WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La sécurité du Passager dans le transport maritime au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Abdoulaye DIA
Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal - Maîtrise 2005
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section2 : Les garanties de la sécurité du passager

Au nombre des garanties que l'on a pour la sécurité on a d'une part l'exigence d'un degré élevé de sécurité dans les navires qui permet de prévenir la réalisation de plupart des menaces à la vie des passagers et l'optimisation de la réaction si ces menaces venaient, malgré tout, à se réaliser. Aussi dans ce dernier cas de figure les compagnies d'assurances sont, le plus souvent, les seules à même de prendre en charge les victimes. C'est ainsi que ces deux aspects de la protection de la personne transportée ont vu leur consécration en obligation pleine et entière pesant sur le transporteur et ayant la qualité de condition sine qua none pour la licéité de l'exploitation d'un navire et l'exercice de l'activité de transport maritime de personnes. Le législateur pose, à cet effet une obligation de conformité aux nomes de sécurité d'une part (paragraphe 1) et une obligation de souscription d'assurance (paragraphe 2) d'autre part.

Paragraphe 1 L'obligation de conformité aux normes de sécurité

Le législateur sénégalais pose une obligation générale de sécurité pesant sur tous les navires. Aux termes de l'article 57 du code de la marine marchande56, « tout navire qui entreprend la navigation en mer doit être en bon état de navigabilité convenablement armé, équipé et apte à l'emploi auquel il est destiné ». La clarté de cette disposition est assez édifiante. Elle implique la prise en charge des normes de sécurité depuis la construction du navire et pendant toute la durée de l'exploitation (A). Toutefois, cette conformité ne saurait être laissée sans contrôle (B).

IL. la conformité aux normes de sécurité depuis la construction du navire et pendant toute la durée de l'exploitation

La navigation maritime est un privilège auquel n'ont accès que les navires présentant un degré satisfaisant de sécurité. L'article 58 de la loi 2002-22 ne dit pas autre chose en disposant qu' : «un navire ne peut être utilisé dans la navigation

56 il est fait allusion au code de 2002 qui a abrogé celui de 1962.

maritime s'il ne remplit pas les conditions de sécurité prescrites en ce qui concerne notamment :

- la construction, les agrès et apparaux, les instruments et installation du bord, la signalisation, la prévention et l'extinction des incendies, les moyens d'assèchement ainsi que l'hygiène et l'habitabilité du bord ;

- la stabilité, la flottabilité et les lignes de charge ;

- les organes de propulsion et de direction ;

- les effectifs et la qualification professionnelle des membres de l'équipage ;

- toutes autres conditions requises en ce qui concerne la sécurité de la navigation et le sauvetage de la vie humaine en mer. » Il découle de ces dispositions que le respect et la conformité aux normes de sécurité s'étend de la construction à la durée entière de l'exploitation et concerne tous les aspects du navire. et toute cette réglementation est établie dans le but de garantir aux passagers une sécurité implacable. Ces normes de sécurité sont complétées par d'autres établies par voie règlementaire57 en plus des normes établies par la loi elle-même ; mais force est de constatée que ce domaine relève plus de la compétence des organismes internationaux qui disposent de plus d'experts et donc sont plus en mesure d'en déterminer les tenants et les aboutissants. C'est ainsi que l'essentiel des normes de sécurité sont retrouvées dans le code ISM et dans les normes ISO. C'est dire que la normalisation qui est un concept de plus en plus en vogue n'a pas épargné le domaine de la navigation maritime. Par exemple, il est très souhaitable, pour la construction d'un navire de faire référence à la norme ISO 14001 qui est établie en cette matière. Cette norme exige, depuis la conception du navire, la prise en compte de certains paramètres. Ainsi l'architecture navale prend en compte beaucoup de considération et de normes pour la définition de la forme du navire et de ses caractéristiques. L'architecture navale prise dans le sens où le définit Dominique Paulet privilégie le côté conception avec le choix des matériaux, l'évaluation des contraintes, des équilibres, des poids, le choix et la disposition des équipements, plutôt que la forme et

57 Les articles 59 et 60 de la loi 2002-22 disposent respectivement que « les prescriptions relatives à la sécurité de la navigation sont précisées par arrêté du ministre chargé de la marine marchande, et que « le ministère chargé de la marine marchande peut rendre obligatoire les prescriptions techniques découlant du règlement d'une société de classification agréée et relatives à la construction, à l'armement et à l'équipement des navires »


le style58. Le développement de la technologie est, pour cela, mis à la disposition de la navigation. Et on obtient aujourd'hui des navires plus grands, plus rapides, plus confortables et présentant plus de garanties de sécurité59. La conformité des navires en exploitation aux normes de sécurité ne saurait être édictée sans la mise en place d'un système de contrôle.

B. Le contrôle de la conformité des navires aux normes de sécurité

Il est tout de même aberrant de croire que la simple édiction de ces règles implique leur respect. Leur mise en oeuvre suppose en effet la mise en place d'un certain nombre de mécanismes et de structures qui veilleront, ou du moins auront pour vocation de veiller, sur leur strict respect. Il s'agit à cet effet de mettre en oeuvre un contrôle et il peut s'avérer pertinent de relever le rôle joué en cela par les sociétés de classification et autres autorités administratives nationales.

Le contrôle de la conformité des navires aux normes de sécurité peut revêtir plusieurs formes et intervenir de diverses manières en usant de moyens spéciaux. En matière maritime pour éviter la réalisation des risques, le législateur sénégalais a cru bon de poser comme principe un contrôle a priori. Pour parvenir à l'efficacité de ce contrôle il pose la nécessité d'une autorisation d'exercice de la navigation maritime à travers l'exigence des titres de navigation60. Ceux-ci, aux termes de l'article 32 du code de la marine marchande, ont pour objet d'autoriser le navire à exercer la navigation maritime à laquelle il est affecté, à condition qu'il ait par ailleurs satisfait

58 Dominique Paulet, un des spécialistes français de ce thème l'introduit ainsi dans son livre Architecture Navale -- Connaissances et Pratiques

59 On trouve désormais sur les navires de transport de passagers et de croisière un développement des caractéristiques suivantes :

· Confort du passager avec plus d'habitabilité et de confort à la mer, l'offre de service peut inclure : restaurant, bar, solarium, espace jeux ... ;

· plus rapide et plus grand, mixte passagers et marchandises. Par exemple, le navire de transport de passagers le plus rapide est actuellement le " NGV Aliso " qui peut atteindre 38 noeuds et avec une capacité de 566 passagers et de 600 voiture ; le " Napoléon Bonaparte " peut transporter 2690 passagers et 708 de voitures ;

· engagement de la sécurité des passagers : les normes ISO ; l'application des réglementations nationale et internationale.

60 Le principe de l'exigence des titres de navigation est posé par l'article 37 de la 2002-22 portant code de la marine marchande.

à toutes les prescriptions contenues dans le présent code et les textes pris pour son application. Pour l'évaluation de la satisfaction aux exigences de sécurité la loi prévoit divers types d'inspections qui s'échelonnent dans le temps ; commencent à la construction du navire et s'étendent à toute la durée de son exploitation. Ces inspections sont régies par les articles 62 à 71 de la loi 2002-22 portant code de la marine marchande. L'autorité maritime peut être soutenue dans l'exercice de cette compétence par les sociétés de classification agréées. En plus de ces inspections, l'article 48 prévoit la possibilité d'un contrôle des navires battant pavillon sénégalais. L'efficacité de ces contrôles est à rechercher dans la gamme de sanctions offerte à l'autorité maritime, qui peut, entre autres, retenir le navire en cause au port et lui interdire d'appareiller61.

Cependant l'effectivité de ces contrôles et des sanctions prévues en cas de non respect de l'obligation de conformité aux normes de sécurité et aux normes d'exploitation en générale reste incertaine. Aujourd'hui on note que des navires sous normes passent à travers les mailles du filet de la législation nationale comme internationale et entretiennent une concurrence déloyale et génératrice de sinistre maritime ; et que, des états de Pavillon ont plus de considération pour le revenu de leur registre que pour la qualité de la sécurité des navires qu'ils immatriculent62. Et peu de gens se soucient encore de la norme ISO 9014 intégrée sur le risque pour l'image de marque de l'affréteur. Au niveau national, le comportement des transporteurs du milieu maritime ne s'écarte pas de celui des transporteurs des autres domaines et fait révérence à des vices et avatars inacceptables tels que la surcharge de passagers, le non respect des normes de sécurité, etc. ; sur cette question n'importe quel exemple, dans le transport interne pourra nous édifier mais celui du naufrage du joola est plus significatif. En effet l'absence de réaction ferme de la part des autorités a fortement contribué à l'accentuation des conséquences de ce naufrage. Aussi la non conduite des inspections dans le respect des règles ne favorise pas une bonne prise en charge de tous les aspects de la sécurité des navires pour la protection de leurs passagers.

Toutefois, on pourrait fonder un timide espoir sur les compagnies d'assurance qui pourraient jouer un rôle de régulateur pour le respect des normes de sécurité. En

61 C'est le sens des articles 13 in fine, 14 in fine, 49, 61, 68 et 69 du code de la marine marchande.

62 « Sécurité en mer : tous acteurs, tous coupables ! »

effet la souscription d'assurance est un préalable à l'exercice d'une activité de transport maritime et les assureurs n'acceptent pas de couvrir n'importe quel risque. Cette exigence pourrait peut être venir à la rescousse des passagers.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore