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Le processus de formation de la culture strategique camerounaise: Analyse du role des écoles militaires

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par Aicha PEMBOURA
Université Yaounde 2(Soa) - Cameroun -  Diplome d`etudes approfondies - Master2 en science politique 2005
  

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B-UNE FORMATION MILITAIRE POINTUE BASEE SUR L'AMELIORATION DES CAPACITES OPERATIONNELLES DES FORCES DE DEFENSE DU CAMEROUN ET DE SON RAYONNEMENT DANS LE MONDE

La coopération militaire entre le Cameroun et la France s'inscrit dans le cadre de l'accord de 1974. Elle a une double vocation intérieure (Etat de droit et maintien de l'ordre) avec l'existence des écoles nationales à vocation régionale (« coopération culturelle, scientifique et technique »,2007). Elle est regroupée au sein d'une mission de coopération militaire et de défense, elle s'exerce à travers des projets menés en partenariat avec les forces armées camerounaises. Cette coopération se traduit par : la mise à disposition du Cameroun des coopérants militaires techniques des trois armées et de la gendarmerie repartis dans les villes de Yaoundé, Douala et Garoua ; par la fourniture d'équipements et par l'envoi de stagiaires en France et dans les écoles africaines nationale et à vocation régionale (« Rapport d'information du groupe d'amitié France-Cameroun »,2007).

De ce fait, l'on sait qu'en relations internationales, la priorité pour un Etat est le souci de survie, c'est-à-dire l'impératif du maintien de l'intégrité territoriale et de la paix à l'intérieur de ses frontières ; autrement dit, la recherche de la sécurité. Raymond Aron souligne à ce propos que suivant le chemin des relations internationales, les unités politiques, fières de leur indépendance, jalouses de leur capacité de prendre seules leurs décisions, sont rivales par le fait même qu'elles sont autonomes. Chacune ne peut, en dernière analyse, compter que sur elle-même. Dans ces conditions, conclut-il, le premier objectif que l'unité politique peut logiquement viser est l'aspiration à la survie, l'assurance de sa sécurité, la défense du territoire national. Ceci nous permet de comprendre le désir de force des Etats érigé en ambition immédiate (Aron, 1962 :82). Le Cameroun, bien que n'ayant pas officiellement une volonté de puissance internationale ou expansionniste (Fame NDongo, 2001), bénéficie tout de même des aspects positifs du désir de puissance de la France . Il s'agit en fait des connaissances scientifiques et techniques, de l'expérience française en matière militaire, de la projection de ses potentialités industrielles et de son aide internationale. Cette coopération lui permet également d'évoluer au rythme du monde sans être à la marge de l'environnement international.

Dans cette optique, la direction de la coopération militaire et de défense (DCMD ) propose un éventail de formation à haute valeur ajoutée, le plus exhaustif possible, de façon à couvrir l'ensemble des savoir- faire nécessaire au fonctionnement d'une armée. Aussi les enseignements proposés correspondent-ils le plus souvent à des domaines d'expertise largement reconnus par la communauté internationale (« la formation en France », 2006). Dans cette perspective, le Cameroun a tout intérêt à entretenir de bonnes relations avec la France en matière de formation. De ce fait, le Cameroun en améliorant ses capacités opérationnelles, enrichit sa culture militaire défensive et pacifique.

Le 10 mars 1978, Pierre Mendès France déclarait que « la paix dans le monde, est le premier objectif qui prime sur tous les autres. Car aucun objectif ne sera jamais approché si la paix n'est pas d'abord assurée » (Bertrand, 1996 :8).

Ainsi, la promotion de la paix par le Cameroun cadre avec cette ligne éditoriale et est caractérisée par le triptyque suivant : la sécurité à l'intérieur des frontières camerounaises en se préservant des guerres civiles et d'éventuelles agressions ; l'intangibilité des frontières africaines (charte de l'OUA, article 3 alinéa 3) ; et de manière générale , la conduite des relations extérieurs conformément au droit international .Il en est ainsi de la proscription du recours à la force,de l'agression dans les relations internationales. Dans ce sens, l'on peut se référer à l'arrêt de la Cour Internationale de Justice (CIJ) du 27 juin 1986 sur l' « affaire des activités militaires et paramilitaire du Nicaragua et contre celui-ci » (Ela Ela, 2001).

Le Cameroun entend faire du non recours à la force un précepte fondamental de sa diplomatie. Du reste, il y'a lieu de rappeler que ce pays n'a jamais été en guerre contre une puissance étrangère ; tout au plus a-t-il connu quelques différends sans grande ampleur avec quelques uns de ses voisins. Nous pensons spécialement aux incidents frontaliers qui se sont produits avec son voisin nigérian. De même, le Cameroun « n'a pas eu recours à l'usage offensif ou préventif des armes contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance d'un autre pays. En outre, il met un point d'honneur à s'abstenir de toute action de subversion armée ou d'assistance militaire des forces rebelles contre le gouvernement légal d'un autre Etat (cas de la sécession biafraise). Le gouvernement camerounais s'est chaque fois joint au reste de la communauté internationale pour condamner les violations patentes du principe de prohibition du recours à la force dans le relations internationales » (Ela Ela, 2001 :147).

Dans le même ordre d'idées, le 30 novembre 1990, le Président Paul Biya affirmait, lors de la cérémonie de la 25ème promotion des élèves officiers de l'école militaire interarmées à Yaoundé qu'il faisait confiance à l'armée et à ses chefs pour que le pays « reste et demeure un Etat de paix. Un Etat libre » (Afrique Défense, 1991 :15). Aussi, l'implication du Cameroun dans les opérations de maintien de la paix en Afrique témoigne-t-elle de sa fidélité à ses principes.

La politique de défense du Cameroun qui se veut « populaire » est notamment « défensive » et « dissuasive » (Ela Ela, 2001 :62). La stratégie défensive a pour but de décourager un adversaire de prendre ou de poursuivre l'offensive ( Reysset et Widemann,1997 :62). L'on peut opposer à l'agresseur une résistance armée effective en cas d'attaque, mais l'on peut également prévenir toute agression éventuelle : c'est la dissuasion.

La dissuasion n'est pas une invention moderne liée à l'existence des armes nucléaires. En témoigne l'adage romain : « si tu veux la paix, prépare la guerre ». Mais la dissuasion à l'« ancienne » qui s'appui sur les forces armées conventionnelles diffère néanmoins de la dissuasion nucléaire (Reysset et Widemann, 1997 :62). La première réponse est basée sur la perspective d'un échec d'une entreprise d'agression. Cette perspective n'est jamais absolue. On peut toujours essayer, s'arrêter et négocier si les choses se passent mal. La dissuasion classique autorise un calcul entre le risque et l'enjeu. Au contraire, la dissuasion nucléaire prétend paralyser l'adversaire par la certitude d'un coup intolérable. Aucun enjeu n'est à la hauteur du risque encouru dans la réflexion qui organise la dissuasion nucléaire.

On peut, au vu de ce qui précède, dire que la culture militaire camerounaise, bien qu'ayant sa spécificité, évolue pourtant avec l'environnement international.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius