 

Sample: 1980 2004

 
 
 

 

Included observations: 25

 
 

 

 

 

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

C

5.636928

4.315363

1.306246

0.2079

LSDPIB

0.109216

0.084082

1.298932

0.2104

LSDPIB^2

-0.044726

0.032861

-1.361074

0.1903

LTXCHGE

-1.691492

1.455980

-1.161755

0.2605

LTXCHGE^2

0.136974

0.121758

1.124968

0.2754

BFPIB

0.069822

0.061343

1.138224

0.2700

BFPIB^2

0.002530

0.002164

1.169350

0.2575

 

 

 

 

 

R-squared

0.242827

Mean dependent var

0.025871

Adjusted R-squared

-0.009564

S.D. dependent var

0.047589

S.E. of regression

0.047816

Akaike info criterion

-3.011422

Sum squared resid

0.041154

Schwarz criterion

-2.670136

Log likelihood

44.64277

F-statistic

 

0.962108

Durbin-Watson stat

2.215067

Prob(F-statistic)

0.477622

ANNEXE 6: Histogramme et statistique du résidu de l'équation de long terme

ANNEXE 7: Estimation de l'équation de court terme

Dependent Variable: DLDTPIB

 

 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 10:14

 
 

 

Sample(adjusted): 1981 2004

 
 

 

Included observations: 24 after adjusting endpoints

 

 

 

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

DBFPIB

-0.072633

0.014302

-5.078597

0.0000

RO_1

-0.597182

0.205058

-2.912259

0.0083

C

0.021107

0.032866

0.642224

0.5277

 

 

 

 

 

R-squared

0.589256

Mean dependent var

0.016462

Adjusted R-squared

0.550137

S.D. dependent var

0.239929

S.E. of regression

0.160925

Akaike info criterion

-0.699288

Sum squared resid

0.543834

Schwarz criterion

-0.552032

Log likelihood

11.39146

F-statistic

 

15.06334

Durbin-Watson stat

1.884084

Prob(F-statistic)

0.000088

ANNEXE 8: Test Breusch Godfrey sur l'équation de court terme

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

 

 

 

 

 

 

 

F-statistic

1.334401

Probability

 

0.286898

Obs*R-squared

2.955920

Probability

 

0.228103

Test Equation:

 

 

 

 

Dependent Variable: RESID

 
 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 10:15

 

 

 

 

 

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

DBFPIB

0.003661

0.014802

0.247347

0.8073

RO_1

0.044248

0.251938

0.175630

0.8624

C

0.004553

0.032554

0.139869

0.8902

RESID(-1)

-0.011140

0.295352

-0.037719

0.9703

RESID(-2)

-0.378748

0.232033

-1.632304

0.1191

 

 

 

 

 

R-squared

0.123163

Mean dependent var

0.000000

Adjusted R-squared

-0.061434

S.D. dependent var

0.153769

S.E. of regression

0.158422

Akaike info criterion

-0.664056

Sum squared resid

0.476853

Schwarz criterion

-0.418628

Log likelihood

12.96867

F-statistic

 

0.667200

Durbin-Watson stat

1.809955

Prob(F-statistic)

0.622584

ANNEXE 9: Test White sur l'équation de court terme

White Heteroskedasticity Test:

 

 

 

 

 

 

 

 

F-statistic

0.261061

Probability

0.899240

Obs*R-squared

1.250325

Probability

0.869745

 

 
 
 

 

 

 

 

 

 

Test Equation:

 

 

 

 

Dependent Variable: RESID^2

 
 

 

Method: Least Squares

 
 

 

Date: 05/04/05 Time: 10:15

 
 

 

Sample: 1981 2004

 
 
 

 

Included observations: 24

 

 

 

 

 

 

 

 

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

 

 

 

 

 

C

0.028871

0.010940

2.638941

0.0162

DBFPIB

0.000681

0.003471

0.196127

0.8466

DBFPIB^2

-0.000430

0.001094

-0.393313

0.6985

RO_1

0.013056

0.047467

0.275058

0.7862

RO_1^2

-0.149464

0.164464

-0.908794

0.3748

 

 

 

 

 

R-squared

0.052097

Mean dependent var

0.022660

Adjusted R-squared

-0.147462

S.D. dependent var

0.033785

S.E. of regression

0.036190

Akaike info criterion

-3.616992

Sum squared resid

0.024885

Schwarz criterion

-3.371564

Log likelihood

48.40391

F-statistic

 

0.261061

Durbin-Watson stat

2.219567

Prob(F-statistic)

0.899240

ANNEXE 10: Histogramme et statistique du résidu de l'équation de court terme

* 1 Cité par RAFFINOT Marc (1991)

* 2 moyenne simple, Afrique du Sud et Nigeria exclus.

* 3 Cité par Jean Sylvain NDO NDONG (2001)

* 4 Cité par Marc RAFFINOT (1998)

* 5 Idem

* 6 Idem

* 7 Cité par Anne GENSOLLEN (2001)

* 8 Idem

* 9 Boyce et Ndikumana (2000)

* 10 Cité par E. Toussaint (2004)

* 11 Voir M Kremer et S Jayahandran, (2002).

* 12 Cité par E.Loubelo (2002)

* 13 Cité par Marc RAFFINOT (1998)

* 14 Cité par Leonce YAPO (2001)

* 15 Idem

* 16 Cité par Gervasio SEMEDO (2001)

* 17 Cité par Gervasio SEMEDO (2001)

* 18 Idem

* 19 Idem

* 20 Cité par Berthrand BLANCHETON (2004)

* 21 Cité par E LOUBELO (2002)

* 22 Idem

* 23 Idem

* 24 Voir C Pottillo et al (2002)

* 25 Cité par Jean Louis ARCAND (2000)

* 26 Marc RAFFINOT (1998)

* 27 Cité par E LOUBELO (2002)

* 28 Idem

* 29 Cité par Leonce YAPO (2001)

* 30 Idem

* 31 Cité par Léonce YAPO (2001)

* 32 Cité par Marc RAFFINOT (1998)

* 33 Idem

* 34 Il s'agit de : l'Egypte, la Libye, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et l'Iraq

* 35 Cité par Boyce et Ndikumana (2000)






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