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Dynamiques socio-économiques dans les sites à  risque de Douala et ses implications sur l'environnement social

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par Valentin NGOUYAMSA
Université de Douala, Cameroun - diplome d'étude approfondie 2006
  

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II-3-THEORIE COMPLEMENTAIRE

II-3-1-LA THEORIE DE LA SOCIOLOGIE DYNAMISTE ET CRITIQUE

La sociologie dynamiste et critique est issue de l'école générative née pendant la période des années soixante. L'école dynamiste et critique optait pour objectif selon lequel tout chercheur est investi d'une attitude critique en rupture avec les catégories de l'ordre social. Cette théorie fort critique contre le structuralisme génétique met au centre de sa réflexion l'étude des changements, des mutations, des mouvements sociaux, du devenir des sociétés. Les promoteurs de cette théorie sont : G. GURVITCH, A. TOURAINE, C. RIVIERE, G. BALANDIER etc. Cependant la thèse développée A. TOURAINE nous intéressent dans le cadre de cette étude.

II-3-2-LES FONDEMENTS DE LA SOCIOLOGIE DYNAMIQUE DE BALANDIER

G. BALANDIER est né en 1920 à Aillevillers-et-LYaumont. Il est la figure majeure de l'anthropologie dynamique. C'est en 1955 que BALANDIER précise la démarche scientifique dans son ouvrage intitulé l'anthropologie appliquée aux problèmes des pays sous développés. Il privilégie l'approche dynamiste des structures et des systèmes sociaux africains et la nécessité de tenir compte des résultats acquis par d'autres sciences.

Il aborde la dynamique sociale dans une perspective particulière : L'analyse des sociétés dites sous développées caractérisées par des processus de changements lents, base ses travaux sur les méthodes extrêmement logiques. Il considère que chaque système social est instable et laisse cohabiter l'ordre et le désordre et qu'en conséquence, il faut interpréter les changements à travers les révélateurs de désajustement à savoir les conflits, les tensions, les crises. Une société parfaitement unie serait une société fermée dans laquelle rien ne peut bouger, une société morte. BALANDIER s'intéresse au phénomène de production et de reproduction d'une société. La société se produit continuellement, chaque individu va jouer sur son environnement et contribuer au renouvellement de la société. Ainsi les faits historiques prônent que toutes les configurations sociales sont constamment en mouvements. Aucune société n'est contrainte à vivre une longue permanence, une longue période d'autarcie. BALANDIER (1971) peut remarquer que ce dynamisme prône d'avantage l'aspect d'une oeuvre collective jamais achevée et toujours à refaire. L'objet de la sociologie n'est pas statique historique, mais présente des réalités, « officielles et officieuses ».

Les études dynamiques ont pour but de corriger les théories structuralistes génétiques et l'ethnologie qui traitent certaines sociétés comme étant perpétuellement fixes, établies dans un perpétuel présent. Il s'agit de restituer à ces types de sociétés une dynamique permanente. La société est définie par le model des figures qui marquent une coupure par rapport aux représentations classiques. Ce sont des agencements vulnérables et problématiques des systèmes de relations réjouissants l'activité collective, l'ordre et le désordre y sont ensemble. Les orientations actuelles de la sociologie dynamiste sont perçues dans le sens d'une analyse multilinéaire. Dans cette conception, la notion de progrès est redéfinie. Il n'est plus continu, ni nécessaire et répétitif. Il existe des éléments dynamiques à l'intérieur de chaque société. A ce titre, le développement ou la transformation n'est que le travail des éléments dynamiques qui existent à l'intérieur de la structure concernée, ce que BALANDIER (1971) appelle « dynamique du dedans ».Toutefois, les éléments qui viennent de l'extérieur peuvent modifier, ralentir ou étouffer les énergies internes. C'est la « dynamique du dehors ». Trois postulats sont à considérer dans l'approche de Balandier :

-les sociétés inscrites dans la dépendance sont affectées par leurs rapports avec les sociétés qui leur sont externes et cela au niveau de leurs structures sociales, politique, culturelles et économique.

-ces sociétés doivent par conséquent être analysées après repérage du « dynamisme du dedans » et leur « dynamisme du dehors ».

-Doivent être également prises en compte les interrelations de ces dynamiques.

La démarche de BALANDIER (2000) valorise les potentialités de chaque société, de déceler tout ce qu'une société recèle de peu visible, de latent et qui permet de comprendre que les formes visibles ne sont jamais ce qu'elles paraissent être ou ce qu'elles prétendent être. Elles s'expriment à deux niveaux au moins, un superficiel présente les structures officielles, l'autre profond assure l'accès aux rapports réels les plus fondamentaux et aux pratiques révélatrices de la dynamique du système sociale. La démarche de Balandier a pour avantage de mettre en valeur les complexités très souvent absentes dans une perspective unilatérale. C'est ainsi que les dynamiques socio-économiques dans les sites à risque peuvent être révélatrices de ces complexités.

Balandier va plus loin dans ses analyses des dynamiques sociales, celle du dedans et celle du dehors et envisage une sociologie des mutations. Si les sociétés de dépendance doivent être analysées dans leurs dynamiques, celles ci devraient être appréhendées du point de vue des mutations en tend que séries de ruptures. Dès lors, la sociologie des mutations doit être abordée en deux temps. D'abord le problème d'identification ou de repérage, ensuite la dynamique de la mutation sociale. La mutation est une rupture dans une continuité, une conjonction et événement provoquant une transformation profonde et assurant une continuité par d'autres moyens. Balandier débouche plutôt à une phénoménologie des mutations sociales qu'à leur explication.

Contrairement à Balandier, A. TOURAINE fonde ses analyses sur les sociétés industrielles et post industrielles, caractérisées par des processus de changements significatifs.

II-3-3-LES FONDEMENTS DE LA SOCIOLOGIE DYNAMISTE ET CRITIQUE DE A. TOURAINE

A TOURAINE est né en France dans le calvados en 1925. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages tels l'évolution du travail ouvrier aux usines Renaud, les conditions des ouvriers d'origine agricole respectivement en 1955 et en 1961. Ces premiers travaux portent sur la Sociologie du travail très influencée par les conséquences de l'industrialisation. Tout comme Balandier, A. TOURAINE prend ses distances avec le structuralisme et précise l'objet de la sociologie parmi les autres sciences. Dès 1965, il entend construire l'objet de la sociologie par opposition aux autres sociologies classiques notamment les thèses de KARL MARX et de MAX WEBER.

Contre MARX, A. TOURAINE récuse l'approche qui privilégie les analyses des conséquences sociales d'un facteur dominant. Et contre WEBER, la critique selon laquelle l'objet de la sociologie serait de restituer le sens visé par les acteurs. Il se propose de redéfinir la sociologie comme l'étude de l'action, action d'un sujet historique dont les orientations se définissent par rapport à l'ensemble des conditions sociales. Le travail est le point de départ du model d'analyse de type « actionniste ». Le travail perçu comme une activité collective. Ainsi A. TOURAINE rejette définitivement le structuralisme et crée alors deux concepts : L'historicité et rapport de classe. La sociologie d'A. TOURAINE est donc une sociologie de l'action collective doublée d'une sociologie critique du conflit social. Une sociologie de haute et de moyenne portée. Il s'agit en effet pour emprunter la terminologie de TOURAINE, d'une « propédeutique » qui a pour but de baliser la démarche théorique conformément aux nouvelles exigences de la sociologie. Se situant aux antipodes des théories classiques qui considèrent la société «  comme une chose » DURKHEIM (1947), TOURAINE soutient que les sociétés ne sont pas des entités stables, inertes et donc immuables, mais plutôt comme des entités changeantes, évanescentes et partant, marquées du double sceau de l'historicité et du dynamisme. C'est non sans pertinence que l'auteur soutient :

  la sociologie n'existe qu'à partir du moment ou les sociétés ne sont plus situées par rapport à un ordre qui leur est extérieur, mais saisies dans leur historicité, dans leur capacité à se reproduire. A. TOURAINE(1981 :52).

II-3-3-PORTEE DE LA THEORIE SUR LE PHENOMENE ETUDIE.

Autant la thèse de Balandier, celle développée par TOURAINE récuse les permanences structurelles et formelles pour s'intéresser à l'historicité ; laquelle est évocatrice de la vie intime des sociétés. La théorie dynamiste et critique a donc l'avantage de prendre l'objet de la sociologie non seulement comme statistique historique, mais aussi comme un objet qui présente une réalité bidimensionnelle (dimension officielle et dimension officieuse).

C'est dire enfin de compte que, la sociologie dynamiste et critique consiste à envisager les structures sociales dans leur histoire ou devenir, dans leurs actions et réactions, et non plus sous la forme de «  structures et de systèmes intemporels ».

La théorie de la dynamique sociale nous aidera à comprendre les dynamiques socio-économiques dans les zones à risque de Douala. Les bouleversements, les mouvements des populations urbaines relèvent d'un dynamisme nouveau, lequel participe à une construction du risque socio-économique. Les éléments dynamiques dont regorgent toujours les populations de Douala sont toujours disposés à transformer le monde socio-économique. Ces éléments peuvent provenir de l'intérieur « dynamique du dedans »ou de l'extérieur « dynamique du dehors ». Les dynamiques socio-économiques dans les sites à risque s'inscrivent donc dans la théorie la dynamique sociale. Dans cette perspective, elles sont perçues comme des mouvements sociaux, des faits sociaux toujours en perpétuels mouvements. Lesquels ont un sens et une puissance qu'il faut chercher à et à comprendre expliquer.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry