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La pression de l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine a Kinshasa: cas du lotissement de l'espace maraà®cher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso

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par Gabriel KASHIMBA KAYEMBE
Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'aménagement du territoire 2007
  

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Conclusion

Ce chapitre est une esquisse de la réflexion sur les perspectifs d'avenirs de l'agriculture urbaine face aux mutations urbaines et dans le développement des villes. Il aborde sur l'organisation des activités agricole dans un espace urbain au sein d'un circuit urbain. L'exemple d'organisation de l'espace d'après la théorie de Von Thünen a pu montrer comment serait la ville si celle-ci respecterait les conditions de son application.

Le chapitre est enfin conclu par une réflexion sur la perspective d'avenir de l'aménagement de la ceinture verte et de la localisation des activités maraîchères dans la ville de Kinshasa tout en mettant un accent sur la prise en compte global de celle-ci.

CONCLUSION GENERALE : DEVENIR ET NECESSITE DE PRESERVER LES ESPACES MARAICHERS DANS LA PLANIFICATION URBAINE

L'agriculture n'avait pas sa place en ville, où elle était considérée comme marginale et provisoire. Alors que certaines composantes sociales cherchent en permanence à la maintenir ou à la réintroduire, d'autres tendent à l'éliminer, parfois de bonne foi évoquant la modernité de la ville, entre autres, souvent au nom d'intérêts particuliers (taxes et patentes foncière). Les éléments qui militent en faveur de la préservation de ces espaces dans l'espace urbain et périurbain renvoient avant tout à la fonction économique et sociale du maraîchage dans la zone (emplois et revenus pour des couches de populations les plus vulnérables). Ce sont des arguments auxquels la ville semble sensible puisqu'elle affiche une volonté d'aménager ces espaces (bas-fonds) pour des questions de lutte contre la pauvreté mais en confinant ces activités à des espaces difficilement constructibles. Le fait de mettre à disposition des données plus précises sur la localisation et le rôle des activités maraîchères permettraient donc à la ville de mieux évaluer l'importance économique mais également de prendre conscience que les citadins (ou en tous les cas les ménagères) sont favorables au maintien de ces espaces maraîchers à proximité ou dans la ville pour fournir des aliments (légumes feuilles) de qualité, ce qui constitue un argument supplémentaire et peut être un moyen pour les acteurs de la filière de « faire pression » sur les gouvernants pour qu'ils concrétisent leurs objectifs d'aménagement de ces espaces. Le même constat a été fait par Moustier (1999) dans différentes villes du Sud : « La part de jardins situés dans la ville et dans la périphérie proche représente 80 % de l'approvisionnement en légumes feuilles pour Brazzaville, 100 % pour Bangui ; 90 % pour Bissau et Antananarivo »

La dimension foncière mais également les aspects environnementaux étaient aussi importants et nécessitent des ajustements. Le fait que l'étude conclue à la préservation des espaces maraîchers périurbains et urbains essentiellement en raison de leur fonction économique et sociale (en tous les cas du point de vue des acteurs interrogés) pose la question de leur devenir quand la pression foncière s'accentuera et que les activités urbaines se développeront. Les maraîchers actuels ne chercheront- ils pas à s'insérer dans les activités urbaines ? La demande en parcelles d'habitation ne poussera-t-elle pas la ville à récupérer les zones maraîchères ? La fonction alimentaire pourrait ne pas suffire à justifier le maintien de ces espaces car on peut penser que si les infrastructures et les moyens de transport s'améliorent, il sera possible de produire ces légumes dans un espace plus éloigné de la ville.

Ces questions amènent à formuler deux autres questions. Comment anticiper sur la demande en parcelles d'habitation ? La réponse se trouve peut être par la prise en compte global du problème. En effet, c'est par la mise en place d'une politique de décentralisation qui permettra de décongestionner la ville de Kinshasa et aérer ses espaces saturés par une forte concentration démographique, stoppant du coup l'exode rural vers la ville. Deux autres solutions ont été évoquées lors des enquêtes : la viabilisation des pôles d'activités de la ville, car tout porte à croire que si la population se met à lotir dans les espaces agricoles, cela est dû en partie à cause de la centralité qu'ils procurent avec le centre ville pour lequel bon nombre des gens préfèrent la proximité avec le centre d'affaire et bénéficier des avantages que cela procure ; enfin la sensibilisation de la population face à l'importance de la conservation des espaces verts de la ville ; ce qui permettrait de préserver les espaces agricoles.

La deuxième question concerne la prise en compte de la fonction d'aménagement du cadre de vie. Si celle-ci est souvent évoquée dans plusieurs travaux d'architectes et aménagistes, les études de terrain et les entretiens réalisés auprès des différents acteurs montrent que cette fonction n'est pas prise en compte. Si la nécessité d'espaces « sans habitation » au sein de la ville est souvent évoquée (décongestion et aération), ni la protection ou l'aménagement des espaces verts considérée comme faisant partie du monde rural et comme un danger pour la ville), ni les espaces agricoles ne sont proposés mais plutôt la création d'espaces commerciaux, de détentes, ou même l'édification d'églises et Ngandas. Il serait intéressant de voir la réaction des gouvernants au regard de cette étude, réalisé après les entretiens sur la problématique de l'agriculture urbaine en aménagement urbains et la perception ceintures vertes à Kinshasa, a contribué à faire évoluer ces points de vue.

Se pose aussi la question de la préservation des espaces des maraîchers ruraux. Même si l'étude réalisée n'a pas permis d'approfondir l'analyse de ces systèmes de production maraîchère dans la concession Nzeza Nlandu, l'importance de la conservation des espaces maraichers pour les habitants de la concession Nzeza Nlandu a été cependant soulignée. Pour les maraîchers, elle représente plus de la moitié des revenus. Ces espaces ne sont pas menacés dans le court terme voir même le moyen terme car il s'agit de bas-fonds mais sans doute dans le long terme si aucunes mesures ne mises dans le sens d'inverser le processus.

Cependant la progression de la ville sur les ceintures vertes va réduire l'espace agricole et les habitants de Kisenso devront soit se reconvertir vers des activités urbaines (avec des débouchés qui sont limités au vu du taux de chômage déjà élevé), soit accroître la productivité sur les espaces qui resteront agricoles.

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