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Impact des réformes dans le secteur financier sur les relations entre banques et institutions financières décentralisées

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par Ousmane Thiané DIOP
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - maà®trise en sciences économique 2002
  

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C) Les opérations financières des SFD

La situation des opérations financières des SFD est décrite par le tandem ressources/emplois.

Les ressources sont constituées des fonds propres, des subventions des dépôts et des lignes de crédit que fournissent les partenaires financiers( Etat, banque, bailleurs de fonds).

Ce prochain tableau retrace leur évolution en millions de FCFA.

Années

Ressources

Progression en %

1996

13 469

94,1%

1997

1998

19372

17332

43,8%

-10,5%

Banque de données sur les SFD Sénégal 1998

L'évolution des ressources s'est effectuée en dents de scie.

En 1996,les ressources ont presque doublé ( 94,1%) avant d'augmenter de moitié en 1997. En 1998, l'évolution négative (-10,5%) s'expliquerait par la diminution des projets à volets de crédit qui bénéficiaient d'importantes lignes de crédit.

D) Décomposition des ressources

 

31-12-96

(millions de FCFA

%

31-12-97

(millions de FCFA

%

31-12-98

(millions de FCFA

%

Fonds propres

6668

49,5

8437

43,5

6432

37,0

Dépôts

5176

38,4

8521

44,0

9854

57,0

Ligues de crédit

1625

12,1

2414

12,5

1046

6

Ressources

13469

100,0

19372

100,0

17 332

100,0

Le tableau ci-dessus relate l'évolution de la structure des ressources. Les fonds propres connaissent une tendance à la baisse (49,5% en 1996 et 37% en 1998) tandis que les dépôts ont connu une tendance évolutive (38,4% en 1996 et 57% en 1998). Cette évolution est un critère fiable pour mesurer la confiance du public.

E) Evolution des dépôts

Les hausses enregistrées dans les dépôts au niveau des SFD sont la traduction d'une plus grande confiance qui leur est accordée mais aussi d'une politique de l'épargne adaptée aux spécificités des milieux défavorisées.

Les institutions d'épargne mettent à la disposition de leurs membres une gamme variée de produits qui répondent à des besoins spécifiques : plan épargne entrepreneur, plan épargne-projet, plan épargne -tabaski...Les taux de rémunération de l'épargne collectée varient entre 2% et 8%

Projet à volet de crédit

259

5,0

378

4,4

76

0,8

Total

5176

8521

8521

100,0

9855

100,0

Le taux de croissance des dépôts est de 64,6% en 1997 et 15,6% en 1997. Ce fléchissement dans la classe s'explique par le recul des projets à volet de crédit. Les SFD ( épargne/crédit) avaient enregistré une nette progression dans les dépôts (72,2% en 97 et26% en 1998). Par contre les autres types d'expérience avaient connu une chute dans l'épargne collectée.

Section 2) RELATIONS SFD-BANQUES

Avant les réformes, les IFD existaient, mais sous forme embryonnaire :3% par rapport au nombre actuel. Cependant, constater leur présence en même temps que les banques de développement qui faisaient un travail similaire, pousse à penser que le problème essentiel à résoudre se condense dans les conditions d'octroi de crédit.

Durant cette période d'avant réforme, les SFD n'étaient pas structurés. Ils relevaient de l'informel et ne faisaient l'objet d'aucune attention de la part des autorités; c'est pourquoi aucune statistique fiable relative à leurs activités, durant cette période, n'est disponible.

Cependant, aux lendemains des réformes, ils se sont imposés comme alternative au financement bancaire qui excluait une partie non négligeable de la société. Et c'est dés lors qu'ils ont commencé à être suivis; surtout par comparaison aux banques et dans leurs relations directes avec les banques.

I) Analyse comparative de l'activité financière des SFD et banques

Tableau comparatif de l'activité financière des SFD et Banques (en milliards)

Paramètres

1998- BANQ

1998- SFD

1999- BANQ

1999- SFD

2000- BANQ

2000- SFD

Dépôts

467,6

9,8

529,7

13,6

614,0

18,4

% des dépôts

98,0%

2%

97,5%

2,5%

97,1%

2,9%

Crédits

440,4

11,4

486,2

14,9

62(,1

20,3

% des crédits

97,5%

2,5%

97%

3%

96,8%

3,2%

Guichets

63

233

66

285

73

324

% des guichets

21,3%

78,7%

18,9%

81,1%

18,4%

81,6%

B- de données sur les SFD au SENEGAL en 2000

Le tableau ci dessus matérialise la montée en valeur absolue, des crédits, dépôts et guichets pour les deux institutions.

Durant cette période, les dépôts ont progressé de 31,3% dans le système bancaire alors que ceux des SFD se sont accrus de 87,7% en passant de 9,8 milliards en1998 à 18,4 milliards en 2000.

Pour ce qui concerne les crédits, le taux de croissance dans le classique est de 42% tandis que celui des SFD est de 78%.Cette évolution, dans la collecte et la distribution des fonds, s'est répercuté dans le partage du marché. Les SFD ont gagné du terrain par rapport aux banques (dépôt, 2% en 1998 contre 2,9% en 2000; Crédit 2,5% en 1998 contre 3,2% en 2000).

Cet accroissement de la part des SFD est, en partie, le résultat de changements opérés par certaines catégories sociales qui ferment leurs comptes auprès des banques pour en ouvrir dans les SFD qui offrent des services qui leur sont mieux adaptés.

L'évolution des guichets montre un taux de pénétration plus élevé chez les SFD qui assurent d'énormes services de proximité aux populations non bancarisées. Le nombre de guichet des SFD est quatre fois plus important que celui des banques (324 contre 73 en 2000).

Par ailleurs, malgré l'importance des crédits octroyés, les SFD sont parvenus à mobiliser assez de liquidités qu'ils ont placées dans les banques. En contrepartie, les banques leur octroient des refinancements.

II La Complémentarité

Selon, M. Fodé Ndiaye, agroéconomiste, le SFD est assimilable à toute structure, quelle que soit sa nature institutionnelle, qui fournit des services financiers à des populations, qui, de par la faiblesse de leurs revenus ou leur inaccessibilité géographique ou sociale, n'y auraient pas accès autrement.

Dans le cadre de leur développement, certains SFD ont jugé plus opportun d'entretenir des relations de solidarité avec les banques. Ce partenariat traduit une volonté d'articulation dans le système financier.

Concept d'articulation

" L'articulation des banques avec les SFD est la mise en synergie de deux types d'entités institutionnelles ayant des compétences distinctes leur conférant la capacité de se pourvoir mutuellement,en produits et services financiers ayant pour but d'améliorer au moindre coût la viabilité de chaque structure dans le cadre de l'amélioration de la construction de marchés intégrés et efficaces."

Cette articulation a engendré plusieurs avantages autant du coté des SFD que de celui des banques.

A) Les avantages pour les SFD

Les SFD se trouvent entre le marteau et l'enclume: ils doivent fournir des services financiers à des populations pauvres en croissance, difficilement accessibles et avoir une autonomie financière. Ces deux objectifs, tendanciellement, ne vont pas dans la même direction et l'expérience des banques de développement en Afrique l'atteste.

Cependant, par le biais de la complémentarité les SFD tirent deux avantages qui leur permettent de poursuivre dans des conditions incitatives leur mission. Ces avantages sont d'ordre financier et institutionnel.

1) Les avantages financiers

A l'origine, les SFD déposaient leurs ressources dans les banques, lorsque celles ci atteignaient un certain seuil, pour des raisons de sécurité.

Cependant, avec un taux moyen de transformation des ressources en crédits de 84,7% dans l'UEMOA, les SFD ont pris l'habitude de placer leurs excédents auprès des banques.

Ces placements génèrent des produits financiers qui, permettent une meilleure rémunération de l'épargne, qui incite au dépôt donc à l'accroissement de la collecte de fonds et du niveau d'activité pour un secteur qui connaît des économies d'échelle. Ces effets positifs sont d'autant plus significatifs que le différentiel d'intérêt entre le taux de rentabilité des placements et le taux de rémunération de l'épargne est élevé.

Globalement, dans l'UEMOA, l'épargne couvre les crédits. Le ratio épargne/crédit pour les systèmes Epargne-Crédit est 115%, celui des volets de crédit 34% et celui des crédits directs 7%.Le recours aux ressources bancaires s'est avéré nécessaire pour les deux dernières structures. Ces ressources permettent d'augmenter les prêts et leurs durées qui sont souvent à court terme.

Cette connexion permet aux SFD d'accéder à d'autres types de clientèle ayant des activités financières consistantes (producteurs ruraux, gros commerçants...) et un accroissement de la capitalisation des SFD grâce à une amélioration des résultats d'exploitation.

2) Les avantages institutionnels

Les SFD en conformité avec les règles de la BCEAO ne sont pas très nombreuses. Le partenariat permet l'accès à des appuis : formation aux techniques bancaires, à la gestion comptable, administrative, financière, la fourniture de logiciels et l'assistance au développement de programmes adéquats.

Ce compagnonnage institutionnel permet l'amélioration des relations entre banques et SFD considérés dans la mesure où l'information nécessaire à l'analyse du risque est disponible et fiable. Par ailleurs, il rend moins urgent la création d'une banque des SFD qui requérrait d'importantes ressources financières et humaines sans garantie d'efficacité.

B) Avantages pour les banques

Les avantages pour les banques prennent diverses formes. Elles parviennent à accroître leurs activités tout en réduisant les risques et les coûts de transaction. Elles parviennent ainsi à développer un portefeuille sain avec des marges consistantes.

Pour les banques, fournir des services d'épargne et de crédit dans les zones reculées à des coûts de transaction compatibles avec les gains attendus est pratiquement impossible à moins que des changements ne s'opèrent dans leur structuration actuelle.

Cependant, les SFD, de par la spécificité de leur implantation géographique parviennent à offrir des services adaptés et à recouvrer plus de 90% des crédits octroyés dans ces milieux. Cette mise en relation avec les SFD entraîne un plus grand dynamisme dans la production financière des banques lorsqu'elles cherchent à satisfaire la demande des SFD

III) La Concurrence

Conçus à l'origine pour compléter l'action des banques, certains SFD ont commencé à se positionner comme alternative dés lors qu'ils ont commencé à fournir des crédits d'un certain montant ( cinq millions pour le Bénin). Devant cette situation, les banques dénoncent une concurrence déloyale car elles n'ont aucune faveur de l'Etat contrairement aux SFD.

Pour ce qui est des services offerts par les deux sous secteurs, ceux des SFD sont plus attractifs car leurs coûts sont plus allégés. Cela se matérialise dans le fait que certains clients des banques ferment leurs comptes pour en ouvrir dans les SFD. Par ailleurs, dans le but d'une plus grande autonomie financière, des SFD tendent à se regrouper afin d'échapper à la domination bancaire. Dans cette optique, la création d'une banque des SFD semble faire l'objet d'un accord de principe.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery