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La prolifération et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre en Afrique Centrale: Etude du phénomène et analyse critique des mécanismes de contrôle de ces armes

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par Kisito Marie OWONA ALIMA
Université de Yaoundé 2 - Master en stratégie, défense, sécurité et gestion des conflits et catastrophes 2007
  

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2. L'objectif et l'intérêt de l'étude

L'objectif s'entend comme le but à atteindre. Par exemple, on dira atteindre l'objectif qu'on s'est fixé.

Quel est donc l'objectif poursuivi dans ce travail ? La prolifération et la circulation anarchiques des ALPC en Afrique Centrale sont un mal qui menace sérieusement la sécurité et la paix des populations, mais qui jusque là ne trouve pas de remède efficace. L'objectif dans ce travail est d'abord d'apporter une modeste contribution à la réflexion sur la question et de pouvoir ensuite trouver les vraies solutions pour atténuer les effets néfastes du fléau à défaut de l'éradiquer complètement. Enfin, au-delà de la lutte contre la prolifération et la circulation anarchiques des ALPC, la visée est surtout de pouvoir trouver une solution durable aux conflits qui déchirent actuellement l'Afrique Centrale.

Quant à l'intérêt, il faut retenir qu'en tant qu'expert en Stratégie, Défense, Sécurité et Gestion des Conflits et Catastrophes, cette étude devra enrichir les connaissances acquises pendant la formation, notamment en matière de sécurité ; cette étude est surtout l'occasion donnée pour se spécialiser sur les questions d'armements légers en Afrique Centrale.

3. La problématique de l'étude

La fin de la guerre froide entre le bloc occidental et le bloc oriental, consécutive aux changements révolutionnaires intervenus en Union Soviétique sous la direction du président Mikhaïl Gorbatchev, a donné l'espoir d'un monde paisible, totalement hors de la menace d'une guerre nucléaire accidentelle ou mûrement préparée, entre les Etats-Unis et l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) tout comme les autres sources de menace provenant des alliés satellites de ces deux super-puissances. Les mutations qui se sont produites à travers la planète au lendemain de la chute du mur de Berlin ont conforté cet espoir de paix : la plupart des foyers de tension, nés de la confrontation Est-Ouest, se sont progressivement éteints ; le dialogue entre Washington et Moscou a repris ; les relations diplomatiques entre pays capitalistes et pays communistes, longtemps restées refroidies, ont subitement connu un dégel décisif. Tous ces évènements « heureux » donnaient l'impression d'un monde qui va définitivement entrer dans une ère de paix et de sécurité.

Cependant, si la menace d'un conflit entre l'Est et l'Ouest s'est considérablement atténuée, les problèmes de sécurité n'ont pas disparu pour autant. L'invasion du Koweït par l'Irak le 2 août 1990 et les conséquences y relatives ont auguré un monde plus instable et fortement dangereux. Des foyers de tensions vont s'allumer un peu partout sur la planète ; des conflits sanglants vont surgir. C'est cette situation inattendue qui fait dire à Michael D. Intriligator qu' « il existe actuellement plusieurs situations, provoquées dans certains cas par la fin de la guerre froide, qui pourraient constituer une menace pour la sécurité. A certains égards, la fin de la guerre froide a rendu le monde plus dangereux. »3(*) Le continent africain, dans ce retour tragique au passé sanglant, ne fait pas exception. D'une manière particulière, l'Afrique Centrale est fortement touchée par ces nouvelles secousses. En effet, dans la sous-région, vont éclater des guerres d'une rare atrocité et extrêmement meurtrières. Il y a notamment le génocide rwandais et burundais, la guerre en RDC, le conflit du Congo- Brazzaville, la reprise des hostilités en Angola, sans oublier les escarmouches sanglantes en RCA. Naturellement, il y a lieu de s'interroger sur les causes de ce regain de violence qui plonge toute la sous-région dans un climat de totale insécurité. La raison principale facilement avancée est la mauvaise gouvernance : centralisation excessive du pouvoir, refus du dialogue par ceux qui sont au pouvoir, absence de transparence dans la gestion des ressources naturelles, surtout les hydrocarbures, etc. Autant de facteurs qui déclenchent les conflits armés sanglants en Afrique. Cependant, très souvent, les petits engins qui servent à faire la guerre ne sont pas pris en compte : les Armes Légères et de petit calibre (ALPC).

Dans les années 1990, sur 49 conflits, 47 furent menés au moyen d'armes légères. Aujourd'hui, l'attention de la communauté internationale est focalisée sur la Corée du Nord4(*) et l'Iran5(*), au prétexte qu'ils constituent de graves menaces en matière de prolifération nucléaire, donc un danger pour la sécurité mondiale. Dans le même temps, une véritable hécatombe se poursuit dans les zones de conflits ou non, en Afrique notamment, où sont déversées des quantités considérables d'ALPC, en toute impunité. Le véritable danger vient de ces petites armes dont le commerce et la circulation échappent à tout contrôle. Interviennent dans ce commerce dangereux plusieurs acteurs de différentes catégories aux intérêts plus ou moins divergents, mais eux tous formant la longue et complexe chaîne des armes légères. Il existe ainsi des Etats exportateurs/importateurs ; des entités ou organisations non étatiques (forces rebelles, groupes paramilitaires, milices) ; des négociants, des courtiers ; des transporteurs et autres facilitateurs. La confusion s'installe dans ce cas. Il devient difficile de faire la distinction entre le commerce licite et le commerce ou le trafic illicites. Sur le terrain sont déversées des quantités ahurissantes d'armes qui déstabilisent la paix et alimentent l'insécurité. Dans cette ambiance de grave insécurité causée par la prolifération et la circulation anarchiques des armes légères après la guerre froide, comment l'Afrique Centrale entend se prémunir pour maintenir la paix et la sécurité et quelle est la pertinence des moyens jusque là mis en oeuvre ?

* 3 Michael D. Intriligator : « Les défis que présente la définition de la sécurité. La définition de la sécurité à l'échelle mondiale », in Revue périodique des Nations Unies sur Désarmement, volume XIV, N°4, 1991, p.64

* 4 La Corée du Nord a déjà l'arme nucléaire

* 5 L'Iran cherche peut-être encore à se doter de l'arme nucléaire

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault