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Communication politique et logique d'actualisation dans le champ électoral. Approche constructiviste de la campagne de l'union pour la nation en république démocratique du Congo

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par Jacques Yves MOLIMA AUTA MISO MAPUMBA DUA
Institut facultaire des sciences de l'information et de la communication - Licence 2009
  

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2. ETAT DE LA LITTERATURE

 

La communication politique des partis politiques congolais en guise de préparatif à l'échéance électorale a auparavant fait l'objet des certaines recherches. Ainsi, par exemple, Musiensu Mikiona s'était focalisé à étudier la communication politique des partis politiques congolais pendant la transition de 2003-2005. Cas du Palu.

Dans sa recherche il était question d'examiner les stratégies de communication que le Palu a adopté et ou a utilisé pendant cette période de transition pour préparer les échéances électorales législatives et présidentielles.

Au terme de sa recherche, Musiensu est arrivée à la conclusion que le Palu utilisait les réunions, les communiqués de presse, les notes circulaires, les conférences et/ou point de presse, les meeting, la revue interne comme ses stratégies de communication.

D'où sa contribution était celle de faire voir que la façon de communiquer emprunter par le Palu était butée au problème de déficit communicationnel dans le pays, de tel enseigne qu'il était difficile pour le Palu d'installer ses représentations dans d'autres provinces du pays.

La seconde recherche qui a retenu notre attention est celle de Tshiala Mutombo. Celle-ci a étudié la communication politique de l'assemblée nationale pendant la période préélectorale. Axant sa question de recherche sur la communication politique de l'assemblée nationale, elle cherchait à savoir comment cette institution communique t-elle avec la population congolaise pendant la période préélectorale. Il s'agissait pour lui de chercher à comprendre si l'assemblée disposait-elle d'un plan de communication.

Au terme de son étude, Tshiala Mutombo est tombée sur la conclusion que l'assemblée nationale n'assure pas une communication intéressante, efficace, systématique, coordonnée et objective du travail mené par elle. D'où sa contribution celle d'inciter l'assemblée nationale d'établir un plan pour atteindre toute la base afin de dissiper en elle les malentendus, l'ignorance, le scepticisme face aux prochaines élections.

Eu égard aux travaux susmentionnés, notre étude, elle se fonde sur l'importance qu'on accorde à la communication politique dans le champ électoral. Il s'agira de ressortir la valeur des constructions de l'identité des acteurs politiques, de leurs actions et surtout du déploiement de leur communication politique pendant la période électorale.

3. PROBLEMATIQUE

Conquérir le pouvoir dans un système démocratique revient à s'arroger un nombre important d'électeurs. Ainsi, « l'homme politique doit définir des objets et des programmes et influencer le comportement des citoyens et cela en vue d'une échéance électorale9(*) ». C'est alors qu'intervient la démarche globale de la communication politique dans un champ politique.

Cependant, le champ politique congolais possède certaines caractéristiques qui lui confèrent un statut particulier, il y a notamment le déficit de la socialisation politique. A cet effet, il sied de signaler que la politique, à la suite de Julien Freund10(*), répond à une nécessité de la vie sociale. Il s'agit, au fait, de la prise en charge du destin de la collectivité dans sa globalité. Ainsi, la politique est une affaire qui concerne toute la communauté, car elle participe non seulement à l'oeuvre commune de construction sociale, mais aussi à l'épanouissement de la liberté pour tous et de conquête de la paix.

On pourrait alors parler de la démocratisation de la vie sociale qui apparaît à nos yeux comme un phénomène général qui transforme toutes les relations sociales en faisant accepter des divergences d'opinion et des mécanismes pacifiques de résolution des conflits, notamment les élections.

En République Démocratique du Congo, force est de remarquer que les acteurs politiques, dans la plupart de leurs actions, n'ont pas totalement tenu compte de la réalité qui voudrait à ce que leurs activités politiques soient une réponse à une nécessité de la vie sociale. Nous avons, malheureusement, assisté à des scènes telles que les interventions des hommes politiques dans la société se sont limitées à des simples actions ponctuelles creusant malheureusement un fossé entre, d'un côté, les acteurs politiques et de l'autre côté, le peuple. Alors que la gestion de la chose publique devrait en principe associer tout le monde. Ainsi, l'on remarque que d'une part la population ne se définissant plus dans les actes des politiques est devenue une sorte d'une bombe a retardement qui peut exploser à tout moment et d'autre part, les hommes politiques ne voyant plus que leurs intérêts profitent de la non ingérence de la population pour se tirer certains gains en leur propre faveur.

Ainsi, certains partis politiques ne se souciant plus que de la conquête du pouvoir ne tiennent plus compte du fait qu'un parti, comme l'a attesté Michael Schlicht11(*), a besoin d'un programme pour que les électeurs puissent l'identifier.

Le public doit connaître les principes et les raisons générales des actions menées. Si un parti dispose d'un leader crédible, cela peut faciliter l'identification du peuple avec ce parti. En effet, le pays a besoin des leaders politiques qui n'ont pas seulement pour ambition d'accéder au pouvoir, mais plutôt, ceux qui ont le souci de s'occuper du bien-être du peuple.

Ce déficit de la socialisation politique en RDC s'est accru de telle enseigne que les partis politiques ne sont plus considérés à juste valeur. Pourtant, « un parti politique doit être une organisation durable, capable de survivre à ses fondateurs et qui professe les mêmes vues politiques en s'efforçant de les faire prévaloir en y ralliant le plus grand nombre possible des citoyens et dans le but de conquérir, d'exercer ou de conserver le pouvoir12(*)»

Ce qui précède appui en effet l'autre caractéristique du champ politique congolais à savoir le faible ancrage des partis politiques comme force spéciale sociale et politique fédéraliste des jeux politiques.

En effet, les partis politiques qui en principe devraient être des organisations structurées qui aident le candidat, le cas échéant, à conquérir le pouvoir, ces structures politiques en RDC se sont, par moment, détournées de leurs idéaux de tel enseigne qu'au lieu que ces partis façonnent les hommes politiques en leur dotant des prérogatives nécessaires répondant aux aspirations, et du parti, et du peuple pour lequel ils se sont engagés dans les activités politiques, ces partis sont plutôt tombés sous l'influence des individus. De ce fait, certains partis sont devenus des propriétés privées de leurs leaders. Conséquence, ces individus ont mieux construit leurs identités politiques au détriment du parti. Ainsi, cette faiblesse des partis politiques a donné lieu à l'individualisation du jeu politique.

En effet, le jeu politique en RDC s'est pendant la période préélectorale ainsi que pendant la période électorale, construit sur des individualités des leaders des partis politiques. Plusieurs partis au fait, ne s'identifiaient plus que par leurs leaders. Ainsi, Antoine Gizenga était mieux connu que son PALU, Nzanga Mobutu était plus visible que l'UDEMO, Jean Pierre Bemba avait un poids politique qui faisait ombrage à son parti le MLC tandis que Joseph Kabila passait par-dessus le PPRD jusqu'à se faire candidat indépendant aux élections présidentielles, mais toujours soutenu par le même parti.

Les partis politiques devenaient alors des accompagnateurs des hommes politiques dont la survie dépendait du leader d'autant plus que ces partis avaient du mal à transcender les individus pour exister en tant que tel, imbu des idéaux capables de galvaniser les énergies impersonnelles et ainsi résister à l'usure du temps.

Bref, le jeu politique en RDC devenait une sorte de champ où s'émouvaient mieux les acteurs politiques que leurs partis. Ceci a entraîné vraisemblablement la personnalisation du discours politique.

En effet, pendant cette période, les hommes politiques congolais ont axé leurs discours sur des principes qui ne sont pas dictés par les idéaux du mouvement ou du parti politique mais sur leurs visions personnelles. Nous avons entendu parler certains hommes politiques lors des négociations politiques de Sun city en Afrique du Sud en 2002. Quand il s'agissait de la question du pouvoir, le chef de la délégation du MLC n'hésitait pas un seul instant de faire prévaloir la volonté de son leader. Ainsi on peut lire cette déclaration d'Olivier Kamitatu au Journal Le Soft international quelques jours après la signature du protocole de Sun City « Le MLC a signé cet accord un peu «par défaut» Jean-Pierre Bemba n'avait aucune envie de devenir Premier ministre. Il briguait la magistrature suprême et ne l'a jamais caché. Joseph Kabila ne voulait pas de chef de gouvernement. Il n'en veut toujours pas d'ailleurs. Il souhaite régenter, seul, les affaires du Congo. L'un et l'autre ont dû se dépasser13(*) » Une déclaration qui démontre quelque part le poids des hommes, le désir des leaders politiques qui passe par dessus tout.

En personnalisant ainsi leurs discours, ces hommes politiques affichaient une perméabilité par rapport aux significations politiques extérieures. Quand bien même ces discours s'inscrivaient dans la trajectoire national, ils étaient pour la plupart de cas, confrontés à la donne internationale.

Il se dégage, en effet, que le champ politique congolais étant consensuel pendant la transition avec la dialectique de négociation, ce champ politique avec l'arrivée des élections présidentielles et législatives en 2006, est passé vers une dialectique de compétition électorale. Ainsi, nous sommes passés du champ politique transactionnel consensuel vers le champ politique transactionnel compétitif. C'est au fait un contexte particulier qui nécessite d'autre stratégie communicationnelle.

Ainsi dans cet environnement politique,

- Comment l'Union pour la Nation a-t-elle construit sa communication politique où ses modalités communicationnelles pour s'assurer de la victoire au sein du champ politique à l'issue des élections ?

Cette question appelle d'autres questions subsidiaires à savoir :

- Quels sont les éléments sociopolitiques internes et externes qui ont imprimés à la stratégie électorale de l'UN, ses contours en vue de maintenir en position hégémonique la candidature de Jean Pierre Bemba ?

- Quelles sont les limites que cette stratégie a présentées face à l'actualisation de la stratégie des autres adversaires ?

* 9 Mazinga, A. Op. Cit.

* 10 Freund, J., Qu'est ce que la politique, Coll.Points (politique), Sirey, Paris 1965.

* 11 Michael Schlicht est représentant de la fondation Konrad Adenauer en Afrique Orientale et Centrale. Il a prononcé cette phrase dans son mot de circonstance à l'ouverture du séminaire organisé du 17 au 19 mars 1997 à Kinshasa. In Ngoma Binda, (dir)Marketing et stratégies d'action d'un parti politique, Ifep, Kinshasa, 1997.

* 12 Epee Ngabwa, Le parti et le pouvoir politique in Ngoma Binda, pp15-16.

* 13 Extrait de l'interview accordée au journal le soft le 28 juillet 2002, in http://www.lesoftonline.net/phil.php?id=129

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe