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Analyse de la filière coton dans le contexte de la libéralisation : cas de la zone de Korhogo (Côte d'ivoire)

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par adassé Christophe CHIAPO
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - INPHB - Diplôme d'Agronomie Approfondie 2001
  

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2.1.3 Les opérateurs de la filière coton

Les principaux opérateurs de la filière coton sont :

Les industries nationales de filature et de la trituration, les égreneurs, les fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles, les OPA, les producteurs.

a) Les industries nationales de filature et de la trituration

L'activité ivoirienne de filature et de tissage est dévolue aux 3 opérateurs nationaux que sont :
> COTIVO (Société Cotonnière de Côte-d'Ivoire) basé à Agboville ;

> UTEXI (Union Industrielle Textile de Côte-d'Ivoire) basé à Dimbokro et ;

> FTG (Filature et Tissage Gonfreville) à Bouaké

L'activité de trituration de la graine est menée par TRITURAF sise à Bouaké.

Ces industries assurent la transformation d'environ 20% de la production de coton graine et la quasi- totalité de la production de graine de coton commercialisée par les égreneurs.

b) Les Egreneurs

Avant la libéralisation de la filière seule la CIDT égrenait la totalité du coton graine produit par le biais de ses 10 usines. Cependant, depuis la date de la libéralisation, trois opérateurs qui interviennent dans ce secteur d'activité :

> La CIDT nouvelle dont les usines ont une capacité globale de 103 000 tonnes ; > LCCI avec trois usines d'une capacité d'égrenage de 101 000 tonnes ;

> Ivoire Coton avec une capacité totale de 120 000 tonnes (18 ).

c) Les fournisseurs d'intrants et de matériels agricoles.

Les fournisseurs d'intrants agricoles et de matériels agricoles ont en charge l'approvisionnement de la filière en engrais, insecticides, herbicides, en matériels agricoles.

Avant la libéralisation, la sélection des fournisseurs se faisait sur la base des appels d'offres internationaux lancés par la CIDT. Dans le nouveau contexte, c'est les coopératives où les OPA qui devraient rechercher les fournisseurs d'intrants et négocier le prix d'achat de ces intrants.

d) Les Organisations Professionnelles Agricoles (OPA)

Les OPA sont regroupées au sein des trois principales faîtières. L'URECOS-CI est actuellement la plus importante de celles-ci. En 1998, elle regroupe 1200 coopératives de base et 50 unions de coopératives. Sur la campagne 1998-99, elle revendique la production de 128 000 producteurs ( 85 % des producteurs de coton). Elle avait un volume de coton commercialisé qui avoisinait 90 % du coton graine produit sur le plan national ( 19 ). Les deux autres faîtières commercialisent 10 % du coton graine.

e) Les Producteurs.

Les producteurs, maillon faible de la filière, ont décidé de se regrouper pour mieux se défendre face aux égreneurs. Dès la libéralisation, ils vont faire partie du Comité Tripartite ( 20 ) ( au travers des coopératives) en vue de pouvoir participer au mécanisme de fixation de prix d'achat du coton graine.

18 - Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous, " Coton: la fin du modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp1 0-15

19 - Ces données nous été livrées par Patrick Bourgeois et Sébastien de Dianous dans, " Coton : la fin du modèle CIDT " in Marchés Tropicaux, novembre 1999, pp10-15.

20 - Ce comité a été crée en 1998 par décret présidentiel. Il est constitué par l'Etat, les producteurs et les industriels. Pour plus d'information, voir annexe 6.

2.1.4 Commercialisation du coton

Le système de commercialisation du coton a connu trois étapes depuis la date de création de la CIDT :

a) Jusqu'en 1990

Le mécanisme de commercialisation était régi par la Caisse de Stabilisation (CAISTAB). La CAISTAB était propriétaire des produits finis (fibre et graine de coton). Elle se faisait assister par la CFDT pour la commercialisation à l'exportation de la fibre de coton.

Le système de stabilisation était basé sur la fixation, chaque campagne de deux prix garantis : le prix du coton graine payé aux producteurs et le prix CAF et, sur un barème de coûts ou grille prévisionnelle des coûts. La fixation des prix et du barème était fondée sur ( 21 ) :

- un prix d'achat garanti aux producteurs pour le coton, prix pratiqué par la société cotonnière ; - le barème ou différentiel reprenait l'ensemble des coûts : collecte, usinage, transport ;

- par addition du prix aux producteurs et aux charges du barème, on obtient le prix CAF garanti à

l'exportation.

A cette période, même si le prix moyen FOB atteignait près de 750 FCFA/kg de coton, notamment en 1983/84, le prix d'achat du coton graine ne dépassait jamais 150 FCFA/kg de coton graine ( 22 ).

b) De 1991 à 1998

Après que le coton fut éliminé de la liste des produits agricoles concernés par la stabilisation, la commercialisation de la fibre fut confiée à la CIDT. La commercialisation c'est à dire la collecte du coton graine était l'affaire des OPA. Celles-ci recevaient en retour des ristournes.

Durant cette période, il fut mis en place deux conventions - cadre entre l'Etat et la CIDT ; une en 1992 et l'autre en 1994. Celle de 1994 a mis en place un comité paritaire. Ce comité comprenait l'Etat, la CIDT et les Organisations des producteurs (OP) de coton graine.

21 - Dénis Herbel, "La compétitivité du coton ivoirien", GAMMP, pp105-106

22 - nous justifions cette assertion à l'aide du tableau en annexe 1. Ce tableau indique en effet les différents prix d'achat du coton graine aux producteurs de 1974 à 2000.

16 Ce comité paritaire( 23 ) avait entre autres missions la fixation du prix d'achat de campagne de coton graine de 1er et 2ème choix. Ainsi, le prix au paysan était fixé comme suit( 24 ) :

PAn = PP + Sn avec Sn <= Sn-1 + 10

et PAn >= 90

PAn : Prix d'achat à l'année n PP : Prix Plancher

Sn : Supplément à l'année n

Les ventes locales aux industries nationales se font sur la base des conventions d'approvisionnement en fibre et graine de coton. Il convient de souligner que les termes de ces conventions n'ont jamais été réellement appliqués par les industriels( 25 ).

Les prix de vente de la fibre aux industriels nationaux par la CIDT se font sur la base du prix de vente CAF moins les frais non exposés par cette société notamment les frais d'usine à FOB et de FOB à CAF. Toutefois, en raison de la situation difficile de ces industries, l'Etat a dû le plus souvent intervenir pour fixer le prix de cession de la fibre et graine de coton.

c) Depuis la libéralisation en 1998

Durant la phase transitoire de deux ans, c'est le Comité Tripartite qui gère la commercialisation. Ce comité fixe le prix d'achat du coton graine après analyse et accord des charges en référence des cours mondiaux de la fibre de coton.

Une enquête auprès du MINAGRA nous révèle que ce comité devrait aboutir après la phase transitoire( 26 ) à une structure dite Interprofession Coton. Cette structure réunie tous les opérateurs de la filière et a en charge la gestion de la filière tant sur le plan de l'encadrement des producteurs, de la fourniture d'intrants agricoles que sur le plan de la commercialisation du coton graine, de la fibre et de la graine.

23 - Ce comité a été mis en place dans le cadre des modalités de fonctionnement du fonds de garantie de la filière coton, nous prions de bien vouloir consulter l'annexe 4 pour plus de détailles.

24 - vous verrez en annexe 5 toutes les variables indexées dans le calcul du prix d'achat au paysan.

25 - BNETD, février 2000, " Etude de la situation de référence de la CIDT avant la Privatisation

26 - La fin période transitoire qui était prévue pour le 30 avril 2000 a été reportée à une date ultérieure sur la demande des producteurs.

Il ressort que le coton a été soutenu par l'Etat dans son élan de développement. L'Etat a su mettre en place des politiques qui ont permis le développement de cette filière et assurer pendant une période des prix au producteur satisfaisants. L'environnement économique et social évoluant, l'Etat se devait d'adapter ses politiques à celui-ci ;ce qui ne fût pas le cas. Par conséquent, l'on assiste à un sursaut d'orgueil chez les producteurs et une pression énorme de la part des bailleurs de fonds. Ces derniers ont contraint l'Etat à libéraliser les secteurs productifs et les marchés ; d'où la libéralisation de la filière coton.

La gestion de la phase transitoire (d'une durée de 2 ans) de la libéralisation a été confiée à la CIDT nouvelle. Cette structure assure l'exclusivité des missions d'encadrement, de distribution d'intrants, de l'achat du coton graine et de l'approvisionnement en coton graine de chacun des deux autres égreneurs privés sur la base d'un taux d'affectation lié à la capacité globale d'égrenage des usines. Après cette période transitoire, les producteurs constitués en coopératives et unions de coopératives, pourraient vendre librement leur production à l'égreneur de leur choix. En revanche, le relèvement de ce défi passe par une organisation forte de ceux-ci.

Dans ce nouveau contexte les risques liés aux variations des cours sont partagés plus ou moins équitablement selon les rapports de forces entre l'ensemble des opérateurs de la filière. Par conséquent, il faudra un nouveau comportement des producteurs.

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