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Analyse de la filière coton dans le contexte de la libéralisation : cas de la zone de Korhogo (Côte d'ivoire)

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par adassé Christophe CHIAPO
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - INPHB - Diplôme d'Agronomie Approfondie 2001
  

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INTRODUCTION GENERALE

L'agriculture a toujours constitué la base de l'économie ivoirienne. Le secteur agricole (production animale et végétale, industries agroalimentaires) a représenté en moyenne 38 % du PIB sur la période 1990-1997, 66 % des emplois et 70 % des recettes d'exportations(1).

Pendant les deux décennies après l'indépendance, la Côte-d'Ivoire a connu une excellente performance économique grâce à son secteur agricole dont le PIB en termes réels a atteint une croissance annuelle de 4,8 % pendant les années 60 et 3,3 % au cours des années 70(2).

La remarquable expansion de cette agriculture émane principalement des exportations de produits agricoles et forestiers. Ces exportations ont connu une progression de 7 % annuellement ; soit près de deux fois le taux de croissance des cultures vivrières et de l'élevage. C'est donc sur l'agriculture que s'est fondé le développement économique et social du pays au cours de la décennie 1965-1975.

Aussi, dans un objectif de diversification et de rééquilibrage de l'économie et dans un souci de mettre ses recettes à l'abri des fluctuations des cours de quelques produits, l'Etat ivoirien a-t-il engagé de vastes programmes de diversification des cultures ; tant en zone forestière qu'en zone de savane. Ainsi, un accent particulier fut sur le développement de nouvelles cultures d'exportation que sont le coton et la canne à sucre en zone de savane ; le palmier à huile et l'hévéa en zone de forêt.

Parallèlement, l'Etat va encourager la mise en place d'organisations paysannes débutée sous l'ère coloniale. L'organisation des paysans n'est, en effet, pas un phénomène récent en Afrique. Sous sa forme traditionnelle (les groupes d'entraide pour les travaux agricoles, tontines, ...) elle reste encore en vigueur dans la plupart des sociétés rurales. Quant à l'organisation des paysans sous une forme moderne, empreinte de juridisme, elle a été introduite pendant la période coloniale(3). Ces organisations sont améliorées à chaque fois que les insuffisances liées à de nouveaux contextes apparaissent.

Concernant la filière coton, sa gestion fut confiée à la CIDT dès 1974. Cette structure gérait la filière pour le compte de l'Etat. Elle avait en charge la promotion de la culture du coton et des cultures en assolement. L'objectif de l'Etat était de faire du coton la principale ressource économique de la région Nord de la Côted'Ivoire.

1- Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous, " Trois filières, trois expériences de libéralisation " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, p3

2- Banque Mondiale, 1994, Revue du secteur Agricole, Abidjan, Mission régionale

3- Réseau GAO, 1995, " Les Organisations paysannes et rurales : des acteurs de développement en Afrique subsaharienne", p10

Le coton ivoirien a bénéficié d'une bonne réputation en matière de pureté et de blancheur de la fibre. Ceci a permis, en Côte-d'Ivoire, de bénéficier durant des années de cours mondiaux élevés. Cette spéculation qui a connu un engouement auprès des producteurs grâce à sa relative rentabilité va connaître une crise.

Les producteurs, suite à la crise de la société cotonnière causée par l'effondrement des cours du coton, vont s'organiser pour prendre en main la commercialisation primaire du coton, l'approvisionnement en intrants et la gestion des crédits de campagne. Ainsi, les premiers groupements vont se mettre en place à la fin des années 70 début 80(4). De même que le contexte politique, économique et social des Etats africains, notamment de la Côte-d'Ivoire, les formes d'organisation du monde rural vont aussi évoluer.

Depuis quelques années, nous assistons à un retournement des cours mondiaux du coton. Ce retournement a durement affecté la santé de la filière. De plus, le marché du coton offre de mauvaises perspectives en raison de sa perte continue de part de marché au profit des fibres synthétiques. Il faut également tenir compte du fait que ce retournement des cours a coïncidé avec la libéralisation de la filière.

La libéralisation est imputable dans une large mesure aux carences des institutions responsable de l'achat, de la transformation et de l'exportation des cultures de rente(5) sous l'ère de la gestion étatique. Certains pays se sont efforcés de procéder à une restructuration des filières en transférant certaines fonctions de commercialisation aux coopératives.

Les principes directeurs qui ont guidé le programme de privatisation en Côte-d'Ivoire sont notamment le rétablissement de la compétitivité des sociétés d'Etat, la soumission des filières aux conditions du marché mondial grâce à la mobilisation d'importants investissements privés et l'intégration les différents acteurs à l'ensemble des décisions de la filière.

Dans la filière coton, l'un des principaux enjeux de la libéralisation est la fixation du prix d'achat du coton graine. Il s'agit autant de mettre en place des structures coopératives puissantes pour organiser la collecte et regrouper l'offre que de présenter un front uni dans la négociation avec les autres partenaires. Avec la libéralisation, un nouveau rapport de force est en cours d'instauration entre producteurs et usiniers.

4 - Dénis Herbel, "La compétitivité du coton ivoirien", GAMMP, p1 12

5 - ANDREW W. Shepherd et Stefano FAROLFI, 1999, « libéralisation du secteur des cultures d'exportation en Afrique », bulletin FAO n° 135

Dans ce nouveau contexte, les revenus des producteurs sont sujets aux variations des cours mondiaux. Ce constat nous pousse à nous interroger sur l'évolution qu'ont connu les revenus des producteurs de coton suite à la libéralisation. Aussi les OPA sont-elles plus aptes à se défendre ; par conséquent à défendre les intérêts de leurs coopérateurs ? Il est donc nécessaire de connaître la part de la libéralisation dans la performance économique et financière des activités des producteurs et dans la dynamique des Organisations Professionnelles Agricoles.

La rédaction de la présente étude se fait en six chapitres en vue de mieux cerner la filière coton et l'impact de la libéralisation sur celle-ci. Par conséquent, le premier chapitre pose la problématique de l'étude et indique ses objectifs, le chapitre 2 expose la revue de littérature ; le chapitre 3 présente les hypothèses et la méthodologie de l'étude. Les résultats des enquêtes réalisées auprès des producteurs et des OPA sont présentés dans le chapitre 4. Le chapitre 5 indique les effets de la libéralisation. Et, les recommandations en vue d'améliorer la rentabilité des producteurs, de renforcer la dynamique des OPA font l'objet du chapitre 6.

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS

1.1 CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE DE LA LIBERALISATION

Le modèle de développement ivoirien a été longtemps basé sur une très large intervention de l'Etat. L'existence d'importantes disponibilités financières, nées de la conjonction d'une période de hauts cours du café et du cacao, du besoin de recyclage des pétrodollars, et de l'absence d'une classe d'investisseurs nationaux pendant les premières années d'indépendance ont favorisé l'émergence d'un modèle de développement où l'Etat intervient dans les activités productrices du secteur agricole.

Après deux décennies de bonne performance économique, le secteur agricole va connaître un essoufflement marqué par une baisse annuelle du taux moyen de croissance du PIB de 1,2 % entre 1980 et 1991. Cette contre performance est le résultat de politiques macro-économiques et sectorielles inadéquates( 6 ) et de l'effondrement des prix des principales cultures d'exportation ivoiriennes sur les marchés internationaux. Ces deux effets auront un impact considérable sur notre économie.

Pour pallier ce problème, la Côte d'ivoire, sous le poids de pressions extérieures, et notamment celles exercées par les institutions de Bretton Woods, va mettre en place dès 1981 un Plan d'Ajustement Structurel (PAS) puis en 1990 le Programme d'Ajustement du Secteur Agricole (PASA). Cependant ces PAS ont présenté des résultats mitigés( 7 ).

Malgré le souffle de vie économique qu'a engendré la dévaluation en 1994, l'Etat ne pourra pas faire face à ces dettes. D'où sous la pression de la Banque Mondiale et du FMI, l'Etat ivoirien va donc mettre en place une politique de désengagement des secteurs productifs de l'économie et de libéralisation des marchés. C'est pour corroborer cette politique que le gouvernement a décidé de la privatisation de la Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles (CIDT) gérant la filière coton en amont.

1.2 PROBLEMATIQUE

Les changements qui s'opèrent dans l'environnement économique ne sont pas perçus de la même manière par les uns et les autres. Tous les producteurs de coton n'ont pas eu le "flair" de la diversification. La grande majorité d'entre eux, restée dans à la monoculture, a ressenti le contrecoup de la baisse du prix d'achat du coton graine aux producteurs et l'augmentation du coût des intrants. Certains ont recouru aux usuriers, donc se sont endettés, d'autres ont bradé ou hypothéqué purement et simplement leurs biens(8).

6 - Banque Mondiale, 1994, "Revue du secteur Agricole". Abidjan, Mission régionale

7 - SYLLA Kalilou, 1997

8 - Ce paragraphe a été largement inspiré par l'article" Coton : la révolte des planteurs" de Ahmed KOUADIO et William KRA dans Jeune Afrique économie n° 312, p8

5 Dans ce contexte de crise économique totale intervient la libéralisation. Cette libéralisation est perçue comme un moyen d'assurer les meilleurs prix aux producteurs et de permettre aux coopératives des filières agricoles de prendre une part active dans la gestion desdites filières.

Face à la libéralisation de la filière coton, l'inquiétude des uns quant à une désorganisation de la filière qui viendra perturber la production de coton s'oppose à l'optimisme des autres pour qui les producteurs participeront plus activement à la gestion de la filière et prélèveront une part plus importante de la valeur ajoutée.

En effet la filière coton joue un rôle très important dans la vie économique et sociale des populations des régions de savane. En plus de son rôle de stabilisation des populations, elle joue un rôle de secteur créateur d'emplois agricoles pour les jeunes déscolarisés. C'est ce capital productif qui représente une ressource vitale pour l'économie du Nord de la Côte d'Ivoire qui est assujetti à la libéralisation.

Il apparaît donc judicieux et impératif dans ce contexte de libéralisation de la filière de mieux apprécier la situation des opérateurs, surtout des producteurs et des Organisations Professionnelles Agricoles. L'amélioration du revenu agricole du producteur, le niveau de protection accordé à celui-ci doivent être les grandes préoccupations de l'Etat et de tous les partenaires (tel INADES Formation) du monde rural. La libéralisation donnera lieu à divers transferts, notamment des transferts de gain du reste de l'économie vers les producteurs. Par conséquent, le niveau de ces transferts ( en terme d'augmentation ou de diminution) présente un grand intérêt dans ce contexte de libéralisation.

Le niveau de structuration, d'organisation et de gestion, pour ce qui concerne les Organisations Professionnelles Agricoles, devra être étudié en vue d'aider ces Organisations à être plus dynamiques et à s'armer de moyens adéquats pour leur fonctionnement.

Notre étude se propose de donner des réponses aux différentes préoccupations énoncées ci-dessus en analysant l'évolution des revenus des producteurs. Cette mesure est à saluer, dans la mesure où l'un des objectifs de la libéralisation est de permettre aux producteurs de profiter du contexte pour peser sur la négociation des prix d'achat et tirer un meilleur profit de leurs activités. Aussi cette étude se propose-t-elle d'analyser les effets de cette politique sur les OPA; quant on sait que ce contexte permet d'intégrer les différents acteurs à l'ensemble des décisions de la filière et donne plus de responsabilité à celles-ci.

1.3 OBJECTIFS

Cette étude vise à mesurer l'impact de la libéralisation de la filière coton sur les revenus des producteurs et sur la dynamique des Organisations Professionnelles Agricoles. L'atteinte de cet objectif global implique:

> L'évaluation de la rentabilité économique et financière de l'activité des producteurs avant et après la libéralisation ;

> L'analyse du niveau de transferts de gain des producteurs vers le reste de l'économie avant et après la libéralisation ;

> L'analyse du niveau de protection des producteurs avant et après la libéralisation ;

> La détermination des facteurs qui influencent plus la rentabilité financière et la compétitivité des producteurs ;

> L'analyse du niveau de structuration et d'organisation des Organisations Professionnelles Agricoles avant et après la libéralisation ;

> La définition des politiques à mettre en oeuvre au niveau des producteurs et des Organisations Professionnelles Agricoles à la suite de la libéralisation.

7

CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE

Ce chapitre nous présente d'une part la filière coton avec ces partenaires et les intervenants ; d'autre part un certain nombre de modèles économiques utilisés dans le cadre d'une étude de filière. Dans une section transitoire de ce chapitre, nous définissons certains concepts abordés dans notre étude.

2.1 PRESENTATION DE LA FILIERE COTON

2.1.1 Historique du développement du coton et du mouvement coopératif

a) Historique de la culture du coton

Le coton est une vieille culture qui a pénétré la côte africaine depuis la traite négrière. En effet, entre 1725 et 1775, les navires faisant la traite négrière ramenèrent du nouveau monde des variétés de cotonniers d'espèces « Gossipium barbadense ». Elles furent semées sur toute la côte africaine( 9 ).

Au 19ème siècle, des semences de l'espèce « Gossipium hirsutum » en provenance des Antilles anglaises furent cultivées. Mais toute leur production alimentait l'artisanat local. A la fin du 19ème siècle, la Côted'Ivoire connaissait déjà bien le coton. Il demeurait toutefois en petites quantités avec des rendements très faibles. Ce n'est qu'au 20ème siècle que les filateurs français, soucieux d'échapper au monopole des Etats- Unis pour le coton courant et de l'Egypte pour les longues soies, créèrent une société, l'Association Cotonnière Coloniale ( ACC) qui, pour l'Afrique de l'Ouest, s'installa à Bouaké.

La production passe de 6 tonnes de coton graine en 1912 à 10 000 tonnes de coton graine en 1965 ( 10 ) ; date à laquelle « Gossipium Barbadense » s'éteint pour la variété Allen « Gossipium hirsutum ». Cependant avant cette date, il fut crée plusieurs institutions ; notamment IRCT (Institut de Recherche du Coton et des Textiles exotiques) en 1946. Cet institut avait la responsabilité de l'expérimentation et de la sélection des variétés de coton.

Ensuite vint en 1949 la CFDT (Compagnie Française pour le Développement des fibres Textiles) qui avait la responsabilité de la vulgarisation. Ce n'est en 1974 que la Côte-d'Ivoire pris véritablement en main la production du coton par la création de la CIDT (Compagnie Ivoirienne pour le développement des Textiles). C'est cette structure qui gérait la filière jusqu'à sa date de privatisation totale.

9, 10 - "Coton magazine" novembre 1997 - Revue de la CIDT

b) Evolution historique et juridique du mouvement coopératif

b-1) Evolution historique

Le mouvement coopératif ivoirien prend sa source à l'époque coloniale. Pour comprendre la nature et l'évolution du mouvement coopératif ivoirien, il est nécessaire de faire un bref rappel des principaux contextes historiques, sociologiques et politiques qui ont sous-tendu ce mouvement.

En se basant sur la typologie, on distingue deux catégories dominantes d'associations opérant dans le milieu rural en Côte-d'Ivoire : Il y a les associations de développement (mutuelle) et les associations traditionnelles d'entraide.

Les associations de développement sont apparues en Côte-d'Ivoire au milieu des années 1960. Ce type d'association, à but explicite de développement, est généralement promu par les fils et filles des localités concernées et résidents des zones urbaines.

Elles ont connu une phase de démarrage et d'expansion rapide dans les années 1968 à 1972 sous la forme de sociétés locales de développement (SLD). Elles étaient régies par la loi 60-315 du 21 septembre 1960 sur les associations ; Avec pour objet essentiel le développement des régions par les programmes de promotion économique, sociale et culturelle. Les domaines de la santé, de l'éducation, de l'agriculture, du cadre de vie ainsi que d'autres aspects des communautés rurales intéressent également ces associations. Bien qu'elles soient assujetties à l'obligation de se faire enregistrer, il est difficile de les dénombrer et de rendre compte de leurs activités.

Les associations traditionnelles d'entraide trouvent leur origine dans l'histoire des sociétés et des peuples africains. Elles sont de types divers dont les principales sont :

i. Les associations de classes d'âge : On les trouve dans toutes les régions du pays. Elles ont généralement pour objectif de permettre aux membres d'une génération de suivre les rites initiatiques devant les amener à gravir les échelons de la société traditionnelle.

ii. Les associations de jeunes et de femmes : Elles ont pour but essentiel de susciter et de favoriser l'entraide sous diverses formes au niveau d'activités économiques, sociales et culturelles. On peut les identifier aux associations de main d'oeuvre agricole, aux tontines ou encore aux groupes culturels de loisir.

Les Organisations Professionnelles Agricoles (O.P.A) sont la nouvelle appellation des Groupements à Vocation Coopérative et Union de coopératives. Les raisons de leur apparition sont d'ordre stratégique et économique. La raison stratégique vise à anticiper l'émergence d'autres formes d'organisations rurales et agricoles autres que les coopératives. La raison économique vise une organisation du monde rural pour faire face au marché dans un contexte de libéralisation et de mondialisation. Elles ont été instituées par la nouvelle loi coopérative de 1997. Elles regroupent les coopératives agricoles, les confédérations de coopératives, les syndicats agricoles.

9 Le mouvement coopératif dans la filière coton s'est crée à partir de la prise en charge de la fonction commercialisation du coton graine et en premier lieu de l'organisation du marché de coton : groupage de la production, pesée individualisée par producteur, tri selon la qualité, chargement etc.

Les premiers GVC ont commencé à se mettre en place à la fin des années 70 début 80. Ainsi en 1984, 283 GVC fonctionnaient dans 14 départements et regroupaient 60 000 coopérateurs ( 11 ). L'organisation des producteurs de coton est d'ores et déjà une réalité bien ancrée dans le paysage économique de la zone des savanes. Le transfert d'une partie des fonctions assumées jusqu'alors directement par la CIDT est bien engagé. En 1986, 288 GVC collectent 145 800 tonnes soit 78 % de la production de coton. En 1990, 634 GVC regroupant 130 000 producteurs commercialisent 99,5 % de coton graine ( 12 ). Désormais, la totalité du coton graine est commercialisé par les groupements. Les difficultés sans cesse rencontrées par les producteurs vont susciter le regroupement en faîtière dès 1991 avec la création de l'URECOS-CI , d'autres faîtières verront le jour un peu plus tard.

b-2) Evolution juridique

L'institution coopérative a jouit d'un cadre juridique différent de celui des sociétés privées, en vue de permettre aux population déshéritées de participer à l'atténuation des effets néfastes de l'économie de marché, grâce à l'effort commun.

Le statut de la coopérative a été fixé pour la première fois en Côte-d'Ivoire par la loi 66-251 du 05 août 1966. Mais avec le temps, ce statut de base s'est avéré inadapté et a dû être remanié pour être conforme aux réalités locales.

- La loi de 1966 instituait la création des coopératives en deux étapes : une étape de pré -

coopérative au cours de laquelle les membres devaient s'initier aux principes coopératifs et une étape coopérative authentique. Les GVC étaient des organisations à caractère obligatoire, transitoire et évolutif. Ils disposaient d'un délai minimum d'un an et maximum de trois ans à l'issu duquel ils pouvaient demander leur agrément en coopérative. Au terme du délai de trois ans, les GVC qui ne remplissaient pas les conditions d'agrément étaient dissous.

L'application stricte de cette disposition aurait entraîné la dissolution pure et simple de la majorité des GVC qui ont rendu d'appréciables services à leurs membres. Le délai s'est avéré trop court pour la formation des membres et des dirigeants aux méthodes et techniques coopératives. Pour cette raison, la loi n° 72-853 du 21 décembre 1972 a apporté quelques modifications à la législation de base.

11, 12 -Dénis Herbel, "La compétitivité du coton ivoirien", GAMMP, p1 12

- La loi de 1972 en abrogeant les articles 5, 8 et 26 de la précédente relative notamment au

délai pour être coopérative, dispose que les GVC ont un délai probatoire renouvelable et qu'ils peuvent se regrouper en union de GVC. Désormais, les GVC sont dotés de la personnalité morale c'est à dire qu'ils peuvent être titulaires de droits et débiteurs d'obligations.

Avec le développement économique de la Côte-d'Ivoire, de nouvelles formes de coopératives se sont imposées dans les secteurs non agricoles. Le caractère civil des coopératives ne répondait plus à la réalité économique. Certaines formes de coopératives réalisaient des actes de commerce par nature (coopératives d'achat en commun, de commerçants de bétail, de transport en commun etc.). Ainsi, pour permettre une plus grande ouverture à l'institution coopérative aux différents domaines de l'activité humaine, de nouvelles dispositions ont été arrêtées et les deux précédentes lois ont été purement abrogées par la loi n° 77-332 du 01 juin 1977.

- La loi de 1977 consacre deux types de coopératives. Les coopératives à caractère civil qui

doivent passer obligatoirement par l'étape de pré coopérative et, les coopératives à caractère commercial qui peuvent être constituées sans avoir à passer par l'étape de pré - coopérative.

Cette loi prévoit la mise en place d'un conseil supérieur de la coopération regroupant les Ministères techniques et les représentants des différents types d'organisations coopératives. Elle fixe le statut général de la coopération et renvoie à des décrets particuliers la fixation des modalités d'organisation de chaque catégorie de coopérative.

- La loi de 1997 ( 13 ), la seule en vigueur redéfinit les modalités de création et le domaine

d'intervention des coopératives. Cette loi stipule que le projet de création d'une coopérative doit faire l'objet d'une déclaration auprès de l'autorité administrative territoriale compétente avec au moins sept membres fondateurs. Cette condition de nombre pouvant être modifiée par une disposition expresse de la réglementation particulière de certains types de coopératives.

Les coopératives exercent une activité économique en qualité de mandataire de leurs membres, à titre non lucratif. Toute coopérative est tenue d'avoir une comptabilité comportant les livres et documents comptables nécessaires.

Les Unions et Fédérations de coopératives ont le statut de coopérative. Elles peuvent s'ériger en Confédération Nationale des Coopératives.

Cette loi crée un organe consultatif et d'arbitrage dénommé "Conseil Supérieur de la Coopération" (C.S.C). La présente loi en vigueur fixe un délai (14 ) obligatoire aux coopératives non encore déclarées afin qu'elles prennent les dispositions pour se faire enregistrer sous peine d'interdiction ou de dissolution.

13 - Cette loi est la toute dernière loi coopérative disponible. Elle indique toutes les conditions nécessaires et suffisantes pour la création d'une coopérative.

14 - Ce délai, d'une durée de deux ans, a pris effet à partir de la date de promulgation de la loi coopérative de 1997.

2.1.2 Les étapes du développement du coton depuis 1974

a) De 1974 à 1990

Cette période est marquée par un développement très net de la filière coton avec la création de la CIDT qui est une société mixte au capital de 7,2 milliards de FCFA appartenant pour 70 % à l'Etat ivoirien et pour 30 % à la CFDT ( 15 ).

Les principales missions confiées à cette société sont les suivantes : ( 16 )

> la promotion de la production de coton ;

> l'achat, la collecte et la transformation du coton graine ;

> la commercialisation tant sur le marché intérieur qu'à l'extérieur des produits obtenus

notamment la fibre et la graine de coton ;

> l'encadrement des agriculteurs des zones cotonnières en relation avec les instituts de

recherche et de développement ;

> la production de semences ;

> la distribution d'intrants agricoles ;

> la modernisation des exploitations par l'introduction de la culture attelée, de la motoculture

des bas-fonds, de la motorisation intermédiaire et ;

> le développement de toute activité agricole destinée à améliorer le niveau de vie des

paysans des régions des savanes.

Aussi cette période est-elle marquée par d'importantes mesures pour garantir les revenus des producteurs contre les fluctuations des cours mondiaux de la fibre ; à savoir :

> intégrer le coton sur la liste des produits agricoles soutenus par la Caisse de Stabilisation ; Ce système de stabilisation était basé sur la fixation, lors de chaque campagne, deux prix garantis (le prix du coton graine payé aux producteurs et le prix CAF) et, sur un barème de coûts. Ce système a évité, aux producteurs, les risques d'exposition directe aux cours mondiaux.

> faire supporter les coûts des facteurs de production (engrais, insecticides et semences) par la filière ;

> créer en collaboration avec les opérateurs privés, les unités industrielles de filatures et de

trituration de la graine de coton (UTEXI, GONFREVILLE, COTIVO et TRITURAF).

15 - " Coton magazine " novembre 1997

16 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de référence de la CIDT avant la Privatisation "

Cependant, en 1984, face à la baisse des cours mondiaux du café et du cacao dont les recettes d'exportation permettaient le soutien du prix d'achat du coton, le Gouvernement ivoirien va décider de la suppression de la gratuité des engrais. Cette mesure s'est accompagnée d'une augmentation sensible des prix d'achat passant de 80 FCFA à 100 FCFA pour le 1er choix et de 70 FCFA à 90 FCFA le kilogramme pour le 2ème choix.

Cette période est marquée aussi par une production record de 290 000 durant la campagne 1988/89 ; et par l'implantation de 10 usines d'égrenage d'une capacité de 300 000 tonnes /an.

b) De 1990 à 1998

Les différentes mesures, d'ajustement de la gestion, entreprises par la CIDT n'ont pas amélioré la compétitivité de la filière ( 17 ). Cette situation a conduit le Gouvernement à :

- amorcer un début de son désengagement de la filière coton par la signature en avril 1991, d'une convention cadre. Les principaux objectifs de cette convention d'une durée de cinq ans renouvelable de façon tacite, sont la responsabilisation des opérateurs de la filière notamment les producteurs et la CIDT et l'implication des opérateurs dans la gestion de cette société ;

- éliminer le coton de la liste des produits agricoles concernés par la Caisse de Stabilisation ;

- transférer à la CIDT, la commercialisation de la fibre et graine jusqu'alors assurée par la Caisse de Stabilisation à travers la CFDT pour l'exportation ;

Nous assistons au transfert d'une partie des fonctions assumées jusqu'alors par la CIDT. Le premier "transfert" aux organisations paysannes a concerné la commercialisation primaire du coton graine ; fonction assurée jusqu'alors par les "équipes d'achat" de la CIDT. Cela a entraîné une réduction relative des coûts à la charge de la société cotonnière et des ressources complémentaires pour le milieu rural par la rémunération de ce service. La commercialisation primaire du coton s'est accompagnée du transfert aux organisations de la gestion des magasins d'intrant pour le coton et des équipements de culture attelée au niveau du village.

- créer dans le cadre de la convention cadre Etat / CIDT, un fonds de garantie coton géré par un comité paritaire composé des représentants de l'Etat, de la CIDT et des producteurs de coton.

Dans cette même période, la dévaluation du FCFA intervenue le 11 janvier 1994 a permis à la filière de faire face au contexte économique particulièrement difficile des deux précédentes campagnes. En effet, le doublement des recettes d'exportation, que la dévaluation a engendré, a permis à la CIDT de retrouver une forte compétitivité. Ainsi a-t-elle procédé à une augmentation des prix d'achat du coton graine passant de 105 FCFA/kg en 1993/94 à 160 FCFA/kg en 1994/95, puis à 180 FCFA/kg en 1995/96.

Les difficultés rencontrées par les producteurs ont suscité la création de coopératives au sein de 3 principales faîtières que sont l'URECOS-CI (1991), la COOPAG-CI (1993) et la CEACI (1995).

En effet la crise financière de la société cotonnière suite à l'effondrement des cours du coton, conjuguée aux contraintes de l'Etat, va conduire les producteurs, par le biais des coopératives, à prendre en main certaines des fonctions auparavant remplies par la CIDT.

c) Depuis 1998

La phase de privatisation de la filière qui a démarré depuis 1996 et s'est achevée en septembre 1998 peut être qualifiée de privatisation partielle. Effectivement après avoir réfléchit plusieurs scénarios, l'Etat a opté pour une cession de la CIDT ancienne en 3 lots :

Lot centre (lot 1) comportant 4 usines;

Lot nord-est (lot 2) comportant 3 usines ;

Lot nord-ouest (lot 3) comportant 3 usines ;

Le lot 1, constituant la nouvelle CIDT, est détenu à 70 % par l'Etat et à 30 % par la CFDT. Les autres lots sont détenus à 70 % par des privés et à 30 % par l'Etat ; notamment par le consortium IPS WA (Industrial Promotion Services West Africa) et REINHART pour le lot 3 constituant la société Ivoire Coton ; et par le groupe Aiglon S.A, RIVAUD BOLLORE et SHOREX Investment pour le lot 2 constituant la société La Compagnie Cotonnière Ivoirienne.

2.1.3 Les opérateurs de la filière coton

Les principaux opérateurs de la filière coton sont :

Les industries nationales de filature et de la trituration, les égreneurs, les fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles, les OPA, les producteurs.

a) Les industries nationales de filature et de la trituration

L'activité ivoirienne de filature et de tissage est dévolue aux 3 opérateurs nationaux que sont :
> COTIVO (Société Cotonnière de Côte-d'Ivoire) basé à Agboville ;

> UTEXI (Union Industrielle Textile de Côte-d'Ivoire) basé à Dimbokro et ;

> FTG (Filature et Tissage Gonfreville) à Bouaké

L'activité de trituration de la graine est menée par TRITURAF sise à Bouaké.

Ces industries assurent la transformation d'environ 20% de la production de coton graine et la quasi- totalité de la production de graine de coton commercialisée par les égreneurs.

b) Les Egreneurs

Avant la libéralisation de la filière seule la CIDT égrenait la totalité du coton graine produit par le biais de ses 10 usines. Cependant, depuis la date de la libéralisation, trois opérateurs qui interviennent dans ce secteur d'activité :

> La CIDT nouvelle dont les usines ont une capacité globale de 103 000 tonnes ; > LCCI avec trois usines d'une capacité d'égrenage de 101 000 tonnes ;

> Ivoire Coton avec une capacité totale de 120 000 tonnes (18 ).

c) Les fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles.

Les fournisseurs d'intrants agricoles et de matériels agricoles ont en charge l'approvisionnement de la filière en engrais, insecticides, herbicides, en matériels agricoles.

Avant la libéralisation, la sélection des fournisseurs se faisait sur la base des appels d'offres internationaux lancés par la CIDT. Dans le nouveau contexte, c'est les coopératives où les OPA qui devraient rechercher les fournisseurs d'intrants et négocier le prix d'achat de ces intrants.

d) Les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA)

Les OPA sont regroupées au sein des trois principales faîtières. L'URECOS-CI est actuellement la plus importante de celles-ci. En 1998, elle regroupe 1200 coopératives de base et 50 unions de coopératives. Sur la campagne 1998-99, elle revendique la production de 128 000 producteurs ( 85 % des producteurs de coton). Elle avait un volume de coton commercialisé qui avoisinait 90 % du coton graine produit sur le plan national ( 19 ). Les deux autres faîtières commercialisent 10 % du coton graine.

e) Les Producteurs.

Les producteurs, maillon faible de la filière, ont décidé de se regrouper pour mieux se défendre face aux égreneurs. Dès la libéralisation, ils vont faire partie du Comité Tripartite ( 20 ) ( au travers des coopératives) en vue de pouvoir participer au mécanisme de fixation de prix d'achat du coton graine.

18 - Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous, " Coton: la fin du modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp1 0-15

19 - Ces données nous été livrées par Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous dans, " Coton : la fin du modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp10-15.

20 - Ce comité a été crée en 1998 par décret présidentiel. Il est constitué par l'Etat, les producteurs et les industriels. Pour plus d'information, voir annexe 6.

2.1.4 Commercialisation du coton

Le système de commercialisation du coton a connu trois étapes depuis la date de création de la CIDT :

a) Jusqu'en 1990

Le mécanisme de commercialisation était régi par la Caisse de Stabilisation (CAISTAB). La CAISTAB était propriétaire des produits finis (fibre et graine de coton). Elle se faisait assister par la CFDT pour la commercialisation à l'exportation de la fibre de coton.

Le système de stabilisation était basé sur la fixation, chaque campagne de deux prix garantis : le prix du coton graine payé aux producteurs et le prix CAF et, sur un barème de coûts ou grille prévisionnelle des coûts. La fixation des prix et du barème était fondée sur ( 21 ) :

- un prix d'achat garanti aux producteurs pour le coton, prix pratiqué par la société cotonnière ; - le barème ou différentiel reprenait l'ensemble des coûts : collecte, usinage, transport ;

- par addition du prix aux producteurs et aux charges du barème, on obtient le prix CAF garanti à

l'exportation.

A cette période, même si le prix moyen FOB atteignait près de 750 FCFA/kg de coton, notamment en 1983/84, le prix d'achat du coton graine ne dépassait jamais 150 FCFA/kg de coton graine ( 22 ).

b) De 1991 à 1998

Après que le coton fut éliminé de la liste des produits agricoles concernés par la stabilisation, la commercialisation de la fibre fut confiée à la CIDT. La commercialisation c'est à dire la collecte du coton graine était l'affaire des OPA. Celles-ci recevaient en retour des ristournes.

Durant cette période, il fut mis en place deux conventions - cadre entre l'Etat et la CIDT ; une en 1992 et l'autre en 1994. Celle de 1994 a mis en place un comité paritaire. Ce comité comprenait l'Etat, la CIDT et les Organisations des producteurs (OP) de coton graine.

21 - Dénis Herbel, "La compétitivité du coton ivoirien", GAMMP, pp105-106

22 - nous justifions cette assertion à l'aide du tableau en annexe 1. Ce tableau indique en effet les différents prix d'achat du coton graine aux producteurs de 1974 à 2000.

16 Ce comité paritaire( 23 ) avait entre autres missions la fixation du prix d'achat de campagne de coton graine de 1er et 2ème choix. Ainsi, le prix au paysan était fixé comme suit( 24 ) :

PAn = PP + Sn avec Sn <= Sn-1 + 10

et PAn >= 90

PAn : Prix d'achat à l'année n PP : Prix Plancher

Sn : Supplément à l'année n

Les ventes locales aux industries nationales se font sur la base des conventions d'approvisionnement en fibre et graine de coton. Il convient de souligner que les termes de ces conventions n'ont jamais été réellement appliqués par les industriels( 25 ).

Les prix de vente de la fibre aux industriels nationaux par la CIDT se font sur la base du prix de vente CAF moins les frais non exposés par cette société notamment les frais d'usine à FOB et de FOB à CAF. Toutefois, en raison de la situation difficile de ces industries, l'Etat a dû le plus souvent intervenir pour fixer le prix de cession de la fibre et graine de coton.

c) Depuis la libéralisation en 1998

Durant la phase transitoire de deux ans, c'est le Comité Tripartite qui gère la commercialisation. Ce comité fixe le prix d'achat du coton graine après analyse et accord des charges en référence des cours mondiaux de la fibre de coton.

Une enquête auprès du MINAGRA nous révèle que ce comité devrait aboutir après la phase transitoire( 26 ) à une structure dite Interprofession Coton. Cette structure réunie tous les opérateurs de la filière et a en charge la gestion de la filière tant sur le plan de l'encadrement des producteurs, de la fourniture d'intrants agricoles que sur le plan de la commercialisation du coton graine, de la fibre et de la graine.

23 - Ce comité a été mis en place dans le cadre des modalités de fonctionnement du fonds de garantie de la filière coton, nous prions de bien vouloir consulter l'annexe 4 pour plus de détailles.

24 - vous verrez en annexe 5 toutes les variables indexées dans le calcul du prix d'achat au paysan.

25 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de référence de la CIDT avant la Privatisation

26 - La fin période transitoire qui était prévue pour le 30 avril 2000 a été reportée à une date ultérieure sur la demande des producteurs.

Il ressort que le coton a été soutenu par l'Etat dans son élan de développement. L'Etat a su mettre en place des politiques qui ont permis le développement de cette filière et assurer pendant une période des prix au producteur satisfaisants. L'environnement économique et social évoluant, l'Etat se devait d'adapter ses politiques à celui-ci ;ce qui ne fût pas le cas. Par conséquent, l'on assiste à un sursaut d'orgueil chez les producteurs et une pression énorme de la part des bailleurs de fonds. Ces derniers ont contraint l'Etat à libéraliser les secteurs productifs et les marchés ; d'où la libéralisation de la filière coton.

La gestion de la phase transitoire (d'une durée de 2 ans) de la libéralisation a été confiée à la CIDT nouvelle. Cette structure assure l'exclusivité des missions d'encadrement, de distribution d'intrants, de l'achat du coton graine et de l'approvisionnement en coton graine de chacun des deux autres égreneurs privés sur la base d'un taux d'affectation lié à la capacité globale d'égrenage des usines. Après cette période transitoire, les producteurs constitués en coopératives et unions de coopératives, pourraient vendre librement leur production à l'égreneur de leur choix. En revanche, le relèvement de ce défi passe par une organisation forte de ceux-ci.

Dans ce nouveau contexte les risques liés aux variations des cours sont partagés plus ou moins équitablement selon les rapports de forces entre l'ensemble des opérateurs de la filière. Par conséquent, il faudra un nouveau comportement des producteurs.

2.2 DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ETUDE 2.2.1 Avantage comparatif

Le terme avantage comparatif sera synonyme de compétitivité dans notre étude. Pour définir ce terme, il y a deux approches quasi identiques( 27 ). La première définit l'avantage comparatif qu'un pays a pour la production d'un bien en comparant le coût d'opportunité de la production de ce bien des pays concurrents. Dans ce cas, le pays qui a le coût d'opportunité le plus faible est celui qui a le plus d'avantage comparatif. L'autre approche consiste à l'intérieur d'une économie nationale à comparer le coût d'opportunité du bien produire avec celui d'un bien alternatif. Le plus souvent, cette comparaison se fait en devises étrangères afin d'évaluer ce que le pays perd en devises en décidant de produire ce bien plutôt qu'un autre. Le bien pour lequel la perte (rapport Coût / Bénéfice) sera la moins élevée correspondra au bien pour lequel l'on a un avantage comparatif.

2.2.2 Taux de change réel

Le taux de change réel (TCR) est obtenu par le rapport des prix des biens non échangeables (PNE) sur le prix des biens échangeables (PE). La formulation mathématique est la suivante :

TCR= PNE

PE

L'influence de cet indicateur sur le secteur agricole a été analysée par Krueger (1988). Cet auteur indique que la baisse du taux de change réel a été engendrée par les politiques commerciales (taxes, quotas) de protection de l'industrie au détriment de l'agriculture.

27 - TSAKOK Isahel, 1990, « Agricultural price policy : a practicioner's guide to partiel equilibrium analysis »,Ithaca NY,Cornell University Press cité par BAMBA Lamine

2.2.3 La coopérative

La loi coopérative de 1997 définit la coopérative comme un groupement de personnes physiques ou morales de type particulier, de forme civile ou commerciale, apolitique et non confessionnelle.

C'est cette définition que l'Alliance Coopérative Internationale (A.C.I.) adoptait dans sa déclaration de 1955 à savoir « la coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunie pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d'une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement( 28 ) ».

Cette dernière définition, tout comme la loi coopérative, prend en compte les principes coopératifs universels à savoir ;

- adhésion volontaire et ouverte à tous,

- pouvoir démocratique exercé par les membres,

- participation économique des membres,

- autonomie et indépendance,

- éducation, formation et information,

- coopération entre coopératives,

- engagement envers la communauté.

On peut choisir cinq critères pour apprécier l'existence d'un mouvement paysan( 29 ) : une autonomie financière et intellectuelle, des objectifs conscients et explicites, des rapports significatifs avec l'Etat et /ou le reste de la société civile, une taille ou un poids économique suffisant, une organisation interne déjà établie.

2.2.4 Organisation Professionnelle Agricole

Une OPA est un regroupement des personnes physiques ou morales dont « l'activité principale s'exerce dans le domaine agricole( 30 ) ». L'OPA peut être considérée comme une coopérative qui exerce que dans le milieu agricole.

Elle peut être composée de structures telles que :

les syndicats,

les associations,

les sociétés coopératives,

les chambres d'agriculture.

28 - INADES-Formation Côte-d'Ivoire, 1999, « Comment créer une coopérative ? »,p12

29 - GENTIL D. et MERCOIRET M.R., 1992, cité par Réseau GAO, 1995, p17

2.2.5 La filière

L'approche filière consiste généralement à raisonner le développement rural en centrant l'analyse sur un produit donné. En général, cette approche est liée à des produits d'exportation (coton, café, cacao, riz...), mais peut aussi servir à mieux connaître l'écoulement de produits vivriers.

La filière est un groupement cohérent et opérationnel d'agents économiques qui ajoutent de la valeur à un produit ou à un groupe de produits. La filière comprend différents intervenants et partenaires qui pratiquent des activités économiques de production, de commercialisation et de transformation( 31 ).

De manière spécifique, on entend par "filière de production" l'ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un produit.

2.2.6 Distinction entre Partenaires et Intervenants de la filière( 32 )

Les Partenaires de la filière ont un intérêt direct dans cette filière et ne peuvent s'en dégager du jour au lendemain : c'est le cas par exemples des producteurs et des sociétés cotonnières.

Les intervenants dans la filière peuvent se retirer à tout instant suivant les opportunités qui leur sont offertes. C'est le cas des bailleurs de fonds et des sociétés de commercialisation des intrants chimiques.

2.2.7 Distinction entre intrants échangeables et facteurs domestiques

Nous considérons comme intrants échangeables tous les intrants utilisés par le producteur qui sont susceptibles d'être commercialisés à l'extérieur même s'ils sont produits localement. Ces intrants rentrent dans la catégorie des biens exportables ou importables. En d'autres termes, les biens échangeables sont des biens qui peuvent fait l'objet d'échanges au plan international.

Ainsi les herbicides, les insecticides, les outils d'équipement (tracteur, herse, motoculteur, etc.), le petit outillage et le chariot d'attelage, etc. seront considérés comme intrants échangeables.

Les facteurs domestiques regroupent entre autre le personnel, la terre, le capital.

30 - INADES-Formation Côte-d'Ivoire, 1999,"les différents types de O.P.A. en Côte-d'Ivoire"

31 - PIERRE Fabre, 1994,"Note de méthodologie générale sur l'analyse de filière", FAO, N° 35.

32 - Eléments issus du rapport d'étude du réseau GAO, 1995.

2.2.8 Distinction entre les prix de référence, frontière et de parité ( 33 )

a) Prix de référence

Les prix de référence sont des valeurs qui remplacent les prix de marché dans des calculs théoriques lorsque l'on considère que les prix du marché ne représentent pas la vraie valeur économique du bien ou du service.

b) Prix frontière

Le prix frontière d'un bien ou d'un service est le prix de ce bien au point d'entrée (importation) ou de sortie (exportation) du pays. C'est le prix FOB pour les produits exportés et le prix CAF pour les produits importés.

c) Prix de parité

Le prix de parité à l'importation d'un produit est égal à son prix frontière auquel on ajoute les coûts d'acheminement correspondant à toutes les dépenses (hors taxes et subventions) intervenants entre le point d'entrée et le lieu de consommation.

Le prix de parité à l'exportation d'un produit est égal à son prix frontière auquel on soustrait les coûts d'acheminement correspondant à toutes les dépenses (hors taxes et subventions) intervenants entre le lieu de production et le point de sortie.

33 - Ces définitions sont issues de la " Note de méthodologie générale sur l'analyse de filière " de PIERRE Fabre, 1994, document FAO, n°35

2.3 MODELES D'ANALYSE

Pour une étude de filière plusieurs modèles macro-économiques s'offrent à nous. Dans cette section, nous voudrions en présenter quelques-uns, notamment la SCP, la VMC et la MAP. Cette présentation vise à appréhender l'utilisation de ces différents modèles. Nous développons le modèle MAP qui est notre outil économétrique de travail.

2.3.1 Le modèle S.C.P ( 34 )

Le modèle Structure - Conduite - Performance permet de décrire les systèmes de commercialisation dans une filière. Il a comme concepts clés, la structure du marché, la conduite du marché et les performances du marché.

La structure du marché désigne les caractéristiques du marché qui influencent la nature de la concurrence et les systèmes de prix.

La conduite du marché fait ressortir le comportement des agents en termes de fixation des prix, les tactiques discriminatoires contre les nouveaux intervenants et le degré de concurrence ou de coordination entre les activités.

Les performances du marché s'évaluent par rapport au marché concurrentiel. Elles sont analysées à travers l'identification des freins à la concurrence.

2.3.2 Le modèle VMC ( 35 )

Le modèle Valeur de la Marge de Commercialisation permet d'apprécier les différents facteurs qui influencent les résultats de l'évolution des entreprises et organisations qui participent à une activité donnée.

En même temps qu'elle présente des avantages pour la mesure de l'efficacité, elle permet d'évaluer le rôle joué par les comportements non compétitifs ainsi les effets de législation portant sur la structure du marché ou sur la formation des prix.

Ce modèle est basé sur le calcul de marge des différents opérateurs d'un système de commercialisation.

34 - Ce paragraphe a été largement inspiré par le mémoire de AYEMOU, Décembre 1998, "Diagnostic de la filière Karité en Côte-d'Ivoire" p13.

35 - Ce modèle est largement développé par ATTA Brou dans sa Thèse de Doctorat 3ème cycle en Economie Rurale, pp72-76.

2.3.3 Le modèle MAP

La MAP (Matrice d'Analyse des Politiques) est une méthode d'analyse d'équilibre partiel. Elle est utilisée pour les analyses régionales en vue d'évaluer la contribution de la région à la croissance économique et évaluer si cette région est favorisée ou non par les politiques existantes. Ce Modèle est utilisé aussi pour les analyses prospectives. En effet, à partir de la MAP qui représente la situation de départ, on simule les changements probables de politique et de prix et on évalue leur impact sur les systèmes( 36 ).

Sur le plan micro économie, la MAP permet de s'interroger sur les changements possibles en vue d'améliorer la rentabilité, la compétitivité et également d'indiquer les directions de résolution. Aussi permet-elle d'analyser l'impact de la recherche agronomique, des politiques d'investissement sur l'efficacité économique.

Pearson et Monke (1987) ont décrit la MAP pour permettre de déterminer les impacts des politiques gouvernementales sur les prix et de ce fait, sur la rentabilité des techniques d'exploitation. Cette méthode s'appuie beaucoup sur les données micro économiques que les analystes de gestion de l'exploitation fournissent couramment.

2.3.4 Quelques études antérieures et justification du choix du modèle

Pour l'analyse économique de la collecte primaire de l'igname dans le Nord de la Côte-d'Ivoire, précisément à Korhogo, ATTA brou (1991) utilise les modèles SCP et VCM pour étudier la structure, la conduite et la performance du marché et il s'intéresse à la marge de commercialisation des opérateurs de la filière igname.

KONE Yaridiouma (1997) a utilisé en outre le modèle SCP pour étudier l'efficacité des circuits de commercialisation de l'igname et de la tomate dans la sous-préfecture de Bondoukou. Il s'est intéressé aux caractéristiques organisationnelles du marché, aux comportements des acteurs dans ces filières et à la performance des marchés.

De même, TOGUILA T. (1997), dans son étude " Les producteurs de l'Indénié dans la filière tomate : Quelle stratégie pour quel marché" utilise le modèle SCP pour étudier la structure, la conduite et la performance du marché de la tomate.

36 - Ce paragraphe a été largement inspiré par AVILLEZ et NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la politique du secteur Agricole » l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre 1994, p1 7

Pour l'analyse de politiques économiques et performance de cultures de rente (filières café et cacao), OUATTARA (1996) a utilisé le modèle MAP. Il s'est intéressé à la rentabilité financière et a pris comme indicateur le RCBF.

Dans cette même logique d'analyse de politique, SYLLA (1997) étudiant les politiques d'incitation et performance économique des filières café, cacao et riz a utilisé ce modèle. SYLLA a utilisé comme indicateur le CRI pour montrer qu'à la suite de la privatisation, la compétitivité de la filière café et cacao s'est améliorée.

BAMBA (1998), évaluant les revenus des producteurs villageois d'hévéa à la suite de la dévaluation, utilise le RCBF et le CRI pour voir s'il y a regain de rentabilité financière et économique à la suite de la dévaluation. Il conclut qu'à la suite de la dévaluation, les revenus des producteurs se sont améliorés car le RCBF est passé de 0,78 à 0,30. Aussi conclut-il que la période post dévaluation est marquée par une perte de la compétitivité des producteurs et par les non-protection de ceux-ci.

Récemment, DIBAKALA (2000) dans le cadre d'une étude, a utilisé la MAP pour évaluer l'impact de la libéralisation des filières café / cacao sur la rentabilité des producteurs et sur la dynamique des OPA. Analysant les RCBE et RCBF d'avant et d'après la libéralisation des filières café / cacao, DIBAKALA conclut que la rentabilité financière et économique de l'activité des producteurs est moins élevée dans le contexte post libéralisation. Aussi conclut-il que les producteurs des filières café / cacao sont moins protégés car les différents coefficients de protection ont tous baissés. Abordant, l'organisation et la structuration des coopératives dans le monde café / cacao, DIBAKALA a conclu que cette organisation et cette structuration des coopératives étaient meilleures dans le contexte post libéralisation de ces filières.

Par conséquent, Il ressort de cette revue d'étude que :

Les analystes utilisent les modèles SCP et VCM pour évaluer l'efficacité d'un circuit de commercialisation et pour trouver une stratégie adéquate de commercialisation au niveau d'une filière donnée.

Par contre pour mesurer l'impact de politiques sur un secteur de production, sur une filière ou une région, les analystes utilisent la MAP.

Par conséquent, l'utilisation de la MAP semble appropriée pour l'estimation de la rentabilité de l'activité du producteur, suite à la libéralisation de la filière coton. De plus, notre choix se justifie par plusieurs raisons essentielles :

- la disponibilité d'une MAP tableur et d'information sur la filière,

- la facilité de compréhension et d'interprétation des résultats fournis par la MAP et la simplicité des

calculs et des données nécessaires.

2.3.5 Les fondements de la Matrice d'Analyse des Politiques

Cette méthode est utilisée depuis le début des années 1980. Elle fut élaborée au cours d'un projet de recherche visant à évaluer l'impact de l'entrée du Portugal dans la C.E.E. sur son agriculture. La MAP a pour objectifs :

1. d'analyser la rentabilité du point de vue de l'entrepreneur, du système de production et de la filière du produit. Cette analyse a lieu aux prix de marché c'est à dire aux prix observés sur le marché ;

2. d'analyser l'efficacité économique de ces systèmes ou filières c'est à dire leur rentabilité si aucune intervention de politique et si aucune imperfection ne venaient troubler le bon fonctionnement du marché. Cette analyse a lieu aux prix de référence ;

3. d'analyser les transferts dus aux interventions de politique et aux imperfections du marché.

a) Elaboration de la MAP

a-1) Les données nécessaires

La qualité des résultats fournis par la MAP dépend fondamentalement de la qualité des informations réunies sur les systèmes de production et les filières de produits tels qu'ils fonctionnent dans la réalité.

Les données doivent comprendre une information détaillée des intrants et des produits du système de production étudié. Ces données comprennent les niveaux de rendements, les différents moyens de production et la demande du système en ce qui concerne les ressources de la ferme( 37 ).

Les données doivent plus précisément porter sur les facteurs fixes, la main d'oeuvre, les intrants et sur les produits au niveau de chaque budget( 38 ).

a-2) Construction des budgets

Dans le cas d'une filière, il faut bien identifier les différentes étapes par lesquelles passe le produit. On peut alors construire une MAP correspondante à chaque étape.

Les prix utilisés dans la MAP doivent être représentatifs de la situation usuelle ou tendancielle et non correspondre à des variations intra et inter annuelles( 39 ).

37 - Dillon et Hardaker, 1996, « Recherche en gestion pour le développement de la petite exploitation » Collection FAO, N° 6, p281

38 - Pour cette étude, MAP Tableur a été utilisée. Mise en place par TOM Randolph, ADRAO. Cette MAP se compose de 4 budgets.

39 - AVILLEZ et NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la politique du secteur Agricole » l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre 1994, p17.

Pour évaluer le coût d'un intrant non échangeable, on le décompose-en :

· Sa composante échangeable (pour laquelle on estime le prix de parité internationale,

· Sa composante non échangeable, que l'on décompose à son tour jusqu'à avoir essentiellement des coûts en terre, en travail et en capital.

b) Présentation de la MAP

La MAP se présente comme suit dans le tableau 1 :

Tableau 1 : Présentation de la Matrice d'Analyse des Politiques

 

Recettes

Coût des intrants échangeables

Coût des facteurs de production intérieurs

Bénéfice

Prix du marché

A

B

C

D

Prix de référence

E

F

G

H

Transferts

I

J

K

L

Source : Monke et Pearson

La 1ère ligne de cette matrice permet de mesurer la rentabilité de la filière c'est à dire qu'elle se rapporte aux recettes et aux cours observés sur le marché. Il s'agit des prix de marché réellement perçus par les paysans, les collecteurs, les transformateurs et les commerçants.

La 2ème ligne témoigne de l'efficacité économique des opérateurs de la filière. Pour établir cette ligne, il faut estimer les prix de référence. Pour les biens échangeables, les prix de référence sont les prix de parité internationale ( prix de parité à l'importation pour les biens importables et prix de parité à l'exportation pour les biens exportables).

En définitive, la 3ème ligne montre les différences entre la rentabilité privée et la rentabilité sociale. Elle correspond aux effets négatifs de la politique et montre les imperfections du marché.

Connaissant les variables fondamentales ( A, B, C, E, F, G), les différents indicateurs peuvent être calculés.

c) Les indicateurs de la MAP

c-1) Les indicateurs financiers de la MAP

Le Profit financier ( D )

D = A - B - C, représente la rentabilité financière de la filière ou de l'opérateur. Si D>0, alors la filière ou l'activité de l'opérateur est dite rentable et de nouveaux opérateurs peuvent entrer dans la filière. Dans le cas contraire, ils ne le feront pas.

Le Ratio Coût Bénéfice Financier (RCBF)

RCBF = C / (A - B)

Si RCBF est inférieur à 1, cela signifie que la filière ou l'opérateur peut supporter les coûts domestiques tout en restant rentable. Le RCBF montre la capacité de la filière ou de l'opérateur à s'autofinancer.

c-2) Les indicateurs économiques de la MAP

Le Profit économique ( H )

H = E -F - G représente la rentabilité économique de la filière ou de l'activité de l'opérateur. Si H>0, l'activité contribue à la croissance économique ; l'absence d'intervention publique est profitable. C'est le contraire si H est négatif.

Le Coût en Ressources Internes ( CRI )

CRI = G /( E-F)

Si CRI est inférieur à 1, alors la région a un avantage comparatif dans la production du bien donné car les dépenses de production du bien sont inférieures au gain en devise.

Le Ratio Coût Bénéfice Economique ( RCBE)

RCBE = (F+G) / E

Si RCBE est inférieur à 1 alors les dépenses sont inférieures aux recettes lorsque la puissance publique n'intervient pas. Donc l'activité est socialement rentable. C'est le contraire si RCBE est supérieur à 1.

c-3) Mesure des transferts par la MAP

Transfert sur le marché du produit agricole ( I )

I = A - E, I donne le montant de subvention ou de taxe sur le produit agricole étudié. Si I est supérieur à 0, c'est une subvention sinon c'est une taxe.

Transfert sur les intrants échangeables ( J )

J = B - F, J donne le montant de subvention ou taxe sur le marché des biens échangeables. Si J est supérieur à 0, c'est une taxe. Dans le cas contraire, c'est une subvention.

Transfert sur le marché des intrants domestiques ( K )

K = C - G, K donne le montant de subvention ou taxe sur le marché des biens domestiques. Si K est supérieur à 0, c'est une taxe ; sinon c'est une subvention.

Transfert Total ( L )

L = I - J - K = D - H, si L est négatif alors les transferts se font de la filière vers d'autres activités (taxe). C'est le contraire si L est positif. L est la somme des transferts sur les trois marchés (marchés du produit agricole, des biens échangeables et des biens domestiques).

c-4) Les coefficients de protection et taux de la MAP

Coefficient de protection nominale ( CPN )

CPN = A / E

Si CPN est supérieur à 1 alors les opérateurs de la filière reçoivent une recette supérieure à ce qu'ils obtiendraient en l'absence de politique. Ils reçoivent plus avec l'intervention de l'Etat. Les opérateurs sont protégés. Dans le cas contraire c'est à dire CPN inférieur à 1, ils ne le sont pas.

Coefficient de protection effective ( CPE )

CPE = (A-B) / (E-F), si CPE est supérieur à 1 alors les opérateurs de la filière sont protégés ; si on tient compte du produit et des inputs. Dans le cas contraire, ils ne le sont pas.

Coefficient de rentabilité ou de protection globale ( CPG )

CPG = D / H = (A-B-C) / (E-F-G)

En tenant compte du prix du produit agricole et des marchés des biens échangeables et domestiques, le CPG donne un critère de protection globale des opérateurs économiques de la filière. Si CPG est supérieur à 1 alors les opérateurs sont protégés. Sinon, ils ne le sont pas.

NB: Pour interpréter le CPG, les variables D et H doivent être positives.

Taux subvention producteur ( TSP )

TSP = L / E, TSP exprime l'effet net des politiques de la filière en terme de subvention et de taxe représentant une proportion du revenu social.

Si TSP est supérieur à 0 alors c'est une subvention. Dans le cas contraire c'est une taxe.

Equivalent subvention producteur ( ESP )

ESP = L / A, ESP exprime l'effet net des politiques de la filière en terme de subvention et de taxe représentant une proportion du revenu financier.

Si ESP est supérieur à 0, c'est une subvention. Dans le cas contraire, c'est une taxe.

d) Critique du modèle d'analyse

La MAP ne fournit pas de solution toute faite aux problèmes de développement agricole, mais elle apporte des éléments de réflexion au débat de politique économique( 40 ). Cette assertion est partagée par SYLLA (1997) quant il dit que la MAP facilite la transmission des résultats aux décideurs.

L'approche de la MAP présente un certain nombre d'avantages lorsqu'elle est utilisée pour une étude de la politique économique des pays en voie de développement. Les budgets par produit de base fournissant des estimations de coûts de production et de rentabilité pour des groupes d'exploitations sont largement utilisés par les bureaux commerciaux et les ministères de l'agriculture de nombreux pays en développement dans l'établissement des prix des produits et des intrants( 41 ).

En effet, les résultats de la MAP sont assez faciles à comprendre par les développeurs et mettent en lumière les incohérences entre les objectifs politiques déclarés et les situations politiques réelles.

L'une des faiblesses du modèle d'analyse réside dans les hypothèses des coefficients input output fixes. Aussi fut-il un modèle statique d'équilibre partiel qui indique de ce fait que les changements qui interviennent dans le secteur agricole n'ont aucun effet sur les autres secteurs et vice versa( 42 ).

Aussi l'une des difficultés est-elle, dans la décomposition à effectuer pour chacun des facteurs de production utilisés. En effet, la décomposition des intrants échangeables et facteurs de production intérieure ainsi que la détermination des prix sociaux peuvent être des sources d'imperfection de la MAP.

Partiellement nous remarquons que la filière coton a connu une gestion étatique à travers le système de stabilisation basé sur la fixation de prix garantie et à travers la CIDT. Cette dernière période a été marquée par la fixation de prix selon un barème conçu par l'Etat ivoirien. Cette approche a débouché sur à une crise économique généralisée dans les années 80-90.

Malgré le souffle économique qu'engendré la dévaluation intervenue en 1994, la filière coton n'a pas pu se remettre de cette crise ; ce qui a conduit à sa libéralisation en 1998.

Il s'avère donc important d'initier une étude de cette filière qui a fait les beaux jours de la région des savanes. Il est nécessaire d'effectuer une étude d'impact de la libéralisation de cette filière sur les opérateurs notamment sur les producteurs.

Cette étude de filière selon la revue de littérature peut se faire suivant plusieurs modèles économiques. Cependant seul, le modèle MAP peut nous donner satisfaction quant aux hypothèses que nous voudrions vérifier. A cet effet, le chapitre suivant nous présente ces hypothèses ; aussi aborde-t-il la méthodologie de l'étude.

40 - MONKE et PEARSON, 1989, cité par AVILLEZ et NINA-JORGE, in « Instruments d'analyse de la politique du secteur Agricole » l'IDE de la Banque Mondiale, 7-18 novembre 1994 p17

, 41 - Dillon et Hardaker, 1990, p286 42 - Sylla KALILOU, 1997

CHAPITRE III : HYPOTHESES DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE 3.1 HYPOTHESES D'ETUDE

Sur la base des objectifs spécifiques, nous avons testé les hypothèses suivantes :

1. Les coopératives sont mieux organisées et mieux structurées dans le contexte libéral qu'auparavant.

2. La libéralisation de la filière coton a contribué à l'amélioration de la rentabilité financière et économique de l'activité des producteurs.

3. Les producteurs sont plus protégés dans le contexte de libéralisation de la filière coton.

4. Le transfert de gains des producteurs vers le reste de l'économie est plus élevé dans le contexte de libéralisation.

5. L'accroissement du rendement agricole est la variable la plus importante pour améliorer à la fois la rentabilité privée et la compétitivité des producteurs.

3.2 METHODES ET OUTILS D'ANALYSE DE L'ETUDE

Dans cette section, nous présentons tous les outils informatiques et macro-économiques qui ont servi pour notre étude. La collecte de données, la procédure d'estimation des prix de référence et les différentes hypothèses de calcul des matrices font l'objet de cette section.

3.2.1 Outils économiques d'analyse

Pour mener à bien notre étude et, en vue de répondre aux attentes de tous, nous utilisons la Matrice d'Analyse des Politiques. Nous avions justifié notre choix du modèle dans la sous-section 2.3.4) du chapitre précédent. Ensuite pour permettre de mieux appréhender ce modèle nous l'avions largement développé dans la sous-section 2.3.5). L'analyse des différents coefficients que nous donne ce modèle nous a permis d'infirmer ou non les hypothèses 2, 3 et 4.

3.2.2 Collecte de données secondaires

La première phase de notre recherche a été consacrée à la collecte d'informations déjà disponibles sur la filière coton, les modèles d'analyse ; sur les concepts évoqués dans notre étude et sur les potentialités de la région des savanes en particulier la zone de Korhogo.

3.2.3 Pré enquête

Nous avons effectué une tournée du 28 au 31 août 2000 dans la région de Korhogo. Cette mission se situe dans le cadre d'une pré enquête. Cette pré enquête nous a conduit dans plusieurs villages dont Fodontchion, Koko et Gnambéléguékaha.

Cette tournée a eu pour but de nouer des contacts avec la CO.WA.KO (Union) et ses coopératives de base ainsi qu'avec quelques producteurs et personnes ressources.

L'objectif ultime était d'obtenir une base de données sur laquelle a porté l'enquête définitive et de tester nos différents questionnaires.

3.2.4 Collecte de données primaires

a) Zone d'étude

Nos critères de choix de la zone sont :

1. la part de production de la zone dans la production nationale de coton graine,

2. la disponibilité de coopératives notamment de faîtières. Sur ces bases, nous avons choisi la région des savanes (région Nord ) parce qu'elle participe pour plus de 50 % dans la production nationale (50,9 % en 1995/96 et 56,2 % en 1996/97)(43). Dans cette région, la ville de Korhogo et ses alentours ont été choisis.

3. Aussi, ce choix est-il guidé par la présence de plusieurs coopératives et faîtières au sein de la ville. Parmi les coopératives de base de L'URECOS-CI, la Coopérative Wallala de Korhogo (CO.WA.KO) a été choisie parce que IFCI entretient des relations avec celle-ci.

b) Echantillonnage

Un échantillon de 84 producteurs et 10 coopératives a été interrogé dans la ville de Korhogo et ses alentours. Nous avons procédé à un échantillonnage raisonné. Nous avons choisi les villages en tenant compte de leur accessibilité, de la présence d'un comptable de section ou du gérant de coopérative. Ensuite pour l'interrogation, nous avons tenu compte de la disponibilité des producteurs.

Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon le village

Villages

Producteurs

Coopératives

Proportion

Bafimé

14

CO.BIN.KO

0,74

Dokaha

3

Gnambélégué

10

Koko

16

Koulokakaha

10

Zanakaha

9

Lataha

9

CO.WO.LA

0,15

Séridjakaha

4

Koni

5

CO.WO.KO

0,06

Siélékaha

4

CO.WE.SI

0,05

Total

84

 

1

43 - BNETD, 2000, « Etude de la situation de référence de la CIDT avant la privatisation »

c) Techniques de collecte des données

Les enquêtes ont consisté en la collecte d'informations sur l'identité de l'enquêté, sur la terre et les cultures pratiquées ; et à déterminer les charges supportées par les producteurs.

La rémunération de la main d'oeuvre ; le coût, les doses et quantités d'intrants chimiques, le coût des matériels agricoles et des équipements de travail serviront à évaluer les coûts de production de la période avant la libéralisation à la période après la libéralisation.

d) Personnel d'enquête

L'enquête s'est déroulée pendant 14 jours soit en moyenne un jour par village. Nous avons interrogé en moyenne 6 producteurs et une coopérative par jour. Nous avons été seul à planifier et administrer notre questionnaire en vue de respecter le délai que nous nous sommes fixé.

L'enquête a été réalisée avec la collaboration des comptables de section et des gérants de coopératives. Ces derniers ont servi d'interprètes auprès des producteurs qui n'arrivaient pas à s'exprimer en français.

e) Difficultés rencontrées

Les obstacles majeurs au bon déroulement de notre enquête peuvent se résumer en ces points :

- l'enquête s'est déroulée au cours d'une période de haute tension dans le milieu des producteurs du fait du non-paiement de la dernière décade par LCCI, aussi les producteurs n'ont-ils pas été toujours très enclins à donner les informations,

- les problèmes de communication, corrigés par la présence d'interprète, ont certainement été à l'origine de biais au cours de la collecte des données,

- le fait que les informations recherchées étaient éloignées dans le temps pose le problème de la fiabilité des informations reçues,

- le fait que les cahiers de campagne ou les carnets individuels qui étaient les véritables sources

d'informations sont soit mal remplis ou ne sont pas disponibles constitue un obstacle à notre étude.

3.2.5 Méthode de calcul du prix de référence du coton graine

La détermination du prix de référence estimé du coton graine se fera en tenant compte du taux d'égrenage et du prix de référence de la fibre de coton.

- le taux d'égrenage ( e % ) ;

- le prix de vente de référence ( Pi ) d'une tonne de fibre de coton ;

- la quantité ( X ) de coton graine pour produire une tonne de fibre de coton en tenant compte du taux d'égrenage ;

- le prix de vente de référence estimé (P* ) d'une tonne coton graine sera calculé de la manière suivante :

 
 

P* = Pi / X

X = 1 / e %

 
 
 

3.2.6 Méthode de calcul du taux d'intérêt réel
Le taux d'intérêt réel a été calculé à l'aide de la formule suivante :

I = [ (1+ tn) / (1+ ti) ] - 1

tn taux d'intérêt nominal ti taux d'inflation

3.2.7 Hypothèses de conception des MAP

Pour la confection des Matrices d'Analyse des Politiques nous avons considéré que :

1. Les matériels agricoles sont taxés à 25 % de TVA avant et après la libéralisation.

2. Les herbicides et insecticides subissent une TVA nulle avant la libéralisation et une TVA de 20% après la libéralisation.

3. L'urée et le NPK sont sujets à une TVA de 11% après la libéralisation. Ils ne sont pas assujettis à la TVA avant la libéralisation.

4. Quant aux machettes, limes et daba, nous leur avons appliqué une TVA de 20% après la libéralisation.

3.2.8 Analyse de sensibilité

Le but essentiel de l'analyse de sensibilité est d'identifier les paramètres qui permettent d'améliorer les indicateurs de rentabilité et de compétitivité. Un seuil de rentabilité est ainsi déterminé et permet de définir les politiques prioritaires à entreprendre. Après une telle analyse, nous sommes en mesure d'infirmer ou non l'hypothèse 5.

3.2.9 Méthode d'analyse des coopératives

Pour l'analyse de l'impact de la libéralisation de la filière coton sur la dynamique des OPA, une comparaison de la situation post libéralisation d'avec celle qui précède notamment à travers quelques indicateurs de performance sera retenue comme outil d'analyse. Ce type d'analyse est qualifié d'analyse diagnostic.

Nous retiendrons comme indicateurs la date de création, le nombre d'adhérents, la structuration de la coopérative, la disponibilité d'un compte, le volume d'activité. Cette approche nous permet d'affirmer ou non la première hypothèse de notre étude.

3.2.10 Outils informatiques

Pour le dépouillement, le traitement et l'analyse statistique des données de notre enquête, nous avons utilisé le logiciel EXCEL 97. Le logiciel WORD 97 a servi à la saisie et au traitement de texte.

Au terme de ce chapitre il est essentiel de rappeler que la MAP est le modèle macro-économique le mieux indiqué pour mesurer l'impact de la libéralisation de la filière coton sur les revenus des producteurs.

Une analyse diagnostic des OPA avant et après la libéralisation permet d'évaluer l'impact de cette politique sur la dynamique des coopératives. Cette analyse nous indique les efforts réalisés ou non par les OPA pour faire face à ce nouveau contexte.

En définitive, l'approche de collecte de données et l'utilisation judicieuse des outils informatiques de dépouillement, de traitement et d'analyse statistique à notre disposition ont permis d'obtenir les résultats que nous présentons dans le chapitre suivant.

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE 4.1 CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR

4.1.1 Age

Les données d'enquête ont permis de connaître la moyenne d'âge de la population enquêtée. Les différentes caractéristiques des données sur l'âge sont résumées dans le tableau 3 :

Tableau 3 : Moyenne d'âge des producteurs

 

Age moyen

Ecart type

Intervalle de

confiance *

Ecart moyen

Producteur de

l'échantillon

35

7,74

#177; 1,66

5,63

* á = 0,05

La population enquêtée a une moyenne d'âge de 35 ans et un écart type de 7,74. Cette population qui fait partie des premiers producteurs de coton s'est rajeunie avec l'arrivée de jeunes producteurs. Ces derniers n'ont pas connu le succès dans le milieu scolaire. Ils ont décidé alors, de se joindre aux parents pour s'investir dans le coton qui est l'une des principales ressources dans la région Nord.

4.1.2 Niveau scolaire

Les données d'enquête nous renseignent sur le niveau scolaire des producteurs dans la zone de Korhogo. Les résultats sont groupés dans le tableau 4.

Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le niveau scolaire

 

Nombre de producteurs

Proportion %

Analphabètes

Instruits

- Primaire

- Secondaire

Total

54

64,29

 
 

26

30,95

4

4,76

84

100

Les résultats nous indiquent que dans la population enquêtée 64,29 % sont analphabètes, 30,95 % ont pu atteindre le niveau primaire et 4,76 % sont arrivés au niveau secondaire (pour la plupart en classe de 6e ).

Ces résultats sont conformes aux analyses relatives au monde paysan en Côte d'Ivoire. En effet, la population paysanne est en générale analphabète ; la région Nord confirme cette tendance.

Le retour des jeunes de niveau primaire et secondaire à la terre est dû à leur échec dans les différents cycles ou quelquefois au manque de moyens financiers des parents pour subvenir à leurs besoins didactiques.

4.2 TAILLE DES EXPLOITATIONS

Les plantations cotonnières sont d'ordinaire de petites tailles. Celles rencontrées dans le cadre de notre étude respectent les critères suivants :

Tableau 5 : Evolution de la taille moyenne des exploitations

 

Superficie
moyenne (ha)

Ecart type

Intervalle de
confiance *

Superficie
maximale (ha)

Superficie
minimale (ha)

1996/97

2,92

1,73

#177; 0,37

8

0,5

1997/98

2,99

1,83

#177; 0,39

10

1

1998/99

3,18

1,77

#177; 0,38

10

1

1999/00

3,24

1,72

#177; 0,37

10

1

* á = 0,05

Les superficies moyennes des exploitations cotonnières avoisinent en moyenne autour de 3 ha avant et après la libéralisation. Les superficies moyennes cultivées sont passées de 2,92 ha sur la campagne 1996/97 à 3,24 ha en 1999/00. Cette analyse indique une augmentation progressive des superficies cultivées. Deux raisons sont à la base de cette augmentation. La raison économique vise la recherche d'une production plus importante, donc un meilleur profit pour pouvoir faire face aux différentes charges familiales. La raison sociale est le nombre de plus en plus élevé d'enfants et de femmes. Ces derniers constituent une main d'oeuvre importante pour le chef de famille.

4.3 LE MODE D'ACQUISITION DE LA TERRE

Le capital terre est dans 98,8 % des cas acquis sous forme de legs familiaux. Les chefs d'exploitations enquêtés sont en général originaire des villages. Dans la tradition Sénoufo, la terre fait rarement l'objet de transaction financière entre propriétaires terriens et les individus allogènes.

4.4 LE MODE DE CULTURE

La culture du coton se pratique en général selon trois modes : la culture manuelle, la culture attelée, la culture motorisée. Les données d'enquête nous ont permis de répartir notre population suivant ces modes.

Tableau 6 : Répartition des producteurs selon le mode de culture

Mode de culture

Nombre de producteurs

Proportion %

Culture manuelle

7

8,33

Culture attelée

74

91,67

Culture motorisée

0

0

Total

84

100

Les données d'enquête nous révèlent que 91,67 % des producteurs enquêtés font de la culture attelée et 8,33 % font de la culture manuelle. L'enquête ne nous permet pas de déterminer la proportion de producteurs en culture motorisée. Cependant même s'il existe des producteurs en culture motorisée dans la zone de Korhogo, cette proportion est de l'ordre de 0,29 % ( 44 ) ; donc en nombre pas très élevé. Aussi pouvons - nous justifier la prédominance du mode attelé par le fait qu'il dégage plus de marge à l'hectare que la culture manuelle ( 45 ).

44 - Cette assertion est prouvée par le tableau en annexe 11 que nous avons recueilli auprès de la direction régionale de la CIDT (Korhogo).

45 - HOUEDE Yao Jean-Philippe, Juillet 2000, « Analyse de la rentabilité financière et économique des exploitations cotonnières de la zone des savanes de Côte-d'Ivoire : cas de la motorisation conventionnelle », Mémoire pour l'obtention du Diplôme universitaire de Technologie, UFR Korhogo.

4.5 L'ACCES AU CREDIT

Dans la filière coton, la cession des intrants agricoles et matériels nécessaires à l'activité de production se fait dans la majorité des cas à crédit.

Les intrants chimiques sont livrés à crédit aux producteurs. La CIDT nouvelle se charge de la fourniture ( à crédit) du NPK, de l'Urée et insecticides. Les coopératives quant à elles se chargent de la fourniture des herbicides. A la fin de la campagne une déduction est faite sur la vente de la production. Il peut arriver qu'à la fin de la campagne le producteur se retrouve en impayé, c'est-à-dire se retrouve avec un revenu brut qui ne peut pas couvrir la totalité des coûts des intrants acquit en début de campagne. Dans ce cas, il débute la prochaine campagne avec un crédit.

Les données d'enquête révèlent que 95 % des producteurs reçoivent le matériel agricole à crédit. Les boeufs d'attelage sont à 98 % acquis sur fonds propre.

4.6 LES RENDEMENTS

L'enquête nous a permis de déterminer les rendements de la population de producteurs interrogés. Les résultats sont résumés dans le tableau 7.

Tableau 7 : Evolution du rendement des producteurs de 1996 à 2000

 

Rendement
moyen kg/ha

Ecart type

Intervalle de
confiance *

Rendement
maximal

Rendement
minimum

1996/97

1166,53

367,33

#177; 78,55

2337,2

460

1997/98

1196,13

418,71

#177; 89,54

2874,25

0

1998/99

1139,86

422,02

#177; 90,25

2595

336,6

1999/00

1287,83

448,89

#177; 95,99

2634

0

* á = 0,05

L'analyse de ce tableau indique que les rendements ont progressé dans l'ensemble. Ce tableau mis en rapport avec le tableau 5 révèle qu'une augmentation des superficies n'est pas toujours synonyme d'une augmentation du rendement dans la même proportion. La volonté d'accroître la production peut être freiner par des aléas climatiques ou des facteurs extérieurs tels l'apparition d'insectes résistants qui ont provoqué une diminution du rendement en 1998/99.

Ces rendements restent inférieurs aux rendements de la zone de Korhogo (le tableau 8).

Tableau 8 : Evolution des superficies et rendements dans la zone de Korhogo

 

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

Superficie cultivée (ha)

12437

13717

14028

14688

Production (tonne)

18272

21345

24063

26921

Rendement de la zone (kg/ha)

1469

1556

1715

1833

Rendement échantillon (kg/ha)

1166,53

1196,13

1139,86

1287,83

Sources :Rapports d'activité 1996, 1997, 1998, 1999,CIDT Korhogo, Enquête

Les rendements de la zone de Korhogo ont évolué au fil des campagnes ; passant de 1469 kg/ha en 1996/97 à 1833 kg/ha pour la campagne 1999/00. Ceci s'explique d'une part par un nombre croissant de producteurs en culture attelée abandonnant ainsi la culture manuelle ( 46 ) et d'autre part par une amélioration des techniques culturales de production et par l'apparition de conditions climatiques favorables pour la culture.

4.7 LES COUTS DE PRODUCTION

Les coûts de production regroupent

- les coûts de la main d'oeuvre, - les coûts des intrants

- les charges d'amortissement.

4.7.1 Les coûts de la main d'oeuvre

Pour mieux apprécier la rentabilité de l'activité, nous avons prie en compte ceux qui apportent une aide bénévole et la main d'oeuvre rémunérée.

Dans la région de Korhogo et dans notre échantillon, la rémunération est journalière à 99 %. Cette rémunération a varié en moyenne, dans notre échantillon, de 264 FCFA/ jrs avant la libéralisation à 328 FCFA/ jrs après la libéralisation. Sur cette base, la MO affectée à l'entretien des parcelles, à l'épandage de l'engrais, au traitement insecticide et herbicide et à la récolte peut être évaluée comme suit dans le tableau 9.

46 - cette assertion est prouvée par le tableau en annexe 11 que nous avons recueilli auprès de la direction régionale de la CIDT (Korhogo).

Tableau 9 : Variation des coûts de la main d'oeuvre avant et après la libéralisation

 

Coût avant la

libéralisation (FCFA)

Coefficient de

variation (%)

Coût après la

libéralisation (FCFA)

Coefficient de

variation (%)

Entretien

62985

81,46

83020

79,68

Epandage engrais

8008

64,49

10164

74,21

Traitement insecticide / herbicide

4368

55,33

5824

52,69

Récolte

24625

68,61

32736

62,90

Total

99986

131744

Coût de la MO FCFA/ha

34242

41429

NB : Les frais d'entretien prennent en compte les frais liés aux activités avant le semis et au cours du cycle de production.

Les coefficients de variation ont été calculés en divisant l'écart type par la moyenne, le tout multiplié par 100. Ils nous renseignent sur le degré d'homogénéité des différents frais avant et après la libéralisation. Au regard des valeurs des coefficients de variation, nous disons qu'en moyenne des différents coûts d'avant et d'après la libéralisation sont d'homogénéité égale.

Le coût moyen de la MO par hectare a connu une augmentation passant de 34242 FCFA avant la libéralisation à 41429 FCFA après la libéralisation. Cette différence entre les coûts s'explique par l'augmentation de la rémunération journalière de la main d'oeuvre. Cette augmentation résulte, aux dires des producteurs, de la cherté de la vie sociale qui elle-même découle de la dévaluation survenue en 1994.

Il existe un mode de rémunération de la main d'oeuvre de récolte que nous avons rencontré chez quelques producteurs à Lataha. Cette rémunération tient compte du nombre de billon récolté à raison de 100 FCFA par billon. Ce mode de paiement semble être plus rentable pour la main d'oeuvre car lié au rendement du salarié.

4.7.2 Les Coûts des intrants

Les enquêtes révèlent que les intrants les plus utilisés en production cotonnière sont : les intrants chimiques que sont le NPK, l'urée, les insecticides et herbicides du coton ; les piles qui servent à alimenter les équipements de pulvérisation.

a) Les intrants chimiques

Les doses à l'hectare prévues par la CIDT nouvelle dans la zone respectent les prescriptions mentionnées dans le tableau 10.

Tableau 10 : Les doses d'intrants prescrit à l'hectare

 

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

NPK (kg)

200

200

200

200

Urée (kg)

50

50

50

50

Insecticides ( L)

6,01

6,01

8,66

7,54

Herbicides (L) *

4

4

4

4

Source : Rapports d'activité 1996, 1997, 1998, 1999 CIDT Korhogo

*Pour certains herbicides (tel Gallant) les doses sont en dessous.

Les différentes doses prescrites par la CIDT sont restées constantes sur la période. Ces doses peuvent être complétées par des amendements calciques si nécessaires.

L'augmentation des doses d'insecticides en 1998 s'explique selon un technicien, par l'apparition d'insectes plus résistants. Les firmes ont aidé la CIDT par la mise en place de nouvelle formule de produit en fin 1998. Cette population d'insectes semble être maîtrisée ce qui explique la baisse des doses constatée en 1999/00.

Les données d'enquête nous ont permis d'évaluer les doses des intrants chimiques utilisés par la population enquêtée. Ces doses sont mentionnées dans le tableau 11.

Tableau 11 : Variabilité des doses d'utilisation des intrants à l'hectare

 

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

NPK (kg)

199,6

204,25

208,7

214,94

Urée (kg)

55,84

61,31

63,45

63,29

Insecticides ( L)

6,05

6,04

6,43

6,55

Herbicides (L) *

2,55

3,18

3,21

3,11

En mettant en rapport les tableaux 10 et 11, il apparaît une surdose au niveau des doses appliquées par la population enquêtée par rapport à celles prescrites par la CIDT. Les doses d'herbicides restent inférieures aux doses prescrites. Les doses de NPK ont évoluées progressivement sur la période passant de 199,6 kg/ha en 1996/97 à 214,94 kg/ha en 1999/00.

La surdose d'urée et l'augmentation progressive des doses de NPK s'expliquent par la volonté des producteurs d'accroître leur production afin d'augmenter leur revenu brut.

Cependant, le constat sur le terrain permet de tempérer cette assertion. En effet, Les producteurs par le biais du coton, se procurent des engrais pour les vivriers, ce qui accroît la quantité d'engrais affectée au volet coton.

Quant au surdosage de l'urée, son explication est liée à l'apparition d'une nouvelle variété de coton. En effet, cette nouvelle variété productrice est de taille moyenne. Par conséquent, la récolte devient difficile car les producteurs sont obligés de se courber. Connaissant les effets de l'urée, les producteurs en utilisent abondamment pour faire grandir cette variété afin de lui donner une taille facilitant la récolte.

b) Les piles

Les piles sont des intrants utilisés pour alimenter les appareils de pulvérisation. Les données d'enquête nous indiquent qu'en moyenne les producteurs ont utilisé 14 piles sur la période 1996-2000.

Le prix unitaire des piles est passé de 175 FCFA en 1996/97 à 160 FCFA en 1997/98 puis s'est stabilisé à 140 FCFA de 1998/99 à 1999/00.

4.8 DESCRIPTION DE L'ETAT DES COOPERATIVES DE LA ZONE D'ETUDE

Afin d'apprécier le niveau post libéralisation de structuration et d'organisation des coopératives de notre zone d'étude, des informations ont été collectées. La présentation des résultats issus de ces informations fait l'objet de cette section.

4.8.1 Date de création et agrément

Les données d'enquête permettent de distinguer les coopératives suivant la date de création et l'agrément. Les divers résultats obtenus sont résumés dans le tableau 12.

Tableau 12 : Classification des coopératives selon la date de création et l'agrément.

Date de création

1999

2000

Total

Agrément

Agréées

Non agréées

Agréées

Non agréées

Agréées

Non agréées

Nombre de
coopératives

6

0

2

2

8

2

Proportion partielle

100 %

0

50 %

50 %

Proportion totale

Agréée 80 %

Non agréée 20 %

Les résultats d'enquête nous indiquent que sur les dix coopératives enquêtées, six ont été créée en 1999. Ces dernières sont toutes agréées. En l'an 2000, quatre coopératives ont vu le jour, seules deux coopératives sont agréées.

Le constat général est que ces coopératives sont nées après la loi coopérative et après la libéralisation de la filière coton.

Cette donnée montre que, dans ce contexte de libéralisation, la plupart des coopératives de la zone d'étude ont fait des efforts afin de se conformer à la nouvelle loi. Aussi traduit-elle une assez bonne application de la nouvelle loi coopérative. Cette nouvelle loi a, en effet, contribué significativement à la création de coopératives.

4.8.2 Nombre d'adhérents

Sur les six coopératives créées en 1999, cinq ont révélé avoir perdu des membres depuis la date de création ; une seule a reçu de nouveau membres.

Cette donnée montre que la notion de coopérative et les exigences de la nouvelle loi coopérative ne sont pas perçues dans notre zone d'étude de la même manière. En effet, hormis une seule coopérative qui a enregistré le décès de l'un de ces membres, les autres coopératives ont perdu leur membre soit à cause des questions d'intérêt (de distribution de ristourne) ; soit à cause de querelles entre personnes (leaderships) ; soit à cause de dissensions politiques.

Contrairement à celles-ci, nous avons d'autres coopérateurs qui s'activent au bon fonctionnement de leur coopérative et invitent les producteurs à adhérer massivement à la coopérative.

4.8.3 Organisation

Toutes les coopératives enquêtées sont organisées en sections. Chaque section comporte des villages. Sur les dix coopératives, quatre représentent en même temps la section et comportent des villages.

Les coopératives ont un organigramme qui est établie sur la base de la nouvelle loi coopérative. La structuration de base établie par la nouvelle loi coopérative est celle adoptée par les sections et villages mais avec des composantes en moins.

En effet au niveau des villages ou section, nous avons un président, un secrétaire, un comptable, un trésorier et une Assemblée Générale.

Cette organisation répond à des exigences de bon fonctionnement et de fluidité dans la transmission des informations de la base vers le sommet et inversement.

Les coopératives et union de coopératives encouragent cette organisation de la base car elles attendent s'appuyer sur celle-ci pour être fortes. Cette politique leur permet à moyen et long terme de dynamiser la coopérative afin de mieux maîtriser la filière dans ce contexte de libéralisation.

Toutes les coopératives possèdent un Conseil d'Administration avec en moyenne 14 membres. Les données d'enquêtes indiquent que 80 % des coopératives ont un ou plusieurs membres du Conseil d'Administration instruits et 20 % possèdent un Conseil d'Administration qui n'a pas de membres instruits. Sur l'ensemble, les coopératives comptent en leur sein en moyenne 2 membres instruits par Conseil d'Administration.

4.8.4 Le personnel

Toutes les coopératives disposent de gérants. Pour l'instant, leur niveau de rémunération reste lié à la relative faiblesse des moyens financiers des coopératives. Pour la plupart d'entre elles, c'est la première véritable campagne qui va débuter en 2000/2001.

Conformément aux conditions d'agrément, les gérants doivent avoir un niveau d'étude ou un diplôme leur permettant la maîtrise des notions comptables. Les données d'enquêtes nous indiquent que les gérants des coopératives enquêtées ont un niveau d'études allant de la maîtrise en sciences économiques au BEP comptabilité. Le tableau 13 permet d'apprécier le niveau d'étude des gérants enquêtés.

Tableau 13 : Niveau d'étude des gérants

 

Maîtrise en sciences

économiques

BTS comptabilité

commerciale

BT comptabilité

BEP comptabilité

Fréquence

1

3

3

3

Pourcentage

10 %

30 %

30 %

30 %

Cette donnée indique la volonté des coopératives de se doter de personnes qualifiées pour la gestion courante des activités et de la tenue régulière et correcte de la comptabilité. Elle témoigne de la volonté des coopératives à s'armer pour profiter et résister aux effets de la libéralisation.

4.8.5 Compte bancaire et Accès au crédit

Toutes les coopératives enquêtées disposent d'un compte bancaire ; ceci conformément aux conditions d'obtention de l'agrément.

Les données d'enquête révèlent que toutes les coopératives n'ont pas bénéficié d'emprunt. Cependant, tous les gérants interrogés manifestent leur volonté de rechercher des financements extérieurs pour accroître et bien organiser les activités futures de leur coopérative.

4.8.6 Financement des activités

4.8.7 Activités Principales

Les données d'enquête nous ont permis d'établir la liste des activités principales réalisées par les coopératives et le nombre de coopératives réalisant ces activités. Le tableau 14 nous présent ce résultat.

Tableau 14 : Activités des coopératives

 

Commercialisation

Production

Collecte

Transport

Nombre de coopératives réalisant l'activité

10

8

2

1

Nombre de coopératives ne réalisant pas l'activité

0

2

8

9

Proportion réalisant l'activité

100

80

20

10

Proportion ne réalisant pas l'activité

0

20

80

90

Toutes les coopératives interrogées exercent l'activité de commercialisation de vivriers et d'herbicides. 80 % des coopératives exercent l'activité de production. Elles s'adonnent moins aux activités de collecte et de transport. Pour preuve, elles sont effectuées respectivement par 20 % et 10 % des coopératives interrogées. L'une explication qu'on peut donner à cette limitation des activités est le manque de moyens financiers pour acquérir la logistique de transport et de collecte.

4.8.8 Equipements et infrastructures

Les coopératives selon la nouvelle loi coopérative ont hérité du patrimoine des défunts GVC à savoirs les magasins, les bascule, etc.

Concernant les bâtiments administratifs, seules trois coopératives en sont pourvues. Ces bâtiments ont été soit construits grâce à une subvention de l'URECOS-CI depuis ses premières années ; soit sont loués par la coopérative à ses propres frais.

4.8.9 Moyen de déplacement

Sur les dix coopératives, une seule a acheté une mobylette pour son gérant. Cet engin permet au gérant de mener les activités de la coopérative.

4.8.10 Utilisation de matériel informatique - Recherche d'information sur les prix

Les données d'enquête nous indiquent que six coopératives utilisent le matériel informatique. Ce matériel appartient à CO.WA.KO. L'effort réalisé par les coopératives pour l'utilisation de l'outil informatique est appréciable car cela permet de renforcer la capacité de gestion et un meilleur suivi des activités de la coopérative.

Toutes les coopératives recherchent des informations sur les prix de ventes des produits vivriers et sur le cours mondial du coton. Pour cette recherche, les gérants utilisent plusieurs moyens dont le sondage au marché, la télévision, la radio, Internet.

4.8.11 Relations entre coopératives et sections

Les gérants de coopératives sont en contact direct avec les comptables de section et des villages. Grâce à ceux-ci, les gérants sont informés des différentes quantités d'herbicides dont chaque producteur a besoin, des états financiers des producteurs et des préoccupations de la base.

Les gérants se servent des comptables de section pour véhiculer les différentes informations provenant de l'union.

En somme nous disposons de données quantitatives et qualitatives permettant de conduire efficacement notre étude. L'ensemble de ces données nous servira à établir, au chapitre suivant, un compte d'exploitation représentatif des producteurs cotonniers dans la zone de Korhogo.

En Partant du fait que la majorité des producteurs rencontrés sont en mode de culture attelée, nous considérons que les résultats des différentes analyses économiques ne sont applicables qu'à ceux-là. Les budgets des fermes nécessaires à l'élaboration de la matrice d'analyse des politiques sont largement inspirés des données d'enquêtes.

CHAPITRE V : IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LA DYNAMIQUE DES COOPERATIVES ET SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS

Producteurs

coton graine

Autres OPA,

URECOS-CI Unions de coopératives

et Coopératives

Coton graine

Coton graine

intervenants

sociétés de fourniture d'intrants agricoles et matériels agricoles

INTERPROFESSION COTON gestion de la filière

URECOSCI Nouvelle Ivoire Coton LCCI

CIDT

graine et fibre de coton

coton fibre

Industries locales :

(UTEXI, COTIVO, FTG, TRITURAF)

EXPORTATION

5.1 LA STRUCTURE DE LA FILIERE

Dans la nouvelle situation, il y a eu d'importantes mutations au sein de la filière coton. La structure monopole du marché de l'égrenage fait place à une structure oligopole. Il y a plusieurs opérateurs qui interviennent au niveau de l'égrenage.

A côté de la Nouvelle CIDT ; LCCI, Ivoire Coton et l'URECOSCI vont s'initier à la chose à partir de la fin de la période transitoire.

Cette situation d'oligopole donnera lieu à une rude concurrence au niveau de ces opérateurs. S'il n'existe pas d'organisme régulateur de la filière, les plus faibles seront noyés par les puissants.

Pour prévenir donc cette situation, les opérateurs de la filière se sont concertés pour la mise en place d'une Interprofession Coton. Cette structure comprend la partie régulatrice qui est l'Etat et les autres opérateurs (producteurs, OPA, égreneurs, intervenants et industrielles). Elle a en charge la gestion de la filière et ; représente un cadre de concertation pour les différents opérateurs. Les diverses concertations ont pour objet la fixation consensuelle du prix d'achat du coton graine, du prix des intrants agricoles et le prix de cession de la graine de coton et de la fibre aux industries locales.

Au sein de cette organisation, chaque opérateur entend jouer sa partition en prenant en main une partie des différentes activités qui étaient jadis réalisées par la CIDT.

C'est dans cet ordre d'idée que l'URECOSCI, l'une des trois faîtières de la filière prévoit prendre en charge l'encadrement technique et la fourniture d'intrants agricoles à ces membres. Aussi cette faîtière veut-elle vendre directement sur le marché international bien évidemment après avoir fait subir une transformation au coton graine.

Les faîtières entendent négocier avec les sociétés qui fournissent les intrants chimiques. Elles veulent à travers ces actions arriver à réduire les coûts de ces intrants à un niveau profitable à tous.

Au niveau des faîtières, la conquête de producteurs est un challenge qui occasionne une rude concurrence. Cependant, cette concurrence est déjà faussée vu que l'URECOSCI seule regroupe plus de 90% des producteurs de coton.

Les grandes décisions concernant la filière ne peuvent aboutir sans un engagement de ces faîtières surtout de l'URECOSCI.

Dans ce contexte, les producteurs ont un plus grand choix quant à leur appartenance à une faîtière. L'adhésion à une faîtière tient compte de la satisfaction des besoins du producteur et des avantages que celle-ci accorde à ses membres.

5.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES COOPERATIVES

L'étude de l'impact de la libéralisation sur la dynamique des coopératives se fera à travers certains indicateurs.

5.2.1 La date de création

Toutes les coopératives ont été créées après la libéralisation. Cette création, même si elle a été forcée, reste une preuve des ex-GVC à s'unir pour faire face à la libéralisation. En plus de la nouvelle loi coopérative, la libéralisation des filières agricoles a accéléré la création de coopérative.

Nous pensons que cet indicateur démontre la volonté des producteurs de s'unir pour constituer un groupe fort et d'améliorer leur compétitivité grâce à une réduction des coûts de production et de commercialisation.

5.2.2 Le nombre d'adhérents

Le nombre de membre que compte les coopératives de la zone d'étude varie entre 2976 et 181 avec une moyenne de 676,6 et un écart type de 781,6.

Pour suivre le nombre des adhérents des coopératives, nous nous sommes intéressés aux coopératives créées en 1999. Au regard de ces coopératives, 83,33 % de celles-ci ont perdu des membres. Par conséquent, nous disons que la libéralisation n'a véritablement pas d'effet sur le nombre d'adhérent. C'est plutôt le niveau satisfaction des besoins des producteurs qui peut motiver ou non leur adhésion à la coopérative.

5.2.3 La structuration de la coopérative

La structuration de base mise en place par la nouvelle loi coopérative est celle adoptée par les coopératives. Au-delà de cette structuration, les différents ex-GVC qui se sont mus en coopérative ont conservé leur organisation c'est à dire un président, un comptable, un trésorier et une Assemblée Générale. Cette organisation de la base répond à un besoin de consolidation et de dynamisation de la base à la direction, de permettre la fluidité et la facilité de fonctionnement de la coopérative.

Face à la libéralisation, les coopératives ont décidé d'une organisation rigoureuse afin de maîtriser les différents flux occasionnés par la gestion de la filière. Cette donnée témoigne de la dynamique organisationnelle des coopératives.

5.2.4 Le nombre de membre du Conseil d'Administration

Le nombre de membres du CA varie entre 26 et 9 avec une moyenne de 14 membres par coopérative et un écart type de 4,38. Le pourcentage des membres du CA instruit varie entre 0 et 23 % soit une moyenne de 2 membres instruits par CA et un écart type de 0,9.

Les coopératives mettent un accent sur l'information et la formation des membres du CA afin qu'ils appréhendent mieux les enjeux de la libéralisation, de la globalisation mais également la gestion de leur organisation.

5.2.5 Le niveau d'instruction des gérants

Sachant qu'elles doivent faire face aux énormes enjeux de la libéralisation, les coopératives, grâce aux soutiens du ministère de tutelle, ont décidé de choisir des personnes ressources de qualité pour la gestion rationnelle des ressources et une bonne tenue de comptabilité. Elles attendent ainsi, à travers la compétence des gestionnaires, bénéficier d'apports extérieurs nécessaires au financement de leurs activités.

5.2.6 Le nombre de sections

Le nombre de sections que compte les coopératives de la zone d'étude se situe entre 22 et 1 avec une moyenne de 6 sections par coopérative et un écart type de 5,99. Dans ce contexte de libéralisation de la filière, les coopératives attendent augmenter leur champ d'action en vue d'augmenter le volume de leur activité.

Il ressort de cette analyse que les coopératives enquêtées possèdent en général les moyens humains et techniques nécessaires pour faire face aux défis que leur impose le contexte de libéralisation.

En effet, la recherche d'information sur les prix, la fourniture d'herbicides aux producteurs, l'existence de magasins de stockage et le nombre élevé des adhérents (variable indispensable pour la mobilisation d'un grand tonnage) constituent des éléments justificatifs de la bonne organisation des coopératives.

De même, l'existence de membres instruits dans le CA, la bonne structuration de base et la gestion des coopératives par des personnes ayant le profil requis sont des éléments qui indiquent la bonne structuration des coopératives et la recherche de l'efficacité.

Au regard de ces éléments, nous pouvons affirmer que l'hypothèse qui envisageait une bonne organisation et structuration des coopératives après la libéralisation est vérifiée.

5.3 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS.
5.3.1 Evolution des revenus durant les campagnes 1996/97 à 1999/00

Les résultats des enquêtes exposés au chapitre précédent nous ont permis de constituer des comptes d'exploitation. Ces comptes présentent le niveau des revenus de la période d'avant et d'après la libéralisation. Le tableau 15 nous indique les différents budgets.

Tableau 15 : Budget annuel d'un producteur type de coton graine

Campagne

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

Superficie cultivée (ha)

2,92

2,99

3,18

3,24

Rendement (t / ha)

1166,53

1196,13

1139,86

1287,8

Coût en FCFA

Machette

2.500

2.500

2.778

3.000

Lime

600

600

667

720

Daba

1.600

1.600

1.600

1.600

Piles

2.450

2.240

1.960

1.960

NPK

107.476

112.982

132.738

146.250

Urée

26.000

29.333

37.330

39.987

Insecticides

64.596

66.268

75.082

104.751

Herbicides

48.457

62.300

86.572

64.042

Coût de la M.O

Entretien

62.985

62.985

83.020

83.020

Epandage engrais

8.008

8.008

10.164

10.164

Traitements insiher

4.368

4.368

5.824

5.824

Récolte

24.625

24.625

32.736

32.736

Coût de production / ha

121.118

126.358

147.947

152.486

Prix du coton

1er choix 2ème choix

180
140

200
170

200
170

175
145

Revenu brut

Rb 1

Rb 2

619.920
10.415

686.666
49.423

661.530
76.864

701.550
54.517

Revenu brut total

630.335

736.090

738.395

756.067

Revenu brut / ha

215.868

246.184

232.200

233.354

Revenu net / ha

94.750

119.826

84.253

80.868

Dans ce tableau, nous ne tenons pas compte des amortissements, de la variation du taux de change et des parts d'utilisation des facteurs de production. La MAP par contre tient compte de ces éléments ; c'est ce qui explique la différence entre les résultats issus de ce tableau et ceux de la MAP. Les outils comme la machette et la lime ont subit une TVA de 11,11% en 1999.

Une analyse des budgets de campagne montre qu'il y a une régression de la rentabilité financière par hectare de l'activité du producteur après avoir connu un pic sur la campagne 1997/98. Le revenu par hectare après la libéralisation est de 84362 FCFA contre 95 075 FCFA avant la libéralisation.

Pour mieux apprécier cet écart, il importe de faire une analyse des différentes composantes des budgets des campagnes d'avant et d'après libéralisation.

Au cours de ces périodes, nous enregistrer une augmentation progressive des superficies cultivées. Il va s'en dire que les charges vont augmenter. Ces charges à l'hectare sont passées de 121535 FCFA avant la libéralisation à 147838 FCFA après la libéralisation.

Le coût de la main d'oeuvre est passé de 34360 FCFA / ha avant la libéralisation à 41438 FCFA / ha après la libéralisation. Les coûts de la main d'oeuvre d'entretien et de récolte sont les plus importants. Ils représentent respectivement 87,62 % et 87,86% des coûts totaux de la main d'oeuvre avant et après la libéralisation.

A la suite de la libéralisation, les prix des intrants chimiques ont connu une hausse. Ces coûts sont passés de 84718 FCFA / ha à 104315 FCFA / ha respectivement avant et après la libéralisation. Les coûts des intrants chimiques, à l'hectare, sont les plus élevés des coûts de productions. Ils ont représenté 69,71 % de ses coûts de production avant la libéralisation contre 70,56 % après la libéralisation.

5.3.2 Impact de la libéralisation sur les performances économiques des producteurs

Pour démontrer l'impact de la libéralisation sur les revenus des producteurs, nous avons construit deux Matrices d'Analyse des Politiques. Une MAP avant libéralisation a été bâtie avec les données de la campagne 1996/97 et une MAP après libéralisation conçue avec les données de la campagne 1998/99. Les tableaux 16 et 17 nous présentent les résultats des MAP d'avant et d'après la libéralisation.

Tableau 16 : MAP avant libéralisation 1997

 

Recettes
F CFA / Tonne

Coût des intrants

échangeables F
CFA / Tonne

Coût des facteurs

intérieurs F CFA /
Tonne

Bénéfice F CFA / Tonne

 

Prix du marché

A

180

000

B

55

108

C

81 780

D

43

112

Prix de référence

E

339

690

F

40

430

G

76 392

H

222

869

Transferts

I

-159

690

J

14

679

K

5 388

L

-179

757

Tableau 17 : MAP après libéralisation 1999

 
 

Recettes
F CFA / Tonne

Coût des intrants échangeables

Coût des facteurs intérieurs F CFA / Tonne

Bénéfice F CFA / Tonne

Prix du marché

A

200 000

B

69 600

C

103 151

D

27 249

Prix de référence

E

227 950

F

47 850

G

95 609

H

84 491

Transferts

I

-27 950

J

21 750

K

7 542

L

-57 242

L'analyse de ces tableaux nous indique que le bénéfice privé par tonne de coton graine produit passe de 43 112 FCFA avant la libéralisation à 27 249 FCFA après la libéralisation. Par la même occasion, inversement aux recettes liées au prix de référence, les recettes au prix de marché connaissent une augmentation après la libéralisation.

Pour une analyse plus approfondie regardons l'évolution des différents indicateurs des différentes MAP ; indicateurs résumés dans le tableau 18.

Tableau 18 : Appréciation des ratios de la MAP avant et après la libéralisation

 

Avant la libéralisation
1997

Après la libéralisation
1999

RCBF

0,655

0,791

RCBE

0,344

0,629

CRI

0,255

0,531

CPN

0,530

0,877

CPE

0,417

0,724

CPG

0,193

0,323

ESP

-0,999

-0,286

En examinant les ratios de rentabilité financière et économique RCBFet RCBE, l'on constate que leurs différentes valeurs restent inférieures à 1. Ce fait montre que l'activité du producteur est toujours restée financièrement et économiquement rentable.

L'évolution croissante des RCBF et RCBE indique que l'hypothèse qui envisageait une amélioration de la rentabilité financière et économique à la suite de la libéralisation n'est pas vérifiée.

L'effet conjugué de la libéralisation et de la baisse des cours internationaux du coton a entraîné la baisse de la rentabilité financière et économique de l'activité des producteurs.

a) Impact de la libéralisation sur la rentabilité financière

La MAP avant libéralisation indique une rentabilité financière de l'ordre de D = 43 112 FCFA / tonne. Ce résultat satisfaisant est confirmé par le ratio coût - bénéfice financier RCBF= 0,655. A la suite de la libéralisation, la rentabilité financière baisse fortement pour atteindre D* = 27 249 FCFA / tonne. Ce résultat faible est confirmé par le RCBF qui s'établit à 0,791 relativement proche de 1.

La représentation des RCBF durant les quatre campagnes précédentes permet d'apprécier le choc qu'a constitué la libéralisation sur l'activité des producteurs.

Graphique 1 : Appréciation de la rentabilité financière de l'activité des producteurs

valeurs RCBF

0,9

0,8

 
 

0,7

 

0,6

 

0,4

 
 

0,3

 
 

0,2

 
 

0,1

 
 

0

 

Années

 

1996/97 1997/98 1998/99 1999/00

RCBF

0,5

Le graphique ci-dessus montre bien le choc qu'a constitué la libéralisation sur la rentabilité entre 1997 et 2000. Le RCBF connaît une chute dans la période transitoire en 1998 avant de remonter pour atteindre un pic 0,791. A la suite, le RCBF amorce une tendance à la baisse sur la campagne 1999/00. Cette évolution peut s'expliquer par la chute des cours internationaux et une augmentation des coûts de production. Bien attendu ces événements ont coïncidé avec la libéralisation.

Les valeurs du Ratio Coût Bénéfice Financier sont restées inférieures à 1. Ce fait indique que l'activité du producteur est toujours financièrement rentable et que le producteur peut s'autofinancer.

b) Impact sur la compétitivité des producteurs

La compétitivité est le résultat le plus important à mesurer lorsque l'on veut démontrer l'effet d'une politique sur un opérateur ou sur l'ensemble d'une filière.

Cette compétitivité est mesurée par le ratio Coût en Ressources Intérieures (CRI). Ce ratio indique de façon empirique la quantité de monnaie locale (FCFA) qu'il faut dépenser pour obtenir une unité de devise étrangère ( 47 ).

L'impact de la libéralisation sur la compétitivité des producteurs peut être examiné à travers le graphique 2.

47 - Ce paragraphe a été largement inspiré par le mémoire de BAMBA Lamine p41

Graphique 2 : Appréciation de la compétitivité des producteurs

Années

1996/97 1997/98 1998/99 1999/00

Valeurs CRI

0,6

CRI

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

L'effet conjugué de la libéralisation et de la diminution des cours internationaux a provoqué une forte régression de la compétitivité. Cette situation est caractérisée par la croissance du CRI passant de 0,255 à 0,531 entre 1997 et 1999. L'activité des producteurs conserve toujours un avantage comparatif.

c) Libéralisation et incitation à la production du coton

L'incitation à la production du coton au niveau des producteurs se mesure par les différents coefficients de protection que sont le CPN, le CPE et le CPG. Le graphique 3 nous permet d'apprécier l'évolution de ces différents coefficients.

0,1

0

Années

Valeurs
CPN,CPE,CPG

1

1996/97 1997/98 1998/99 1999/00

0,9

0,8

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

CPN
CPE
CPG

Graphique 3 : Appréciation de la protection des producteurs

Le CPN qui est obtenu en faisant le rapport de la recette obtenue par le producteur au prix du marché (A) et de la recette au prix de référence (E) indique si le producteur est taxé ou non. La période avant la libéralisation nous présente un niveau de taxation assez fort puisque le CPN est égal à 0,530 c'est à dire que le producteur ne reçoit que 53 % de la recette évaluée au prix de référence.

Après la libéralisation, nous assistons à une élévation du niveau des protections nominale et effective respectivement de 0,53 à 0,877 et de 0,417 à 0,724. Par contre, la protection globale après avoir connu une augmentation en 1998 amorce une tendance à la baisse. Le CPG est passé de 0,193 avant la libéralisation à 0,323 après.

Les différentes valeurs des coefficients de protection sont inférieures à 1. Ce fait montre que les politiques économiques développées n'ont jamais permis de protéger les producteurs.

Au vu de l'évolution croissante des coefficients de protection, l'hypothèse qui prétend qu'à la suite de la libéralisation les producteurs sont plus protégés est vérifiée.

Il y a une évolution relativement importante des différents coefficients de protection. Les protections nominale et effective après avoir atteint leur pic en 1999 ont amorcé une légère chute sur la campagne 1999/00.

Les producteurs ont une grande incitation à produire du coton sur la campagne 1998/99. Nous ne saurions prétendre que cette incitation à produire restera toujours vérifiée sur le reste de la période post libéral vu la descente qu'ont amorcé les coefficients de protection nominale et effective.

d) Libéralisation et transfert au niveau du producteur

Le niveau de transferts est mesuré par l'Equivalent Subvention au Producteur qui s'obtient en divisant les Transferts (L) par les recettes au prix de marché (A). Le graphique 4 permet d'apprécier les transferts au niveau des producteurs au cours des quatre dernières campagnes.

Graphique 4 : Appréciation des transferts au niveau des producteurs

Années

0

1996/97 1997/98 1998/99 1999/00

-1,2

valeurs ESP

-0,2

ESP

-0,4

-0,6

-0,8

-1

Globalement, la rentabilité de la filière coton a rendu possible des transferts de la filière vers le reste de l'économie. Le graphique ci-dessus le prouve ; puisque les équivalents subventions de la production ESP sont tout négatifs. Après la libéralisation le niveau de prélèvement est moins élevé qu'avant. En effet, L'ESP de 1997 est de - 0,999 ce qui signifie que les politiques en vigueur engendraient des transferts de l'ordre de 99,9 % des recettes obtenues par le producteur. En d'autres termes, l'ensemble des taxes supportées par le producteur représentait 99,9 % de son revenu financier en 1997. Ce ratio passe à 28,6% en 1999 soit un ESP = -0,286.

Les différentes valeurs de l'ESP restent inférieures à 0 ; ce qui montre que l'activité du producteur supporte des taxes.

Il apparaît clairement qu'entre 1997 et 1999, l'ESP croît ; ce qui atteste de la faiblesse des transferts à la suite des reformes liées à la libéralisation de la filière.

Au vu de l'évolution de ce ratio, nous pouvons affirmer que l'hypothèse qui envisageait un niveau de transfert des producteurs vers les autres secteurs de l'économie plus élevé dans le contexte post libéralisation n'est pas vérifiée.

5.4 ANALYSE DE SENSIBILITE

L'analyse de sensibilité est un test qui permet de traduire la sensibilité de la rentabilité financière et économique et de la compétitivité des producteurs aux variations de diverses variables que peuvent être le rendement, le prix de référence, les coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques.

Elle permet ainsi de trouver un seuil de rentabilité. Par conséquent l'on pourra faire des propositions pour soutenir la gestion de la filière.

De manière pratique, nous considérons la situation de la campagne 1996/97 comme la situation de référence. Ensuite, nous ferons varier des différentes variables indexées de 10 % chaque campagne tout en maintenant les autres constantes.

5.4.1 Sensibilité de la rentabilité financière et économique et, de la compétitivité aux variations du rendement

Le test de sensibilité aux variations du rendement vise à observer le comportement de la rentabilité financière, de la rentabilité économique et de la compétitivité d'un producteur si son rendement seul connaissait une variation de 40 %.

a) Test avec une augmentation de rendement

Le graphique 5 permet d'apprécier les variations des RCBF, RCBE et CRI quant le rendement connaît une progression de 10 % chaque campagne

0,7

0,6

 
 

0,5

 

0,4

 

0,3

 
 

0,2

 

0,1

0

0 10% 20% 30% 40%

RCBF RCBE CRI

Graphique 5 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation du rendement

Une augmentation du rendement ceteris paribus engendre une amélioration du revenu brut du producteur, par conséquent une amélioration de sa rentabilité financière. Ce qui se justifie par un RCBF passant de 0,655 à 0,415. Le RCBE quant à lui passe de 0,344 à 0,246 ; la rentabilité sociale est donc satisfaisante. Au niveau de la compétitivité, l'on observe les mêmes effets à un moindre degré car la recette au prix de référence s'accroît avec un niveau d'utilisation des facteurs de production intérieurs constant.

b) Test avec une diminution du rendement

L'effet de la diminution de 10 % chaque campagne sur la rentabilité et sur la compétitivité du producteur peut être apprécié à travers le graphique 6.

Graphique 6 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une diminution du rendement

0 -10% -20% -30% -40%

RCBF RCBE CRI

1,8

1,6

1,4

1,2

1

0,8

0,6

0,4

0,2

0

Une diminution du rendement ceteris paribus engendre une diminution du revenu brut du producteur ; par conséquent une diminution de sa rentabilité financière. Cette affirmation se justifie par un RCBF passant de 0,655 à 1,546. L'activité reste rentable jusqu'à un seuil de baisse du rendement de 20 % à 25 %. Au-delà de ce seuil, toute diminution du rendement ne permet à l'activité du producteur d'être rentable.

L'effet de la diminution du rendement sur la compétitivité est à moindre degré. Cependant cette diminution provoque une perte de la compétitivité du producteur. Cette affirmation est justifiée par le passage du CRI de 0,255 à 0,468.

5.4.2 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations du cours international

a) Test avec une augmentation du prix international

Le graphique 7 permet d'apprécier le comportement de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation de 10 % chaque campagne du prix international.

Graphique 7 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation du prix international

0,7

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

0 10% 20% 30% 40%

RCBF 1 RCBF 2 RCBF 3

Une augmentation du prix international, ceteris paribus, occasionne la réduction du CRI et n'a aucune influence sur le RCBF. En effet, cette augmentation permet d'augmenter la recette au prix référence. Le niveau de compétitivité s'accroît avec un niveau d'utilisation des ressources domestiques constant. Le CRI passe de 0,255 à 0,176.

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

b) Test avec une diminution du prix international

La variation des RCBF et CRI face à une baisse de 40 % du prix international est présentée par le graphique 8.

Graphique 8 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une diminution du prix international

0,7

0 -10% -20% -30% -40%

RCBF RCBE CRI

Une diminution du prix international, ceteris paribus, provoque une augmentation du CRI. Le CRI passe de 0,255 à 0,468. La compétitivité des producteurs baisse. Cette diminution du prix n'a pas d'effet sur le RCBF.

5.4.3 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations du coût de la main d'oeuvre

a) Test avec une augmentation du coût de la main d'oeuvre

Le graphique 9 nous indique les variations de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation du coût de la main d'oeuvre.

Une augmentation du coût de la main d'oeuvre, ceteris paribus, occasionne une diminution du revenu brut du producteur, par conséquent une baisse de sa rentabilité financière. Cette baisse est indiquée par la variation du RCBF de 0,655 à 0,746.

Au niveau de la compétitivité, l'on observe les mêmes effets à un degré moindre. Le CRI passe de 0,255 à 0,293. Le coût des facteurs domestiques s'accroît avec une recette au prix de référence constant. Le producteur garde son avantage comparatif.

Graphique 9 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation du coût de la main d'oeuvre

0,4

0,3

0,8

0,6

0,5

0,2

0,1

0

0 10% 20% 30% 40%

RCBF RCBE CRI

0,7

b) Test avec diminution du coût de la main d'oeuvre

Une diminution du coût de la main d'oeuvre, ceteris paribus, provoque une augmentation de la rentabilité financière. Cette affirmation se justifie par la variation du RCBF de 0,655 à 0,564. Nous avons une légère variation du CRI. En effet, le CRI passe de 0,255 à 0,217 ; ce fait traduit un léger regain de la compétitivité. Nous avons une diminution du coût des ressources domestiques avec un niveau de recette au prix de référence constant. Le graphique 10 nous présente ces variations.

Graphique 10 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une diminution du coût de la main d'oeuvre

0,3

0,2

0,7

0,5

0,4

0,1

0

0 -10% -20% -30% -40%

RCBF RCBE CRI

0,6

5.4.4 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations du coût des intrants chimiques

a) Test avec une augmentation du coût des intrants chimiques

Le graphique 11 nous montre les variations que subissent la rentabilité et la compétitivité quant le coût des intrants chimiques subit une augmentation de 40 %.

0,9

0,8

0,7

1

0,6

0,5

0,4

0,3

0,2

0,1

0

0 10% 20% 30% 40%

RCBF RCBE CRI

Graphique 11 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une augmentation du coût des intrants chimiques

Une augmentation du coût des intrants chimiques aura pour incidence un accroissement des coûts domestiques. Cette augmentation a une influence significative sur la rentabilité financière. En effet, cette augmentation fait varier le RCBF de 0,655 à 0,859. La rentabilité diminue du fait de l'augmentation du coût des facteurs domestiques. Nous avons une légère augmentation des coûts en ressource intérieure (CRI).

b) Test avec une diminution du coût des intrants chimiques

Une diminution du coût des intrants chimiques provoque une baisse des coûts des facteurs domestiques tant bien au prix du marché qu'au prix de référence. Il s'ensuit une amélioration de la rentabilité financière et économique et un regain de compétitivité. Ces faits sont traduits par les variations de RCBE et CRI passant respectivement de 0,655 à 0,506 et de 0,255 à 0,216. Le graphique 12 nous permet d'apprécier ces différentes variations.

0,6

0,5

0,7

0,4

0,3

0,2

0,1

0

0 -10% -20% -30% -40%

RCBF RCBE CRI

Graphique 12 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une diminution du coût des intrants chimiques

5.4.5 Poids relatif du rendement, des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques

Ce test vise à montrer de manière graphique lequel des trois variables testées a le plus d'influence sur la rentabilité financière et sur la compétitivité des producteurs. Pour ce faire, nous allons comparer l'allure de chaque courbe. Celle qui aura la pente la plus forte représentera la variable qui a le plus de poids sur la compétitivité. Il en est de même pour la rentabilité.

a) Influence sur la rentabilité financière

RCBF 1 désigne la courbe de variation du RCBF à une augmentation du rendement ;

RCBF 2 désigne la courbe de variation du RCBF à une diminution du coût de la main d'oeuvre ; RCBF 3 désigne la courbe de variation du RCBF à une diminution du coût des intrants chimiques ;

Graphique 13 : Appréciation du poids relatif du rendement et des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques sur la rentabilité financière

0 10% 20% 30% 40%

RCBF 1 RCBF 2 RCBF 3

0,7 0,6 0,5 0,4 0,3 0,2 0,1 0

Une analyse de ce graphique nous permet de classer les trois variables selon leur aptitude à influencer la rentabilité financière.

Au regard de ces résultats, nous pouvons conclure que le rendement, le coût des intrants chimiques et le coût de la main d'oeuvre influent par ordre croissant sur la rentabilité financière. En effet, une augmentation de la production induit une plus grande amélioration de la rentabilité financière comparativement aux autres variables indexées.

b) Influence sur la compétitivité

CRI 1 désigne la courbe de variation du CRI à une augmentation du rendement ;

CRI 2 désigne la courbe de variation du CRI à une diminution du coût de la main d'oeuvre ; CRI 3 désigne la courbe de variation du CRI à une diminution du coût des intrants chimiques.

Le graphique 14 permet d'apprécier l'influence des variables indexées sur la compétitivité des producteurs.

Graphique 14 : Appréciation du poids relatif du rendement et des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques sur la compétitivité

0,25

0,2

0,3

0,15

0,1

0,05

0

0 10% 20% 30% 40%

CRI 1 CRI 2 CRI 3

Comme précédemment, ce graphique permet de classer les variables selon leur aptitude à modifier la compétitivité (CRI). Nous pouvons conclure que le rendement influe le plus sur la compétitivité du producteur.

L'hypothèse qui supposait que le rendement était la variable la plus importante pour améliorer la rentabilité privée et la compétitivité des producteurs est vérifiée.

Cependant il y a lieu de faire très attention quant aux prix des intrants chimiques. Cette variable est à prendre au sérieux car une augmentation excessive du coût des intrants chimiques entraînera nécessairement une baisse de la rentabilité financière et de la compétitivité.

L'examen des comptes d'exploitations et des indicateurs de la MAP nous a permis d'observer que la libéralisation et la baisse du cours international ont considérablement fait baisser la rentabilité financière et ont plus soumis les producteurs aux effets de ces politiques macro économiques.

Les coopératives, quant à elles, ont pris une option sérieuse pour faire face aux effets de la libéralisation. Elles se sont dotées de personnes qualifiées pour leur gestion courante et pour la tenue correcte de la comptabilité.

CHAPITRE VI : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS

A travers cette étude, nous avons constaté que les effets après la libéralisation ne sont pas tous favorables aux producteurs. La rentabilité financière et économique de leur activité a baissé après la libéralisation. Aussi convient-il de conclure que les producteurs n'ont jamais été protégés des effets du cours international.

L'analyse de sensibilité réalisé au chapitre précédent nous a permis de dégager les axes sur lesquels doivent se déployer les politiques cotonnières pour assurer la compétitivité et la rentabilité financière des producteurs.

6.1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE RENDEMENT

Un regain de la compétitivité et de la rentabilité financière passe nécessairement par une amélioration des rendements. Au-delà des facteurs pédo-climatiques, il est important de garantir un prix rémunérateur au producteur enfin de l'inciter à produire plus.

Le producteur devra augmenter son rendement en suivant strictement les techniques culturales, en diminuant ses coûts de production et en faisant un choix judicieux des dates de semis et de récolte en fonctions des périodes. Ces mesures lui permettront d'avoir un coton de qualité et en quantité suffisante ; par conséquent une production plus rémunératrice. Une utilisation exacte des doses d'intrants chimiques peut lui permettre de réduire son coût de production et d'améliorer son revenu net.

6.2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE PRIX DES INTRANTS CHIMIQUES

Les dépenses occasionnées par l'utilisation des intrants chimiques grèvent le budget du producteur. Elles influent sur la rentabilité privée, sociale que sur la compétitivité. Il est donc impérieux, si l'on veut agir sur les charges des producteurs, de réduire les marges bénéficiaires dues aux transferts entre l'Union et les coopératives et, entre les coopératives et les producteurs.

La création d'une Coopérative d'approvisionnement et de gestion des intrants agricoles dotée d'un Conseil Administration. Au sein de ce conseil, siégeront les délégués d'Organisations Paysannes. Cette coopérative jouera le rôle d'une centrale d'achat. Elle pourra agir ainsi sur les coûts des intrants.

6.3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE COUT DE LA MAIN D'OEUVRE

Le coût de la main d'oeuvre pèse également sur le budget de l'exploitant. Il influe aussi bien sur la rentabilité financière que sur la compétitivité. Il faudrait que le producteur puisse tenir compte du nombre de personnes / jours qu'il faut pour chaque type d'activité. Cette mesure lui permettra de contrôler effectivement la quantité requise de main d'oeuvre.

L'évolution du coût de la main d'oeuvre est fortement liée à l'inflation. Une politique envisageant la maîtrise de l'inflation serait de nature à stabiliser le coût de la main d'oeuvre.

6.4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES COOPERATIVES

Les coopératives doivent renforcer leur capacité de gestion par la formation des membres de la coopérative ; l'amélioration des problèmes liés à la gestion des ressources et à la gestion financière.

La constitution de capital physique (matériel mobilier et immobilier) et social, qui est la propriété de la coopérative, doit être un objectif majeur. Disposant de moyens propres, les coopératives pourront être éligibles à des fonds extérieurs par la mise en oeuvre de leur programme d'activité ; d'exprimer leur besoin en formation et en conseil.

Il serait bon pour les coopératives d'exercer avec la collaboration des structures d'encadrement telle INADES-Formation. Ces structures leur permettront de se doter de statut et règlements intérieurs conformément à la nouvelle loi coopérative et de participer à des formations.

Il est important pour les coopératives de redistribuer en fin d'exercice une partie des bénéfices aux adhérents au prorata de leurs transactions avec la coopérative et, d'accorder une rémunération limitée aux parts sociales.

Il est important pour les coopératives de développer une politique sociale en faveur des coopérateurs. Dans ce cadre, la politique d'octroi de prêt scolaire aux producteurs développée par l'URECOS-CI est exemplaire. Cette politique pourrait être approfondie et les critères d'accès au prêts mieux expliqués aux coopérateurs afin d'éviter tout malentendu.

6.5 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES POUVOIRS PUBLICS ET AUTRES PARTENAIRES

Il peut-être mis en place un programme national d'information sur le prix international de la fibre de coton. Ce programme dont le fonctionnement peut-être identique à celui du PRIMAC, doit fixer un prix plancher et un prix plafond d'achat du coton graine. Cette indication permettra aux producteurs et aux égreneurs de négocier un juste prix, afin de garantir aux producteurs un revenu conséquent et aux égreneurs un profit acceptable. Sur cette base, le producteur vendra sa production à l'égreneur qui lui offrira le meilleur prix.

Ce contexte présentera un environnement plus libéral que le contexte de libéralisation dans lequel se trouve actuellement la filière.

Une politique visant à l'amélioration de la qualité du coton devra être entreprise.

Les différentes décades doivent être payer à temps afin de permettre aux producteurs de faire face à leurs engagements.

Les prix des différents intrants agricoles doivent être communiqués aux producteurs en début de campagne afin qu'ils puissent eux-mêmes évaluer leurs charges.

L'Etat, en collaboration avec les partenaires et intervenants de la filière, doit envisagé le financement de jeunes diplômés pour la création de structures intermédiaire d'approvisionnement en intrants agricoles. Cette politique vise deux objectifs ; la promotion de l'auto emploi et la création d'emploi. Aussi la situation d'oligopole (si elle est bien négociée) pourra-t-elle avoir une influence (à la baisse) sur les coûts des intrants.

CONCLUSION

L'Etat ivoirien a engagé de vastes programmes de diversification des cultures. L'objectif principal de cette diversification était l'équilibrage de l'économie et la mise à l'abri de ses recettes des fluctuations des cours de quelques produits. Ce programme a permis le développement de la culture de coton dans la région des savanes. Autour de cette spéculation, des Organisations Paysannes se sont constituées.

Après des années d'expansion, le retournement des cours mondiaux des cultures d'exportation notamment du coton va affecter gravement l'économie de notre pays. Pour faire face à cette crise, l'Etat va développer sous la pression des bailleurs de fonds une politique de désengagement des filières. C'est dans cette logique qu'en 1998, l'Etat ivoirien décide de la libéralisation de la filière coton.

Vu l'importance de cette culture dans la vie économique et sociale des populations des régions de savane, notre étude entendait mesurer l'impact de cette mesure macro économique sur la rentabilité de l'activité des producteurs et sur la dynamique des OPA qui se sont développées autour de cette culture.

Pour mener à bien cette étude, nous avons utilisé la Matrice d'Analyse des Politiques et observé l'évolution de quelques indicateurs au niveau des coopératives. Le logiciel EXCEL nous a servi pour nos analyses statistiques.

Au terme de cette étude, les constats suivants s'imposent :

- Après la libéralisation de la filière coton, l'activité de production devient moins rentable

financièrement et économiquement. Cependant d'une façon générale cette activité de production reste financièrement et socialement rentable.

- Après la libéralisation le niveau de protection des producteurs est plus élevé. Cependant une analyse d'ensemble indique qu'aussi bien dans le contexte de libéralisation qu'avant, les producteurs ne sont pas protégés puisque les différents coefficients de protection restent inférieurs à 1.

- Le niveau de transfert vers les autres secteurs de l'économie est moins élevé dans le contexte de libéralisation. L'activité de production, analysée globalement, a contribué au financement des autres secteurs de l'économie.

- Les coopératives sont mieux organisées et mieux structurées dans le contexte libéral. Elles se sont

dotées de moyens modernes de travail et de gestion. Elles ont consenti des efforts pour exercer dans la légalité et ont recruté les personnes qualifiées pour leur gestion en dépit des difficultés de financement auxquels elles sont confrontées.

Notre étude nous a permis de mettre en exergue des contraintes liées au contexte de libéralisation de la filière. Ainsi pour permettre aux producteurs d'améliorer sa rentabilité financière et aux coopératives d'être plus dynamique, nous avons formulé les propositions suivantes :

- Le respect des techniques culturales et le choix judicieux d'une date de semis et de récolte. Cette

mesure conduira à obtenir un coton de 1er choix.

- La réduction du coût des intrants chimiques à travers une réduction des marges bénéficiaires de chaque opérateur dans la filière des intrants chimiques, la création d'industries de conditionnement des produits agro pharmaceutiques.

- La mise en place d'un Programme d'information sur les prix du marché de la fibre de coton (PRIMA- COTON).

- La formation des comptables de section et autres administrateurs des coopératives pour un renforcement des capacités de gestion.

- La constitution de capital physique et social par les coopératives leur garantira l'accès aux

financements extérieurs.

- La redistribution en fin d'exercice d'une partie des bénéfices aux adhérents au prorata de leurs

transactions avec la coopérative.

Limites de l'étude et recherche future

Cette étude s'est limitée à l'évaluation de la rentabilité post libéralisation de l'activité des producteurs de la filière coton. Elle s'est intéressée seulement aux producteurs en culture attelée. Elle n'a pas évalué la rentabilité des autres opérateurs de la filière, ni aux autres types de producteurs.

Cette étude ne s'est pas intéressée aux réorganisations profondes qui sont intervenues dans la filière. Le manque d'outil pour l'analyse de la dynamique des OPA ne nous a pas permis de développer suffisamment cet aspect de l'étude.

Les différents résultats obtenus sont spécifiques à la zone de Korhogo, la situation peut être différente dans les autres régions productrices de coton du pays.

L'étude n'a pas pris en compte toutes les coopératives de la zone de Korhogo, elle n'a pas abordé l'aspect financier des coopératives et elle a limité le concept d'OPA aux seules coopératives agricoles. Cette étude contribuera, nous le souhaitons, à l'avancée de la filière et permettra aux pouvoirs publics et ONG telles INADES-Formation Côte-d'Ivoire d'orienter leurs actions vers la satisfaction des besoins et préoccupations du monde rural.

Les limites dégagées par notre étude pourront faire l'objet d'études et recherches futures.

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ANNEXES

Annexe n° 1 : Evolution du prix d'achat au producteur

Annexe n° 2 : Structure de la filière avant la libéralisation Annexe n° 3 : Structure de la filière pendant la période transitoire

Annexe n° 4 : Avenant relatif aux statuts et aux modalités de Fonctionnement du fonds de garantie de la filière coton

Annexe n° 5 : Formule de calcul du prix d'achat aux producteurs du coton graine (de 1991 à 1998)

Annexe n° 6 : Décret n°98 - 463 du 12 août 1998 portant création du comite tripartite de suivi de la filière coton

Annexe n° 7 : Evolution annuelle du cours mondial de la fibre de coton

Annexe n° 8 : Inflation par les prix à la consommation en Côte-d'Ivoire, 1991 à 1999

Annexe n° 9 : Evolution des prix à la consommation des ménages de 1996 à 1999 (ménage dont le chef est ouvrier)

Annexe n° 10 : Etats des cotons par type de planteurs zone Korhogo Annexe n° 11 : Les équipements en mode de culture attelée

Annexe n° 12 : Liste des Coopératives et section de la CO.WA.KO Annexe n° 13 : Organigramme des coopératives

Annexe n° 14 : Questionnaire Producteur

Annexe n°15 : Questionnaire Coopérative

Annexe n° 16 : Carte de la zone cotonnière de la Côte-d'Ivoire

V

TABLES DES MATIERES

RESUME I

REMERCIEMENTS III

TABLES DES MATIERES V

ACRONYMES VIII

LISTES DES TABLEAUX IX

LISTES DES GRAPHIQUES X

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS 4

1.1 CONTEXTE MACRO-ECONOMIQUE DE LA LIBERALISATION 4

1.2 PROBLEMATIQUE 4

1.3 OBJECTIFS 6

CHAPITRE II : REVUE DE LITTERATURE 7

2.1 PRESENTATION DE LA FILIERE COTON 7

2.1.1 Historique du développement du coton et du mouvement coopératif 7

2.1.2 Les étapes du développement du coton depuis 1974 11

2.1.3 Les opérateurs de la filière coton 13

2.1.4 Commercialisation du coton 15

2.2 DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS DE L'ETUDE 18

2.2.1 Avantage comparatif 18

2.2.2 Taux de change réel 18

2.2.3 La coopérative 19

2.2.4 Organisation Professionnelle Agricole 19

2.2.5 La filière 20

2.2.6 Distinction entre Partenaires et Intervenants de la filière 20

2.2.7 Distinction entre intrants échangeables et facteurs domestiques 20

2.2.8 Distinction entre les prix de référence, frontière et de parité 21

2.3 MODELES D'ANALYSE 22

2.3.1 Le modèle S.C.P 22

2.3.2 Le modèle VMC 22

2.3.3 Le modèle MAP 23

2.3.4 Quelques études antérieures et justification du choix du modèle 23

2.3.5 Les fondements de la Matrice d'Analyse des Politiques 25

CHAPITRE III : HYPOTHESES DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE 30

3.1 HYPOTHESES D'ETUDE 30

3.2 METHODES ET OUTILS D'ANALYSE DE L'ETUDE 31

3.2.1 Outils économiques d'analyse 31

3.2.2 Collecte de données secondaires 31

3.2.3 Pré enquête 31

3.2.4 Collecte de données primaires 32

3.2.5 Méthode de calcul du prix de référence du coton graine 34

3.2.6 Méthode de calcul du taux d'intérêt réel 34

3.2.7 Hypothèses de conception des MAP 34

3.2.8 Analyse de sensibilité 35

3.2.9 Méthode d'analyse des coopératives 35

3.2.10 Outils informatiques 35

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS D'ENQUETE 36

4.1 CARACTERISTIQUES DU PRODUCTEUR 36

4.1.1 Age 36

4.1.2 Niveau scolaire 36

4.2 TAILLE DES EXPLOITATIONS 37

4.3 LE MODE D'ACQUISITION DE LA TERRE 38

4.4 LE MODE DE CULTURE 38

4.5 L'ACCES AU CREDIT 39

4.6 LES RENDEMENTS 39

4.7 LES COUTS DE PRODUCTION 40

4.7.1 Les coûts de la main d'oeuvre 40

4.7.2 Les Coûts des intrants 42

4.8 DESCRIPTION DE L'ETAT DES COOPERATIVES DE LA ZONE D'ETUDE 44

4.8.1 Date de création et agrément 44

4.8.2 Nombre d'adhérents 45

4.8.3 Organisation 45

4.8.4 Le personnel 46

4.8.5 Compte bancaire et Accès au crédit 46

4.8.6 Financement des activités 46

4.8.7 Activités Principales 47

4.8.8 Equipements et infrastructures 47

4.8.9 Moyen de déplacement 47

4.8.10 Utilisation de matériel informatique - Recherche d'information sur les prix 48

4.8.11 Relations entre coopératives et sections 48

CHAPITRE V : IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LA DYNAMIQUE DES

COOPERATIVES ET SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS 49

5.1 LA STRUCTURE DE LA FILIERE 49

5.2 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES COOPERATIVES 51

5.2.1 La date de création 51

5.2.2 Le nombre d'adhérents 51

5.2.3 La structuration de la coopérative 51

5.2.4 Le nombre de membre du Conseil d'Administration 52

5.2.5 Le niveau d'instruction des gérants 52

5.2.6 Le nombre de sections 52

5.3 IMPACT DE LA LIBERALISATION SUR LES REVENUS DES PRODUCTEURS 53

5.3.1 Evolution des revenus durant les campagnes 1996/97 à 1999/00 53

5.3.2 Impact de la libéralisation sur les performances économiques des producteurs 54

5.4 ANALYSE DE SENSIBILITE 61

5.4.1 Sensibilité de la rentabilité financière et économique et, de la compétitivité

aux variations du rendement 61

5.4.2 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations du cours international 63

5.4.3 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations

du coût de la main d'oeuvre 64

5.4.4 Sensibilité de la rentabilité et de la compétitivité aux variations

du coût des intrants chimiques 66

5.4.5 Poids relatif du rendement, des coûts de la main d'oeuvre et des intrants chimiques 68

CHAPITRE VI : SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS 70

6.1 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE RENDEMENT 70

6.2 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE PRIX DES INTRANTS CHIMIQUES 70

6.3 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LE COUT DE LA MAIN D'OEUVRE 71

6.4 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES COOPERATIVES 71

6.5 RECOMMANDATIONS CONCERNANT LES POUVOIRS PUBLICS ET AUTRES PARTENAIRES 72

CONCLUSION 73

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 75

ANNEXES 78

RESUME

Suite à la crise économique des années 80-90 causée par l'effondrement des cours mondiaux des cultures d'exportation et dans le cadre de son programme d'ajustement structurel, l'Etat ivoirien a procédé à la libéralisation du secteur agricole et notamment de la filière coton en 1998. Cette libéralisation est perçue comme un moyen d'assurer des prix au producteur plus avantageux qu'en période de monopole. Et, de permettre aux Organisations paysannes de prendre une part active dans la gestion des différentes filières dans lesquelles elles sont investies.

Quant on sait que la filière coton joue un rôle très important dans la vie économique et sociale des populations des régions de savane, il est important de se demander si :

La libéralisation a-t-elle permis aux producteurs d'améliorer leurs revenus ? Aussi, a-t-elle permis une protection des producteurs ? La libéralisation a-t-elle permis aux Organisations Professionnelles Agricoles d'être plus dynamique ? Quelle est la structuration de la filière coton dans ce nouveau contexte ?

C'est pour lever un coin de voile que le présent mémoire, dont l'objectif principal est de mesurer l'impact de la libéralisation de la filière coton sur les revenus des producteurs et sur la dynamique des OPA, a été initié.

Pour ce faire, une série d'hypothèses a été émise à savoir :

1. Les coopératives sont mieux organisées et mieux structurées dans le contexte libéral qu'avant.

2. La libéralisation a amélioré la rentabilité financière et économique de l'activité des producteurs de la filière coton.

3. Les producteurs de la filière coton sont moins protégés dans le contexte de libéralisation de la filière coton.

4. Le transfert de gains des producteurs vers les autres secteurs de l'économie dans le contexte post libéralisation est moins élevé.

5. L'accroissement du rendement agricole est la variable la plus importante pour améliorer à la fois la rentabilité privée et la compétitivité des producteurs.

Pour tester ces hypothèses, divers outils ont été utilisés :

- la Matrice d'Analyse des Politiques

- les logiciels EXCEL et WORD pour les analyses statistiques et traitements de texte.

Au terme de cette étude, les constats suivants s'imposent :

- Après la libéralisation de la filière coton, l'activité de production est moins rentable financièrement et

économiquement.

- Après la libéralisation le niveau de protection des producteurs est plus élevé. Cependant aussi bien

dans le contexte de libéralisation qu'avant, les producteurs ne sont pas protégés puisque les coefficients de protection sont restés inférieurs à 1.

- Le niveau de transfert vers les autres secteurs de l'économie est moins élevé dans le contexte de libéralisation. Mais l'activité de production contribue au financement des autres secteurs de l'économie. - L'accroissement du rendement est la variable la plus importante pour améliorer à la fois la rentabilité financière et la compétitivité des producteurs.

- Les coopératives sont mieux organisées et mieux structurées dans le contexte libéral. Elles se sont

dotées de moyens matériels modernes et, humains compétents de travail et de gestion en dépit de graves difficultés de financement.

Ainsi pour permettre au producteur d'améliorer sa rentabilité financière et aux coopératives d'être plus dynamiques, les propositions suivantes sont faites :

- La réduction du coût des intrants chimiques à travers une réduction des marges bénéficiaires de chaque opérateur dans la filière des intrants chimiques ; La création d'une Coopérative d'approvisionnement et de gestion des intrants agricoles dotée d'un CA au sein duquel siègent les Délégués d'Organisations Paysannes.

- La mise en place d'un Programme d'information sur les prix du marché de la fibre de coton (PRIMA- COTON).

- La formation des comptables de section et autres administrateurs des coopératives pour un renforcement des capacités de gestion.

- La constitution de capital physique et social par les coopératives leur garantira l'accès aux

financements extérieurs.

- La redistribution en fin d'exercice d'une partie des bénéfices aux adhérents au prorata de leurs

transactions avec la coopérative.

Toutefois, cette étude comporte quelques limites ; notamment celles relatives à la zone d'étude et aux non prise en compte de toutes les coopératives de cette zone. De même, nous avons limité le concept de OPA aux seules coopératives.

REMERCIEMENTS

Cette présente étude s'inscrit dans le cadre de notre mémoire de fin d'étude pour l'obtention du Diplôme d'Agronomie Approfondie ( D.A.A. ). Ce diplôme sanctionne ainsi notre parcours au sein de l'Ecole Supérieure d'Agronomie / Ex-ENSA, illustre Ecole au service du développement rural en Côte-d'Ivoire.

Nous tenons à remercier toutes les personnes, coopératives, directions départementales, Ministères et institutions qui ont contribué de près ou de loin au bon déroulement de nos recherches et travaux. Nous remercions particulièrement :

- INADES Formation Côte-d'Ivoire pour avoir bien voulu nous accepter en son sein et a mis à notre disposition tous les moyens tant matériels que financiers.

- L'Ecole Supérieure d'Agronomie pour la formation qualifiante dont elle nous a fait bénéficier tout au long de notre cycle d'ingénieur de conception.

- La Banque Mondiale,

- La FAO,

- Le Ministère de l'Agriculture et des Ressources animales et la CIDT direction régionale de Korh ogo,

Pour nous avoir gratuitement permis l'accès à leurs différents centres de documentations et la mise à notre disposition de diverses informations.

- URECOS-CI ( Union des Entreprises Coopératives de la région des savanes de Côte-d'Ivoire) et, - COWAKO ( Coopérative Wallala de Korhogo)

Pour nous avoir accordé leur couverture pour le déroulement de notre enquête et pour avoir mis à notre disposition certains gérants qui nous ont aidés dans l'administration de nos questionnaires.

- M. BAMBA Souleymane, Directeur de l'INADES Formation Côte-d'Ivoire pour cette confiance placée en nous à travers cette étude. Nous espérons par notre étude faire en sorte que cette confiance soit justifiée et que la collaboration avec notre école se poursuive et se consolide à l'avenir.

- Dr KAMA Berté, Enseignant - Chercheur à l'ESA et

- Dr BANGASSARO Coulibaly, Enseignant - Chercheur à l'ESA,

Nos encadreurs pédagogiques, pour leur disponibilité et leurs précieux conseils.

IV

- Dr NOUFOU Coulibaly, Responsable du Service Appui Pédagogique à IFCI, notre encadreur technique, pour sa constante sollicitude et ses précieux conseils.

- M SORY Ouattara, Responsable du Service Etudes, Evaluation et suivi des Projets à IFCI pour ses conseils.

- Dr SYLLA Kalilou, chercheur au CIRES, pour son altruisme. Son encadrement dans l'élaboration de notre questionnaire, a permis à notre étude de bénéficier de la supervision d'un spécialiste en MAP.

- M MOMINE, Directeur de COWAKO et l'ensemble de son équipe pour l'atmosphère conviviale dans laquelle nous avons mené notre enquête et pour leur disponibilité.

- L'ensemble du personnel de l'INADES Formation pour l'accueil chaleureux qu'il nous a réservé et pour l'atmosphère fraternelle dans laquelle nous avons mené notre étude.

- Tous les producteurs et gérants de coopératives qui ont accepté de bien vouloir nous accorder leur temps pour le bon déroulement de nos enquêtes.

- Toutes les personnes ressources qui ont accepté de participer à la conduite et à l'élaboration de la présente étude.

ACRONYMES

INDEX ET SIGLES

DENOMINATION COMPLETE

CA

Conseil d'Administration

CAF

Coût Assurance Fret

CAISTAB

Caisse de Stabilisation

CEACI

Coopérative des Exploitants Agricole de Côte-d'Ivoire

CFDT

Compagnie Française pour le Développement des fibres Textiles

CIDT

Compagnie Ivoirienne pour le Développement des Textiles

COBINKO

Coopérative Bin Mi N'Tinnin de Korhogo

COOPAG-CI

Coopérative des Agriculteurs de Côte-d'Ivoire

COTIVO

Cotonnière Ivoirienne

COWAKO

Coopérative Wallala de Korhogo

COWESI

Coopérative Wegnigui de Siélékaha

COWOKO

Coopérative Womingno de Koni

COWOLA

Coopérative Wobinnibina de Lataha

FOB

Free On Board

FTG

Filature et Tissage Gonfreville

GVC

Groupement à Vocation Coopérative

IFCI

Institut Africain pour le Développement Economique et social - Côte-d'Ivoire

LCCI

La Compagnie Cotonnière de Côte-d'Ivoire

MAP

Matrice d'Analyse des Politiques

MINAGRA

Ministère de l'Agriculture et des Ressources Animales

OPA

Organisation Professionnelle agricole

PIB

Produit Intérieur Brut

URECOS-CI

Union des Entreprises Coopératives de la région des Savanes de Côte-d'Ivoire

UTEXI

Union Industrielle Textile de Côte-d'Ivoire

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Présentation de la Matrice d'Analyse des Politiques 26

Tableau 2 : Répartition des enquêtés selon le village 32

Tableau 3 : Moyenne d'âge des producteurs 36

Tableau 4 : Répartition des producteurs selon le niveau scolaire 36

Tableau 5 : Evolution de la taille moyenne des exploitations 37

Tableau 6 : Répartition des producteurs selon le mode de culture 38

Tableau 7 : Evolution du rendement des producteurs de 1996 à 2000 39

Tableau 8 : Evolution des superficies et rendements dans la zone de Korhogo 40

Tableau 9 : Variation des coûts de la main d'oeuvre avant et après la libéralisation 41

Tableau 10 : Les doses prescrites d'intrants à l'hectare 42

Tableau 11 : Variabilité des doses d'utilisation des intrants à l'hectare 42

Tableau 12 : Classification des coopératives selon la date de création et l'agrément 44

Tableau 13 : Niveau d'étude des gérants 46

Tableau 14 : Les différentes activités des coopératives 47

Tableau 15 : Budget annuel d'un producteur type de coton graine 53

Tableau 16 : MAP avant libéralisation : 1997 55

Tableau 17 : MAP après libéralisation : 1999 55

Tableau 18 : Appréciation des ratios des MAP avant et après libéralisation 56

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique 1 : Appréciation de la rentabilité financière de l'activité des producteurs 57

Graphique 2 : Appréciation de la compétitivité des producteurs 58

Graphique 3 : Appréciation de la protection des producteurs 58

Graphique 4 : Appréciation des transferts au niveau des producteurs 60

Graphique 5 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

augmentation du rendement 61

Graphique 6 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

diminution du rendement 62

Graphique 7 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

augmentation du prix international 63

Graphique 8 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

diminution du prix international 64

Graphique 9 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

augmentation du coût de la main d'oeuvre 65

Graphique 10 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

diminution du coût de la main d'oeuvre 66

Graphique 11 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

augmentation du coût des intrants chimiques 66

Graphique 12 : Appréciation de la rentabilité et de la compétitivité face à une

diminution du coûts des intrants chimiques 67

Graphique 13 : Appréciation du poids relatif du rendement, des coûts de la main

d'oeuvre et des intrants chimiques sur la rentabilité financière 68

Graphique 14 : Appréciation du poids relatif du rendement, des coûts de la main

d'oeuvre et des intrants chimiques sur la compétitivité 69

Annexe n° 9 : Evolution des prix à la consommation des ménages de 1996 à 1999 (ménage dont le chef est ouvrier

Année 1996

Pondération

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Moyenne

Alimentation

48

144,3

144,2

146,2

149,19

151,08

152,78

150,2

150,21

151,87

148,89

148,48

148,7

148,84

Habitation

7,8

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

Eau-Elect-Gaz-Comb

8,5

131,5

138,7

132,1

130,16

141,54

142,19

143,78

146,76

142,83

146,76

146,07

145,4

140,65

Equipement

3,4

162,1

161,8

161,9

162,72

162,14

161,76

161,61

161,86

160,96

161,68

165,94

165,9

162,53

Habillement

10,1

167,2

170,8

171,3

171,26

171,43

171,23

171,32

171,32

170,5

170,5

170,62

170,6

170,67

Transport

6,8

138,4

138,4

138,4

138,37

138,37

138,37

138,37

138,37

138,37

138,37

137,56

137,6

138,25

Véhicule privée

5,4

141,9

141,9

141,9

141,89

141,89

141,89

140,65

140,14

140,67

140,67

141,24

142,2

141,41

Entretien ménagère

0,6

131,5

131,5

131,5

131,72

131,72

131,56

131,56

131,56

131,56

131,56

131,56

131,6

131,58

Hygiène

1

156,3

155,9

156

155,96

155,96

156,26

156,26

156,26

156,26

156,26

156,26

156,3

156,17

Santé

0,7

154,9

154,9

154,9

154,91

155,03

155,03

155,03

155,03

155,03

155,03

157,26

157,3

155,36

Divers

7,7

173,9

173,9

173,6

174,3

175,73

175,34

174,92

175,61

175,94

174,6

174,75

174,8

174,78

INDICE GENERAL

100

147,0

147,9

147,5

147,7

149,1

149,2

148,9

149,3

149,0

149,0

149,5

149,6

149

Année 1997

Pondération

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Moyenne

Alimentation

48

151,3

156,9

162,2

165,83

167,17

172,14

171,93

169,29

168,58

163,33

163,16

164,4

164,69

Habitation

7,8

114,7

114,7

114,7

114,73

114,73

114,7

114,7

114,7

114,73

114,73

114,73

114,73

114,72

Eau-Elect-Gaz-Comb

8,5

146,1

147,4

144,3

141,53

138,94

139,83

139,4

142,41

142,77

141,46

140,38

141,9

142,20

Equipement

3,4

167,1

167,1

172,2

172,19

171,9

171,9

171,77

171,77

171,77

171,77

171,77

171,8

171,09

Habillement

10,1

171

171

170,8

170,81

170,81

170,8

170,8

170,81

170,81

170,81

170,81

170,8

170,84

Transport

6,8

137,6

137,6

137,6

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,6

137,57

Véhicule privée

5,4

144,8

144,8

146

145,98

145,28

145,3

146,5

145,28

149,99

148,94

147,37

146,51

146,40

Entretien ménagère

0,6

131,6

131,6

131,6

131,56

131,56

131,6

131,6

131,56

131,51

131,51

131,51

131,5

131,56

Hygiène

1

156,2

156,2

156

156,05

156,64

154,87

154,87

154,87

154,87

154,87

156,93

156,93

155,78

Santé

0,7

157,3

158,9

158,9

159,17

157,38

157,4

159,17

159,11

159,11

159,17

159,97

160

158,80

Divers

7,7

174,7

174,9

174,7

174,66

174,25

174,3

174,64

176,76

179,06

181,72

177,86

176

176,13

INDICE GENERAL

100

150,22

151,01

151,73

151,82

151,47

151,85

152,09

152,19

152,80

152,35

152,00

152,02

151,80

Année 1998

Pondération

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Moyenne

Alimentation

48

169,1

174,6

180,9

189,15

199,3

204,78

200,64

191,54

187,53

177,27

173,07

166,7

184,55

Habitation

7,8

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,7

114,73

Eau-Elect-Gaz-Comb

8,5

145,1

146,5

145,8

143,18

143,18

139,91

144,49

147,11

132,9

144,55

144,55

142,8

143,34

Equipement

3,4

171,77

171,77

171,77

171,77

172,74

172,74

172,74

172,74

172,9

173,19

173,19

173,5

172,57

Habillement

10,1

170,81

170,81

170,81

170,81

173,62

173,65

173,65

173,65

174,51

174,51

174,51

174,5

172,99

Transport

6,8

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,56

137,6

137,56

Véhicule privée

5,4

146,5

144,1

144,1

142,31

143,19

143,19

142,66

144,06

143,71

144,06

142,31

142,3

143,54

Entretien ménagère

0,6

131,5

131,5

131,5

139,26

139,26

147,13

147,13

147,13

147,13

147,13

147,33

147,3

141,94

Hygiène

1

156,9

156,9

156,9

157,51

164,35

171,18

171,18

164,4

164,35

164,35

164,35

164,4

163,06

Santé

0,7

160

161,09

158,1

160,84

161,02

160,59

161,09

161,09

160,96

160,96

160,96

161,1

160,65

Divers

7,7

175,6

174,4

174,4

176,01

176,35

176,94

179,83

178,59

178,63

183,05

184,17

181,5

178,29

INDICE GENERAL

100

152,69

153,09

153,32

154,83

156,85

158,4

158,7

157,51

155,90

156,49

156,07

155,13

155,75

Année 1999

Pondération

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Moyenne

Alimentation

48

169,4

166,5

165,7

166,79

169,11

172,09

174,77

172,96

169,88

162,18

157,92

157,3

167,05

Habitation

7,8

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

114,73

Eau-Elect-Gaz-Comb

8,5

149,7

149,1

147,2

146,08

145,42

143,32

148,66

152,78

168,92

164,71

157,05

154,9

152,32

Equipement

3,4

174,1

174,6

174,6

174,61

174,61

174,61

174,61

174,61

174,61

174,61

174,61

174,61

174,57

Habillement

10,1

173,1

175

175,2

175,19

175,19

175,19

175,19

175,19

175,19

175,19

175,19

175,2

175,00

Transport

6,8

137,6

137,6

137,6

137,56

137,56

137,56

137,56

137,74

139,6

139,57

139,57

139,6

138,26

Véhicule privée

5,4

138,5

138,8

137,6

141,79

141,79

141,79

141,79

154,87

154,87

154,87

154,87

155,8

146,45

Entretien ménagère

0,6

147,3

147,3

147,3

147,33

147,33

147,33

147,33

147,33

147,33

147,33

147,33

147,33

147,32

Hygiène

1

164,9

164,9

164,9

164,94

164,94

164,94

169,22

169,22

169,22

169,22

169,22

169,22

167,07

Santé

0,7

161,1

161,1

161,9

157,07

161,09

161,09

161,09

161,09

161,09

157,5

161,09

161,5

160,56

Divers

7,7

182,6

182,8

183,3

182,82

182,92

182,83

183,57

184,34

184,43

184,07

183,89

183,9

183,46

INDICE GENERAL

100

155,73

155,68

155,46

155,36

155,88

155,95

157,14

158,62

159,99

158,54

157,77

157,64

156,98

Source : Institut National Statistique

Annexe n° 1 : Evolution du prix d'achat au producteur

PERIODE 1974-1982

Unité : FCFA / kg de coton graine

 

1974/1975

1975/1976

1976/1977

1977/1978

1978/1979

1979/1980

1980/1981

1981/1982

PRIX D'ACHAT

 
 
 
 
 
 
 
 

1° qualité

70

70

80

80

80

80

80

80

2° qualité

60

60

70

70

70

70

70

70

Prix d'achat moyen pondéré

69,90

69,92

79,86

79,92

79,95

79,95

79,95

79,96

Source : Rapports annuels d'activité de la CIDT

PERIODE 1982-1990

Unité : FCFA / kg de coton graine

 

1982/1 983

1983/1 984

1984/1985

1985/1 986

1986/1 987

1987/1 988

1988/1 989

1989/1 990

PRIX D'ACHAT

 
 
 
 
 
 
 
 

1° qualité

80

100

115

115

115

115

115

115

2° qualité

70

90

100

105

105

105

105

100

Prix d'achat moyen pondéré

79,93

99,73

114,65

114,79

114,75

114,64

111,12

105,42

Annexe n° 1 (suite)

PERIODE 1991-1998

Unité : FCFA / kg de coton graine

 

1990/1991

1991/1992

1992/1993

1993/1994

1994/1995

1995/1996

1996/1997

1997/1998

PRIX D'ACHAT

1° qualité

100

90

90

105

160

170

180

200

2° qualité

85

80

80

90

130

140

140

170

Prix d'achat moyen pondéré

94,99

89,33

89,30

103,20

157,42

166,82

174,04

nc

PERIODE 1999-2001

Unité : FCFA / kg de coton graine

 

1998/1 999

1999/2000

2000/2001

PRIX D'ACHAT

1° qualité

200

175

210

2° qualité

170

145

180

Prix d'achat moyen pondéré

nc

nc

nc

Annexe n° 10 : Etats des semis coton par type de planteurs zone Korhogo

Campagnes

Nombre de planteurs

Surface semée (ha)

Pourcentage de surface semée

Surface moyenne

semée (ha)

CM

CA

MI

MC

CM

CA

MI

MC

CM

CA

MI

MC

96 / 97

1938

4324

17

0

1687

10587,5

162,5

0

13,56

85,13

1,31

0

1,98

97 / 98

1975

4443

16

0

1942,25

11592,25

182,5

0

14,16

84,51

1,33

0

2,13

98 / 99

2139

4523

2

14

1987

11844

6

191

14,16

84,43

0,04

1,36

2,10

99 / 00

2086

4789

1

19

2036

12422

5

225

13,86

84,57

0,03

1,53

2,13

Source : Rapports d'activité CIDT région Korhogo

CM : culture manuelle CA : culture attelée MI : motorisation intermédiaire MC : motorisation conventionnelle

Annexe n° 11 : Les équipements en mode de culture attelée

Campagnes

Nombre de

planteurs

Nombre de

boeufs

Nombre de multiculteur

Herses

Semoirs

Charettes

Arara

Arcona

Charrue mono

Fabrications locales

Autres

96 / 97

4324

10820

4454

496

0

0

374

892

1739

3062

97 / 98

4443

11205

4616

576

0

0

399

972

1893

3060

98 / 99

4523

11571

4669

486

13

133

433

951

1920

3177

99 / 00

4789

11698

4868

499

13

0

483

951

1954

3353

Source : Rapports d'activité CIDT région Korhogo

Les intrants

agricoles(engrais, insecticides,...)

Producteurs

coton graine

Ils assurent la commercialisation

GVC et Union de GVC du coton graine, la distribution

des intrants agricoles pour le compte de CIDT

intervenants :

artisans ruraux, institut de recherche Coton graine

sociétés de fourniture d'intrants agricoles

et matériels agricoles

Elle gère la filière, encadre les CIDT producteurs, achète la totalité

du coton graine, égrène le coton Commercialisation de fibre et graines

Fibre de coton Graine de coton

20 % coton fibre

Annexe n° 2 : Structure de la filière avant la libéralisation

Les intrants

coton graine

Producteurs

agricoles(engrais, insecticides,...)

Ils assurent la commercialisation OPA, Coopératives du coton graine, la distribution

et unions de coopératives des intrants agricoles

COMITE TRIPARTITE

suivi de la libéralisation, gestion de la filière

intervenants

sociétés de fourniture d'intrants agricoles

et matériels agricoles encadre les producteurs

achète la totalité du coton graine

CIDT livre le coton graine aux autres

Coton graine égreneurs.

Coton graine

Ivoire Coton LCCI

20 % coton fibre

100 % de graine de coton

Industries locales :

80 % coton fibre (UTEXI, COTIVO, FTG, TRITURAF)

EXPORTATION

Annexe n° 3 : Structure de la filière pendant la période transitoire

Annexe n° 4 : Avenant relatif aux statuts et aux modalités de Fonctionnement du fonds de garantie de la filière coton

Préambule

Dans le cadre de la politique de développement de la Côte-d'Ivoire, il est conclu entre l'Etat et la CIDT une convention - cadre qui s'assigne entre autres missions la préservation de l'équilibre financier de la filière coton pour lequel un fonds de garantie est mis en place.

Article 1 :Objet

Il est créé en application des articles 4c), et 8 de la convention - cadre intervenue entre l'Etat de Côte-d'Ivoire et la CIDT un Fonds de Garantie qui bénéficie de la personnalité morale et qui a pour objet la préservation de l'équilibre financier de la filière coton.

Article 2 : Durée

La durée du Fonds de Garantie correspond à la vie de la convention - cadre conformément à l'article 15 de la dite convention.

Article 3 : Administration du Fonds

Le Fonds est administré par un Comité Paritaire composé de :

- deux représentants des administrations de tutelle (le Ministère de l'Agriculture et des Ressources

Animales et le Ministère Délégué auprès du Premier Ministre chargé de l'Economie, des Finances, du Commerce et du Plan) ;

- deux représentants de la CIDT ;

- deux représentants des Organisations de Producteurs de coton graine.

Les membres du Comité Paritaire sont nommés et renouvelés tous les deux ans par leurs mandats.

En tout état de cause, la durée de fonction d'un membre ne peut excéder cinq ans.

Les modalités de fonctionnement du Fonds de Garantie seront déterminées par le règlement intérieur élaboré par le Comité Paritaire.

Article 4 : Ressources du Fonds de Garantie

Elles comprennent :

- les prélèvements sur le solde brut ;

a) en totalité tant que le Fonds n'a pas atteint son plancher soit 10 % des prix de vente de fibre et graines valorisées aux coûts de revient normatifs ;

b) pour moitié tant que le Fonds n'a pas atteint son plafond soit 20 % des prix de vente de fibre et graines valorisées aux coûts de revient normatifs

- le produit du placement de ces ressources ;

- la réserve pour la revalorisation du prix de campagne ;

- toutes dotations affectées au Fonds par l'Etat.

Article 5 : Emploi

Les disponibilités du Fonds sont exclusivement affectées à la couverture en fin d'exercice du solde brut, lorsqu'il est négatif, de la filière, au titre de ses opérations agro-industrielles et commerciales.

Les disponibilités de la réserve sont affectées à la revalorisation du prix d'achat garanti telle que défini à l'article 7c) de la convention - cadre.

Article 6 : Bureau du Comité Paritaire

Le Comité Paritaire élit parmi ses membres un président. Le président est élu pour une durée de deux ans, renouvelable.

Article 7 : Réunion du Comité Paritaire

Le Comité Paritaire se réunit sur l'initiative de son président ou sur l'initiative de deux au moins de ses membres aussi souvent que l'exige l'intérêt de Fonds.

Le Comité se réunit au moins deux fois par an.

Les convocations portant l'ordre du jour sont faites par lettre recommandée mises à la poste dix jours au moins avant la réunion le cachet de la poste faisant foi.

Le Comité peut aussi se réunir sur simple convocation verbale et sans délai si tous les membres sont présents ou représentés.

Les réunions ont lieu au siège ou à tout autre endroit indiqué dans la convocation.

Chaque partie doit être représentée aux réunions par au moins un des membres ou de son mandataire.

Toutefois le mandataire ne peut disposer de plus de deux voix, y compris la sienne.

Pour validité des délibérations, la présence effective de l'un au moins des représentants de chaque partie est obligatoire pour que le Comité puisse prendre des décisions.

Les séances du Comité Paritaire sont présidées par le président du Comité ou, en cas d'empêchement par un membre du Comité nommé en séance par celui-ci.

Les décisions sont prises à la majorité des voix des membres présents ou représentants, chaque membre disposant d'une voix.

En cas de partage, la voix du président est prépondérante.

La justification du nombre des membres en exercice et leur nomination résulte suffisamment vis-à- vis des tiers à l'énonciation dans le procès-verbal de chaque séance des noms des membres présents et ceux des membres absents.

Article 8 : Délibération du Comité Paritaire

Les délibérations du Comité Paritaire sont constatées par des procès-verbaux qui sont portés sur un registre spécial tenu par le Comité.

Les procès-verbaux sont signés au moins par un membre de chaque partie du Comité ayant assisté à la séance.

Les copies ou extraits à produire en justice ou ailleurs sont certifiés par le président ou par deux membres du Comité.

Article 9 : Pouvoirs du Comité Paritaire

Le Comité Paritaire fixe ses règles de fonctionnement dans le règlement intérieur et généralement procède à toutes opérations entrant dans l'objet du Fonds tel que prévu dans la convention - cadre et notamment :

- il élit son président,

- il établit son budget financé dans le cadre des coûts normatifs,

- il fixe le prix d'achat de campagne du coton graine 1er choix,

- il fixe également le prix d'achat de campagne du coton graine 2ème choix en fonction de celui du 1er choix,

- il décide de la révision du prix plancher conformément à l'article 5c) de la convention - cadre,

- il assure le contrôle et le suivi de la convention - cadre,

- il décide de la répartition des coûts des insecticides et des semences entre les opérateurs de la filière,

- il détermine l'emploi des ressources du Fonds, en garantit la sécurité et optimise au besoin le

produit de leurs placements,

- il reçoit sur l'initiative des Ministères de tutelles, l'audit annuel de la gestion du Fonds.

Article 10 : Délégation de Pouvoirs

Le Comité Paritaire délègue au président les pouvoirs nécessaires pour la gestion du Fonds de Garantie.

Les mouvements du Fonds sont ordonnancés exclusivement par le président conformément au procès-verbal des réunions signé par tous les membres.

Article 11 : Clause de sauvegarde

En cas de non - renouvellement de la convention - cadre ou de la suppression du Fonds, les ressources de celui-ci seront acquises pour la régulation de la filière.

Annexe n° 5 : Formule de calcul du prix d'achat aux producteurs du coton graine (de 1991 à 1998) Liste des variables

Toutes les variables sont indexées en fonction de l'année n de calcul du prix d'achat au producteur.

SB : Solde Brut

SN : Solde Net

SNP : Solde Net Producteur

CN : Charges Normatifs

PV : Produit des Ventes

PECG : Production Estimée de Coton Graine

PP : Prix Plancher

S : Supplément

VF : Versement au Fonds

PA : Prix d'Achat

Mode de calcul

SN = SB - VF

SN SB - VF

SNP= =

2 2

SNP (n-1) SB (n-1) - VF (n-1)

Sn =

 
 

=

 

PECG (n) 2 PECG (n)

PV (n-1) - CN (n-1) - VF (n-1)

Sn =

2 PECG (n)

Pour la campagne n, le calcul d'achat coton graine 1ère qualité devient PAn = PP + Sn

Avec Sn <= Sn-1 + 10 et PAn >= 90

Annexe n° 6 : Décret n°98 - 463 du 12 août 1998 portant création du comite tripartite de suivi de la filière coton

Ministère de l'Agriculture REPUBLIQUE DE COTE D'IVOIRE

et des Ressources Animales Union - Discipline - Travail

Ministère de l'Economie et des Finances

DECRET N°98 - 463 DU 12 AOUT 1998 PORTANT CREATION DU COMITE TRIPARTITE DE SUIVI DE LA FILIERE COTON

LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Sur rapport conjoint du Ministre de l'Agriculture et des Ressources

Animales et du Ministère de l'Economie et des Finances ;

Vu la Constitution ;

Vu la loi n°91 - 999 du 27 décembre 1991 relative à la concurrence ;

Vu le décret n°92 - 50 du 29 janvier 1992 portant réglementation de la

Concurrence et des prix ;

Vu le décret n°97 - 340 du 12 juin 1997 portant modification de

l'annexe du décret n°92 - 50 du 29 janvier 1992, portant Réglementation de la Concurrence et des prix ;

Vu le décret n°98 - 462 du 12 août 1998 relatif aux conditions

d'exercice des activités d'égrenage de coton graine notamment en son article 2 ;

Vu le décret n°98:/PR 005 du 11Août 1998 modifiant le décret

n°96/PR 002 du 26 janvier 1996 portant nomination des membres du Gouvernement ;

Vu le décret n°96 - 179 du 1er mars 1996 portant attribution des

membres du Gouvernement ;

DECRETE

Article 1er - Création

Il est créé un Comité Tripartite de suivi de la filière coton.

Article 2 - Missions

Le Comité Tripartite est chargé, au titre de la campagne 1998/1 999 et 1999/2000 :

- d'assurer le suivi de la libéralisation de la filière coton et, à ce titre :

d'organiser et de fixer les conditions, notamment financières de l'achat du coton - graine aux producteurs

d'approuver les conditions et modalités de l'assistance aux producteurs de coton - graine en matière d'encadrement,

- de préparer la mise en place effective à compter de 1er mai 2000, de l'organisation interprofessionnelle de la filière coton, et à ce titre à définir les règles minimum à respecter en matière d'égrenage du coton - graine et d'encadrement des producteurs de coton - graine.

Article 3 - Attributions

Dans le cadre de ses missions définies à l'article 2 ci-dessus, le comité Tripartite :

- approuve le mécanisme de fixation du prix d'achat du coton - graine par référence au cours mondial de la fibre de coton :

- approuve pour la campagne 1999/2000, le cahier des charges définissant les conditions et modalités opérationnelles et techniques de la réalisation des actions d'assistance en matière d'encadrement des producteurs de coton graine et s'assure du respect des prescriptions dudit cahier des charges

- approuve pour la campagne 1999/2000, le devis détaillé présentant les coûts globaux et unitaires par action à exposer en matière d'encadrement.

Article 4- Composition

Le Comité Tripartite comprend 15 membres :

- un représentant du Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales ;

- un représentant du Ministre de l'Economie et des Finances ;

- un représentant du Ministre du Développement Industriel et des Petites et Moyennes entreprises ; - deux représentants de chacune des trois sociétés d'égrenage ;

- six représentants des Organisations Professionnelles Agricoles (O.P.A.).

Les représentants des O.P.A. sont désignés par arrêté du Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales, à raison de deux représentants pour chaque zone d'activités cotonnières, sur proposition des O.P.A. les plus représentatives des producteurs de coton graine dans chacune desdites zones.

La composition du Comité Tripartite est élargie aux représentants des sociétés de filature et de trituration, dans la limite de quatre membres, pour les domaines ayant trait aux industries de la filature et de la trituration.

Article 5- Organisation et fonctionnement

Le Comité Tripartite est présidé par le représentant du Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales.

Le Comité Tripartite se réunit sur convocation de son président aussi souvent que nécessaire.

Les décisions du Comité Tripartite ont un caractère obligatoire et s'imposent à l'ensemble de ses membres. Le Comité Tripartite émet également des avis et formule des recommandations sur toutes les questions dont il est saisi, relatives à l'organisation de la filière coton.

Le Comité Tripartite est automatiquement dissous le 30 avril 2000. Article 6

Le Ministre de l'Agriculture et des Ressources Animales et le Ministre de l'Economie et des Finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel de la République de Côte-d'Ivoire.

Fait à ABIDJAN le 12 août 1998

Henri Konan BEDIE

Annexe n° 7 : Evolution annuelle du cours mondial de la fibre de coton

Année

Cours international (Cents E.Uilivre)

Cours international

(FCFA / tonne)

1997

78.91

789100

1998

65.28

652800

1999

52.93

529300

2000

57.33

573300

Source : http://www.fao.org

Coton (COTLOOK, indice 'A' 1-3

Annexe n° 8 : Inflation par les prix à la consommation en Côte-d'Ivoire de 1991 à 1999

Année

Taux (%)

1981

24,3

1982

7,3

1983

6,0

1984

4,3

1985

4,8

1986

6,9

1987

6,9

1988

7,0

1989

1,3

1990(*)

-

1991

1,3

1992

4,2

1993

3,0

1994

25,7

1995

13,6

1996

2,5

1997

5,4

1998

4,6

1999

0,7

Source : Service des statistiques des prix et commerce intérieur de l'Institut national des Statistiques ( * ) non déterminé

Annexe n° 13 :Organigramme des Coopératives

AG SECTION

AG SECTION

AG SECTION

Assemblée Générale

Commissaires aux comptes

Conseil d'Administration

Gérant ( e)

Secrétaire

Comptable

Chauffeur

Gardien

 
 
 
 

Comité technique de gestion des intrants

Magasinier

 
 
 

Annexe n° 12 : Liste des Coopératives et section de la CO.WA.KO
Tél : 36 - 86 - 00 - 45

B.P. 608 Kgo

Coopératives

Sections

N bre de coopérateurs

NANGAKAHA
COCHINA

Nangakaha

382

Kafiokaha

Dorogo

KONI
COWOKO

Koni

318

Famankaha

Nouplé(Bodonon)

Kafa

Krignarivogo

BINGUEBOUGOU
CO.GBE.BIN

Binguebougou

192

Katégué

Targnan

OLLEO
CO.MIN.O

Olléo

92

KOKAHA
CO.NA.KO

Kokaha

200

Bêvogo

Nitchion

Odoro

KOKO
CO.BIN.KO

Koko

1388

Kafigué

Fodontch ion

Dokaha

Zonguitakaha

Kapélé

Litio

Kombolokoura

Gbonzoro

Kafonon

Lofiné

Katoumara

Yacoubavogo

Bafimé

Bodonon

Nalougokaha

Oumbolo 1

Oumbolo 2

Oumbolo 3

Fononfla

Gbonkaha

Tawara

LAGNENEVOGO
CO.YE.LA

Lagnénévogo

181

Kanidjovogo

Darivogo

Donatèvogo

KPONGBOVOGO
CO.WO.KPO

Kpongbovogo

236

Nahoualavogo

Navanavogo

Yapédjovogo

Navoungavogo

Namenevogo

SIELEKAHA
CO.WE.SI

Siélékaha

318

Koèvogo

Sientérikaha

Nafoungnaragbaha

Ziémongokaha

Nadonavogo

FAPAHA
CO.YE.FA

Fapaha

291

Zou man i

Dokaplé

Nouplé(Fapaha)

Pignion 1

Pignion 2

LATAHA
CO.WE.LA

Lataha

578

Séridjakaha

Nabékounvogo

SOULKAHA
CO.YE.SO

Soulkaha

260

Pakafrovogo

Kataha

Lèlouroukaha

Tadjamanvogo

Soungoukaha

Koulatchovogo

LAKPOLO
CO.LA.LA

Lakpolo

 

Natio-Kobadara

KASSOUMBARGA
CO.NI.KA

Kassoumbarga

327

Madina

Meyéréguévogo

Louwaha

Nangassérégué

Dihi

Tiélivogo

FONONVOGO
CO.TCHE.FO

Fononvogo

227

Kouavogo

Lagnénégavogo

Namenevogo

15 coopératives

83 sections

4990 coopérateurs

Annexe n°15 : QUESTIONNAIRE COOPERATIVE

Ce questionnaire est réalisé dans l'objectif de cerner le niveau de structuration et le taux d'adhésion aux OPA après la libéralisation. Toutes les informations que vous donnez seront confidentielles.

0- Identification de l'enquêteur

Nom et Prénoms :

Date de l'enquête / /2000

Code du questionnaire :

1- Identification de la coopérative

1.1.Nom de la coopérative : 1.2.Date de création : 1.3.Siège : Département
1.4.Le montant de la part sociale : 1.5.Le nombre d'adhérents

 

1995/1996

1996/1997

1997/1998

1998/1999

1999/2000

Nombre de sections

 
 
 
 
 

Nombres de coopérateurs

 
 
 
 
 

2.Caractéristiques socio-économiques de la coopérative

2.1 .Comment est-ce que votre coopérative est organisé ?

2.2. Existe-t-il un conseil d'administration ?

1 oui

2 non

2.2.a) Si oui, quel est le nombre des membres du conseil d'administration ?

2.2. b) Sont-ils instruits?

1 oui

2 non

2.2. c) Si oui, combien sont instruits

2.3. La coopérative dispose t - elle d'un compte d'épargne ou bancaire ?

Annexe n° 14 : QUESTIONNAIRE PRODUCTEUR

0. Identification de l'enquêteur

0.1 .Nom et Prénoms :

0.2.Date de l'enquête : / /2000
0.3.Code du questionnaire :

1. Identification de l'enquêté

1.1. Nom et Prénoms : 1 .2.Age ou classe d'âge :

1 .3.Village : Préfecture ou S/p :

1 .8.Sexe : 1 Masculin 2 Féminin

1 .9.Situation familiale : 1 Marié(e) 1.1 une femme 2 Célibataire 3 Veuf (ve)

1.2 deux femmes

1.3 plus

1.10.Niveau de formation : 1 instruit 1.1 primaire 2 analphabète

1.2 secondaire

1.3 supérieure

1.11.Appartenez-vous à une Coopérative ? 1 Oui 2 Non

1.12.Si oui, laquelle ?

2. Données sur la Terre et les cultures pratiquées

2.1 .Comment avez-vous obtenu la terre que vous exploitez ?

 

Superficie (ha)

Date d'acquisition

Coût total (FCFA)

Legs familiaux

 
 
 

Achat

 
 
 

Location

 
 
 

2.2.Quels types de cultures faites-vous ? et quelle est la superficie par culture ?

 

Superficie par campagne

Type de cultures

1995/96

1996/97

1997/98

1998/99

1999/00

Coton

 
 
 
 
 

Anacarde

 
 
 
 
 

Riz

 
 
 
 
 

Maïs

 
 
 
 
 

Arachide

 
 
 
 
 

République de Côte-d'Ivoire

Union - Discipline - Travail

Institut National Polytechnique Institut Africain pour le Développement

Félix Houphouët Boigny Economique & Social

Ecole Supérieure d'Agronomie Inades Formation Cote d'Ivoire ( IFCI)

(ESA)

MEMOIRE DE FIN D'ETUDES
Pour l'obtention du
DIPLÔME D'AGRONOMIE APPROFONDIE EN AGRO-ECONOMIE

ANALYSE DE LA FILIERE COTON DANS LE
CONTEXTE DE LA LIBERALISATION : CAS DE LA
ZONE DE KORHOGO

Présenté par CHIAPO Adassé Christophe,
31e Promotion, Ingénieur Agronome ENSA

COMPOSITION DU JURY

Président : Dr KAMA Berté Docteur d'Etat 3ème cycle en Economie Rurale,

Enseignant-Chercheur à l'ESA

Membres:

NOUFOU Coulibaly, Ph.D Responsable du Service Appui Pédagogique à IFCI,

Enseignant - Chercheur à l'ESA

Dr kalilou SYLLA Docteur 3ème cycle en Economie Rurale,

Enseignant-Chercheur UFR-SEG/CIRES

Séraphin BIATCHON Juriste,

Secrétaire Exécutif de l'ANOPACI






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld