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La pression de l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine a Kinshasa: cas du lotissement de l'espace maraà®cher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso

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par Gabriel KASHIMBA KAYEMBE
Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'aménagement du territoire 2007
  

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UNIVERSITE DE KINSHASA

FACULTE DES SCIENCES Année académique 2007-2008

LA PRESSION DE L'AMENAGEMENT DE L'HABITAT SUR L'AGRICULTURE URBAINE A KINSHASA: Cas du lotissement de l'espace maraîcher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso

KASHIMBA KAYEMBE Gabriel

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences

Groupe: GEOGRAPHIE

Option: Aménagement du Territoire et Urbanisme

Directeur: Professeur LELO NZUZI Francis

EPIGRAPHIE

« Il s'agit moins de décrire le futur que de le construire, moins de prévoir l'avenir probable que de préparer l'avenir souhaitable »

Pierre Massé

« L'usage des mathématiques doit être permis là où la vérité ne peut être trouvée sans elles. »

Von Thünen, 1875

DEDICACE

A mon père Emery KAYEMBE NGALAN et ma mère Isabelle BILONDA MBOMBO; pour avoir non seulement supporté des longs moments d'études, mais aussi pour votre soutien financière et moral inestimable ;

A mes frères et soeurs Guylain NGALAMULUME, Anne NTAMBUA, Ruth BILONDA, Jean-Florent NTABALA, Eliane DITEKEMENA, Rachel KOLOLO, Benjamin KALOMBO, Siméon MUPOMPA ;

A mes cousins et neveux Ketsia NGANGU, Michée NTUMBA, Fortune BILONDA, Yvette MBUYI, Huguette KAYOWA

A mes amis et connaissances Julien BOMPETA, Jojo MAZAMA, Ettienne MBUYI, Papy TSHIBUABUA, Maguy LOKOSO, Gloria MANGONI, Nadège NTAMBWE, Michel MUKANYA, Alain SANGWA, Bruno KAKA, Jean-Paul KWANKATA.

Je dédie ce travail.

REMERCIEMENTS

L'élaboration et l'aboutissement de ce travail de fin d'étude ne tient non seulement à ma ténacité et ma foi dans l'entreprise, mais aussi à l'appui multiforme dont j'ai pu bénéficier depuis le début de cette formation universitaire. C'est pourquoi j'aimerais remercier au terme des années passer au sein du département des sciences de la Terre tous ceux et celles qui, de près ou de loin, m'ont apporté leur concours, sans lequel mes efforts auraient été vains.

Mes remerciements s'adressent d'abord au Dieu tout puissant créateur du ciel et de la Terre sans qui toutes actions entreprises ne peut être accompli et reste vaine, lui qui m'a protéger de tout danger et n'a cessé d'être le bon secours dans ma vie aux moments les plus difficiles de ma vie.

Mes vifs remerciements vont ensuite au Professeur Francis LELO NZUZI pour avoir non seulement contribué à ma formation, mais aussi et surtout pour avoir accepté de m'initier à la recherche dans le domaine de l'aménagement du territoire et urbanisme sous sa direction dont le présent mémoire. Et à celui qui durant tout mon cursus de géo scientifique et d'aménageur a su par ses exigences et sérénité dans le travail, je cite le Prof. Constantin KAKESE KUNYIMA.

J'exprime aussi toute ma gratitude à tous les professeurs des sciences de la Terre qui m'ont d'une ou d'une autre manière permis d'avancer dans mes recherches. A défaut de pouvoir les citer tous, qu'il me soit autorisé de mentionner les noms de à tous les professeurs des sciences de la Terre les professeurs Médard NTOMBI, Jules ALONI KOMANDA, Félicien MITI TSETSA, KANDA NKULA Valentin,

Mes remerciements vont également à tous les chefs des travaux et assistants du département des sciences de la Terre pour leur apport dans mon cursus et formation, ils s'adressent aussi à Audrey duplat étudiante en Géographie et aménagement du territoire à l'université libre de Bruxelles (Belgique) pour la fructueuse collaboration scientifique dont elle a pu apportée.

0. INTRODUCTION GENERALE

1. Problématique

Les villes africaines deviennent de plus en plus peuplées et de plus en plus spacieuses, le continent africain compte déjà une trentaine de villes millionnaires pour 800 millions d'habitants avec deux grandes mégapoles : Le Caire, 12 millions d'habitants et Lagos 15 millions d'habitants.

Et, ces millions d'habitants et nourris. Mais ces villes n'offrent pas toutes ces commodités à ces habitants. Beaucoup de villes africaines sont aux prises avec la crise du logement comme la densification des vieux centres pour Le Caire, l'extension spatiale pour Alger et Casablanca et l'essor des cités satellites pour la ville de Dakar.

Ces villes sont aussi frappées de plein fouet par la crise de l'emploi avec un taux de chômage de plus 40% de la population urbaine (villes d'Afrique, op.cit), à l'origine d'ailleurs de l'essor de l'informel dont l'agriculture urbaine qui est l'une des activités pratiquées dans les villes africaines à côté de l'artisanat et du commerce. Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) estime à 800 millions de personnes, le nombre de citadins pratiquant dans leur ville des activités agro-pastorales dans le monde. Rabinovitch et Al (1997) pensent que ce nombre augmentera de manière soutenue au cours de ce siècle et cela surtout dans les pays en voie de développement.

Depuis une dizaine d'années, l'agriculture urbaine est reconnue comme un enjeu majeur en termes d'approvisionnement des villes, d'emploi et de gestion de l'environnement urbain (PNUD, 1996). De même l'analyse et la réflexion actuelles considèrent l'agriculture urbaine comme l'une des solutions viables et durables pour contrer l'insécurité alimentaire, le chômage, le sous-emploi et la dégradation de l'environnement dans les villes des pays Africains, ainsi que la lutte contre la pauvreté et l'exclusion (Camara, 1986).

Cette agriculture urbaine s'effectue soit dans les espaces interstitiels des villes, soit encore dans la ceinture verte des villes car beaucoup de villes ont été dotées dans leur schéma directeur des ceintures vertes comme il en est le cas à travers le projet de développement durable mené à Dar es Salaam, capitale de la Tanzanie, et cofinancé par le programme ONU-HABITAT. Ce projet a donné lieu à l'établissement d'un nouveau plan stratégique de développement urbain pour cette ville ainsi qu'à la formulation de politiques d'intégration de l'agriculture urbaine destinées à améliorer la gestion du milieu urbain.

L'agriculture urbaine prend tellement de l'ampleur que plus que la ville grandit, plus il devient difficile de faire une distinction entre ce qui est urbain de ce qui est rural car les frontières entre les zones urbaines et rurales deviennent de plus en plus floues. Les zones périurbaines, en particulier, sont en train de s'étendre autour des villes. Elles sont souvent le théâtre des mutations les plus visibles dans les domaines de la mise en valeur des terres et de l'augmentation des populations à mesure que les établissements urbains et les activités urbaines empiètent sur les terres agricoles (L. M. Van den Berg, 2003).

Malheureusement, à cause de la crise du logement qui a entraîné l'urbanisation anarchique, les espaces interstitiels et les ceintures vertes font l'objet de convoitises de la part de lotisseurs véreux. Or, il est connu que les ceintures vertes, non seulement qu'elles créent de l'emploi, mais aussi nourrissent les villes. C'est le cas à Kinshasa qui connait le même problème

2. Objectifs

L'objectif de ce travail est triple : d'abord, analyser les causes de la diminution des superficies des espaces agricoles face à la pression foncière due à la crise du logement ; ensuite, présenter cette problématique par un cas concret comme le lotissement de la ferme Nzeza Nlandu à Kisenso , alors que l'agriculture urbaine crée de l'emploi et nourrit les citadins, et enfin proposer des perspectives d'aménagement.

3. Hypothèse de l'étude

La disparition de la ceinture verte, la diminution des espaces agricoles et l'absence des espaces verts publics sont dues à la crise du logement, due à la croissance démographique rapide. Et cette disparition accentue le nombre de sans emplois et les difficultés d'approvisionnement en produits vivriers.

4. Intérêt du sujet

L'agriculture urbaine est un sujet qui intéresse maintenant les géographes aménagistes à double titre : d'un côté  parce qu'il s'agit de l'aménagement urbain de l'autre parce qu'il est question de l'approvisionnement des villes en produits vivriers. Zalle (2003) avait étudié l'agriculture urbaine dans la ville de Bamako et avait démontré que les décideurs administratifs et municipaux devaient, en accord, avec la population maraîchère pensé à une politique réaliste en matière de gestion de l'espace riverain du fleuve Niger. L'auteur y avait consacré une étude intéressante sur le foncier dans l'agriculture urbaine dans le district de Bamako. L'atelier « agricultures et développement urbain en Afrique de l'Ouest et centrale » tenue à Yaoundé au Cameroun du 30 octobre au 3 novembre 2005 a aboutit sur le constat qu'il est nécessaire de renforcer les interactions entre le secteur agricole et les acteurs du développement urbain ; tout en optant de contribuer au rapprochement entre les pouvoirs publics, les organisations professionnelles, les bailleurs de fonds, les entreprises et les chercheurs.

Muzingu Nzolameso (1994) dans son mémoire intitulé « Agriculture urbaine à Kinshasa: Alternative à l'insécurité alimentaire » indique qu'il serait impérieux en dépit des contraintes rencontrées dans cette filière, de prévoir un accompagnement régulier et adapté pour faire aboutir une telle dynamique de même que la réduction de l'insécurité alimentaire par la disponibilité en qualité et en quantité. Le programme de la FAO s'est donné comme objectif d'améliorer l'efficacité des systèmes d'approvisionnement et de distribution alimentaires des villes, c'est-à-dire leur capacité à assurer l'approvisionnement alimentaire, en quantité, en qualité et à un prix accessible à toutes les catégories de la population urbaine, et cela de façon durable (Wilhelm, 1998). Enfin, l'agriculture urbaine était à l'ordre du jour du troisième Forum urbain mondial, qui a eu lieu en 2006 à Vancouver, au Canada.

Ndembe. L (1998) à travers son travail de fin de cycle en Sciences Géographiques à l'Université de Kinshasa a consacré son étude sur « La contribution des Ceintures Vertes et Vallées Présidentielles au développement urbain et à l'approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers » et a démontré l'importance de la ceinture verte dans l'approvisionnement d'une ville.

Kifuani Kia Mayeko (2005), a de même abordé l'agriculture urbaine à travers son étude « 'étude des eaux d'irrigation dans l'agriculture urbaine à Kinshasa » tout en relevant le mode d'organisation de l'agriculture urbaine à Kinshasa et sur les caractéristiques de l'eau utilisée.

D'où l'intérêt du sujet qui consiste à étudier en tant qu'aménageur la problématique de l'agriculture en aménagement urbain.

5. Méthodologie

Tout travail qui se veut scientifique, doit répondre à certaines règles méthodologiques pouvant lui permettre d'atteindre l'objectif de sa recherche. Le concept méthodologie, comprend à la fois la méthode et la technique qui, sont l'une des étapes déterminantes de la recherche scientifique.

Pour l'obtention des résultats fiables par rapport aux objectifs assignés à ce travail, l'observation sur le terrain est l'une d'étape importante, elle a consisté à dresser trois fiches d'enquêtes.

Ø Le premier était destiné aux maraîchers. Cette fiche répertorie à travers sept grandes lignes toute l'information du secteur maraicher et de la situation dans le site de travail comme : celle de sa localisation, de la connaissance des principales cultures repartie en deux saisons, la quantité des produits issus de la culture, elle évoque aussi les caractéristiques socioprofessionnels des maraîchers, la nature du terrain exploité, la considération de l'activité et des difficultés qu'ils rencontrent ; au cours des enquêtes soixante maraîchers étaient interviewés

Ø Le deuxième était adressé aux services municipaux et des affaires foncières, urbanisme et habitat, agriculture et développement rural. Cette fiche quant à elle dresse toutes les questions d'ordre administratif, judicaire et urbanistique à travers dix questions allant de la superficie, de l'appartenance, de la destination de la parcelle, de l'année d'obtention, de l'autorisation de lotissement, jusqu'aux contentieux parcellaires pouvant exister au sein du site d'étude ;

Ø Le troisième avait touché les nouveaux acquéreurs des parcelles au sein du site d'étude ; laquelle fiche brosse toutes les situations d'ordre urbanistique comme le découpage et la dimension de la parcelle, des services de desserte en eau et électricité, la nature du terrain acheté ; l'existence des installations sanitaires et de l'utilisation des eaux de consommation. Cinquante nouveaux habitants ont été touchés par les enquêtes ;

Ø L'étude avait fait usage aussi aux images le satellitaires Ikonos du 26 février 2006 et traité par le logiciel Arcview. Cette méthode permet de voir en profil l'état du site vu d'en haut et de ressortir certains éléments ne pouvant pas mieux être détecté sur Terre et de voir en grand la situation à travers des exercices de cartographie.

6. Limitation de la zone d'étude

Un diagnostic préliminaire a été fait pour identifier les sites d'exploitation dans la ville. Le choix des sites a été fonction non seulement de la logistique mobilisée pour cette recherche, mais aussi et surtout de certains paramètres parmi lesquels la géographie, la pression foncière, l'aménagement urbain, les tensions entre acteurs, etc.

Le site choisi est celui où l'on se rend le plus compte de la progression démesurée et inconsciente de la ville sur les terres réservées pour les activités agricoles. Le choix est donc porté sur la ferme agricole de Nzenza Nlandu dans la commune de Kisenso dans le quartier Kisenso Gare située le long de la rivière N'djili.

7. Subdivision du travail

Outre l'introduction générale et la conclusion générale, ce travail comprend cinq chapitres :

Ø Le premier chapitre présente les généralités sur les concepts

Ø Le deuxième chapitre brosse le tableau de Kinshasa : croissance urbaine, crise du logement

Ø Le troisième chapitre parle de la ceinture verte et de l'approvisionnement de Kinshasa

Ø Le quatrième chapitre quant à lui étudie  le lotissement de l'espace maraîcher de Nzeza Nlandu

Ø Le cinquième chapitre est réservé aux perceptives d'avenir : l'organisation de l'espace et l'aménagement de la ceinture verte.

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES CONCEPTS

I.1. Définition des concepts

I.1.1 L'espace urbain

Comme l'écrit Snrech (1997), la ville est un concept flou. Ce qui complique la définition de l'agriculture urbaine, puisque celle-ci est définie par rapport à la ville. On distingue des définitions statistiques (UN, 1995) de la ville, c'est-à-dire celles qui sont utilisées dans les recueils de données statistiques, des définitions analytiques (Coquery-Vidrovitch, 1988), celles qui s'appuient sur l'analyse des spécificités du milieu urbain, et des définitions géographiques, fondées sur l'utilisation de l'espace. Les définitions statistiques elles-mêmes sont extrêmement diverses selon les pays. Elles prennent en compte des critères démographiques, complétés parfois par des critères administratifs et économiques (tableau 1).

Tableau 1. Définitions statistiques de la population urbaine dans différents pays africains, d'après Un (1995).

Critères de définition

Pays

>2 000 habitants

Kenya, Gabon, Sierra Leone, Ethiopie, Erythrée, Angola

>5 000 habitants

Madagascar, Ghana, Mali, Somalie

>10 000 habitants ou entre 4 000 et 10 000 habitants si plus de 50% des habitants ont de activités non agricoles ou centres administratifs de grand

Benin, Côte d'Ivoire

>20 000 habitants, avec de manière prédominante des activités non agricoles

République démocratique du Congo

>20 000 habitants, dont les activités ne sont pas principalement agraires

Nigéria

Source : UN (1995)

Le tableau n°1 parle des définitions analytiques considèrent que les critères démographiques sont insuffisants pour saisir la spécificité du monde urbain par rapport au monde rural. Coquery-Vidrovitch (1988) propose la définition suivante: la ville est un centre de densification humaine et de diffusion culturelle. Son existence repose sur des conditions économiques et politiques particulières d'organisation de la production et des échanges : un surplus agricole nourrissant des spécialistes non agricoles, une classe de dirigeants, une classe de marchands.

Il existe d'autres critères de définition : la permanence d'activités de service liées à l'exercice du pouvoir politique (De Maximy, 1988) ; le niveau d'équipement social (écoles, hôpitaux, casernes, etc.) (Lourdes) ; le degré de monétarisation des échanges pour l'historien Fernand Braudel (1980). La ville est le lieu de l'élaboration monétaire, les dépenses par tête sont deux fois plus élevées en ville qu'en milieu rural (Braudel. F 1980); le degré de disparité des revenus, dû à des sources de revenus plus diversifiées qu'en milieu rural.

Comme l'indique Tricaud (1996), les définitions géographiques considèrent la ville physique, c'est-à-dire l'agglomération, telle qu'elle peut être repérée à partir de l'observation visuelle, de la photographie aérienne ou de l'image satellitaire. Tricaud (op.cit) définit également l'espace urbain, au sens strict, comme l'ensemble des parcelles bâties ou revêtues, c'est-à-dire les parcelles portant des bâtiments ou majoritairement couvertes d'un revêtement empêchant la végétation (dallage, ciment) ou de sol majoritairement tassé pour assurer la circulation (cour, marché) , selon Braudel (1980). Ces parcelles sont ainsi définies par leur absence de végétation et leur imperméabilité.

La ville, ou l'agglomération, au sens le plus étroit, comme un espace urbain de surface ou de population supérieure à un seuil donné. L'Onu (Organisation des Nations Unies), la base de données Géopolis et l'Insee (Institut National des Statistiques et Etudes Economiques) recommandent de considérer comme agglomérées des constructions éloignées de moins de 200 m, en Europe, ou de moins de 500 m, en Amérique latine. L'IAURIF (Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la Région Ile-de-France) distingue trois catégories d'usage du sol : rural, urbain construit (bâti ou revêtu), urbain ouvert (parcs et jardins, terrains de sport, cimetières).

Mais les villes, si denses soient-elles, ne sont pas discontinues d'espaces bâtis contigus. L'enveloppe urbaine, ou périmètre urbain, englobe un certain nombre d'espaces urbains extérieurs et d'espaces non urbains intérieurs. A mesure que l'on s'éloigne du centre, certains caractères distinctifs de la ville et de la campagne suivent un gradient croissant ou décroissant : densité des espaces bâtis et revêtus ; caractère monétaire des productions ; pression foncière. Ce gradient permet d'identifier des espaces urbain, rural ou périurbain, sans tracer leurs limites précises (Tricaud, 1996).

Cette difficulté de limiter l'espace urbain est due au fait que les activités agricoles, surtout dans les villes africaines, sont omniprésentes.

I.1.2. Agriculture périurbaine, intra-urbaine, urbaine

Les agricultures urbaine, intra-urbaine et périurbaine font l'objet de définitions multiples dans la littérature. Il est question ici de réaliser une analyse critique de quelques de ces définitions selon les variables suivantes : les principaux critères de caractérisation ; la mise en évidence de spécificités par rapport à l'agriculture rurale ; le caractère opérationnel ; la distinction entre agriculture urbaine, intra-urbaine et périurbaine.

L'agriculture périurbaine, au strict sens étymologique, est celle qui se trouve à la périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis participent au processus d'urbanisation et forment le territoire de la ville (Fleury. A et Donadieu, 1997).

L'agriculture périurbaine correspondant à l'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne (Moustier et Mbaye, 1999) est considérée comme l'agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative entre usage agricole et urbain non agricole des ressources. L'alternative ouvre sur des concurrences, mais également sur des complémentarités entre ces usages : foncier bâti et foncier agricole ; eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation ; travail non agricole et travail agricole ; déchets ménagers et industriels et intrants agricoles ; coexistence en ville d'une multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation d'activités agricoles et urbaines génératrices d'externalités négatives (vols, nuisances) et positives « espaces verts » (Moustier et Mbaye, Op.cit).

Les deux définitions définissent l'agriculture urbaine ou périurbaine par rapport aux flux de ressources et de produits entre l'agriculture et la ville. Ces flux créent des concurrences et des complémentarités entre usages agricoles et non agricoles, apparaissent comme les plus pertinentes. Elles font bien ressortir la spécificité de l'agriculture urbaine.

L'agriculture urbaine ou périurbaine définit de manière précise et opérationnelle, par rapport à l'intensification des systèmes de production et à l'utilisation des déchets urbains (Moustier et Mbaye, 1999). Cependant, cette définition est restrictive, car certaines formes de production urbaine sont extensives, et certaines exploitations n'utilisent que des fertilisants chimiques et pas de déchets urbains. Dans certaines définitions, le type d'activités englobées sous le vocable d'agriculture est précisé : activités de production, commerce, transformation; productions végétales et animales, alimentaires et non alimentaires. Les interactions entre la ville et l'agriculture, en termes de flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité de l'agriculture urbaine (terme que nous employons ici pour désigner à la fois l'agriculture intra et périurbaine). La suite du chapitre se propose de caractériser ces interactions et leurs conséquences en termes d'atouts et de contraintes pour l'agriculture urbaine.

Bien que les questions peuvent être posées sur la notion même de « périurbain ». C'est une expression commode pour circonscrire l'espace d'expansion des villes au détriment des campagnes. On voit qu'en fait les articulations entre rural et urbain sont diverses, elles ne se limitent pas à une vision spatiale localisée d'une zone de contact entre deux mondes étrangers, l'un tendant inexorablement à repousser l'autre ou à l'acculturer (Luc J.A. Mougeot et P. Moustier, 2003). La zone d'approvisionnement la plus proche de la consommation se trouve à l'intérieur même de la ville ou à sa périphérie immédiate. La croissance urbaine, enclenchée après les années de l'indépendance du pays, a donné lieu à l'apparition, non seulement de ceintures maraîchères, mais encore d'un jardinage urbain pratiqué intra-muros sur les terrains que l'expansion de l'urbanisation laissait encore libres pour un temps.

Ce type d'agriculture, suburbaine ou intra urbaine, est très précaire. Il a surgi spontanément comme une mise à profit de terrains proches de la ville ou même intégrés dans celle-ci et sur lesquels il était relativement aisé de pratiquer une irrigation même rudimentaire pour approvisionner les citadins, soit directement, soit en passant par le marché, en légumes verts ou produits maraîchers, c'est-à-dire en produits de valeur unitaire relativement élevée répondant à la demande d'une clientèle urbaine aisée. Il s'agissait en fait d'un essai, souvent réussi, de substitution de produits d'importation, visant à offrir des denrées alimentaires européennes à une clientèle surtout constituée d'expatriés ou de membres de la bourgeoisie urbaine occidentalisée.

Dans l'espace, la ceinture ainsi formée n'est nullement continue, et moins encore s'il s'agit des cultures à l'intérieur de la ville. Ces cultures sont apparues çà et là, en fonction des dynamismes locaux et surtout en fonction de la possibilité d'accéder facilement à l'eau. Il s'agit donc surtout d'une horticulture de bas-fonds, dépendant de systèmes d'irrigation simples et de faible portée.

L'entreprise se heurte, au fil du temps, à deux types de difficultés, les unes locales, les autres d'ordre plus général. A mesure de l'avancée de l'urbanisation, la plus-value progressivement acquise par les terrains suburbains, et plus encore intra urbains (même s'ils étaient réputés inconstructibles selon les normes de l'urbanisme), ne peut laisser longtemps persister une activité agricole dont la rentabilité relative va naturellement en diminuant. Tôt ou tard, les cultivateurs de produits maraîchers, avertis de la valeur réelle de leur fonds, cèdent à la tentation de vendre celui-ci à quelque promoteur ou de réaliser eux-mêmes une opération immobilière. A Brazzaville, en 1986, une parcelle de 400 m² valait 200 000 à 300 000 Fcfa dans le quartier de Madibou ; en 1988, la même parcelle valait entre 400 000 et 500 000 Fcfa (Moustier, 1995).

L'autre obstacle, plus récent, rencontré par cette agriculture spécialisée dans des productions relativement chères, est la crise et l'ajustement conséquent, dont l'effet immédiat fut la baisse du pouvoir d'achat de la majorité des ménages urbains. Aliments en passe de devenir partie de la consommation urbaine habituelle. Ces produits maraîchers se sont trouvés rangés au nombre des approvisionnements exceptionnels, même pour les citadins aisés, tandis que la clientèle des expatriés avait fondu entre temps.

Le développement d'une culture maraîchère suburbaine à forte valeur ajoutée susceptible de contribuer efficacement et durablement au ravitaillement des grandes villes africaines, ne semble donc pas généralisable à toutes les situations étant donnée la spécificité des problèmes de la ville africaine, ce qui tend à montrer l'impossibilité de transposer tels quels les modèles issus de l'expérience occidentale, tels les « jardins ouvriers ».

I.2. L'approvisionnement périurbain

Le qualificatif «périurbain» reste imprécis; c'est l'hinterland, l'arrière-pays, la zone sur laquelle s'étend l'influence de la ville (Moustier. P, 2003). La distance jusqu'à laquelle celle-ci s'exerce peut être très variable, principalement en fonction du volume démographique de la ville et des activités qu'elle déploie. Dans les pays de petite dimension, la zone d'approvisionnement de la capitale peut même se confondre avec le territoire national.

Les influences de la ville sur sa région environnante sont multiples, qu'elles prennent la forme de relations ville-campagne ou campagne-ville, et l'approvisionnement urbain ne constitue que l'une d'entre elles qui ne coïncide pas nécessairement avec les autres. Mieux vaut parler des multiples aires d'influence de la ville, chacune variant selon l'objet considéré et, dans le cas présent, selon la production alimentaire considérée (Moustier. P, op.cit).

D'autre part, ce qualificatif de «périurbain» peut prêter à confusion dans la mesure où il évoque une notion d'espace partant d'un centre, la ville, et s'élargissant en cercles concentriques autour de celle-ci tout en s'affaiblissant progressivement. (Moustier. P, op.cit) Or, quel qu'en soit l'élément considéré, l'espace périurbain est discontinu, constitué de zones disjointes, pour ce qui concerne l'approvisionnement alimentaire, peut-être plus encore qu'en d'autres domaines. En outre, sa forme peut fort bien n'avoir rien de commun avec le cercle ou l'hexagone de Christaller même s'il arrive qu'elle tienne du demi-cercle dans le cas des villes côtières, comme est le cas de Kinshasa.

L'incessant va-et-vient de véhicules et de piétons qui animent dès les premières heures du jour les routes et pistes aux alentours de la ville est l'une des caractéristiques les plus frappantes des pays africains. (Luc J.A. Mougeot et P. Moustier, 2003). Si les composantes de cette activité sont multiples, il est certain que les déplacements de citadins se ravitaillant à la campagne proche et ceux des ruraux leur apportant leurs productions y sont pour beaucoup.

Il ne s'agit cependant pas uniquement d'échanges qui seraient pratiqués sur la base d'une réciprocité plus ou moins parfaite (plutôt moins du point de vue des citadins, plutôt plus selon les ruraux, etc.). Les études sur la sécurité alimentaires montrent l'existence d'autres types de stratégies de ravitaillement développées par les citadins pour remédier aux difficultés de la vie urbaine (Frans Goossens, 1997).

Ce recours direct à la production vivrière des campagnes n'est pas uniquement le fait des ménages pauvres ou des immigrés récents. Les jours fériés et les week-ends voient se multiplier, sur les principaux axes routiers qui mènent à la ville, des étalages souvent rudimentaires à l'intention de citadins motorisés qui ne dédaignent cependant pas, malgré leur statut socioprofessionnel relativement privilégié, cet approvisionnement en vivres frais meilleur marché qu'en ville. On peut malgré tout supposer que l'économie permise par ces achats occasionnels n'a rien de commun avec celle que réalisent, selon la même stratégie, les ménages plus nécessiteux.

De tels échanges ne peuvent être actifs que dans la mesure où existent des voies de communication et des moyens de transport relativement commodes entre le village et la ville. On constate cependant qu'à égale distance de la ville existent de fortes variations dans l'intensité de l'utilisation de cette ressource « ville » par les producteurs. Ici, on cultive presque exclusivement pour vendre, parfois au risque de porter atteinte à l'équilibre alimentaire des familles, là, on se contente de vendre le surplus quand il en existe un, ailleurs encore, on vit quasiment en autarcie comme si la ville et les débouchés qu'elle offre n'existaient pas. De telles différences selon les zones géographiques, voire les individus, renvoient naturellement à des contraintes qui se traduisent dans les particularités de l'espace d'approvisionnement.

Les productions offertes à la consommation urbaine par l'espace périurbain sont généralement celles qui satisfont les besoins de l'alimentation de base. Il s'agit des aliments (céréales, tubercules) qui constituent le fond de l'alimentation locale habituelle, qu'elle soit rurale ou urbaine. On peut s'expliquer le fait par le mode de peuplement de la ville: les immigrants qui ont constitué la première population de la ville provenaient (et proviennent peut-être encore) majoritairement de la région proche et ont gardé en ville la culture alimentaire qui était la leur et qui est devenue et demeurée celle de la ville. L'idée implique qu'à mesure que la ville étend et diversifie le bassin de recrutement de ses immigrés, l'alimentation des citadins tend à se diversifier et la zone d'approvisionnement à s'élargir vers de nouveaux espaces.

Restent cependant entre ces espaces d'approvisionnement, qu'ils soient anciens ou nouveaux, des sortes de no man's land, des zones parfois relativement proches de la ville, que celle-ci ne semble pas réussir à intégrer à son arrière-pays.

I.2.1. L'approvisionnement à longue distance

Une partie de l'approvisionnement urbain est de provenance lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne manque d'ailleurs pas d'étonner lorsqu'il s'agit de villes modestes. A l'intérieur même du territoire national, certaines zones ont pu réussir une spécialisation agroalimentaire qui fait d'une ou plusieurs de leurs productions une quasi-originalité régionale dont la valeur (économique ou symbolique) autorise un transport à longue distance. Il peut s'agir d'aliments de consommation directe mais peu périssables, ou bien de produits industrialisés ou semi-industrialisés conditionnés de façon à permettre un transport à longue distance.

On peut donc se trouver en présence, notamment pour les grandes villes, d'un espace d'approvisionnement qui laisse une impression d'incohérence et de démesure, et dont les principales caractéristiques sont une sorte de sous exploitation des ressources agroalimentaires locales et un recours à des ressources de provenance lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne va pas sans faire peser un risque certain d'insécurité sur l'alimentation urbaine au quotidien.

I.3. Les ceintures vertes

Aujourd'hui la moitié de l'humanité vit en ville, tandis qu'en 2015 ce seront les deux tiers et dans un siècle la population urbaine aura doublé. Les villes doivent donc s'adapter pour accueillir cet afflux de population. De ce fait, les villes s'étendent très vite et trop souvent de manière incontrôlée.

La majorité de ces nouveaux citadins choisit de s'installer en banlieue, où les prix pour se loger sont moins élevés et où le rêve de la propriété privée est plus accessible. Ce phénomène engendre de nombreux problèmes sociaux et environnementaux : forte consommation d'espace, destruction des écosystèmes, manque d'espaces verts, quartiers périphériques isolés, multiplication des embouteillages...

La maîtrise de l'étalement urbain est aujourd'hui un enjeu qui nous concerne tous. Kofi Annan, Secrétaire général des Nations Unies, déclarait ainsi en 2004 : «L'urbanisation rapide est devenue un des défis majeurs auxquels la communauté internationale doit faire face».

Les villes ont sans cesse besoin de nouveaux espaces pour construire et les milieux naturels en sont les premières victimes. La question de la protection des espaces naturels face à l'aggravation des pressions urbaines est au coeur des préoccupations. En effet, les espaces naturels apportent de nombreux services aux villes. Ces espaces filtrent l'eau et contribuent également à la purification de l'air. Les boisées permettent de refroidir la température moyenne et de limiter le phénomène des îlots de chaleur dans les villes, ce qui améliore la qualité de vie. A Kinshasa, le champ d'eucalyptus du quartier 1 à N'djili a été planté pour cette raison. En plus de ces avantages, ils permettent aux citadins de profiter d'espaces verts dans leur ville. Cependant, ces services dépendent de la qualité des écosystèmes et ne doivent donc pas être considérés comme acquis.

Le défi des villes de demain est de réussir à concilier la croissance urbaine avec la protection des espaces naturels dans et autour de la ville. De plus en plus de pays sont conscients de ces enjeux et mettent en place des outils pour contrôler la croissance de leurs villes.

La création d'une ceinture verte (Greenbelt) autour d'une ville est aujourd'hui un outil très efficace pour relever ce défi. Son objectif est d'entourer une agglomération d'une zone non bâtie, où l'urbanisation est limitée et où les espaces naturels sont mis en valeur.

Une ceinture verte est donc un ensemble d'espaces naturels protégés reliés entre eux par des corridors à vocation écologique ou récréative.

Ce concept présente de nombreux avantages pour répondre à ces enjeux :

1. Contrôler la croissance des villes

2. Redonner une place à la nature en ville ce qui améliore les conditions de vie de la population

3. Éduquer et sensibiliser la population urbaine à l'environnement.

4. Améliorer l'image et l'attractivité de la ville.

5. Renforcer l'économie en développant des activités récréatives et touristiques

Le concept de ceinture verte est né à Londres dans les années 1950. Le but était alors d'arrêter définitivement l'expansion incontrôlée de l'agglomération. La Greenbelt de Londres a été crée par la loi d'urbanisme Town and Country Planning Act de 1947. L'enjeu était tel que cette loi a été votée par le parlement anglais lui-même, et non par les administrations locales. Ce texte est fondamental, car il rend définitivement inconstructibles les terrains de la future ceinture verte. Cette loi est accompagnée par la création de villes nouvelles à 30 kilomètres de Londres pour répondre aux besoins d'urbanisation.

Aujourd'hui la Greenbelt de Londres couvre 5 133 km². Elle est prise en compte dans toutes les décisions d'aménagement du territoire dans la région. À Londres la campagne est aux portes de la ville.

Pour s'inscrire dans la durée et atteindre ses objectifs, une ceinture verte doit donc bénéficier d'un soutien politique et une législation stricte qui protège ses espaces naturels de l'urbanisation.

Pourtant, le terme de « ceinture verte » a été chaque fois utilisé. Dans la plupart des cas, la ceinture verte a un véritable rôle et les moyens pour réaliser ses objectifs. Mais, parfois, le terme n'est qu'un «label» pour désigner avantageusement les espaces verts d'un territoire. En effet, ce terme donne une image positive à la ville et offre une vitrine qui permet d'afficher fortement sa volonté de mener une politique de développement durable.

Une ceinture verte permet d'associer la préservation de la nature, la qualité du cadre de vie et le développement économique. Elle s'inscrit dans une perspective de développement durable du territoire.

Ces politiques montrent que les villes les plus modernes, souvent dénoncées pour leurs impacts dévastateurs sur leur environnement, disposent d'outils efficaces pour se développer durablement. La croissance urbaine très rapide suscite donc la création de politiques urbaines innovantes.

Cependant, on peut regretter le manque de coopération et d'échanges entre les villes qui possèdent une ceinture verte. Les conséquences et les bénéfices de ces politiques sont peu ou pas diffusés. Un partage des expertises pourrait permettre d'enrichir les ceintures vertes actuelles et futures.

CONCLUSION

Ce chapitre présente des définitions et des concepts sur l'agriculture urbaine et ses dynamiques. Il montre en quoi l'agriculture urbaine pose des questions différentes de l'agriculture rurale. Il expose, en particulier, les spécificités de l'agriculture urbaine, la pluralité des approches qui s'y rapportent, la multiplicité de ses fonctions, ses impacts et ses facteurs de changement. Il met en relation l'intérêt récent de la communauté scientifique pour l'agriculture urbaine avec l'urbanisation en Afrique, le développement des flux entre la ville et l'agriculture, ainsi que les politiques de décentralisation. Il souligne la diversité des définitions de la ville et de l'agriculture urbaine et périurbaine, ainsi que leurs points de convergence, car toutes mettent l'accent sur les interactions entre la ville et l'agriculture. Ces interactions sont caractérisées, en mettant en avant la compétition pour l'accès aux ressources foncières ainsi que les pollutions urbaines et agricoles.

Ce chapitre illustre également la prise en compte de différentes catégories et échelles dans des typologies et présente les disciplines qui se sont intéressées à l'agriculture urbaine, notamment, l'économie spatiale et institutionnelle.

Enfin, il décrit la diversité des fonctions et des impacts de l'agriculture urbaine, ainsi que les principaux paramètres de son évolution dans le temps, en soulignant la non linéarité de la dynamique de l'agriculture urbaine.

Le chapitre qui suit parle sur les différentes dynamiques de croissance de la ville, des espaces urbains et des mutations qui en découlent.

CHAPITRE II : KINSHASA : CROISSANCE URBAINE ET CRISE DU LOGEMENT

II.1. Croissance urbaine

Les grandes villes africaines comme Le Caire, Tombouctou, Addis-Abeba sont des preuves éloquentes d'une urbanisation précoloniale. L'Afrique, région du monde où l'on remarque un faible taux d'urbanisation et où paradoxalement l'on enregistre un fort taux du processus d'urbanisation avec un taux variant entre 4,2% et 4,9% en 1992 alors que l'Europe quant à elle affichait 0,7%. Ce continent africain présente des maux qui touchent la majeure partie de sa population comme la précarité, le manque d'infrastructures viables de base, l'insalubrité.... Kinshasa, grande mégapole d'Afrique Noire n'échappe pas à ces multiples problèmes d'organisations et de sociétés.

Capitale de la République Démocratique du Congo ; Kinshasa fut découvert en 1881 par Henry Morton Stanley. Ville de contrastes importants, avec des secteurs résidentiels et commerciaux chics, des universités et des taudis informes coexistent côte à côte. Situé à l'Ouest du pays, elle est aussi la plus spacieuse ville d'Afrique sub-saharienne. Elle forme une entité administrative à statut particulier, jouant un rôle de centre administratif, économique et culturel de la république. La partie la plus importante de la superficie c'est-à-dire #177; 8.000 km² ~ 10.000 km² de la région de Kinshasa est rurale et est couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes ( www.techno-science.net)

II.2. L'espace physique

II.2.1. Topographie

La ville province de Kinshasa a une superficie de 9.965 km², elle occupe environ 0,4% sur 2.3.45.095 km² de l'ensemble du pays. Sa densité moyenne d'habitant par km² est de 400,38 hab./km² et d'une altitude moyenne d'environ 300 m, composée d'un grand plateau (Plateau du Kwango), d'une chaîne de collines (Monts Ngaliema, Amba, Ngafula), d'une plaine et de marécages au bord du Pool Malebo . La plaine est la partie la plus peuplée et s'étend en forme de croissant de la baie de Ngaliema à l'Est jusqu'au plateau du Kwango à l'Ouest du Pool Malebo.

Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent les plaines de la ville-province, généralement prenant source dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le lac Ma Vallée et le lac Vert, y sont aussi localisés (Atlas de la RDC et encarta 2006).

II.2.2. Végétation

Le périmètre non urbanisé autour de Kinshasa est couvert d'une savane herbeuse parsemée d'arbuste. En général le sol est pauvre et sablonneux du type Kalahari. Le sol de Kinshasa est sableux fin à sablo argileux ; sol répandu sur toute la région constituant des substrats relativement secs, dus en partie à leur forte perméabilité et de leur faible réserve en eau. Le déficit hydrique durant la période de Mai à Août est à l'origine du caractère mésophyte et arbustif de la savane.

Figure n° 1 : vue satellitaire de Kinshasa (wikkipedia.fr)

La plupart de ces sols sableux sont vulnérables à l'érosion de l'eau ruisselante. Ces sols présentent des caractères physiques et mécaniques suivants : une texture essentiellement sableuse fine, une cohésion presque nulle, un angle de frottement interne élevé, un pH acide, des coefficients d'uniformité faible.

Dans les secteurs déboisés en pente, des rigoles et plus couramment des ravins et ravines entaillent les versants et menacent dangereusement la ville en coupant de nombreuses voies de communication. De plus, la coupe illicite des bois engendre un coefficient de ruissellement accru qui accélère ce ravinement. Kinshasa avant son occupation urbaine était au départ une forêt caducifoliée subéquatoriale que P. Georges (1974) appelle savane boisée. Malheureusement, cette forêt n'existe plus sur toute la région. On peut rencontrer encore quelques lambeaux conservés comme sur le plateau de l'université de Kinshasa et au quartier Binza Météo dans la commune de Ngaliema. Cette <silva> comprenait au départ 3 niveaux à savoir, selon (P. Georges, Op.cit):

· Herbacée entre 1m - 0,5m de hauteur

· Arbustif de 8m de hauteur

· Arborée de 25m de hauteur

La végétation actuelle est progressivement anthropisée depuis, et a presque disparu et remplacée par un couvert végétal artificiel des plantes nécessaires en majorité fruitières composées des avocatiers, orangers, manguiers, palmiers,... On remarque aussi par endroits certaines cultures d'eucalyptus et d'acacias dans les espaces verts de la ville et d'autres plantes à croissance rapide qui elles, prennent le relais de même que les lotissements intempestifs des espaces verts (Bianda à Mont-Ngafula). Cependant, l'utilisation draconienne de ces arbres comme bois de chauffe est entrain de mettre en mal le nouvel équilibre environnemental de la ville.

II.2.3. Climat

Kinshasa se trouve dans une zone de climat tropical humide à 2 saisons distinctes dont une pluvieuse qui va de fin septembre à fin mai. Les précipitations, principal facteur climatique limitant des formations végétales aux basses latitudes, fait de Kinshasa une région dont les précipitations moyennes annuelles sont de l'ordre de 2000 mm. Ces précipitations sont très disproportionnées dans leur répartition annuelle avec une saison pluvieuse concentrant 93 à 97% et une saison sèche ne recevant que moins de 10% de volume total annuel de pluies. La saison sèche qui va de mai à septembre ou octobre est généralement absolue, fortement nuageuse et faiblement ensoleillée. Les températures moyennes mensuelles de juin à septembre sont inférieures à 22°C avec des minima absolus inférieur à 10°C. Le climat est de type AW4 selon les critères de classification de Koppen. Les variations annuelles de température dans la région de Kinshasa sont d'environ 13°C.

Tableau 2 : Moyenne des températures à Kinshasa

 

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Min

(°C)

21

22

22

22

22

19

18

18

20

21

22

21

Max.

(°C)

31

31

32

32

31

29

27

29

31

31

31

30

Pluie

(mm)

135

145

196

196

159

8

3

3

30

119

222

142

Source : BBC. Weather (2008)

Le tableau n°2 montre que la ville de Kinshasa connaît un climat tropical et humide, caractérisé par une saison sèche très marquée de 4 mois de mi-mai à mi-septembre, relayée d'octobre à mai par une saison de pluie avec un creux fluctuant de décembre à février (ville de Kinshasa, Fiche technique, Département de Plan ; Août 1988).

II.3. L'espace humain

La ville concentre du coup tous les problèmes de grandes villes du Tiers Monde : paupérisation, maladie, insalubrité, précarité,... Telles sont les caractéristiques de la vie de la majeure partie de la population kinoise.

Tableau n°3 : Progression de la population kinoise par commune

COMMUNES

1967

1970

1984

2003

2004

Bandalungwa

45 220

60 243

97 214

195 680

202 341

Barumbu

44 900

59 553

69 147

145 370

150 319

Bumbu

37 560

61 366

113 968

318 396

329 234

Gombe

17 890

22 615

17 360

31 307

32 373

Kalamu

78 310

100 441

160 719

304 961

315 342

Kasa-vubu

56 540

67 525

74 888

152 141

157 320

Kimbaseke

64 440

83 006

353 209

915 217

946 372

Kinshasa

56 640

73 826

74 708

159 430

164 857

Kisenso

26320

39578

117774

373439

386151

Kitambo

29 890

38 748

49 297

103 257

106 772

Lemba

37 480

61 607

159 775

338 321

349 838

Limete

28 270

41 340

128 197

363 357

375 726

Lingwala

37 240

46 209

49 173

91 520

94 635

Makala

37 200

49 346

108 939

245 487

253 844

Maluku

 

14 678

2 676

173 734

179 648

Masina

18 700

36 158

158 080

469 195

485 167

Matete

42 290

63 369

104 902

259 933

268 781

Mont-ngafula

2 040

29 811

52 820

252 412

261 004

Ndjili

80 000

102 881

157 010

427 583

442 138

Ngaba

17 810

36 702

74 447

174 703

180 650

Ngaliema

30 640

63 844

252 151

660 646

683 135

Ngiri-ngiri

50 930

64 272

82 303

169 087

174 843

N'sele

 

24 096

28 963

136 290

140 929

Selembao

55 150

46 908

126 589

324 534

335 581

Comptés à part

36 060

34 917

-

-

-

TOTAL

901 520

1 323 039

2 664 309

6 786 000

7 017 000

Source : INS recensement scientifique de la population 1984, R.P. De Saint Moulin : perspectives démographiques (1984-2000)

Le tableau n°3 montre que si la population continue à occuper l'espace avec des densités d'occupation identiques à celles qu'elle a connu à travers les différentes années sus cis-mentionnées, il y aura une nette augmentation de surface bâtie et cela ira en augmentant et aura comme conséquence la densification de l'espace urbain.

Tableau n°4. Evolution de la population de Kinshasa

ANNEES
HABITANTS
1920
1.600
1936
40.300
1938
35.900
1939
42.000
1947
126.000
1957
299.800
1959
402.500
1968
1.052.500
1970
1.323.000
1974
1.990.700
1976
2.443.900
1984
2.664.309
1991
3.804.000
1994
4.655.313
2005
7.500.000
2008
8.200.000
2015
12.000.000

Source: www. populstat world Gazetteer.org (2007)

Le tableau n°4 illustre la croissance rapide de la ville fait que d'après les estimations elle pourrait atteindre les 10 millions d'habitants en 2015. Toutefois, toutes statistiques sur Kinshasa restent sujettes à caution en l'absence d'un recensement scientifique.

II.4 L'espace urbain

Construit sur une vaste plaine à l'Est et des collines à l'Ouest constituant un amphithéâtre entaillé par le rivières Kinshasa compte à cet effet différentes communes soit vingt quatre dont certaines sont situées sur les collines pour lesquelles il y a Mont-Ngafula (358 Km²), Bumbu (5,3 Km²), Selembao (23,2 km²), Kisenso (16 Km²), la commune de Ngaliema (82 Km²) surplombe quant à elle les vallées encaissées. Certaines communes comme celle de Makala (5,6 Km²) et de Ngaba (4,00 Km²), bien que situées en une partie dans la plaine, commencent par endroit à prendre de l'altitude des collines la périphérie. Sur les plaines alluviales de la ville il y a les communes de Limete (27,1 Km²), Kalamu (6,6 Km²), Bandalungwa (6,8 Km²), Ngiri-Ngiri (3,4 Km²), etc. subissent quant à elles des inondations lors de grosses pluies dues au mauvais drainage des plaines alluviales qui le plus souvent sont inondées en saison des pluies.

Dès sa création Kinshasa a débuté avec les communes de Kintambo (3,9 Km²), Gombe (192,2 Km²), Kinshasa (2,9 Km²), Barumbu (4,7 Km²), Lingwala (2,9 Km²). Pour ainsi s'étendre avec les communes de Selembao (23,18 Km²) dans les collines et puis sur la vaste plaine située au-delà de la rivière N'djili avec la commune de N'djili (11,40 Km²), Masina (69,73 Km²), Kimbaseke (297,78 Km²), N'sele (898,79 Km²), Maluku (7.948,80 Km²). L'on constatera après sa création, la naissance des cités planifiées de Lemba (23,70 Km²), de Matete (4,88 Km²).

Tableau n° 5 : La ville de Kinshasa et les superficies communales

Entités administratives

Superficie (km²)

Bandalungwa

6,82

Barumbu

4,72

Bumbu

5,30

Gombe

29,33

Kalamu

6,64

Kasa-vubu

5,04

Kimbaseke

297,78

Kinshasa

2,87

Kintambo

2,72

Kisenso

16,60

Lemba

23,70

Limete

67,60

Lingwala

2,88

Makala

5,60

Maluku

7.948,80

Masina

69,73

Matete

4,88

Mont-Ngafula

358,92

N'djili

11,40

Ngaba

4,00

Ngaliema

224,30

Ngiri-Ngiri

3,40

Nsele

898,79

Selembao

23,18

www.wikipedia.org (2008)

Le tableau n°5 illustre que la commune rurale de Maluku au Nord-Est la plus vaste et occupe à elle seule 79% du territoire soit 7.949 km² et regroupe à l'Est de la ville, l'ancien secteur de Batéké et l'ancienne chefferie Mbankana. N'Sele est la seconde commune rurale également située à l'Est de la ville avec une superficie de 899 km² ; elle s'étend de l'aéroport à la commune de Maluku et du Nord au Sud, du Pool Malebo à la rivière Dingi-Dingi. La commune de Mont-Ngafula est la 3ème étendue soit 359 km² occupant tout le Sud de la ville à l'Ouest de la rivière N'Djili et y atteint le fleuve Congo sur près de 10 km. Les communes de Kimbanseke, au Sud-Ouest de N'Sele et de Ngaliema, au Nord-Ouest de Mont-Ngafula, sont aussi très étendues soit 238 km² et 224 km² (Léon de St Moulin, 2005).

Figure 3: Typologie des quartiers

: Ngaliema (Mbinza Ma Campagne et Mbiza UPN).

: Quartiers des anciennes cités : Kinshasa, Lingwala, Barumbu, Kintambo

: Quartiers des cités planifiées : Lemba, Matete, N'djili (quartiers 1 à 7), Kalamu, Bandalungwa, Matonge (Kalamu)

: Quartiers excentriques et d'extension : Masina, Kinseso, Selembao, Makala, Ndjili extension, Bumbu, Kimbanseke, Ngaba.

: Quartiers semi-ruraux : Maluku, Nsele, Mont-Ngafula

Les communes d'une ville peuvent être stratifiés et classifiés en groupes selon le type d'habitat, le niveau socio-économique, les infrastructures, les équipements existants et la chronologie de leur création. La définition spatiale des communes de Kinshasa est effectuée sur base de ces critères. Francis Lelo et Claudine Tshimanga (op.cit) distinguent cinq types d'habitat dans la physionomie spatiale de Kinshasa: communes résidentielles, communes des anciennes cités, communes des cités planifiées, communes excentriques et d'extension, et communes semi-rurales (Lelo Nzuzi et Tshimanga Mbuyi, 2004)

II.4.1. La première couronne

a) La naissance de la première couronne

La première couronne compte six communes : Gombe, Kintambo, Lingwala, Kinshasa, Barumbu et Lingwala. A sa création en date du 14 avril 1882, Kinshasa n'était qu'un petit bourg colonial à l'époque avec une superficie de 365 Km² en 1898, De destination commerciale, le bourg était situé au bord du fleuve Congo et n'était qu'un petit centre commercial et ne remplissait pas encore les capacités d'un centre administratif. Dans ces prémisses, la ville débutera par Kintambo en 1887 et constituera une plate forme commerçante Hollandaise. La construction du chemin de fer constituera un boom sur la dynamique démographique et spatiale de la ville ; avec une population estimée à 10 000 habitants en 1910 (Lelo Nzuzi, 2008). Ce n'est qu'en 1922 que l'on remarquera une véritable métamorphose de la ville avec le transfert de la capitale de Boma vers Kinshasa. C'est à cette époque que naîtra la première couronne de la ville mise en place par le plan général d'aménagement de la Gombe (ex Kalina). Cette première couronne constituée d'une agglomération de 17 000 habitants sur 5 000 hectares en 1922 entourait les communes telles que : la Gombe, Kintambo, Kinshasa et Barumbu (Lelo Nzuzi, Op.cit).

Fort de cet aménagement, la ville attirera de nombreuses populations rurales et même celles originaire des pays limitrophes pour constituer sa main d'oeuvre. Cela entrainera la création des cités africaines telles que la commune de Kinshasa, de Barumbu et Lingwala toutes situées au Nord Est de la ville, crées sous forme d'un plan en échiquier quadrillant des grands îlots des parcelles de dimension variant entre 300 et 500 m² (Lelo Nzuzi, Op.cit).

Somme toute à l'issu de cette expansion de la ville et de son économie, la première couronne compte en son sein les communes de la Gombe qui concentre le centre des affaires et le quartier européen ainsi que les anciennes cités indigènes de Kintambo, Kinshasa, Barumbu et Lingwala. Tout cet afflux des populations vers la ville incitera les autorités de se doter d'instance de régulation capable de proposer un plan d'aménagement de la ville. Ce n'est qu'en 1950 qu'une nouvelle régulation sur l'espace face à l'étalement, donnera une nouvelle impulsion à la ville lui procurant des options régionales.

Des problèmes naissent quelques temps plus tard après sa création due en grande partie à ceux liés à son extension. Fort de son dynamisme démographique et de sa croissance spatiale, il lui fallait un réajustement de la part des autorités à travers une nouvelle organisation Sur la gestion en matière d'urbanisme. C'est ainsi qu'un décret sur l'urbanisme fut signé le 21 février 1949 règlementant sur la délivrance des permis de construire, la modification des reliefs, la démolition, le lotissement, l'acquisition ou l'aliénation des parcelles et les changements de l'environnement urbain. Et c'est la naissance d'un service d'urbanisme au niveau national et urbain. Cette couronne renferme des communes dites planifiées en d'autres termes celles qui disposent des routes construites en dur (bitumées) et des parcelles spacieuses souvent supérieures à 1000 m². Les eaux usées et les eaux de ruissellement sont évacuées grâce à un système de canalisation généralement fonctionnel. Les activités informelles sont faibles dans les rues. L'accessibilité automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les infrastructures sont présentes ; elles sont en bon état, mais sous-utilisées. Le déplacement se fait essentiellement en véhicules individuels à cause de faible demande de transport en commun. Dans ces communes, la densité est faible, soit 20 habitants à l'hectare. (Lelo Nzuzi, Op.cit).

b) La crise du logement dans la première couronne

La première couronne composée par la commune de Kintambo où le prix du logement est fonction de l'emplacement qu'il soit proche du secteur commercial de la commune ; en effet un appartement de 300m² se vend aujourd'hui dans la fourchette comprise entre 75.000 et 150.000 $ et dans les quartiers nés par de l'auto-construction, les prix des parcelles quant à elles sont fonction de la nature des maisons qu'elles soient faites des briques adobes ou en ciment, les parcelles de 500 m² sont évaluées à 100.000$ pour celles en briques en ciment et moins de 80.000 $ (Lelo Nzuzi, 2008), pour les briques adobes mais ne descendant pas moins de 50.000$. Le centre ville, c'est-à-dire la commune de la Gombe, les terrains sont vendus à pas moins de 1.000$ le mètre carré (Lelo Nzuzi, op.cit), dans les chics quartiers longeant le célèbre boulevard du 30 juin. Il important de rappeler que dans la même commune le prix de terrain ne sont pas le même et bénéficient d'une rente de situation importante.

Les vieilles cités indigènes de la première couronne ; Lingwala, Barumbu et Kinshasa situées à proximité du centre ville bénéficient d'une forte spéculation eu égard de l'attraction créée par le marché central où le prix du logement est parfois supérieur à ceux des cités résidentiels de la Gombe dont les prix sont élevés aujourd'hui et se négocient à prix de l'or. La spéculation créée fait qu'une parcelle proche du marché centrale de près de 400 m² se vend à près de 130.000 $ (Lelo Nzuzi, op.cit), pour faire office d'un grand centre commercial enfin de faire profit à l'acheteur quelque soit la nature du bâtiment acheter.

II.2.2. La deuxième couronne

a. Naissance et régulation de la deuxième couronne

Cette couronne est composé de Limete, Lemba, N'djili, Matete, Peu après le décret du 21 février 1949, son application est comprise entre 1950 et 1960, ce qui est le départ d'une nouvelle dynamique sur l'approche et l'appréhension sur la notion de la ville dans son contexte spatial. En effet, l'on remarque véritablement que cette fois-ci les modifications sur la perception et la gestion de l'espace à organiser par l'établissement d'une politique bien précise et rigide sur les perspectives de développement avenir de la ville, tout en traçant les principaux axes et pôles autours desquels la politique et/ou l'administration veut orienter la croissance de la ville, de la population et de l'emploi.

Tout en considérant le contexte économique, le plan s'appuie aussi sur le contrôle de l'exode rural caractérisé par un zoning. Face à une croissance démographique importante, il semble donc impérieux de prévoir l'emploi, mais aussi de nouveaux pôles permettant de structurer l'espace. Pour cela, le plan repartit la plaine en plusieurs zones : habitat, industrie, équipements publics et infrastructures des transports. Ce Plan d'urbanisme est appelé Plan Van Malleghen.

Qualifié de volontaire, le Plan Van Malleghen visait la déconcentration des activités et d'atténuer la centralité de la Gombe vers la plaine de Lemba, la création d'une nouvelle zone industrielle à Limete au Sud-est de la ville tout en profitant de la proximité du rail. Décongestionner en organisant les extensions urbaines et de dé densifier les cités indigènes avec la création des cités planifiées au Sud de la ville dans la plaine de Lemba et dans celle de Ndjili afin de mettre à la disposition des travailleurs résidant dans les villes des logements décents et dignes.

Vu la localisation des activités industrielles au Nord Ouest et Nord, le plan avait également pour objectif d'aérer cette zone industrielle en créant une nouvelle à Limete au Sud-est. Le plan prend en compte des conditions d'hygiène et oriente les industries lourdes au bord du fleuve dans la même commune de Limete les éloignant de toute habitation dans le but d'éviter toute contamination pouvant être causée par les déchets toxiques issus de ces industries (Lelo Nzuzi, 2008). L'autre objectif poursuivit par ce plan était d'étendre les quartiers Européens vers les collines de l'Ouest de la ville à l'occurrence vers Ngaliema profitant d'une bonne aération et de la proximité avec le centre ville, le choix sera prononcé pour les quartiers de Joli Parc et de Djelo Mbinza avec une belle vue panoramique sur le fleuve.

Le dernier objectif poursuivi par ce plan est de dé densifier le flux de transport c'est-à-dire de développer le secteur de communication en développant les routes et la création d'un nouvel aéroport international celui de N'djili au Sud Est de la ville (Lelo Nzuzi, Op.cit).

Bien que le plan fut mis en place dans le but de développer de façon considérable le circuit urbain de la ville, il butera malheureusement aux mouvements et événements de l'accession du pays à l'indépendance en 1960 causant un frein à l'élan établi précédemment plus précisément pour le cinquième objectif de ce dernier qui n'a été effectué qu'en moitié. Nous remarquons aussi que par rapport à 1945, la ville a crû de telle manière qu'elle a vue sa population quadruplée suite à une insuffisance de la politique de limite de l'exode rural.

Cette couronne recense des communes cadastrées, planifiées et dotées des commodités urbaines. Ce sont de très vieux quartiers où les habitations sont en général vétustes et taudifiées. Les rues sont en partie bitumées, les canalisations d'eau sont bouchées. La densité de la population est très forte (environ 400 hab. /ha. Les emplois informels sont très présents. La marche à pied, comme mode de transport, est très importante. Les infrastructures sont insuffisantes et dégradées. Les chaussées piétonnières ne sont pas aménagées. Ces quartiers souffrent de sérieux problèmes d'assainissement. Les parcelles sont sur occupées ; elles contiennent en moyenne dix ménages (Lelo Nzuzi, Op.cit).

Mais, les canalisations sont vielles et sous-dimensionnées ; celles des eaux ménagères sont presque inexistantes. La densité de la population est forte, soit 350 habitants par hectare. Les emplois informels sont très importants. La mobilité piétonnière est très importante. Les parcelles ne dépassent pas 300 m². Les infrastructures sont saturées et dégradées.

b. La crise du logement dans la deuxième couronne

La deuxième couronne quant à elle, au coeur de la ville subit de même une attraction importante de la population et à cela s'ajoute le prix exorbitant dans la facturation des logements. Cela est dû aux commodités offertes par les cités planifiées de la deuxième. Négociée à prix d'or le mètre carré d'une parcelle aménagée équivaut à 100 $ en moyenne au sein de cette couronne, une parcelle non aménagée qui vaut 30$ le mètre carré.

Tableau 6: Progression annuelle de l'habitat

Année

Population

Superficie en ha

Densité hab. /ha

1884

5000

115

43,5

1930

39 950

1500

26,6

1950

201 905

2331

86,6

1957

378 628

5512

68,7

1960

476 819

4100

116,0

1967

864 284

9400

91,9

1968

939 317

12 863

73,0

1975

1 679 091

17 922

93,6

1981

2 567 166

20 160

127,3

1998

4 131 845

59 000

70,3

Source : BEAU (1975), Boute, J et De Saint-Moulin (1978), Boute, J (1980), Mbumba (1982), Pnud/Habitat (2000)

Le tableau n°6 tableau montre une densification de la ville au cours des années et met en évidence l'augmentation de la surface bâtie qui fait que l'occupation du sol de la ville va en galopant. Avec le seuil le plus élevé en 1961 et 1981 pour enfin stagné en 1968 et en 1998.

Face à cette progression, des espaces sont remises en cause et le recul de la végétation est prononcé car ne pouvant dresser aucune résistance farouche aux besoins d'une population nécessiteuses faisant ainsi passer le site bâti de la ville de 115 ha en 1884 à 59 000 ha en 1998. Pareille progression perturbe l'équilibre existant de la végétation et des terres verdoyantes telles que la forêt climacique qui est actuellement substituée par des savanes boisées à force que la pression démographique s'est intensifiée. Bien que toutes ces pressions exercées sur le tapis végétal, la ville garde encore le vestige de sa végétation dans le tissu urbain. Les vallées des collines sont encore recouvertes par une végétation du type de forêt galeries autours des cours d'eaux (Lelo Nzuzi, 2008).

Un autre contraste s'affirme en même temps, entre le regain démographique assez général des campagnes, appuyé le cas échéant sur l'exurbanisation et la poursuite du déclin des milieux ruraux de l'Ouest, animés par un exode rural orienté vers la capitale qu'est Kinshasa (Kabatusuila, 2006).

Les collines reposent sur l'essor des productions vivrières et des pratiques culturales des villageois, doublement tournées vers l'auto consommation et vers le ravitaillement, d'ailleurs malaisé, des centres urbains. Ces espaces ainsi redéfinis devront subir une restructuration spatiale devant se réaliser par la mise en oeuvre de nouvelles structures spatiales répondant d'une administration foncière efficace. Ce qui n'est pas actuellement le cas pour la ville province de Kinshasa.

Indépendamment de l'évaluation de sa mise en oeuvre, il est nécessaire à ce qu'on rassemble et qu'on mette à jour de manière systématique un certain nombre de données qui permettront d'appréhender correctement les phénomènes spatiaux, d'analyser les évolutions qui se produisent et de déceler l'émergence des besoins nouveaux et de nouvelles pratiques. A ce jour, certaines communes de Kinshasa font l'objet d'une pression foncière telle que l'acquisition de terrain à bâtir ; loin de résulter de la rareté de ces derniers sont en perpétuel concurrence avec les terres agricoles. Cette situation est généralement la conséquence de la rétention foncière. On constate que la disponibilité foncière constitue très fréquemment un problème majeur lorsqu'il s'agit de mener des opérations de restructuration.

Grande mégapole de forme géométriquement incohérente et insaisissable, Kinshasa s'étend en allongeant ses tentacules de part et d'autre de son espace. Fort de sa topographie, l'Est de la ville est considérée comme propice à une urbanisation attirant du coup une forte concentration des populations ; offrant un étalement démesuré en direction orientale. La ville présente une forme triangulaire de côté non égale dont l'un est allongé. L'absence des politiques d'habitat et d'urbanisation confère à la ville un visage délabré caractérisé par l'apparition des bidonvilles et des banlieues. Toutes ces mutations démontrent à suffisance comment le dynamisme de la ville a pu modifier la vie des citadins qui en 1999 comptait un nombre élevé des logements (562 969) abritant 570 364 ménages (Enhapse, cité par Lelo Nzuzi).

II.2.3. La troisième couronne

a) La troisième couronne et le plan régional de 1967.

La troisième couronne compte neuf communes : Masina, Kisenso, Kimbanseke, Bumbu, Ngiri-Ngiri, Makala, Selembao, Mont-Ngafula, N'sele.

Dès son accession à l'indépendance, le pays ne connaitra plus aucune politique d'habitat de la masse travailleuse. Face à cet état de fait, l'on assista à l'instauration d'un laissé aller qui mettra la population dans un système de débrouillardise et d'anarchisme. Avec une croissance de plus en plus galopante les constructions anarchiques sont en plein essor et la croissance économique est au plus haut niveau, mais l'agglomération Kinoise est de moins en moins contrôlable.

Paradoxalement au plan d'aménagement mise en place en 1950, qui du reste privilégié la construction sur les vastes plaines et face au manque de structure de contrôle et de construction, les cités planifiées devenues inaccessibles pour une certaine classe de la population, cette dernière préfèrent donc loger anarchiquement les terrains inoccupés. Au regard de cette crise avérée du logement, naîtront de façon anarchique les communes de Makala et de Ngaba au pied des collines du Sud et aux frontières des cités planifiées de Lemba, de même que le camp Mombele dans la plaine de Lemba sous l'impulsion politiciennes de l'époque. Du reste, il en est de même pour les collines de l'Ouest où voit le jour le quartier Camp Luka qui profite de faibles pentes présentées par ces collines. S'installera dans le même ordre le long des sinuosités du Fleuve Congo au pied des collines franchissant les embouchures des rivières qui s'y déversent le quartier Kinsuka.

La troisième couronne est essentiellement constituée des communes d'auto-construction (Makala, Kimbaseke, Ngiri-Ngiri, Kisenso, Selembao, Bumbu, Masina). Elles sont isolées, non cadastrées et en majorité habitées par des couches sociales à faibles revenus. Certains de ces communes sont créées sur des sites non aedificandi, c'est à dire inondables et érodables. L'accessibilité est aléatoire et impraticable à certains endroits. La mobilité piétonnière est importante. Les infrastructures publiques sont quasi-inexistantes. Les transports en commun sont aléatoires et, l'accessibilité piétonne est difficile et non aménagée. Bien qu'aujourd'hui l'on remarque que nombre des communes urbano-rurales se sont développées au sein de la brousse sans aucune planification préalable. Les communes semi-rurales (Mont-Ngafula, Maluku, N'sele) localisées dans la périphérie de la ville dans les zones d'extension de la troisième couronne : sont faiblement occupées. Les emplois informels sont faibles et dépendent de l'ancienneté du quartier. Ces quartiers occupent à eux seuls plus de 50 % de la superficie de la ville. Ils sont quasiment vides et se trouvent à plus de 60 km du centre ville. Ils remplissent à la fois les fonctions de banlieues agricoles, industrielles, maraîchères et de recréation.

Tout en traçants des avenues qui se rencontraient perpendiculairement, ces récents quartiers conservent fidèlement le plan en échiquier des cités voisines. Ngaba et Makala sont sans doute les meilleurs exemples de ces communes construites à la frontière des cités planifiées voisines et qui témoignent d'un certain degré d'organisation planifiée.

Pareils actes d'irresponsabilités et de laisser aller ne peut rester sans conséquences néfastes, Face à cela, les gouvernants réagiront en 1967 par l'élaboration d'un plan d'urbanisme en offrant des nouvelles orientations précises relatives à l'aménagement du site bâti en proposant la restructuration de la ville dans la plaine pour aboutir à son fonctionnement harmonieux et à une densification de l'espace. A destination de l'Est, ce plan vise la restructuration par la décongestion des industries situées dans la commune de Limete en vue de freiner la croissance de la région de la commune et pour accélérer le développement industriel vers les banlieues Est.

L'auto construction caractérise en effet le début de la troisième couronne de la ville par les communes : de Makala qui escalade par endroit les collines du Sud, de Selembao qui s'installe sur les collines érodables de l'Ouest de la ville de même que Bumbu. Installées précocement sur les versants, elles présentent toutes un environnement précaire.

Outre ces communes, l'Est de la ville n'est pas en traîne à travers la plaine de Ndjili qui est aux prises au même phénomène. Autant Kimbanseke et les extensions de Ndjili se répandent en tâche d'huile sur les terrasses alluviales sableuses de l'Est, Masina en subit les mêmes effets. Cette extension, non contrôlée de la ville, entraîna à toutes sortes de spéculations foncières.

Les voix de communications joueront un rôle impulsif dans le prolongement de la couronne de la ville, il faudra citer à cet effet le rail et le boulevard Lumumba qui longent la commune de Masina, le rail aura aussi une incidence sur l'éclosion des nouveaux quartiers dans la commune de Kinseso et de Matete, car la gare située dans ces deux communes constituent donc un pôle de concentration économique par l'installation des marchés de fortune qui se sont développés autour de ces deux gares A l'Ouest, Kinsuka s'est développé aussi de la même manière grâce au rail, tout comme les extensions de Limete au Centre. Somme toute, la gare ferroviaire a joué un grand rôle de pôle structurant, doté d'un marché, de buvettes, de gargotes vers laquelle la ville s'est dirigée. Ainsi se sont constitués des nouveaux quartiers. Les prix des parcelles des quartiers nés par manque de politique d'urbanisation localisés dans la troisième couronne  sont dépendant des plusieurs critères de détermination. En effet certains se trouvent dans des sites collinaires (Kisenso, Makala, Selembao) dans les périphéries de la ville et loin du centre des affaires bénéficient d'un afflux d'acheteur moins nantis. Ainsi, dans les cités populeuses de l'Est de la ville le logement souffre d'une promiscuité élevée où une maison de deux chambres et salon se loue à pas moins de 70$ le mois accompagné d'une garanti locative de dix mois où logera une famille de cinq personnes minimum.

b) Expansion des quartiers spontanés  et développement de la troisième couronne

La création d'un Bureau d'Etudes d'Aménagement et d'Urbanisme (BEAU) a pu être déterminant dans le cadre d'une structure d'étude des maux qui gangrènent la ville de Kinshasa qui en 1975 donne les informations selon lesquelles, Kinshasa comptait 1.500.000 habitants occupant 15 000 hectares de la surface urbanisée dont les quartiers nés après 1960 s'étendaient sur plus de 6000 hectares ce qui démontre la forte proportion que prenait ces nouveaux quartiers dans l'ensemble du circuit urbain de la ville.

Face à cela il devait y avoir une réaction substantielle. C'est en 1975 que le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain donnera des grandes orientations tout en élargissant sa perception. Le besoin de rehausser l'aire d'influence de la ville en la rendant régionale. C'est pour cette raison, que N'Sele et Maluku en bordure du fleuve Congo se trouvent être favorable à l'installation des nouveaux quartiers étendus sur une vaste plaine et sur les plateaux de Bateke à l'Est stoppant ainsi les ardeurs de l'extension vers les collines du Sud. Capable d'accueillir près de 4 millions d'habitants, (source) ces vastes plaines et plateaux de l'Est sont secondés par la proposition de la création des pôles urbains secondaires à Kasangulu et Kisantu, situés dans la province du Bas-Congo, mais se trouvant dans l'aire d'attraction de Kinshasa.

Mais hélas ce schéma a rencontré les problèmes car nécessitant des moyens considérables et il n'a pu être appliqué car devant commencer par la création des nouvelles cités satellites à Mpasa 1 et 2. L'urbanisation spontanée est le seul mode d'occupation de l'espace. Avec des quartiers entiers où règnent la précarité des constructions sur zones collinaires, érodables de Ngaliema (Malueka et Sanga Mamba) et de Mont-Ngafula (Masanga-Mbila et Ngomba Kikusa), sur les anciennes décharges de Limete (Kingabwa) et sur les vallées inondables des grandes rivières comme Ndjili, Funa et Makelele, la ville ne fait que s'étendre inexorablement laissant les autorités impuissantes.

Figure 4 : Croquis schémas de l'organisation spatiale de la ville de Kinshasa

CONCLUSION

Kinshasa a cru de manière considérable passant donc de 500.000 habitants à la fin des années soixante à près de 5 millions au début de ces 3è millénaires. La spectaculaire progression démographique de la ville ne s'est cependant pas fait suivre d'un développement parallèle de la mise en disponibilité des infrastructures de base fiables.

En effet, depuis quelques décennies, une augmentation très rapide de la population urbaine a accentué les pressions exercées sur les peux d'infrastructures héritées de la colonisation ; puisqu'après l'indépendance un exode rural intense sur la ville de Kinshasa dû aux problèmes sociopolitiques du pays a fait que celle-ci s'étale et subisse une augmentation de la population accompagnée de ses lots des problèmes tels que l'augmentation du prix du logement et la convoitise d'espace dans les interstices de la ville réservés pour d'autres fins que l'habitation.

Comme toutes les villes Africaines, Kinshasa a été doté des zones réservées aux activités agricoles devant approvisionner ces habitants en denrées alimentaires. Le chapitre qui suit est consacré à ses zones vitales d'approvisionnement au sein de la ville.

CHAPITRE III : LA CEINTURE VERTE ET L'APPROVISIONNEMENT DE KINSHASA

Introduction 

Pour approvisionner la ville, l'aménageur a toujours prévu une ceinture verte autour de la ville ou dans ces interstices. La ville de Kinshasa n'a pas échappé à cette conception. En effet, la ville a fait objet de plusieurs plans d'urbanisme avant et après l'indépendance. Tous ces plans ont toujours tenu compte de la localisation d'une ceinture verte pour approvisionner la ville en produits de première nécessité.

L'offre en légumes dans la ville de Kinshasa provient principalement d'un grand nombre de petites fermes de subsistance de la région du Bas-Congo, des entreprises maraîchères de la ceinture verte de la ville, et en moindre mesure de la région du Kivu, située à L'est du pays. Au Bas-Congo, la production de fruits et de légumes se situe surtout dans les zones de Mbanza-Ngungu, de Songololo et de Madimba, c'est-à-dire les zones autour de la route asphaltée Matadi-Kinshasa, à une distance de 80 à 200 km de la capitale. Les conditions écologiques y sont favorables à un grand nombre de cultures. De plus, la zone de Mbanza-Ngungu, qui s'étage de 500 à 900 m, est favorable à la culture des légumes des régions tempérées. Dans le Bas-Congo, il existe une longue tradition de production de fruits et légumes destinés à Kinshasa. Dans la région du Bandundu, à L'est de Kinshasa, il n'y a qu'une production très limitée de légumes et de fruits pour Kinshasa, du fait que les principales zones de production se situent à une distance de 300 à 600 km de la capitale. La production y est principalement destinée à l'autoconsommation (Frans Goossens, 1997).

La situation est en réalité assez contrastée au regard de certaine ville et même selon les groupes ethnoculturels considérés. Il est des régions où le marché est une ancienne tradition précoloniale, sans avoir d'ailleurs donné nécessairement naissance à une ville car il pouvait aussi s'agir d'un simple lieu de contacts périodiques entre des sociétés aux économies complémentaires, mais qui restait totalement déserté entre temps. En ce qui concerne notre cadre d'étude, Kinshasa est une création purement coloniale, centre d'encadrement administratif, religieux et militaire, et centre de services variés à la mesure du degré de centralisation du pays. La ville se peu à peu dotées de fonctions économiques, collecte et distribution, symbolisées par la création mi-organisée, mi-spontanée, d'un marché. Qu'elle que soit sa genèse, il est essentiel de savoir si Kinshasa est réellement constituée d'un maillon dans le réseau d'approvisionnement ? Il semble qu'elle ne puisse jouer ce rôle qu'en fonction du type d'espace rural qu'elle commande. Selon que le milieu rural environnant est cohérent et actif ou, au contraire, désagrégé ou marginalisé, elle peu jouer son rôle d'animation économique régionale et de relais vers les centres supérieurs, ou au contraire participer sans pouvoir y remédier, à l'atonie économique de la région. La petite ville, en effet, n'a d'existence que par sa région, car elle est soumise aux mêmes déterminations que celle-ci. L'agriculture urbaine est une activité qui se développe afin de répondre à une demande en produits alimentaires émanant des populations urbaines. Il s'agit plus particulièrement des activités de maraîchage, de céréaliculture et d'élevage.

III.1. La première ceinture verte avec le plan Van Malleghen

En vue de pallier aux besoins grandissants de la ville en denrées alimentaires, l'administration coloniale valorisa les vallées humides zones de culture maraîchère, selon le plan de Van Malleghen. En 1951 le projet d'aménagement de la vallée de la N'djili voit le jour en vue d'une production en légumes frais sur sur 28 ha réparties en plusieurs parcelles de 21 ares chacune. Les autorités lancèrent la deuxième phase du projet en 1957 avec l'extension de la zone à Kimbanseke où la répartition des zones de culture s'étendait à 293 parcelles de 16 ares chacune (Muzingu Nzolameso, 2005).

Pour garantir le succès de ce projet au sein de ces divers centres de productions maraichère, les autorités créèrent ainsi une coopérative chargée d'encadrer les exploitants, de soutenir la production et la commercialisation des maraichers. Toute fois, fort est de signaler que les produits qui sont plantés dans ses exploitations étaient premièrement destinés aux colons et aux européens de la ville. Paraîtront ensuite de manière anarchique et spontanée quelques exploitations et jardins dans les zones humides de la ville en dehors de ceux créés par les autorités. Elles étaient situées entre les quartiers industriels, le pool Malebo, ainsi qu'à N'dolo, qui assuraient la production de légumes- feuilles de types africains pour faire face à la demande émanant de la population locale.

Selon le Département de l'Agriculture, il y avait 4 300 producteurs ayant comme activité principale en 1981 la production de légumes. La superficie moyenne par cultivateur variait généralement entre 0,09 et 0,11 ha. Le projet CECOMAF1(*) avait permis le regroupement de 8 000 maraîchers en 12 centres coopératifs (cfr tableau n°8): N'djili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina, Tadi (Kimbanseke), Kisenso, Mokali (Kimbanseke), Ndingi-Ndingi, Tianga (Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshiengwe (Masina), Manzanza (Kimbanseke). Ces derniers exploitent les périmètres aménagés dans les vallées autour de la ville. Le PASMAKIN2(*) a succédé au CECOMAF (Frans Goossens, 1997).

Tableau 7: Répartition des centres maraîchers par commune en 1999

Centres

communes

Nombre de maraîchers

Surface brute (hectares)

Surface agricole utile (hectares)

Ndjili

Ndjili

647

62

59

Manzanza

Kimbanseke

444

28

23

Kimbanseke

Kimbanseke

444

76

33

Tadi

Nsele

250

19

9

Lemba-Imbu

Mont-Ngafula

650

60

50

Tshangu

Kimbanseke

750

84

58

Funa

Mont-Ngafula

850

81

62

Mangu

Kimbanseke

701

70

55

Mokali

Kimbanseke

365

60

45

Bono

Kimbanseke

328

55

50

Kisenso

Kisenso

370

49

46

Masina Pool

Masina

256

64

60

Bandalungwa+ Camp Kokolo

Bandalungwa

1200

11

8

Total

 

7 255

719

558

Source: Senahup, cité par Lelo Nzuzi (2008)

Le tableau n°7 montre que Kinshasa est essentiellement constituée de quatre principaux bassins d'approvisionnement en produits vivriers repartie dans ces divers centres de production.

Les différents greniers recensés sont principalement localisés dans les bas fonds des vallées tel que celle de Kimwenza, de Ndjili et de la rivière Tshwenge principalement exploitées par une culture de type maraîchère. Selon une étude réalisée par le Ministère de l'Agriculture Congolais en 1985, un total de 53 800 tonnes de légumes frais avaient été commercialisées à Kinshasa en 1985, soit une moyenne mensuelle de 4 480 tonnes. Selon l'étude, 29 000 tonnes (54%) étaient produites dans la ceinture maraîchère (Frans Goossens, 1997). D'après l'étude de la Fao (1997) il y avait environ 30 000 maraîchers à Kinshasa pour une population d'environ de 8 000 000 d'habitants.

Les espaces maraîchers de Kinshasa : à l'Est les coopératives de coopmakin, au Sud les coopératives de Kimwenza, à l'Ouest, les coopératives de Kinsuka.

Voici par ailleurs les différents produits exploités dans la ville et leur proportion par rapport à la production nationale proposé au tableau n°9.

Tableau n°8 : Production alimentaire de Kinshasa en 2005

Tableau 1 - Production de chaque s

Produits

En % du total national

Maïs

1,0

Paddy

0,6

Arachide

0,2

Haricot

0,4

Patate douce

0,7

Huile de palme

0,6

Légumes

2,2

Autre fruits

5,7

TOTAL

11,4

Source : CFSVA 2005

Le tableau n°8 montre que les fruits sont considérés d'après les renseignements que renferme ce tableau comme aliment le plus consommer dans la ville suivi des légumes qui prennent la deuxième place et les arachides est quant à lui considérés comme l'aliment les moins consommer dans le classement du CFSA3(*).

En dehors de la production agricole, il y a également celle animale  située principalement dans la banlieue. Elle constitue ensemble avec la production végétale un gage de sécurité alimentaire dans la ville et une source d'approvisionnement vitale. Comme la production végétale, les productions animales sont également dans les bas fonds mais la production des porcins, ovins, bovins et caprins est inférieure par rapport à la demande locale car pour la plupart produits par les particuliers pour combler leur besoin propre (CFSVA 2005). Le plateau de Batéké abrite également quelques petites fermes.

Tableau n°9 : Production d'élevage à Kinshasa

Produits

En % du total national

Bovins

0,1

Ovins

0,6

Caprins

0,7

porcins

0,6

Source : CFSVA 2005

Le tableau n°9 évoque la quasi inexploitation du secteur de l'élevage dans la ville due pour la plupart aux difficultés que rencontrent des fermiers telles que l'insuffisance d'infrastructure d'abattage, le coût élevé du matériel d'élevage, des produits vétérinaires et géniteurs, le manque d'intrants, le manque d'infrastructures vétérinaires et zoo sanitaire dans chaque commune.

III.2. Deuxième ceinture verte avec la Ceinture Verte et Vallée Présidentielle (CVVP)

En effet, dès l'indépendance du pays et le départ de quelques européens, les mouvements politiques précédant la période d'indépendance amena une désorganisation dans l'approvisionnement de la ville car certains centres crées pour cette fin se sont trouvé à l'arrêt. De plus, comme ces centres étaient premièrement crées pour fournir la population européenne de la ville et vue que la demande avait fortement baissé les exploitants agricoles se sont reconvertis à la production de légumes feuilles.

Avec le retour de la paix en 1965, les politiques feront de l'agriculture une priorité dans leur programme de société en faisant appel à la coopération française pour rendre efficace sa politique en la matière et commencèrent par relancer le maraichage dans la ville. C'est pour améliorer l'environnement urbain par des actions d'aménagement horticole et par la création d'une zone de production agricole afin de ravitailler Kinshasa devenue millionnaire que le gouvernement crée officiellement en 1972 les ceintures vertes et vallées présidentielles (CVVP4(*)) marquant une étape importante dans l'évolution du maraîchage à Kinshasa. Il s'agit de la création, par arrêté Ministériel , du CECOMAF (Blaise Muzingu Nzolameso, 2005). Nonobstant sa dénomination plutôt restrictive, cet organisme intervient également, de façon partielle sinon de façon essentielle, dans l'aménagement des sols, la gestion des installations collectives, l'approvisionnement des exploitants et la diffusion des techniques culturales modernes. Les conditions du marché local ne lui permettent en effet pas d'intervenir directement dans la commercialisation, et son rôle dans ce domaine se réduit finalement à un service de transport. (Blaise Muzingu Nzolameso, Op.cit)

Ce même arrêté est aussi à l'origine de la forêt artificielle des eucalyptus dans la commune de Ndjili au quartier 1 à l'Est et de deux centres paysannats à Luzumu (7680 ha et 319 paysans) et à Nsanda (5800 ha et 292 paysans) dans l'hinterland Ouest. Ces deux centres produisent du manioc, du maïs, des légumes, des palmiers et des fruits : 970 tonnes en 1974, 2900 tonnes en 1984 et 780 tonnes en 1990. Et cette production est essentiellement destinée à la garde présidentielle (Ndembe, 1998). En 1972, l'aire maraîchère à Kinshasa comprenait 101 ha (estimation CECOMAF, cité par Lelo Nzuzi, 2008).

Figure n°5 : Les sites maraîchers de l'UCOOPMAKIN

III.3. La troisième ceinture verte avec le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975

Si aucunes limites cartographiques de précédentes ceintures vertes n'est connue, la troisième au moins est connue parce qu'elle se trouve dans l'atlas de Kinshasa.

Figure n°6 : Les schémas Directeurs d'Aménagement Urbain de Kinshasa (1967 et 1975)

Source : Atlas de Kinshasa 1975

La figure n°6 représente le schéma né de la coopération française a dressé une ceinture verte qui devait entourer la ville en partant d'Est en Ouest dont principalement les activités localisées à l'Est drainé par la rivière N'djili. Mais hélas, cette ceinture verte n'a pas été respectée et a subi des fortes pressions de l'habitat.

III.4 : La crise de l'habitat et la convoitise des espaces maraîchers

D'après Van Den Berg (1984), la conversion de la terre agricole en terre urbaine en périphérie des villes africaines est irrémédiable et procède par étapes : à l'agriculture rurale, de rente ou d'autoconsommation, succèdent différents types de maraîchage ; le maraîchage est suivi de la « jachère sociale » (social fallow), c'est-à-dire d'une situation dans laquelle une utilisation du foncier disparaît bien avant que la suivante ne la remplace ; la jachère sociale conduit à la construction. Le maraîchage périurbain est donc considéré par Van Den Berg (1984) comme un mode transitoire d'utilisation du foncier (Moustier et Pages, 1997).

III.4.1  La crise de l'habitat

Après une dernière action d'aménagement de son espace en 1950, Kinshasa n'a plus connu une nouvelle politique sur l'habitat et laissera donc se développer une politique de l'auto construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la capacité à ces habitants de se trouver un logement décent selon leurs moyens. De ce qui précède, les pauvres et les moins nantis sont donc contraints à la location de leur logement faute certainement d'une politique concrète de logement. Les études montrent , déjà à la fin des années 70, le début d'une crise annoncée du logement. Partant sur le même ordre d'idée, la Caisse Nationale d'Epargne et des Crédits Immobiliers (CNECI, 1979) avait estimé un déficit cumulé de l'ordre de 162 577 logements entre 1979 et 1985 (Kanene, 2001).

Des statiques évaluent aujourd'hui à 44% des locataires (Mukoko, cité par Lelo Nzuzi) à Kinshasa et d'autres évaluent également tels que Kanene (op.cit) avance le chiffre de 34,7%. Quand on considère la répartition de la population selon l'occupation du sol du logement dans la ville MICS 2 évalue à 43,6% des locataires, 2,7% de logés par les employeurs, 12,3% des logés par un parent, ami ou sous logé et 1,2 % autres sur les 562 969 logements à Kinshasa (Kanene. M, 2001)

Au regard de ce qui précède, il devient de plus en plus difficile de se procurer une maison de location au centre de la ville. Profitant de cette situation, certains bailleurs dont les maisons jouissent de la rente de localisation en font objet d'enjeux de spéculation profitant des faveurs de la loi du marché, c'est-à-dire de la loi de l'offre et de la demande. Ils font monter les prix de location tout en se joignant avec des commissionnaires qui bénéficient des pourcentages issus de la garantie locative.

Si aujourd'hui le logement semble être difficile à acquérir, il faut compter sur la contribution malencontreuse de ces « commissionnaires » qui spéculent et font de ce commerce qui du reste très lucratif, font du coup de l'accès au logement un véritablement parcours du combattant. Consécutivement à cette spéculation sans scrupule, il s'observe un accroissement galopant de la demande de construction vers la périphérie.

Loin de se douter des conséquences, les plus démunis vont squatter là où ils le peuvent soit dans des bâtiments publics, soit dans des maisons inachevées, soit dans des entrepôts vétustes. Si trouver une maison à louer Kinshasa est un vrai casse-tête que dire alors des prix exorbitants que cela implique et des critères de sélection des locataires par les bailleurs qui sont purement subjectifs. Souffrant de fortes spéculations locatives, ceux qui le peuvent et possédant des capitaux nécessaires se trouvent dans le besoin de changer de catégorie pour acquérir des lopins de terres dans les faubourgs de la ville soit encore dans les périphéries et les zones non aedificandi pour ne plus avoir à payer le loyer.

Aujourd'hui la ville de Kinshasa connaît une forte attraction de la part des populations environnantes et de celle venant de l'intérieur du pays et tous veulent soit s'acheter ou louer un logement. Suite à toutes ces demandes le prix du logement dans la ville ne fait que grimper et fait face à une forte spéculation dans les cités issues de la première et de la deuxième couronne. Bien que les critères de détermination des prix soient fonctions de la distance par rapport au centre ville ; ce qui n'est plus de rigueur. Il est donc important de dresser un état de lieu existant dans les trois couronnes afin de donner une image correcte du logement dans la ville.

Repoussés en périphérie urbaine pour acquérir un lopin de terre, les anciens locataires préfèrent s'installer et commencer une nouvelle vie de propriétaire dans les nouveaux quartiers de la ville. D'autres par contre, c'est-à-dire les plus démunis ne préfèrent pas trop s'éloigner du centre pour habiter les bidonvilles sur des terres impropres, des vallées inondables et des zones non aedificandi. Dans l'espoir de se trouver de quoi vivre au centre ville, les habitants de ces bidonvilles admettent que le prix du sol est trop cher à cause de la spéculation. Ils ne pourront plus bénéficier des opportunités que procure la ville. Compte tenu de la proximité avec le centre ville et le prix réduit du transport, nombreux parmi ces derniers préfèrent rester dans des bidonvilles parce que la spéculation foncière leur interdit un accès formel au sol.

Tableau n°10 : Situation du logement dans la villede Kinshasa

caractéristiques

Nombres des pièces dans le logement

Nombre moyen des pièces

1

2

3

4

5 ou plus

total

Milieu de résidence urbain rural

8,2

10,4

29,2

23,6

23,3

27,5

19,4

26,9

19,9

11,6

100

100

3,4

3,2

Kinshasa

13,2

33,2

22,1

11,0

20,6

100

3,2

Niveau de pauvreté (à Kinshasa)

Plus pauvres

Pauvres

Moyens

Riches

Plus riches

12,6

14,1

8,5

5,4

7,2

22,5

30,2

24,5

22,3

27,1

30,4

24,2

31,2

23,7

21,0

31,5

22,0

25,1

26,7

16,8

3,0

9,5

10,7

21,9

27,9

100

100

100

100

100

3,0

2,9

3,1

3,6

3,7

Ensemble du pays

9,7

25,3

26,3

24,6

14,1

100

3,3

Source : RNDH, 2000-2001

Le tableau n° 10 présente la manière dont vivent les catégories de la population au sein de la ville où la majorité de la population vit dans les maisons à deux pièces et les nantis quant à eux disposent des logements de 3.7 pièces en moyenne. Le rapport de MICS 2 indique que pour chaque ménage à Kinshasa, 4 personnes sont logées dans une chambre pour près de 49% de la population et que par contre 12,2% des ménages interrogées logent une personne par chambre.

Des exemples de ces endroits sont à citer dans la ville tels que : Gand-Monde avec environ ses 5000 habitants, Bribano (3000 habitants), Paka-Djuma (2500 habitants) (Lelo Nzuzi, 2008) Comme on le voit, la logique voudrait que les masses laborieuses pauvres aillent s'installer en périphérie là où la spéculation foncière et immobilière est faible. Mais la mobilité très réduite de certains pauvres citadins qui ne peuvent pas payer quotidiennement les transports collectifs pour aller au travail leur interdit de s'installer très loin du centre. Pour tirer des dividendes d'emploi, ils cherchent un terrain vacant déclaré non aedificandi pour y habiter. Très souvent, ces bidonvilles s'installent partout où existent des terrains dépréciés comme par exemple : les cimetières (à Kasa-Vubu ), berges des cours d'eau inondables (à Limete), décharges publiques (Limete), etc.

III.4.2 La convoitise des espaces intra-urbains maraîchers

C'est dans le centre que la compétition des demandeurs de terre est la plus âpre parce que l'offre foncière est très limitée. C'est ce qui est à l'origine de la spéculation foncière sur ces terres réservées pour d'autres fins que l'habitat. Les emplacements les plus convoités sont les sites agricoles les plus proches du centre ou les plus immédiats de la ville.

Sont convoités en premier lieu les espaces les plus accessibles parce qu'ils sont bien situés et à cause de la centralité qu'elle procure. Par exemple, la pépinière de Bandalungwa a à plusieurs fois fait objet des convoitises, terre où nombre des personnes tire leur dividendes elle été sauvé grâce à la forte pression exercée par des maraîchères voir même que les autorités furent obligé d'interdire le lotissement de cette pépinière. L'autre site est celui de Kiyimbi à Matété qui aujourd'hui est envahi par les sinistrés des inondations et catastrophes naturelles, sur lequel est érigée un bidonville fait à partir des matériaux de récupération issus des ateliers environnants où règne promiscuité et insalubrité ;. A Lingwala, les luxueuses villas du quartier « Beau Vent » ont pris la place de l'espace agricole à proximité de la Radio et Télévision Nationale Congolaise.

Cela met en place une forte spéculation foncière, et la force de la loi du marché décide de nouveaux acquéreurs de ces terres en un mot le plus offrant, il gagne le lopin de terre espérant bien profiter des commodités qu'offrent la centralité. Il se met en place un système mafieux où les autorités urbaines se mettent de façon illégale à vendre les terres ayant une destination bien précise telle que : terre agricole, terrain de football, marché... Autrement dit, ils procèdent à la vente de places publiques, des trottoirs pour en faire des lieux de beuverie communément appelé « Nganda ». Le phénomène s'intensifie à un rythme fou malgré les mesures disciplinaires en l'en contre des récalcitrants aux circulaires émis par l'autorité urbaine.

III.4.3 La convoitise des espaces péri-urbains maraîchers

La troisième couronne traduit à suffisance le degré tentaculaire atteint par l'extension de la ville avec une périurbanisation prononcée et où il devient de plus en plus difficile de savoir ces limites. L'une des modes de détermination pour connaitre les limites de la ville est de la confronter face à la présence autoritaire du lieu. En effet, il suffit de vouloir se procurer un lopin de terre pour connaitre si celle-ci dépend soit d'un chef coutumier ou d'un représentant étatique relevant de l'administration publique. La disparition des espaces agricoles du périurbains au bénéfice de la construction est favorisé par des politiques foncières ambiguës de la part des autorités. Une cohabitation tendue entre droits coutumiers et droits constitutionnels aggrave la précarité de la propriété foncière agricole.

En considérant le mode d'acquisition des terres dans la ville et se référant à différentes études faites à ce sujet, le constat fait montre à quel point leurs acquisitions sont faites de façon frauduleuse et illégale dans la délivrance de titres fonciers.

L'interférence des autorités coutumières biens qu'agissante dans ce secteur fait de l'urbanisme un secteur anarchique qui amplifie une croissance rapide et démesurées des terres bien que coutumières qui, d'une manière ou d'une autre, commence à atteindre la ville. Ces terres vendues et loties de manière anarchique et ne respectant pas les normes régissant le secteur d'urbanisme bien que bénéficiant de la complicité des autorités urbaines, des bourgmestres et des chefs des quartiers.

L'exemple des places maraîchères convoitées dans la périphérie de la ville le site de Ndjili-Brasserie ou Ndjili Cecomaf, là une forte résistance est opposée à tous lotisseurs qui n'osent plus s'y aventurer ; l'on remarque aussi qu'après les deux pillages de 1991 et 1993 cela ont permis que les champs de riz soient remplacé par des lotissements, à Kinseso de même les parcelles cadastrées ont poussées en lieu et place des terres agricoles de la concession de Nzeza Nlandu, enfin le champ de tirs du camp Badiandingi dans la commune de Mont-Ngafula transformé autrefois en champ agricole, a vu pousser des grandes villas pour donner lieu aux nouveaux quartiers

III.4.4. Les différents conflits fonciers

Les conflits fonciers opposent soit des tierces personnes, soit des particuliers contre les services étatiques des affaires foncières. Nombre des conflits défrayant la chronique dans la juridiction du secteur foncier dans la ville sont légions, pour illustration nous citerons l'affaire sur les concessions Mbinza Metéo en 1994 dans la commune de Ngaliema, Socopao en 1996 dans la commune de Limete, Bianda (173 ha) de 1994 à 2008 dans la commune de Mont-Ngafula, la concession Nzeza-Nlandu en 1997 dans la commune de Kisenso etc. (Lelo Nzuzi, 2008).

Face à cette prédation contre laquelle ils ne peuvent sortir exempter d'aucuns risques fallacieux, nombre des propriétaires se sont décidés de vendre et autoriser le lotissement de leurs terres, comme il en est le cas de la concession de Bianda dans la commune de Mont-Ngafula profitant de la spéculation établit et pour faire des profits. Certains par contre se sont résolus de conserver la propriété parcellaire de leur concession en la valorisant. Et pourtant, ces propriétaires, comme Mayimbi, dont les concessions changeaient d'usage n'étaient pas habileté de les morceler. Malheureusement, les autorités urbaines n'avaient ni les moyens, ni la volonté de les viabiliser. (Lelo Nzuzi, 2008)

Rare sont les terres à vocation agricole qui résiste aux appétits grandissant de la ville en espace et à la forte prédation des acquéreurs ; seul Ndangi fort de ses moyens financiers et d'une concession à l'Ouest de la ville dans la commune de Mont-Ngafula refuse de vendre sa terre bien que encerclé de toute part par l'avancé de la ville. En effet, la forêt Ndangi bien que restée en dehors du mouvement de la spéculation foncière pendant un moment souffre aujourd'hui de la même prédation rencontrée par les autres concessionnaires. Cette concession fait aujourd'hui face à une confrontation dans les tribunaux de la ville. Nous ajouterons dans la liste de même que la concession de Nzeza Nlandu pour laquelle le chapitre quatre est consacré ; a aussi fait parti des terres qui par leur immensité a suscité une convoitise et une confrontation dans les tribunaux qui a semblée nécessaire pour départager les différents. Les autres concessions, mentionnées ci-haut, ont fini par être loties et ont donné lieu à des vastes communes périphériques. C'est dans cette auréole que les banlieues ou même les villes-banlieues comme Kimbanseke, étalées sur des dizaines de kilomètres, ont atteint des plus grandes extensions.

CONCLUSION

Ce chapitre a parlé des ceintures vertes et de sa gestion. L'accent été mis sur les fonctions productives des ceintures vertes et du maraîchage, c'est-à-dire la fourniture de produits alimentaires, d'emploi et de revenus. La question de la durabilité de ces ceintures résulte des multiples contraintes exercées par le milieu urbain, notamment la contrainte foncière. Etant donnée la diversité des acteurs et des intérêts en jeu, une bonne planification est la condition essentielle d'une meilleure réponse du maraîchage urbain aux objectifs de revenus et d'alimentation, auxquels ce secteur répond.

La forte pression des ceintures vertes et la relative spéculation sur la valorisation des interstices de la ville justifient une approche par domaine pour répondre à ces problèmes. Divers causes émanant sur la prédation des espaces réservés de la ville sont présentées, avec une combinaison d'analyses sociologiques, économiques et géographiques. Une partie du chapitre est consacrée spécifiquement au diagnostic des raisons poussant au lotissement d'espaces agricoles des villes, en mettant l'accent sur la localisation des terres profitant des commodités offertes par la centralité dans la ville.

Des exemples de prédations territoriales sont présentés, parmi lesquels la concession de Nzeza Nlandu figure en bonne posture. Le chapitre qui suit va s'appesantir sur cette concession et en faire une étude élaborée.

CHAPITRE IV : LE LOTISSEMENT DE L'ESPACE MARAICHER DE NZEZA NLANDU DANS LA COMMUNE DE KISENSO

Introduction

C'est après plusieurs exercices de planification que la ville de Kinshasa s'est dotée des ceintures vertes et ces dernières sont en majorité localisées dans les bas fonds des vallées humides de la ville. La concession Nzeza Nlandu, vaste zone agricole est située dans la vallée de la N'djili et est située dans la commune de Kisenso dans le quartier Kisenso gare.

IV.1. Kisenso : Genèse et Croissance

Ancienne commune annexe de la ville de Kinshasa au même titre que Makala, Mont-Ngafula et Kimbaseke ; Kisenso est géographiquement limitée au Nord par la commune de Matete, à l'Est par la vallée de la rivière N'djili et le chemin de fer Kinshasa-Matadi, à l'Ouest par la vallée d'un petit cours d'eau, la rivière Matete qui sépare la municipalité des collines sur lesquelles sont érigés les bâtiments abritant le campus de l'Université de Kinshasa. La commune compte dix-sept quartiers.

Avant 1960, Kisenso n'était qu'une vaste étendue verte où faune et reptiles vivaient côte à côte. Une vaste savane où les citadins en particulier, les cheminots allaient pratiquer de culture vivrière. Cette savane était aussi un endroit propice à la chasse et à la cueillette. Jusque là donc Kisenso était inhabitée. Exception faite du côté de Livulu où une trentaine de personnes avaient élu leur domicile le long de la rivière Kisenso.

IV.1.1. Relief

Kisenso est une commune collinaire à forte pente variant entre 4 et 22% de moyenne. Un plateau d'environ 1 Km de long s'étend au sommet de la colline et divise le site en quatre versants : Matete, Rifaert, Salongo et Cimetière.

Ø Le versant de Riflaert à l'Est est accessible par taxi-bus et train. Il est dynamique : activités socio-économiques, espace maraîcher, marché de Kisenso gare, parking routier, gare ferroviaire, etc. il abrite les quartiers Kabila, bikanga, kisenso-gare érodés par les ravins qui ensablent le rail et la rivière N'djili et les quartiers Nsola et Dingi-Dingi inondables et marécageuses.

Ø Le versant du cimetière de l'Unikin au Sud-ouest. Ses érosions ont détruit la piste, le cimetière, menace l'église et l'école CBCO. Ses quartiers ; Libération, Mbuku, Kumbu, sont enclavés et mal cadastrés ;

Ø Le versant de Matete au Nord a des érosions qui ont causé beaucoup des dégâts à Matete en lui déservant d'importantes quantités de sable qui ensablent regulièrement la rivière matete et un tronçon du chemin de fer. Il abrite les quartiers kitomesa, de la Paix, révolution, etc.

Ø Le versant de Lemba à l'ouest a des ravins qui ensablent aussi la rivière Matete, provoque des éboulements, glissements et détruit la végétation. Il abrite les quartiers Mujinga, Ngomba.

IV.1.2. Pédologie

La commune de Kisenso présente un type de sable fin jaunâtre ou rougeâtre avec une fraction limoneuse et une argileuse généralement faible. Ce type de sol incohérent et imperméable offre une faible résistance à l'arrachement sous l'action des eaux de ruissellement.

IV.1.3. Végétation

Composée essentiellement d'arbres fruitiers plantés, la commune de Kisenso a une végétation de structure phanérophytes essentiellement composée des bambous de chine lesquels plantés pour la lutte antiérosive mais aussi composée des plantes ornementales servant de haies de clôture parcellaire.

IV.1.4. Hydrographie

Localisée dans le bassin hydrologique de la N'djili qui prend sa source dans la province du Bas-Congo. Cette rivière draine un débit très important et son affluent, la rivière Matete, coule dans la vallée fortement encaissée. Les rivières Mandona et Muelanzo traversent cette commune de même que la rivière Matete qui se jette dans la rivière N'djili.

IV.1.5. Croissance démographique de la commune

Tableau n°11 : Evolution de la population de Kisenso

Année

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

1999

56 824

58 418

62 443

66 463

244 148

2000

51 017

52 668

57 137

60 266

221 088

2001

53 128

55 492

58 836

61 861

229 317

2002

54 778

56 916

61 695

64 755

238 148

2003

55 646

59 298

62 310

66 406

243 660

2004

56 824

58 428

62 443

66 463

244 158

Source : rapport de la commune de Kisenso

Le tableau n°11 montre comment la population de Kisenso a beaucoup varié entre 1999 et 2004. Avec un taux de féminité supérieur au taux de masculinité à tout âge, une tendance à la baisse de la croissance en 1991 avec 186.335 habitants soit 30% observée. Plusieurs raisons du ralentissement de l'allure de croissance sont évoquées entre autre les érosions qui ont emportées plusieurs maisons et ont contraint certains habitants à déménager.

IV.2. Présentation du quartier Kisenso Gare

Le quartier Kisenso gare est limité au Nord par le quartier Nsola, au Sud par le quartier Kabila, à l'Est par la commune de Kimbaseke, à l'Ouest par le quartier Kumbu et mission. Le quartier Kisenso gare a une superficie de 9,4 km².

Tableau n°12 : Population du quartier Kisenso Gare

Année

Hommes

Femmes

Garçons

Filles

Total

2002

4.760

4.910

4.975

5.160

19.685

2003

4.858

5.010

5.077

5.265

20.201

2004

5.398

5.567

5.641

5.850

22.446

Source : Service habitat du quartier Kisenso Gare

Le tableau n°12 présente comment la population du quartier croit d'un pourcentage de près de 2,5% par an dont la majorité est composé des jeunes de sexe féminin.

Tableau n°13 : Situation de l'habitat au sein du quartier

Année

Population

Nombre de parcelles

Nombre de parcelles habitées

Nombre des parcelles non habitées

Parcelles raccordées à la Regideso

2002

19.685

2.441

2.268

143

35

2003

20.201

2.486

2.313

188

38

2004

22.446

2.521

2.348

223

42

Source : Plan communal de développement

Le tableau n°13 montre comment le quartier connait une progression de l'habitat qui malheureusement ne se fait pas suivre avec des structures d'approvisionnement en eau potable vu le nombre insignifiant d'abonné à la Regideso.

Ce quartier Est de la commune possède deux voies d'accès à savoir le rail Kinshasa-Matadi qui traverse le quartier du Nord vers le Sud ; de même que l'avenue de la paix et de la savane autres voies d'accès, routes non asphaltées dont la rudesse de parcourt ne permet que seul les jeeps et les taxis moto de faire la navette entre la commune et les reste de la ville.

IV.2.1. La genèse de l'espace maraîcher Nzenza Nlandu

La figure n°8 est une vue prise par le satellite Ikonos en février 2006 et présentant le quartier Kisenso gare situé à l'Est avec deux voies d'accès l'avenue de la paix et le chemin de fer. Ce quartier est principalement maraîcher dont ces espaces sont au bord Ouest de la N'djili.

La concession Nzenza Nlandu est une concession privée de Feu Monsieur Nzeza Nlandu. L'homme fut pour sa première profession abbé au grand séminaire de Mayidi dans la province de Bas-Congo durant la colonisation Belge. Face aux traitements qu'endurait la population, il se décida de se reconvertir en politicien pour mieux défendre les intérêts de ces concitoyens. Ensemble avec ses compagnons, ils fonderont l'alliance des Bakongo dont il fut l'un des pères fondateurs. Après l'indépendance, le politicien va acquérir plusieurs biens et parcelles dont celle de Kisenso qui fut l'une des plus grandes et va en faire une ferme dans les abords de la rivière N'djili. Grande concession située au centre-Est de la capitale plus précisément dans la commune de Kisenso, cette concession est située dans le quartier Kisenso Gare, elle est reliée à la commune de Matete par l'avenue de la paix et par le rail qui longe tout le quartier constituant des voies d'évacuation des produits de la concession. Monsieur Nzeza Nlandu possédait une concession de près de cinquante hectares constituée d'une partie agricole constituée d'une ferme où l'on y élevait des vaches, porcs, de la volaille... ajoutée à cela une zone de maraîchage bénéficiant de sa proximité avec la rivière Ndjili et de la richesse du sol en limon. L'autre partie de la concession était une zone habitable composée des maisons familiales et celles des travailleurs qui étaient pour la gestion de l'espace.

Marié à plusieurs femmes et père de plusieurs enfants, Nzeza Nlandu mourut et légua la concession à ses frères et soeurs et ses autres parcelles à ses enfants en héritage. Quelques années après sa mort, ces enfants dilapidèrent tout ce qu'ils avaient pour héritage et se mirent à convoiter la concession qui était légué aux oncles. Ils commencèrent par vendre quelques arbres fruitiers de la concession et quelques parcelles dans les abords de l'avenue de la paix. Ce qui par ailleurs suscita des conflits avec ceux qui sont considérés comme tuteurs légaux par le testamentaire. Le conflit fut tranché dans les tribunaux de la ville et les enfants furent déboutés au profit des oncles et tantes paternels.

Les lignes qui suivent vont essayer de montrer à travers des outils visuels d'observation comme des images satellitaires sur notre site d'étude prise par le satellite Ikonos le 26 février 2006 traitées par un SIG à travers le logiciel arcview pour étudier l'état réel du lotissement dans la concession Nzeza-Nlandu.

IV.3. La spécialisation de l'espace maraîcher

La concession Nzeza Nlandu, est constituée maintenant de deux zones : d'habitation avec près de 618 habitants habitant 103 parcelles en 2008 et de la deuxième zone agricole de 36 hectares exploitée par 275 maraîchers. Comme par ailleurs illustrée dans la figure n° 9 qui montre le niveau du lotissement dans la concession délimitées par les différentes zones comprises au sein de cette terre d'exploitation maraichère d'une part comprenant une zone inondable, une de maraichage et par une zone d'habitation.

La figure n°9 est une vue satellitaire qui représente les limites de la ferme agricole Nzeza-Nlandu ; limitée à l'Est par la rivière N'djili et l'avenue de la paix constitue sa limite Ouest.

La figure n°10 montre les limites des différentes zones existantes dans la concession ; zone habitée et la zone agricole qui connait quant à elle, des inondations provenant de la N'djili lors des pluies.

La figure n°11 montre de façon distincte les deux zones existantes dans la concession, une zone agricole à droite et la plus vaste de deux et une zone habitée à gauche.

IV.3.1 La concession cultivée

Une enquête a été menée auprès des maraîchers exploitant cette concession et celle-ci comporta plusieurs aspects caractérisant ces exploitants agricoles. Pour ceux qui sont propriétaire terrien, ils sont pour la plupart des cas, acquéreurs des terres dont la destination première n'était pas l'agriculture ; ils ont commencé par la construction d'un logement mais face aux difficultés financières, ils se sont mis à exploiter leur terre dans l'attente d'un éclaircissement de l'horizon tout en voulant faire profits de cette terre pour laquelle ils ont consentis tant de sacrifices.

Pour ceux qui par contre ne sont pas propriétaire terrien, la location des terres est mensuelle et est fonction de l'espace exploité. La location varie entre 2000 FC pour la petite exploitation et jusqu'à 4000 FC pour celui qui exploite un grand espace maraîcher. Aucunes taxes ne sont cependant versées auprès des services étatiques car le loyer ainsi payé couvre tous les frais y afférant et cela est de l'obligation du propriétaire terrien. La moyenne de la superficie des terres acquises pour tous est de l'ordre de 15m² et ces terres se situent pour la majorité à plus de 100m à l'intérieur de la concession par rapport à l'avenue de la paix

Beaucoup de maraîchers Kinois s'intéressent uniquement aux cultures dont la période végétative ne dépasse pas un mois, comme par exemple le Matembele (feuilles de patates douces), le Biteku-teku (amarante), le Ngai-Ngai (oseille de Guinée) et les épinards. Les risques techniques de production étant minimes. En raison du cycle court, il y a moins de problèmes de maladies. De plus, les légumes-feuilles peuvent être cultivés toute l'année, même durant la saison des pluies.

Les produits issus de l'exploitation maraîchère sont fonction de la saison. Pour ce qui est de la saison des pluies par exemple, la spécialisation de la concession est des produits ci-après : principalement des Matembele, les feuilles des maniocs et le riz produits à faible quantité. En saison sèche les principaux produits sont : l'oseille, pointes noires, le Biteku-teku (amarante). L'exploitation est faite sur des plates bandes de dimension de 2m X10 m pesant environ près de 15 kg et dont la valeur varie par rapport aux produits y planté ; le prix d'une plante bande de Matembele est de 13.000 FC et celui des Biteku-teku (amarantes) en saison sèche est de 10.000 FC.

De cette façon, la culture des légumes-feuilles procure un revenu stable et très régulier. Une personne cultivant quinze plates-bandes de 20 m² par exemple peut en vendre une tous les deux jours. Ceci lui rapporte un revenu brut de 4 à 5 dollars par jour ou environ 100 dollars par mois. Le revenu net varie dans ce cas entre 60 et 75 dollars. Etant donné que la superficie totale de la concession est de cinquante hectares et que quarante six hectares constituent la surface agricole utile (Senahup, 2000) un exercice de prévision économique peut se faire au sein de la concession. En effet, la valeur monétaire de la culture des Matembele uniquement peut s'évaluer à 29.900.000 FC soit 3.740 $ US/mois pris sur toute la surface cultivable de la concession. Les observations faites sur la concession montrent que le tiers a été loti et la surface cultivable n'est plus que de trente quatre hectares de la surface totale. Et comme une plate bande fait 20 m de périmètre et si également les trente quatre hectares étaient uniquement consacrées à la culture des Matembele alors les 34 hectares valent donc 22.100.000 FC soit environ 2.500$ US/mois5(*). Il se dégage donc un déficit de 1.240 $.US/mois. Et le volume des produits cultivé dans la concession est évalué à 51 tonnes des Matembele par mois. L'empiètement des surfaces cultivables de la concession a une incidence sur les revenus des agriculteurs de la concession et sur la reconversion de ces derniers dans la vie socio professionnelle.

Tableau n°14 : Evolution du nombre des maraîchers de la concession Nzeza Nlandu

Année

Nombre

2002

403

2003

397

2004

383

2005

370

2006

338

2007

316

2008

275

Source : Bureau du quartier Kisenso Gare (2008)

Le tableau n°14 montre que le nombre des maraîchers de la ferme agricole Nzenza Nlandu ne fait qu'aller en régressant pour la simple raison qu'en 2002 sonne le début du processus de lotissement de la ferme agricole et cela a fait que certains maraîchers se découragèrent du fait de ces opérations de reconversion des terres d'autres par contre virent leur terre vendue et transformé en logement, les restes des années n'ont fait que confirmer la tendance pour atteindre enfin le nombre de 275 en 2008.

IV.3.2. La filière des légumes de l'espace maraîcher Nzeza Nlandu

Situé dans la commune de Kisenso plus précisément dans le quartier Kisenso gare ; la concession Nzeza-Nlandu est voisine de la commune de Matete au Nord et séparée de la commune de N'djili à l'Est. Les produits issus de la concession sortent du site à travers l'avenue de la paix principalement et par le chemin de fer car profitant de la gare qui se trouve à proximité du site de production.

Les produits issus du maraichage fournissent en premier lieu le marché du quartier Kisenso gare situé à côté de la gare elle-même et du bureau de quartier puis évacués à travers l'avenue de la paix où seuls les jeeps parviennent à franchir les difficultés de cette route non asphaltée, les produits de la culture prennent la route vers le marché de Matete principalement, puis vers d'autres centres de vente comme le marché de Lemba. Le volume des produits issus de cette concession est d'environ 51 tonnes par mois pour une population du coin évaluée à près de 654.932 habitants pour les communes de Matete et celle de Kisenso.

Les enquêtes menées auprès des habitants de la concession révèlent plusieurs tendances sur la perception de l'agriculture urbaine. En partant sur les caractéristiques socioprofessionnels des ces habitants, il se dégage que près de la moitié des personnes interrogées soit 55% ont du travail en centre ville et font par la même occasion du travail dans un champ maraîcher. Plus de 65 % des personnes connaissent des maraîchers car elles achètent directement certains produits qu'elles cuisinent dans les champs et 25 % des personnes sont elles mêmes vendeuses de produits maraîchers et vont directement les chercher dans les champs.

Plus de 85 % des enquêtées considèrent qu'il est important que des produits maraîchers soient cultivés près des habitations. C'est avant tout la proximité géographique et ses avantages (accessibilité, disponibilité rapide et fraîcheur) qui sont recherchés. Cependant elles ne sont plus que 42 % à vouloir des champs maraîchers, les autres considérants que la ville exclut tout périmètre agricole. Parmi les personnes enquêtées dans la concession, 37% préfèrent conserver l'agriculture au sein de la concession et d'autres prônent pour la modernisation de la commune et cela va s'en dire par le remplacement de l'agriculture par l'habitat moderne. Ceci est sans doute lié au fait que beaucoup d'habitants au sein de la concession sont en proie des espaces de lotissement. Les principales raisons évoquées par ces personnes favorables au maraîchage urbain sont la création d'emploi (56%), la proximité (60 %), la disponibilité (45 %) et dans une moindre mesure la fraîcheur (5%).

Ce résultat laisse entendre que les habitants de la concession Nzeza Nlandu ont plutôt des vues ambigües de l'agriculture urbaine mais sont finalement plutôt favorables à la conservation des espaces maraîchers dans la concession.

IV.4. Le lotissement de la concession Nzeza Nlandu

Après le verdict de la cours, la famille du défunt se mit en tête de compenser les frais investis pour ce jugement, animée par le désir de faire profit, mis sous la coupole d'une protection d'agents de la présidence de la république de l'époque et sous le prétexte d'insécurité que procurait le site, débutera le lotissement de la concession en 1999 en commençant par la vente des parcelles situées le long de l'avenue de la paix puis les autres secteurs de la concession par la même occasion furent mise en contribution. Le prix des différentes parcelles dépend donc de leur emplacement et de l'accessibilité qu'elles offrent, qu'elle soit située près de l'avenue de la paix ou près de la zone inondable de la concession.

Alors commença une forte activité de morcellement de la concession avec des parcelles de dimension variant de 10m X 15m, 10m X 18m, 10m X 20m et pour la plus grande de toute d'une superficie de 20m² avec un prix évalué entre 400 dollars Américains pour celle de 10m X 15m et de mille cinq cent dollars Américains pour celle de 20m² cette alléchante proposition de vente attira un grand nombre des personnes désirant devenir propriétaire. Après interview auprès de la famille, leur voeux serait d'étendre le secteur de lotissement de la concession car elle connait en saison des pluies des inondations qui atteignent certaines zones, c'est pour cela un projet d'ériger une digue sur la N'djili est en gestation. Malheureusement pour eux elle connait des difficultés d'ordre financières et administratives dès lors ses difficultés surmontées le nombre des parcelles va accroitre de façon fulgurante (cfr figure n°9). Après recensement des services du quartier Kisenso gare, il a été dénombré 523 habitants en 2007 et 618 habitants en 2008 au sein de la concession ce qui fait que 103 parcelles sont dénombrées dans la concession avec une progression de l'ordre de 15% annuelle au regard du dit recensement.

Après son morcellement, la concession a vu naître des avenues qui jusqu'ici ne sont pas encore nommées par les services du quartier Kisenso gare et des autorités communales ; il est à noter également que toutes les avenues ne comportent pas les normes urbanistiques en vigueur en la matière. Construites anarchiquement, toutes les maisons ne possèdent pas toutes les installations hygiéniques convenables, elles ne sont pas desservies par l'électricité mais manquent d'eau courante. Aujourd'hui près du tiers de la concession est déjà lotie et ce flux de lotissement va en galopant. Si du reste ce processus de lotissement va en galopant il pourra dans les années qui suivent donner naissance à un nouvel quartier au sein de la commune.

Tableau N°15 : L''approvisionnement en eau au sein de la concession Nzeza Nlandu

Source principale d'eau à boire

Fréquence

Pourcentage (%)

Eau de robinet dans la parcelle

8

8

Eau de robinet chez le voisin

14

14

Bornes fontaine et puits

78

78

Total

100

100

Source : KASHIMBA. K(2008) enquête sur le terrain

Le tableau n°15 illustre bien que l'eau des puits est principalement utilisée au sein de la concession étant donné que l'on se trouve dans un bassin versant où la nappe phréatique est en résurgence et en plus les nouveaux propriétaires s'attèlent d'abord à se raccorder frauduleusement en électricité vu les coûts minimes que cela nécessite, par contre l'installation d'un robinet coûtant beaucoup plus chère, la majorité des habitants préfère tout d'abord s'approvisionner auprès de ceux qui possèdent un robinet en contribuant à la paie mensuelle des factures de la Regideso. A cela s'ajoute la non utilisation des bornes fontaines installées par l'organisation OXFAM pour lesquelles il soulevaient des désagréments dans la consommation évoquant le goût amère et choisissant les eaux de source.

Tableau n°16 : catégorie socioprofessionnel des habitants de la concession

Catégorie

Fréquence

Pourcentage

Fonctionnaire

30

30

Chômeur

49

49

Agriculteur-éleveur

Ouvrier

Tous travaux

Artisans

21

21

Total

100

100

Source : KASHIMBA. K,(2008) enquête sur terrain

Le tableau n°16 montre les chômeurs constituent la catégorie socioprofessionnelle la plus importante dans la population de la concession et que les agents de L'Etat constituent la seconde catégorie sociale.

Au regard de ce qui précède, l'on peut à travers un exercice de projection faire une simulation sur l'avancée du lotissement dans la concession.

La figure n°12 est une projection sur la progression du lotissement au sein de la concession. En effet, tout porte à croire que si aucune action n'est faite pour inverser la situation actuelle du lotissement et si le projet d'édification d'une digue venait par avoir le jour. Alors la limite de la zone habitable deviendra aussitôt par la même occasion confondue à celle de la zone inondable qui auparavant était séparée par les cultures maraîchères et prendrait du coup le dessus sur la zone de maraîchage de la concession compte tenue de la pression y exercée par l'habitat de l'ordre de 15 % soit sept hectares par an.

Conclusion

Dans ce chapitre, un accent particulier a été mis sur le rôle jouer par la concession Nzeza Nlandu sur l'approvisionnement de la ville en produits maraichers et sur les impacts économiques que cela implique.

Ce chapitre a parlé dans sa seconde partie du processus de morcellement de la concession qui s'établie sur des terres autrement réservées à l'agriculture. Deux questions pourrons élucidé

De ce fait il est impérieux de savoir les conséquences qui en découleront si le morcellement continu ?

Ce qui pourra découler de ces actions de morcellement sont :

Ø Le remplacement d'une terre cultivée jouant le rôle de capter et de décélérer les eaux du versant de Rifaert par des habitations entrainera l'ensablement de la rivière N'djili;

Ø Les eaux inonderont de ce fait la concession dû à l'ensablement qui résultera du transport du sol dénudé ; comme il en était le cas des quartiers Dingi Dingi et Nsola plus au Nord,

Ø Le retour des marécages causé par l'association des eaux d'inondation de la N'djili et de l'ensablement pouvant être cause des maladies des habitants telles que la bilharziose, le paludisme etc.

Ø L'impraticabilité de l'avenue de la paix suite aux eaux d'inondation, créant des boues.

La question est de savoir aussi s'il serait possible que l'habitation cohabite avec l'espace maraîcher ?

Ceci amène donc au chapitre consacré aux perspectives d'avenir ; l'organisation de l'espace et l'aménagement de la ceinture verte qui tentera d'éclaircir la lanterne.

CHAPITRE V : PERSPECTIVES D'AVENIR : l'organisation de l'espace et l'aménagement de la ceinture verte

Introduction

Selon la théorie géographique, le maillage combiné des lieux centraux (grandes villes, petites villes, voire bourgs ruraux), devrait contribuer au fonctionnement harmonieux de l'approvisionnement urbain dans ses différentes composantes: collecte, stockage et redistribution. Mais ici la question est de savoir si l'agriculture urbaine et le marché vont-ils nécessairement de pair à Kinshasa enfin d'y apporter des solutions.

V.1. L'organisation de l'espace maraîchère de Nzeza Nlandu

Face aux atouts et aux contraintes qu'offre l'agriculture urbaine à Kinshasa, quelles perspectives s'ouvrent pour la concession Nzeza-Nlandu ?

Des éléments fournis par le diagnostic de la concession Nzeza Nlandu, il ressort qu'au-delà de son caractère de pourvoyeuse d'emploi et de sécurité alimentaire privilégiée par l'antériorité de sa mise en valeur, une prise en compte effective des paramètres intervenant au sein de ce site semble impérieuse pour la conservation de l'agriculture urbaine. Il est nécessaire de soulever que le processus de lotissement allant grandissant au sein de cette terre agricole les réponses appropriées sont les suivantes :

1. Le strict respect des conditions de la mise en valeur édictées par l'arrêté souscrivant le lotissement de la concession,

2. Surveillance périodique du dit arrêté, en effet la planification étant loin d'être une science exacte, la mise en valeur de la terre par le biais d'une vente parcellaire pour besoin mercantile a tendance à souvent prendre le dessus sur la nécessité du respect des règles établies ;

3. La délimitation d'une zone franche de dix mètre de part et d'autre entre la limite de la zone d'habitat et celle la zone non aedificandi de la concession c'est-à-dire de la zone inondable inconfortable pour un logement et de la zone susceptible à être lotie pouvant elle, faire objet d'une quelconque opération de reconversion de la destination de la terre,

4. Edification d'une digue pouvant contenir le débordement des eaux de la N'djili sur les plantes bandes et les habitations aussi pouvoir étendre en sûreté le domaine habitable de la concession et diminuer les pertes des productions alimentaires en saison des pluies,

5. Orienter l'acquisition de ces terres par des tierces personnes du secteur agricole enfin d'y planter leurs activités pour conserver intacte la destination première de la concession ;

6. Compte tenu de la précarité de l'emploi en ville et du faible pouvoir d'achat des consommateurs, concilier les points de vue des exploitants agricoles locataires de la concession à ceux des propriétaires pour attente commune en vu du gèle de la vente des terres qui leurs sont louées,

A cet effet, la proposition retenue au regard de ce diagnostic de la concession Nzeza-Nlandu est représenter par la figure 13

Figure n°13 : Proposition d'aménagement de la concession Nzeza-Nlandu

V.2. L'aménagement de la ceinture verte de Kinshasa

Fort est de noter que le seuil de tolérance pour l'utilisation des espaces agricoles dans la ville pour une personne en vue de sa sécurité alimentaire est de 0,3 hectares lequel seuil s'il est en dessous peut entrainer des déficits sur l'approvisionnement de la ville et de sa sécurité alimentaire. C'est ainsi que tout effort d'organisation de l'espace doit prendre compte cette limitation. L'analyse de l'espace rural d'une ville est établie par diverses théories géographiques dont celle de Von Thünen mettant au devant la périssabilité des denrées alimentaires et agricoles, laquelle théorie s'applique sur un espace plane et homogène, pour ce qui est de la prise en compte de cette analyse fort est de noter que la ville de Kinshasa n'est pas homogène et non plane de part et d'autre.

Qu'à cela ne tienne, une modélisation sur la répartition des produits issus des activités agricoles de la ville devrait en théorie donner la figure 14 ci-dessous

Figure n°14 : La répartition des produits agricoles dans la ville de Kinshasa d'après la théorie de Von Thünen

· Une première zone 0 : qui regroupe les communes de Gombe (centre d'affaire), Kintambo (usines textiles et construction), Kinshasa (Marché central), Lingwala, Barumbu et Limete (industriel) où sont localisés les produits manufacturés,

· Une zone 1 : avec comme produits des légumes, cette zone comprend la commune de Kasa-Vubu, Bandalungwa (pépinière), Lemba (Kiyimbi), Kalamu (le long des artères de l'avenue université) ;

· Une zone 2 : les principaux produits pour cette zone sont les légumes, elle est composée des communes ci-après ; Bumbu, Makala, Matete (Debonhomme), Ngaba, Ngiri-Ngiri ;

· Une zone 3 : comprenant les communes de N'djili (Brasserie rizières), Masina (Masina pool), Selembao, Kisenso (Nzeza-Nlandu), Kimbanseke (CECOMAF), Ngaliema; où les produits principaux sont les céréales et les produits de l'élevage

· Une zone 4 : les produits de l'élevage et des légumes cette zone compte la commune de Mont-Ngafula (Kimwenza et lemba Imbu), Maluku, Nsele (DAIPN et Tadi),

· Une zone 5 : est constituée comme étant en dehors de la ville cette zone ne contient aucuns produits issus des activités agricoles.

Il est à noté que la délimitation de ces zones sont aussi fonction de la distance d'approvisionnement.

Pour ce qui est de l'analyse effective de l'espace de Kinshasa, Il s'agit d'une part de pallier aux mutations indispensables en conciliant les impératifs du développement local et la mobilisation du potentiel de la ville, il s'agit d'autre part du reste de promouvoir la maîtrise et la gestion de l'espace urbain face aux mutations en cours et à venir.

A cet effet, les orientations retenues sont les suivantes :

Ø La relocalisation de la ceinture verte issue du dernier Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) de la ville de 1975 compte tenu de l'empiètement de cette dernière par l'étalement urbain,

Ø Adaptation aux nouvelles centralités, c'est la prise en compte de l'agriculture urbaine comme élément intégré et global de gestion des ressources reposant sur des solides principes urbanistiques. Cette adaptation devrait également comporter les mesures précises destinées à surmonter les conflits d'affectation des sols ;

Ø La conservation des activités agricoles dans les bas fonds de la ville drainés principalement par la N'djili ;

Ø Appui aux différentes coopératives existant de la ville composant une filière important dans la viabilité et la sécurité alimentaire urbaine.

Conclusion

Ce chapitre est une esquisse de la réflexion sur les perspectifs d'avenirs de l'agriculture urbaine face aux mutations urbaines et dans le développement des villes. Il aborde sur l'organisation des activités agricole dans un espace urbain au sein d'un circuit urbain. L'exemple d'organisation de l'espace d'après la théorie de Von Thünen a pu montrer comment serait la ville si celle-ci respecterait les conditions de son application.

Le chapitre est enfin conclu par une réflexion sur la perspective d'avenir de l'aménagement de la ceinture verte et de la localisation des activités maraîchères dans la ville de Kinshasa tout en mettant un accent sur la prise en compte global de celle-ci.

CONCLUSION GENERALE : DEVENIR ET NECESSITE DE PRESERVER LES ESPACES MARAICHERS DANS LA PLANIFICATION URBAINE

L'agriculture n'avait pas sa place en ville, où elle était considérée comme marginale et provisoire. Alors que certaines composantes sociales cherchent en permanence à la maintenir ou à la réintroduire, d'autres tendent à l'éliminer, parfois de bonne foi évoquant la modernité de la ville, entre autres, souvent au nom d'intérêts particuliers (taxes et patentes foncière). Les éléments qui militent en faveur de la préservation de ces espaces dans l'espace urbain et périurbain renvoient avant tout à la fonction économique et sociale du maraîchage dans la zone (emplois et revenus pour des couches de populations les plus vulnérables). Ce sont des arguments auxquels la ville semble sensible puisqu'elle affiche une volonté d'aménager ces espaces (bas-fonds) pour des questions de lutte contre la pauvreté mais en confinant ces activités à des espaces difficilement constructibles. Le fait de mettre à disposition des données plus précises sur la localisation et le rôle des activités maraîchères permettraient donc à la ville de mieux évaluer l'importance économique mais également de prendre conscience que les citadins (ou en tous les cas les ménagères) sont favorables au maintien de ces espaces maraîchers à proximité ou dans la ville pour fournir des aliments (légumes feuilles) de qualité, ce qui constitue un argument supplémentaire et peut être un moyen pour les acteurs de la filière de « faire pression » sur les gouvernants pour qu'ils concrétisent leurs objectifs d'aménagement de ces espaces. Le même constat a été fait par Moustier (1999) dans différentes villes du Sud : « La part de jardins situés dans la ville et dans la périphérie proche représente 80 % de l'approvisionnement en légumes feuilles pour Brazzaville, 100 % pour Bangui ; 90 % pour Bissau et Antananarivo »

La dimension foncière mais également les aspects environnementaux étaient aussi importants et nécessitent des ajustements. Le fait que l'étude conclue à la préservation des espaces maraîchers périurbains et urbains essentiellement en raison de leur fonction économique et sociale (en tous les cas du point de vue des acteurs interrogés) pose la question de leur devenir quand la pression foncière s'accentuera et que les activités urbaines se développeront. Les maraîchers actuels ne chercheront- ils pas à s'insérer dans les activités urbaines ? La demande en parcelles d'habitation ne poussera-t-elle pas la ville à récupérer les zones maraîchères ? La fonction alimentaire pourrait ne pas suffire à justifier le maintien de ces espaces car on peut penser que si les infrastructures et les moyens de transport s'améliorent, il sera possible de produire ces légumes dans un espace plus éloigné de la ville.

Ces questions amènent à formuler deux autres questions. Comment anticiper sur la demande en parcelles d'habitation ? La réponse se trouve peut être par la prise en compte global du problème. En effet, c'est par la mise en place d'une politique de décentralisation qui permettra de décongestionner la ville de Kinshasa et aérer ses espaces saturés par une forte concentration démographique, stoppant du coup l'exode rural vers la ville. Deux autres solutions ont été évoquées lors des enquêtes : la viabilisation des pôles d'activités de la ville, car tout porte à croire que si la population se met à lotir dans les espaces agricoles, cela est dû en partie à cause de la centralité qu'ils procurent avec le centre ville pour lequel bon nombre des gens préfèrent la proximité avec le centre d'affaire et bénéficier des avantages que cela procure ; enfin la sensibilisation de la population face à l'importance de la conservation des espaces verts de la ville ; ce qui permettrait de préserver les espaces agricoles.

La deuxième question concerne la prise en compte de la fonction d'aménagement du cadre de vie. Si celle-ci est souvent évoquée dans plusieurs travaux d'architectes et aménagistes, les études de terrain et les entretiens réalisés auprès des différents acteurs montrent que cette fonction n'est pas prise en compte. Si la nécessité d'espaces « sans habitation » au sein de la ville est souvent évoquée (décongestion et aération), ni la protection ou l'aménagement des espaces verts considérée comme faisant partie du monde rural et comme un danger pour la ville), ni les espaces agricoles ne sont proposés mais plutôt la création d'espaces commerciaux, de détentes, ou même l'édification d'églises et Ngandas. Il serait intéressant de voir la réaction des gouvernants au regard de cette étude, réalisé après les entretiens sur la problématique de l'agriculture urbaine en aménagement urbains et la perception ceintures vertes à Kinshasa, a contribué à faire évoluer ces points de vue.

Se pose aussi la question de la préservation des espaces des maraîchers ruraux. Même si l'étude réalisée n'a pas permis d'approfondir l'analyse de ces systèmes de production maraîchère dans la concession Nzeza Nlandu, l'importance de la conservation des espaces maraichers pour les habitants de la concession Nzeza Nlandu a été cependant soulignée. Pour les maraîchers, elle représente plus de la moitié des revenus. Ces espaces ne sont pas menacés dans le court terme voir même le moyen terme car il s'agit de bas-fonds mais sans doute dans le long terme si aucunes mesures ne mises dans le sens d'inverser le processus.

Cependant la progression de la ville sur les ceintures vertes va réduire l'espace agricole et les habitants de Kisenso devront soit se reconvertir vers des activités urbaines (avec des débouchés qui sont limités au vu du taux de chômage déjà élevé), soit accroître la productivité sur les espaces qui resteront agricoles.

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36. ROBIN P., 2000. Définitions et concepts sur les agricultures biologique, intégrée, raisonnée, durable. In : Journées de septembre Cirad-Flhor, Inra. Montpellier, France, Cirad, P. 6.

37. SENAHUP, cité par Save The Children (2000)

38. SNRECH S., 1997. Croissance démographique et développement urbain : impact sur l'offre et la demande alimentaires. Rome, Italie, Fao, P. 15.

39. TRICAUD P.M., 1996. Ville et nature dans les agglomérations d'Afrique et d'Asie. Paris, France, Gret, Etudes et travaux, P. 103.

40. TSHIBANGU, ENGELS, MALAISE 1997 : Evolution du couvert végétal de la région de Kinshasa (1960-1987) selon une approche cartographique. Géo-Eco. Trop. Vol. 21, n°1-4, P. 95-103

41. UN (United Nations), 1995. World urbanization prospects: the 1994 revision. New York, Etats-Unis, United Nations, P. 178.

42. VAN DEN BERG M., 1984. Anticipating urban growth in Africa: land use and land values in the urban fringe of Lusaka, Zambia. Lusaka, Zambie, Zambian Geographical Association, Occasional Study n° 13.

43. VERDIER R., ROCHEGUDE A., 1986. Systèmes fonciers à la ville et au village : Afrique noire francophone. Paris, France, L'Harmattan, 296 p.

44. Ville de Kinshasa : Fiche technique, Département de Plan, Direction de planification régionale «projet PNUD/DTCD ZAI 86/001 Appui à la planification« Kinshasa, Août 1988.

45. Ville de Kinshasa, Fiche technique, Département de Plan ; Août 1988

46. Wilhelm L., 1998. Synthèse des communications et des débats. In : O. Argenti (éd.),

47. ZALLE, D et Al. septembre 2003: Le foncier dans l'agriculture urbaine dans le district de Bamako, centre Amadou Bâ pour le développement humain durable et la qualité de la vie.

SITES INTERNET CONSULTES

1. http:// www.ac-rennes.fr

2. http://www.bbc.weather.org

3. http://www.interdev-net.org/theme/agriurb/pres1.htm

4. http://www.techno-science.net/kinshasa/htm

5. http://www.wikipedia.fr/wiki/kinshasa.htm.

ANNEXE

UNIVERSITE DE KINSHASA ID...../..... /

FACULTE DES SCIENCES DATE LE ....../........./08

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

GEOGRAPHIE-GEOLOGIE

Fiche d'enquête auprès des autorités municipales de la commune de kisenso

1. Quelle est la dimension de la concession :........................................................................

2. A qui appartient cette concession .......................................................................................

3. Quelle est la première destination de cette concession...................................................

4. A quelle année à commencer le lotissement de cette concession..................................

5. Qui a décidé de ce lotissement...............................................................................................

6. Comment se fait le découpage de cette concession..........................................................

7. Combien d'habitants sont recensé dans la concession.......................................................

8. Combien des parcelles sont recensées au sein de la concession....................................

9. Existe-t-il des conflits parcellaires au sein de la concession.............................................

10. Les services publics sont-ils présents au sein de la concession :

REGIDESO SNEL

Fait à Kinshasa, le ......../........../2008

UNIVERSITE DE KINSHASA ID...../..... /

FACULTE DES SCIENCES DATE LE ....../........./08

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

GEOGRAPHIE-GEOLOGIE

Fiche d'enquête auprès des nouveaux acquéreurs des parcelles au sein de la concession Nzeza Nlandu

SEXE :

AGE :

I. LOCALISATION 

C :

Q :

AV :

Réf. :

II. ANNEE D'ACHAT DE LA PARCELLE :....................................................................................

III. PRIX D'ACHAT DE LA PARCELLE : ......................................................................................

IV. DIMENSIONS DE LA PARCELLE (à déterminer) : surface (m²) :........................................

V. NATURE DE LA PARCELLE ACQUISE....................................................................................

VI. PAR QUI L'AVEZ-VOUS ACQUISE :.....................................................................................

VII. DIFFICULTES RENCONTREES : MANQUE D'EAU COURANTE

MANQUE D'ELECTRICITE MANQUE D'INSTALLATION HYGIENIQUE

INNONDATION TRACASSERIE ADMINISTRATIVE

VIII. QUELLE EST LA SOURCE PRINCIPALE D'EAU A BOIRE POUR LES MEMBRES DU MENAGE ?

- Eau de robinet dans le logement - Borne fontaine - Puits à pompe

- source non aménagée - Source aménagée - Eau de pluie/citerne

- Rivière, ruisseaux

- Eau de robinet chez le voisin - Autres

IX. COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR ALLER PUISER CETTE EAU ET REVENIR ?

- <15 min  - > 15 min  - ne sait pas

X. POURQUOI AVEZ-VOUS ACHETEZ CETTE PARCELLE ?......................................................

XI. VOUS ESTIMEZ-VOUS COMBLE D'AVOIR ACHETER CETTE PARCELLE ?............................

Fait à Kinshasa, le ......../........../2008

UNIVERSITE DE KINSHASA ID...../..... /

FACULTE DES SCIENCES DATE LE ....../........./08

DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE

GEOGRAPHIE GEOLOGIE

Fiche d'enquête auprès des maraichers de la concession Nzeza Nlandu

SEXE :

AGE :

I. LOCALISATION

 C :

Q :

AV :

Réf. :

II. PRINCIPALES CULTURES

1. SAISON DE PLUIE PAR ORDRE D'IMPORTANCE

MAIS ARACHIDES MATEMBELE

OSEILLE SOJA FEUILLE DE MANIOC AUBERGINE

AUTRES : à préciser..................................................................................................................................................................................

2. SAISON SECHE

CHOU CELERI BITEKU TEKU POINTE NOIRE TOMATE

EPINARD OIGNON

AUTRES à préciser...............................................................................................................................................................

3. DESTINATION

VENTE AUTO CONSOMMATION

II. QUANTITE DES PRODUITS (à déterminer) : surface (m²) :..............................Poids (kg)........................................................

IV. CARACTERISTIQUES SOCIO PROFESSIONNEL

FONCTIONNAIRE ETUDIANT CHOMEUR

V. NATURE DE LA PARCELLE EXPLOITEE

LOCATION PRET ABANDON

Si c'est en location combien payez-vous cette terre ..............................................................................................................

VI. CONSIDERATION DE L'ACTIVITE

ACTIVITE SECONDAIRE ACTIVITE PRINCIPALE

1. EVACUATION : ROUTE MARCHE VENDEUSE AMBULANTE AUCUNE

2. MOTIVATION : SOUFFRANCE (INSUFFISANCE DE MOYEN DE SUBSISTANCE)

SECURITE FONCIERE

AMOUR POUR LES PLANTES

AUTRES (RENTABILITE, LOISIR, JOINDRE LES DEUX BOUTS)

VII .DIFFICULTES RENCONTREES : MANQUE D'INTRANTS VOIE D'EVACUATION

PRESSION DEMOGRAPHIQUE EAU D'ARROSAGE TRACASSERIE ADMINISTRATIVE

VIII. LA CONTRIBUTION SOCIALE, ECONOMIQUE ET ENVIRONNEMENTALE DES GEOSCIENTIFIQUES DANS L'AMENAGEMENT URBAIN(COMMENTAIRES)

........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

Fait à Kinshasa, le ......../........../2008

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Définitions statistiques de la population urbaine dans différents pays africains........................................................Page 6

Tableau n°2 : Moyenne des températures.................................Page 20

Tableau n°3 : Progression de la population Kinoise par commune. Page 21

Tableau n°4 : Evolution de la population de Kinshasa .................Page 22

Tableau n°5 : La ville de Kinshasa et les superficies communales....Page 25

Tableau n°6 : Progression annuelle de l'habitat ..........................Page 31

Tableau n°7 : Répartition des centres maraichers par communes ...Page 42

Tableau n°8 : Production alimentaire de Kinshasa .....................Page 43

Tableau n°9: Production de l'élevage à Kinshasa ........................Page 44

Tableau n°10 : Situation du logement dans la ville de kinshasa..... Page 50

Tableau n°11 : Evolution de la population de Kisenso ..................Page 57

Tableau n°12 : Population du quartier Kisenso Gare ..................Page 66

Tableau n°13 : Situation de l'habitat au sein du quartier ..............Page 66

Tableau n°14 : Evolution du nombre des maraichers de la concession Nzeza Nlandu ..........................................................................................Page 67

Tableau n°15 : L'approvisionnement en eau au sein de la concession Nzeza Nlandu ....................................................................Page 69

Tableau n°16 : Catégorie socioprofessionnel des habitants de la concession ........................................................................Page 70

Liste des figures

Figure n°1 : Vue satellitaire de Kinshasa ..................................Page 18

Figure n°2 : Les districts administratifs de Kinshasa ...................Page 23

Figure n°3 : Typologie des quartiers ........................................Page 26

Figure n°4 : Croquis schéma de l'organisation spatiale de la ville de Kinshasa ...........................................................................Page 38

Figure n°5 : Sites maraichers accompagnés par l'INADES à travers UCCOOPMAKIN .......... .....................................................Page 46

Figure n°6 : Les schémas directeurs urbains de la ville de Kinshasa (1967-1975)................................................................................ Page 47

Figure n°7 : La commune de Kisenso .......................................Page 58

Figure n°8 : vue satellitaire quartier Kisenso gare.......................Page 59

Figure n°9 : Vue satellitaire de la concession Nzeza Nlandu ........ Page 62

Figure n°10 : Les limites de différentes zones de la concession ........................................................................................Page 63

Figure n°11 : Les deux zones distinctes de la concession...............Page 64

Figure n°12 : La projection sur la progression du lotissement........Page 71

Figure n°13 : Proposition de l'aménagement de la concession Nzeza-Nlandu...........................................................................Page 75

Figure n°14 : La répartition des produits agricoles dans la ville de Kinshasa d'après la théorie de Von Thünen ..............................Page 76

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE.......................................................................................................................................................... i

DEDICACE ............................................................................................................................................................. ii

REMERCIEMENTS ............................................................................................................................................... iii

0. INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................................................... 1

1. Problématique ................................................................................................................................................ 1

2. Objectifs 2

3. Hypothèse de l'étude 2

4. Intérêt du sujet 2

5. Méthodologie 4

6. Limitation de la zone d'étude 5

7. Subdivision du travail 5

I. GENERALITES SUR LES CONCEPTS .................................................................................................................6

I.1. Définition des concepts 6

I.1.1 L'espace urbain 6

I.1.2. Agriculture périurbaine, intra-urbaine, urbaine 8

I.2. L'approvisionnement périurbain 10

I.2.1. L'approvisionnement à longue distance 12

I.3. Les ceintures vertes 13

CONCLUSION 16

II. KINSHASA: CROISSANCE URBAINE, CRISE DU LOGEMENT ..................................................................... 17

II.1. Croissance urbaine 17

II.2. L'espace physique 17

II.2.1. Topographie 17

II.2.2. Végétation 18

II.2.3. Climat 20

II.3. L'espace humain 21

II.4 L'espace urbain 24

II.4.1. La première couronne 27

a) La naissance de la première couronne 27

b) La crise du logement dans la première couronne 28

II.2.2. La deuxième couronne 29

a. Naissance et régulation de la deuxième couronne 29

b. La crise du logement dans la deuxième couronne 31

II.2.3. La troisième couronne 34

a) La troisième couronne et le plan régional de 1967. 34

b) Expansion des quartiers spontanés  et développement de la troisième couronne 36

CONCLUSION 39

III. CEINTURE VERTE ET L'APPROVISIONNEMENT DE KINSHASA................................................................ 40

Introduction 40

III.1. La première ceinture verte avec le plan Van Malleghen 41

III.2. Deuxième ceinture verte avec la Ceinture Verte et Vallée Présidentielle (CVVP) 44

III.3. La troisième ceinture verte avec le Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975 47

III.4 : La crise de l'habitat et la convoitise des espaces maraîchers 48

III.4.1  La crise de l'habitat 48

III.4.2 La convoitise des espaces intra-urbains maraîchers 51

III.4.3 La convoitise des espaces péri-urbains maraîchers 52

III.4.4. Les différents conflits fonciers 53

CONCLUSION 55

IV. LE LOTISSEMENT DE L'ESPACE MARAICHER DE NZEZA NLANDU........................................................ 56

IV.1. Kisenso : Genèse et Croissance 56

IV.1.1. Relief 56

IV.1.2. Pédologie 57

IV.1.3. Végétation 57

IV.1.4. Hydrographie 57

IV.1.5. Croissance démographique de la commune 57

IV.2. Présentation du quartier Kisenso Gare 59

IV.2.1. La genèse de l'espace maraîcher Nzenza Nlandu 60

IV.3. La spécialisation de l'espace maraîcher 61

IV.3.1 La concession cultivée 65

IV.3.2. La filière des légumes de l'espace maraîcher Nzeza Nlandu 67

IV.4. Le lotissement de la concession Nzeza Nlandu 68

Conclusion 72

V. PERSPECTIVES D'AVENIR: organisation de l'espace et l'aménagement de la ceinture verte.............73

Introduction 73

V.1. L'organisation de l'espace maraîchère de Nzeza Nlandu 73

V.2. L'aménagement de la ceinture verte de Kinshasa 76

Conclusion 79

CONCLUSION GENERALE ................................................................................................................................. 80

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................................. 83

SITES INTERNET CONSULTES 85

ANNEXE ............................................................................................................................................................. 86

Fiche d'enquête auprès des autorités municipales de la commune de kisenso 87

Fiche d'enquête auprès des nouveaux acquéreurs des parcelles au sein de la concession Nzeza Nlandu 88

Fiche d'enquête auprès des maraichers de la concession Nzeza Nlandu 89

Liste des tableaux ............................................................................................................................................. 90

Liste des figures ................................................................................................................................................ 91

Table des matières ........................................................................................................................................... 92

* 1 CECOMAF : centre pour la commercialisation des produits Maraîchers et fruitiers

* 2 PASMAKIN : Projet d'Assistance aux Maraîchers de Kinshasa

* 3 CFSA : Analyse de la sécurité alimentaire et de la vulnérabilité

* 4 CVVP : les Ceintures Vertes et Vallées Présidentielles

* 5 Le taux de change considéré est de 8.000 FC pour 10$ US






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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci