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Politiques de gestion rationnelle des ressources naturelles non renouvellables au bénin: cas de l'exploitation des graviers de la commune de dogbo (au bénin)

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par DATO Prudence et FLIFLI Vincent
UAC Bénin - Maîtrise Sciences Economiques, option Economie. 2008
  

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

INTRODUCTION

La possession de ressources naturelles abondantes constitue en principe un atout pour le développement économique. Les pays favorisés à cet égard doivent pouvoir exploiter leur capital naturel : climat, sols ; réserves forestières et halieutiques ; gisements miniers ; pour générer des revenus dans les premières phases de leur développement. En épargnant une partie substantielle de ses revenus, un pays pourra transformer ses richesses naturelles en un capital né de ses efforts, en des actifs caractéristiques des pays avancés : population active formée, routes ; réseaux d'électricité et de télécommunication ; agriculture rentable ; industrie moderne ; agglomération en expansion ; etc. (GILLIS et All, 1998).

La réalisation des ces actifs passe par une allocation optimale des ressources naturelles. Cette efficience dans l'allocation, même si elle a toujours été au centre des prises de décision de politiques économiques ; elle a évolué grâce au concept de développement durable développé dans le rapport de la commission mondiale sur l'environnement et le développement (CMED) en 1987, présidée par le premier ministre norvégien Mme Brundtland. Selon cette commission, le développement durable est vu comme : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »(CMED, 1987).

Dans le souci de résoudre en effet les problèmes d'emploi devenus chroniques au Bénin depuis 1985, et de satisfaire leurs besoins vitaux, les populations béninoises s'adonnent à plusieurs activités économiques. Ainsi les populations de la commune de Dogbo pratiquent des activités économiques parmi lesquels nous pouvons citer l'agriculture, l'élevage, le commerce, le transport, l'artisanat et l'exploitation minière. En général, l'agriculture est reconnue comme l'activité principale. Mais depuis les années 1990, compte tenu de l'importance stratégique au regard de son impact sur la vie, la grande majorité de la population active de cette commune s'occupe plus de l'exploitation minière, notamment le gravier.

Ce comportement adopté par les populations s'explique par deux faits. Le premier est relatif à la crise économique qu'a connue le Bénin vers la fin des années 80 et à la croissance démographique des zones urbaines qui ont obligé les populations à s'offrir de nouvelles alternatives de sources de revenu. La libéralisation du secteur d'exploitation des carrières en 1990, retirant au Centre d'Exploitation des Carrières du Mono (CECAMO) le monopole de la

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

vente du gravier dans l'ex département du Mono, constitue le second fait qui a offert l'opportunité d'investissement dans ce secteur.

Dès lors, l'exploitation du gravier qui a connu un véritable essor. Même si cette exploitation des carrières dans ces localités a contribué à la réduction de certains phénomènes sociaux comme le vol, l'exode rural juvénile ; l'insécurité ; le trafic des enfants ; etc., il demeure important de noter d'une part que les effets sur les populations et l'environnement sont significatifs (santé, dégradation du sol, accident mortel, dégradation des voies). Aussi, , faut-il aussi noter d'autre part que les renchérissements du prix de cession des graviers et l'accroissement des travaux de construction dans les grandes villes comme Cotonou et Porto-Novo, ont conduit à une surexploitation des carrières. Cette surexploitation a entraîné sans nul doute, la dégradation de l'environnement (Guidi, 2004).

C'est ainsi que des études de l'Office Béninoise de Recherches Géologiques et Minières (OBRGM) et de la Direction Générale des Mines (DG/Mines) ont montré que certains sites (Sè, Comé, Oumako, Drè, etc.) sont pratiquement épuisés, laissant ainsi des dommages environnementaux (terres dégradées non restaurées, dégradation des voies, etc.) et obligeant les exploitants à migrer vers les autres sites dont les gisements de graviers sont encore exploitables. La commune de Dogbo disposant de gisement de graviers exploitables fait partir de ces communes où l'exploitation est active. Il est constaté que cette exploitation à Dogbo, se fait dans les mêmes conditions que celles des autres sites qui ont connu un épuisement rapide.

Au regard de toutes ces réalités, il s'avère nécessaire de prendre conscience des conséquences de la surexploitation des carrières dans le secteur de gravier à travers les effets négatifs tant sur la population que sur l'environnement. Ces effets mettent en péril l'avenir des générations futures, et ne favorisent pas un développement durable. Il urge donc de chercher à mesurer ces effets afin de pouvoir proposer des mesures de politiques visant à rendre optimale cette exploitation pour sa meilleure contribution au développement.

La présente étude, se portant sur cette vision, cherche à se focaliser sur l'exploitation des graviers dans la commune de Dogbo précisément dans l'arrondissement de Dévé où l'exploitation est plus effective et les autres arrondissements voisins qui ont des gisements non exploités. Elle vise surtout, à une gestion durable de l'exploitation des graviers en vue de faire jouir durablement de ses fruits aux populations. Ainsi le thème de cette étude s'intitule:

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

« Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Bénin : cas de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.».

Cette étude se veut aussi bien quantitative que qualitative. Le travail se répartira en trois principaux chapitres. Il s'agira dans une première partie, de présenter le cadre théorique et méthodologique suivi ; dans une seconde partie d'examiner l'activité d'extraction de graviers surtout par rapport à son importance et ses effets dans la vie de la commune de Dogbo ; enfin dans une troisième partie, de présenter et d'analyser les résultats de notre étude sur la gestion durable de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

Ce chapitre permettra essentiellement de préciser la problématique, les objectifs et les hypothèses de la recherche ; de procéder à la revue de littérature et de décrire la méthodologie suivie lors du travail.

1.1. Cadre théorique

1.1.1. Problématique de l'étude

1.1.1.1. Origine du projet et motifs du choix du thème de la recherche.

Cette étude s'inscrit dans le cadre des recherches de fin de formation de deuxième cycle à l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) au Bénin, plus précisément à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG), option Economie.

Le présent thème est inspiré des observations de notre vie quotidienne dans le milieu d'étude qu'est la commune de Dogbo.

Le département du Couffo est très riche en gisement de gravier, ressource naturelle, non renouvelable. Avec la libéralisation du secteur de gravier ajouté à la forte demande dans les grandes villes du Bénin, l'extraction minière s'est accrue. Cette forte intensification de l'activité extractive du fait du renchérissement du prix de cession du gravier sur les marchés d'écoulement, témoignerait de la surexploitation faite dans ce secteur. Ainsi, la population de ses milieux a mis en valeur l'exploitation de ces graviers au point où aujourd'hui bon nombre de communes de ces zones ont leur gisement presque terminé (OBRGM/DG Mines 2008).

Ces zones dont le gisement de graviers est presque épuisé, connaissent un ralentissement des activités d'exploitation de graviers. Ce ralentissement des activités autre fois source de revenus des exploitants oblige ces derniers à migrer vers les autres sites encore disponibles dans les autres communes dont la commune de Dogbo.

C'est ainsi que actuellement c'est surtout les gisements des arrondissements de la commune de Dogbo qui sont plus en activité, et chaque trimestre en moyenne 21.834 m3 de graviers, sortent de ces arrondissements en destination de diverses villes du Bénin (Guichet de Gadomè).

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Il ressort des constats d'une part que les ressources générées par l'exploitation du gravier, au lieu de favoriser un développement harmonieux et équitable de la localité, contribue plutôt à entretenir une bourgeoisie, généralement extérieure à la commune puisque les véritables bénéficiaires de cette exploitation sont installés dans les grandes villes du pays. La mairie ne perçoit qu'une taxe sur l'exportation du gravier. D'autre part, l'intensification de l'activité extractive cause de graves dommages à l'environnement et fait de nombreuses victimes sur les sites d'exploitation de même que sur les routes. Il faut noter que les épineux problèmes d'épuisement de cette ressource non renouvelable et de dommages environnementaux causés par cette dernière préoccupent peu ses acteurs. Leur souci majeur est le revenu immédiat à tirer quels qu'en soient le coût social qu'entraîne l'activité d'une part et le prix à payer par la génération future d'autre part.

Au vue de tout ce qui se passe au niveau du secteur de graviers dans la commune de Dogbo, cette exploitation des graviers se fait dans les mêmes conditions que celle des autres sites épuisés.

Face à ces réalités, il est nécessaire de chercher à améliorer l'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo en l'inscrivant dans une option de développement durable. Pour ce faire, il faut se demander :

- comment se fait l'exploitation de graviers à Dogbo ?

- quels sont les effets que cette exploitation minière a sur la vie des populations et l'environnement de la commune de Dogbo ?

- quel sera le devenir de ces arrondissements une fois ces gisements épuisés ? - quelles politiques envisagées pour améliorer cette exploitation ?

Pour éviter que les sites où l'exploitation de graviers est intense ne subissent le même sort d'épuisement rapide que les autres disparus, et pour essayer d'inscrire l'exploitation de ces sites dans l'optique d'un développement durable, nous avons choisi de mener des recherches dans la commune de Dogbo. Toutefois, il est à notifier que le choix de la commune de Dogbo est motivé d'une part par le fait que nous avions vécu longtemps dans la localité et d'autre part par le fait que cette commune présente un niveau élevé de l'Indice de Pauvreté Humaine par rapport au niveau national. (OCS, 2008).

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dans la commune de DOGBO.

1.1.1.2. Intérêt

Le premier intérêt de cette recherche consiste donc à montrer l'enjeu que présente l'épuisement des ressources naturelles non renouvelables dans le développement durable.

Le deuxième intérêt le plus porteur de valeur ajoutée, est celui lié à la mesure du coût de financement d'une politique d'amélioration des conditions d'exploitations des carrières de graviers à travers une évaluation contingente des externalités.

Par ailleurs, l'étude permettra, d'une part de mettre en évidence les externalités négatives et positives que cette exploitation a sur les populations et sur l'environnement. D'autre part de rechercher des politiques de gestion durable de cette exploitation ainsi que les conditions de mise en oeuvre de ces politiques.

1.1.2. Objectifs de recherche

L'objectif général de notre étude est de proposer des mesures de politiques de gestion durable de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.

Spécifiquement, il s'agira :

> d'analyser l'évolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo ;

> de déterminer les facteurs qui expliquent cette évolution ;

> d'analyser les externalités dues à cette exploitation.

> de proposer une meilleure politique d'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.

1.1.3. Hypothèses

Trois hypothèses serviront de base à cette étude :

> le volume d'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo croît dans le temps ;

> le revenu et les contraintes d'exploitation expliquent l'évolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo ;

> l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur
les exploitants, sur l'environnement et sur la population de la commune de Dogbo.

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Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

1.1.4. Revue de littérature

1.1.4.1. Définitions conceptuelles

1.1.4.1.1. Ressources naturelles non renouvelables

Une ressource naturelle est un bien, une substance mieux ; un objet présent dans la nature, et exploité pour les besoins d'une société humaine. Il s'agit donc d'une matière première, minérale (ex: l'eau, les graviers) ou d'origine vivante (ex: le poisson). Ce peut être de la matière organique fossile comme le pétrole, le charbon, le gaz naturel ou la tourbe. Il peut s'agir aussi d'une source d'énergie: énergie solaire énergie éolienne.

Depuis les années 1970, cette notion évolue et tend à s'élargir aux ressources utiles à tout écosystème, et tous les secteurs socio-économiques. Ainsi, les surfaces de sol disponibles ; la qualité de l'eau ou de l'air ; l'aspect des paysages ; la biodiversité ; etc, constituent d'autres aspects des ressources naturelles.

La fragilité et la limite de certaines ressources caractérisent les ressources non renouvelables (ex: le pétrole, le gravier), par opposition aux ressources renouvelables (ex: la biomasse) qui ne sont pas pour autant inépuisable.

Les tenants de l'approche économique classique considèrent qu'une matière première d'origine naturelle sera considérée comme étant une ressource naturelle de valeur à partir du moment où celle-ci aura acquis une valeur économique et marchande.

Les ressources peuvent être classées comme étant « pas, peu, difficilement, coûteusement ou lentement renouvelables » ou selon un critère de type « remplaçables / irremplaçables ». Plus simplement, les ressources naturelles sont fréquemment classées en deux (02) catégories : ressources renouvelables, ressources non renouvelables (ou ressources fossiles).

Une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable ou épuisable lorsque le temps nécessaire à sa création dépasse largement le temps d'une vie humaine. Le pétrole en est une bonne illustration. On parle de ressource renouvelable lorsque leur production est possible sur un temps court (production animale, végétale, etc.) ou lorsque la consommation n'épuise pas la ressource (énergie marémotrice, énergie éolienne, énergie solaire).

L'économie a redécouvert l'existence de ces ressources en 1972, à la suite de la publication du rapport du Club de Rome intitulé "Les limites de la croissance". Les pays

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dans la commune de DOGBO.

industrialisés ont en effet connu une forte période de croissance économique et c'est la première fois, depuis Malthus, que l'on parle d'un risque d'épuisement des ressources naturelles. Le rapport évoque une situation dramatique, qui ne se réalisa pas mais qui secoua les esprits.

Aujourd'hui, l'utilisation des ressources non renouvelables préoccupe de plus en plus beaucoup de personnes. La durée d'utilisation de ces ressources ne peut être allongée qu'en réduisant leur consommation. La réduction de la consommation passe notamment par une utilisation plus efficace de la ressource (améliorations techniques et économiques) et par la réutilisation, c'est-à-dire le recyclage. Le jeu du marché peut aussi réguler la demande, la raréfaction d'une ressource entraînant mécaniquement une hausse des prix qui elle-même se traduit par une baisse de la demande et dans le même temps rend compétitive d'autres solutions techniques.

Les autres solutions techniques utilisent notamment des substituts. Le pétrole peut ainsi être remplacé par du diester, carburant produit à partir de l'huile de colza. Lorsque l'amélioration technique est une véritable mutation, le besoin d'un substitut peut même disparaître. Par exemple en téléphonie, les fils de cuivre (matière coûteuse) sont remplacés par de la fibre de verre, puis par rien pour la téléphonie mobile, qui fonctionne par onde radio.

Dans le cadre de notre étude, une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable lorsque le temps nécessaire à sa création dépasse largement le temps d'une vie humaine. C'est le cas des graviers qui constituent l'élément sur le quel porte notre étude.

1.1.4.1.2. Développement durable

Apparue dans les années 1980, l'expression <<Développement Durable>> est aujourd'hui au coeur de diverses stratégies de développement ; quelque soit le niveau d'approche : local, national ; régional ou planétaire. Grâce à une prise de conscience de plus en plus poussée des problèmes résultants des liens inextricables entre population, développement et environnement ; cette expression apparaît de nos jours comme un phénomène de mode tant elle est commodément utilisée par les responsables politiques, les bailleurs de fond et d'autres théoriciens du développement.

Au cours des années 1980, l'avancée des connaissances scientifiques ; couplée à la médiatisation de phénomènes environnementaux tels que la détérioration de la couche

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d'ozone, la désertification ; les pluies acides ; la catastrophe de Tchernobyl ; etc, ont mis en évidence l'urgence d'agir pour la planète. L'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) fut la première à employer le terme «Sustainables development » (UICN ,1980).

La conservation et le développement durable ne sont pas ennemis ; ils sont inséparables (UICN, 1980). Depuis la conférence de Stockholm, jamais autant d'attention ne s'était portée sur les thèmes de l'environnement et du développement.

Pour marquer la nécessité d'une approche nouvelle, la commission Brundtland conforte donc le concept de <<Développement Durable>> (Sustainables development ) définie comme : « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »(CMED, 1987).

On trouve souvent dans le vocabulaire économique les termes « développement soutenable », « écodéveloppement », « développement viable », mais sans être plus riche de sens. Le développement durable, qui fait plus penser à l'aspect temps, a la faveur des politiques et des organisations internationales, surtout depuis RIO 1992.

En tout état de cause, la compréhension courante donnée au développement durable en fait une approche qui vise à réconcilier développement économique, bien-être de l'homme et protection de l'environnement.

L'expression Développement Durable qualifie plus généralement un développement respectant simultanément les trois critères de finalité sociale, de prudence écologique et d'efficacité économique.

Les organisations internationales prennent depuis les années 1990, les domaines d'actions ci après comme les cinq piliers du développement durable : lutte contre la pauvreté, création d'emploi et moyens d'existence durable, habilitation de la femme, protection et régénération de l'environnement, bonne gouvernance. L'action fondamentale est le premier pilier.

Cette étude considère un développement durable comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

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1.1.4.1.2. Externalités

La notion d'externalité a son origine dans les travaux de Marshall qui définit « économies internes » comme organisation interne des firmes et « économies externes » celles liées à l'environnement industriel. (Somakpo, 2004)

Pigou distingue effet positif ou économie externe de l'effet négatif ou déséconomie externe. L'absence de compensation monétaire rend compte du caractère non marchand de l'effet (externe).

Elle est l'expression utilisée pour désigner toute situation où les activités d'un (ou de plusieurs) agent(s) économique(s) ont des conséquences sur le bien-être (au sens large) d'autres agents, sans qu'il n'y ait des échanges ou des transactions entre eux.(Guerrien et All, 2002).

La Présence d'externalités se traduit généralement par l'apparition d'inefficience (au sens du critère de Pareto), car il n'existe pas à priori de « récompense» (ou de gain) pour ceux qui sont à l'origine d'externalités positives ni de sanctions pour ceux qui engendrent des externalités négatives.(Guerrien et All, 2002).

Les facteurs externes(coûts) non supportés par les producteurs individuels, mais par la population dans son ensemble, ou avantages qui bénéficient à la société, mais échappent aux producteurs, constituent dans ce domaine, un élément essentiel. Or les principaux effets induits sont ceux que causent l'épuisement ou la dégradation des ressources naturelles et, notamment, du cadre naturel. (Gillis, 1995).

La définition de Guerrien semble être plus adaptée à notre étude. Cette définition de l'externalité est relative à l'expression utilisée pour désigner toute situation où les activités d'un (ou de plusieurs) agent(s) économique(s) ont des conséquences sur le bien-être (au sens large) d'autres agents, sans qu'il n'y ait des échanges ou des transactions entre eux.

1.1.4.2. Approche d'analyse théorique. 1.1.4.2.1. Exploitation de graviers.

Pendant longtemps, de nombreuses recherches ont été menées sur l'activité d'exploitation des carrières de gravier.

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dans la commune de DOGBO.

Déjà en 1962 Maurice SLANSKY1, s'intéressant aux ressources minières dans le sud du Bénin (ex Dahomey), a révélé la présence d'importants gisements de graviers dans certaines régions dont celle de Dogbo où les dépôts étaient particulièrement bien développés.

Dans son ouvrage intitulé Contribution à l'étude géologique du bassin sédimentaire côtier du Dahomey et du Togo, et dans lequel il a étudié la stratigraphie de la région de Dogbo, il signale que le gravier est tout proche de la surface de la terre à Dogbo (une profondeur comprise entre deux (02) et trois (03) mètres de la surface du sol.

Les conclusions de cette étude de SLANSKY, justifient l'existence d'un gisement de graviers dans la commune de Dogbo.

En 1974, A. HOUESSOU avait fait la description de l'existence de plusieurs bancs de graviers dans la région de Comé, autre zone d'exploitation que la commune de Dogbo.

En cette même année, C.MIGAN avait mis en évidence d'importantes couches de gravier au cours d'une campagne de recherche de calcaire et de phosphate dans la région de Gbédji.

Cette révélation a poussé l'OBEMINES (Office Béninoise des Mines) à mener une campagne de recherche de gravier à proximité de ce même village, campagne dont les résultats ont servi plus tard d'indice pour le projet minier des Nations Unies BE N/81/008 en Juin 1983.

Ce n'est qu'en 1983, que A. AGBANTHOUNDO, B. IHETA, A.HOUESSOU, MI KIROV et N. SCHIPPER, ont effectué des travaux de recherches géologiques sur le gravier dans la zone du ex Mono, secteur Sê, dans le cadre du projet : recherches minières au Bénin. Ils ont procédé par des forages de puits dans ledit secteur aux fins de faire l'évaluation des substances utiles dans le bassin sédimentaire côtier2.

Ces travaux de recherches ont permis de mettre en évidence plusieurs sortes de gisements dont le gravier. C'est un gisement exploitable de grande importance. Ils ont révélé au total cinq sites de carrières de graviers dans le secteur et ont remarqué une similitude entre le gravier retrouvé sur place et ceux de Lokossa et de Dogbo.

1 Maurice SLANSKY, Bureau de Recherches Géologiques et Minières n°11

2 Rapport sur les recherches géologiques du gravier dans la zone du ex Mono secteur Sê en 1983 p.4

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Selon leur rapport, les résultats de cette campagne qui a eu lieu à Sê, doivent permettre d'évaluer les réserves existantes de graviers et d'établir des paramètres qui assureront une exploitation rationnelle du gravier du ex Mono3.

Mais jusque là, aucune évaluation proprement dite des réserves de gravier existantes n'est faite. Ce qui pose un problème de projection du niveau des réserves de graviers face à une intense exploitation.

Fayçal YACHIR, dans son ouvrage intitulé Enjeux miniers en Afrique, met un accent particulier sur la motivation de l'impérialisme occidental en Afrique dans le domaine des ressources minières. Cette motivation est basée sur le contrôle et l'exploitation des ressources minières du continent. De ce fait, le poids de l'Afrique dans l'approvisionnement du monde développé en métaux de base, est clairement mis en évidence de même que la spécialisation croissante du continent dans la fourniture de minerais à l'Europe et au Japon. C'est en effet une réalité trop souvent occultée. L'ouvrage comporte beaucoup d'enseignements du point de vue de l'agressivité nouvelle que manifeste l'impérialisme au cours de la phase actuelle. Sur les principaux aspects que sont le contrôle des gisements, la rente tirée de leur exploitation ou de leur transformation locale, l'histoire récente des pays miniers du continent révèle beaucoup plus d'échecs que de succès. Ainsi, la nationalisation des gisements en Afrique est purement formelle et leur transformation locale très peu développée. Aucun pays minier n'a ni réussi, ni même sérieusement tenté, d'accroître ses revenus par une politique appropriée.

Cette description historique du secteur des mines, montre le caractère non rationnel et agressif de l'exploitation minière en Afrique qui demeure la ruse de l'impérialisme occidental en Afrique. Il est donc temps, que l'Afrique notamment le Bénin cherche à adopter une approche qui pourrait permettre d'accroître ses revenus par des politiques de gestion durable appropriées.

Le document dénommé Profil de la zone côtière du Bénin a été élaboré en collaboration avec le Ministère de l'Environnement ; le Grand Ecosystème Marin de l'Habitat et de l'Urbanisme du Golfe de Guinée et le Centre pour l'environnement et le développement en Afrique (Ceda).

Le profil de la zone côtière du Bénin est un document qui fait le diagnostic de l'état de l'environnement par l'analyse des principaux problèmes environnementaux côtiers : l'érosion

3 Rapport sur les recherches géologiques du gravier dans la zone du ex Mono secteur Sê en 1983 p.4

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des sols, la pollution de l'air, des eaux marines et lagunaires, l'érosion côtière, les déchets urbains, l'occupation du sol (mauvaise maîtrise du foncier), l'exploitation des forêts et des écosystèmes fragiles, la pêche, etc.

Ce travail d'analyse des problèmes environnementaux de la zone côtière du Bénin a été réalisé dans une première étape par une équipe de chercheurs chevronnés sous la coordination de Marcel A. Baglo, Directeur Général de l'Agence Béninoise pour l'Environnement, et Théophile Ch. Worou de la Direction de l'Environnement. Le rapport réalisé a servi de document de base à l'ensemble des représentants de toutes les structures nationales impliquées dans la gestion de la zone côtière qui l'ont amendé puis adopté. Ce forum qui a rassemblé diverses compétences a permis non seulement d'analyser les problèmes environnementaux côtiers dans toutes leurs dimensions, mais également de jeter les bases d'un Plan National de Gestion Intégrée de la zone côtière du Bénin.

Selon le profil de la zone côtière au Bénin, le secteur minier béninois est très peu développé. En effet, selon les estimations de 1992, la part du secteur minier dans la formation du Produit Intérieur Brut (PIB) ne représente que 0,6%. Dans la zone côtière du Bénin, il existe des gisements de pétrole, de gaz naturel, de tourbe, de sable marin, de graviers et d'argile, ainsi que d'importantes ressources en eau. La volonté politique des différents gouvernements de faire des matières premières minérales un des moteurs du décollage de l'économie béninoise s'est traduite sur le terrain par l'amorce d'un développement de la recherche géologique et de l'activité minière.

A ce jour, les gisements les plus importants découverts dans la zone côtière sont les ressources minières en gisements de calcaire, d'argile, de sable et de graviers. Quant aux gisements de gravier, ils sont situés dans le Sud du Mono, leurs réserves exploitées avaient été évaluées à plus de 13 millions de tonnes.

Ce secteur n'est pas sans connaître des difficultés. Ces différents gisements sont mis en valeur de façon artisanale ou industrielle. Ils constituent d'importantes sources de revenus pour les populations riveraines. Toutefois, l'exploitation desdits gisements se fait en l'absence de toute gestion rationnelle et au mépris de toute réglementation, générant ainsi des nuisances à l'environnement (érosion côtière, carrières désaffectées, etc.).

Par ailleurs on note dans ce document de profil sur la zone côtière que les gisements existants sont assez bien connus. Cependant, les recherches devront se poursuivre pour

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identifier l'ensemble des richesses minières de cette région, ce qui nécessite d'importants moyens financiers.

La cartographie de la localisation des gisements et de leurs zones sensibles et la mise en place d'une base de données sur lesdites ressources restent à faire.

Néanmoins au niveau du Plan Stratégique pour la Relance du Secteur Minier en République du Bénin, se trouvent deux (02) cartes dont l'une synthétisant les formations géologiques du Bénin et l'autre mentionnant les potentialités minières au Bénin. (DG/mines)

En 2004 C. GUIDI avait fait des recherches sur le thème : Problématique de la gestion des carrières de graviers dans la commune de Lokossa. Il ressort de cette étude que la gestion de l'exploitation de la ressource minière de Lokossa pose un grand problème. Ce problème engendré par la gestion de l'activité résulte non seulement de l'analphabétisme des exploitants mais aussi et surtout de leur ignorance des notions de gestion. Des recommandations ont été faites pour une amélioration de la contribution des graviers dans le développement harmonieux de la commune de Lokossa. Parmi ces recommandations on peut citer entre autres : l'intervention de l'Etat dans le secteur de gravier à travers les collectivités locales en tant que gardien du patrimoine national ; la réorganisation de l'activité d'exploitation des carrières de gravier ; le développement chez les exploitants un esprit d'équipe et de coopérative ; etc.

Cette étude montre qu'il y a une surexploitation des graviers avec des conséquences néfastes sur les populations (santé, risque d'accident, perturbation de sommeil ; etc.) et sur l'environnement (dégradation du sol, dégradation des voies, etc.).

1.1.4.2.1. Externalités

Le concept économique de référence en matière de problème d'environnement est celui d'effet externe et plus précisément de déséconomie externe ou d'externalité négative. On dit qu'il existe un effet externe lorsque l'activité d'un agent économique affecte l'utilité (le bien-être ou le profit) d'autres agents, sans qu'il y ait de transaction sur le marché.

En matière d'environnement, les procédures d'estimation peuvent être appliquées aussi bien à la mesure des avantages, pour la collectivité, d'une amélioration de la qualité de l'environnement, qu'à l'évaluation des dommages liés à une dégradation de l'environnement.

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Si l'on reprend la formulation de Maurice Allais, la valeur sociale d'un objet est mesurée par son prix. Cette valeur dérive essentiellement du phénomène collectif de l'échange et elle ne saurait exister en dehors de lui. L'ensemble des prix constitue en fait "l'échelle des valeurs sociales", qui caractérise toute économie de marché. Le marché transmet, par l'intermédiaire des prix, des signaux quant à la rareté des ressources, et alloue ces ressources aux utilisations où elles sont les plus précieuses. Or, dans le cas des biens environnementaux, il n'existe pas de marché donc pas de système de prix. Pourtant l'inexistence d'un système de prix ne signifie pas pour autant que les actifs environnementaux n'ont pas de valeur.

Dans le cadre de l'analyse utilitariste, les valeurs attribuées aux actifs environnementaux sont construites sur la base des préférences des agents. Cependant, ce choix suppose qu'on exclut de fait la possibilité d'existence d'une valeur intrinsèque, c'est à dire une valeur construite selon un principe biocentré donc indépendante de toute évaluation par les hommes.

L'approche économique s'inscrit donc dans un courant de pensée anthropocentré où l'évaluation des actifs environnementaux se fonde sur les bénéfices ou les dommages affectant le bien-être des individus.

La théorie économique a développé différentes méthodes d'évaluation des préférences des agents lorsqu'il y a absence de marché. Ces méthodes peuvent être groupées en deux catégories: celle reliée à l'observation des comportements et des décisions (préférences révélées) et celle issue de réponses à des situations hypothétiques (évaluation contingente et jeux d'enchères). La première catégorie inclue des méthodes basées sur l'analyse de la demande, des fonctions de coût, des prix de marché et des choix et comportements observés.

Dans la seconde catégorie, on questionne directement les individus sur leur consentement à payer (CAP) pour une modification donnée (hypothétique) de leur environnement. On peut aussi les interroger sur la façon dont leur comportement changerait si la modification était mise en oeuvre, ou enfin sur la façon dont ils classent certaines situations alternatives (combinaisons différentes de revenus, santé et autres biens).

Les types d'avantages les plus facilement identifiables sont ceux obtenus par usage direct ou indirect des ressources naturelles: on parle alors de valeurs d'usage directes ou indirectes.

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L'utilisation peut aussi être envisagée dans une optique à plus long terme. Les ressources pourront, dans le futur, être l'objet d'un usage. Le bien n'a donc pas de valeur d'usage mais son utilisation potentielle dans le futur détermine une valeur d'option. Cependant, les individus peuvent attribuer une valeur à un bien même s'ils n'en ont pas l'usage dans le présent et n'envisagent pas de l'utiliser dans le futur. Une valeur peut être définie sur la base du pur plaisir qui découle de son existence sans que cela puisse être mis en relation avec un usage présent ou futur. On définit alors un autre type de valeurs, les valeurs d'existence et patrimoniale. La valeur de patrimoine a cela de particulier qu'elle provient du désir de transmettre un environnement non détérioré aux générations futures.

Dans l'analyse globale d'un écosystème, il est probablement raisonnable de partir du principe selon lequel les individus n'auraient pas une connaissance suffisante du monde pour évaluer l'environnement. On peut alors envisager une nouvelle valeur attribuable aux composantes environnementales, la valeur systémique. Chaque composante serait donc évaluée en fonction du rôle qu'elle joue dans l'écosystème.

Il convient de noter qu'il est possible, sur la base de cette conception de la valeur, d'envisager des valeurs systémiques présentes et futures (quel rôle pourra jouer une composante environnementale dans le futur).

Cette notion est intimement liée à l'état des connaissances scientifiques et donc au problème de l'incertitude. Elle reste toutefois intéressante car elle permet d'intégrer dans l'évaluation d'un actif naturel les phénomènes d'interdépendance des services liés à ce bien ainsi que les problèmes d'irréversibilité.

Les approches utilisées donc pour évaluer les effets négatifs supportés par les individus sont de deux types : évaluations directes et évaluations indirectes.

· Les évaluations directes visent à attribuer une valeur monétaire en terme de gains ou de pertes aux actifs naturels. La méthode des coûts de transport, la méthode des prix hédonistes, l'évaluation contingente constituent des exemples.

· Les évaluations indirectes visent à établir à partir de la recherche, le lien de cause à effet, des relations de doses-réponses. La méthode du coût économique de la maladie et la méthode des bénéfices de protection de santé, constituent des exemples. (Somakpo, 2004)

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Les solutions politiques par lesquelles les pouvoirs publics doivent intervenir pour remédier aux facteurs externes et assurer le jeu rationnel des forces du marché sont : Droits de propriété, réglementation publique, fiscalité et les permis commercialisables.

Selon La Revue `'Finances et développement»(Décembre 2007), il ressort de l'explication des relations complexes qui sont à la base de la sustainomics(à partir de « sustainable economics », «économie durable ») qu'il n'existe pas de mesures reconnues de développement durable comparables aux mesures du développement économique. L'idéal de base est la nécessité d'internaliser les coûts environnementaux et sociaux, d'éliminer les dysfonctionnement du marché qui entraînent les dégradations et d'intégrer toutes les externalités pour calculer le prix des ressources naturelles. Enfin, un appel est fait aux valeurs, aux idées et à la religion afin qu'elles inventent de meilleures incitations à protéger l'environnement pour les générations futures et mettent un terme au matérialisme actuel qui ne pourra pas durer. (Mohan, 2007).

Dans le cadre de cette étude, les instruments d'évaluations directes semblent être mieux adaptés compte tenu du fait qu'il sera plus facile d'attribuer une valeur monétaire en terme de gains ou de pertes dus à l'exploitation de graviers.

1.1.4.2.2. La nature du potentiel de Développement Durable.

Si un gouvernement voulait étudier le succès de son pays dans le maintien d'une croissance durable, quels sont les concepts, les instruments de mesure qu'il pourrait utiliser ?

Il apparaît souhaitable d'inclure également les ressources naturelles dans les modèles de croissance économique et dans la mesure de la production nationale. Pour inclure les ressources naturelles dans la réflexion sur la croissance économique, les économistes ont élaboré le concept de capital naturel d'où la première mesure. La deuxième est liée au concept de potentiel de développement durable qui est la capacité à maintenir la consommation, pendant une période indéfinie, à un niveau constant. Il existe d'autres méthodes qui tiennent compte des ressources et du revenu national.

1.1.4.2.3. La pratique de la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC).

La méthode d'évaluation contingente a été appliquée pour la première fois par R. Devis en 1963, pour la valorisation des actifs naturels. Cette méthode est depuis très utilisée par les économistes du fait de sa relative simplicité.

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La théorie économique connaît plusieurs méthodes d'évaluation des dommages liés à la dégradation de l'environnement.

La méthode des marchés hypothétiques, encore appelée méthode d'évaluation contingente, ne repose pas sur une référence à des marchés existants, mais procède à une évaluation directe du consentement à payer au moyen d'enquêtes et de questionnaires.

Elle consiste à amener les personnes soumises aux enquêtes à révéler leur préférence en ce qui concerne la demande d'un bien environnemental (qualité de l'environnement comme le sol, les voies ; etc.) par le truchement, soit du consentement à payer (CAP) pour bénéficier d'une amélioration de la qualité de l'environnement, soit du consentement à recevoir (CAR) comme compensation si le dommage dû à la dégradation de l'environnement est inévitable.

Il s'agit d'une méthode qui permet, par interrogation directe des individus de générer une estimation des mesures compensées de variation du bien-être. C'est un ensemble de procédures utilisées pour estimer la variation d'utilité ex-ante de l'impact d'une politique à l'aide de questionnaires directs, de jeux d'enchères ou de référendum.

On décrit aux agents interrogés un marché contingent dans lequel on leur fait faire un choix. C'est à dire qu'on décrit à travers un scénario, par exemple sur la base d'une politique visant à l'amélioration d'un actif environnemental, pour ce qui nous concerne, l'amélioration de l'exploitation de graviers ; et on demande ensuite dans le questionnaire quel est le consentement à payer de la personne enquêtée pour cette amélioration ainsi qu'un certain nombre d'autres questions.

Puisqu'il s'agit d'une méthode alternative de valorisation des actifs naturels, plus souvent utilisée car plus flexible, il conviendra de s'interroger sur son degré de validité. Il importe donc de maîtriser les principes de la Méthode d'Evaluation Contingente (MEC).

Il faut noter qu'il y a 4 mesures du surplus, mais le choix dépend de l'état de référence ainsi que de l'état de droit des individus sur l'offre des actifs naturels. La MEC est employée chaque fois que le marché ne permet pas d'utiliser les méthodes indirectes de révélation des préférences, ou lorsque l'intervention publique ne peut s'appuyer sur aucune donnée disponible.

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Pour comprendre les possibilités, mais aussi les limites dans l'exercice d'évaluation contingente, il convient de s'arrêter sur les obstacles auxquels se heurte une révélation parfaite des préférences.

La MEC s'expose donc à des difficultés d'analyse importantes. Ces difficultés découlent non seulement de limites opératoires (Exemple : lourdeur du dispositif d'enquête) mais aussi de multiples biais qu'elle peut impliquer (BONNIEUX, 1998; CARSON, 1999). Il s'agit notamment du caractère fictif de l'échange proposé qui impose de s'interroger sur la solidité des consentements à payer déclarés ex ante. C'est le biais hypothétique. Il s'agit aussi de la méconnaissance des conséquences de l'amélioration avancée dans le scénario qui implique une sensibilité parfois extrême des réponses au contenu du scénario, au protocole d'enquête et aux informations véhiculées par d'autres questions. C'est le biais informationnel (WILLINGER, 1996).

Du fait au moins de ces deux biais, nous savons, depuis les recherches réalisées par TVERSKY et KAHNEMAN, que cette méthode présente le risque de construire les réponses qu'elle vise à recueillir.

Aussi, une littérature foisonnante aborde cette problématique des biais. Elle traite cette question le plus souvent sous l'angle de la résolution économétrique du biais induit par les questions servant aux enquêtés pour déclarer leur intention de payer : question ouverte ou fermée, nombre des montants ou intervalles proposés ; etc.

Cet exercice de choix exige donc la résolution par l'agent de deux problèmes: un problème de formulation de la valeur (choix sous contrainte budgétaire) et un problème de révélation de cette valeur (opportunité et comportement stratégique).

Dans leur ouvrage (Desaigues et Point, 1993) sur les méthodes d'évaluation, ces deux économistes de l'environnement proposent la prise en compte de six points pour faire une évaluation correcte et éviter un certain nombre de biais.

Le mécanisme de l'évaluation contingente nécessite donc six (6) points à savoir : la population interrogée, la définition de l'actif naturel, le support de paiement, la question de révélation des valeurs (le système d'enchères montantes ou descendantes, la question ouverte, la question fermée), les caractéristiques socio-économiques et enfin l'élaboration du questionnaire.

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L'analyse des réponses et le calcul du Consentement à Payer maximal (CAP) moyen se fait à base de différents modèles dépendant des types de question (ouverte ou fermée), et des réponses données par les individus. Il y a le modèle Logit et le modèle Probit. Ces deux modèles sont utilisés dans le cadre de l'analyse des questions fermées simples. Lorsque la loi des termes aléatoires est logistique, on utilise le modèle Logit. Le modèle Probit s'utilise dans le cas d'une loi normale.

La résolution du biais d'auto-sélection et la prise en compte des variables censurées se fait grâce au modèle Tobit et la méthode d'Heckman, méthode de Greene. Ces modèles sont utilisés dans le cadre de l'analyse des réponses à la question ouverte.

Le traitement du biais hypothétique se fait dans le cas des surévaluations du CAP.

Parmi les études sur les évaluations directes des actifs naturels, l'évaluation contingente est la méthode la plus utilisée.

Une étude sur l'application de la méthode d'évaluation contingente aux récifs coralliens dans la Caraïbe a été faite dans la zone de pigeon de la Guadeloupe par J. RABOTEUR et M. RODES, en avril 2006.

Cette étude porte sur les récifs coralliens. Ces récifs sont présents dans plus de cent (100) pays. C'est l'un des écosystèmes les plus variés de notre planète. Il convient donc, dans ces régions et plus particulièrement en Guadeloupe, d'avoir conscience de l'impact des activités humaines sur l'environnement.

Dans cette optique, une évaluation économique du patrimoine environnemental s'est avérée indispensable pour une gestion durable des actifs naturels. L'objectif de cette étude exploratoire est d'estimer la valeur économique globale de la zone de Pigeon en Guadeloupe.

Cet article utilise la méthode de l'évaluation contingente pour une évaluation du bénéfice économique et social de l'actif naturel que représentent les récifs frangeants des îlets Pigeon.

R. Kast et S. Luchini dans leur article intitulé " Calcul économique et incertitude socio-politique : une procédure d'évaluation des projets publics " ont accordé une place importante à l'évaluation contingente des biens publics.

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Cette étude montre que les processus de décision publique possèdent une double dimension.

Ils doivent à la fois tenir compte d'aspects économiques et du contexte socio-politique dans lequel ils s'inscrivent.

Cet article construit une procédure d'évaluation expérimentale en deux étapes, fondée sur deux théories économiques, qui permet d'évaluer les bénéfices d'un projet public donné en tenant compte des aspects socio-politiques.

L'évaluation contingente est utilisée pour savoir combien les individus sont prêts à payer ex-ante pour une modification donnée (quantitative ou qualitative) d'un bien public.

G. Geniaux et S. L. GREQAM font une description dans leur article relatif à l'évaluation économique des ressources non échangées, de l'évaluation contingente.

Dans leur exposé, les méthodes indirectes telles que la méthode des coûts de protection, la méthode hédonistique et la méthode des coûts de transport n'ont pas été abordées. Seule est présentée la méthode d'évaluation contingente. Cette méthode permet théoriquement de mesurer l'ensemble des valeurs que la théorie économique a mis à jour.

L'objectif de cette étude est de contribuer à fournir des informations susceptibles d'éclairer les décisions des pouvoirs publics dans la mise en oeuvre de l'Assurance Maladie Universelle en Côte d'Ivoire. De façon spécifique, il s'agit d'estimer les dispositions des ménages à cotiser pour l'Assurance Maladie Universelle et d'identifier les facteurs explicatifs de ces cotisations. Pour y arriver, une enquête basée sur la méthode de l'évaluation contingente et portant sur 367 chefs de ménages agricoles a été réalisée dans le département d'Aboisso, département agricole situé à l'Est d'Abidjan, à la frontière ivoiro-ghanéenne. Les données de cette enquête ont été analysées en utilisant une approche descriptive et en ayant recours à un modèle économétrique : le modèle tobit censuré.

R. E GBINLO dans son étude sur « Évaluation du coût social de la pollution de l'air par les taxis moto à Cotonou, Bénin » a utilisé la MEC pour évaluer le coût social de la pollution de l'air par les taxis moto à Cotonou.

Cette étude débouche sur la première estimation du CAP des Cotonois pour améliorer la qualité de l'air et la détermination du coût social lié à l'activité de taxis moto.

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De cette étude, il ressort que le CAP est une fonction croissante du revenu, des dépenses de santé, les personnes âgées annonçant, toutes choses étant égales par ailleurs, une valeur plus faible que les autres. Les femmes ont un CAP plus élevé que les hommes. Ce coût social qui caractérise la perte du bien-être causée par la détérioration de la qualité de l'air pour l'ensemble de la population exposée est déterminé par la méthode d'évaluation contingente. Il s'élève à 429.481.264 FCFA et constitue un véritable outil d'aide à la décision pour les pouvoirs publics en matière de politique de transport et d'amélioration de la qualité de l'air.

Toutefois, aux vues de tout ce qui précède en comparant les avantages et les limites de toutes les méthodes de monétarisation, et en fonction du temps et des ressources dont nous disposons, nous avons opté dans le cadre de cette recherche, une démarche basée sur l'étude des externalités grâce à la méthode d'évaluation contingente, une méthode qui est donc adaptée à l'évaluation des impacts de l'exploitation des carrières de graviers sur l'environnement. Cette méthode permet par interrogation directe des individus, de générer une estimation des mesures compensées de variation du bien-être. Son apparente simplicité, jointe à un approfondissement récent des procédures à respecter pour lui conserver une certaine fiabilité (Mitchell et Carson, 1989), explique son succès parmi les économistes : c'est certainement la méthode de valorisation des actifs naturels la plus utilisée ces dernières années car elle permet de mesurer les bénéfices d'usage et de non-usage.

1.2. Méthodologie de la recherche

L'étude se portera sur une démarche descriptive, quantitative, et analytique. Afin de pouvoir évaluer les externalités et proposer des alternatives en matière de développement durable, la population à étudier est constituée de toute personne exerçant l'activité d'exploitation de gravier dans la commune de Dogbo, des habitants de l'arrondissement de Dévé et de toute autre personne n'exerçant pas cette activité d'extraction de graviers mais ayant connaissance du domaine et pouvant fournir des informations susceptibles de nous aider à mieux cerner le phénomène.

1.2.1. Choix du cadre de travail 1.2.1.1. Justification du choix du cadre

L'étude porte sur l'exploitation des graviers dans la commune de Dogbo précisément dans l'arrondissement de Dévé où l'exploitation est plus effective et les autres arrondissements voisins qui ont des gisements non exploités. C'est pour éviter que les sites de la commune de Dogbo où l'exploitation de graviers est intense ne subissent le même sort

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d'épuisement rapide que les autres disparus, et pour essayer d'inscrire l'exploitation de ces sites dans l'optique d'un développement durable, que nous avons choisi de mener des recherches dans la commune de Dogbo.

De plus, dans une présentation sur « les opportunités d'investissement au Bénin » au Congrès Africain - BPW - Cotonou 9 - 11 août 2007, la commune de Dogbo est la seule localité à avoir l'activité de graviers comme activités porteuses de développement. C'est d'ailleurs la première activité en plus du palmier à huile. Il est à noter que nous avons une parfaite connaissance du cadre pour y avoir vécu longtemps. La zone d'étude est limitée à la seule commune de Dogbo compte tenu de nos contraintes financières. Néanmoins le constat reste à quelques exceptions près, le même dans les communes voisines du département.

Il va s'en dire que les résultats pourront inspirer d'autres recherches portant sur le gravier dans d'autres localités.

1.2.1.2. Présentation de la commune de Dogbo

La Commune de Dogbo est située au sud-ouest de la République du Bénin, et plus précisément au sud du département du Couffo. Elle est limitée au sud par les Communes de Lokossa et de Bopa, au nord par les Communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey, à l'est par les Communes de Lalo et Bopa et à l'ouest par la République du Togo. Elle s'étend sur 375 km2 et fait partie de la zone géographiquement homogène dénommée : "plateau Adja" avec une altitude moyenne de 80 mètres.

La Commune de Dogbo comprend cinquante-deux (52) villages répartis entre sept (07) Arrondissements, à savoir : Ayomi, Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et Totchangni. La ville de Dogbo-Tota ou Tota est le Chef-lieu de la Commune.

La Commune de Dogbo jouit d'un climat du type subéquatorial caractérisé par de faibles écarts de température, avec une moyenne de 27° C sur l'année. Les précipitations annuelles fluctuent autour de 1100 mm, avec quatre saisons, à savoir:

-une grande saison pluvieuse de mars à juillet, -une petite saison sèche d'août à septembre,

-une petite saison des pluies de septembre à novembre, -une grande saison sèche de décembre à mars.

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On note de plus en plus des perturbations climatiques qui se traduisent par une irrégularité et un retard dans l'installation des pluies de la grande saison et une réduction de la petite saison.

La Commune de Dogbo dispose d'une variété de sols. Les sols dominants sont:

-les sols ferralitiques faiblement dessaturés sur matériaux argilo-sableux remaniés et de grès sur sédiment crétacé,

-les sols ferralitiques faiblement dessaturés sur sédiment meuble argilo-sableux du continental terminal,

-les sols hydromorphes.

La végétation, autrefois faite de savanes arbustives ou arborées, est de nos jours essentiellement dominée par le palmier à huile, les graminées et quelques reliques de forêts dont la plus importante est la forêt classée de Dogbo Ahomey, s'étendant sur une superficie ne dépassant que quelques hectares.

La population de la commune de Dogbo est de 76.947 habitants4 contre 63.722 en 1992, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,90%. Ce taux d'accroissement qui se situe largement en dessous de la moyenne nationale (3,23%) s'explique par le fait que Dogbo est une commune d'émigration.

De plus la commune de Dogbo, dans une certaine mesure est d'une importance non négligeable dans le département du Couffo avec un poids démographique représentant 14,67% de la population totale du département qui est de 524.586 habitants (RGPH 2002).

Selon le Service de l'état civil de la Mairie de Dogbo, la population en 2008 (janvier 2008) est estimée à environ 91.879 habitants.

La densité de peuplement est de 161,6 habitants/km, faisant ainsi de Dogbo une commune très peuplée avec une forte pression sur le foncier.

Les femmes représentent 52,5% de la population et les hommes 47,5%; d'où un taux de masculinité de 90,5%. Ce taux est le plus élevé de tout le Couffo qui est un département de forte émigration féminine.

4 INSAE 2003

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Cette population est majoritairement constituée d'Adja (plus de 93% de la population). On rencontre aussi quelques ethnies minoritaires tels que les Sahouè, les Kotafon, les Fon et les Mina.

L'économie de la Commune de Dogbo est assez dynamique avec un taux d'activité de la population estimée à 70,67%. Bien que l'agriculture soit la principale source de richesse, elle n'emploie que 33,03% de la population active qui se trouve plus concentrée dans le commerce (36,40%). L'agriculture est du type traditionnel essentiellement, spécialisée dans la production vivrière pour laquelle le maïs reste la culture principale. La houe et la machette constituent les principaux outils de travail du sol.

En dehors de l'agriculture, l'économie de la Commune de Dogbo est dominée par le commerce et l'artisanat. Le transport et l'exploitation des carrières occupent également une partie de la population active et procurent de revenus à quelques ménages.

Dans les différentes branches, les acteurs opèrent presque tous dans le secteur informel ; ainsi, on ne dénombre dans toute la commune que sept (7) entreprises immatriculées au registre du commerce dont six (6) du secteur tertiaire. Cette situation hypothèque gravement la santé financière de la commune dont le budget est, de ce fait, réduit pour l'essentiel aux droits de place et à la rente provenant de l'exploitation des carrières de graviers.

De façon générale, l'importance des activités non agricoles est difficilement quantifiable faute de données statistiques.

Au niveau des indicateurs qui mesurent le niveau de la pauvreté, la commune de Dogbo présente une Incidence de pauvreté (P0 en %) de 39,5 ; l'Indice de profondeur (P1) est de 0,084 ; l'Indice de sévérité (P2) est de 0,027 et P1/P0 (en % du seuil de pauvreté) est de 21,2. (OCS, Rapport Départemental sur les OMD au Bénin, 2007)

La commune de Dogbo a le déficit de dépense des pauvres la plus faible (21,2%) mais une incidence qui avoisine les 40% (INSAE, EMICOV, 2006).

Les indices de pauvreté humaine (IPH) de la commune de Dogbo en 2006 se caractérisent par : une probabilité de mourir avant 40 ans (en %) de 34.7 ; un taux d'analphabétisme des adultes (15 ans et plus) de 50.9; un pourcentage de population n'ayant pas accès à l'eau potable de 8,1 ; une insuffisance pondérale de 14,4 ; un indice du niveau de

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vie décent de 11.3 et un IPH (en %) de 38.8. (OCS, Rapport Départemental sur les OMD au Bénin, 2007)

1.2.2. Modélisation.

1.2.2.1. Echantillonnage, méthode de collecte et types de données.

Dans le cadre de l'enquête relative à l'explication de l'évolution du volume d'exploitation, nous avons choisi comme unité statistique de la population "un individu propriétaire exerçant l'activité d'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo". Un individu vivant à DEVE représente l'unité de la population relative à l'évaluation d'externalités. En outre, afin de mieux comprendre le secteur de graviers pour une meilleure analyse, nous avons mené une série d'entretien au niveau des exploitants de toutes catégories et au niveau de toutes autres personnes ayant connaissance du domaine d'exploitation de graviers.

Compte tenu du temps et des moyens matériels et financiers dont nous disposons pour mener cette recherche, nous nous sommes limités à une taille d'échantillon de 203 individus pour toute l'enquête, dont 105 pour la MEC, 48 pour les exploitants propriétaires et 50 pour les entretiens. Les données relatives à l'évolution du volume d'exploitation sont celles concernant les volumes trimestriels de graviers sortis de Dévé de la période allant du premier trimestre de l'an 2001 au troisième trimestre de l'an 2008.

Parmi les 105 individus de la MEC, 66 sont proches des voies dégradées et sont habitués aux milieux d'exploitation tandis que 39 sont dans des maisons qui y sont peu éloignées.

L'exploitation se fait sur trois zones, ce qui a amené à interroger 16 exploitants propriétaires par zone pour les 48 exploitants propriétaires interrogés. Les personnes avec qui on a eu d'entretien sont les autorités de la Mairie de Dogbo, de l'arrondissement de Dévé, des responsables du collectif des artisans miniers, des cadres de DG/Mines, de OBRGM, des entrepreneurs, les commerçants de graviers à Cotonou et à Porto-Novo.

Les différentes enquêtes ont été effectuées par administration directe de questionnaire, d'une durée de 30 minutes par personne sur le site. Toute fois, il faut noter que l'observation directe a servi à expliquer un certain nombre de comportements adoptés par la population, ainsi que les dommages.

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Au niveau de la MEC, la plupart des enquêtés connaissent bien le degré de dégradation des sites d'exploitations, des voies et des risques d'accident de l'exploitation du gravier dans l'arrondissement de Dévé, ce qui a facilité l'exercice d'évaluation contingente.

De plus, toute une série d'illustrations de l'impact de cette exploitation sur la santé des exploitants, des populations riveraines, sur les voies et le sol, ont aidé les individus interrogés à émettre et à valoriser leurs préférences.

La question posée était la suivante: «Quel montant maximum consentirez-vous à payer par an dans la mise en oeuvre de la politique visant à améliorer l'exploitation des carrières de graviers à Dévé?» Si la réponse est nulle, on demande quelles sont les raisons du refus de paiement (manque d'information, indifférence, refus du principe de paiement, crainte de payer pour l'autre, etc.).

Cette étude part des données relatives à l'activité d'exploitation des ressources naturelles non renouvelables, notamment les graviers de la commune de Dogbo pour montrer qu'il y a une mauvaise exploitation afin de proposer une politique de gestion efficiente du secteur.

Pour ce faire, on a étudié de façon sommaire la manière dont l'exploitation de gravier est faite à Dogbo à travers l'analyse du volume d'exploitation et de ses déterminants, pour identifier les facteurs qui expliquent cette mauvaise exploitation.

La mesure des externalités est faite par la méthode d'évaluation contingente (MEC) afin de pouvoir proposer aux autorités, des outils de prise de décisions politiques en terme d'arbitrage en matière de tarification pouvant permettre la diminution de l'éventail des dommages causés par l'activité. Toute chose étant égal par ailleurs, ceci permettra un assainissement du secteur qui passe nécessairement par la discipline de ses acteurs.

Par ailleurs des variables socio-économiques ont été prises en compte en vue de mesurer leur influence sur le CAP.

1.2.1.2. Description de la MEC

Ce paragraphe décrit, le déroulement de l'étude par la MEC.

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1.2.1.2.1. Identification du changement de qualité environnementale que l'on cherche à valoriser

Du point de vue de la théorie économique, le changement de qualité environnementale que l'on étudie se traduit par une variation du niveau de bien-être des personnes concernées par le changement. Cette étude cherche à estimer la valeur accordée par la société à une mesure visant à corriger les dommages environnementaux dus à l'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo.

La variation de bien-être liée à la mise en oeuvre de la mesure se classe dans l'un des trois cas suivants :

-Augmentation du niveau de bien-être si la personne interrogée estime que cette mesure est « bonne » pour elle et est favorable à sa mise en oeuvre. Une personne qui voit son utilité augmenter est parfois qualifiée de « gagnante ».

-Diminution du niveau de bien-être si la personne interrogée juge qu'elle sera dans une « moins bonne situation » en raison de la mise en oeuvre de la mesure (car cette mesure amoindrirait le profit qu'elle tire de l'exploitation du gravier). Une personne qui voit son utilité diminuer est parfois qualifiée de « perdante ».

-Aucune variation de bien-être si la personne interrogée est indifférente en ce qui concerne la mise en oeuvre de la mesure.

L'objectif de la méthode d'évaluation contingente est de traduire ces variations de bien-être en une mesure monétaire. Le premier cas (variation positive du niveau de bien-être) signifie que la personne est prête à payer pour bénéficier de la mesure qui augmente son bienêtre. Le consentement à payer est défini précisément comme la somme d'argent qui laisse la personne indifférente entre le statu quo (avec un revenu inchangé) et le nouveau niveau de qualité (supérieur au précédent) avec un revenu réduit de cette somme. Ce consentement à payer est la mesure monétaire de la variation de bien-être engendrée par le changement de qualité environnementale.

Il est à noter, que le consentement à payer est l'une des manières d'estimer la valeur d'un bien ou d'un service environnemental. C'est la mesure appropriée lorsque l'évaluation contingente propose aux personnes interrogées d'acheter un bien (par exemple, une amélioration de la qualité de l'environnement).

Par contre, le consentement à recevoir est le concept théorique approprié quand l'évaluation contingente demande aux personnes interrogées de renoncer au bien étudié. Il

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peut correspondre par exemple à un dédommagement pour compenser la présence d'une usine d'incinération d'ordures ménagères à proximité du lieu de résidence des personnes interrogées.

Dans la plupart des études, c'est le consentement à payer qui est utilisé. En effet, il est généralement très difficile d'obtenir des valeurs fiables avec des questions portant sur le consentement à recevoir, en raison notamment de comportements stratégiques de la part des personnes interrogées.

1.2.1.2.2. Détermination de la population concernée

Une fois que le changement de qualité environnementale que l'on étudie a été déterminé, il est nécessaire de définir la population concernée par ce changement. Cette information est indispensable pour constituer la base de sondage, c'est-à-dire la liste des personnes susceptibles d'être interrogées au cours de l'enquête.

C'est dans l'objectif d'obtenir un échantillon représentatif de la population qui est plus concernée par les effets négatifs de l'exploitation des graviers, que nous avons choisis l'arrondissement de Dévé. Ce choix se justifie selon nos constats par le fait que, d'une part, ce soit dans cet arrondissement que l'exploitation est effective dans la commune. D'autre part, dans cette commune, ce sont les habitants de Dévé qui souffrent le plus des nuisances causées par l'exploitation de graviers.

La population choisie à ce niveau est l'ensemble des individus vivant à Dévé dans la mesure où chaque individu vit les nuisances individuellement. Compte tenu des contraintes financières et de temps, la taille de l'échantillon retenue pour cette étude est de 105 individus dont 66 sont proches des voies dégradées et sont habitués aux milieux d'exploitation tandis que 39 sont dans des maisons qui y sont peu éloignées. Les individus enquêtés ont été sélectionnés de façon aléatoire.

1.2.1.2.3. Rédaction du scénario d'évaluation contingente

Le scénario se retrouve en annexe1 au niveau du questionnaire B (MEC).

Il faut noter que les différents modes choisis ainsi que les informations fournies dans le scénario ont pour objectif entre autres :

- de rendre neutre la description du scénario ;

- de faire une description suffisante pour assurer la bonne compréhension ;

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- de permettre aux personnes interrogées de révéler la valeur qu'elles accordent au changement de qualité environnementale.

1.2.1.2.4. La question de valorisation

Il existe quatre (04) différents modes de révélation de la valeur à savoir : la question ouverte, la question fermée, le système d'enchères et la carte de paiement.

La présente étude, a adopté la question ouverte. Ce choix est issu de la comparaison des différents modes.

En effet, la question ouverte fournit le plus d'information sur le consentement à payer de la personne interrogée. Cela signifie que, pour une même taille d'échantillon, la question ouverte fournit l'estimation la plus précise de la valeur accordée au bien, en supposant que toutes les personnes répondent honnêtement. Néanmoins, cette hypothèse est peut être forte dans la mesure où les personnes qui souhaitent une amélioration de la qualité du milieu peuvent indiquer une valeur plus élevée que leur consentement à payer réel afin d'influencer la décision de mettre en oeuvre une mesure permettant l'amélioration du milieu.

De plus, elle a une facilité de mise en oeuvre, exigeant un faible échantillon, et n'ayant aucun risque d'ancrage.

Mais néanmoins, elle présente quelques limites dont : la faible incitation à la révélation, un effort cognitif élevé, la présence souvent d'un nombre élevé de valeurs nulles ainsi que de non-réponses.

En résumé, la question ouverte permet d'obtenir une même précision qu'une question fermée à partir d'un échantillon de plus faible taille. Les informations sur le consentement à payer sont obtenues directement. Le consentement à payer moyen peut ainsi être calculé directement par une simple moyenne empirique.

En revanche, la question ouverte n'incite pas les personnes interrogées à révéler honnêtement la valeur qu'elles accordent au bien environnemental étudié. Par ailleurs, elle favorise la non-réponse à la question sur le consentement à payer dans la mesure où il est plus difficile de répondre à cette question qu'à une simple question « oui/non ».

Dans notre étude, nous avons privilégié, la simplicité de mise en oeuvre et de traitement statistique et une faible taille d'échantillon. Ceci nous a amené à adopter la question ouverte.

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1.2.1.2.5. Les autres questions

Il est important de prévoir l'inclusion de questions socio-économiques dans le questionnaire. En particulier, les variables suivantes se sont souvent révélées être des bons prédicteurs de l'acceptation de payer et du niveau du consentement a payer : le niveau de revenu, l'age, la profession, et le nombre de personnes en charge. De plus d'autres variables pertinentes et spécifiques a l'étude sont prises en compte : genre, niveau d'instruction, situation matrimoniale, sensibilité, nombre d'accident ou de risque d'accident et la notion de développement durable.

Dans le calcul du consentement à payer au maximum moyen par individu et par an, il sera question de considérer des CAP strictement positifs et les vrais zéros (sans les faux zéros).

Pour identifier ces vrais et faux zéros, un ensemble de choix est proposé dans la réponse à la question de suivi. (Voir annexe1)

Les raisons 2, 3, 6, 9 et 10 correspondent à des vrais zéros, les autres à des faux zéros.

1.2.3. Spécification du modèle

Il s'agit d'utiliser l'approche statistique, ou l'approche économétrique de régression multiple d'une hypothèse à une autre.

1.2.3.1. Evolution de l'exploitation du gravier

Pour analyser l'évolution de l'exploitation du gravier dans le temps, nous avons considéré l'équation linéaire suivante : Z= aT + b avec Z le volume trimestriel de graviers sorti de Dévé, et T le temps exprimé en trimestre, a le coefficient de régression et b la constante.

Pour estimer le paramètre de ce modèle, un ajustement par la méthode des moindres carré ordinaire (MCO) est fait. La pente de la droite d'ajustement qui traduit la relation entre le volume d'exploitation et le temps, sera analysée.

1.2.3.2. Analyse des déterminants de l'exploitation

Pour analyser les déterminants de l'exploitation, il est question d'un modèle de régression linéaire. Ce modèle est de la forme : (1) Y = XA+U,

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Y est le volume mensuel exploité de graviers, X est un vecteur de variables susceptibles d'affecter l'exploitation du gravier, A le vecteurs des coefficients et U le terme d'erreur.

Pr ix de cession

ancienneté

X nombre de personnes en charges Bénéfices

Exigeances de normes

Coûts d ' exploitation

La forme fonctionnelle retenue pour l'équation (1) est donc la suivante :

VOLEXPLOIT = c(1) + c(2)* PRIX + c(3)*ANCIEN + c(4)* NOMBRE + c(5)*REVENU + c(6)* EXIGE + c(7)*DEPENSE.

VOLEXPLOIT : c'est le volume mensuel exploité de graviers.

PRIX : C'est le prix de cession du m3 de gravier dans le mois.

ANCIEN : C'est l'ancienneté dans le domaine de l'exploitation de graviers.

NOMBRE : c'est le nombre de personnes en charge.

REVENU : c'est le bénéfice mensuel tiré de l'exploitation de graviers.

EXIGE : c'est l'exigence de normes. C'est une variable dummy introduite pour voir si les normes ou formalités administratives sont trop contraignantes ou non. EXIGE = 1 signifie que les contraintes sont élevées et 0 si non.

DEPENSE : C'est l'ensemble des dépenses mensuelles effectuées par le propriétaire au cours de l'exploitation.

1.2.3.3. Modélisation du CAP

Considérons le programme primal d'une personne enquêtée qui maximise sa fonction d'utilité U pour un vecteur de prix P et un niveau de revenu Yo donnés. Son programme s'écrit de la façon suivante:

Max U (x,Qo, m)

x > o Px <Yo

x est le vecteur des biens privés et m décrit ses caractéristiques (âge, genre, revenu, niveau
d'instruction...); Qo désigne la politique environnementale (réparation des dommages du à
l'exploitation des carrières de graviers causés à l'environnement ) en vigueur. Ce programme
admet une solution qui est la fonction d'utilité indirecte Vo = V (P,Yo, Qo, m). Elle donne le
niveau maximum d'utilité qui peut être atteint compte tenu des prix et des revenus de la
personne interrogée. Ses caractéristiques et la politique environnementale en vigueur
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interviennent en tant que paramètres de cette fonction. L'amélioration de la qualité ou d'une nouvelle politique environnementale se traduit, toutes choses étant égales par ailleurs, par une augmentation du niveau d'utilité qui atteint V1 tel que: V1= V (P,Yo, Q1, m), V1 Vo Où Q1 désigne la nouvelle politique de l'amélioration de la qualité de l'environnement. Si la situation initiale désigne la situation de référence, le Surplus Compensateur (SC) fournit un équivalent monétaire de cet accroissement. Il est défini par:

Vo = V (P,Yo - SC, Q1, m) Le Consentement A Payer (CAP) est égal au Surplus Compensateur, c'est-à-dire la diminution de revenu qui permet de conserver le niveau initial d'utilité lorsque la nouvelle politique est mise en place. Il dépend donc des prix, du revenu, de la politique environnementale et des caractéristiques socioéconomiques.

En introduisant une variable aléatoire & nous spécifions le modèle économétrique de la façon suivante:

CAP* = f( P,Yo,Qo, Q1, m ) + å

Au cours de l'enquête, les personnes interrogées annoncent une valeur positive ou nulle du CAP. Pour certaines, la valeur zéro traduit effectivement une valeur nulle de l'exploitation de graviers tandis que pour d'autres, il peut s'agir d'un rejet de la question posée et correspond à un faux zéro.

L'information obtenue ne permet pas de classer les réponses en catégories plus homogènes; ainsi, on a fait l'hypothèse que les réponses strictement positives révélaient le CAP, ce qui conduit à retenir un modèle Tobit avec CAP* comme variable latente.

Cette variable peut être positive ou négative alors que le CAP est positif ou nul CAP = CAP* si CAP* > 0 et CAP = 0 si non

Le CAP désigne la valeur monétaire qu'accordent les personnes interrogées à la qualité de l'exploitation de graviers. Le modèle est estimé par la méthode du maximum de vraisemblance (Maddala, 1983).

Les variables explicatives du CAP sont les suivantes : Age, Nombre, Genre, Niveau, Revenu, Durable.

CAP = Consentement A Payer maximal

Durable = Connaissance ou non de la notion du développement durable. C'est une variable Dummy = 1 si le degré de connaissance est élevé ou très élevé, 0 sinon (peu ou pas du tout) ; Genre = Exprime le sexe. Le Genre est une variable binaire, les hommes sont représentés par 0 et les femmes par 1. Les hommes étant les plus actifs dans le domaine d'exploitation et plus responsables vis-à-vis des dommages environnementaux, ils devraient par conséquent être plus prêts à payer pour l'amélioration de la qualité de l'environnement. Le signe attendu est le signe positif ;

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Revenu = C'est le revenu mensuel de l'enquêté ; un signe positif est attendu ;

Niveau = C'est le niveau d'instruction considéré comme la variable la plus fondamentale dans la prise de conscience à l'égard des problèmes environnementaux, voire leur demande de protection. C'est une variable dummy qui prend 0 pour les non-instruits, 1 pour le niveau primaire, 2 pour le niveau secondaire et 3 pour le supérieur ;

Nombre = Nombre de personnes en charge ;

Age = Exprime l'âge de l'enquêté au moment de l'interview. L'âge de l'enquêté est un indicateur pertinent dans l'appréciation du comportement des individus à appréhender les dommages causés par l'exploitation de carrière de graviers. Le signe attendu pour cette variable est le signe positif car les plus âgés devraient être plus informés de l'impact négatif de l'exploitation sur les populations et sur l'environnement; il est divisé en 5 classes d'âge par ordre croissant.

1.2.3.4. Source des données

Les données nécessaires de cette étude sont les informations primaires recueillies grâce à trois enquêtes : une enquête auprès des exploitants (propriétaires et ouvriers), une autre auprès des administrations locales et auprès des structures gouvernementales comme MMEH, DG/Mines, OBRGM ; et une troisième plus approfondie auprès de la population de Dévé, pour s'enquérir des effets réels.

Pour l'enquête auprès des exploitants, nous avons fait recours à une méthode d'échantillonnage basée sur des critères tels que : la zone d'exploitation, l'ancienneté dans le domaine d'exploitation (3 années selon le collectif), l'importance du volume de gravier exploité ou de l'espace d'exploitation, etc.

Pour l'enquête auprès des populations, nous avons collecté des données sur les effets sentis en considérant la proximité des lieux plus exposés aux nuisances. Les entretiens auprès des autorités locales et structures gouvernementales sont faits pour s'informer plus des formalités administratives et politiques adoptées par les pouvoirs public et local pour la gestion optimale de l'exploitation du gravier.

L'enquête sur les populations et sur les exploitants est en coupe transversale. 1.2.3.5. Méthode d'analyse

Pour l'analyse de l'évolution de l'exploitation du gravier dans le temps, la croissance sera traduite par la forme d'une pente positive.

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Quant au modèle de régression linéaire multiple, les estimations seront faites sur EVIEWS 5.0. L'analyse de la significativité et le test d'hypothèse lié aux biais seront faits afin de mieux proposer une politique efficace pour améliorer l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo.

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CHAPITRE H : L'EXPLOITATION DU GRAVIER AU BENIN

2.1. Aperçu général sur l'exploitation du gravier 2.1.1. Evaluation des réserves

Les travaux de recherche ont permis d'identifier des gisements de graviers dans les départements du ex-Mono, de l'Atlantique et de l'Ouémé. Les gisements les plus développés se trouvent dans la partie occidentale et méridionale du plateau de Bopa, plus précisément dans la région de Sè (localités de Gbéji-Sohoumè, Hozo, Haindé, Ouando et Drè), en bordure de la vallée du Mono où une évaluation sur une superficie de 6km2 a donné une réserve de 13081000 m3 (MMEH, 1992).

Il en existe également dans la région de Lokossa puis au Sud-Ouest d'Aplahoué où les dépôts sont plus étendus, mais non encore évalués.

Les extensions de graviers et galets sous la terre de barre seraient très importantes dans toute la région de Sè-Comè où toutefois l'exploitabilité se limiterait aux zones topographiques basses là où seulement la couverture de la terre de barre demeure la plus faible. Ainsi, les zones d'intérêt seraient le front méridional du plateau d'âge pliocène-pléoistocène ou Continental Terminal des anciens géologues, et tous les secteurs topographiquement bas. A Sè les graviers se présentent surtout comme des lentrilles de types fluvio-lagunaires dont les extensions apparaissent limitées. (AFFOUDA, 2004)

Dans le département de l'Atlantique les gisements du secteur Zinvié (Zinvié-Sèdji) identifiés sont de petites tailles et peu intéressant pour une exploitation économiquement rentable (A. AGUIDI et al, 1984). Les teneurs de graviers sont très faibles (teneur 25 %) dans une matrice sablo-argileuse par endroit indurée.

D'autres indices et gisement de graviers ont été signalés (SLANSKY, 1962 ; IRB, 1987) à Abomey-Calavi, Godomè dans l'Atlantique, Sakété et Onigbolo dans le département du plateau, Porto-Novo dans l'Ouémé, Covè et Zagnanado dans le Zou.

Faut-Il noter que c'est dans le département du Mono-Couffo, qu'il existe les plus importants gisements de graviers (Sè, Gbédji, Sohoumè, Hozo, Haindé, Oumako, Lokossa, Djakotomey, Dogbo, Drè).

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Leur exploitation anarchique engendre des effets néfastes sur l'environnement. Il faudra donc contrôler cette exploitation de graviers.

2.1.2. Description de l'exploitation du gravier.

L'exploitation de gravier dans les régions de Comè, Sè et alentours est artisanale : elle se fait à la pelle, à la pioche et au tamis. La production varie entre 6 et 20 mètre-cube par jour et par exploitant et est fonction des moyens mis en oeuvre (DG/Mines, 1999).

L'exploitation comporte quatre phases à savoir le décapage, l'extraction, le tri et le lavage à l'aide respectivement de bulldozer et de moto-pompe. De façon générale, les conditions de travail sont pénibles, notamment pour l'exploitation artisanale. La plupart des opérations se déroulent sans assistance technique. On assiste souvent à un écumage des gisements ou à l'enfouissement de niveau plus riches mais plus profonds. Une rationalisation des exploitations s'impose, pour un développement durable de la filière. C'est dans ce cadre que des actions d'organisation et de formation sont entreprises par l'administration minière.

2.1.3. Les politiques de restauration.

Les zones d'exploitation artisanale de graviers présentent des effets sur l'environnement :

Parmi ces effets, on peut citer :

- la présence de petits monticules de rebus dont l'érosion par les eaux de ruissellement stérilise par recouvrement les terres agricoles et provoque aussi l'ensablement des plans et cours d'eau ;

- la présence des trous d'excavation parfois couverts d'herbes constitue des risques de dangers permanents aux populations et aux animaux. Les terres agricoles s'amenuisent à cause des espaces occupés par les carrières mais également par la dégradation des surfaces cultivables du fait de l'érosion des rebus.

Pour résoudre ces problèmes, l'Etat a procédé à travers le projet de restauration des sites d'exploitation de graviers dans les départements du Mono et du Couffo, la restauration de 14 hectares. Cet projet de type public (DG/Mines) financé par le budget national est mise en oeuvre courant la période 2003-2006.

Des arbres sont plantés sur les terres restaurées et mis à la disposition des communautés.

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2.1.4. L'Importance du gravier 2.1.4.1. Utilisation

L'utilisation principale des graviers est la construction et dépend de la taille des éléments constitutifs. Ainsi, on peut distinguer :

- le tout venant (mélange de gravier et de sable) qui peut être utilisé dans la construction des routes (terrassement, remblais et bitumage) ;

- Le grain de farine (diamètre allant de 0.5mm à 2mm) pour les travaux d'hydrauliques et la construction des dalles ;

- le grain de riz (diamètre allant de 2mm à 4mm surtout employé dans la construction de dalles très résistantes et non fissurées ;

- le gravier 1/15 (diamètre compris entre 4mm et 10mm) pour le béton armé (poteaux et chaînages) ;

- le gravier 15/25 (diamètre compris entre 10mm et 20mm) indiqué pour les fondations des maisons ;

- le gravier 25/40 (diamètre variant entre 20mm et au dessous de 45mm) conseillé pour les fondations dans les marécages pour le pavage des parterres et également dans la lutte contre l'érosion.

De plus, il est à noter que le commerce de graviers assèche les bas-fonds de Cotonou. C'est le cas de la zone de Godomey où s'installent la plus part des commerçants de graviers de Cotonou. A ces lieux, ils possèdent aux lavages des graviers.

La technique consiste à creuser un trou sur la partie nord de ces terrains inondés pour y faire venir l'eau. Les camions déchargent au bord les graviers sales que des manoeuvres étalent ensuite sur de grands grillages posés sur des trépieds. Tandis que l'eau aspirée par une pompe arrose et lave les cailloux, le sable et la boue se déposent sur le sol comblant progressivement le bas-fond. Ces déchets représentent en moyenne 20 % de la quantité de graviers lavés.

Lors de nos entretiens, certains commerçants ont affirmé que la production hebdomadaire moyenne est de 25 m3 de sable et de boue, soit l'équivalent de quatre camions de terre jaune.

C'est donc un système très simple qui comporte beaucoup d'avantages, aussi bien pour les propriétaires des terrains que pour les exploitants de graviers.

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Mais il est fondamentalement important de se demander où est ce que ces commerçants trouveront de l'eau pour laver leurs graviers, quand les bas-fonds vont s'assécher.

2.1.4.2. Revenu procuré

Le revenu procuré par l'exploitation de graviers se situe à trois (03) niveaux à savoir :

-au niveau des exploitants sous forme de salaire ;

-au niveau du collectif des artisans miniers sous forme de prélèvement dans le but de réparer les dommages causés à l'environnement et de contribuer au développement local ; -au niveau de la commune sous forme de taxe sur transport (Comptes administratifs de la commune 2003-2007).

2.1.4.3. Poids social

Selon la situation d'emploi du secteur minier au bénin, contenue dans le document intitulé : "orientations et plan d'actions stratégiques de développement du secteur minier en république du Bénin" l'ensemble des unités artisanales de production de graviers utilisent un personnel permanent effectif moyen estimé à 600, une moyenne annuelle de la main d'oeuvre occasionnelle de 1400. Le total de l'ensemble des personnes employées s'estime à 2000. (Plan Stratégique minier, 2008)

Ceci montre l'importance du secteur de graviers dans la lutte contre la pauvreté à travers la réduction du chômage.

Par ailleurs l'activité d'exploitation de graviers permet la réduction de plusieurs fléaux sociaux notamment l'exode rurale juvénile, l'insécurité, le vol, le trafic des enfants. Elle permet également à la population de se procurer de revenu afin de pouvoir satisfaire les besoins vitaux. Il est à noter qu'en dehors des exploitants, l'exploitation des carrières permet aux transporteurs propriétaires de camions et aux conducteurs de se procurer aussi de revenus importants. A ceux-ci s'ajoute, le groupe des intermédiaires entre l'exploitant et les conducteurs ou les entrepreneurs communément appelés « démarcheurs ».

2.2. L'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo et ses difficultés

La gestion des carrières de gravier est vue de l'extérieur comme une activité qui devait permettre à la commune décentralisé de Dogbo de s'affirmer et s'auto-suffir, du moins en ce qui concerne ses dépenses de souveraineté. Mais au vu des réalités et des performances

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sur le terrain, on remarque que plusieurs difficultés continuent de gangrener le système. Elles sont liées aussi bien à des facteurs internes, qu'externes.

2.2.1. Facteurs internes.

Les facteurs internes sont tous les éléments liés à l'organisation et aux instances qui, quotidiennement, s'occupent de l'activité. Il s'agit ente autre, des groupements d'exploitants ou d'ouvriers et de l'autorité communale.

Il est question essentiellement des contraintes qui s'imposent à toute personne désireuse d'exercer l'activité d'exploitation du gravier à Dogbo. Elles proviennent de la réglementation en vigueur et constituent une difficulté réelle. Trois conditions peuvent ainsi être distinguées à savoir :

-l'acquisition de terre ;

-l'appartenance à un groupement et l'enregistrement au collectif des Artisans miniers ; -les actions de l'Autorité communale ;

-les difficultés propres à l'exploitation ;

2.2.1.1. L'acquisition de terre

La terre est le premier facteur de production nécessaire pour l'exploitation du gravier. Pour s'acquérir d'une terre il existe généralement trois modes : Héritage, Location et Achat.

2.2.1.1.1. L'héritage

Il consiste à exploiter le gravier sur une terre appartenant à un parent et dont on est légitimement propriétaire. C'est le mode le moins courant actuellement.

2.2.1.1.2. L'achat

L'achat consiste à acquérir la terre au près de tierces personnes qui en sont propriétaire afin d'exploiter le gisement qui s'y trouve. Le coût d'acquisition varie mais le montant moyen au cantin (environ 20m sur 20m) depuis quelques années est de 160.000 FCFA. Ce prix varie de 60.000 à 70.000 FCFA en 2001 et de 140.000 à 200.000 FCFA en 2008. C'est le mode le plus utilisé dans un passé récent.

2.2.1.1.3. La location

Cette dernière consiste à laisser temporairement une superficie donnée de terre à une autre personne contre une somme d'argent. Le locataire est ainsi autorisé à exploiter le gravier

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contenu dans le sol et à effectuer le remblai au terme de l'exploitation afin de restituer au propriétaire qui peut l'utiliser pour faire de l'agriculture. Il est à noter ici que le contrat n'est pas de durée déterminée, et ceci peut amener l'exploitant à exploiter cette terre autant d'années qu'il voudra. De plus, le remblai n'est souvent pas effectif et ceci est source de dégradation qui pourra être fatal une fois que la zone se transformera en brousse.

Le mode d'acquisition le plus courant est donc la location. Il n'attache pas la personne qui exploite le terrain car dès qu'il finirait de tirer sa substance du sol, il pourrait aller sur un autre terrain. Ce phénomène engendre une exploitation abusive des sols.

2.2.1.2. L'appartenance à un groupement et l'enregistrement au collectif des Artisans Miniers.

Certains exploitants, pour rentabiliser leurs activités, se sont associés en groupements. Ces groupements sont constitués des exploitants au niveau de chaque quartier. Ainsi on a : le Groupement des Artisans Miniers de Gbakehoue (GAM-G), le Groupement des Artisans Miniers de Zohoudji (GAM-Z) et le Groupement des Artisans Miniers de Hadlouhoue (GAM-H). Ces groupements sont réunis au niveau de l'arrondissement pour former le Collectif des Artisans Miniers de l'arrondissement de Deve (CAM-Dévé).

Ces exploitants paient comme taxes par m3 : 1000 FCFA à la Mairie de Dogbo, 250 FCFA pour le collectif dont 150 au groupement et 100 au collectif.

2.2.1.2.1. L'appartenance à un groupement

Elle n'est pas pour autant une condition obligatoire mais s'impose tout simplement parce qu'il y a un nombre d'individus qui aspirent à exploiter du gravier et qui ne disposent pas suffisamment de moyens. En se réunissant, ils deviennent alors plus forts pour faire face au coût d'obtention du permis d'exploitation. Cette pratique se faisait entre temps.

Mais actuellement, la DG/Mines a interdit, ce regroupement collectif pour avoir le permis d'exploitation au profit d'un permis individuel.

Par ailleurs, l'exploitation au sein d'un groupement confère aussi bien des droits et des devoirs à l'exploitant. L'exploitant est en effet tenu de payer une somme de 20.000 comme droit d'adhésion. Dans les taxes que paie l'exploitant, 150 FCFA revient au groupement auquel il appartient dont 125 FCFA de redevances annuelles et 25 FCFA, de frais de fonctionnement.

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Par ailleurs, depuis que les agents de DG/Mines ne viennent plus superviser l'activité d'exploitation des carrières de graviers à Dévé, chaque groupement s'est donné pour mission de surveiller les membres dans la manière dont l'activité se déroule.

2.2.1.2.2. L'enregistrement au Collectif des Artisans Miniers.

Le Collectif des Artisans Miniers est une organisation qui existe au niveau de l'arrondissement de dévé et qui coordonne les activités de tous les exploitants, qu'ils soient en groupements ou individuels. C'est le Collectif des Artisans Miniers de l'arrondissement de Deve (CAM-Dévé).

L'enregistrement à ce collectif devient alors une obligation à tout exploitant, puisqu'il lui confère la légitimité. Il faut ajouter que, tout comme au niveau des groupements, le collectif perçoit une somme de 100 F sur chaque mètre cube vendu.

Ces taxes ainsi payées constituent l'essentiel des fonds qui permettent au collectif d'assurer son fonctionnement, de contribuer à la réparation des dommages causés à l'environnement, et de contribuer au développement de l'arrondissement.

Malheureusement à ce sujet, des problèmes surgissent. Soit les membres ne s'acquittent pas de leurs taxes, soit les fonds cotisés sont détournés par le bureau directeur et des fois, le peu qui est versé pour les dommages causés à l'environnement est utilisé par l'autorité pour des fins non élucidées.

Néanmoins, depuis près de deux ans, cette situation connaît une amélioration grâce à une prise de conscience tant au niveau des exploitants, qu'au niveau des instances de décision.

2.2.1.3. Les actions de l'Autorité communale.

A ce niveau, selon les informations reçues sur le terrain, l'on pourrait dire que les autorités communales ne s'intéressent guère à l'organisation de l'activité d'exploitation de graviers à Dévé. Mais elles se contentent de prendre une taxe de 1000 FCFA par m3, qu'elles justifient comme étant une "taxe sur transport" du gravier. Il faut noter donc qu'aucune mesure n'est encore prise au plan local pour réorganiser ce secteur qui d'une part, contribue énormément (plus de 30%) au budget de la commune de Dogbo. (Comptes administratifs de la commune 2003-2007). D'autre part, ce secteur est le premier pôle d'activités porteuses de développement dans la commune de Dogbo. (Congrès Africain, 2007)

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2.2.1.4. Les difficultés propres à l'exploitation.

Les difficultés d'exploitation sont liées aux différentes étapes d'exploitation des carrières, allant de l'extraction jusqu'à la commercialisation.

L'activité d'extraction comporte trois étapes :

- La première étape est celle qui consiste à utiliser la pioche pour enlever les graviers du sous-sol. Ici, il est à noter que cette étape exige de la force et est destinée aux hommes. Le produit qui y sort passe par un premier tamis pour sortir le « gravier tout venant »

- La deuxième étape concerne le deuxième niveau de tamis pour sortir les graviers de

types 5/15 et de types « grains de riz ».

- La dernière concerne le lavage puis finalement la vente. A ce niveau, c'est surtout, la non uniformisation des prix et la faible demande qui sont les principales difficultés rencontrées par les exploitants. Ceux-ci sont obligés parfois de céder les graviers à bas prix en se donnant aux jeux de la concurrence, ou en subissant la force du vendeur car n'ayant pas une capacité de stockage. Il est à noter que certains vendent des graviers à crédit, et c'est difficilement qu'ils arrivent à rentrer en possession de leur sou.

En général, l'exploitation est un travail de force et ceci rend malade surtout les ouvriers qui sont obligés de prendre des médicaments de sources douteuses et qui pourront agir plus tard sur leur santé. De plus ils risquent souvent les maladies comme : paludisme, fatigue général, hernie, etc.

Aussi ces ouvriers risquent-ils souvent des accidents mortels tant au niveau de l'extraction, qu'au niveau du chargement et déchargement de graviers du camion.

2.2.2. Les facteurs externes

Ils concernent la réglementation en vigueur et retracent la procédure juridique en matière d'exploitation des carrières de graviers au Bénin. Il sera essentiellement question de faire une lecture réfléchie de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 portant code Minier de la République Populaire du Bénin.

Selon la loi ci-dessus citée, il existe quatre étapes à franchir pour exercer l'activité d'exploitation des carrières de gravier à savoir :

-Autorisation de prospection ;

-Permis de recherches de substances de carrières ;

43

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dans la commune de DOGBO.

-Permis d'exploitation des carrières ; -Concession des substances de carrières.

2.2.2.1. Autorisation de prospection

La prospection consiste à sonder, à visiter les champs et les zones censés contenir du gravier de qualité ou les endroits où le gravier a été précédemment exploité. Une fois la zone choisie, les ouvriers sarclent les mauvaises herbes et font la fouille. Après avoir dégagé tout ce qu'il y a au-dessus du sable mélangé aux cailloux, la phase de la prospection peut prendre fin. Si la profondeur est très importante et la qualité de gravier signifiante, l'exploitant conclut que cette zone est stérile et change alors de site si le propriétaire le lui permet.

Ainsi, l'autorisation de prospection constitue une étape importante dans les phases préparatoires à l'activité d'exploitation des carrières de gravier. Elle est consacrée par les articles 37 et 38 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 et représente la première étape à franchir pour mener cette activité.

Cette autorisation qui constitue une étape importante de la gestion des carrières, n'est malheureusement pas respectée par tous les exploitants qui prospectent d'abord les domaines avant d'en demander autorisation.

Il revient à l'autorité de mettre en place des compétences en vue de juger de l'opportunité de l'exploitation d'un site ou d'un autre, suivant des normes tant sur le plan économique qu'environnemental.

2.2.2.2. Permis de recherche de substances de carrières.

C'est le deuxième acte requis dans la chaîne des pièces à obtenir pour exploiter les carrières de gravier. Aux termes de l'article 39 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983 « le permis de recherche de substance de carrière confère à son titulaire dans les limites de périmètre et indéfiniment en profondeur, le droit exclusif de prospection et de recherche de substance de carrières pour lesquelles il est délivré.». Ainsi, « le titulaire d'un permis de recherche de substance de carrière est autorisé sous contrôle du directeur chargé des mines, à disposer des échantillons provenant des travaux en vu de procéder à toutes les études et essais industriels nécessaire.

44

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dans la commune de DOGBO.

Toutefois, tous travaux de recherche qui dégénéreraient en travaux d'exploitation sont interdits.». Sa durée de validité varie entre 12 mois et 4 ans. Il peut être renouvelable deux fois pour deux ans à chaque fois.

Le délai de validité de ce permis ne favorise déjà pas un meilleur suivi. En effet, l'exploitant profite de la largesse de ce document pour en faire une exploitation et avant même que l'attention de l'autorité ne soit attirée sur le fait, il aurait déjà eu l'occasion de tirer le maximum de profit et abandonne les lieux. Il importe donc de prendre des mesures en vu d'une plus grande rigueur dans cette étape de la chaîne.

2.2.2.3. Permis d'exploitation des carrières.

D'une durée de validité de trois ans renouvelables, « les permis d'exploitation des carrières constituent des droits mobiliers, indivisibles, non susceptibles d'hypothèques ». En général les préoccupations liées aux permis d'exploitation des carrières sont élucidées dans les articles 50 à 55 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983.

Si l'autorité a prévu un délai de trois ans pour renouveler le permis d'exploitation, c'est en tenant compte d'un niveau d'exploitation limitant les dommages que pourrait causer une exploitation abusive du sol. Mais malheureusement des permis d'exploitation ne sont pas souvent actualisés créant ainsi des problèmes écologiques dont les conséquences économiques et/ou environnementales sont énormes à long terme.

2.2.2.4. Concession de substances de carrières.

« La concession est le contrat par lequel l'administration autorise une personne privée moyennant une redevance à réaliser un ouvrage publique ou à occuper de manière privative un domaine public ». Or, selon l'article 5 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983, les carrières constituent un domaine public particulier dont la gestion est régie par cette loi. De ce fait, elles ne peuvent être exploitées que par l'Etat à travers ses structures. C'est donc conscient de son droit en cette matière, que l'Etat a prévu la possibilité de concession de substances de carrières à des personnes physiques ou morales de droit privé à travers les articles 56 et 57 de la loi 83-003 du 17 Mai 1983. Sa durée de validité est de 30 ans renouvelables deux fois pour une période de 20 ans à chaque fois.

45

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dans la commune de DOGBO.

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

3.1. Analyse de l'évolution du volume d'exploitation du gravier dans le temps.

Les résultats de l'estimation de l'équation de régression du volume d'exploitation dans le temps sont présentés dans le tableau 1.

Tableau1 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité sur toute la période.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 10:43

Sample: 2001:1 2008:3

Included observations: 31

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

4.187923

0.184996 22.63787

0.0000

LTEMPS

1.773781

0.069672 25.45907

0.0000

R-squared

0.957174

Mean dependent var

8.656262

Adjusted R-squared

0.955698

S.D. dependent var

1.546890

S.E. of regression

0.325591

Akaike info criterion

0.655994

Sum squared resid

3.074282

Schwarz criterion

0.748509

Log likelihood

-8.167901

F-statistic

648.1644

Durbin-Watson stat

0.914688

Prob(F-statistic)

0.000000

Ces résultats montrent que le temps est une variable significative au seuil de 1%. Le coefficient de la variable temps est positif. Ce qui pourrait s'expliquer par une croissance du volume exploité au fur et à mesure qu'on passe d'un trimestre à un autre. De plus le modèle est globalement significatif au seuil de 5%, car Prob(F-statistic) = 0.000000, une probabilité inférieure à 5%. 95,72 % des fluctuations du volume exploité de graviers sont expliquées par le nombre de trimestre (R2=0,957174).

Toute chose étant égale par ailleurs, le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo augmente de 1,77%, si le nombre de trimestre augmente de 1%. Ce qui montre que l'effet marginal de cette variable temps est considérable.

Nous constatons donc, que le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo évolue de façon croissante dans le temps.

Ce résultat confirme l'Hypothèse No1 de notre recherche qui stipule que le volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo croît dans le temps.

46

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dans la commune de DOGBO.

Ce résultat peut être expliqué par l'importance d'une part que les habitants de la commune accordent à cette ressource naturelle grâce au caractère commercial qu'elle revêt, et d'autre part, par l'accroissement des grands travaux.

Les habitants de la commune de Dogbo trouvent dans l'exploitation de cette ressource, un moyen de se procurer de revenu pour subvenir à leurs besoins quotidiens. C'est ce qui montre d'ailleurs, le fait que selon nos constats, cette zone a connu une diminution des petits vols, de la délinquance et de l'exode rural juvénile, ainsi que l'amélioration des conditions de subsistances des populations.

De plus, l'accroissement des grands travaux dans les diverses villes du pays se traduit par une demande de plus en plus croissante. Les commerçants et les entrepreneurs, quant à eux, trouvent dans cette exploitation, une source de profit du fait de la croissance de la demande de graviers.

Une observation de l'allure de la courbe présentée dans le graphique No1, nous amène à soupçonner une instabilité de la croissance sur toute la période.

Graphique No1 : Evolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo dans le temps.

30000
25000
20000
15000
10000
5000
0

 
 

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31

En effet, la courbe montre une allure ascendante sur toute la période. Mais on constate que cette croissance n'est pas régulière. On note, que la période allant du 1er au 23e trimestre s'achève par une importante chute. De plus, la période allant du 24e au 31e trimestre a connu une reprise très remarquable. En effet, du 21e au 23e trimestre, le volume trimestriel exploité de graviers chute de 34,34% et grimpe de 72,11% du 23e au 25e trimestre. Ce résultat amène à présager une instabilité de la croissance sur les 31 trimestres.

Pour tester cette instabilité, nous avons fait recours au test de stabilité de Chow.

47

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dans la commune de DOGBO.

De tout ce qui précède, nous avons considérées deux sous-périodes : une première allant du 1er au 23e trimestre, une deuxième allant du 24e au 31e trimestre.

Le test de Chow permet de tester la stabilité de l'évolution dans le temps et l'homogéinité d'un phénomène sur un échantillon défini. Dans la présente étude, il est question de tester la stabilité de la croissance sur toute la période des 31 trimestres retenus dans notre échantillon.

Ainsi, il s'agit de tester :

HO : SCR= SCR1 + SCR2

H1 : SCR ? SCR1 + SCR2

On calcule donc, la statistique F* = [ (

SCR SCR SCR k

- + /

) ]

1 2 avec SCR la somme

( SCR1 + SCR2) / ( n - 2k)

des carrés des résidus sur toute la période n= 31, SCR1 la somme des carrés des résidus sur la première période n1 =23, SCR2 la somme des carrés des résidus sur la deuxième période n2 = 8 et k = 2 le nombre total de variables. F*~F(k, n-2k).

Règle de décision :

On rejette Ho si F* > Flu

Les résulats des régressions sur les deux sous-périodes sont présentés respectivement dans le tableau2 et le tableau3.

Tableau2 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité du 1er au 23e trimestre.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 14:02

Sample: 2001:1 2006:3

Included observations: 23

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

3.987751

0.201864 19.75463

0.0000

LTEMPS

1.896601

0.084642 22.40730

0.0000

R-squared

0.959854

Mean dependent var

8.243284

Adjusted R-squared

0.957942

S.D. dependent var

1.599883

S.E. of regression

0.328105

Akaike info criterion

0.691974

Sum squared resid

2.260708

Schwarz criterion

0.790713

Log likelihood

-5.957701

F-statistic

502.0871

Durbin-Watson stat

1.094826

Prob(F-statistic)

0.000000

48

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Tableau3 : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité du 24e au 31e trimestre.

Dependent Variable: LVOLUME Method: Least Squares

Date: 10/30/08 Time: 14:00 Sample: 2006Q4 2008Q3

Included observations: 8

 
 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

3.681127

1.611787 2.283880

0.0625

LTEMPS

1.861376

0.486687 3.824585

0.0087

R-squared

0.709125

Mean dependent var

9.843572

Adjusted R-squared

0.660646

S.D. dependent var

0.197828

S.E. of regression

0.115243

Akaike info criterion

-1.271235

Sum squared resid

0.079685

Schwarz criterion

-1.251375

Log likelihood

7.084942

F-statistic

14.62745

Durbin-Watson stat

2.197281

Prob(F-statistic)

0.008714

Calcul de F*

F* = [ 3, 074282 - ( 2, 260708 + 0, 079685)]/ 2

( 2, 260708 + 0, 079685) /( 3 1 - 2 * 2)

= 4,2333.

Avec la Table de Fisher, au seuil de 5%, on trouve Flu(2,27) = 3,35.

On constate que F* > Flu, on rejette l'hypothèse de stabilité Ho et on accepte l'hypothèse H1.

On conclut que le coefficient de régression n'est pas stable sur les 31 trimestres. Par suite, on déduit que la croissance du volume exploité de graviers n'est pas stable dans le temps.

La chute du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo à la fin de la période allant du 1er trimestre au 23e trimestre pourrait s'expliquer pas un ralentissement des travaux publics et des travaux de constructions. Ce ralentissement se justifie par la baisse du niveau des activités économiques et de celles de construction dans le pays. La reprise observée à partir du dernier trimestre de l'année 2006, pourrait s'expliquer par la relance des travaux de construction, notamment les grands chantiers de l'Etat.

En effet, selon le document de suivi des indicateurs du Document de Stratégie de la Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (DSCRP), de 2006 à 2007, les niveaux de

49

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

l'activité économique et des infrastructures ont connus une amélioration (OCS, 2008). Ainsi donc, au niveau de l'Axe 1 concernant l'accélération de la croissance, le taux réel de croissance économique passe de 3,8% en 2006 à 4,6 en 2007. Cette évolution traduit l'amélioration du niveau de l'activité économique. Au niveau de l'Axe 2 concernant le développement des infrastructures, le linéaire de routes bitumées passe de 9km en 2006 à 37,3km en 2007. Le linéaire de pistes rurales aménagées ou réhabilitées passe de 249,4 km en 2006 à 397km en 2007. De plus, le nombre d'ouvrages réalisés avec les matériaux locaux de construction et le nombre de carrières et mines en exploitation passe respectivement de 30 et 3 en 2006 à 40 et 15 en 2007. Ceci montre que les transports et les travaux publics ainsi que les infrastructures minières ont connu une évolution.

3.2. Analyse des déterminants de l'évolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo.

Les résultats du modèle relatif aux déterminants de l'évolution du volume exploité de graviers se trouvent dans le tableau 4-a.

Tableau4-a : Résultat de l'estimation de l'équation de régression du volume exploité avec les déterminants.

Dependent Variable: VOLEXPLOIT Method: Least Squares

Date: 11/11/08 Time: 09:46

Sample: 1 48

Included observations: 48

 
 

Variable

Coefficient

Std. Error t-Statistic

Prob.

C

105.6288

78.70103 1.342152

0.1869

REVENU

0.030133

0.012555 2.400170

0.0210

PRIX

-0.037242

0.021735 -1.713437

0.0942

NOMBRE

2.772635

1.349328 2.054826

0.0463

EXIGE

11.24985

10.52311 1.069061

0.2913

DEPENSE

0.000383

3.78E-05 10.12030

0.0000

ANCIEN

-0.717332

1.124918 -0.637675

0.5272

R-squared

0.766145

Mean dependent var

67.37500

Adjusted R-squared

0.731923

S.D. dependent var

63.79109

S.E. of regression

33.02859

Akaike info criterion

9.966662

Sum squared resid

44726.39

Schwarz criterion

10.23955

Log likelihood

-232.1999

F-statistic

22.38710

Durbin-Watson stat

1.820107

Prob(F-statistic)

0.000000

Les résultats du modèle montrent que les variables explicatives les plus significatives au seuil de 5%, sont les variables REVENU, NOMBRE et DEPENSE. La variable PRIX est significative à 10%. Les variables EXIGE et ANCIEN ne sont significatives ni au seuil de 5%, ni au seuil 10%. Procédons à quelques tests de validité du modèle.

50

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

3.2.1. Significativité Globale

Nous nous intéressons à la significativité globale du modèle de régression, c'est-à-dire si l'ensemble des variables explicatives a une influence sur la variable à expliquer VOLEXPLOIT. Soit le test :

HO : c(2) = c(3) = c(4) = c(5) = c(6) = c(7 ) 0

) ?0

H1 au moins un c i

: (

Nous utilisons la statistique :

R 2

F*n- k = 2

k -1 1-R

* ; F*~F(k, n-2k).

On rejette Ho au risque de 5% si F* > Flu.

Avec Eviews, il suffira de comparer la Prob(F-statistic) au seuil de 5%. On rejette Ho au risque de 5% si Prob(F-statistic) est inférieur à 5%.

Des résultats du tableau 4-a, Prob(F-statistic) = 0.000000 donc inférieur à 5%. Alors on rejette Ho et on conclut que le modèle est globalement significatif.

De plus il est à noter que R2 est de 0,766145, ce qui montre que 76,62% des fluctuations du volume exploité de graviers sont expliquées par le revenu tiré de l'exploitation, le prix du m3, le nombre de personnes en charge, le niveau d'exigence des normes, les coûts d'exploitations et l'ancienneté dans le secteur du gravier.

Nous allons ensuite procéder, au relâchement d'hypothèses pour faire quelques tests de détection avant de procéder à l'analyse des résultats.

3.2.2. Test de détection d'auto-corrélation des erreurs.

Pour détecter une éventuelle auto-corrélation des erreurs, nous allons procéder par examen visuel des résidus.

A partir de la série des résidus issus de l'estimation, on fait une représentation graphique. Plus il y a régularité au niveau du signe des erreurs, plus la présomption d'autocorrélation est élevée. La visualisation des résidus sur Eviews donne le tableau 4-b.

51

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Tableau4-b Résultats de visualisation de résidu sur Eviews

Date: 11/11/08 Time: 10:20

Sample: 1 48

Included observations: 48

 
 
 
 
 
 

Autocorrelation

Partial Correlation

 

AC

PAC

Q-Stat

Prob

. |*.

|

. |*.

|

1

0.089

0.089

0.4038

0.525

.*| .

|

 

.*| .

|

 

2

-0.177

-0.187

2.0473

0.359

. |*.

|

. |*.

|

3

0.099

0.140

2.5695

0.463

. | .

|

.*| .

|

4

-0.011

-0.077

2.5760

0.631

.*| .

|

.*| .

|

5

-0.129

-0.077

3.5019

0.623

.*| .

|

.*| .

|

6

-0.150

-0.165

4.7944

0.570

. | .

|

. | .

|

7

-0.006

0.001

4.7968

0.685

. |**

|

. |**

|

8

0.275

0.264

9.3202

0.316

. | .

|

.*| .

|

9

-0.028

-0.079

9.3671

0.404

.*| .

|

. | .

|

10

-0.116

-0.035

10.218

0.422

.*| .

|

**| .

|

11

-0.127

-0.270

11.270

0.421

**| .

|

**| .

|

12

-0.191

-0.196

13.696

0.321

. | .

|

. | .

|

13

-0.053

0.002

13.889

0.382

.*| .

|

. | .

|

14

-0.084

-0.043

14.384

0.421

.*| .

|

.*| .

|

15

-0.120

-0.106

15.434

0.421

. |*.

|

. | .

|

16

0.149

-0.014

17.098

0.379

. |*.

|

. | .

|

17

0.094

-0.034

17.780

0.403

. | .

|

. | .

|

18

-0.048

-0.043

17.961

0.458

.*| .

|

. | .

|

19

-0.062

-0.038

18.278

0.504

.*| .

|

.*| .

|

20

-0.092

-0.108

19.006

0.521

L'analyse de cette visualisation montre qu'il n'y a pas une régularité du signe des résidus. Ceci fait penser qu'il y a une absence d'auto-corrélation des erreurs.

3.2.3. Test de détection d'homoscédasticité.

Pour détecter une présence d'homoscédasticité, nous allons utiliser le test de White.

Soit à tester : HO : Homoscédasticidé H1 : Hétéroscédasticité

Ce test consiste à régresser 2esur les Xki et les 2

Xki .

On effectue alors le test de student classique sur chacun des coefficients de ce nouveau modèle. Si au moins un coefficient est significatif, alors on rejette Ho il y a hétéroscédasticité.

Avec Eviews, il suffira de comparer la Probabilité des coefficients au seuil de 5%. On rejette Ho au risque de 5% si au moins une Probabilité est inférieure à 5%.

Les résultats de ce test sont présentés dans le tableau 4-c.

52

Politiques de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables au Benin: cas de l'exploitation du gravier
dans la commune de DOGBO.

Tableau 4-c : Résultats du test de White

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic 1.325233 Probability 0.250905

Obs*R-squared 13.83465 Probability 0.242278

Test Equation:

Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares

Date: 11/12/08 Time: 10:18 Sample: 1 48

Included observations: 48

Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.

C -3138.622 54268.86 -0.057835 0.9542

REVENU 1.449285 4.351796 0.333031 0.7410

REVENU^2 -0.000193 0.001680 -0.114642 0.9094

PRIX 2.479098 24.21884 0.102362 0.9190

PRIX^2 -0.000444 0.002633 -0.168478 0.8672

NOMBRE -146.9417 375.9445 -0.390860 0.6982

NOMBRE^2 11.21724 20.53646 0.546211 0.5883

EXIGE 1215.510 1000.146 1.215333 0.2321

DEPENSE -0.005775 0.010654 -0.542060 0.5911

DEPENSE^2 2.78E-08 1.88E-08 1.481008 0.1473

ANCIEN -111.5778 271.7536 -0.410584 0.6838

ANCIEN^2 2.883370 11.99303 0.240420 0.8114

R-squared 0.288222 Mean dependent var 931.7998

Adjusted R-squared 0.070734 S.D. dependent var 2993.163

S.E. of regression 2885.363 Akaike info criterion 18.98501

Sum squared resid 3.00E+08 Schwarz criterion 19.45281

Log likelihood -443.6402 F-statistic 1.325233

Durbin-Watson stat 2.438964 Prob(F-statistic) 0.250905

De l'analyse des résultats du Tableau 4-c, il ressort qu'aucune probabilité n'est inférieure à 5%. On conclut que nous sommes en présence d'une homoscédasticité des erreurs.

3.2.4. Test de détection de colinéarité des variables explicatives.

Ce test permet de détecter d'éventuelles variables responsables de la multicolinéarité. Tableau 4-d : Résultat de détection de colinéarité sur Statat

Variable | VIF 1/VIF

+

prix | 1.63 0.613519

nombre | 1.38 0.722536

revenu | 1.34 0.747273

depense | 1.25 0.800978

ancien | 1.22 0.820035

exige | 1.14 0.875667

+

Mean VIF | 1.33

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V=

j1-R

1

2 j

2

Rj désigne le coefficient de détermination de la régression de la variable Xj sur les autres variables ; Rj est alors un coefficient de corrélation multiple, c'est le cosinus de l'angle dans IRn entre Xj et le sous-espace vectoriel engendré par les variables{ X 1 ,..., X j- 1 , X j+1 ,..., X p} . Plus Xj est "linéairement" proche de ces variables et plus Rj est proche de 1 et donc plus la variance de l'estimateur de âj est élevée ; Vj est appelé facteur d'inflation de la variance

(VIF). Evidemment, cette variance est minimum lorsque Xj est orthogonal au sous-espace engendré par les autres variables.

Le simple examen de la matrice R permet de relever des corrélations dangereuses de variables deux à deux mais est insuffisant pour détecter des corrélations plus complexes ou multicolinéarité. C'est donc l'inverse de cette matrice qu'il faut considérer en calculant les Vj ou

encore les valeurs ( 2 )

1 - Rj qui sont appelées les tolérances.

VIF=Variance Inflation Factor=Facteur d'Inflation de la Variance

Si pour une variable, le VIF est inférieur à 10 (ce qui est équivalent à 1/VIF>0,10) alors aucune « relation linéaire » n'existe entre cette variable et les autres variables explicatives. Par contre si le VIF est supérieur à 10, cette variable est à l'origine de la multicolinéarité.

Dans le présent cas, tous les VIF sont < à 10. Par conséquent il n'y a aucun risque de colinéarité entre les variables explicatives.

3.2.5. Test de normalité

Il est question au niveau de ce test de voir si l'hypothèse de distribution normale du terme d'erreur de l'équation de régression est vérifiée. Nous allons utiliser le test de JarqueBera.

Ce test consiste à tester :

H e suit une loi normale N m

O i

: ( , )

ó

H

: ( , )

e ne suit pas une loi normale N m ó

1 i

La statistique de Jarque-Bera est définie par JB = ( )

2 2

S K - 3

n +

6 24

où S est le

coefficient de normalité de dissymétrie (Skewness) et K le coefficient d'aplatissement (Kurtosis).

JB suit sous l'hypothèse de normalité une loi de Khi-Deux à deux degrés de liberté.

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La règle de décision est :

- on accepte au seuil de 5%, l'hypothèse de normalité si JB < 5,99 ou de manière équivalente si Probabilité > 0,05.

- on rejette au seuil de 5%, l'hypothèse de normalité si JB = 5,99 ou de manière équivalente si Probabilité = 0,05.

Avec Eviews, nous avons les résultats du test de Jarque-Bera qui se présentent dans le tableau 4-e.

Tableau 4-e : Résultats du test de Jarque-Bera

 

RESID

Mean

-3.40E-15

Median

-5.613020

Maximum

143.2491

Minimum

-41.07197

Std. Dev.

30.84843

Skewness

2.390443

Kurtosis

11.10351

 
 

Jarque-Bera

177.0474

Probability

0.000000

 
 

Observations

48

L'analyse de ce résultat, nous permet de dire que les erreurs ne suivent pas une distribution normale (Probabilité = 0,05).

De tous les tests qui précèdent, nous pouvons dire que toutes les hypothèses de base des MCO sont vérifiées à part celle de la normalité des erreurs qui n'entachent pas de doute les interprétations issues des résultats de régression.

Le revenu, le nombre de personnes en charges et les dépenses d'exploitations déterminent significativement le volume exploité de graviers. Ceci s'explique par le fait que c'est le revenu qui attire la plupart des exploitants dans le secteur et ces exploitations sont conditionnées par les dépenses d'exploitations. Ces deux variables ont un coefficient positif ce qui explique mieux leur liaison avec le volume exploité. C'est ainsi que, quand le revenu augmente de 100%, le volume exploité augmente de 3,01%, et quand les dépenses augmentent de 100%, le volume exploité augmente de 0,038%. Ceci montre que le revenu contribue plus à la croissance du volume exploité de graviers que les dépenses. Le volume évolue dans le même sens que le nombre de personnes en charge, dans la mesure où d'une part, plus un exploitant a de personnes à nourrir, plus il voudra avoir de revenu et plus il produira. D'autre part, les exploitants prennent des personnes qui sont à leurs charges pour les

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aider dans les activités d'extraction de graviers. Ces personnes leur permettent donc, d'avoir un volume élevé de production.

Sur le terrain, le prix est presque uniforme et cela n'agit pas trop sur le volume. Mais néanmoins, il est à noter que certains exploitants se donnent à des jeux de concurrence. Ces exploitants jouent sur le prix du m3 en le diminuant dans la marge de 250 à 500 FCFA. Ce comportement peut être à l'origine du signe négatif du coefficient associé au prix. De plus, il faut remarquer que la plupart des exploitants n'ont pas un mécanisme de stockage. Ils sont donc obligés de céder au prix proposé par certains clients.

L'ancienneté dans le secteur d'exploitation et le niveau des normes d'exigence ne sont pas significatifs du fait du niveau d'organisation du secteur. Ce secteur n'étant pas bien organisé, les plus anciens ne sont pas forcément ceux qui connaissent les meilleures pratiques et qui ont assez de bons clients. De plus, aucun respect des normes n'a été constaté sur le terrain. Ces exploitants ne produisent pas dans les normes requises et n'ont aucune autorisation. A l'évidence, tout ceci explique la non significativité de ces variables.

Au vu de tout ce qui précède, nous pouvons dire que l'hypothèse 3 qui dit que l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur les exploitants, sur l'environnement et sur la population de la commune de Dogbo, est vérifiée.

3.3. Analyse des externalités dues à l'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo.

Cette analyse est faite en deux phases. Une première phase descriptive se consacre au calcul empirique du CAP moyen et une deuxième phase explicative se consacrant à l'utilisation de modèles économétriques.

3.3.1. Phase descriptive

Compte tenu de la robustesse des résultats, la théorie économique recommande de déduire le coût social de la dégradation de la qualité de l'environnement pour la population exposée à partir des consentements à payer maximums déclarés lors de l'enquête. Dans cette perspective, il convient, en premier lieu, de calculer le consentement à payer moyen pour l'ensemble de la zone d'investigation, tel que recommandé par la littérature; ces moyennes tiennent compte des déclarations positives sauf les « faux zéro » (CARSON, 1999).

Le consentement à payer moyen représente ce qu'un individu est disposé à payer pour éviter les dommages ou les risques imputés à l'exploitation des carrières de graviers.

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Selon les résultats du Tableau 5, le consentement à payer moyen est de 10.883,17FCFA en 2008, par individu par an.

Une fois ce consentement à payer moyen calculé, nous allons déterminer le coût social.

CSD = CAPM *Pop, avec CSD désignant le coût social de la dégradation, CAPM, le consentement à payer moyen et Pop, la population exposée.

Détermination du coût social

L'évaluation du coût social de la dégradation de la qualité de l'environnement dans l'arrondissement de Dévé consistera à faire le produit du consentement à payer moyen et le nombre de personnes exposées.

Ce produit est encore appelé consentement à payer total (CAPT) ou coût social de la dégradation (CSD).

CSD = CAPM * Pop = 10.883,17* 9.440

= 102.737.125 FCFA par an.

Cette valeur du coût de la dégradation représente l'évaluation monétaire des dommages qu'impose l'exploitation des carrières de graviers à la population. Il désigne le coût social de l'activité d'extraction de graviers.

Ce coût social constitue un outil d'aide à la décision pour les décideurs en matière de politique de gestion durable de l'exploitation des carrières de graviers.

De plus le tableau 5 montre que le CAP maximum est d'une valeur de 200.000 FCFA, et celui minimum de 0 FCFA avec une médiane de 2000 FCFA. Ainsi, 50% des personnes interrogées ont déclaré un CAP supérieur à 2000 FCFA et 50% des personnes interrogées ont déclaré un CAP inférieur à 2000 FCFA.

TABLEAU5: DESCRIPTION STATISTIQUE DU CAP

 

CAP

Mean

10883.17

Median

2000.000

Maximum

200000.0

Minimum

0.000000

Std. Dev.

28115.52

Skewness

4.388231

Kurtosis

24.86236

 
 

Jarque-Bera

2335.579

Probability

0.000000

 
 

Observations

101

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Mais cette valeur du CAP moyen, cache beaucoup de disparités par rapport aux variables socio-économiques.

C'est ainsi que les résultats des tableaux 5, 6 et 7, nous renseignent respectivement sur les disparités au niveau de l'âge, du sexe et de la profession.

Tableau6 : calcul du CAP moyen par classe d'âge

Classe d'âge

[0-20[

[20-40[

[40-60[

[60-80[

[80- 100[

ÓCAP

59000

740700

583500

2000

0

Effectif

6

67

26

1

1

CAP moyen

9833,33

11055,22

22422,31

2000

0

Tableau7 : calcul du CAP moyen par profession. Tableau8 : calcul du CAP moyen par sexe.

profession

Non exploitant

exploitant

ÓCAP

469500

629700

effectif

66

35

CAP moyen

7112,64

17991,43

genre

masculin

Féminin

ÓCAP

910500

190700

effectif

52

49

CAP moyen

17509,62

3891,84

L'observation de ces tableaux montre que le CAP moyen par classe d'âge augmente au fur et à mesure qu'on passe d'une classe à une autre jusqu'à la troisième classe d'âge ([40- 60[) avant de diminuer pour enfin s'annuler à la dernière classe ([80- 100[). Les individus de la classe d'âge [40-60[ont déclaré un CAP moyen le plus élevé. Ceci peut s'expliquer par le fait que les personnes adultes se retrouvant dans cette classe d'âge sont d'une part plus conscientes des effets de ces dommages et d'autre part des personnes ayant généralement des revenus relativement élevés, comparé à ceux des autres classes. En effet, ces personnes adultes sont conscientes que si quelque chose pourrait être faite pour maintenir et sauvegarder le secteur, ils consentent, du moins théoriquement à s'impliquer.

Le CAP moyen déclaré par les individus exploitants est nettement supérieur à celui des non exploitants. Ceci pourrait se justifier, d'une part par le fait que les exploitants sont plus exposés aux effets des dommages causés par leur activité d'extraction de graviers. D'autre part, par le fait que les non exploitants estiment que les exploitants sont plus responsables des effets causés par l'exploitation des carrières. De ce point de vue, les exploitants comprennent mieux la pertinence des actions qui seraient engager pour éviter ces effets néfastes.

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Enfin, les individus de sexe féminin ont déclaré un CAP moyen nettement inférieur à celui des individus de sexe masculin. Cela pourrait s'interpréter à trois niveaux.

On constate sur le terrain qu'il n'y a pas assez de femmes qui soient exploitants propriétaires. Ce qui faire penser aux femmes que c'est une activité masculine, donc toute question liée à l'amélioration du secteur incombe les hommes. De plus, dans le milieu les femmes ont généralement un revenu plus faible que les hommes. Enfin, culturellement les femmes ont cette mentalité de réserver les sujets de grande responsabilité aux hommes, par conséquent, toute initiative de financement d'une structure publique est du ressort des hommes. Toute fois, il est à noter que nombreuses sont les femmes qui interviennent dans l'activité d'extraction de graviers entant qu'employé.

3.3.2. Phase explicative

Afin de pouvoir mieux comprendre les déterminants des réponses (CAP) des personnes interrogées et en particulier, contrôler la validité des résultats obtenus, nous avons, comme le recommande la théorie économique, adopté un modèle économétrique dont les résultats de la régression se retrouvent dans le Tableau 8.

Tableau9 : Résultats d'estimation par le modèle tobit du CAP.

Dependent Variable: CAP

Method: ML - Censored Normal (TOBIT)

Date: 10/31/08 Time: 16:02

Sample(adjusted): 1 101

Included observations: 101 after adjusting endpoints Left censoring (value) at zero

Convergence achieved after 9 iterations

Covariance matrix computed using second derivatives

 

Coefficient

Std. Error z-Statistic

Prob.

C

22918.57

14700.64 1.559018

0.1190

DURABLE

-23940.20

8888.341 -2.693438

0.0071

GENRE

13536.89

5884.992 2.300240

0.0214

REVENU

0.265972

0.093974 2.830263

0.0047

NIV

-5608.562

3256.113 -1.722472

0.0850

NOMBRE

-358.7220

1213.834 -0.295528

0.7676

AGE

-418.8948

5567.001 -0.075246

0.9400

 

Error Distribution

 

SCALE:C(8)

26017.04

1894.223 13.73494

0.0000

R-squared

0.159194

Mean dependent var

10883.17

Adjusted R-squared

0.095908

S.D. dependent var

28115.52

S.E. of regression

26733.30

Akaike info criterion

22.04559

Sum squared resid

6.65E+10

Schwarz criterion

22.25273

Log likelihood

-1105.302

Hannan-Quinn criter.

22.12944

Avg. log likelihood

-10.94359

 
 

Left censored obs

6

Right censored obs

0

Uncensored obs

95

Total obs

101

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Les résultats du modèle montrent que les variables explicatives les plus significatives au seuil de 5%, sont le genre (les hommes donnent plus volontiers un consentement à payer positif), le revenu (les individus ayant un revenu élevé déclare un CAP élevé), la notion du développement durable.

La probabilité de payer augmente avec le revenu, et est plus élevée au niveau des hommes.

Cela s'explique bien car d'une part, les hommes se sentent plus responsables pour assumer la responsabilité de participer aux financements d'une initiative de réparation de dommages causés par l'activité sur l'environnement. D'autre part, plus les individus disposent de moyens financiers, plus ils sont aptes à révéler un CAP élevé. De plus, la relation négative liant le CAP et la notion du développement durable pourrait s'expliquer par le fait que dans le milieu, ceux qui ont une certaine notion du développement sont généralement des individus à faible revenu. Ce qui ne leur permet pas de déclarer un CAP élevé en fonction de leur maîtrise de la notion du développement durable.

Les variables explicatives NIV, NOMBRE, AGE ne sont pas significatives au seuil de 5%. Ce qui veut dire que le niveau d'instruction, le nombre de personnes en charge et l'âge, n'influencent pas significativement la déclaration d'un consentement à payer. Mais néanmoins, la variable NIV est significative au seuil de 10%.

La variable niveau d'instruction n'est pas significative car elle manque certainement de nuance. Elle a été construite à partir du nombre d'années de scolarisation, ce qui explique son caractère limité en matière de l'éducation environnementale.

Quant aux variables nombre de personnes en charge, et âge, cela peut s'expliquer par le fait que les dommages causés à l'environnement sont sentis presque de la même manière par les individus, quelque soit leur âge et quelque soit le nombre de personnes supportées.

De tout ce qui précède, l'on pourra dire que l'hypothèse 3 qui dit que l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur les exploitants et sur la population de la commune de Dogbo est vérifiée. Cette externalité est mesurée par un CAP moyen d'une valeur de 10.883,17 FCFA par an et par individu, donc différent de zéro. Ce CAP moyen rapporté à la population totale de Dévé, permet de déduire un coût social d'une valeur de 102.737.125 FCFA par an.

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3.4. Limites et suggestions de l'étude 3.4.1. Limites et critiques de l'Etude

L'objectif général de cette étude est de proposer une politique de gestion durable de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo. Pour ce faire, nous avons supposé des hypothèses.

La première difficulté de cette étude est liée à l'absence de données et à l'accès difficile des informations sur le secteur. En effet, l'exploitation de graviers à Dogbo, se fait de façon informelle. Ce qui fait qu'il n'a pas été mise en place, une base de données. Il est à noter que certaines données liées aux volumes exploités par exploitant devraient se situer auprès des responsables du Collectif des artisans miniers ou à défaut auprès des autorités communales. Mais force est de constater que ces responsables des artisans miniers, la plupart analphabètes, ne tiennent pas régulièrement ces registres et ceux disponibles ne sont pas gardés pour une éventuelle exploitation. De plus, certaines données enregistrées au niveau de la mairie de Dogbo comme les recettes mensuelles du gravier sont demeurées presque inaccessibles.

Les déterminants choisis dans cette étude sont limités par des considérations personnelles des exploitants comme : recherche de puissance dans le secteur (donc produire plus), de prestige, d'admiration, etc. Ces considérations peuvent influencer leur décision et leur manière de produire.

Les comportements constatés au niveau de l'individu peuvent être temporaires, passagers et donner lieu à une situation bien pire dans le futur.

L'observation des déterminants de l'évolution du gravier et l'évaluation du CAP, doit donc se faire sur une longue période. Or, la présente étude faite donc sur des données en coupe transversale, n'a pas fait ressortir l'évolution dans le temps de ces différentes variables.

Toutefois, ces limites ne font que renforcer la validité de cette étude qui a d'abord analysé l'évolution du volume de graviers exploité dans le temps, ainsi que ses déterminants. Elle a ensuite montré que cette exploitation a des externalités négatives sur l'environnent et sur les populations à travers la mesure du CAP.

61

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3.4.2. Implications et suggestions de l'étude.

La présente étude a montré dans un premier temps dans, que le volume de graviers exploité croît dans le temps. Cette croissance n'est pas stable sur toute la période. C'est ainsi que l'étude a montré que la croissance est devenue plus remarquable au niveau du dernier trimestre de l'an 2006 du fait du lancement des grands travaux de l'Etat. A ce niveau, il faut donc remarquer que les grands travaux d'infrastructures ont un impact positif sur le volume exploité de graviers, dans la mesure où, le gravier fait partir de ces matériaux locaux utilisés.

Il faudrait donc que l'Etat, dans sa politique puisse d'une part, accorder une place aux infrastructures mais d'autre part, imposer aux entrepreneurs d'utiliser de façon importante des matériaux locaux comme le gravier. Cette utilisation pourrait accroître le niveau du volume exploité de graviers et contribuer ainsi à l'augmentation des ressources financières de la commune et par conséquent à l'amélioration des conditions de vie des populations.

L'analyse des résultats des déterminants de l'évolution du volume de gravier exploité révèle que les variables les plus significatives du volume exploité de graviers sont les dépenses, le revenu tiré de l'exploitation, le nombre de personnes en charge ainsi que le prix du m3 de gravier. Les variables niveau d'exigence et ancienneté n'influencent pas significativement l'évolution du volume parce que le secteur n'est pas bien organisé.

Pour pourvoir améliorer ce secteur de gravier à Dogbo, il faudrait une réorganisation totale du secteur, avec la mise en place de structure durable de gestion.

De façon spécifique, il s'agira :

Au niveau de l'Etat :

- d'intervenir d'avantages dans ce secteur comme gardien du patrimoine national ;

- de chercher un mécanisme d'uniformisation du prix du m3 de graviers en imposant un guichet unique comme c'est le cas dans le secteur des concassés. L'instauration d'un guichet unique pourrait faciliter l'uniformisation du prix, ce qui pourrait faire éviter aux exploitants le jeu de concurrence, un jeu qui ne fait que diminuer leur marge bénéficiaire déjà dérisoire.

- de revoir le code minier béninois et l'adapter aux réalités du terrain ; principalement l'obtention du permis d'exploitation doit être revue à travers la simplification des formalités et des conditions d'obtention d'autorisation d'exploiter. Il serait préférable que les permis s'obtiennent par groupement comme cela se faisait dans le passé, du

62

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fait que le travail est manuel et le prix de vente est faible. Les exploitants ne disposent pas assez de moyens pour faire face à ces coûts jugés élevés. Ceci pourrait faciliter la formalisation du secteur ainsi que le contrôle de l'Etat.

- d'organiser des contrôles réguliers au niveau des sites d'exploitation ;

- de refaire un programme de formation et d'échanges de tous les acteurs du secteur de graviers ;

- de procéder à une industrialisation de ce secteur en accordant des licences d'exploitation à des industriels qui vont y investir et faire l'exploitation avec les moyens modernes. Les exploitations pourraient se faire dans les règles de l'art en privilégiant entre autres : la restauration des terres par les exploitants, l'interdiction de dépasser une certaine profondeur lors de l'extraction. L'installation de ces industriels dans la localité pourrait contribuer au développement de celle-ci par les actions sociales et humanitaires de ces industriels à l'endroit des populations.

- de mettre en application la politique de restauration des terres en plantant assez d'arbres sur des sites déjà exploités ;

- de mettre en place une base fiable de données pour d'éventuelles études ;

- de former des comités ad hoc au niveau de la commune pour mieux appréhender les réels problèmes de ce secteur ;

- d'organiser des séances de sensibilisation tant au niveau des exploitants qu'au niveau
des populations sur les dangers liés à l'exploitation abusive des carrières de graviers ;

Au niveau de la Mairie :

- de donner plus de place au secteur de graviers dans l'élaboration et dans la mise en oeuvre de ses politiques. La Mairie devrait faire du gravier un pôle privilégié d'investissement du fait que l'activité de graviers est vue comme la première activité porteuse de développement de la commune. La Mairie devrait adopter des mesures incitatives de politiques qui visent à faciliter l'installation des industriels dans le secteur, à améliorer les conditions de travail des exploitants et à renforcer le contrôle. Elle pourrait par exemple, réduire les frais d'installation des industries dans la localité, mettre en place des infrastructures routières et électrifier la localité.

- de participer à l'organisation de ce secteur en aidant les exploitants par une amélioration de leurs conditions de travail ;

- d'attirer des investisseurs dans ce secteur afin qu'il soit industrialisé et qu'il apporte plus de ressources à la mairie ;

63

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- de mettre en place au sein de la mairie, une base fiable de données liée à l'exploitation de graviers afin de formaliser les activités de ce secteur pour faciliter le contrôle;

- de créer avec les autres communes où se fait encore l'exploitation de graviers, un réseau intercommunal qui aura pour mission d'acheter et stocker les graviers pour ensuite les revendre dans un marché commun afin d'éviter le bradage de cette ressource naturelle ;

Au niveau des exploitants :

- de prendre conscience de la mauvaise organisation qui prévaut au niveau de ce secteur de graviers afin de chercher des solutions appropriées pour son amélioration. Ils pourront sur le plan sanitaire prendre plus conscience des effets négatifs que l'exploitation a sur leur santé et sur l'environnement, respecter les normes d'exploitation (profondeur limite d'exploitation, manière de creuser, etc.) afin d'éviter les pertes en vies humaines et les dégâts corporels. Si ces exploitants sont convaincus de l'amélioration, il serait beaucoup plus facile de mettre en place des politiques de gestion durable du gravier sans que ces exploitants ne sentent leurs activités menacées. De plus, il faudrait qu'ils soient animés d'un esprit de solidarité tant sur le terrain, au sein des groupements qu'au sein du collectif, et ne plus se laisser à un jeu de concurrence. L'adoption de ces comportements pourrait renforcer les liens qui existent entre eux et favoriser la prise de décisions collectives. Ensuite, chaque exploitant devrait être conscient de l'importance du gravier dans la commune de Dogbo. A cet effet, il faudrait qu'ils participent beaucoup plus et de façon remarquable au développement de la commune en générale, de l'arrondissement de Dévé en particulier.

A l'endroit des responsables de groupement et du collectif :

- de garantir de débouchés aux exploitants, introduire et développer l'alphabétisation au niveau des groupements des artisans miniers ;

- de lutter pour une augmentation des prix et une amélioration de leurs conditions de travail ;

- de mettre à jour la liste complète de tous les exploitants afin de faciliter leur gestion.

La mesure du CAP moyen renseigne sur la valeur qu'accordent les populations de DEVE à une amélioration de l'exploitation de graviers. L'observation de la disparité au niveau de ce CAP, nécessite des critères importants à prendre en compte dans l'élaboration de la mise en place d'un fond pouvant permettre d'atteindre cet objectif d'amélioration de l'exploitation.

64

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Ainsi, il faudrait :

- plus compter sur les personnes adultes actives que sur des jeunes et des vieux ; - plus compter sur les hommes que sur des femmes ;

- plus compter sur les exploitants que sur les non exploitants ;

- plus compter sur ceux qui ont de revenus importants.

A ce niveau, une sensibilisation doit être faite au niveau de toutes les couches sociales de la population afin que chaque acteur se sente vraiment concerné par la préservation de cette ressource naturelle non renouvelable, source d'importantes richesses pour la commune.

65

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CONCLUSION

La présente étude s'est fixée comme objectif de proposer une politique de gestion durable des ressources naturelles non renouvelables, notamment le gravier de la commune de Dogbo. Elle a permis de faire ressortir des mesures de politiques de gestion responsable de l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo. Ainsi nous nous sommes basés sur les hypothèses suivantes :

H1 : le volume d'exploitation de graviers dans la commune de Dogbo croît dans le temps ;

H2 : le revenu et les contraintes d'exploitation expliquent l'évolution du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo ;

H3 : l'exploitation du gravier dans la commune de Dogbo a des externalités négatives sur les exploitants, sur l'environnement et sur la population de la commune de Dogbo.

Pour tester l'hypothèse H1, nous avons analysé l'évolution dans le temps du volume exploité de graviers dans la commune de Dogbo de la période allant du premier trimestre 2001 au troisième trimestre 2008. A ce niveau le résultat montre que le volume exploité de graviers croît considérablement dans le temps. Mais, il est à noter, que cette croissance n'est pas stable sur toute la période. Elle a connu une croissance remarquable dans le dernier trimestre de l'an 2006, année de lancement des grands chantiers de l'Etat béninois.

En ce qui concerne la deuxième hypothèse, nous avons procédé à une analyse des déterminants de l'évolution du volume exploité de graviers. Les résultats montrent que les variables telles que : le revenu tiré de l'exploitation, le nombre de personnes en charge ainsi que le prix du m3 de gravier sont significatives. Cette analyse permet de se rendre compte que certaines variables comme le niveau d'exigence des normes qui ne sont pas significatives, sont des indicateurs d'une mauvaise organisation de ce secteur.

En fin quant à la troisième hypothèse, nous avons procédé à une évaluation des externalités négatives que cette exploitation de carrières de graviers a sur la population et l'environnement par la méthode d'évaluation contingente. Notons à ce niveau que nous avons effectué une enquête qui a permis d'interroger face à face 105 personnes qui peuvent être classées en deux groupes différents:

- un premier groupe sensible à l'état d'exploitation des carrières de graviers déclare un CAP qui correspond à la valeur qu'il accorde à cet état ;

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- un deuxième groupe, sensible également à l'état d'exploitation des carrières de graviers, préfère adopter un comportement de passager clandestin et faire payer le coût de l'amélioration de cet état par les autres.

On est bien en présence d'un clivage connu: une partie de la population, sensible aux problèmes d'environnement, est prête à contribuer annuellement pour une somme non négligeable. Cette partie de la population représente la majorité de l'échantillon. L'autre partie de la population sensible aux problèmes d'environnement mais qui n'est pas encore prête à payer.

L'évaluation contingente a permis de mesurer un CAP moyen d'une valeur de 10.883,17 FCFA par an, donc différent de zéro. Ce CAP moyen rapporté à la population totale de DEVE, permet de déduire le coût social. Ce coût social qui caractérise la perte du bien-être causée par la mauvaise exploitation des carrières de graviers pour l'ensemble de la population exposée s'élève à 102.737.125 FCFA par an, et constitue un véritable outil d'aide à la décision pour les pouvoirs publics en matière de politique de gestion durable de l'exploitation des carrières.

De plus, la probabilité de payer augmente avec le revenu, et est plus élevée au niveau des hommes. Cette probabilité diminue avec la notion de développement durable.

Il urge donc, que chacun des acteurs du secteur de graviers prenne conscience de l'importance que revêt le gravier en tant ressource naturelle non renouvelable et source d'importantes richesses. L'Etat, les autorités communales et les exploitants doivent collaborer et jouer chacun à son niveau leur partition afin que le secteur de gravier contribue véritablement au développement du Bénin en général, et de la commune de Dogbo en particulier.

Cependant, il convient de rester prudent par rapport aux résultats issus de cette analyse car ces résultats comportent certaines insuffisances. Nous les formulons ici de manière à ce qu'elles soient prises en compte dans les études ultérieures : il s'agit entre autre :

- d'évaluer entièrement la réserve de gravier dans le département du Couffo en général

et celle de la commune de Dogbo en particulier.

- d'estimer ou de faire ressortir le temps probable que cette réserve mettra pour s'épuiser complètement. Ceci permettra de prendre si possible des mesures de contingentement de l'exploitation dans ce secteur.

- De procéder à un calcul d'optimisation en vue de rendre optimale cette activité d'extraction de graviers.

Les limites proviennent également de l'indisponibilité de certaines données sur certaines
périodes et de la diversité des sources. Il convient de souligner que les insuffisances ci-

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dessus relevées ne constituent nullement d'handicape à la portée théorique et économétrique des résultats et suggestions de cette étude, mais plutôt une de ses forces car elles traceront de pistes à d'autres recherches.

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