WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Communication politique et logique d'actualisation dans le champ électoral. Approche constructiviste de la campagne de l'union pour la nation en république démocratique du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Jacques Yves MOLIMA AUTA MISO MAPUMBA DUA
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Licence 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.4. ALLIANCE POLITIQUE

Une alliance est une union, un accord intervenant entre des pays, des groupes, des personnes43(*). En science politique, une alliance est un accord entre plusieurs partis politiques intervenant au niveau électoral ou au niveau parlementaire pour former un gouvernement de coalition. Ainsi, une alliance politique, le cas échéant, est une attente, une mise en commun des idées, des idéologies, des visions politiques de plusieurs partis politiques en vue de gagner le pouvoir au terme d'une élection.

II. CADRE THEORIQUE

Etudier la communication politique d'une plate forme politique en quête du pouvoir dans la logique d'actualisation dans le champ électoral revient à scruter, d'une part, la plate forme Union pour la Nation pris comme champ et d'autre part, la période pendant laquelle est née et pour lequel, la plate forme s'investit, à savoir le champ électoral. Ainsi, la théorie de champ44(*) cher à Pierre Bourdieu constitue le fondement de notre étude. Par ailleurs, tout en sachant qu'au sein du champ politique existent des acteurs, il sera aussi question de soutenir cette même étude par la théorie de l'acteur Réseau de Michel Crozier.

II.1. THEORIE DU CHAMP

II.1.1. Sa portée

Le champ est un espace partiellement autonome, doté des règles et d'enjeux propres conditionnant tous ses membres, et permettant d'accéder théoriquement à la réalité du social. Ceci veut dire qu'un champ est une sphère de la vie sociale qui s'octroi une certaine souveraineté autour de la relation sociale.

C'est donc un espace social de position où les participants ont à peu près tous les mêmes intérêts mais où chacun a en plus, des propres intérêts en fonction de sa position dans le champ. Chaque champ a ses règles spécifiques mais on peut retrouver des règles générales : Luttes entre les anciens et les nouveaux, tous acceptent les enjeux du champ et tous souhaitent sa survie.

Il est vrai que le concept de champ tel que Bourdieu le développe est fondamentalement une approche relationnelle qui fait envisager les relations objectives entre acteurs sociaux et non les interactions (relation intersubjectives).

Ainsi, Bourdieu développe une conception de la participation des individus dans les champs qui va dans la direction d'un « savoir agir sans réfléchir », d'une complicité entre les dispositions mentales des agents et la structure du champ à travers un processus d'incorporation des structures objectives dans les structures subjectives des individus ce qui donne un sens dans le rôle que doit jouer la structure dans ce champ.

II.1.2. Ses caractéristiques

Le cas échéant, le champ politique présente certaines caractéristiques qui lui sont propres. Ainsi, le champ présente l'histoire des luttes antérieures d'acteurs ayant des positions dissemblables ; il s'agit en effet d'un état du rapport des forces autour d'enjeux spécifiques. Ceux-ci, d'un côté, sont d'ordre définitionnel par rapport aux règles du jeu interne au champ, et de l'autre côté, d'ordre delimitationnel de ses frontières d'avec les autres champs.

Bourdieu précise par ailleurs que dans un champ, les agents et les institutions luttent, suivant les régularités et les règles constitutives de cet espace de jeu (et, dans certaines conjonctures, à propos de ces règles mêmes), avec des degrés divers de force et, par là, des possibilités diverses de succès, pour s'approprier les profits spécifiques qui sont en jeu dans le jeu. Ceux qui dominent dans un champ donné sont en position de le faire fonctionner à leur avantage, mais ils doivent toujours compter avec la résistance, la contestation, les revendications, les ambitions et les prétentions, " politiques " ou non, des dominés.

Bref... La structure du champ manifeste l'histoire du champ, celle d'une restructuration perpétuelle autour de luttes pour la redistribution et la transformation du « capital ». Cependant, la lutte ne vise jamais la disparition du champ.

De ce fait, les propriétés du champ sont alors définies en partie par les propriétés des agents (notamment leur dotation en capital spécifique). Ainsi, l'accès aux postes à responsabilité est-il conditionné par la congruence des caractéristiques personnelles des candidats avec celle du champ.

Cependant, Bourdieu affirme que chaque champ obéit d'abord à son propre nomos (l'auto-nomos), par le jeu des relations d'homologie existant entre trois types de structures:

- Les dispositions

- Les positions

- Les prises de position.

La transmission des dispositions permet de rendre compte de la position sociale relative des individus, c'est-à-dire que la disposition et la définition de l'intérêt de chaque acteur dépendent du champ où il agit et de la position qu'il occupe à l'intérieur de ce champ. Ces positions, se réfractent à leur tour, à travers la structure du champ, en des prises des positions (quelles qu'elles soient).

D'où, une analyse en terme de champ dans la logique de l'actualisation dans le champ électoral implique trois moments nécessaires et connectés entre eux. Premièrement, il faut analyser la position du champ par rapport au champ du pouvoir.

Deuxièmement, chercher à établir la structure objective des relations entre les positions occupées par les agents ou les institutions qui sont en concurrence dans ce champ. Et, troisièmement, analyser les habitus des agents, les différents systèmes de dispositions qu'ils ont acquis à travers l'intériorisation d'un type déterminé de conditions sociales et économiques et qui trouvent dans une trajectoire définie à l'intérieur du champ considéré, une occasion plus ou moins favorable de s'actualiser. Question qu'une analyse en terme de champ ne peut esquiver, puisque un champ ne peut fonctionner que s'il trouve des individus socialement prédisposés à se comporter en agents responsables, à risquer leur argent, leur temps, parfois leur honneur ou leur vie, pour poursuivre les enjeux et obtenir les profits qu'il propose.

D'où nous pouvons nous résumer en ce sens, eu égard à l'objet de notre étude, la communication politique dans le champ électoral est caractérisé par :

- La présence des structures

- La présence des institutions

- La présence des acteurs

- La présence des règles

- La présence des ressources

- La lutte pour le contrôle du pouvoir

- L'autonomisation du champ politique limité par le verdict électoral

- Les intérêts des acteurs politiques

- Les discours politiques orientés.

Ainsi, circonscrire les théories sur la communication politique revient à

cerner quelques contours y afférant. Il s'agira notamment de ressortir ses objectifs dans le champ électoral, ses fonctions et ses dimensions ainsi que quelques principes qui vont de paire avec la communication politique dans un régime démocratique à savoir le discours politique, ses techniques et ses argumentations.

Nous serons d'accord avec Mazinga45(*) lorsqu'il affirme que la communication politique est une démarche globale de conception, de rationalisation et d'accomplissement. Il s'agit, au fait, pour l'homme politique de concevoir des idées, des programmes, de définir des objectifs, scruter les électeurs pour connaître leurs aspirations, les enjeux qui les intéressent, leurs humeurs. Aussi, savoir faire des promesses à ses potentiels électeurs, canaliser ses aspirations pour être au même diapason qu'eux, savoir exploiter le sentiment d'appartenance et toujours centrer ses interventions en ciblant les leaders et les relais d'opinion ainsi que les électeurs critiques.

De ce qui précède, la communication politique requiert une circonspection quand à la démarche qu'il faut entreprendre pour entrer en contact avec son public. L'objectif principal de la communication politique serait alors de bien gérer les déclarations d'un acteur politique dans le champ politique et le cas échéant, le champ électoral. Il s'agira pour l'homme politique de soigner son image, ses dires, ses réactions ainsi que ses interventions publiques ou non, ses actes, son mode de vie, ses gestes, ses pensées et sa vision politique.

Tout ceci peut se résumer, d'une part, dans ce que Lamizet a qualifié de l'action politique et, d'autre part, dans la communication politique. Pour lui, l'action politique est « Un ensemble de stratégies, de gestes et d'actes qui visent à faire évoluer une situation institutionnelle, des rapports de force et l'organisation d'un état46(*)». Signalons tout de même que l'action politique a des effets sur le réel. Il existe cependant dans ces conditions une dimension symbolique de cette action. Et cette dimension symbolique se trouve bien explicitée dans ce que l'on appelle la communication politique.

En effet, il sied de souligner avec Lamizet que la communication politique a deux raisons d'exister. D'une part, elle constitue une médiation de représentation symbolique du pouvoir, et d'autre part, elle entend exercer une influence symbolique, par les formes et les expressions qu'elle diffuse dans l'espace public. Nous pouvons ainsi dire que la communication politique donne une visibilité d'un système de forme et de représentation symbolique aux acteurs qui exercent leurs pouvoirs et mettent en pratique les choix et les orientations de la médiation politique. Il s'agit, en effet, d'une mise en scène et interprétée par des acteurs politiques, caractérisée par leur pouvoir ou par leur relation au pouvoir.

* 43 Grand dictionnaire encyclopédique Larousse

* 44 Bourdieu, P., Op. Cit.

* 45 Mazinga, A. Op. Cit.

* 46 Lamizet, B. Op cit.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry