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L'appréciation des risques et spécificités liées à une opération d'importation et rôle de l'expert comptable

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par Makram ZOUARI
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Sfax - Expertise Comptable 2008
  

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2. Maîtrise des techniques de financement de l'opération

Le règlement des importations est librement effectué par l'intermédiaire agréé domiciliataire après l'entrée effective des marchandises justifiée par l'imputation douanière.

Les importations peuvent donner lieu au versement d'acomptes sous réserve de l'émission en faveur de l'importateur d'une garantie de restitution d'acompte à première demande par la banque du fournisseur. L'émission de cette garantie n'est pas exigée pour le règlement d'acomptes relatifs à l'importation de produits liés à la production.

Le règlement des marchandises peut être effectué avant leur réception sous réserve de la justification de leur expédition directe et exclusive à destination de la Tunisie.

Toutefois, malgré la simplicité de cette phase de la chaîne import, certains problèmes dus à la non disponibilité de trésorerie peuvent surgir imposant à l'importateur de mettre en place des solutions et des techniques de financement de l'opération.

Dès lors, il est judicieux de identifier les risques dus à une indisponibilité de la trésorerie et une gestion de ses risques.

2.1 L'appréciation des risques de financement de l'opération d'importation

Une fois que l'importateur a négocié avec son fournisseur les techniques et les instruments de paiements, il serait en mesurer de gérer sa trésorerie pour honorer ses engagements. A défaut, et selon l'instrument et la technique de paiement choisi, il peut encourir les risques suivants:

· blocage de la marchandise en douane à défaut de paiement;

· litige avec son fournisseur et rupture de la relation commerciale;

· litige avec la banque suite à la non disponibilité du montant de la marchandise dans son compte bancaire;

· poursuite pénale dans le cas de l'émission des chèques sans provision;

· courir des frais financiers importants;

· être déclarée en cessation de paiement;

supporter tous les frais judiciaire en cas de poursuite par son fournisseur, etc.
2.2 La gestion des risques de financement de l'opération d'importation

La recherche du moyen de financement adapté au projet de l'entreprise est le facteur déterminant pour pouvoir réaliser une opération d'importation.

Les techniques de financement sont multiples et chacune d'entre elles répond à une situation particulière que nous avons bien identifiée dans le deuxième chapitre de la première partie de ce présent mémoire intitulé :"Paiement des fournisseurs et financement de l'opération".

Dans le cadre d'une opération de financement des importations, la question qu'il faut se poser est : comment honorer ses engagements financiers à moindre coût?

Toute entreprise doit disposer en permanence des ressources suffisantes pour remplir ses engagements financiers (salaires, fournisseurs, charges sociales et fiscales...). A défaut, elle serait déclarée en cessation de paiement et serait éventuellement liquidée. C'est ce qui arrive trop souvent aux jeunes sociétés, faute de prévisions réalistes !

Gérer sa trésorerie, c'est être en permanence en prise directe avec les flux réels et prévisionnels, entrants et sortants, et avec ses banques, pour pouvoir effectuer rapidement les ajustements nécessaires. C'est avant tout anticiper !

Une bonne gestion de trésorerie nécessite, à notre avis, une :

· anticipation des causes de dégradation de la trésorerie;

· mise en place des techniques de gestion de trésorerie.

2.2.1 L'anticipation des causes de dégradation de la trésorerie

Les principales causes de dégradation de la trésorerie qu'il faut bien anticiper et en faire face sont les suivantes:

2.2.1.1 La crise de croissance

Une forte augmentation des ventes provoque une augmentation proportionnelle du besoin de fond de roulement (BFR). Les lignes de crédit à court terme n'étant pas toujours facilement ajustables (dans les délais et dans les proportions nécessaires) les ressources deviennent insuffisantes pour financer l'exploitation. D'où il y'a lieu d'augmenter les capitaux permanents ou anticiper le financement à court terme avec les banquiers.

2.2.1.2 La mauvaise gestion du BFR

L'entreprise laisse se dégrader le délai de paiement des clients ou accroît inutilement le niveau de ses stocks. Dans ce cas, le BFR augmente plus vite que les ventes. Il convient donc de prendre conscience que des procédures doivent être mises en place et de sensibiliser tous les acteurs concernés et de financer le poste client ou les stocks.

2.2.1.3 Le mauvais choix de financement

Le fond de roulement (FR) devient insuffisant car l'entreprise autofinance trop d'investissements par rapport à sa rentabilité. Il convient de recourir à une augmentation de capital ou à un emprunt à long et moyen terme

2.2.1.4 La perte de rentabilité

L'accumulation de pertes diminue les capitaux propres et par conséquent, le FR se dégrade. Il faut reconstituer les fonds propres par une augmentation de capital.

2.2.1.5 La baisse d'activité

Face à une baisse conjoncturelle du chiffre d'affaires, si la production n'est pas ralentie simultanément et les charges fixes amputées drastiquement, le BFR augmente. Il faut surveiller régulièrement le tableau de bord de gestion et privilégier les charges variables chaque fois que c'est possible.

2.2.2 La mise en place des techniques de gestion de trésorerie

La mise en place des techniques de gestion de trésorerie nécessite, à notre avis, la réalisation des actions suivantes:

2.2.2.1 Assurer la liquidité de l'entreprise

Le terme de liquidité désigne ici l'aptitude de l'entreprise à faire face à ses échéances. Les techniques de financement permettent de financer en aval, c'est à dire à partir du moment où l'importateur a émis sa facture. Mais également en amont, c'est à dire au moment des achats à partir d'un bon de commande.

Les solutions de financement pour l'importateur sont en fonction du moment du besoin
de financement. Généralement, le besoin de financement pour une entreprise se trouve à

deux moments : au moment des achats de marchandises et/ou au moment des ventes de marchandises.

L'importateur doit impérativement disposer d'outils prévisionnels afin de mesurer le besoin de financement de l'entreprise sur l'année à venir et négocier dans de bonnes conditions, les lignes de crédit à court terme correspondantes. De même, il doit prévoir un financement adapté pour les investissements sans puiser exagérément dans la trésorerie. (Une règle d'or : le long terme doit être financé par du long terme...) Enfin, il doit suivre l'évolution de son activité et l'amélioration de son BFR, mois par mois, afin de détecter à l'avance une dégradation éventuelle et d'y remédier en déclanchant un plan d'actions correctives:

· négocier la possibilité d'obtention au prés de ses fournisseurs des crédits fournisseurs;

· accélérer le recouvrement des créances;

· minimiser le stock de sécurité détenu dans ses locaux;

· étudier la possibilité de recourir à des sources de financement proposées par les établissements de crédit.

2.2.2.2 Réduire le coût des services bancaires

Plusieurs coûts peuvent être réduits tant par une bonne négociation que par des prévisions fines. Nous présentons à titre indicative les coûts suivants:

· les intérêts débiteurs : agios que la banque facture sur les soldes débiteurs...;

· les jours de valeur : date à laquelle un mouvement prend effet sur le compte... ;

· la commission sur plus fort découvert : calculée en appliquant un taux au plus important solde débiteur de chaque mois...;

· les commissions sur opération : c'est le coût de chaque type d'opération;

· la commission de mouvement : c'est le prélèvement sur tous les mouvements débiteurs : chèques, virements, prélèvements...

La réduction des coûts financiers nécessite une parfaite connaissance des techniques de financements proposés par les banques et une bonne maîtrise des avantages et inconvénients de chaque type de crédit.

2.2.2.3 Construire un partenariat bancaire équilibré

Construire une relation équilibrée consiste d'une part à ne pas trop dépendre de son banquier et d'autre part à ne pas lui faire courir des risques qu'il ignore mais présents. Pour instaurer un climat de confiance durable, l'importateur doit donc avoir au moins deux interlocuteurs bancaires qu'il peut mettre en concurrence, dans certains cas, ou qui peuvent intervenir ensemble dans d'autres. Par ailleurs, pour rassurer, le meilleur outil de l'importateur reste de montrer, qu'il maîtrise la situation, qu'il anticipe les besoins et prévoit des solutions crédibles. Il ne faut jamais être surpris ou surprendre !

2.2.2.4 Elaborer des prévisions de trésorerie

Deux types de tableau de bord de trésorerie doivent être envisagés :

· Le budget de trésorerie : Il prévoit l'évolution de la trésorerie de l'année suivante, mois par mois. Il est construit en fin d'exercice comptable à partir des autres budgets déjà réalisés. L'importateur doit d'abord valider les budgets amonts (achats, ventes, ressources humaines...) et les pondérer s'ils sont trop ambitieux. Ensuite, il procède à deux retraitements : passer les flux de date comptable en date de flux et calculer le décaissement mensuel de TVA. Pour cela, il applique aux ventes les délais de paiement moyens constatés dans le passé et définit des règles pour les différentes charges...

· Le plan de trésorerie glissant : À l'inverse du budget qui constitue une prévision figée à un moment donné, le plan glissant, issu du budget, est actualisé en permanence. Le financier en fait progresser l'horizon au fur et à mesure du déroulement de l'année. Il peut être mensuel ou hebdomadaire et les prévisions des 12 semaines à venir côtoient le réalisé des 9 mois écoulés. Il permet, de positionner les décaissements en face des encaissements et de justifier des demandes de crédits à CT (Escompte, découvert,...). A chaque intervalle de temps, le financier compare les flux réalisés avec les prévisions, calcule les écarts ce qui le conduit à actualiser les prévisions.

2.2.2.5 Informatiser la gestion de trésorerie

Gérer sa trésorerie par le biais d'un logiciel permet grâce à un tableau de bord et à des
outils de simulation, de prendre des décisions d'équilibrage, de placement, d'utilisation

d'une autorisation de découvert ou de négociation d'un crédit à court terme. Dans beaucoup de cas, surtout en PME (Petite et Moyenne Entreprise), un développement sur tableur « Excel » pourra suffire.

Toutefois, si l'on souhaite aller plus loin et notamment contrôler ses conditions de banque, piloter en dates de valeur, suivre la répartition entre les établissements, un logiciel du marché s'imposera.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard