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Le management des associations des usagers d'eau (AUE) dans le cadre de l'hydraulique villageoise au Bénin: cas de quatre AUE dans le departement du Zou

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par Didier OGORONON
Universitté de Parakou - Maitrise en Sciences de Gestion 2007
  

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SECTION 2 : PRESENTATION DES RESULTATS

Dans cette section, il sera d'abord question de présenter les résultats de la gestion par les structures respectivement au plan administratif, technique et financier. Ensuite nous verrons les différents rapports qui existent entre ces structures et les autres acteurs internes et externes du secteur. Enfin, nous procéderons à l'exploration du système de motivation des membres de ces structures et aussi des Exploitants.

Paragraphe1: Résultats de gestion au plan administratif, technique et financier

Les séances de tête à tête avec les responsables concernés à divers niveaux surtout avec ceux impliqués dans la gestion administrative, technique et financier nous ont permis d'obtenir comme résultats ce qui suit :

1- Au plan administratif

· Les documents administratifs sont très mal tenus au sein des structures de gestion visitées. Sur un nombre minimum de huit (08) documents administratifs confiés a chaque structure, nous avons pu constater que les AUE d'Agbakou et de Banamè utilisent seulement trois (03) chacune, celle de Kinta un (01) et Massi deux (02).

· Bon nombre des membres des structures interrogés ont estimé que leurs rôles et tâches ne sont pas souvent maîtrisés bien qu'ils reçoivent par moment des formations par rapport à ce module. Cette situation crée parfois de conflits d'attribution de pouvoir au sein des membres de ces structures de gestion. Ce type de constat a été fait au niveau de toutes les structures concernées.

· Toutes les structures étudiées disposent des textes législatifs réglementaires qui devraient normalement être leur guide par rapport à la gestion effectuée. Mais les gestionnaires de ces ouvrages hydrauliques ont souvent du mal à les appliquer. La principale raison qui milite en faveur de cette non mise en application de ces textes statutaires est l'existence des relations familiales qui empêchent l'application effective des sanctions prévues par les textes statutaires des AUE.

· Bien que ces textes statutaires soient très difficiles à mettre en application, nous avons pu entendre et même observer que les décisions sont souvent prises collectivement au sein de toutes ces structures de gestion et c'est d'ailleurs la force de ces dernières.

2- Au plan technique

La même technique de recherche que la précédente nous a permis de constater que la gestion à ce niveau souffre d'un certain nombre d'insuffisances mais variant d'une structure à une autre. De toute façon, il a été entendu au niveau de toutes les structures qu'il n'existe pas un contrat les liant avec un maintenancier (spécialiste de réparation des équipements installés) comme les textes statutaires l'auraient recommandé. Pour ce qui est des autres aspects techniques, nous avons pu entendre que :

· Les entretiens quotidiens et courants des équipements de production d'eau se font rarement par les exploitants de ces structures de gestion. C'est vrai que la fréquence des différents entretiens varie d'une structure à une autre, mais la philosophie est que le système de production d'eau ne doit pas être perturbé tant qu'il est fonctionnel.

· Le stock de pièces de rechanges est très important pour le bon fonctionnement des équipements de production d'eau et celui-ci doit pouvoir être l'une des premières préoccupations des gestionnaires à ce niveau, mais le constat fait est tout à faire le contraire. Aucune des structures ne dispose d'un nombre dépassant plus de deux (02) types de pièces de rechange lors de nos enquêtes. Au niveau de l'AUE d'Agbakou, le nombre de pièces de rechanges souvent disponible en stock est de deux (02) types ; pour les AUE de Banamè et Massi c'est souvent un (01) et pour Kinta, il n'existe même pas de stock de pièces de rechanges.

3- Au plan financier

La tenue des documents comptables qui pourrait permettre d'évaluer la transparence au niveau de la gestion financière des structures n'est pas aussi meilleure que la tenue des documents administratifs. Nous avons pu constater que ces documents comptables sont très peu tenus quand nous considérons toutes les structures concernées. Sur un nombre minimum de dix (10) documents comptables confiés à chaque structure, nous avons remarqué que seule l'AUE d'Agbakou tenait trois (03) et les autres restantes deux (02) chacune.

Néanmoins, il existe tous les comptes bancaires exigés à ces entreprises sociales tant bien même que ces derniers ne sont pas régulièrement approvisionnés. Le respect du système de décaissement de fonds au niveau des institutions bancaires s'observe par la majorité des structures grâce à la rigueur des institutions bancaires. Ainsi les membres interrogés pensent que le décaissement des fonds se fait très bien et conforme aux exigences des textes statutaires de chaque structure.

Toutefois les cas de détournement s'observent malgré cette veille de ces gestionnaires locaux au respect de la procédure de décaissement des fonds des différents comptes bancaires. Les sommes décaissées ne sont pas parfois affectées pour ce pourquoi cette opération a été faite.

Les structures n'ont pas l'aptitude d'élaborer de budget qui puisse servir de prévisions par rapport à leurs activités annuelles. L'enquête sur cet aspect a montré qu'aucune des structures concernées n'a jamais élaboré un budget prévisionnel depuis qu'elle effectue sa gestion.

Malgré ces dysfonctionnements d'ordre organisationnel qui, faut-il le préciser, diffèrent d'une structure à une autre, il existe quand même des relations qui lient ces dernières aux autres acteurs du secteur.

Paragraphe 2: Rapports des AUE avec les autres acteurs du secteur

Les AUE entretiennent des relations fructueuses avec les autres acteurs du secteur.

1- Rapport AUE et AUE

Entre les structures de gestion, les échanges de pièces, d'expériences, des appuis financiers, de même que la fourniture d'eau en cas de panne sont les résultats issus des rapports qui existent entre elles.

2- Rapport AUE et Communautés

Il s'agit ici des rapports souvent conflictuels et de contrôle. Dans nombre de cas les communautés se réclament le droit de vérifier la gestion des structures ce qui n'est souvent pas du goût de ces dernières. Il en résulte des accusations, à tord ou à raison, de mauvaises gestions, d'incompétence des AUE.

3- Rapport AUE et Maintenancier

Dans la gestion technique des ouvrages, les AUE sont amenées à collaborer avec les maintenanciers soit pour la réparation des pannes, soit pour l'achat de pièces. Le coût élevé des prestations et la non disponibilité des maintenanciers sont les reproches formulées par les structures dans leurs rapports avec ces artisans.

4- Rapport AUE et Fournisseurs des pièces de rechange

Pour s'approvisionner en pièces de rechanges certaines structures s'adressent directement aux dépôts. Au nombre des difficultés évoquées par les AUE dans leur rapport avec les dépôts, on note : la non disponibilité de certaines pièces, l'insuffisance des dépôts, les prix élevés de cession des pièces, le refus de livrer à crédit.

5- Rapport AUE et CLCAM

Les structures de gestion entretiennent des rapports avec la CLCAM. Les différents comptes y sont souvent domiciliés. Ainsi, les opérations de dépôts et de retrait constituent l'essentiel des rapports qu'entretiennent ces structures de gestion avec la CLCAM.

6- Rapport AUE et Service de l'Hydraulique

Les AUE reconnaissent entretenir des rapports avec le Service de l'Hydraulique. C'est grâce à ce dernier que les infrastructures sont installées, le suivi appui des structures, les autorisations de retraits de fonds sont rendu possibles.

Cependant, l'irrégularité des suivis appuis conseils par le Service de l'Hydraulique est notée par certaines structures. Cette situation est expliquée par l'inexistence de fond spécial pour ce type d'activité.

7- Rapport AUE et Autorités communales

Avec la décentralisation, on note la volonté des autorités communales à cerner la gestion effectuée par ces structures et de les faire participer la mobilisation des ressources communales. Cette volonté affichée des autorités rencontre des réticences de la part des structures de gestion. Celles-ci ne comprennent pas la motivation réelle de cette démarche des autorités communales. Car estiment-elles, les mairies n'ayant pas contribué à la mobilisation de la contre partie lors de la réalisation de l'ouvrage, elles ne devraient donc pas prétendre contrôler la gestion ni prélever des taxes.

Paragraphe3: Etude du système de motivation des membres du CD -AUE et des Exploitants

Les activités des membres des AUE ne sont pas rémunérées. Toutefois les membres ont droit à des frais de fonctionnement obligatoire, des formations permanentes, des indemnités ou des primes périodiques. Il existe aussi une ambiance de travail au sein des membres des différentes structures ce qui leur permet d'assurer plus ou moins la mission qui leur a été confiée.

En ce qui concerne les Exploitants, rappelons qu'ils sont des salariés des AUE et c'est donc eux qui mettent en application les décisions prises au sein des structures. Par rapport à ce fait, ils doivent jouir de très bonnes conditions avant que l'on puisse attendre d'eux de résultats satisfaisants.

Il est question dans cette partie du document, de faire non seulement l'étude du système de motivation des membres des structures mais aussi de celle des Exploitants afin d'arriver à procurer des suggestions objectives. Les résultats de terrain se présentent comme suit :

Tableau 1 : Système de motivation des membres des CD-AUE

 

Membres des CD-AUE

 

Agbakou

Banamè

Kinta

Massi

Critères

NOTE

Formation/Recyclage

4e

3e

4e

4e

Indemnités

3e

4e

3e

3e

Considération

2e

2e

2e

2e

Solidarité

1e

1e

1e

1e

Source : Enquête de terrain, février 2007

NB : les notes représentent des rangs. Par rapport à chaque critère, des priorisations ont été dévoilées selon comment les membres de ces structures sont actuellement motivés.

Les résultats obtenus de cette étude montrent que la solidarité au sein des membres de ces structures de gestion est au premier rang de leur existence. Quant au critère « considération », nous avons remarqué qu'elle occupe le deuxième rang au niveau de toutes les structures de gestion. Cette position voudrait signifier que malgré tout, on porte une quelconque attention aux membres de ces structures. Mais les formations ou les recyclages des membres de ces entreprises sociales font un peu défaut. Plus de la moitié des membres questionnés ont mis au quatrième rang ce critère de motivation. Par rapport aux indemnités, la majorité des membres estiment que c'est encore mieux comparativement au critère formation. De toute façon ces appréciations différent d'une structure à une autre.

La même étude a été aussi faite au niveau des Exploitants parce qu'étant les véritables gestionnaires quotidiens de ces ouvrages hydrauliques. Ainsi, ils doivent être très dynamique au travail. Ce dynamisme fait appel forcement à la mise en place d'une conditionnalité souhaitable de travail. Le tableau suivant qui présente un certain nombre de critères et la note accordée par chaque Exploitant rencontré nous permettra de faire une analyse du système de motivation de ces employés des AUE.

Tableau 2 : Système de motivation des Exploitants

 

Exploitant

 

Agbakou

Banamè

Kinta

Massi

Critères

NOTE

formation

3e

3e

2e

3e

Rémunération

1e

2e

3e

1e

Suivi régulier

2e

1e

1e

2e

Sécurité

4e

4e

4e

4e

Source : Enquête de terrain, février 2007

Tous les quatre Exploitants rencontrés estiment qu'ils sont en sécurité dans leur cadre de travail. Pour eux, la sécurité au travail n'est pas un besoin beaucoup pressant. Les Exploitants de l'AUE-Agbakou et de l'AUE-Massi pensent qu'il faut d'abord revoir leur salaire à la hausse, ensuite les suivre régulièrement dans l'exécution de leurs activités puis enfin leur organiser des formations périodiques avant qu'ils soient plus dynamiques au travail. Ceux de Banamè et de Kinta estiment que des suivis réguliers doivent d'abord être organisés à leur endroit puis ensuite par rapport aux critères « formation » et « rémunération », l'Exploitant de Banamè les classe respectivement en 3ème et 2ème rang tandis que celui de Kinta les range respectivement en 2ème et 3ème. Pour eux, lorsque ces conditions seraient réunies, ils seront plus dynamiques au travail.

Paragraphe4: Opinions des consommateurs par rapport à la gestion faite par les structures installées

Une enquête par sondage a été faite sur les consommateurs d'eau dans toutes les zones concernées. Des opinions ont été recueillies conformément aux questionnaires élaborés et adressés aux deux cent (200) consommateurs ciblés à raison de cinquante (50) par arrondissement. Le tableau suivant donne les résultats obtenus :

Tableau 3 : Appréciations des consommateurs d'eau par rapport à certains aspects de la gestion faite par les structures.

Opinions par rapport

Les consommateurs d'eau ciblés

Agbakou

Banamè

Kinta

Massi

Pourcent* (%)

Bon*

Mau*

Bon*

Mau*

Bon*

Mau*

Bon*

Mau*

Bon*

Mau*

Service fournir par les AUE

24

26

14

36

18

32

31

19

43.5

56.5

Gestion technique des AUE

27

23

17

33

29

21

23

27

48

52

Gestion financière des AUE

22

28

17

33

15

35

21

29

37.5

62.5

Travail de l'organe de contrôle

16

34

12

38

06

34

17

33

25.5

74.5

Techniques managériales des AUE

07

43

11

39

04

46

09

41

15.5

84.5

Source : Enquête de terrain, février 2007

Bon* : bonne

Mauv* : mauvaise

Pourcent* : pourcentage

1 - Le niveau de service du point de vue des consommateurs

Sur l'ensemble des consommateurs ciblés, 56.5% pensent que le service de fourniture d'eau effectué par les structures de gestion est mauvais. En effet, sur cette préoccupation, il faut signaler que les réponses varient d'un arrondissement à un autre. Ce qui est tout de même évident dans chaque cas, tous les consommateurs ont fustigé le niveau de service fournit par les différentes structures de gestion. Le tableau 3 donne assez de précision sur cet aspect de la question au niveau de chacun des arrondissements.

2 -La gestion technique des AUE du point de vue des consommateurs

Pour ce qui est de la gestion technique au vue des consommateurs, 48% ont estimé que c'est bien sur les 200 interrogés. Ainsi à Agbakou, Banamè, Kinta et Massi respectivement 27 ; 17 ; 29 et 23 sur les 50 individus dans chaque arrondissement ont témoigné que cette gestion technique dont bénéficient les équipements par le biais des structures de gestion semble être bonne. Ces résultats peuvent nous permettre de constater que la gestion technique de ces équipements dans ces différentes localités souffre encore d'un certain nombre de maux qu'il y va falloir remédier.

3 - La gestion financière des AUE du point de vue des consommateurs

Les consommateurs dans ces différents arrondissements n'apprécient pas bien la gestion financière mise en place par ces structures de gestion. En effet, 62.5% sur l'ensemble des 200 individus interrogés n'ont pas caché leurs impressions par rapport à la gestion faite des ressources financières au sein des différentes structures. Il est important de signaler que les opinions recueillies varient d'une localité à une autre et suivant l'organisation de la communauté comme l'indique le tableau 3.

4 - Le travail des Organes de Contrôles du point de vue des consommateurs

Pour la grande majorité des consommateurs, les organes de contrôles installés pour suivre la gestion faite par les structures ne jouent vraiment pas leurs rôles. 74.5% des consommateurs interviewés ont répondu que leur travail est mauvais. Le tableau 3 donne une large information par rapport aux opinions de ceux-ci dans les localités objet de l'étude.

5 - Les techniques managériales des AUE du point de vue des consommateurs

Les structures de gestion utilisent des techniques managériales qui ne riment pas avec les attentes des consommateurs. La question posée aux consommateurs ciblés à ce propos est de savoir comment ils aperçoivent de façon globale l'organisation des structures de gestion. Après traitement des données, on compte que 84.5% des interrogés ont estimé que les techniques managériales que développent ces gestionnaires locaux sont mauvaises. Le tableau 3 donne une répartition des points de vue des 50 consommateurs ciblés dans chaque arrondissement.

Ces différents résultats obtenus ont été analysés dans leur ensemble et cela nous a permis de confirmer ou d'infirmer nos hypothèses de recherche énoncées dans ce document. C'est d'ailleurs l'objet de la prochaine section de ce chapitre.

SECTION3: ANALYSE CRITIQUE DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Après une analyse des résultats, nous vérifierons nos hypothèses de travail énoncées ci-dessus.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe