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Contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme au Tchad:cas de l'Union des Syndicats du Tchad

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par Augustin DJIMLEM
Université N'Djamena - maitrise 2006
  

Disponible en mode multipage

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DÉDICACE

A

Mon père NGARAMADJI Jean Pierre et ma mère NDIMEIMADJI Jacqueline,

pour tout le sacrifice consenti pour que je devienne aujourd'hui ce que vous désirez, trouvez en ce mémoire, le fruit de la graine que vous avez semée et entretenue de si longues années ;

Ma fille REUBMADJI Opportune Djimlem, que ce travail te serve d'exemple dans tes études ;

Tous les communicateurs de ce vaste Tchad et leur partenaire,

Je dédie ce mémoire.

REMERCIEMENTS

Ce document est la substance d'une recherche dans le cadre de notre mémoire pour l'obtention d'une maîtrise. Pour réaliser ce travail, nous avons bénéficié de la collaboration et du soutien de beaucoup de personnes envers lesquelles nous sommes reconnaissants.

M. REOUTAREM Sylvain, enseignant - chercheur au département des Lettres Modernes et mon Directeur de mémoire qui a accompagné ce travail de la rigueur de sa personne. A lui ma gratitude d'avoir su combiner l'exigence académique et un accueil jamais pris au dépourvu. Par ses précieuses critiques et suggestions, il a contribué à la réalisation de ce mémoire.

Nos remerciements s'adressent aussi à tous les responsables et militants des syndicats de N'Djamena en général et particulièrement à Djimet Vanzou et Maindilaou Darmbaye tous, chargés de communication de l'UST, pour leur soutien documentaire et des informations relatives aux systèmes de communication de l'UST qu'ils nous ont fournies. Ce document porte l'empreinte de leurs réflexions et préoccupations.

Nous remercions sincèrement tous les enseignants intervenants au département de la communication pour avoir partagé avec nous leur savoir et savoir- faire.

Nous exprimons également notre gratitude à notre collègue Djasra Bémadjita qui nous a encouragée dans le choix de ce thème, notre cousin Altolnan Seid Flaubert pour son soutien moral. Nous pensons à notre cousin Togbé Madibo et notre ami Djérabé Kélos, nos complices de tous les jours.

Nous n'oublions pas enfin les discussions enrichissantes que nous avons eues pendant les trois ans de formation avec nos collègues du département des Sciences et techniques de l'Information et de la Communication (STIC).

Que tous ceux qui ne sont pas cités ici trouvent l'expression de notre gratitude.

AVANT PROPOS

Domaine peu intéressé par les chercheurs tchadiens, le syndicalisme tchadien est pourtant riche d'expérience.

Diverses sont les approches selon lesquelles on peut étudier le mouvement syndical au Tchad. On peut par exemple analyser ses méthodes d'organisation et d'intervention dans les administrations ou dans les entreprises, ses stratégies, les conditions de travail des salariés, etc. Mais chacune de ces approches doit tenir compte de l'interaction des pouvoirs qui s'exercent dans la société à des niveaux et à des époques différentes. Pour notre part, nous nous interrogerons non plus sur la façon dont les syndicats tchadiens apparaissent dans le champ politique, leurs décisions mais analyserons « la contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme tchadien avec le cas de l'UST ». Il ne s `agit donc pas d'une étude systématique sur l'histoire du syndicalisme tchadien, moins encore ses problèmes ou ses rapports avec le politique.

Ce mémoire est le produit de recherches, d'entretiens avec des acteurs de la vie syndicale, d'observations et d'analyses des documents. A notre humble conscience, il a ses limites mais nous espérons qu'il servira les organisations syndicales tchadiennes en général et l'UST en particulier.

ABRÉVIATIONS

BIT : Bureau International du Travail

CLTT : Confédération Libre des Travailleurs du Tchad

CFTC : confédération Française des Travailleurs Chrétiens

CGT-FO : Confédération Générale du Travail-Force Ouvrière

CGT : Confédération Général du Travail

CST : Confédération Syndicale du Tchad

CATC : confédération Africaine des Travailleurs Chrétiens

CISL : Confédération International des Syndicats Libres

CASLT : Confédération Africaine des Syndicats Libres du Tchad

MPS : Mouvement Patriotique du Salut

MEFOCE : Méthode de Formation des cercles d'Etudes

OUSA : Organisation de l'Unité Syndicale Africaine

OIT : organisation Internationale du Travail

PPT : Parti Progressiste Tchadien

SET : Syndicat des Enseignants du Tchad

SYNECS : Syndicat des Enseignants- Chercheurs du Supérieur

UNTT : Union Nationale des travailleurs du Tchad

ULST : Union Locale des Syndicats du Tchad

USAT : Union des Syndicats Autonomes du Tchad

UNIR : Union Nationale pour l'Indépendance et la Révolution

UNATRAT : Union Nationale des travailleurs du Tchad

UNST : Union Nationale des Syndicats du Tchad

UST : Union des Syndicats du Tchad

INTRODUCTION GÉNÉRALE

Concept vieux comme le monde et revêtu de neuf, la communication est devenue l'objet d'un approfondissement très poussé dans toutes les situations d'interaction humaine. Les recherches ont conduit à identifier, répertorier, affiner, codifier des démarches, des comportements, des processus d'analyse ou de synthèse, jusqu'à en faire une matière d'enseignement qui a conquis ses lettres de noblesse. A la fois art de vivre en famille, en entreprise, ou tout simplement dans le cadre des relations de tous les jours, la communication permet de valoriser les actions humaines, de les adapter au milieu, de promouvoir le progrès, d'en tirer les meilleurs fruits. Facteur de compréhension mutuelle, le savoir communiquer est un remarquable levier dans la lutte pour le bien être social. L'univers de la communication ne cesse de s'étendre. Communiquer est aujourd'hui pour les entreprises et les différentes organisations ou administrations une nécessiter reconnue.

Sur le plan social et humanitaire, l'aspiration à une société plus communicante est devenue générale. Ainsi, la communication prend, pour les organisations et entreprises ou administrations, une dimension stratégique. Elle est à la mode et se met à l'avant garde de toute activité économique, politique, sociale et culturelle.

Cependant, si ailleurs, philosophes, sociologues, psychologues... épiloguent sur la question, si sous d'autres cieux l'on comprend l'importance de la communication et lui accorde une place auréolée dans différents secteurs de la vie au point de mettre en place les structures de communication, au Tchad, ce n'est pas tout à fait le cas. C'est justement pour montrer ce déficit que nous avons choisi ce thème : « La contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme tchadien : le cas de l'UST » En effet, rares sont les entreprises ou organisations qui disposent d'une structure de communication. Dans l'appareil étatique tchadien même la carence est notoire. Quelques départements ministériels se dotent néanmoins d'un service de communication mais qui, en fait, s'occupe uniquement de l'aspect relation presse. Quant à certaines entreprises qui disposent d'une structure de communication ne dépassent guère le cadre de marketing et de la publicité. Du coté des organisations sociales, humanitaires et culturelles, même si elles disposent de poste de communication, leur rôle se résume aux communiqués de presse et de relation publique. Seules les organisations internationales disposent de services de communication dignes de ce nom. C'est le cas par exemple de l'UNICEF, du FUNUAP, du PNUD, du FAO, ...Les autres organisations non gouvernementales nationales ou internationales se soucient peu de mettre en place un tel service. Conscient donc de l'importance de la contribution de la communication dans la cohésion sociale et le développement, nous ne pouvons rester placide face à cette attitude qui relèverait peut être de l'ignorance.

Le choix de ce sujet est aussi guidé par le fait que les syndicats constituent, dans les pays du tiers monde comme le Tchad, le levier du développement au sens large du terme. En effet, alors que les gouvernants adoptent des plans de développement social et économique inadaptés et peu profitables aux travailleurs, les syndicats lèvent le bouclier. Non seulement ils critiquent mais proposent des plans salvateurs susceptibles de profiter à tout le monde. Ce travail se ferait davantage si l'on utilisait ces atouts qu'offre la communication. Ces atouts qui font de la communication un instrument qui « aide non seulement à une prise de conscience plus accrue de la réalité de sous - développement, à l'acquisition des nouvelles techniques de production plus performantes mais surtout à la transformation des mentalités déterministes et résignées face au sort et à l'adversité en des nouvelles mentalités de progrès, de création donc de développement »1(*)

L'autre justification que nous pouvons donner à ce thème est qu'il il nous permet d'approfondir nos connaissances en communication sociale et aussi de présenter un mémoire de fin de formation. Ayant un penchant pour le social, le choix de ce thème nous permet de réaliser notre désir qui est celui de mettre la communication au service d'une cause d'intérêt général des travailleurs tchadiens. C'est aussi pour permettre la socialisation et une meilleure lutte sociale des syndicats tchadiens, renforcer leur cohésion au niveau des militants comme au niveau des structures que nous avons choisies ce sujet. Ensuite ce choix est le fruit d'une réflexion relative aux actions de communication pour les libertés et le droit syndical, pour l'amélioration des conditions de travail et de vie des travailleurs tchadiens.

Avant de poser la problématique de notre sujet et les objectifs poursuivis par notre étude, il n'est pas inutile de rappeler le sens des termes syndicat et communication.

Un syndicat « est une organisation qui regroupe des individus qui ont un intérêt professionnel commun et qui agissent en vue de le défendre. On parlera donc de syndicats de salariés, comme de syndicats d'employeurs ou de syndicats agricoles »2(*). La définition donnée par l'UST n'est pas tellement différente de celle-ci. Pour elle, le syndicat « est une organisation libre, durable, permanente et démocratique créée par les travailleurs pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux en vue d'atteindre le bien être social »3(*)

La communication, quant à elle, est le fait d'établir une relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu'un ; c'est aussi connaître, recevoir, partager, échanger. Bref comme le dit Refield « la communication est le vaste champ des échanges des faits, d'opinions entre les êtres humains »4(*)

1- Problématique

Le syndicalisme tchadien vient de loin ou du moins a fait longue route. Les actions de communication sont menées pour son bon fonctionnement. Mais en dépit de cette bonne intention les efforts n'ont pas produit un effet de cohésion et on assiste partout à un éclatement des syndicats pour arriver à la pluralité syndicale. Ce morcellement des syndicats profite à l'Etat et au patronat, leurs principaux partenaires qui cherchent toujours à les caporaliser.

La cacophonie entre les syndicats actuels, les luttes idéologiques ou les querelles des personnes dirigeantes, la faible cotisation des militants, l'ignorance des droits et devoirs des travailleurs, la simulacre collaboration entre pouvoir et syndicat ne traduisent - ils pas un manque de communication ou une mauvaise pratique de celle-ci ?

Pour faire ce constat nous avons choisi particulièrement l'UST pour la simple raison que c'est elle qui est la centrale la plus importante et représentative. C'est elle qui est également la centrale dotée d'une structure de communication au sen du terme et dont le responsable est un professionnel de la communication. Il faut souligner que la communication qui fait l'objet de notre étude entre dans un cadre plus précis. C'est l'ensemble des techniques et moyens permettant la diffusion des messages écrits, audiovisuels auprès d'une audience plus ou moins vaste et hétérogène. Cette communication est donc relative à la « fonction communication » dans une organisation ou une entreprise. Elle est l'action pour une entreprise ou une quelconque organisation d'informer et de promouvoir ses activités auprès du public et d'entretenir son image par tout procédé médiatique ou autre.

L'UST est une organisation qui fait ses preuves sur le terrain grâce à son service de communication. Cependant, Les entreprises, nous l'avons dit, placent la communication à la à la première loge parce qu'elle leur permet de réaliser des bénéfices. Cela va sans dire que la communication dans les entreprises a pour but de vendre le plus possible. C'est donc une communication essentiellement commerciale. Les syndicats, par rapport à leur statut, ne peuvent mettre en place une communication commerciale. Quel est donc le type de communication qu'adopte l'UST en temps qu'organisation syndicale ? Quelle est la contribution de cette communication dans son fonctionnement ? Quelle analyse peut-on en faire ? Obéit-elle aux normes professionnelles ? Y a - t-il lieu de faire des propositions pour un travail plus amélioré ? A la problématique de cette étude, la contribution de la communication dans le fonctionnement des syndicats, s'ajoutent d'autres interrogations sur lesquelles nous nous pencherons.

2 - Objectifs de l'étude

En choisissant d'étudier la contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme tchadien, nous visons deux objectifs:

D'abord, nous voudrions à travers ce thème rapprocher les connaissances théoriques relatives à la fonction et stratégies de la communication dans une entreprise ou une organisation que nous avons reçues lors de notre formation des réalités pratiques sur le terrain.

Ensuite, étant donné que nous serons appelés un jour dans l'exercice de notre métier de communicateur à oeuvrer pour la cohésion sociale de l'organisation dans laquelle nous nous retrouvons, il nous faut un tel thème pour nous permettre de nous informer et nous former sur les stratégies et familiariser avec outils de communication d'organisation pour une contribution efficace dans le fonctionnement de cette organisation ou entreprise.

Aussi, le choix de l'Union des Syndicats du Tchad et son service de communication comme cadre de notre étude n'est nullement fortuit. Le service de la communication de cette organisation et centrale syndicale tchadienne est dirigé par un communicateur de formation assisté de quelques compétences. C'est l'espoir de nous nourrir de leurs expériences qui nous a guidé dans notre choix. Enfin, nous voulons à travers notre étude susciter l'intérêt des syndicats en matière de communication et le rôle de « cohésion sociale » de celle-ci dans leur organisation

Comment procèderons-nous à cette étude ?

3- Méthode d'approche

Notre travail s `est réalisé à partir de trois démarches fondamentales. Nous avons, d'abord fait une investigation documentaire. Les documents consultés sont aussi bien généraux que spécialisés. Ensuite nous avons procédé à la collecte des informations auprès de certains responsables impliqués de loin ou de près dans les actions des syndicats : SET, CLTT, CST... Les entretiens avec les chargés de communication de certains syndicats, les conseils et suggestions ont guidé d'une manière très appréciable nos réflexions. La troisième démarche concerne les entretiens avec les secrétaires généraux et président des syndicats.

4- Plan de travail

Notre travail sur le thème: « la contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme tchadien : cas de l'Union des Syndicats du Tchad (UST) » comprend trois grandes parties :

La première s'intitule la contribution de la communication dans le fonctionnement du système syndical en général. Elle commence d'abord par l'historique du syndicalisme tchadien ensuite la contribution de la communication dans son fonctionnement en général. Elle nous permet d'avoir une vue panoramique du mouvement syndical tchadien et de son pluralisme, de son évolution et de ses objectifs ; du rôle qu'a joué la communication dans cette évolution. Cette partie, considérée comme préliminaire, comporte deux chapitres et deux sections. La deuxième partie titré « système de communication de l'UST » est consacrée à la communication au sein de l'UST. Elle présente l'UST dans tous ses aspects et montre l'aspect communication de notre travail. Elle retrace le travail du secrétariat à la communication, publication et archives et les moyens de communication employés avant de dégager la contribution de celle - ci au fonctionnement et son impact sur les activités de l'UST. L'esprit qui sous - tend cette partie est la mise en exergue du rôle et de l'importance de la communication dans le fonctionnement et la réalisation des objectifs de cette organisation syndicale. Elle est composée de deux (2) chapitres et de sept (7) sections. La troisième partie fait une analyse critique du système de communication de l'UST et dégage enfin la perspective d'une communication efficace, adéquate dans les syndicats en général et l'UST en particulier. Elle est faite des propositions et suggestions à partir des insuffisances ou manquements constatés dans l'analyse des problèmes soulevés par notre thème. Deux chapitres et six (6) sections composent cette dernière partie

PREMIERE PARTIE

LA CONTRIBUTION DE LA COMMUNICATION DANS LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME SYNDICAL TCHADIEN.

CHAPITRE I : ORIGINE ET APERÇU HISTORIQUE DU

SYNDICALISME TCHADIEN

Section 1 : L'origine du syndicalisme en Europe

Syndikos en grec veut dire personne qui assiste quelqu'un en justice. Le mot syndicat désigne au Moyen Age la fonction de syndic, personne mandatée pour défendre les intérêts d'un groupe. Il prend au XIXè siècle, le sens d'organisation ouvrière assurant la défense des travailleurs. Le terme syndicalisme apparaît pour qualifier le modèle d'action ouvrière reposant sur la constitution de syndicats.

1.1- Syndicalisme : une conséquence de la révolution industrielle

Le syndicalisme est la forme moderne du mouvement ouvrier. Avant la Révolution industrielle, l'activité manufacturière était le fait d'un artisanat où un patron travaillait avec quelques ouvriers appelés « compagnons ».

Au Moyen Age, cet artisanat s'était organisé en métier (appelé en France « corporation » à partir du XVIè siècle), mais la structure corporative étant oligarchique et l'accès à la maîtrise devenant de plus en plus difficile aux compagnons, ceux-ci allaient constituer des sociétés secrètes dont les membres se reconnaissaient par des signes et un rituel commun. Ces sociétés de compagnons, généralement prohibées et clandestines, étaient à la fois des associations de secours mutuels, des structures de défense des intérêts des ouvriers où se transmettait le savoir-faire professionnel.

Le compagnonnage apparaît ainsi comme la forme pré-industrielle du mouvement ouvrier. Il s'avère inadapté dès les débuts de la Révolution industrielle. Le triomphe des thèses libérales entraîne partout la disparition des cadres corporatifs et surtout, la concentration dans les usines mécanisées d'une main-d'oeuvre hétérogène et déqualifiée transforme profondément la nature du milieu ouvrier.

En effet, selon la doctrine du « laisser faire, laisser passer » des libéraux qui se traduit par la libre concurrence et qui domine la Révolution industrielle en Europe, toute organisation de défense ouvrière est considérée comme une coalition, autrement dit une entente occulte visant à entraver la liberté du travail et, par là même, à fausser le libre jeu de l'économie. A la fin du XVIIIè siècle les Etats prennent des mesures assimilant toute coalition à un délit. La répression est toujours implacable.

Cependant, des voix s'élèvent dans les années 1820-1830, pour dénoncer la misère et la condition inhumaine faite au prolétariat industriel, ainsi que l'hypocrisie du postulat libéral plaçant sur un pied d'égalité l'employeur et l'employé.

Le syndicalisme moderne va naître dans ces moments difficiles en France, Allemagne, Angleterre pour gagner le reste des pays d'Europe et progressivement en Afrique et donc, au Tchad avec la colonisation.

Section 2 : L'historique du mouvement syndical au

Tchad.

Avant 1944, rien n'interdisait la création des syndicats, mais ce n'était pas dans l'air du temps. Le 7 août 1944, un décret du gouvernement provisoire de la république française siégeant à Alger et signé du général De Gaulle, a institué des syndicats professionnels en Afrique Noire tout en assortissant leur création de plusieurs conditions.

C'est après la promulgation de la loi n°1322 du 15 décembre 1952 portant code du travail des territoires d'outre-Mer que le droit syndical a été formellement reconnu

« Dans le paysage peu enviable du Tchad, ceux qui détiennent le pouvoir économique ou politique s'attèlent à autre chose qu'au bien - être des populations, non seulement délaissées, mais aussi rackettées. Dans ce contexte où ce sont ceux qui détruisent qu'ils ne produisent qu'on entend, il y a une catégorie qui a choisi d'agir plutôt que de s'agiter, qui calmement, fermement, inlassablement travaille, en organisant les travailleurs du monde rural comme urbain, en oeuvrant pour les meilleures conditions de vie et de travail des salariés, la connaissance du droit des travail.... C'est celle des syndicats »5(*)

Au Tchad, le mouvement syndical a connu plusieurs mutations au cours de son évolution. Cette évolution qui a été constamment ponctuée par l'intrusion du pouvoir politique et des querelles de leadership entre les dirigeants des syndicats, a été marquée tantôt par le pluralisme tantôt par le dualisme ou l'unité syndicale.

2.1- Le pluralisme syndical de la première heure

Au Tchad, l'introduction des syndicats a été l'oeuvre des syndicalistes français, notamment les communistes arrivés en 1933.

Au départ, les premiers syndicats étaient des sections locales des grandes centrales françaises telles que la Confédération Générale du travail (CGT), la confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC), la confédération Générale du Travail -Force ouvrière (CGT-FO). Progressivement ces sections vont se transformer en des véritables centrales syndicales. Quatre organisations syndicales vont ainsi voir le jour.

- Il y a d'abord l'Union Locale des syndicats du Tchad (ULST) créée en 1946 et affiliée à la CGT. Ses dirigeants étaient les camarades Aristide Issembert (d'origine gabonaise), Djimé Dari, Mambra Naïmou, jean Charlot Bakouré et Ali Salim.

- Ensuite, vient la Confédération Africaine des Travailleurs Chrétiens (CATC) créée en 1950. Affilié à la CFTC, ce syndicat avait pour principaux dirigeants, Victor Malot, Gabriel Dombal et Béyéna Béisso

- L'Union des Syndicats Autonomes du Tchad (USAT) créée le 31 décembre 1956 par François Tombalbaye. L'USAT était très marquée par des attaches au Parti Progressiste Tchadien (PPT). Lorsque François Tombalbaye était désigné premier Ministre en mars 1959, il avait passé la direction de ce syndicat à M. Robert Goraalah (actuel Oudalbaye Naham). L'USAT était aussi rattachée à la Confédération Générale du Travail- Force Ouvrière (CGT-FO) en France.

- Enfin est créée la Confédération africaine des Syndicats Libres du Tchad (CASLT), née de la scission de l'USAT en 1957. ses principaux dirigeants étaient Mahamat Talba, Boukar Maurice, Pierre Yamara Semoko, Ahmed Christian et Ali Service.

Ce sont là les principales centrales qui avaient coexisté au Tchad jusqu'à l'indépendance en 1960. Mais trois ans seulement après l'indépendance, le vent de l'unification syndicale commença à souffler.

2.2- La mise au pas des syndicats et la première unité syndicale

En mai 1963, lors de la création de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) à Addis - Abéba, les chefs d'Etats africains ont adopté une recommandation spéciale demandant à tous les syndicats de se regrouper en une seule centrale. Ces centrales se devaient d'adhérer à l'Organisation de l'Unité Syndicale Africaine (OUSA)

Sur ce point, il faut se rappeler que les premiers chefs d'Etat africains furent en majorité des anciens syndicalistes qui se sont servis des syndicats pour se hisser au pouvoir. Leur premier réflexe était donc tout naturellement de contrôler sinon caporaliser les syndicats dont ils connaissaient la force.

Au Tchad, la campagne pour l'unification des syndicats a été entreprise par le président François Tombalbaye dès 1964. Cette campagne a eu pour conséquence la réalisation de la première unité syndicale : le 14 janvier 1964, l'Union Nationale des Travailleurs du Tchad (UNTT) est née de la fusion de l'USAT et de la CASLT. En décembre de la même année, l'ULST intègre le groupe. La première unité syndicale vient ainsi d'être réalisée. Seule la CATC, devenue Confédération tchadienne Démocratique du Travail restait à l'écart.

Cependant, suite à des pressions politiques, ce syndicat finit par rallier l'Union le 08 janvier 1968. A cette occasion, l'UNTT changea de sigle pour devenir Union Nationale des Travailleurs du Tchad (UNATRAT), afin de se distinguer de la centrale togolaise qui était aussi dénommée UNTT.

Mais un mois seulement après la fusion, une purge a été opérée parmi les dirigeants sous le prétexte de tentative de coup d'Etat. Plusieurs leaders de l'UNATRAT, parmi lesquels le président Maître Gabriel Dombal est alors arrêté et écroués. Certains ne seront libérés qu'en 1971 à la faveur du congrès de la réconciliation de Doyaba. Après cette purge, la direction de la centrale fut confiée à des personnes « sûres » et fidèles au Président François Tombalbaye. Dès lors, l'UNATRAT a pratiquement les mains liées et n'a aucune possibilité d'initiative. Elle est à la solde du parti au pouvoir puisque son président est appointé par le PPT.

La chute de François Tombalbaye en avril 1975 n'amorça pas la délivrance de la centrale syndicale mais plutôt son déclin en raison des restrictions de libertés imposées par le régime militaire. Le syndicat unique végètera donc dans l'inaction jusqu'aux événements douloureux de 1979. Curieusement, c'est en ce moment là qu'on assiste à une renaissance du mouvement syndical.

2.3- Du dualisme à la deuxième unité syndicale

En octobre 1979, une nouvelle centrale dénommée Confédération Syndicale du Tchad ( CST) a été créée à l'instigation d'anciens syndicalistes. Ce syndicat sera légalisé en novembre 1981. Le même mois, l'UNATRAT, elle aussi, renaît de ses cendres. Ces deux centrales vont coexister tant bien que mal jusqu'en 1988 sans pour autant avoir une grande marge de manoeuvre. Car à cette époque de dictature implacable, toute grève était assimilée à une tentative de coup d'Etat. En 1988, sur l'initiative du parti unique « UNIR », la CST et l'UNATRAT fusionnent pour former l'Union Nationale des Syndicats du Tchad (UNST) Cet élan unitaire allait ainsi permettre à l'UNST de démarrer son action sous de meilleurs auspices tout en gardant ses liens avec le parti au pouvoir. Mais très vite des divergences naissent parmi les dirigeants à propos de la mauvaise gestion financière entraînant du coup des affrontements feutrés entre eux. C'est dans ce contexte qu'intervient la chute du régime de l'UNIR et l'arrivée au pouvoir du Mouvement Patriotique du Salut (MPS) en décembre 1990. L'UNST est alors dissoute à l'instar de tous les mouvements affiliés à l'ancien parti unique.

2.4- Le retour de la pluralité syndicale

Après cette dissolution de l'UNST par le nouveau pouvoir, une frange des dirigeants de la centrale dissoute en prend et choisit de créer une autre centrale dénommée Confédération Libre des Travailleurs du Tchad (CLTT), en avril 1991 suite à une assemblée tenue dans l'enceinte de l'Ecole Nationale d'Administration et de la Magistrature (ENAM). Ces derniers, accusés de haute trahison sont aussitôt exclus des rangs de l'UNST. Comme suite à de longs pourparlers avec le pouvoir, l'ancien syndicat unique se transforme le 23 juin 1991 en Union des Syndicats du Tchad (UST) Cette ère démocratique ouvre la voie à la création des syndicats dans les différents services de l'administration et entreprises du pays pour donner ce qu'il convient d'appeler pluralité ou multiplicité syndicale qui anime le monde du travail.

Depuis lors, ce sont ces deux centrales (UST et CLTT) qui occupent le devant de la scène syndicale au Tchad sans ignorer bien sûr les syndicats autonomes tels que le SYNECS, SET, SNIT pour ne citer que ceux là.

De tous ces syndicats, l'UST dispose d'un grand nombre de militants. Selon son secrétaire général, ils sont 55 000 aussi bien dans le secteur public que privé contre 42.000 militants de la CLTT et 9200 adhérents du SET.

Comme on le voit, le mouvement syndical au Tchad a connu plusieurs mutations au cours de son histoire. En dehors de l'époque coloniale qui constitue l'heure de gloire du syndicalisme tchadien, cette histoire est essentiellement marquée depuis l'indépendance, par l'intrusion constante du pouvoir politique qui veut toujours avoir une mainmise sur les syndicats. Cet état de fait a conduit le pays vers la pluralité syndicale suivant les secteurs de la vie administrative.

Ceci nonobstant la tendance actuelle qu'est de rendre responsables les travailleurs à tous les niveaux. Un sérieux travail de sensibilisation, d'éducation, de formation et d'information des salariés pour un bon fonctionnement des syndicats reste à faire à cet effet. C'est ce que les syndicats ou du moins l'UST tente de faire grâce à son secrétariat à la communication.

Cependant l'on se demande quelle est la contribution de cette communication dans le fonctionnement des syndicats tchadiens ?

CHAPITRE II : LA CONTRIBUTION DE LA COMMUNICATION

DANS LE SYNDICALISME TCHADIEN

La communication dans le milieu syndical est très importante parce qu'au Tchad, beaucoup de militants ne connaissent pas leurs revendications, libertés syndicales et autres droits humains faute d'une communication rigoureuse.

Pour mener cette lutte sociale il faut que les militants soient informés ; car « le syndicat est un instrument de développement humain, social qu'il fallait faire, qu'il

fallait s'organiser en solidarité. Et pour cela, Il faut de l'information et la communication »6(*), a indiqué M. Brahim Ben Seid, Président de la CLTT 

Pour le premier responsable de cette centrale syndicale, la communication et l'information ont été déterminantes dans la vie de leur syndicat depuis sa création; car nul ne peut imaginer au monde une organisation vivre ou fonctionner sans information et communication.

Au niveau de cette organisation syndicale, l'information passe à tous les niveaux à travers le secrétariat à la communication, les secrétaires qui sont à la base. Bloquer la communication c'est bloquer sinon étouffer le syndicat, a-t-il relevé.

Le syndicalisme tchadien en général se prétend de masse. L'ambition de chaque organisation syndicale est de regrouper le plus grand nombre possible de travailleurs et travailleuses de toutes catégories sociales pouvant être solidaires dans le respect de la philosophie, de la religion et des motivations de chacun pour la défense collective des intérêts communs. Sont concernés tous ceux qui veulent s'unir pour construire ensemble une société démocratique basée sur les valeurs idéologiques auxquelles le syndicalisme tchadien se réfère.

Sans la communication on ne peut convaincre les travailleurs à intégrer les syndicats ou à concevoir une politique de lutte syndicale efficace. Elle a permis et permet aux syndicats d'agir en synergie.

Elle est également considérée par beaucoup comme un élément de résolution de conflits interne ou externe et de stratégie que les différents syndicats tchadiens ont adopté dans leur fonctionnement.

Ce sont les difficultés à résoudre et le contexte socio - politique qui ont mis en évidence la nécessaire collaboration des hommes pour défendre leurs intérêts communs. Cette collaboration passe inévitablement par la communication de qualité qui, elle-même, sous-tend la motivation ambiante.

Dès lors, la communication apparaît, tel un puissant outil des syndicats pour produire des informations à l'intérieur et à l'extérieur de leur organisation notamment à l'endroit du patronat, du gouvernement tchadien et éventuellement à l'opinion internationale surtout au Bureau International du Travail (BIT) et autres organisations internationales soeurs.

Ainsi pour emporter l'adhésion de leurs membres et dans le cadre de la stratégie de la défense de leurs intérêts, les syndicats tchadiens, dans leur fonctionnement, disposent généralement des secrétaires chargés de la communication et de l'information. Leur rôle est d'élaborer des stratégies et de s'occuper de la communication interne et externe suivant les objectifs clairs qu'ils poursuivent.

Section 1 - La communication interne dans le syndicalisme

tchadien.

La communication interne concerne tous les échanges au sein même des organisations syndicales. C'est le plus souvent une communication à caractère informative. Elle tente de motiver et d'harmoniser les relations à l'intérieur des syndicats mais tient surtout à informer les militants syndicaux des activités de leur mouvement, des nouvelles relatives aux conditions de travail, le compte rendu des négociations ou des revendications. Au delà de ces objectifs, la communication interne participe à l'éducation et à la formation des syndiqués sur leurs droits et devoirs.

Cet ensemble des actions d'informations internes est réalisé par les chargés de la communication dont les termes de référence de mission consistent à mettre en oeuvre les principes d'une politique de communication des syndicats à tous les niveaux. Ces chargés de communication ont généralement une bonne connaissance de la chose syndicale et de ses membres.

S'ils ne sont pas des professionnels du métier de la communication, ils sont choisis suivant un certain nombre de critères : disposer d'une potentialité intellectuelle, faire preuve d'un engagement aux choses syndicales, savoir écouter, pouvoir dialoguer, savoir prendre les autres en considération, inspirer la confiance, avoir le souci de la vérité, être objectif, compréhensible, rigoureux et savoir enfin gérer le flux des informations issues du milieu interne comme externe.

Cette communication interne des syndicats repose essentiellement sur trois types de communications qui sont : la communication descendante, la communication ascendante et la communication interactive ou interpersonnelle et ce, en fonction de la politique communicationnelle adoptée par chaque syndicat.

1.1- la communication descendante

La communication descendante est, par définition celle qui part du haut de la pyramide de la hiérarchie syndicale pour atteindre les employés membres des syndicats. Ces informations descendantes peuvent provenir des responsables de différentes structures syndicales ou du bureau central. Elles touchent le public cible soit par relais, soit par des écrits. Cette communication selon les intéressés, répond à une première fonction pratiquement obligatoire, la diffusion des informations réglementaires. Ces informations bénéficient des supports constitués par les panneaux ou tableaux d'affichage. Ces supports accueillent le règlement intérieur, les notes de service, les communiqués de presse relatifs à une situation donnée, ou communiqués simples d'information et les documents émanant des délégués syndicaux. La communication descendante permet aux syndicats de mieux faire connaître l'environnement de leur organisation et leur organisation elle-même.

Elle est considérée par les syndicats comme mode de communication et d'information au service des militants des syndicats afin de leur donner le sentiment réel qu'ils sont pris en considération, et leur permettre de se situer dans l'organisation syndicale et le fonctionnement de celle-ci. C'est à ce prix qu'on peut davantage obtenir leur adhésion.

Pour un bon fonctionnement, les syndicats font usage des moyens de communication les mieux adoptés de l'époque. La radio ratisse bien entendu un large public mais son accès n'est pas une sinécure en raison des soubresauts et tensions sociales sous les régimes tchadiens auxquels évoluaient à l'époque les syndicats.

Les moyens de communication descendante utilisés sont les notes de service, lettres et circulaires, les tracts, les tableaux d'affichage, les points de presse, discours et visites du président des syndicats, le rapport annuel, les réunions formelles. On ne constate pas les traces du journal d'information interne des syndicats.

En clair, s'il y a une communication interne dans les organisations syndicales de l'époque selon notre enquête, ce serait obligatoirement la communication descendante. Voici le schéma de fonctionnement de la communication descendante adopté dans la plupart des organisations syndicales tchadiennes et qui tient lieu de tradition jusqu'aujourd'hui.

INFORMER

EXPLIQUER

CONVAINCRE

FAIRE ADHERER

Ce schéma de la communication descendante fonctionne grâce la motivation et la fédération des dirigeants syndicaux autour des projets et objectifs communs.

La communication descendante reste donc la forme de communication la plus fréquente et efficace pour les syndicats. Cependant, mettre en place une communication interne qui serait uniquement descendante, sans laisser aux salariés ou du moins aux militants syndicaux la possibilité de s'exprimer, serait absurde.

Les informations recueillies aux échelons supérieurs de la hiérarchie syndicale peuvent permettre bien sûr d'éviter des conflits, voire des situations de crise.

La communication descendante a ses limites. Elle a donc insuffisances d'où la nécessité pour les syndicats de pratiquer si non de mettre en place une autre forme de communication dite communication ascendante.

1.2- La communication ascendante

A l'inverse de la précédente, la communication ascendante part de la base (des militants syndicaux) pour remonter vers la hiérarchie qui est le bureau central.

La communication ascendante peut être provoquée ou spontanée. Sa pratique répond à trois objectifs : enquêter, détecter et stimuler. Elle revêt plusieurs aspects dans son fonctionnement. Cette forme de communication est formelle et informelle. Formelle, lorsque les responsables des organisations syndicales la structure et là, émetteurs et récepteurs sont connus. Et informelle lorsqu'elle n'est pas structurée mais l'on peut connaître ou identifier les émetteurs et récepteurs. Pour réaliser cela, les responsables syndicaux adoptent la simple stratégie consistant à balancer une information pour susciter des réactions et des bruits qu `ils exploitent pour éventuellement prendre des décisions qui ne sauraient battues en brèche par la base. Elle est aussi spontanée quand elle n'est suscitée par une information descendante. Ce type de communication qui part de la base vers le sommet renseigne les responsables des organisations syndicales par des questions ou feed back(*) qui reflètent des préoccupations ou des attentes des syndiqués.

1.3- La communication interactive

Ce troisième type de communication interne contribue efficacement à l'harmonisation des points de vue et de prise de décisions car on constate le plus souvent que c'est au cours des réunions fortuites, d'occasions de fêtes, des ateliers, de forum, de séminaire ou de rencontres informelles que les échanges les plus riches se produisent. Ces échanges participent à la construction des plans de lutte et de viabilité des syndicats.

Cela étant, la communication interactive, que l'on peut aussi appeler communication mutuelle, fait appel à des outils employés dans les précédents types de communication conformément aux objectifs que les syndicats leur attribuent, la forme qu'ils leur donnent et l'exploitation qu'ils en font. C'est une possibilité offerte aux travailleurs militants des syndicats de dialoguer soit avec les agents de relais d'information, soit avec les responsables ou d'autres membres des syndicats. Elle favorise l'échange, la concertation qui pourrait constituer la force des syndicats.

Section 2- Les réunions comme outils de communication interne

des syndicats

Même si elles ne sont pas, stricto sensus(*) des outils de communication interne puisque leur finalité première réside dans l'échange d'information technique en vue d'atteindre des résultats, les réunions des différents services syndicaux restent un outil essentiel de communication. Sans elle, les syndicats ne peuvent prétendre concevoir des plans d'action efficaces et rentables pour le bien être des travailleurs et la survie de leur organisation. L'efficacité et la réussite des actions syndicales sont la résultante des réunions, lieu de débats entre les participants, de circulation des informations. Elle favorise un décloisonnement des différents services syndicaux. Elle permet de ce fait la construction efficace d'un esprit de solidarité.

Dans le cadre de la communication descendante, les responsables des syndicats tiennent des réunions formelles qui visent à diffuser une ou des informations collectives. Il en est une qui revêt d'une importance particulière par exemple, la convention annuelle. Son but est de faire le bilan de l'exercice passé ou clos, d'annoncer les perspectives et objectifs, et d'apporter une note conviviale aux relations entre les militants syndicaux.

DEUXIÈME PARTIE

SYSTEME DE COMMUNICATION DE L' UST.

La communication est un processus par lequel les idées et les informations sont transmises entre des personnes ou groupes de personnes. Elle est un système

global à l'intérieur duquel circulent les informations ; les informations se transmettent de l'émetteur au récepteur et vice - versa. Pour qu'il y ait communication, le message est formulé, transmis, reçu et renvoyé en cas de nécessité. Cependant, l'on ne peut communiquer à tous vents. Toute communication vise un but.

Nous avons, dans la première partie de notre travail, fait un aperçu historique du syndicalisme au Tchad et l'apport de la communication dans les activités. Et ceci pour une compréhension du cadre général de notre étude.

La deuxième partie que nous allons aborder, se donne pour ambition de présenter l'UST et le rôle que joue son service de communication c'est à dire, quel message produit-il ? En direction de qui ? Dans quel but ? Avec quels moyens ou supports ?

Et elle se propose surtout de dégager l'impact de la communication dans le fonctionnement de l'UST qui fait l'objet de l'étude et partant, montrer l'importance que revêt la communication dans la vie d'une organisation syndicale ou simplement dans l'existence humaine.

Le travail de cette partie s'effectuera en trois temps. Nous ferons, dans un premier temps la présentation de l'UST, ensuite nous présenterons son système de communication et chercherons enfin à ressortir les retombées de l'action de communication sur les activités de l'UST et partant dans son fonctionnement.

CHAPITRE III : L'UNION DES SYNDICAT DU TCHAD (UST)

« La mission de l'UST est d' abord holistique et vise le développement total du travailleurs tchadien et de sa meilleure condition de vie »7(*)

Section 1 : création de l'UST

La promulgation de la loi N° 1322 du 15/12/1952 portant code du travail des territoire d'outre mer pour reconnaître aux travailleurs le droit syndical et révisée par la loi N°7/66 consacre à jamais la création et l'évolution des sections syndicales locales. Ces différentes sections locales étaient calquées sur les centrales syndicales françaises. Très vite des dissections et des mutations apparaissent et ne cesseront plus jamais.

L'unification des syndicats, amorcée en 1963, a permis dans un premier temps la fusion de la Confédération africaine des Syndicats Libres du Tchad (CASLT) et de l'Union des Syndicats Autonomes du Tchad (USAT) pour donner naissance à l'Union Nationale des Travailleurs du Tchad (UNTT) puis, avec les adhésions de l'Union Locale des Syndicats du Tchad (ULST) et de la CTDT, la centrale prend la dénomination d'Union Nationale des Travailleurs du Tchad (UNATRAT) en 1968.

A chaque changement politique, la centrale syndicale change également de dénomination ; C'est ainsi que l'UNATRAT deviendra Union National des Syndicats du Tchad (UNST) à l'avènement de l'UNIR.

Avec le changement de régime politique le 30 novembre 1990, l'UNIR et ses organes avaient été dissouts, l'UNST a été également touchée par cette mesure malgré la bataille menée par ses dirigeants. Finalement face à l'hostilité du gouvernement, l'UNST a accepté lors du congrès extraordinaire du juin 1991 de changer sa dénomination en enlevant le « N » de l'UNST pour donner l'Union des Syndicats du Tchad (UST)

En somme, l'UST est la résultante d'une série de fusions des différents syndicats qui se sont succédé depuis la création du premier syndicat au Tchad.

Section 2 : Buts et objectifs de l'UST

L'UST a pour but :

- De défendre et promouvoir les intérêts professionnels, matériels et moraux de ses membres ;

- Coordonner l'action du mouvement syndical national avec celle des autres organisations syndicales régionales et /ou internationales en vue de nouer des alliances susceptibles de renforcer les capacités du mouvement syndical universel ;

- Promouvoir la solidarité entre travailleuses et travailleurs des secteurs publics, privé et informel ;

- Promouvoir la démocratie, la justice sociale, la paix et la bonne gouvernance dans le pays.

L'UST poursuit les objectifs qui sont les suivants :

- la mobilisation des travailleurs tchadiens dans une centrale unique, constituée conformément aux options fondamentales de l'Organisation pour l'Unité Syndicale Africaine (OUSA) ;

- L'élévation constante du niveau de vie des travailleurs pour une reforme progressive de la législation sociale en vue de la répartition équitable, juste du revenu national entre toutes les couches sociales ;

- l'éducation ouvrière et la formation syndicale générale des travailleurs par l'institution d'une politique de formation permanente et l'organisation des colloques, séminaires et conférences ;

- L'entraide.

De par ses buts et objectifs, l'UST en tant qu'organisation des travailleurs et dans sa lutte permanente aura totalement réussi à éduquer ses adhérents voire tous les travailleurs tchadiens si tous, sont convaincus que leur salut se trouve dans l'unité syndicale. Cette unité syndicale se réalise grâce à la communication qui se fait sans cesse à travers les réunions des membres du bureau central, des Assemblées Générales des militants et des moyens d'information et de formation de l'UST que sont l' « UST-INFO », les communiqués de presse, les séminaires et les émissions. Comme a affirmé M. Djimet Vansou, premier secrétaire à la communication et aux publications de l'UST, « On ne peut pas prétendre réaliser les objectifs d'une organisation syndicale comme l'UST sans communiquer »8(*)

Section 3 : Structure et fonctionnement de l'UST

3. 1- Structure de L'UST

La structure du syndicat est la forme selon laquelle l'organisation est construite. Cette forme n'est pas rigide et doit s'adapter aux conditions nationales ou internationales. Les syndicats professionnels peuvent rester isolés, se fédérer, se confédérer ou se constituer en union ou sous n'importe quelle forme que ce soit . On peut distinguer le syndicat professionnel ou la section, la Fédération, la centrale nationale (confédération nationale) et la confédération internationale. Pour ce qui est de l'UST, il existe deux (2) formes de structure : il s'agit de structure verticale et de la structure horizontale.

La structure verticale consiste à classer les travailleurs dans les organisations professionnelles que sont les fédérations et les syndicaux. Ainsi, tout travailleur appartient d'abord à un syndicat de base (entreprise ou service) puis à une sous section au niveau sous préfectoral et enfin à une fédération ou syndical National eu niveau national. La fédération a pour mission non seulement de défendre les intérêts de ses membres et l'image de marque de la profession.

Le regroupement des Fédérations constitue ce qu'on appelle centrale syndicale.

La structure horizontale consiste à classer les travailleurs suivant l'appartenance géographique de leur lieu de travail. Ainsi, tout travailleur relève de sa cellule de base, puis d'une sous- union locale dans le poste administratif, d'une union locale sous- préfectorale et enfin d'une union préfectorale.

3.2- Fonctionnement de L'UST

Le syndicat régulièrement constitué bénéficie d'un statut de personne morale qui peut ester en justice. Les statuts et règlement intérieur des syndicats fixent leur fonctionnement et déterminent les pouvoirs des dirigeants. La structure de fonctionnement d'une organisation syndicale comprend généralement trois (3) organes essentielles.

L'UST n'a pas dérogé à cette règle et se dote de trois organes clés de fonctionnement qui sont :

- Le congrès

- Le conseil syndical

- Le Bureau exécutif

3.2.1- Le congrès

Le congrès est l'organe suprême de l'UST. Il se réunit une fois tous les quatre ans en session ordinaire à la convocation du conseil national syndical sur proposition du Bureau Exécutif.

Des sessions extraordinaires du congrès peuvent être convoquées par le conseil syndical sur proposition ou à la demande des organisations membres à la majorité simple.

Le congrès révise et adopte les statuts et les rapports d'activités, définit le programme d'action et élit le conseil national.

Il est composé des membres :

- Du conseil national syndical ;

- Des délégués des syndicats nationaux, des fédérations professionnelles ; des délégués des unions régionales et départementales ;

- Des membres du comité national des femmes travailleuses et du comité national des jeunes travailleurs.

3.2.2- Le conseil syndical ou le comité syndical

Entre les congrès, le conseil syndical de l'UST est l'organe suprême. Il siège deux (2) fois par an sur convocation du programme d'action. Il adopte le rapport qui est de sa compétence, révise et adopte le rapport du secrétaire général, les rapports des commissions et élit le bureau exécutif en son sein. Ce conseil mène ses activités par la communication franche de ses membres. Par la communication, les membres de ce conseil arrivent à des propositions et des décisions acceptables par tous.

3.3- les finances syndicales

Le syndicat qui est une association démocratique, volontaire et indépendante est composé de travailleurs, dirigé par les travailleurs et toujours au service des travailleurs.

Dans certains pays où la ratification de la convention N°87 (sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical) a été possible, les travailleurs ont le plein droit d'organiser et de gérer leur syndicat sans ingérence aucune de qui que ce soit, mais tout en respectant les lois, les syndicats sont libres de prendre leurs décisions et d'élire leurs dirigeants et de représenter les travailleurs dans toutes les instances de la nation.

Le syndicat ne peut être réellement indépendant et défendre franchement les intérêts de ses membres que s'il est financièrement autonome et que cet argent provient de ses membres. Puisque l'argent du syndicat doit être utilisé pour la protection de ses adhérents, les besoins de l'organisation, la défense des travailleurs. Que faire pour remplir et atteindre ces objectifs ?

Un syndicat qui n'aurait pas des ressources suffisantes ou qui ne pourrait pas en disposer librement aux besoins de son administration est un syndicat sans suite. Une bonne administration financière est celle qui permet au syndicat d'être sûr que ses ressources ne sont ni perdues, ni gaspillées, ni mal utilisées.

Une organisation syndicale comme l'UST ne saurait être indépendante et libre dans l'orientation de ses activités, si elle dépend, pour ses finances, de générosités extérieures.

Il n'en est pas de même en ce qui concerne la solidarité syndicale internationale qui peut se manifester dans une circonstance exceptionnelle.

Recueillir des fonds suffisants auprès des adhérents, organiser éventuellement des collectes, sont les meilleurs moyens de garantir l'indépendance de l'UST.

3.3.1- Les ressources financières de l'UST

Quand une organisation syndicale ou n'importe quelle organisation est créée, le premier souci de ses dirigeants à n'importe quel titre et à tous les niveaux, c'est d'abord de penser aux ressources de son fonctionnement. Car sans ressources on ne peut pas rendre viable sinon pérenne l'institution. L'organisation syndicale comme l'UST est considérée comme un être humain qui, pour vivre, a besoin de se nourrir, de se vêtir, de se loger, se soigner, se divertir etc....

Pour ce faire, l'UST dispose de deux ressources financières qui sont :

- ressources directes

- ressources indirectes

Les ressources directes sont les droits d'adhésion et des cotisations mensuelles.

Quant aux ressources indirectes, elles proviennent des produits de manifestations, de coopération, de subventions, de dons et de legs.

Le taux de cotisation syndicale au Tchad du moins pour l'UST est de 1% (un pour cent) du salaire mensuel ; mais compte tenu des difficultés liées à la perception du taux prévu, la cotisation est actuellement réduite à un montant provisoire de 100fcfa (cent fracs) par mois et par travailleur.

Pour réaliser leur programme d'action, les dirigeants de l'UST ont mis en oeuvre une politique de recouvrement des cotisations basée sur le principe suivant :

- La libre participation financière de l'adhérent. C'est le seul système utilisé jusqu'à nos jours dans notre pays. Le salarié verse lui-même sa cotisation. ;

- Une sensibilisation au niveau de tous les syndicats de base ;

- Le système de collecteur : un agent au service c'est - à - dire le délégué du personnel se charge de collecter les cotisations moyennant une rémunération.

A noter que le recouvrement par le système de Check off(*) qui semble généralement être avantageux pour le syndicat n'est pas instauré au Tchad. Il consiste à en la retenue à la source des cotisations de l'adhérent en accord avec le gouvernement, le patronat, la centrale syndicale et les travailleurs. Ce système est très avantageux. Jusqu `à nos jours, six (6) pays d'Afrique francophone dont deux de l'Afrique centrale (le Gabon et la RDC) et un pays de l'Afrique occidentale ont opté et instauré le système de check off pour le recouvrement de leurs cotisations.

Après la centralisation de la recette de collecte par le trésorier central de l'UST, celui-ci procède à la répartition de cet argent selon les pourcentages attribués aux fédérations, aux unions préfectorales, sous préfectorales et cellule de base.

Cette répartition se présente comme suit :

v 40 % pour la centrale

v 20 % pour la fédération

v 20% pour les unions préfectorales

v 10% pour la cellule de base

v 10 % pour le collecteur (délégué du personnel)

La communication a permis d'opérer des recettes auprès des militants.

Au cours des Assemblées Générales et congrès, une communication financière se fait pour rassurer les militants de base sur l'usage de leurs cotisations.

3.3.2- gestion des ressources financières de l'UST

Le trésorier général centralise les cotisations. Il est chargé conjointement avec le secrétaire général d'engager des dépenses prévues par le budget annuel. Pour ce faire, il tient une comptabilité faisant ressortir toutes les dépenses de l'année. Il rend compte de sa gestion au Bureau Exécutif.

La force syndicale réside dans le paiement effectif des cotisations de ses membres. Ceci permet d'oeuvrer pour l'indépendance du mouvement syndical. Il est d'une nécessité pour les organisations syndicales de renforcer le système de recouvrement des cotisations par voie de  check-off  car une organisation ne peut être forte et agissante que lorsqu'elle a des moyens financiers adéquats, permanents et suffisants.

CHAPITRE IV : LA CONTRIBUTION DE LA COMMUNICATION
DANS LE FONCTIONNEMENT DE L'UST.
«  Partout et en tout temps, la communication a été un facteur et un instrument de développement »9(*)

Eu égard à sa lourde mission, la communication apparaît aux responsables de l'UST comme incontournable sinon importante. Elle leur permet de faire

Comprendre leur position à leurs partenaires qui sont le patronat, le gouvernement et surtout un moyen d'informer les militants des activités menées. Outre cela, elle est un instrument de mobilisation des travailleurs.

Parlant de l'importance de la communication, H.Bruno indique que :« Sans communication l'organisation ne fonctionne pas, la communication véhicule l'information à travers l'organisation, elle constitue le système sanguin de l'entreprise. »10(*). C'est dire que tout ce qui vit communique et donc dans la vie sociale ou organisationnelle, rien ne s'accomplit sans la communication.. Aussi, abordant dans le même ordre d'idée, Labasse Pierre déclare :

« La communication est la base de toute action (...) Quand les gens savent qu'ils réfléchissent, qu'ils ont des idées, qu'ils ont besoins de s'exprimer avec d'autres, alors, quelles richesses de réflexion et de proposition ! si en général, les travailleurs se taisent aussi souvent, c'est qu'ils ne savent pas, parce qu'on n'a pas voulu qu'ils sachent »11(*)

Pour avoir compris cette importance de la communication, l'Union des Syndicats du Tchad (UST) comme beaucoup d'autres organisations tchadiennes s'est dotée d'un secrétariat National à la communication, publication et archives. Les termes de références de la mission assignée à ce service sont bien définis :

Ce sont :

- production des communiqués de presse ;

- Conseil auprès du bureau national ;
- Echange d'informations avec les différents partenaires nationaux internationaux et d'autres organisations soeurs ;

- Publication régulière et selon les besoins et circonstances des messages ; des annonces et des droits de réponse dans les journaux de la place ;

- Production des Informations aux militants de l'UST à travers le journal interne « UST-INFO » ;

- Formation des travailleurs sur leurs droits et devoirs à travers l'émission « Tribune des travailleurs » qui se passe chaque jeudi de 18h à 19h sur les antennes de la radio FM Liberté dont l'UST est membre fondateur.

Pour mener à bien sa tâche, il est mis à la disposition de ce secrétariat des moyens humains, matériels et techniques.

Section 1 : Les moyens et le public visé

1.1- Les moyens matériels, techniques et humains du secrétariat à la

Communication

Le secrétariat chargé de la communication et de la publication abrite un bureau sobrement équipé. Peu de matériel de communication est mis à sa disposition. Il s'agit, entre autres appareils photos, un ordinateur et autres outils de production de l'information. Ce secrétariat est piloté par un professionnel de la communication avec deux autres personnes ressources de l'UST. Les moyens de travail sont certes modestes mais permettent néanmoins de réaliser un travail appréciable à l'endroit des différents publics de l'UST.

1.2- Le public

Par souci d'efficacité, le secrétariat à la communication de l'UST oriente généralement ses actions de communication et d'information vers le public bien identifié. A chaque public correspond une ou des communications spécifiques pour des tâches ou des résultats bien précis. Les publics les plus importants sont les militants, les autorités publiques, le patronat et autres partenaires nationaux ou internationaux tels que le tribunal du travail ou le Bureau International du Travail et les médias.

Le public interne est constitué de l'ensemble du personnel qui s'occupe des différentes structures de l'UST.

Le secrétariat à la communication constitue pour tout ce monde une croie de transmission de l'information ou du moins un guide. Le but recherché par l'action de la communication est de rendre les militants, les syndiqués à tous les niveaux aptes à connaître leurs droits et devoirs, les défendre en tout temps et en tout lieu pour leur bien être social mais aussi à donner un témoignage valorisant de l'organisation.

L'action communicationnelle vise enfin à conscientiser, à stimuler davantage les militants face au patronat et au gouvernement qui cherchent toujours à piétiner les droits des travailleurs alors qu'ils ne respectent pas toujours leurs engagements ou leurs promesses envers les salariés.

Les médias sont, en général, le véhicule d'une masse d'information à l'endroit du grand public constitué de tout le peuple tchadien. Le secrétariat à la communication et aux publications de l'UST établit de bons rapports avec ces organes de presse et s'en sert pour faire passer ses communiqués de presse et autres informations relatives aux activités de l'UST.

Pour atteindre son public et provoquer les résultats escomptés, le secrétariat à la communication et publication de l'UST dispose d'un certain nombre de moyens ou supports de communication.

Section 2- Les moyens de communication de l'UST.

Pour établir une relation de confiance ou de bonne entente avec ses membres et ses partenaires qui sont le patronat et le gouvernement, l'UST a besoin de communiquer. La communication contribue à la notoriété et à la formation d'une image de marque. Elle sert en quelque sorte la publicité de la confiance de l'organisation auprès des partenaires et du public cible.

Pour qu'elle réussisse, il faut qu'elle repose sur des stratégies rigoureusement établies. Mais pour s'exprimer pleinement, la stratégie elle-même a besoin d'outils judicieusement choisis et adaptés aux objectifs recherchés et aux cibles. Et pour bien sélectionner ces outils ou moyens de communication avec son public, il faut bien les connaître car ils sont nombreux. Pour mieux communiquer avec ses membres, l'UST a choisi quelques moyens ci - dessous.

2.1- La formation syndicale

La formation est l'un des moyens importants de la communication au sein de l'UST ; car un des rôles importants de l'UST est d'éduquer les travailleurs à travers les informations et formations. Souvent les formations portent sur les droits des travailleurs. Beaucoup de travailleurs ne connaissent pas leurs droits et se laissent ainsi influencés et, parfois exploités, par leur employeur. Le premier pas est d'abord de comprendre ses droits et aussi ses devoirs. Mais cela ne suffit pas, il faut aussi comprendre les situations dans lesquelles vivent les travailleurs et plus largement comment évolue la société dans laquelle on vit. Ainsi, l'UST a aussi à former ses adhérents à comprendre les situations sociales. Ils pourront le faire utilement en les faisant réfléchir aux problèmes qu'ils rencontrent tous les jours au travail.

A travers ce qu'on vit, on peut apprendre à découvrir ce qui se joue d'important pour soi, pour les autres et pour l'avenir des travailleurs et du pays. On apprend ainsi à faire des analyses politiques et sociales. Pour pallier les ignorances de certains travailleurs, l'UST fait recours aux militants rompus dans le syndicalisme, qui ont déjà réfléchi avant, à ouvrir l'esprit des militants. C'est à ce prix seulement que les militants de l'UST peuvent jouer un grand rôle dans l'évolution sociale du pays.

Plus un travailleur est formé à l'analyse politique et sociale et au droit social, plus il comprendra ce qui se passe pour lui et les autres. Il pourra alors, en connaissance de cause, choisir les stratégies syndicales qui conviennent aux problèmes sociaux à résoudre

La formation syndicale représente donc un élément essentiel de la transformation sociale. Elle façonne les esprits et oriente les mentalités des militants ; elle est au sens fort du terme, idéologique. C'est une occasion de partage, d'échange et de mise en commun des idées et des opinions.

Ces formations mettent l'action d'une part sur le droit du travail tchadien, droit et devoirs des travailleurs, d'autre part sur les droits syndicaux et autres droits humains. Les explications et commentaires de certains extraits des conventions internationales, le rôle des délégués syndicaux et l'histoire du syndicalisme en Europe et particulièrement son évolution en France, puis en Afrique sont également des thèmes retenus pour ces formations. Aussi, les stratégies de luttes syndicales et les méthodes de négociation et d'encadrement des militants sont-ils au coeur de ces enseignements.

Une des fiches de formation de l'UST intitulé  « le syndicalisme : définition et objectif », énonce clairement qu'au coeur du syndicalisme, il y a une lutte de libération et que le syndicalisme est pour les travailleurs, l'instrument nécessaire de leur promotion individuelle et de construction d'une société démocratique.

Pour cette centrale syndicale qu'est l'UST, la formation assurée à ses membres vise généralement à leur inculquer les exigences du syndicalisme : justice, fraternité, paix sociale entre les peuples, qui inspirent le combat pour la liberté et la meilleure condition de travail et de vie.

Les droits de l'homme font l'objet des enseignements, parce qu'ils doivent inspirer l'action syndicale. A ce sujet, il est rappelé aux militants de l'UST que tout homme a droit à des conditions de vie permettant sa survie et sa reproduction, ainsi qu'à la liberté de conscience, d'opinion et d'expression. La démocratie doit lui assurer l'indépendance judiciaire, l'objectivité de l'information, l'accession à tous les niveaux de l'enseignement, la participation active à l'élaboration et au contrôle des décisions politiques. Elle doit aussi lui garantir un emploi, un revenu suffisant pour lui et sa famille, l'accession à la propriété privée, le libre exercice de l'action syndicale et du droit de grève.

A noter aussi que ce « fétichisme » des droits de l'homme dissimule mal la tension quasi permanente entre l'UST et le pouvoir politique de la place, car ces droits tendent à devenir le cadre unique dans lequel les conflits socio-politiques se déroulent et trouvent leurs solutions. Ce cadre avantage plus les syndicats que l'Etat. C'est pourquoi celui-ci tend à s'écarter de cette référence dans laquelle les premiers veulent l'enfermer et s'offusque sans cesse en les qualifiant d'être la citadelle de l'opposition ou bien considère les grèves et revendications syndicales de revendications politiques.

Les formations organisées par l'UST à l'endroit de ses militants sont généralement rendues possibles grâce à l'appui financier et technique de l'Organisation de l'Unité Syndicale Africaine (OUSA), la confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL), la Centrale Syndicale Suédoise (LO.TCO), du Bureau International du Travail (BIT) selon les cas mais aussi avec ses propres moyens.

2.2- La presse syndicale : UST-INFO

Dans ce monde dominé par les Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), on ne peut pas vivre et se laisser surprendre par les évènements mondiaux, nationaux. Il faut donc investir pour cela. C'est pourquoi, l'UST trouve judicieux qu'il faille développer la communication en son sein pour mieux lutter ou surveiller tout ce qui se passe autour de lui. Cette surveillance et cette vigilance constituent des vecteurs clef de son adaptation aux changements et par delà sa réussite.

C'est ainsi qu'est né en 1993, le bulletin de liaison de l'Union des Syndicats du Tchad (UST) dénommé «  UST-INFO » (annexe 1). Un tel support de communication servirait à coup sûr de passerelle entre les partenaires sociaux qui sont le gouvernement, le patronat et la centrale syndicale. Car « un travailleur non informé est un travailleur infirme »12(*) disait Jacques Lambert

L' « UST-INFO » est un bulletin qui permet à l'UST, non seulement de sensibiliser les militants mais aussi de leur informer ses activités et ses prises de positions en faveur de l'amélioration de vie de ceux-ci. Ce bulletin leur permet également d'informer l'opinion nationale et internationale du bien-fondé de ses revendications, souvent dénaturées par le gouvernement qui ne respecte pas toujours ses engagements et promesses vis à vis des travailleurs.

Un des rôles importants des syndicats en général et de l'UST en particulier est d'éduquer les travailleurs à travers les informations qu'on peut leur donner et des occasions qu'on peut leur offrir de réfléchir ensemble à ce qui se passe pour eux et autour d'eux. Ce travail n'est jamais fini, il demande des années.

UST- INFO constitue un guide pour tous les militants. Il permet aussi de maintenir des contacts permanents et d'échanges d'expériences entre la centrale et ses affiliés d'une part, et les centrales africaines et européennes d'autre part. En outre, les différents syndicats affiliés à l'UST pourront y relater à souhait par courrier ou d'autre moyens ce qui se passe dans leur lieu de travail et exposer les difficultés qu'ils rencontrent. Ce bulletin constitue pour l'UST un moyen de lutte au quotidien car l'information fait partie de la formation des syndiqués.

Ce journal vient remplacer les traditionnels instruments ou outils d'information et de mobilisation de masse que sont les tracs et les meetings en période de conflits.

Depuis sa naissance, l'UST-INFO n'a paru que onze (11) fois jusqu'à là.

Cette irrégularité est due aux raisons conjoncturelles. Qu'à cela ne tienne, ce périodique fait des efforts pour couvrir les grandes manifestations syndicales comme les marches pacifiques de protestation, de revendication, les défilés et fêtes du travail du 1er mai de chaque année, les congrès, les Assemblées générales et les cycles de formations ouvrières de l'UST.

Les points de vue de l'UST sur les situations politiques et socioéconomiques du pays ne sont pas perdus de vue dans les colonnes de ce bulletin. Le journal consacre une bonne partie de ces pages aux commentaires de ces situations susmentionnées et on peut y voir très clairement apparaître la position de la centrale ou des syndicats de base. Certaines conventions internationales liées à la liberté syndicale font l'objet de commentaires et l'annonce des futures réunions de l'institution ainsi que ses simples communiqués d'information y figurent en bonne place.

Le journal est aussi un répertoire de conseils et bien d'autres connaissances nécessaires au bon fonctionnement de l'UST. Ce journal d'information est l'oeuvre d'une petite équipe du service de la communication rassemblée autour du Secrétaire général de l'UST. Son tirage dépasse rarement 1000 exemplaires. Il est destiné d'abord aux travailleurs et éventuellement d'autres publics, et ce, à travers certains réseaux de distribution bien définis et bien établis par le service de la communication, publication des archives et celui chargé de la commercialisation. Le journal se vent au prix de 300 francs CFA.

A noter que le succès de chaque parution de l' « UST-INFO » est aussi à mettre à l'actif de l'existence de réseaux parallèles d'information, non seulement au niveau des syndicats mais aussi de chaque citoyen soucieux de s'informer.

Dans un contexte où la radio, la télévision et les journaux sont contrôlés par le pouvoir, les gens n'accordent pas entièrement confiance à ces sources d'information. Ils suspectent de ne refléter que les vues officielles. L'information nationale soufre d'une crise de crédibilité. D'où l'importance de la publication de presse syndicale.

Organe de communication de masse de l'UST à l'intérieur aussi bien qu'à l'extérieur, l' « UST-INFO » reste un instrument idéal permettant aux militantes et militants de l'UST de faire valoir leur point de vue concernant leurs préoccupations en matière de conditions de vie et de travail.

Cependant, il faut faire attention. L'information syndicale n'est pas sans danger. Elle peut aussi contenir des maladies qui peuvent pervertir le combat des travailleurs et les faire dévier de leurs objectifs. On parlera alors de la désinformation. Il y a désinformation, lorsqu'on fait croire pour vraie une nouvelle que l'on sait fausse à des fins de tromperie ou pour inciter les gens à agir dans le sens que l'on veut. On accuse souvent les discours politiques d'être de la désinformation, mais cela peut aussi arriver pour les discours syndicaux. Ils défendent alors un ensemble d'idées préconçues qui ne correspondent à ce que vivent ou veulent les gens. Par exemple, quand les syndicats se disqualifient entre eux sans arguments objectifs. On peut ainsi conduire les gens à des actions répréhensibles ou les faire tomber dans l'erreur. Des informations trop partisanes peuvent aussi jouer un rôle négatif dans l'action syndicale. Elles créent alors des divisions entre les gens. Lorsque les militants se rendent compte qu'ils ont été manipulés, ils deviennent méfiants et se retirent, alors qu'on aurait plutôt besoin qu'ils s'engagent.

Aussi bonne à savoir, ses parutions bénéficient-elles de la contribution de CGT- FORCE- OUVRIERE, une confédération française partenaire de l'UST et son département de la formation et de la presse.

2.3- le manuel d'éducation ouvrière

Le travailleur est au centre de toutes les activités de production. On ne peut en aucun cas parler du développement économique et social d'un pays sans évoquer l'importance du facteur travail. Cependant, les rapports entre travailleurs et détenteurs des moyens de production ont toujours évolué en faveur des employeurs même si aujourd'hui les travailleurs ont réussi à s'imposer dans certains domaines.

Au Tchad, la situation n'est pas satisfaisante. Ce n'est peut être pas de la faute du législateur mais une situation qui est peut être due en bonne partie à l'ignorance des travailleurs qui ne maîtrisent ou ne connaissent pas leurs droits et devoirs. C'est pour cette raison que dans le cadre de son programme de formation, l'UST a approuvé le projet d'éducation ouvrière par la Méthode de Formation des cercles d'Etudes (MEFOCE) initiée par l'Organisation de l'Unité Syndicale Africaine (OUSA), la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL) et les Syndicats suédois (LO-TCO).

De ce projet, sort le manuel « Education ouvrière, cercle d'étude » , élaboré par un comité National de Rédaction (CNR) désigné à la suite du séminaire de formation d'instruction syndicale tenu à N'Djaména du 1er au 10 août 1990.

Après recherches, le Comité national de Rédaction a abouti à la confection de ce manuel. Les thèmes abordés dans cette brochure, loin de représenter une liste exhaustive, couvrent dans une certaine mesure les préoccupations premières des militants de base. Les dix thèmes retenus et développés dans ce manuel pour l'éducation des travailleurs tchadiens sont : entreprise et facteurs de production, contrats et conflits de travail, le syndicat, Buts et objectifs de l'UST, le rôle des délégués du personnel, les finances syndicales, les techniques des réunions et de décisions, techniques de négociations collectives, les coopératives et enfin démocratie et syndicat. Ces différents thèmes sont munitieusement détaillés et présentés dans un langage clair et précis, accessible à tous. Ils constituent un instrument précieux pour les travailleurs tchadiens. Mieux formés, les militants syndicaux mèneront leurs actions dans l'intérêt général.

Ce manuel amène les travailleurs tchadiens à connaître non seulement leurs droits mais aussi à les brandir au cas où ils seraient bafoués. Ce sera la naissance de la vraie justice d'où sortira un Tchad démocratique, fort et développé.

Ce document qui présente l'UST dans toutes ses structures et son fonctionnement et des thèmes susmentionnés, est publié par l'UST et mis gratuitement à la disposition de ses militants. Il constitue bien à cet effet, un moyen de formation et d'information de l'UST avec ses militants. Elle assure de ce fait une fonction communicationnelle.

2 . 4 - Le tableau d'affichage

Le tableau d'affichage est utilisé comme un support de communication de l'UST avec son public cible que sont ses affiliés et militants.

Comme son nom l'indique, le tableau d'affichage sert à placarder les différents communiqués, les dates des réunions des membres du Bureau exécutif, des cérémonies ou encore des ateliers de formations et d'autres informations de l'UST. Ces informations s `adressent généralement au public de l'UST.

Le tableau d'affichage est d'une utilisation souple et rapide en matière de diffusion de l'information. Il est généralement placé dans un endroit qui ne peut échapper à la vue de celui qui vient au siège de l'UST. De ce fait, le tableau d'affichage fait office d'outil de communication interne et externe de l'UST avec un excellent rapport coût / efficacité.

2 . 5 - Le rapport général d'activité

Le rapport annuel récapitule les différentes réalisations et activités de l'organisation durant l'exercice clos et appelant un jugement sur cette activité. C'est un bilan d'activités qui débouche sur des orientations nouvelles. Au niveau de l'UST, c'est généralement le secrétaire général (SG) qui est l'auteur d'un tel rapport. Ce rapport annuel de gestion est publié et soumis à l'approbation d'une Assemblée Générale ou d'un congrès des délégués de l'UST.

Ils mettent l'accent sur :

- La conformité des actions du Bureau Exécutif de l'UST aux décisions prises antérieurement et qu'il avait mission d'exécuter ;

- Les résultats obtenus de la lutte syndicale et sur le progrès ;

- L'efficacité des mesures d'innovation et d'organisation que le Bureau a été amené à prendre ;

- les difficultés qu'il a eues à rencontrer, et qui tiennent à la conjoncture, à des incidents locaux du genre rapport quelquefois exécrables avec le politique, le patronat.

Ce rapport relève à la fois du plaidoyer et du communiqué de victoire, mais aussi de la présentation objective des faits. A noter également qu'il comprend forcément autres développements :

- Un aperçu de la situation générale des travailleurs de l'UST (contexte économique social ou politique) ;

- Une description et une appréciation de la situation particulière de l'UST (ce qui la favorise ou ce qui cherche à lui nuire) ;

- Un exposé détaillé des décisions et actions dans les divers domaines d'intervention de cette centrale syndicale ;

- Un résumé du bilan financier et des succès acquis ;

- Une évocation des activités en cours de réalisation et des perspectives à court et à moyen terme.

Cet acte constitue véritablement un aspect de relation avec les militants. Il est devenu le support de l'institution et de ses activités. Il est généralement diffusé au mois de juin sur la base de l'exercice précédent. Il fait une mise au point périodique sur la situation générale de l'UST et sert de base à une politique de communication. L'objectif recherché est d'informer pour établir une relation de confiance avec le public partenaire ou produire un effet rassurant et encourageant. C'est un très bon outil pour le public interne, notamment les responsables de l'UST mais aussi un moyen de persuasion auprès des autorités publiques et des organisations internationales qui volent souvent au secours de l'UST. Ce manuel est mis à la disposition de tous.

2.6- Les réunions inter services

La réunion inter service est un moyen oral de communication. Elle est très pratiquée par l'UST à cause de sa simplicité et son efficacité. Elle a pour objectifs de permettre des rencontres entre différentes structures de l'UST, en vue d'échange, de présentation des activités des structures mais aussi d'offrir un cadre de débats entre les participants. Ces réunions se tiennent généralement la fin de semaine et ont une durée de deux à trois heures. Elles permettent de mieux connaître les activités d'autres responsables en charge de certaines structures de l'UST et les enjeux et contraintes de différents services.

2.7-Les rencontres amicales comme moyen de communication

Au Tchad, ou du moins à N'Djamena, la vie associative est florissante. On se rencontre sous de multiples prétextes, en toute occasion. Il y a le groupe de ceux qui ont étudié ensemble au niveau national ou international, des habitués de la vie professionnelle ou encore ceux qui appartiennent à une même association. Ces rencontres sont autant de canaux de circulation de l `information syndicale, de lieux d'échanges et de solidarité. Les militants syndicaux insérés dans ces groupes y trouvent l'occasion de véhiculer les informations et susciter des adhésions. L'important pour ces militants est de créer entre eux une certaine affinité idéologique et même politique.

Section 3- Les relations presse de l'UST

Sachant qu'elles sont la techniques de communication de masse et sachant que l'aspect institutionnel de cette communication joue un rôle stratégique aussi importante que la communication publicitaire, il faut naturellement s'attacher à mettre en place une politique efficace de relation avec la presse ou les médias tout simplement. Mais quels sont les objectifs de la communication avec la presse, quelles sont les cibles de cette communication avec les milieux de la presse. ? Comment la pratique-t-on, et avec quels moyens ?

La communication avec la presse est une technique à part entière, dont le rôle stratégique ne cesse de se développer et demande de professionnalisme. C'est une communication que l'UST établit avec les journalistes en général. Elle vise à favoriser la diffusion des messages informatifs à caractère institutionnel de l'UST. Elle est susceptible de contribuer à la mobilisation, au développement, à la formation, à l'éducation ou à la conscientisation des militants membres de celle-ci.

Lorsqu'une information concernant l'UST est diffusée par un organe d'information, elle bénéficie de la caution de l'organe diffuseur d'où la préférence à la presse. On peut donc, sous forme de boutade rappeler cette affirmation populaire « c'est dit à la radio, donc c'est vrai » ou « c'est écrit dans le journal, donc c'est vrai ». Pour faire passer ces informations à travers les médias, l'UST utilise des moyens oraux (conférence de presse, point de presse...) ou écrits (communiqué de presse, dossier de presse..).

3 .1 - L'émission « tribune des travailleurs »

L' « émission tribune des travailleurs » est créée aussitôt que la radio FM Liberté a été créée. Avec cette radio, l'UST a établi une relation de partenariat. Cette émission est effective grâce ce partenariat.

L'Objectif de cette émission est d'informer pour mieux former et de sensibiliser les travailleurs sur les droits syndicaux et autres droits humains ; car la lutte syndicale, d'où qu'elle soit, exige que les adhérents à tous les niveaux aient une connaissance adéquate, non seulement de leur milieu et de leur environnement immédiat, mais aussi de leurs droits et de leurs responsabilités.

Cette émission vise donc à apporter une contribution brève mais pertinente de manière à rendre les travailleuses et travailleurs plus conscients et plus aptes à défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail.

La sensibilisation occupe une place de choix au cours de cette émission surtout que l'UST ne dispose pas assez de moyens pour former et informer tous ses militants sur les droits syndicaux.

Cette émission est d'une importance capitale parce qu'elle donne le contenu de certaines conventions, de certains traités ratifiés par le Tchad (relatifs aux droits des travailleurs) C'est donc une tribune qui forme et informe les travailleurs et le grand public en général. Elle se passe sur les antennes de la radio FM Liberté tous les jeudis de 17h à 18h soit une heure de production.

En ce qui concerne sa réalisation, le ou les journalistes réalisateurs de l'UST invitent généralement des personnes intéressées par les problèmes des travailleurs et débattent avec elles d'un sujet choisi et préparé d'avance par le journaliste animateur de l'émission et son ou ses invité(s) (voir un exemplaire d'une fiche de cette émission annexe 3)

A travers les questions- réponses, on donne à comprendre aux auditeurs sinon aux travailleurs leurs droits et libertés. Il arrive ou le réalisateur de l'émission, seul peut prendre un sujet ou une convention et en faire lecture suivie de commentaire, d'explication et d'exemple pour que les travailleurs puissent bien les comprendre afin qu'ils soient outillés pour faire face aux autorités qui chercheraient à bafouer les droits syndicaux.

Aussi, arrive - t - il que le chargé de communication ou d'autre personne ressource du Bureau Exécutif de l'UST anime à seul une série d'émission, par exemple sur les conditions de vie des travailleurs,  les confiscations de la liberté syndicale Il s'entretient avec ces travailleurs et fait diffuser l'émission. Pour la marche de cette émission, le caractère bénévole a été déterminant.

3.2- les communiqués de presse

De plus en plus, les entreprises et les collectivités institutionnelles ou associatives entretiennent des rapports avec les médias (presse, radios, chaînes de télévision, voire Internet), par l'intermédiaire desquels elles font passer leurs informations. Cela fait partie de la politique de communication. Dans tous les postes de travail, chacun peut avoir un jour à s'adresser aux journalistes, spécialisés ou locaux, pour atteindre, grâce à eux, le public le plus large.

L'UST a justement compris cela et se sert des communiqués de presse et communiqués simples pour informer son public.

Le communiqué de presse (voir annexe 2) est un texte qui apporte une information réelle, c'est- à- dire nouvelle, et qui est envoyé aux médias. Son contenu est non publicitaire. L'UST fait usage de cette forme de communication pour signaler une innovation, un évènement, une manifestation, et en cas de situation difficile inattendue, pour diffuser à l'endroit de son public une mise au point.

La présentation des communiqués de presse de l'UST tout comme le contenu offrent généralement une image digne de cette organisation syndicale. Ils sont toujours imprimés sur papier à l'en-tête (éléments de référence de l'UST) : le logo qui est un rectangle bleu au milieu duquel brille une lune, le numéro de téléphone et la Boite Postale.

Ensuite vient la mention COMMUNIQUE DE PRESSE. Le lieu et la date d'émission sont lisiblement indiqués. Le titre est choisi et vient le texte en question. En bas du texte, il est écrit le nom de l'émetteur qui peut être le Secrétaire Général, son adjoint ou par un secrétaire chargé de la communication, publication et des archives de l'UST.

En plus du communiqué de presse et communiqué simple, le secrétariat à la communication de l'UST publie régulièrement et selon les besoins et circonstances des messages, des annonces et des droits de réponses dans les journaux de la place. Très souvent, c'est pour rectifier des fausses informations.

Section 4- l'impact de la communication dans le

fonctionnement de l'UST.

Tout être, tout objet, tout phénomène existe parce qu'il entretient avec les autres des interactions qui s'interpénètrent dans un système : la communication. Selon cette réflexion, tout ce qui existe est le résultat d'une communication. L'affirmation n'est pas très loin de la vérité. Cependant, partir d'une telle démarche pour dégager l'impact ou la contribution de l'action d'une communication serait trop simpliste et contribuerait à faire de l'amalgame. Mais il faut aussi reconnaître qu'il n'est pas aisé de chiffrer les résultats d'une action de communication. « Il est quasiment impossible de chiffrer la rentabilité d'une action de communication : les retombées en sont essentiellement quantitatives »13(*), nous indique M.H. Westphalen. En effet, comment mesurer l'amélioration de l'image de l'UST? Comment connaître et quantifier le caractère opérationnel de cette image ? Comment lui attribuer avec sûreté telle ou telle part dans la bonne marche des activités ? Qu'à cela ne tienne, ces quelques indications en matière de stratégie de communication peuvent nous aider à évaluer l'action de la communication existent :

- Notoriété : qui connaît l'UST ? Avec quel degré de précision ?...

- Réaction de l'environnement : qu'en pense le public local ou les militants ? Quelles impressions ont les autorités publiques de l'UST?

- Répercussions sur la motivation des militants : l'action a-t-elle sensibilisé les travailleurs membres de l'UST ?

- Mise en valeur et exploitation par les médias : les journalistes sont-ils au courant de ce qui se passe ? Dans quel esprit ? En quel terme ? En parlent-ils positivement ?

Ces questions ne sont certes pas parfaites! . Elles constituent néanmoins un canevas suffisant pour dégager l'importance de la communication dans le fonctionnement de l'UST. Pour mettre en évidence l'impact de la communication au sein de l'UST, nous procéderons public par public et organe à près organe

4.1- Les militants responsables des organes du Bureau central de l'UST

C'est aux travailleurs militants membres permanents ou non permanents du bureau central de l'UST que revient la charge de produire des stratégies et idées novatrices pour le bon fonctionnement et l'aboutissement des objectifs de l'organisation en tenant compte des réalités locales.

De par leur place dans l'organisation, les responsables de l'UST à différents niveaux sont les « colporteurs» d'image et le « pivot » des activités. « Les organisations qui réussissent sont celles qui parviennent à mieux susciter l'adhésion de tous ceux qui y travaillent »14(*), fait remarquer Edouard Balladur. L'UST semble comprendre cette donne.

En effet, les différents responsables du bureau exécutif de l'UST sont rendus, à la fois, vecteurs et objet de la communication. Le secrétariat chargé de la communication, publication et archives produit ou fournit aux responsables de tous les organes (voir structure de l'UST Chapitre :III, section. 3) de la centrale des documents et informations leur permettant de conduire les luttes syndicales, de bien mener des négociations collectives, de bien rendre efficaces les interventions, sensibiliser les syndiqués et surtout de bien analyser les problèmes sociaux, économiques et politiques du pays. Et l'efficacité des dirigeants dépend des moyens mis à leur disposition, notamment l'information adéquate. Grâce au secrétariat à la communication, nous prenons conscience de nos réalités, de notre mission, témoigne un agent d'élevage membre du bureau de son syndicat de base affilié à l'UST. L'UST fait donc de la communication, un instrument qui vise à intégrer le salarié, à l'initier à la logique des organisations syndicales.

Pour qu'il y ait cotisation, il faut de la communication. Les succès remportés par l'UST en matière du relèvement de SMIG, des salaires et bien d'autres avantages dans le domaine du droit de travail sont les fruits d'une bonne communication.

Les explications, la persuasion et la mobilisation des travailleurs contre des mesures antisociales ou pour la lutte pour les intérêts des salariés se réalisent grâce aux actions communicationnelles.

Une telle prestation ne peut se faire sans un consensus interne et une harmonisation des points de vue et d'actions. Créer un bon climat et harmoniser les actions sont le lot quotidien du secrétariat à la communication. « Mon travail se trouve renforcé par la participation effective du secrétariat à la communication dans l'amélioration des échanges », confie un chargé de la formation ouvrière de l'UST. A travers le journal interne, les entretiens, les réunions, les séminaires et autres formations ponctuelles, le service de la communication travaille en ce sens. « Lorsque la communication interne est bien faite, les résultats au plan de climat sont spectaculaires »15(*)A l'heure actuelle, l'on observe un climat de convivialité apparent au Bureau National ainsi que dans les bureaux des différents syndicats de bases du moins pour ceux de N'Djamena.

Pour mesurer l'importance de la communication dans le fonctionnement de l'UST, Djimet Vanzou, le premier responsable de la communication de l'UST, résume la situation en ces termes :

« Si aujourd'hui, l'UST a le privilège d'être la centrale représentative, de gagner certaines batailles sociales, de disposer d'assez de militants et écoutée par des institutions internationales et organisations soeurs, c'est grâce à sa force de communication »

Cela est à mettre à l'actif de la compétence et à l'ouverture d'esprit des responsables membres du Bureau National de l'UST. Ainsi, les responsables de l'UST à tous les échelons ne sont pas seulement l'objet de la communication. Ils sont aussi vecteurs de l'action communicationnelle. C'est à juste titre que Christian Schneider affirme que « La communication interne est devenue une obligation en même temps qu'un facteur de progrès »16(*) Le progrès et le succès de l'UST dans ces revendications sociales passent aussi par l'image qu'elle projette aux yeux de ces partenaires internes et externes. Cette projection n'est pas un domaine réservé aux spécialistes de la communication. Elle relève du domine des différents responsables et militants avertis de la chose syndicale. Ces responsables sont les premiers agents « vulgarisateurs» des valeurs intrinsèques de l'UST.

Faire du personnel membre du Bureau Central un facteur de conquête de la notoriété et du soin de l'image de l'UST constitue une démarche rentable en terme de qualité des rapports tant au niveau des différentes structures de l'organisation qu'entre les responsables. Imprégnés de la culture de l'organisation, connaissant la nécessité d'une collaboration dans l'exécution des travaux ou des actions à mener, l'ensemble des responsables constitue un atout capital. Et l'organisation s'en sert habilement. Les premiers responsables de l'UST comme Maître Dombal Djimbague Gabriel, ancien président de l'UST s'en vante :

« Nous nous sommes posés longtemps la question de savoir ce que nous étions. Très vite, nous sommes arrivés à la conclusion que les meilleurs vecteurs d'images étaient les gens qui travaillent avec nous. Nous avons la prétention de faire reposer une grande partie de notre image sur notre potentiel de recherche, d'innovation et la qualité de ce que nous faisons. Nous serons d'autant plus sincères sur cette promesse que c'est notre camarade de lutte qui le transmettra »17(*)

L'expérience prouve donc, que les organisations dont on dit le plus de bien et dont les activités sont facilitées, sont celles dont le personnel, les membres informés, motivés, peuvent répondre aux critiques, expliquer les difficultés, diffuser les succès, vanter les mérites. En somme des militants qui agissent en ambassadeurs fidèles, crédibles et positifs.

La contribution de l'action de communication est indéniable. C'est la pierre apportée en vue de l'aboutissement des objectifs de l'UST.

Comme les Responsables membres du Bureau Central et ceux des bases, les travailleurs militants sont aussi des atouts exploités par la communication

4 .2- Au niveau des travailleurs membres de l'UST

Les bénéficiaires des actions de l'UST sont des femmes et hommes travailleurs dans le secteur public ou privé. Cependant, sans eux, l'on ne peut faire triompher les objectifs de organisation. Dans une grande organisation syndicale comme l'UST, l'avis du grand public (militant de la base) est à prendre en considération pour bâtir des stratégies. Pour n'avoir pas compris ou pris en compte cette donne, l'Etat et certaines Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont échoué dans les tentatives d'actions de développement pour des raisons suivantes :

« Tant que les intéressés n'ont pas discuté de la question en groupe et que le groupe ne s'est pas prononcé en faveur de la transformation, il n'y rien à faire. La discussion seule n'est pas l'élément essentiel, c'est la participation à l'élaboration des décisions et à leur exécution qui est déterminante »18(*)

Consciente de l'importance que revêt les militants de base, l'UST à travers son service de communication, leur destine une communication qui vise à leur conscientiser par l'entremise des émissions radiophoniques, des ateliers de formations, leur stimuler et leur donner confiance, fierté et espoir. Cela s'effectue grâce à la formation et aux informations d'autres personnes. Des informations apportées sur d'autres travailleurs, d'autres syndicats et leur culture étant indispensables pour l'enrichissement de la culture des militants locaux de l'UST, c'est un investissement sûrement rentable car l'information est auxiliaire de l'éducation et son rôle d'accélérateur de progrès est indéniable. En tout cas, convenons avec l'économiste Alfred SAUVY qu' « il n 'y a pas d'investissement plus productif, et de loin, que la formation des hommes »19(*)Cet effort de conscientisation et de stimulation, chaque jour renouvelé, a des retombées certaines au regard des réalisations sur le terrain de la lutte syndicale : La mobilisation des travailleurs est toujours certaine, grèves acceptées et observées par des militants sincères, des revendications obtenues et des négociations formelles réussies.

En temps de manifestations, de rassemblements, de marches ou de grèves, l'on voit des femmes et hommes se mobiliser. Cela prouve que la communication passe et joue un effet catalyseur et que les militants sont réellement convaincus. La communication contribue à une véritable mutation mentale qui s'opère au niveau des militants.

Ainsi, à travers son approche de communication, l'UST donne confiance, dignité, fierté et espoir à ses militants de base. Par le fait de la communication, l'institution constitue pour beaucoup de travailleurs une identité. Pour s'en convaincre, il suffit de les voir arborer lors d'une fête ou d'une cérémonies des banderoles, des pagnes aux écritures et autres symboles de l'UST avec orgueil ; de même que les tee-shirt, les chapeaux et calendriers, Bref, tout ce qui renvoie ou qui renseigne sur cette organisation syndicale. Donc, au delà de la responsabilité et de la fierté, les militants constituent, pour l'UST, un véritable véhicule de l'image. Car, la politique de communication « ne se résout pas à des simples messages émis, c'est une véritable coopération qui s'instaure, certes technique, mais aussi sociale et humaine »20(*)

4 .3 - Les Médias

Les médias sont un moyen de communication pour L'UST mais ils constituent aussi un public à l'endroit duquel un travail assidu et constant se fait.

En effet, le chargé de communication est un maillon qui rattache l'organisation à l'opinion publique par l'intermédiaire des médias. Cependant, «  de la nature des contacts qu'il aura noués avec ceux-ci, de la teneur des informations qu'il aura réussi à faire passer, dépendra la qualité des retombées pour l'entreprise »21(*). Les médias se situant à l'intersection de tous les publics précités. Ils amplifient et vulgarisent les actions de l'UST. A travers eux, une image citoyenne et valorisante est projetée à l'endroit des travailleurs militants de l'UST et du grand public en général. Les médias sensibilisent, crédibilisent les actions de cette entreprise syndicale et donne confiance aux travailleurs. Ainsi les retombées de communication ci- haut évoquées sont, en partie, à mettre à l'actif de bonne relation établie avec les journalistes. Ceux- ci couvrent les activités de l'UST. La quasi-totalité de papiers venant du secrétariat à la communication et aux publications de l'UST sont diffusés ou publiés par les médias. Cette bonne collaboration se traduit aussi par les rapports très personnels entre le chargé de communication de l'UST, lui aussi, journaliste professionnel avec ses confrères de la place.

En somme, malgré la difficulté de quantifier, de chiffrer la part de la communication dans le fonctionnement et l'aboutissement des objectifs de l'UST, il est possible d'apprécier la qualité de sa contribution quant aux retombées des actions entreprises. Nous avons vu, a travers ce chapitre, que la contribution de l'action de communication est reconnue et est indéniable. Car l'homme est, avant tout, communication. Communication avec la nature qu'il cherche à dominer et la communication avec les autres hommes. « Toute société humaine (...) dépend de son système de communication. Il permet à ses membres de vivre ensemble, de maintenir ou de modifier ses règles et de maîtriser leur environnement »22(*). C'est pourquoi, le service de la communication dans les organisations syndicales, notamment dans l'UST, est une stratégie importante. Cette nécessité est reconnue par le premier responsable de la communication de l'UST, Djimet Vanzou. Son affirmation résume bien notre étude :

« Une structure de communication est nécessaire et souhaitable dans chaque organisation syndicale. Elle est importante pour faciliter les rapports entre différents organes, partenaires et publics. Elle permet aux travailleurs militants de l'UST de donner leur point de vue et de faire des témoignages (...) C'est très important pour galvaniser les militants et se montrer crédible à l'opinion interne et externe »23(*)

Reconnaître la nécessité de la communication dans un syndicat est une chose, profiter de ses actions en est une autre. Ainsi disposer d'un service de communication est bien, mais le rendre efficace, c'est mieux. L'analyse critique du système de communication et la suggestion rendront à notre humble conscience une contribution plus efficace de la communication dans la vie de l'UST à l'avenir. C'est l'ambition poursuivie par la dernière partie de notre étude.

4 .4- Les Autorités Publiques

Les autorités publiques sont les responsables du pays. Ce sont elles qui réglementent tout sur le territoire national. Il faut développer une bonne communication à leur endroit. Leur apport facilite les tâches de l'organisation. L'objet de la communication auprès de ces autorités nationales est d'asseoir une notoriété et de donner une bonne image. La notoriété d'une organisation ou d'une entreprise étant la connaissance de son nom tandis que l'image peut être définie comme étant constituée par l'ensemble des représentations objectives ( faits, caractéristiques matérielles, résultats) et subjectives ( attributs, symboles) qu'un individu perçoit de l'institution.

« L'image apparaît de plus en plus aujourd'hui comme faisant partie intégrante du capital (...). Elle est longue à bâtir, il faut des années, mais lorsqu'elle est solide, conforme à ce que l'entreprise attendait, c'est une forme de fantastique vis- à- vis de l'ensemble des partenaires extérieurs mais vis - à - vis du personnel. Elle dépasse de très loin le strict domaine commercial pour acquérir une dimension stratégique et confère à l'entreprise un véritable pouvoir »24(*). C'est pourquoi, le secrétariat à la communication, publication aux archives de l'UST s'attèle à la soigner chaque jour, notamment auprès des autorités du pays en félicitant et en encourageant le gouvernement à travers les communiqués pour certaines bonnes intentions à l'endroit des travailleurs et en privilégiant souvent le dialogue. Aussi, les autorités publiques sont-elles régulièrement invitées à prendre part aux grandes cérémonies organisées par l'UST où encore à lui ouvrir et clôturer les séminaires et ateliers de formation. Le but recherché est de montrer aux autorités l'utilité, l'importance des actions menées pour le bien être social des travailleurs.

Au résultat de ces actions de communication envers les autorités du pays, l'UST est prise au sérieux par celle-ci et certains de ses responsables sont considérés à un très haut niveau. Le président de la République n'est pas du reste. Il a accordé des audiences plusieurs fois aux responsables de l'UST. Un tel événement, au pays où le président de la République détient la quasi-totalité du pouvoir, a toute une importance et les retombées que ça soit médiatique ou en terme de notoriété et d'image sont certaines. Le ministère de la fonction Publique, du Travail et de l'Emploi qui est partenaire de l'UST reçoit et engage le dialogue de temps en temps avec l'UST. Il apprécie les actions de l'UST et c'est pourquoi il fait de celle - ci la centrale représentative. C'est à dire sa vraie interlocutrice. Ce qui fait connaître l'UST et ses actions de l'extérieur c'est la communication.

L'action de communication en direction des autorités publique permet, donc, une bonne collaboration avec le gouvernement tchadien. Ce climat constitue un atout habilement exploité par l'organisation.

TROISIEME PARTIE

Pour une contribution efficace de la communication au sein des syndicats tchadiens en général et de l'UST en particulier

CHAPÎTRE V - Analyse critique du système de la

communication de l'UST.

L'UST fait une communication tous azimuts. Tout le public est sollicité (militants, responsables et toute autre personne intéressée par le syndicalisme ou qui oeuvre dans le sens du bien être des travailleurs tchadiens). Tous les travailleurs ont leur place dans la lutte syndicale. Tous les militants sont donc mis à contribution pour véhiculer le message du bien être social, des conditions de vie et de travail et le respect du droit des salariés prônés constituent l'épicentre de lutte de l'UST.

Cependant, ce message est-il clair, sa forme adaptée et le canal de transmission adéquat ?

Section 1 - Au niveau des messages

L'UST est constante dans son message en période de crise ou de paix. Que cela soit à l'endroit des autorités, certains partenaires extérieurs et intérieurs ou encore à ces militants, les messages varient : respect des pactes sociaux, liberté syndicale, amélioration du niveau de vie des travailleurs, vigilance des travailleurs, respects des droits du travail.

Toutefois, certaines attitudes peuvent constituer un obstacle aux buts poursuivis. Pour cause, le message n'est pas seulement écrit ou oral mais aussi dans les attitudes. Si ces dernières ne sont pas conformes à l'image, elles peuvent desservir l'organisation.

Le service de la communication de l'UST dispose d'un seul professionnel de la communication adjoint de deux personnes ressources.

L'émission « tribune des travailleurs », est bénévolement animée soit par les chargés de communication eux-mêmes soit par une autre personne intéressée par le problème des travailleurs ayant reçu des enseignements en la matière. Mais il faut relever que cette émission rencontre assez de difficultés à cause du manque de moyens de production notamment en cassettes d'enregistrement, moyens de déplacement etc... Un autre grain dans la machine est que cette émission n'offre pas la possibilité aux travailleurs de réagir en direct par téléphone pour poser eux-mêmes des questions. A noter que l'émission passe seulement sur les antennes de la radio FM Liberté. Or cette radio est seulement captée par les travailleurs de N'Djamena. Les Travailleurs du Tchad profond ne bénéficient pas de ces émissions. Aussi, faut-il dire qu'une émission de ce genre animée par une seule personne ou réalisée sous forme d'entretien entre deux personnes alourdit - elle l'écoute. Suivre de bout à bout une telle émission n'est pas aisé. Les précieuses informations fournies ne sont pas ainsi reçues comme il se doit. Seulement, une poignée de personnes est susceptible d'assimiler ces informations. Ce qui n'est pas certainement le souhait de l'UST. Or passer sur les antennes d'une radio suppose ratisser largement.

Le journal « UST-INFO » est très irrégulier dans sa parution alors qu'il se donne comme objectif de rendre compte des activités de l'UST à ses militants et d'être plus particulièrement un outil d'information régulier. Ce qui est quelquefois déplorable dans cet organe, est le fait qu'on constate de fois qu'une seule personne rédige tous les articles du journal. Cela fait qu'il n'y a pas de variation de style et de ton. Il faut ajouter à ce chapelet de critique le problème de l'inexistence de dossier de presse.

Section 2- Au niveau du service de la communication

Les chargés de communication sont d'abord peu disponibles dans leur bureau pour recevoir et informer les visiteurs. Nous avons vécu cela au cours de notre recherche. Il faut de temps en temps appeler ou obtenir un rendez-vous pour être renseigné ou obtenir des informations sur tel ou tel aspect des choses.

En outre, le service de la communication de l'UST ne dispose pas d'un programme de communication de bord bien élaboré. Ils sont des employés de l'Etat et ne passent que de temps en temps pour voir s'il y a à faire. Aucune mention service de communication n'est visible devant le bureau. Cela déboussole les militants qui cherchent des renseignements. Quand un militant lance à un autre ceci « je suis là depuis quelques temps et je ne sais qui peut me donner des informations », il ne peut que repartir froissé. Non seulement il se fera une mauvaise opinion sur l'institution mais s'acharnera à faire un mauvais témoignage. Comme quoi le manque d'attention à des choses qu'on croit petites peut mettre l'organisation en porte à faux avec les valeurs qu'elle s'évertue à transmettre. Les détracteurs profitent toujours de ces petits manquements

Section 3- Au niveau des moyens de travail.

Le service de la communication, publication et archives est mal organisé et mal équipé. On y trouve un ordinateur, deux chaises. Nous n'avons pas vu des moyens de production des informations qu'un service de communication doit disposer : appareils enregistreurs, les cassettes, caméras ou un appareil photo. Des archives mal classées rendent difficiles de retrouver rapidement tel ou tel document. Le département de communication souffre enfin énormément de moyens financiers et matériels pour bien mener sa mission.

CHAPÎTRE VI : Suggestions pour une contribution

efficace de la communication au sein

de l'UST

La communication s'impose à tous les secteurs d'activités. Que l'on crée un service à cet effet ou non. Elle demeure inévitable. Cependant, disposer seulement d'un service de communication n'est pas un remède à tout problème. Mal exploitée, la communication peut même constituer une source d'ennuis.

La nécessité de ce chapitre est de faire de suggestions pour rendre encore plus efficace la contribution de la communication dans le fonctionnement des organisations syndicales tchadiennes en générale et de l'UST en particulier. Cette suggestion se fera par rapport à certaines faiblesses constatées.

Section 1- Pour une communication adaptée à l'UST

La communication dans son ensemble, poursuit un double objectif :

- La construction et la valorisation d'une bonne image et l'obtention de la notoriété nécessaire ;

- L'établissement des relations de qualité entre les hommes et les différentes structures de l'organisation d'une part et entre l'organisation et ses principaux publics ou partenaires d'autre part.

Pour atteindre ces objectifs, différents types de communications, des techniques et des outils de communication sont mis en oeuvre. Nous entendons par types de communication, des formes de communication visant un domaine particulier de la vie d'une organisation ou d'une institution quelconque.

Les outils sont les supports ou les moyens employés pour traduire dans les faits les différents types de communication. Au niveau de l'UST, l'on peut citer l'émission « tribune des travailleurs », le bulletin « UST- INFO », le tableau d'affichage, les séminaires, les réunions, les communiqués de presse, les conférences de presse et bien d'autres moyens de communication et de l'information.

Tous ces outils sont certes importants pour une action de communication. Mais ils ne sont pas adaptés à toutes les situations de communication. Les domaines peuvent se recouper mais chaque type de communication a son champ de prédilection. Tout est question d'objectifs fixés, du public visé et des moyens financiers disponibles. Dans tous les cas, pour être efficace dans son action de communication, il faut adopter une certaine démarche : élaborer une stratégie de communication, bâtir un programme, trouver les formes de communication adaptées et évaluer ses activités. Cette stratégie et ce programme de communication ont manqué à l'UST à travers son service de communication.

Section 2- Stratégie et programme de communication

2.1- La stratégie de communication

La stratégie dérive du mot grec stratégia qui veut dire art de faire évoluer l'armée jusqu'à la mettre en contact avec l'ennemi. C'est une notion liée à la science militaire et concerne la conduite générale de la guerre et l'organisation de la défense d'un pays. Mais rapidement, le concept a dépassé le cadre militaire pour entrer dans le monde civil, notamment dans les entreprises où elle est considérée comme l'ensemble d'action coordonnées en vue d'atteindre un objectif donné. C'est en bref « l'art de diriger un ensemble de disposition pour atteindre un but »25(*). Elle est différente du choix d'une technique ou d'un moyen. Il s'agit d'une démarche globale de la communication incluant le choix de tous les modes de communication et qui implique tous les organes de l'organisation. Comme telle, la stratégie doit être émise par les premiers responsables de l'UST ou du moins requérir leur avis. Parce qu'elle traduit la synthèse de différentes politiques de l'institution et doit engager la hiérarchie syndicale.

Nous suggérons à l'UST à travers son secrétariat à la communication de mettre sur pied une stratégie de communication consignée dans un document et remis aux différents responsables de cette organisation.

Une démarche en trois temps, est nécessaire dans l'élaboration d'une stratégie de communication. D'abord concevoir une ligne directrice : voilà le message que nous voulons transmettre et dans quels buts, puis définir les différents territoires d'application : les publics. Enfin, dresser la liste des types, des techniques et outils de communication à utiliser. L'articulation et la cohésion des types, techniques et outils de communication ne doivent pas être perdues de vue ainsi que l'échéance de la communication.

Elle doit préciser les grandes options de l'UST en tenant compte de la réalité et de la spécificité de chaque direction car « aucune politique de communication ne peut passer outre la réalité »26(*) Pour éviter des surprises désagréables, l'échec, il faut bien préparer la stratégie de communication. Cette préparation suppose beaucoup de profondeur dans l'analyse, beaucoup de rigueur et de créativité dans les décisions à prendre.

En effet, la préparation de la stratégie de communication consiste à analyser la situation spécifique de chaque organe de l'UST. Analyser les faits, les objectifs mais aussi les opinions de divers partenaires et public intéressés. Cette analyse doit faire ressortir les besoins en communication. C'est à partir de ces besoins que seront définis les objectifs de la communication qui permettront d'élaborer ainsi la stratégie de communication. Une donnée très importante à cette phase est l'analyse des binômes « public-message »

Elle consistera à passer en revue les différents publics ou partenaires de l'UST et de définir les messages à leur endroit. Car « chaque public est sujet à des tensions, des freins, des motivations, tous les éléments d'ordre psychosociologique sur lesquels il est, sinon facile, du moins possible d'agir »27(*) Il faut définir pour chaque public l'objectif partiel. Cela permet de déterminer en conséquence le message c `est à dire le contenu de l'information que l'on veut faire passer et qui, en principe, modifiera l'attitude dudit public envers l'organisation..

Un autre aspect non le moindre en stratégie de communication que l'UST doit prendre en compte est l'anticipation. Il s'agit d'examiner les cas de problèmes, de crises susceptibles d'entraver le fonctionnement de l'organisation et d'imaginer les actions de communication capables de les résoudre. C'est en quelque sorte la « gestion de l'inconnu ». Car « la communication est une fonction comparable à celle de pompiers : anticiper les risques à venir que courir d'un foyer à l'autre »28(*)

En tout cas, la stratégie de communication est globale. Elle n'entre pas dans les détails mais intègre tous les types de communication intéressant le domaine d'intervention. Sa première vertu est la prise en compte des réalités de chaque structure d'une organisation, des plans de ses activités. A partir de la stratégie de communication, un programme de communication doit être élaboré.

2.2 - Le programme de communication

Le plan de communication est un document concret qui précise les actions à entreprendre en matière de communication, la répartition des rôles, le calendrier, les interactions entre différents services pour certaines actions et le budget. Il est clair, exhaustif, le schéma directeur de la communication à court, moyen et long terme. C'est en quelque sorte un cahier de charge défini à partir de la stratégie de communication.

Il doit comporter :

- Les faits : analyse de la situation globale

- Les objectifs : liste des enjeux ;

- La définition du ou des message (s), et hiérarchisation des cibles ;

- Les moyens d'exécution : exposé des types, des techniques et des outils de communication et disposer d'un calendrier

Le programme de communication qui doit être écrit, permettra à chaque service de l'UST ou direction de savoir ce que le service de communication doit prendre en charge, ce qui est du ressort de chaque service, les risques à éviter pour ne pas mener des actions disparates, les actions qui interviendront dans l'opération. Cela permet en bref de savoir comment l'opération doit être menée dans les moindres détails. Ce document opérationnel nécessite, comme la stratégie de communication, une préparation sérieuse tant au niveau de la direction de l'UST qu'au niveau de son secrétariat à la communication, publications et aux archives.

Aussi, dans cette préparation, deux variables sont- ils particulièrement importantes et doivent être absolument prises en compte : Objectif et cible. A partir d'elles, une réflexion doit être engagée pour dégager des approches d'actions : approche par objectif et approche par cible.

En ce qui concerne l'approche par cible, il faut déterminer, dans un premier temps, ce que l'on veut avoir grâce à l'action de communication et le ou les thèmes à développer à l'égard de chaque public, tout en assurant la cohérence d'ensemble du discours. Il faut ensuite, déterminer des actions précises à mener sur chaque public. Ceci permet alors de choisir des types de communication, des techniques et des outils à utiliser.

L'approche par cible n'est pas alternative à la première. Elle est logique, complémentaire à la précédente. Ici, il faut préciser les principaux partenaires de l'UST, ceux vis à vis desquels l'image de l'UST doit être promue et avec lesquels il faut entretenir des relations privilégiées. La démarche à suivre est la suivante : pour chaque public - subdivisé en segments - dresser l'inventaire des thèmes à développer. Face à ces thèmes, choisir des actions à entreprendre. Aux actions, il faut trouver des types, techniques et outils de communication adéquats.

L'on constate ainsi que ces approches se croisent. Ce croisement démontre d'une part qu'un même public peut être l'objet de plusieurs actions de communication ; et d'autre part, qu'une même action peut viser et toucher plusieurs publics. L'enseignement à tirer dans ce croisement est qu'il faut veiller à ce que le programme soit cohérent par rapport à trois éléments : le message, le public et l'action.

Dans le programme de communication, il faut penser à anticiper sur certaines situations non prévues. Il faut donc émettre des hypothèses et prévoir pour chacune d'elles des actions à mener, en interne comme en externe de l'UST. Dans la même optique, il faut aussi prévoir la possibilité de devoir annuler en cours de réalisation telle ou telle opération ou approche de communication programmée. Les nouvelles données peuvent nécessiter ce changement. Cependant, en cas de modification, il faut veiller à ce que le reste du programme demeure cohérent. Car la cohérence est la clé de la réussite de tout programme de communication et donne crédit à l'organisation.

Dans ce programme, il faut consigner les rôles de chaque composante de l'UST. C'est le fameux « qui fait quoi ? ». Certaines actions peuvent être réalisées directement par le service de la communication. D'autres sont faites par les différents services. D'autres encore sont menées par les différents publics sous l'impulsion du service de communication. Ce sont tous ces éléments qu'il convient d'indiquer pour que le programme de communication soit utilisable et permette à chacun de savoir exactement dans quel contexte sa propre action et celles des autres sont réalisées. C'est un atout pour une bonne marche de toute organisation syndicale qui se veut sérieuse. Le responsable du service de communication doit occuper, lui, une place de choix. De son rôle dépendent ceux des autres. Il doit être à la fois :

- Le régulateur : il assurera la cohésion et la coordination de tout ce qui contribuera à traduire dans les faits le programme. Il veillera à la cohésion du discours, au respect de l'esprit défini dans toutes les initiatives de l'institution et contrôlera la conformité du quotidien aux engagements en matière de communication.

- Le veilleur : Il suivra, en permanence, les variations de l'image, infléchira consécutivement les grandes orientations, guidera les interventions des responsables du syndicat et s'informera de tout ce qui se rapporte au syndicat ;

- Le maître d'oeuvre : Il coordonnera les activités techniques, choisira et dirigera les différents corps de métier impliqués dans l'action de communication : journalistes, producteurs, maquettistes...

- Le chef de bande : au nom de la direction centrale syndicale, il transmettra les valeurs, l'esprit de la maison, les objectifs de l'UST tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Il se mettra à la disposition de différents organes ou responsable de l'organisation, familiarisera les membres du syndicats aux enjeux de la communication. Il les conseillera ou se substituera à eux, selon les circonstances ;

- Le porte- parole : dans une certaine mesure, connaissant sa place stratégique, le responsable de communication peut jouer le rôle de porte - parole. Dans ce cas, il faudra déléguer un certain pouvoir, lui accorder une légitimité interne et lui faire confiance.

Nous faisons remarquer que, vu l'importance de la tâche et le rôle combien stratégiques de la communication dans une organisation syndicale, il faut un chargé de communication à la hauteur du travail. Il doit être un fin observateur, un initiateur. Il lui faut l'imagination pour concevoir le plan de communication et autres documents relatifs à son domaine, de la rigueur pour appliquer le plan de communication et autres décisions relevant de ses compétences et des compétences techniques pour surveiller le travail, dans le cas où il le confiera à d'autres institutions ou personnes qui peuvent être une agence, imprimerie, pigiste... Le responsable de la communication, particulièrement dans une organisation syndicale comme l'UST, doit être à la fois un journaliste, un attaché de presse, un formateur, un animateur, un producteur, un réalisateur et un gestionnaire. Ce qui devrait faire de lui un homme alerte, d'une expression aisée, doté d'un sens de contacts et d'une solide culture politique, sociale, économique. Du choix du responsable de la communication dépend l'efficacité de l'action de communication.

Le « qui fait quoi ? » est suivi de « quand ? ». En effet, un calendrier général dans lequel prennent place, de façon précise, les différentes actions retenues est indispensable. Il permet de mieux effectuer les actions dans un temps convenable. Car chaque action doit être opérée dans une période favorable afin qu'elle porte des résultats visés. A défaut de quoi elle perd son efficacité.

A noter également que l'action de communication nécessite un déploiement des moyens financiers. Elle se fait conformément à ces moyens. C'est pourquoi il y a aussi lieu de suggérer à l'UST qu'un budget est indispensable pour les actions de communication. Il faut donc penser aux dépenses, aux sommes disponibles ou possibles. Cela évite d'élaborer un programme de communication que l'on ne pourra pas faire aboutir. Le Budget doit être équilibré et réaliste. Sous d'autres cieux par exemple, les organisations ou entreprises accordent 10 % du budget de l'institution à la communication.

Section 3 - Pour une redynamisation du service de la

Communication et un environnement fraternel de

travail au sein de l'UST

Les chargés de communication de l'UST sont les fonctionnaires de l'Etat. Leur absence quelquefois répétitive ne favorise pas les militants qui ont besoin des informations à tout moment. La remontée des nouvelles n'est pas aisée. Le fameux bulletin «  UST-INFO » paraît irrégulièrement. Il faut mettre des moyens pour que cet outil de communication puisse périodiquement renouer avec les militants. Car un journal implique un engagement financier. Le renforcement en effectif est nécessaire vu les tâches à accomplir. Il faut de temps en temps faire appel aux pigistes pour certains travaux, par exemple, pour les articles dans l' « UST-INFO » À défaut de cela il faut installer des correspondants formés et dotés des moyens adéquats dans chaque région.

Un stimulus est à mettre sur pied pour faciliter la remontée rapide des données ou des informations importantes des structures syndicales de base. Par exemple, instaurer un concours et récompenser les plus diligents dans l'envoi des comptes rendus et des nouvelles susceptibles d'intéresser le bulletin « UST-INFO ».

Il faut que l'émission « tribune des travailleurs »  offre la possibilité aux travailleurs de réagir en direct par téléphone pour poser des questions.

Pour qu'il y ait un environnement fraternel, La communication interne doit faire des militants du bureau central et de la base de l'UST les ambassadeurs de cette organisation syndicale à l'extérieur. Cependant, à l'intérieur de l'institution, à entendre les uns et les autres, le climat n'est pas tout à fait sain. Il règne une atmosphère de suspicion. Des critiques pas toujours constructives, sont entendues en éparse, souvent à l'insu des concernés. Le service de la communication de l'UST doit penser à « désamorcer la crise » qui couve car communiquer c'est mettre tout en commun. Créer une tribune à cet effet, dans l' « UST-INFO » serait bien indiqué pour vider ce qui murmure dans le coeur. Ce trop-plein qui, si l'on n'y fait pas attention, risque de déborder. Par exemple, créer une rubrique spéciale dans « UST-INFO », Mettre au coin les « boites à suggestions » Mais mal utilisée, la rubrique spéciale et les « boites à suggestions » peuvent produire un effet contraire.

Enfin, nous suggérons au secrétariat à la communication, aux publications et archives de l'UST de penser au dossier de presse. Ces dossiers de presse rédigés et renouvelés continuellement, doivent être mis à la disposition des différents médias en cas de besoin. Ils peuvent apporter beaucoup d'éléments d'information sur l'UST ou peut aider une personne tierce à la connaissance de l'UST et de ses activités. A l'occasion des conférences de presse et autres rencontres avec les journalistes, ces documents peuvent être distribués, ainsi que les dépliants.

Section 4 - pour les moyens de communication adaptés aux

besoins et réalités de l'UST

« le but de n'importe quelle communication est de convaincre quelqu'un de faire quelque chose ou d'adapter une certaine attitude »29(*). La tâche du responsable de la communication de l'UST est de décider qui est cette personne, ce qu'elle doit ^être amenée à faire et avec quel (s) moyen (s). Tous les moyens présentés à la première et deuxième partie (types, techniques et outils de communication) sont utilisables dans une action de communication, soit seuls, soit combinés. Leur choix dépend des objectifs précis poursuivis, des cibles à atteindre et du budget disponible. En effet, tous les moyens sont bons mais ne sont pas adéquats dans toutes les situations. Pour être efficace dans son action de communication, il n'y a pas un remède miracle. Tout est fonction des réalités du syndicat et de ce que l'on veut atteindre par pratique de la communication. Il appartient donc au chargé de communication de trouver les moyens adaptés aux circonstances et aux réalités politiques, sociales, économiques et culturelles du pays.

S'il est quasiment impossible d'indiquer des moyens de communication uniformes, adaptés aux cas figés des situations de communication, il est néanmoins important de brosser le profil de quelques uns de ces moyens, le but qu'ils poursuivent et leur ( s) domaine (s) de prédilection. Il est vrai qu'un moyen peut toucher plusieurs publics et un public peut faire l'objet de plusieurs types de communication, cependant, il est des publics qui pourraient être plus favorables, plus réceptifs à tel ou tel type de communication.

Nous trouvons judicieux que hormis la communication commerciale et financière, adaptées aux entreprises commerciales, les communications sociales, institutionnelles et internes être à privilégier par les syndicats tchadiens en général et par l'UST en particulier. Elles s'adaptent sans doute mieux aux objectifs qu'une organisation syndicale s'est fixés.

Ainsi, la communication sociale « vise à créer des attitudes et des comportements positifs à l'égard de causes d'intérêts général. Elle couvre un vaste champ : santé, sécurité, culture, comportements sociaux, aide humanitaire, etc.. »30(*). Sa démarche d'approche s'appuie sur la psychologie des individus. Elle agit donc sur les connaissances et les opinions qui déterminent leurs comportements. Cette forme de communication est bien indiquée pour des actions telles hygiène environnementale ou corporelle, la lutte contre les maladies sexuellement transmissibles, etc.. Les différentes campagnes d'informations sont à utiliser.

La communication institutionnelle a pour but de créer un courant de sympathie vis - à - vis de l'organisation, de développer sa notoriété et son image. La plupart des actions des syndicats demandent une adhésion massive des travailleurs et des autorités publiques. Ce type est donc un moyen efficace d'obtenir ce qu'ils veulent. Les techniques telles les relations publiques, la communication événementielles, le rapport annuel, les relations presse, les journées portes ouvertes...son mieux adaptées.

La communication interne a pour objet la réduction des antagonismes et l'obtention des synergies entre les individus et les groupes d'individus. Elle vise aussi la création d'une culture commune : système de valeur permettant à chaque membre de l'organisation d'être reconnu, de se reconnaître constituant l'un des piliers de l'image de l'institution que l'on souhaite promouvoir à l'extérieur. Ce type de communication implique une participation soutenue des responsables de l'organisation et ses différents organes. Le journal interne, l'affichage, les réunions, les rencontres et formations, les écrits ( notes, lettres, rapports comptes rendus), le téléphone, la boite aux lettres... sont très usités. Ici, l'information emprunte trois axes : les communications ascendantes, descendantes et horizontales.

Que l'on fasse intervenir la communication sociale, la communication institutionnelle, la communication interne ou toutes à la fois, les outils ou supports à employer sont variés. Ces outils sont nombreux mais tous ne sont pas adaptés à toutes les situations de communication. Pour choisir les supports favorables à la situation de chaque action ou objectif visé, laissons - nous conseiller par Alex MUCCHIALLI, qui dit « toute communication comporte deux dimensions qui sont la communication consciente rationnelle et la communication infra consciente relationnelle »31(*) Ce qui voudrait dire que l'on a la possibilité d'amener une personne à adopter l'attitude voulue par son intellect ou passer par son inconscient.

En somme, il n'y a pas une solution préfabriquée pour des situations qui se présentent. Tout est question d'objectifs, de publics et de moyens financiers dont on dispose. Pour vérifier l'efficacité des moyens de communication utilisés ou l'importance tout court de la communication dans le fonctionnement de l'organisation syndicale ou n'importe laquelle, nous suggérons dans l'intérêt de l'UST ou toute autre organisation syndicale tchadienne qu'il faut de temps en temps recourir à l'audit.

Section 5 - L'audit, un atout à privilégier pour une contribution

plus efficace de la communication au sein de l'UST.

L'audit est une procédure de contrôle de l'exécution des objectifs d'une entreprise, d'une organisation donnée. Longtemps réservé au domaine financier, l'audit est devenu aujourd'hui un atout exploité par un grand nombre d'institutions et dans divers domaines. Cela veut dire que toutes les fonctions de l'entreprise intègrent aujourd'hui la dimension évaluation et doivent être en mesure de prouver leur efficacité. Les syndicats doivent en faire usage. Il peut concerner d'autres services des syndicats comme service de la trésorerie par exemple mais surtout le service de communication. Dans ce domaine précis, l'audit permet d'évaluer le climat interne et l'impact des actions de communication menées à l'endroit des différents publics. Il permet aussi de connaître, sur tel ou tel sujet, l'opinion des publics, d'appréhender l'image de l'organisation perçue à l'intérieur et à l'extérieur afin de mettre en évidence les points forts, les points faibles ainsi que les causes de la situation observée. Grâce à ce procédé, l'on peut repérer et analyser les dysfonctionnements dus à un défaut de communication ou une communication inadaptée. Cela aidera donc à faire ressortir les grandes lignes sur lesquelles devraient converger les efforts en matière de communication. Nous remarquons que cet outil de contrôle est une donnée importante dans la réussite d'une action de communication. Cependant comme « boite à idées », il faut l'utiliser avec beaucoup de rigueur et de professionnalisme pour ne pas heurter les susceptibilités des uns et des autres et assurer sa réussite. Car c'est un outil très délicat à manier. Il met à nu les manquements des uns et des autres. Cela ne plait pas toujours.

Les méthodes employées dans cet exercice doivent être choisies en fonction de chaque syndicat, de ses structures et ne diffèrent pas des techniques qualitatives et quantitatives utilisées dans les autres études comme marketing.. Cependant, les syndicats, de part leurs objectifs poursuivis, doivent privilégier l'étude qualitative. Cette étude à l'avantage d'utiliser les théories de la psychologie et de la psychologie sociale. Elle comprend les études par entretien individuel, en groupe et par enquêtes... Ces différentes études peuvent se faire, selon ce que l'on veut, au début, en pleine réalisation ou au terme de l'action de communication.

Au début de l'action de communication, l'audit a une valeur de pré- test. Il porte sur les projets soumis à un public représentatif pour évaluer la pertinence de la stratégie mise sur pied. Au milieu de la réalisation, il est une semi - évaluation permettant de voir si l'on est sur la bonne voie. A l'issue de l'action, l'audit permet d'évaluer l'impact et l'effet du travail sur les comportements. Par exemple en ce qui concerne l'UST, on peut décider de façon plus ponctuelle un audit de son journal interne qu'est l'« UST-INFO ». Cet audit ponctuel peut prendre les deux formes suivantes :

- L'analyse de contenu du journal. Elle à pour objectif de vérifier l'adaptation du journal « UST-INFO » au projet rédactionnel préalablement défini. Elle étudie l'ensemble des thèmes ou des articles publiés afin d'en dresser un bilan permettant l'amélioration du journal.

- L'analyse du lectorat. Nécessaire périodiquement pour analyse

- l'adaptation du journal aux attentes de ses lecteurs, elle peut emprunter les formes indiquées ici selon l'importance croissante de leur rigueur.

En définitive, il n'existe pas une communication idéale pour des situations spécifiques. Cela serait, par ailleurs, trop facile, car chaque personne pourrait utiliser « cette solution miracle » quand une situation se présente. Il faut un effort soutenu pour arriver à un résultat escompté. C'est un travail ardu, minutieux et chaque fois renouvelé. C'est justement parce que c'est une tâche dure et qui demande une variété de compétence qu'il faut un service expressément réservé à cet effet.

Notre réflexion, comme l'on peut le constater, n'a pas pour ambition de proposer des solutions magiques de communication à l'UST ou aux autres syndicats tchadiens. Elle vise tout simplement à les (syndicats) aider dans le choix des moyens de communication adéquats ; lequel choix doit préalablement se faire après une étude approfondie des réalités ( politique, économique, financière, sociale et culturelle ) de l'environnement dans lequel les syndicats vivent. La réflexion, en elle-même, n'est pas exhaustive. Notre souhait et notre souci sont de pousser à une recherche, à un approfondissement. Elle n'est qu'un canevas proposé. Un canevas que l'UST ou d'autres organisation syndicales tchadiennes pourraient prendre à leur compte.

CONCLUSION

De nos jours, on ne peut concevoir un plan de développement social, économique et politique sans communication et information. Tout le monde est pris dans la barque de la communication. Nous ne pouvons lui échapper. Toutes les structures de développement dans n'importe quel secteur, sont obligées de prendre en compte cette donne dans leur stratégie d'action.

Les syndicats, vu leur nature et les objectifs qu'ils poursuivent, ne peuvent agir ou se conformer sans communication. Malheureusement, force est de constater que beaucoup d'organisations syndicales ne se dotent pas de service de communication bien structuré, inadéquat et peu dynamique. Même s'il existe, il est généralement monopolisé par le secrétaire général. Pour justifier cela, ils estiment que ce service est coûteux par ces exigences. Or, les gens oublient que le problème syndical est un problème de mentalité. Et pour transformer ou faire évoluer ces mentalités, la communication paraît un moyen idéal sinon approprié. Il est vrai que le service de la communication soit souvent vilipendé de produire des résultats peut perceptibles. Mais faudrait-il comprendre que cette fonction n'a pas le rôle de donner des résultats chiffrés.

Notre thème « La contribution de la communication dans le fonctionnement du syndicalisme tchadien : cas de l'UST » voudrait montrer le rôle de la communication au sein de la vie syndicale et de susciter une prise de conscience de cette nouvelle approche du développement qu'est la communication dans les milieux syndicaux tchadiens.

Dans ce travail, nous sommes partis de l'historique du syndicalisme tchadien qui est jalonnée de division et le rôle que joue la communication dans son fonctionnement en général. Mais pour bien étudier et appréhender cette contribution de la communication dans la vie des syndicats tchadiens, nous avons retenu l'UST , l'une des centrale la plus importante par sa capacité de mobilisation. Nous avons ressorti dans cette étude le lien qui existe entre les objectifs poursuivis par les organisations syndicales et l'UST en particulier et la communication dont elles ne peuvent se passer. Les différents moyens de communications dont les syndicats en général et l'UST en particulier s'en servent y sont dégagés. Toutes les actions de communication entreprises avec des différents outils par les syndicats tchadiens en général et l'UST en particulier ont contribué à l'harmonisation et au fonctionnement de ces organisations.

L'UST, par son service de communication, a réalisé un travail appréciable. Le journal « UST-INFO » informe et forme les militants des activités de leur syndicat à travers ses articles sur les libertés syndicales, les droits humains et commentaires sur certaines conventions. Les différents organes sont constamment informés des nouvelles orientations ou des activités à entreprendre pour le mieux être des travailleurs et ce, à travers des réunions, des séminaires, des communiqués.

L'émission « Tribune des travailleurs » forme et informe également les travailleurs sur leurs droits et devoirs, leur conditions de travail et leur renseigne sur des thèmes relatifs aux droits humains, conventions internationales relatives aux droits du travail et au droits humains ratifiés par le Tchad.

En outre, la communication au sein de l'UST permet de lutter contre les rumeurs, des problèmes hiérarchiques, de mobiliser les militants, résoudre leurs différends et de les rapprocher selon les responsables de ce service. Les militants de l'UST par le fait de la communication sont soudés et mobilisables rapidement, les structures de l'organisation fonctionnent sans grande entrave.

Cependant, il faut noter que tout ne baigne pas dans l'huile. Les syndicats, précisément l'UST, les opérations se font avec très peu de moyens ou presque pas surtout en outils de communication appropriés à la fonction. Ceci amoindrit la portée des actions de communication et peut, à la longue, rendre inefficace l'institution et particulièrement le secrétariat à la communication. Tout se passe comme si l'UST se résume aux militants de N'Djamena et non englobe le Tchad entier.

C'est la raison pour laquelle, dans la partie suggestion, nous avons mené une réflexion susceptible de rendre dynamique, harmonieuse et donc efficace les actions de communication de l'UST à travers son organe de communication. Les suggestions contenues dans ce présent document intéresse l'UST que tout autre syndicat tchadien qui souhaite ajouter un capital de confiance à ses activités..

Pour finir, nous disons que l'objet de notre recherche n'est pas de faire une étude approfondie et sociologique de la communication. Nous voulons tout juste dégager l'importance de la communication dans la vie des syndicats, notamment l'UST. C'est le jalon d'une étude que nous jetons. La diffusion des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC) progressivement intégrées et pratiquées déjà au sein de certaines organisations au Tchad, peuvent faire l'objet d'une autre étude plus poussée que la nôtre.

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages spécialisés sur le syndicalisme

- Afrique noire, éd. Présence africaine, N°131 juillet - septembre paris 1984, 114P

- BAKAS, Brahim : Historique du syndicalisme africain. Texte ronéotypé, séminaire de formation syndicale de la CLTT, juillet 1994.

- KABEYA MUASE, Charles : Syndicalisme et démocratie en Afrique noire, éd. Karthala, paris 1990, 244P.

- KABEYA MUASE, Charles : Bref aperçu sur le mouvement syndical en Afrique Noire

- Manuel d'éducation ouvrière, cercle d'études. publication de l'UST, N'djamena 1994,36P.

- Syndicalistes, pourquoi ? comment, éd. Clair Afrique Dakar 1956, 132P.

Revues

- ATP N°2365 du 8 au 9 février 1990, P.3 et 5

- ATP N°2362 du 5 au 9 février 1990, p .9

- UST-INFO N°09, 2006, P.1 et 2

Sources orales

- Entretien avec Djimet Vanzou, chargé de la communication de l'UST le 18/07/2006

Entretien avec Maindilaou Darmbaye, chargé de communication adjoint de l'UST le 09/8/2006

Entretien avec Maitre Dombal Djimbague Gabriel, ancien président de l'UST

- Entretien avec Brahim Ben seid, Président de la Confédération Libre des - Travailleurs du Tchad le16 /9/2006

- Entretien avec Haroun Kaguer, Chargé de formation et de l' éducation ouvrière de l'UST le 15/08/2006

Ouvrages spécialisés communication

- ALMEIDA (D'), Nicole ; LIBAERT, Thierry : La communication interne de l'entreprise, 4è éd. Dunod, Paris 2004, 122P

- BARIL, Denis : technique de l'expression écrite et orale 10è éd. Dalloz, paris 2002

- BOUGNOU, Daniel : Introduction aux sciences de la communication, éd. La découverte, Paris 2001, 425P

- DEMONT, L. : communication dans une organisation, éd. Nathan, paris 1999, 384P

- Jacques Lambert : L'information dans une organisation, éd. Organisation, Paris 1978 252 P

- GUILLAUME, Ph. : les mots et les hommes : procédés de la communication, éd. Economia, paris 1992, 392P

- Henri B : Audit de la communication interne, les éditions d'organisation, Paris, 1990-1995, 142P

- LABASSE, Pierre : l'intelligence des autres ; rétablir l'homme au centre de la communication des entreprises, éd. Dunod, paris 1994, 231P

- Jacques Lambert : l'information ascendante dans l'entreprise. Paris, éd. d'organisation, 1978, P.135P

- Judth LAZAR, Sociologie de la communication de masse, Armand Colin, Paris 1991, 351P

- PANTOIZEAU, Pierre - Antoine : Manuel de la communication, éd. Armand Colin, paris 1991, 254P

- SAUVY, Alfred : l'opinion publique, PUF, Paris 1956, 170P

- SCHNEIDER, Christian : communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, 229P

- WESTPHALEN, M.H. : Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Bordas, Paris 1989, 302P

- WESPHALEN, M.H. : communicator, éd. Dunod, paris 1999, 307P

AUTRES OUVRAGES CONSULTÉS

- BEAU, Michel : L'art de la thèse, éd, La Découverte, Paris 2003, 196P.

- Dictionnaire des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris 2005, 372P.

TABLE DES MATIÈRE

Pages

Dédicace .............................................................................................1

Remerciements......................................................................................2

Avant propos.........................................................................................3

Abréviations..........................................................................................4

Introduction générale...............................................................................5

Première partie : La contribution de la communication dans le fonctionnement du système syndical en général....................................11

Chapitre I : L'origine et aperçu historique du syndicalisme tchadien.........12

Section 1 : L'origine du syndicalisme.........................................................12

1.1- Syndicalisme : une conséquence de la révolution industrielle......12

Section 2 : L'évolution historique du mouvement syndical au Tchad................13

2.1- Le pluralisme syndical de la première heure..............................14

2.2- La mise au pas des syndicats et la première unité syndicale.........15

2.3- Du dualisme à la deuxième unité syndicale.............................16

2.4- Le retour de la pluralité syndicale..........................................17

Chapitre II : La contribution de la communication dans le du syndicalisme tchadien.............................................................................................19

Section 1 - La communication interne dans le syndicalisme tchadien.............20

1.1- la communication descendante..............................................21

1.2- La communication ascendante...............................................23

1.3- La communication interactive................................................23

Section 2- Les réunions comme outils de communication interne des syndicats.24

Deuxième partie : Système de communication de l'UST...........................25

Chapitre III : l'Union des Syndicats du Tchad (UST................................27

Section 1 : création de l'UST...................................................................27

Section 2 : Buts et objectifs de l'UST.........................................................28

Section 3 : Structure et fonctionnement de l'UST........................................29

3. 1- Structure de L'UST...............................................................29

3.2- Fonctionnement de L'UST................................................................30

3.2.1- Le congrès.................................................................................30

3.2.2- Le conseil syndical ou le comité syndical..........................................31

3.3- les finances syndicales....................................................................31

3.3.1- Les ressources financières de l'UST................................................32

3.3.2- Gestion des ressources financières de l'UST.....................................33

Chapitre IV : La contribution de la communication dans le fonctionnement de l'UST.............................................................................................35
Section 1 : Les moyens et les publics visés................................................36

1.1- Les moyens matériels, techniques et humains du secrétariat à la

communication .......................................................................36

1.2- Le public..............................................................................36

Section 2- Les moyens de communication de l'UST....................................37

2.1- La formation syndicale...........................................................38

2.2- La presse syndicale : UST-INFO...............................................40

2.3- le manuel d'éducation ouvrière................................................43

2 . 4 - Le tableau d'affichage.........................................................44

2 . 5 - Le rapport général d'activité ................................................44

2.6- Les réunions inter services........................................................46

2.7-Les rencontre amicales comme moyen de communication..............46

Section 3- Les relations presse de l'UST....................................................46

3 .1 - L'émission « tribune des travailleurs ».......................................47

3.2- les communiqués de presse ....................................................48

Section 4- l'impact de la communication dans le fonctionnement de l'UST........49

4.1- Les militant responsables des organes du Bureau central de l'UST...50

4 .2- Au niveau des travailleurs membres de l'UST................................53

4 .3 - Les Médias...........................................................................55

4. 4 - Les autorités publiques...........................................................56

Troisième partie : Pour une contribution efficace de la communication au sein des syndicats en général et de l'UST en particulier...........................................................................................58

Chapitre V : Analyse critique du système de communication de l'UST .....................................................................................59

Section 1 - Au niveau des messages............................................59

Section 2- Au niveau du service de la communication..................................60

Section 3- Au niveau des moyens de travail................................................61

Chapitre VI  : Suggestions pour une contribution efficace de la Communication au sein de l'UST...............................................62

Section1- Pour une communication adaptée à l'UST...................................62

Section.2- La stratégie et programme de communication..............................63

2.1- Stratégie de communication....................................................63

2.2 programme de communication...................................................65

Section 3 - Pour une redynamisation du service de Communication et un environnement de travail fraternel au sein l'UST .................................... ...69

Section 4 - Pour les moyens de communication adaptés aux besoins et réalités de l'UST..............................................................................................70

Section 5 - L'audit, un atout à privilégier pour une contribution plus efficace de la communication au sein de l'UST...............................................................72

Conclusion ..........................................................................................75

Bibliographie........................................................................................79

Annexes..............................................................................................85

ANNEXES

* 1 Hourmadji Moussa Doumngor, Directeur Général du Ministère de la communication lors du séminaire sur « L'information et la communication pour le développement » tenu du 08 au 13 janvier 1990 à N'Djamena

* 2 Dictionnaire des sciences sociale, éd. Dunod, paris 1999, P.368

* 3 UST : manuel d'éducation ouvrière, N'Djamena, 1991, P.10

* 4 refield cité par Justin Madjitoloum, « Impact de la communication dans l'administration publique : cas de l'Université de N'djamena », Mémoire de maîtrise en communication, 1996, P.7

* 5 Maitre Dombal Djimbague Gabriel, « Ces syndicats qui aident les travailleurs à survivre » in N'Djamena Bi - Hebdo n°72 du 11 janvier 1991

* 6Brahim Ben Seid, Entretien avec Djimlem Augustin le 14 octobre 2006

* Mot anglais qui signifie en français rétroaction ou réaction de celui qui reçoit un message.

* Mot latin qui signifie sens strict du terme en français.

* 7 Djimbague Gabriel, président de l'UST in Bi- Hebdo n° 84, 1990

* 8Djmet VANZOU , Entretien avec Djimlem Augustin du 09 Août 2006

* système de recouvrement qui consiste à la retenue la source des cotisations de l'adhérent en accord avec le gouvernement, la centrale syndicale et les travailleurs.

* 9 Lecomte B., Faller B. Communication et information dans la communication, in « Rencontre médias Sud-Nord », cité par Laoro Gondjé, Les efforts des moyens de communication de masse dans la lutte contre la dégradation de l'environnement. P.21

* 10 Henri (B), Audit de la communication interne, les éditions d'organisation, Paris, 1990-1995, P.35

* 11 Labasse (P) : L'intelligence des autres : rétablir l'homme au centre de la communication des entreprises,

Paris, édition Dunod, 1994, P.31

* 12 Jacques Lambert : l'information ascendante dans l'entreprise. Paris, éd. d'organisation, 1978, P.52

* 13 M.H. WESTPHALEN, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Bordas, Paris 1989, P.13

* 14 Edouard BALLADUR, ancien premier ministre in Le Monde du 18 Mai 1993, cité par Gérard REGNAULT, Animer une équipe dans les PME aujourd'hui, qualité et manquement des hommes, L'Harmattan, paris 1994, p.19

* 15 Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.27

* 16Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.25

* 17Dombal DIMBAGUE Gabriel, Entretien avec Djimlem Augustin le 19 août 2006

* 18 Wilbur SCHRAMM, information et développement, UNESCO, Paris 1996, cité par Emmanuel Touadé, Information et développement au Tchad, 1969, P.64

* 19 Alfred SAUVY, l'opinion publique, PUF, Paris 1956, P.70

* 20 Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.29

* 21 M.H. WESTPHALEN, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Boordas, Paris 1989, P.94

* 22 Judth LAZAR, Sociologie de la communication de masse, Armand Colin, Paris 1991, P.31

* 23 Djmet VANZOU, Entretien avec Djimlem Augustin du 09 Août 2006

* 24 Jean François Soutenain, organisation et Gestio de l'entreprise, éd. Foucher,paris 2004, P.121

* 25 Dictionnaire Larousse, P.855

* 26 M.H. Wesphalen, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Bordas, paris, 1989, P.7

* 27 Christian SCHNEIDER, communication, nouvelle fonction de l'entreprise, Delmas, paris 1993, P.24

* 28 M.H. Wesphalen, Le communicator, guide opérationnel pour la communication d'entreprise, Bordas, paris, 1989, P.31

* 29 L. Demont, La communication d'entreprises, stratégies et pratiques, Nathan, Paris 1999, P.15

* 30 Ibid., p.293

* 31 Alex Mucchialli, Les sciences de l'information et de la communication, Paris 1998, Hachette supérieur, p.42






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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe