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Evaluation des performances zootechniques et économiques en période post reforme d'élevage de poulets de chair (souches cobb 500 et jupiter) dans la région de Dakar

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par Claude Laurel BETENE A DOOKO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Doctorat d'état en médecine vétérinaire 2005
  

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES (E.I.S.M.V.)

ANNEE : 2006 N°40

EVALUATION DES PERFORMANCES ZOOTECNHIQUES ET

ECONOMIQUES EN PERIODE POST REFORME D'ELEVAGE

DE POULETS DE CHAIR (SOUCHES COBB 500 ET JUPITER)

DANS LA REGION DE DAKAR

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 25 Novembre 2006 devant la Faculté
de Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar
pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE
(Diplôme d'Etat)
Par

Claude Laurel BETENE A DOOKO

Né le 24 Juillet 1983 à Ntouessong (CAMEROUN)

JURY :

Président : M. Moussa Fafa CISSE

Professeur à la Faculté de Médecine, de Dakar

Directeur et Rapporteur de Thèse : M. Ayayi Justin AKAKPO

Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

Membres : M. Louis Joseph PANGUI

Professeur et Directeur de l'E.I.S.M.V. de Dakar

M. Cheikh LY

Maître de Conférences Agrégé à l'E.I.S.M.V. de Dakar

M. Ayao MISSOHOU

Maître de Conférences Agrégé à l'E.I.S.M.V. de Dakar

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE 22

PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L'AVICULTURE AU SENEGAL ET
SES FACTEURS LIMITANTS 25

CHAPITRE I: GENERALITES SUR L'AVICULTURE AU SENEGAL 26

I-1. Présentation sommaire du sous-secteur avicole Sénégalais 26

I-2. Importance de l'aviculture 27

I-2.1. Importance socioculturelle 27

I-2.2. Importance économique 27

I-3. Système de production 28

I-3.1. Description des ressources génétiques aviaires locales 28

I-3.2 Inventaire des espèces aviaires exploitées dans le pays selon les unités administratives (Tableaux I et II) 30

I-3.3. Localisation et nombre d'exploitations par unité administrative (région, province, département) et Variations depuis les cinq dernières années 44

I-3.3.1. Système d'élevage industriel intégré 44

I-3.3.2. Système d'élevage intensif ou amélioré de poulets commerciaux 45

I-3.3.3. Système d'élevage semi intensif et élevages amateurs 45

I-3.3.1. Système d'élevage avicole de basse-cour 46

I.3.4. Organisation de la filière 46

I-.4.Analyse économique de la filière 47

CHAPITRE II: FACTEURS LIMITANTS DE LA FILIERE AVICOLE SENEGALAISE 58

II.1. L'incompétence technique des acteurs 58

II.2. Les importations de viande volailles 59

II.3. La segmentation de la filière 62

II-4. La contrebande 62

II.5. Qualité des produits et problèmes sanitaires 64

II-6. La menace de la Grippe aviaire 65

II-6.1. Statut actuel du pays 65

II-6.2. Mesures officielles prévues dans le cadre de la lutte contre la grippe 66

DEUXIEME PARTIE: EVALUATION DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET
ECONOMIQUES D'ELEVAGE AMELIORE DE POULETS DE CHAIR DANS LA REGION DE
DAKAR 67

CHAPITRE I: MATERIEL ET METHODES 69

I-1. Matériel 69

I-1.1. Période et milieu d'étude 69

I-1. 2 Matériel animal 69

I-2. Méthode 70

I-2.1. Mode d'élevage 70

I-2.2. Analyse des performances 70

I-2.2.1. Evaluation de la consommation alimentaire 72

I-2.2.2. Evaluation des performances de croissance 72

I-2.2.3. Evaluation de la rentabilité économique 73

I-2.2.3.1. Les charges variables 73

I-2.2.3.2. Les charges de structure 73

I-2.3. Les Recettes 74

I-3. Analyses Statistiques 75

CHAPITRE II: RESULTATS 76

II-1. Performances zootechniques 76

II-1.1. Evolution de la consommation alimentaire 76

II-1.2. Evolution du Poids Moyen 87

II-1.3. Evolution du GMQ (Gain Moyen Quotidien) 99

II-1.4. Evolution de l'IC (Indice de Consommation) 109

II-2. Analyse Economique 118

II-2.1. Compte de résultats partiel 118

II-2.1.1. Charges 118

II-2.1.2. Recettes 125

II-2.2. Calcul des Marges et des Bénéfices 129

II-2.2.1. Marges 129

II-2.2.2. Le coût de revient 135

CHAPITRE III: DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS 140

III-1. Discussion 140

III-1 1. Matériel et méthodes 140

III-1.1.1. Matériel 140

III-1.1.2. Méthode 140

III-1.2. Résultats sur le terrain 141

III-1.2.1. Consommation alimentaire 141

III-1.2.1.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches (Tableaux IV et V; Figures 9

et 10) 142

III-1.2.1 2. Effet de la saison 143

III-1.2.2 Poids moyen 144

III-1.2.2.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches (Tableaux VI et VII; Figures

11 et 12) 144

III-1.2.2.2. Effet de la saison 145

III-1.2.3. GMQ (Gain Moyen Quotidien) 146

III-1.2.3.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches (Tableaux VIII et IX, Figures

13 et 14) 146

III-1.2.3.2. Effet de la saison 147

III-1.2.4. IC (Indice de Consommation) 148

III-1.2.4.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches (Tableaux X et XI, Figures 15

et 16) 148

III-1.2.4.2. Effet de la saison 149

III-1.3. Résultats économiques 150

III-1.3.1. Analyse comparative des résultats économiques des souches 150

III-1.3.2. Effet de la saison 152

III-2. Recommandations 154

III-2.1. En direction des producteurs de poussins d'un jour 154

III-2.2. En direction des éleveurs 154

III-2.3. En direction de l'autorité administrative 155

CONCLUSION GENERALE 158

INTRODUCTION GENERALE

Encore appelé tiers-monde, le continent Africain est actuellement condamné à faire des progrès dans les secteurs clés du développement que sont l'élevage et l'agriculture. Ainsi, la production avicole qui connaît depuis les années soixante un développement mondial très important, et qui a atteint en production mondiale de viande environ cinquante millions de tonnes en 1995 contre dix millions en 1960 (WATT, 1996); fait office de voie incontournable vers le redressement économique de notre contient. Cette intensification fait cependant face à plusieurs obstacles au premier rang desquels figurent les pathologies aviaires, auxquelles s'ajoutent l'incompétence des acteurs de la filière et les effets néfastes du climat (en particulier de la chaleur).

Au Sénégal, les conséquences liées aux pathologies aviaires sont très importantes et se chiffraient par exemple à environ vingt millions de francs CFA pour l'année 2002 (DUTEURTE et coll., 2005). Ces pathologies provoquent des pertes sèches dues aux mortalités subites et brutales dans les élevages traditionnels, semi intensifs et modernes.

Parmi les pays Africains présentant une assez bonne politique de développement, le Sénégal fait office de modèle; à titre illustratif, le chiffre d'affaires de la filière de la production de poulet de chair (à elle seule) en 2003 était de dix milliards de francs CFA (DUTEURTE et coll., 2005). Le secteur de l'Aviculture moderne, emploie de façon directe, plus de dix mille personnes et procure à l'économie nationale, un chiffre d'affaires annuel, de près de quarante milliards de francs CFA (DIREL, 2005). Ces chiffres pourraient être encore meilleurs si les contraintes liées aux facteurs limitants l'essor de la filière avicole tels que les importations massives de viande de poulet congelé pouvaient être levées (DUTEURTE et coll., 2005). Les progrès du Sénégal sont à imputer aux différentes études réalisées sur son territoire par des personnes qualifiées

dans le domaine et à l'implication de plus en plus grande d'acteurs compétents, tels que les vétérinaires, dans le quotidien de la filière. Ces acteurs ont introduit l'utilisation de souches de poulet de chair dite à «croissance rapide» et à «croissance lente» qui s'est traduite par les progrès observés sur le terrain depuis 1999 (CNA; 2005).

Des études ont montré que les caractéristiques sensorielles des viandes de poulet sont étroitement liées à l'âge d'abattage (NAKAMURA, et Coll., 1975). Le prolongement de la durée d'élevage permet de produire des poulets ayant une viande plus ferme, moins juteuse avec une flaveur plus intense (TOURAILLE et RICARD 1977; BERI et JEHL, 2001) aussi bien chez le poulet à «croissance rapide» que le poulet à «croissance lente». Ainsi, on distingue: le poulet «standard» et le poulet «label». Le poulet standard est produit à partir de souches dite à «croissance rapide» et abattu après 6 ou 7 semaines de vie (LECRERQ, 1990) avec un poids vif à l'abattage variant entre 1 et 2 kg; il a un goût moins prononcé que les poulets label. Le poulet «label», quant à lui est produit à partir de souches à «croissance lente» et sa durée de croissance est de 12 à 15 semaines pour lui permettre d'afficher une chair plus viandeuse et le poids vif varie entre 2,2 et 2,3 kg (BELGIQUE, 2005).

Un constat s'impose au vu de tout ceci: il serait donc tout à fait possible à partir des souches importées («croissance rapide» et «croissance lente»), de produire une viande ayant des caractères organoleptiques se rapprochant de ceux du poulet de race local (poulet «fermier»). Car en réalité, une enquête récente de la Direction de Prévision et de la Statistique (DPS) du Sénégal, montre que le prix de la viande de poulet d'élevage traditionnel, très appréciée par les consommateurs n'a pas du tout été affecté par les importations de viande de poulet congelé (figure 7). Il serait donc important, pour les producteurs, de savoir si une telle production de poulets, intermédiaire entre les productions standard et «fermier» à partir des souches importées pourrait leur offrir de meilleurs résultats et les rendre plus compétitifs.

Nous nous proposons donc dans notre étude, de définir les paramètres zootechniques de production de ce type de produit et d'en apprécier le coût économique de production tant en période fraîche qu'en période chaude. Il s'agira pour nous de comparer les souches «croissance rapide» et «croissance lente» dans le but de déterminer laquelle des deux se rapproche le plus par ses performances zootechniques (en élevage prolongé) des résultats économiques obtenus avec le poulet «fermier». En tenant compte de la saison, nous chercherons également à trouver laquelle des deux saisons fraîche ou chaude permet d'obtenir les meilleurs résultats.

Notre travail consistera dans un premier temps en une présentation de la situation de l'Aviculture au Sénégal et ses facteurs limitants puis, dans un second temps, en une étude expérimentale portant sur la production de poulets de chair de souches importées («croissance rapide» et «croissance lente») en élevage amélioré au-delà de la période classique d'abattage (45 jours) aussi bien pendant la période chaude que la période fraîche.

PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR L'AVICULTURE AU
SENEGAL ET SES FACTEURS LIMITANTS

Dans cette partie, nous présenterons la filière avicole sénégalaise dans son ensemble et ses facteurs limitants.

Chapitre I: Généralités sur L'Aviculture au Sénégal

1-1. Presentation sommaire du sous-

secteur avicole Senegalais

Au sein de l'élevage, l'aviculture (surtout moderne) constitue une activité porteuse de croissance. En effet, pratiquée depuis fort longtemps au Sénégal, selon le mode traditionnel avec l'élevage de sujets locaux ou depuis près d'un demi siècle par l'introduction de races de volailles exotiques, l'aviculture constitue aujourd'hui un secteur qui occupe beaucoup de monde surtout en milieu urbain et périurbain. Son apport socio-économique (lutte contre la malnutrition et la pauvreté) en milieu rural, n'est plus à démontrer. Le système d'élevage avicole dit moderne, emploi de façon direct, plus de dix mille personnes et procure à l'économie nationale, un chiffre d'affaire annuel, de près quarante milliards de francs CFA (DIREL, 1998). Le secteur avicole rural, avec un effectif estimé à près de 1,5 milliard, constitue sans doute l'activité agricole la mieux répartie dans le pays.

La grippe aviaire qui constitue une préoccupation mondiale de nos jours, est un frein majeur pour la progression d'une filière aussi dynamique. Les conséquences socio-économiques d'une panzootie (pandémie) grippale au Sénégal sont considérables. C'est pourquoi, tous les acteurs de la filière avicole doivent se mobiliser pour protéger le pays de ce fléau ou à défaut, maîtriser son impact et réduire les conséquences.

I-2. Importance de l'aviculture

D'une manière générale, la volaille en Afrique joue un rôle culturel et social non négligeable (KOUZOUKENDE, 2000). Plusieurs études récentes (LY, 2001; TRAORE et BEBAY, 2006) révèlent la place incontournable que prennent les productions animales (aviculture y compris) dans le développement économique des pays de la zone intertropicale.

I-2.1. Importance socioculturelle

Le poulet est diversement utilisé en milieu rural. Une part importante des poulets (plus de 50 %) est vendue et une autre part non négligeable estimée à environ 30% de l'effectif des sujets est consommé lors des fêtes religieuses, des cérémonies rituelles ou culturelles telles que le nouvel an musulman ou Tamkharit, la Korité ou Aïd el fitre, les fêtes de Noël et de fin d'année, et lors de circoncision. Un Certains nombre de sujets sont utilisés pour des dons. Ils représentent moins de 10%.

Enfin, un grand nombre de personnes, surtout les femmes et les enfants, pratiquent l'élevage de volailles par amour. Ils élèvent de petits effectifs allant de 10 à 50 sujets voire cent, dans des cages de fortunes, généralement installées dans les habitations (un coin de la cours ou sur la terrasse).

I-2.2. Importance économique

L'élevage occupe une place appréciable dans l'économie nationale, car il représente environ 35% de la valeur ajoutée du secteur agricole et participe pour 7,5% à la formation du PIB national. Cette position de l'élevage semble se renforcer d'année en année alors que l'accroissement des activités agricoles reste en deçà des 2,7% de la croissance démographique, l'élevage affiche un taux de croît de l'ordre de 6% par an au cours de ces dernières années.

Dans cette optique, le gouvernement de la République du Sénégal a très tôt cherché à développer l'aviculture, pour en faire un secteur émergent à très fort taux de croissance. Ainsi, dès 1962, le Centre National d'Aviculture de Mbao (CNA / Mbao) est crée pour prendre en charge le développement de l'aviculture au sens large du terme (production intensive, semi intensive à extensive ou villageoise) sur l'ensemble du territoire. Le chiffre d'affaire de cette filière est passé de 10,3 milliards de FCFA en 2002 à 13,8 milliards en 2005 (CNA ,2005). Les productions avicoles sont encore dominées par le système traditionnel, du fait de sa large expansion en milieu rural. En effet, 79 % des ménages possèdent des petits ruminants, 69 % des équidés (chevaux et ânes) et 72 % des volailles (DIREL, 1999). Toutefois, l'aviculture moderne s'est considérablement développée au cours de la dernière décennie, principalement en périphérie des grands centres urbains et totaliserait actuellement quelques 5 millions de sujets. Cependant, la forte importation des cuisses et carcasses de poulets congelées, hypothèque sérieusement le développement de l'élevage du poulet de chair.

1-3. Système de production

I-3.1. Description des ressources génétiques aviaires locales

Au Sénégal, nous pouvons distinguer deux catégories de volailles d'élevage. Cette distinction épouse la division de l'aviculture dans le pays en deux grands systèmes. D'une part, l'aviculture urbaine et périurbaine qui exploite des sujets importés et d'autre part l'aviculture dite familiale ou traditionnelle qui élève des poules locales.

> Poulet commun

C'est la poule domestique appelée Gallus domesticus, qui est élevée dans les exploitations familiales traditionnelles. Il s'agit d'une poule de petite taille, très rustique, à la chair bien appréciée. Son poids moyen adulte en 6 mois est d'environ 1 Kg chez la femelle et 1,5 Kg chez le mâle adulte (GUEYE et BESSEIW, 1995 ; ZOUNGRANA et SLENDERS, 1992). La robe peut être blanche, rouge, noire ou multicolore. Le plumage est le plus souvent lisse.

Cependant, il faut noter que depuis 1965, des essais d'amélioration de la poule locale par introduction de coqs «raceurs» ont été menés sans grand succès, en raison d'un manque de suivi et de l'inexistence d'un véritable plan d'amélioration génétique. C'est pourquoi, il est difficile de qualifier génétiquement de race pure les poulets locaux élevés dans le pays.

> Poulets de races exotiques importées

Il s'agit de souches commerciales (pas véritablement pures), qui sont importées sous forme de poussins d'un jour, destinés à être élevé dans des fermes plus ou moins adaptées. Ces poussins sont soit nés d'OAC (OEufs A Couver) importés des pays européens ou latino-américains, soit nés d'OAC produits au Sénégal. En effet, il existe quelques couvoirs qui élèvent des souches parentales. Qui utilisent donc des OAC provenant de leurs propres cheptels pour alimenter leurs couvoirs et produire des poussins dits « 100 % sénégalais ».

Les souches les plus connues et élevées au Sénégal sont :


·
· Ponte: Lohman Blanche et Rouge, Hy Line Blanche et Rouge, Harco, Isa Brown, Gold Line, Shaver et Star Cross.


·
· Chair: Cobb 500, Hubbar, Ross 208, Vedette et Jupiter.

Il n'y a cependant pas une véritable séparation dans l'élevage de ces différentes souches, plusieurs de ces souches pouvant être regroupées au sein d'un même élevage.

Si l'effectif des poulets de chair semble se stabiliser entre 4 millions et 5 millions; celui des poules pondeuses connaît une progression et se situe aujourd'hui à environ 1,6 millions, sans pour autant que l'on puisse déterminer avec exactitude la prédominance de telle ou telle souche de poule.

> Autres volailles

Les autres espèces de volailles sont très marginales. On retrouve essentiellement des pintades surtout dans les régions orientales (Tambacounda et Kolda), frontalières avec des pays comme le Mali et la Guinée. Ces régions abritent des effectifs importants de pintades. Les canards, certainement introduits avec la colonisation, sont surtout élevés au sud du pays (Ziguinchor et Kolda), le plus souvent, par des personnes de religion catholique. Les dindes qui sont également des oiseaux importés, sont produites par quelques éleveurs et le CNA pour les fêtes de Noël et de fin d'année. L'élevage d'autres volailles est vraiment marginal et sont surtout élevées pour l'agrément.

I-3.2 Inventaire des espèces aviaires exploitées dans le pays selon les unités administratives (Tableaux I et II)

La région de Dakar abrite plus de 80 % des effectifs des élevages dits modernes. Les poulets traditionnels sont répartis dans tout le territoire, tandis que l'élevage des espèces importées est surtout concentré dans la zone des Niayes qui offre un climat favorable à ce type d'élevage. Cette présentation nationale, ne fait pas une distinction entre les différentes espèces de volaille. On peut toutefois retenir que l'essentiel des volailles est constituée par les poulets pour plus de 90 % des effectifs ; ce qui confirme l'absence de statistiques réelles sur l'aviculture familiale.

L'élevage des volailles de souches exotiques en production intensive ou semi intensive est surtout concentré dans la région de Dakar (plus de 80 %), un peu dans la région de Thiès (environ 15 %) et dans la région de Saint-Louis (3 %).

Les statistiques fournis par le CNA de Mbao donnent des informations sur les effectifs et les types de production (ponte, chair, reproducteurs), mais ne fournissent pas d'informations sur la répartition des poulaillers ou des aviculteurs du système dit moderne à travers le pays. Il y a donc une nécessité de mettre en place un programme de recensement général des activités avicoles au Sénégal. Le cheptel rural est seulement estimé, et il n'y a jamais eu de recensement sur lequel on peut s'appuyer pour voir l'évolution pendant ces cinq dernières années. Par contre pour l'aviculture dite moderne, les chiffres sont présentés au tableau II, mais les statistiques ne précisent pas les zones d'élevage.

Tableau I: Repartition par region des effectifs estimes du cheptel en 2004 (nombre de tetes)

Source : Rapport annuel de l'élevage pour l'année 2004 (DIREL, 2005)

Tableau II: Effectif de volailles elevees au Senegal en 2004-200

Avicult ure dite «moder ne»

Essent
ielleme

nt a
Dakar

Pas
import
ant

Source : Rapport DIREL 2004 et 2005, * effectifs pour toute la région de Dakar

La lecture du tableau II montre que l'aviculture familiale (rurale) est pratiquée dans tout le Sénégal, tandis que la filière avicole dite moderne se concentre essentiellement à Dakar, Thiès et Saint-Louis, c'est-à-dire dans la zone agro écologique ou géo écologique dîtes des Niayes, favorable à ce type d'élevage.

I-3.3. Localisation et nombre d'exploitations par unité administrative (région, province, département) et Variations depuis les cinq dernières années

En raison du manque d'un recensement exhaustif des aviculteurs, il est difficile de donner le nombre exact des producteurs par système de production. Néanmoins, en plus du système d'exploitations avicoles villageois et d'élevages de basses-cours (exploitant des oiseaux locaux), rencontrés dans quelques agglomérations, le système d'élevage dit moderne peut être divisé en trois sous systèmes ou secteurs.

I-3.3.1. Système d'élevage industriel intégré

Le système d'élevage industriel intégré n'est pas très développé, il regroupe moins d'une dizaine de producteurs presque tous installés à Dakar. Toutefois, un aviculteur de ce type est installé à Saint-Louis (260 Km au nord de Dakar) et exploite un cheptel de ponte d'environ 30 000 sujets. Le système industriel intégré, correspond surtout aux propriétaires des unités de production de poussins (accouveurs) et de fabrication d'aliment pour volaille (provendiers). Leur nombre (ils sont peu nombreux) n'a pas beaucoup varié au cours des cinq dernières années. Deux ou trois unités industrielles de production avicole intégrées sont constantes et se trouvent à Dakar, d'autres unités s'installent et disparaissent au cours des années.

I-3.3.2. Système d'élevage intensif ou amélioré de poulets commerciaux

Ce secteur regroupe l'essentiel (plus de 80 % des effectifs élevés) des aviculteurs dits du secteur moderne. Les producteurs de ce groupe se rencontrent surtout dans la zone des Niayes de Dakar et de Thiès. Les plus constants sont ceux qui possèdent des exploitations plus ou moins importantes, où sont élevées des poules pondeuses d'oeufs de consommation. Les éleveurs de poulets de chair sont très irréguliers, ils mènent cette activité en fonction de la demande nationale qui connaît des périodes de hausse (fêtes de fin d'année, Aïd el Fitr, Achoura...) et de baisse, en relation avec le niveau d'importation des carcasses et cuisses de poulets congelées.

I-3.3.3. Système d'élevage semi intensif et élevages amateurs

Les élevages semi intensif et/ou élevages amateurs de volaille se rencontrent essentiellement dans les habitations au centre et dans banlieues des grandes villes, et autour de quelques autres agglomérations et communes rurales. Le secteur exploite de façon préférentielle les souches commerciales importées, mais quelques fois on peut rencontrer des élevages mixtes qui élèvent à la fois des souches commerciales et des poulets locaux, avec parfois des croisements et naissance de métisses non contrôlées. Ces éleveurs (amateurs) s'adonnent surtout à l'élevage de poulets de chair, qui a un cycle plus court et qui demande moins d'investissement par rapport à la spéculation ponte, qui a un cycle plus long et qui pour être rentable, nécessite un effectif plus ou moins important. La clientèle de ces élevages est surtout composée des voisins immédiats et des proches parents, qui se sentent moralement obligés d'acheter pour aider ou encourager un voisin moins nanti, ou un parent qui se bat pour réussir. Les coûts de production sont minimisés et l'opération qui vise parfois les événements de fêtes, se révèle être le plus souvent rentable.

I-3.3.1. Système d'élevage avicole de basse-cour

Cette activité correspond à l'élevage de la poule commune ou poule domestique Gallus gallus de petite taille, très rustique, vigoureuse à la chair bien appréciée. La production avicole de type rural (viande et oeufs) constitue donc une importante source de protéine d'origine animale, permettant de prévenir certaines maladies d'origine nutritionnelle : marasme, kwashiorkor des enfants et d'autres affections diverses aiguës ou chroniques chez les adultes

Cet élevage est pratiqué dans tout le pays, les femmes et les enfants en sont les principaux acteurs. Son développement est freiné surtout par la maladie de Newcastle (MN), la variole aviaire et des parasitoses internes.

I.3.4. Organisation de la filière

La filière avicole est l'un des secteurs les plus organisés de l'économie Sénégalaise. La Fédération des Acteurs de la Filière Avicole (FAFA) née en 2002, regroupe l'ensemble des acteurs de la filière. Elle anime très souvent des manifestations, campagnes ou expositions destinées à défendre le secteur au Sénégal. Elle est le résultat du regroupement de plusieurs associations fondées entre 1998 et 2001:

> l'Association des Aviculteurs de Dakar (AAD), fondée en 2000 et regroupant les aviculteurs de la région de Dakar;

> l'Association des Avicultrices de Dakar (AVIDAK), mise sur pied en 1999, composée essentiellement de femmes suite à l'arrêt des activités de la Maison des Aviculteurs;

> le Collectif des Techniciens de Produits Avicoles (COTAVI), fondés en 1998, regroupe tous les cliniciens, pharmaciens, vétérinaires, techniciens du secteur avicole;

> l'Association des Commerçants Avicoles (ASCOPA);

> les Associations d'Aviculteurs dans certaines régions.

L'Administration a facilité la mise sur pied de cette fédération en créant ellemême un service spécial: Le Centre National d'Aviculture (CNA). Ce centre est sous tutelle de la Direction de l'Elevage (DIREL) et appuie la FAFA et tous les autres acteurs de la filière non affiliés. Elle a pour activités principales: la formation technique et l'enregistrement des données.

Il existe également une Union Nationale des Acteurs de la Filière Avicole (UNAFA) créée en 2004 dans le but de regrouper les industriels (qui ne font pas parti de la FAFA), certains membres et certains producteurs.

En somme la filière est aujourd'hui centrée sur deux organisations interprofessionnelles: la FAFA et l'UNAFA.

I-.4.Analyse économi que de la filière

Les différents acteurs en place ne cessent d'accroître les investissements dans le secteur. Ceci se traduit par une augmentation du chiffre d'affaire et de la production nationale qui de plus en plus, tend à couvrir les besoins de l'ensemble du territoire avec des possibilités d'exportation.

Ainsi, en 2005 la production locale représentait 67.752.167 FCFA par rapport à celle de 2004 qui était de 5.059.865 FCFA, soit une croissance en valeur absolue de 1.692.302 sujets par rapport à 2004 et de 33% en valeur relative (Figure 1).

Poussins mis en
elevage
par ann6e

7000000

6000000

5000000

4000000

3000000

2000000

1000000

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Années

Figure 1: Nombre total de poussins mis en elevage (Source CNA 200 5).

La production locale de poussins de chair quant à elle a encore augmenté, se rapprochant du pic observé jusque là en 2002. Ce qui traduit une augmentation des capacités de production et d'autosuffisance de la filière au Sénégal. (CNA, 2005).

Pourcentage
de la Production
Locale ( %)

100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

0

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Années

%Production locale

Ponte/Total

%Production locale

Chair/Total

%Production locale/Total

Figure 2: Pourcentage de la production locale (Source CNA' 200 5).

Pour la production de poussins d'un jour, le processus d'autosuffisance suit également son cours normal. Comme le traduisent les chiffres de la Figure 4, 20% des poussins utilisés sur le territoire national proviennent des reproducteurs élevés au Sénégal. Bien que ce soit encore peu, on peut néanmoins rester optimiste vu la progression par rapport aux années précédentes. En 2005, la part des poussins sénégalais a augmenté de 104309 sujets soit de 8% en valeur relative par rapport à 2004 (Figures 3 et 4; Tableau III).

Poussins importés Poussins 100% Sénégalais

Poussins nés d'oeufs à couver importés

20%

3%

77%

Figure 3: Quantite de poussins d'un jour Utilisee (Source CNA' 200 5).

Tableau III: Origine des poussins d'un jour depuis 1999 jusqu'en 200 5 (Source CNA' 200 5)

Parmi les sociétés de la place, on constate un certain équilibre dans la répartition des parts de marchés. Ainsi, pour la production de poussins d'un jour, bien que la SEDIMA possède la plus grosse part de marché, d'autres sociétés se sont insérées dans le créneau et la concurrence y est très rude.

 

PRODAS AVIPRO SEDIMA CAMAF

47%

AVIVET SENAV CAM

 

12%

 

20%

 
 

4%

3%

 
 
 
 

13%

1%

 
 

Figure 4: Repartition de la production de poussins d'un jour par societes (Source CNA' 200 5).

Tout comme avec la production de poussins d'un jour la domination et le leadership de la SEDIMA restent visibles au regard des chiffres disponibles.

21%

0%

PRODAS AUTRES NMA SEDIMA CAM SENTENAC AVISEN

9% 7%

31%

21%

11%

Figure 5: Part de repartition en % des productions des societes d'aliment pour volaille (CNA' 200 5).

La production des sociétés a augmenté et est passée de 63868,37 tonnes en 2004 à 69969,45 tonnes en 2005, soit 6101,08 tonnes en plus. Ce secteur a eu un chiffre d'affaires de 4,375 millions de FCFA, pour la production des poulets de chair, 1,807 millions pour celle des poulettes et 10,594 millions pour celle des pondeuses soit au total, 16,776 millions de FCFA.

QUANTITE EN
TONNES (t)

0

POULET DE CHAIR

60000

50000

PONDEUSE

CATEGORIES DE VOLAILLES

40000

30000

20000

10000

Figure 6: Production d'aliments de volaille en 200 5 (CNA' 200 5).

En fin de compte, il ressort de ces données que la filière avicole au Sénégal est en plein essor. Les progrès observés depuis 1999 n'ont cessé d'augmenter, certifiant ainsi que l'aviculture Sénégalaise se nationalise et tend vers la modernisation de ses infrastructures et de ses acteurs. Toutefois, ce progrès n'est pas à l'abri de menaces ni de contraintes.

Chapitre II: Facteurs limitants de la filière avicole sénégalaise

La filière avicole sénégalaise bien que structurée et organisée, reste cependant confrontée à des contraintes majeures communes à la plupart des pays Africains. Parmi ces contraintes, on note: l'incompétence des principaux acteurs, l'ouverture de son marché aux importations en provenance des pays industrialisés (du fait de la mondialisation), la complexité du marché (segmentation), la contrebande, la mauvaise qualité sanitaire des produits et les contraintes climatiques et pathologiques avec la menace de plus en plus grandissante de la Grippe aviaire.

11.1. L'incompetence technique des

acteurs.

L'un des problèmes majeurs de la filière avicole sénégalaise est le manque de professionnalisme (CNA, 2004), caractérisé par l'incompétence technique dans la gestion des élevages. Cette opinion est partagée par certains experts et par certains chercheurs qui affirment qu'une mauvaise conduite d'élevage empêche les oiseaux de couvrir l'ensemble de leurs besoins alimentaires (IEMVT, 1991).

L'impact des importations a révélé les faiblesses de certains producteurs qui n'étaient pas suffisamment qualifiés. Au Sénégal, on trouve des producteurs qui ne passent dans leurs élevages que le week-end et qui embauchent des personnes non compétentes. De nombreux investisseurs ont voulu s'engager dans la production avicole sans acquérir au préalable les compétences techniques nécessaires. Ces observations prouvent que la crise que connaît le secteur avicole a aussi été une aubaine pour certains producteurs professionnels, qui eux en ont profité pour augmenter leur part de marché. Il y a donc lieu de trouver le moyen de moderniser la filière.

Les aviculteurs qui doivent satisfaire la demande du marché national n'y parviennent logiquement pas. Car, ne respectant pas les règles minimales de conduite d'un élevage de volaille, et ne disposant pas d'infrastructures adaptées, ils ne peuvent qu'obtenir de mauvaises performances zootechniques et économiques.

Les producteurs dans leur ensemble, insistent sur la nécessité de construire un abattoir moderne. Ils sont convaincus qu'une meilleure présentation de leur produit pourrait leur permettre d'être plus compétitifs sur le marché. Certains grands producteurs s'y sont lancés à l'instar du Complexe Avicole de Mbao (CAM) qui a mis en place un mini abattoir à Dakar. Un constat s'impose donc: il faut créer des infrastructures modernes et changer les mentalités des éleveurs.

11.2. Les importations de viande

volailles

Comme dans la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, le Sénégal a été confronté au cours de cette dernière décennie au problème de l'envahissement de son marché avicole par la viande de volaille importée en provenance des pays occidentaux. A cet effet, une enquête récente de l'ISRA a permis d'évaluer objectivement les impacts des poussées soudaines d'importation de viande de volailles sur les prix, les entreprises, la consommation et les ressources publiques (Figure 8). Cette enquête révèle que la forte compétition a fait chuter les prix du poulet de chair de façon drastique: ces prix sont passés de 1400 F CFA le Kg à 1200 F CFA entre 1997 et 2003 (ISRA, 2005). Par contre, les prix du poulet fermier n'ont, semble t- il, pas été affectés par la concurrence des importations. La hausse des prix du poulet, présentée dans la figure 8, conduit à émettre l'hypothèse que les importations concurrencent fortement l'industrie avicole locale productrice de poulet de chair, tandis que la production du poulet «fermier» (« poulet du pays») semble peu affectée.

La viande de volaille importée est davantage appréciée pour son prix et sa facilité d'usage: les viandes importées sont beaucoup moins chère que les viandes de volaille locale et mieux présentées. En découpe, les cuisses sont très pratiques. Les femmes les apprécient très bien et c'est un produit prêt à l'emploi. La plupart des consommateurs préfèrent le poulet local pour le goût et la qualité de la viande. Cette segmentation du marché, s'explique donc par ces préférences des consommateurs. Ainsi, comme le dit DUTEURTRE (1998), la segmentation du marché constitue un facteur déterminant pour la compétitivité des élevages locaux en Afrique subsaharienne.

Fcfa/kg

1900

1800

1700

1600

1500

1400

1300

1200

1100

1000

1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003

Années

Poulet fermier en Fcfa/kg

Poulet de Chair Fcfa/kg

Figure 7: Prix au detail de la viande de poulet a Dakar (source DP5)

Ces données de la Direction de la Prévision et de la Statistique (DPS) renforcent l'hypothèse de segmentation du marché (Figure 7). Elles nous révèlent combien est complexe le marché de la viande de volaille et l'obstacle évident et sérieux, que constituent les importations pour l'élevage local.

Selon les organisations de producteurs et les structures d'appui, la sous filière poulet de chair a été sérieusement affectée par ces importations massives. La production annuelle de poussins «chair» qui tourne autour de 4 millions depuis 10 ans est en très forte baisse. Le CNA affirme que le premier semestre de 2003, a été une débâcle; le nombre de producteurs de poulet de chair ayant considérablement diminué (CNA, 2003). Toujours selon ce centre, les plus gros producteurs ont d'énormes difficultés pour survivre et poursuivre leurs activités.

La FAFA, affirme pour sa part que, 70% des exploitations ont été fermées à cause des importations massives. Rapportée par un article dans la presse internationale, un responsable du CNA déclare ceci: «d'ici à 6 mois, nous pensons que la filière du poulet de chair sera totalement anéantie» (PIGEAUD, 2003).

La crise a également affectée négativement les industries évoluant dans le secteur. La SEDIMA, a été contrainte d'étouffer 60.000 poussins «chair» qui ne pouvaient plus être écoulés en Octobre 2003. Les provendiers ont été gravement affectés eux aussi. Sur un total de 07 producteurs d'aliments pour volaille, 3 ont fait faillite ou sont fermés. La SENAV par exemple est fermée aujourd'hui suite à cette crise.

Le complexe Avicole de Mbao a choisi de se spécialiser sur les poussins «futures pondeuses» afin de faire face à la crise. (CNA, 2003). Selon Ndiongou Fall, responsable du réseau des organisations paysannes et de producteurs de l'Afrique de l'Ouest (ROPPA), les paysans aussi sont affectés par ces importations ; ils estiment qu'elles déstabilisent les marchés internes de leurs pays (PIGEAUD, 2003).

11.3. La segmentation de la filière

Le secteur avicole sénégalais est subdivisé en deux sous filières: la production de poulet de chair et la production des oeufs de consommation. Contrairement à la sous filière «poulet de chair», celle des oeufs de consommation jouit d'une grande stabilité. Le Sénégal importait des oeufs jusqu'en 2002, mais depuis Octobre 2002, ces importations ont été suspendues. Car, des informations selon lesquelles des oeufs de qualité douteuse arrivaient sur le marché avaient créé des suspicions. Ainsi lors d'une réunion à laquelle prenaient part tous les acteurs de la filière, un consensus s'est dégagé pour reconnaître que les importations d'oeufs de consommation revêtaient des risques sanitaires et économiques énormes. Ce consensus assure depuis lors une protection du marché des oeufs de consommation, lui garantissant ainsi une stabilité et une plus grande rentabilité.

Suite à la crise liée aux importations de viande congelée, beaucoup de producteurs se sont reconvertis vers l'élevage des poules pondeuses. Ce fait a contribué à surmonter la crise. Les industries qui évoluent dans le secteur avicole ont réduit leur production de «poussins chair» pour se focaliser sur celle de poussins «futures pondeuses» et d'aliment pour volaille. Le nombre de poussins «futures pondeuses» achetés pour la production d'oeufs a presque doublé entre 1999 et 2002, passant de 740 mille à 1.37 millions (Tableau II). La mesure de protection imposée sur l'importation des oeufs a sensiblement réduit l'impact de la crise.

11-4. La contrebande

Les importations de volaille passent exclusivement par le port et l'aéroport de
Dakar, après autorisation du service de contrôle sanitaire de la Direction de
l'Elevage (DIREL). A cet égard, l'approvisionnement des autres marchés du

pays est tributaire des importateurs basés à Dakar. Les enquêtes menées auprès des grands distributeurs de volaille de Saint-Louis et de Kaolack montrent qu'ils dépendent étroitement de Dakar pour leur approvisionnement. Par contre, de petites quantités de viandes de volailles entreraient dans ces villes secondaires par les frontières avec la Gambie et avec la Mauritanie. De cette fraude découle une disparité des prix chez les grossistes (figure 8).

Prix en FCFA/
kg PAC (Prêt A
Cuire)

1200

1000

400

800

600

200

0

Com1 Dakar

Com2
Dakar

Com 3
Front Maur

Com 4
Front Gam

Com1 Dakar: Commerçant1 de Dakar, Com3 Front Maur: Commerçant3 à la

Com2 Dakar: Commerçant2 de Dakar, frontière avec la Mauritanie,

Comt4 Front Gam:Commerçant4 à la frontière avec le Gambie

Figure 8: Prix de vente en gros de la viande de volaille observes dans les differents marches (Source ISRA' 200 5).

Cette contrebande était plus importante les années précédentes. Les services des douanes opérant dans les régions de Saint-Louis et Kaolack sont en alerte depuis 2002. Cela a considérablement fait diminuer cette contrebande.

11.5. Qualite des produits et problemes

sanitaires

En Afrique, indubitablement, le transport des poulets vivants est plus aisé que celui des viandes congelées. La rupture de la chaîne de froid engendre beaucoup de problèmes sanitaires. Ainsi certains commerçants ne manquent pas de souligner que des clients viennent se plaindre de l'état de putréfaction dans lequel se trouvent souvent les cuisses importées. Cela pose de sérieux problèmes de santé humaine.

Le commerce transfrontalier de la viande congelée occasionne des problèmes de qualité des produits. En effet des cartons de viandes sont parfois transportés à la température ambiante. Certaines commerçantes les transportent dans des camions frigorifiques locaux qui font la navette entre le Sénégal et la Mauritanie dans le cadre du commerce des produits halieutiques. Mais d'autres les mettent directement sur les toits des véhicules de transport en commun. On est obligé de se rendre à l'évidence qu'une amélioration des conditions d'hygiène dans le transport s'impose dans la distribution de ces denrées.

11-6. La menace de la Grippe aviaire

Au regard de la menace que constitue l'influenza aviaire (grippe aviaire ou peste aviaire vraie), les deux types d'élevage (moderne et traditionnel) ne sont pas exposés de la même manière. Les systèmes intégrés intensifs et commerciaux correspondent à des exploitations plus ou moins connues, plus ou moins identifiées, où les services vétérinaires peuvent intervenir rapidement et donner des consignes de conduite dans un but de circonscription d'un éventuel foyer de maladie.

D'autre part, ces exploitations plus ou moins bien protégées, sont beaucoup plus à l'abri d'un contact probable avec des oiseaux sauvages (migrateurs ou autochtones). Ce n'est pas le cas de l'élevage villageois dont la particularité ou la caractéristique principale est son caractère extensif. Peu d'éleveurs en milieu rural disposent d'un abri de nuit pour les volailles, ainsi le contact avec les oiseaux vecteurs ou hôtes de maladie est très facile. Il y a un risque pour les enfants au niveau des villages. Ce risque réside sur le fait que ces enfants partagent les mêmes espaces de jeux avec les aires de recherches de nourriture des volailles. Ce dernier fait augmente le risque de contamination humaine de grippe aviaire.

II-6.1. Statut actuel du pays

Pour le moment, le Sénégal est indemne de peste aviaire vraie (grippe aviaire ou influenza aviaire).

Une cinquantaine de prélèvements ont été faits sur des volailles aussi bien d'élevage dits modernes, villageois, oiseaux sauvages, oiseaux migrateurs au niveau des points d'eau et zones humides : parcs nationaux et réserves avifaunes (Parc National des Oiseaux du Djoudj, Réserve de la Langue de Barbari, Mares temporaires de Doddji, Iles du Saloum etc.). Ces prélèvements effectués en

double, ont été analysés par les laboratoires nationaux (LNERV et Institut Pasteur de Dakar) et par le Laboratoire de référence situé en Italie. Les résultats jusque là obtenus sont négatifs.

II-6.2. Mesures officielles prévues dans le cadre de la lutte contre la grippe

Le Gouvernement de la République du Sénégal a pris un certain nombre de mesures pour faire face à la menace que constitue la grippe aviaire. C'est pourquoi, le Gouvernement par l'Arrêté No 005884/PM du 24 octobre 2005, a pris la décision de mettre en place un Comité National de Prévention et de Lutte contre la Grippe Aviaire (CONAGA), dont l'objectif principal est de préserver durablement le pays de l'introduction et des conséquences éventuelles de la grippe aviaire. Pour atteindre un tel objectif qualifié de global, cinq objectifs spécifiques sont assignés au Comité :

> Éviter l'introduction de la maladie dans le pays ;

> Détecter précocement la maladie, en cas d'introduction du virus au Sénégal ;

> Circonscrire et obtenir l'éradication de la maladie en cas d'apparition de foyers sur le territoire national ;

> Prendre en charge les conséquences sanitaires et économiques de la maladie sur les populations et les élevages avicoles ;

> Prouver au monde la disparition du virus après éradication.

En somme, bien qu'en voie de modernisation, la filière avicole sénégalaise reste encore confrontée à plusieurs défis. L'un des moyens dont disposent les acteurs de cette activité est la possibilité d'exploiter les conclusions des études scientifiques effectuées dans le domaine, d'autant plus qu'elles le sont sur le territoire national.

DEUXIEME PARTIE: EVALUATION DES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES ET ECONOMIQUES D'ELEVAGE AMELIORE DE POULETS DE CHAIR DANS LA REGION DE DAKAR

Dans la première partie de notre travail, il est apparu que le poulet d'élevage traditionnel est plus apprécié par les consommateurs qui d'ailleurs continuent d'en acheter bien que son prix reste nettement plus élevé que celui du poulet de chair (Figure 7). En réalité, les effets de l'âge, indépendamment du poids vif, sur les caractéristiques organoleptiques du poulet et l'appréciation du consommateur ont été étudiés par TOURAILLE et RICARD (1977) grâce à deux lignées de volailles: à «croissance lente ou rapide». Ces auteurs ont clairement démontré que, à poids égal (environ 1 500 g) des poulets mâles âgés sont toujours préférés à des jeunes : la viande est moins tendre mais le goût plus prononcé. Les caractéristiques organoleptiques du poulet ne sont donc pas liées au poids mais à l'âge de l'animal. L'importance de l'âge sur la qualité du poulet étant reconnue primordiale selon ces auteurs; SAUVEUR a, avec les poulets Label rouge et Vedette, démontré en 1997 que les âges les plus adaptés à l'abattage pour se rapprocher autant que possible des meilleures caractéristiques organoleptiques que présente le poulet «fermier» sont 84 et 91 jours, soit 12 et 13 semaines ou encore plus tardivement, à l'âge de 15 semaines.

Ainsi donc, nous nous proposons dans cette deuxième partie d'évaluer les performances zootechniques et les résultats économiques d'un élevage amélioré de poulet de chair dans la région de Dakar en allant au delà des 45 jours

ordinaires pour la reforme des sujets. Nous avons pour objectif d'explorer dans les conditions locales, les voies et moyens pouvant nous permettre de produire un poulet ayant des caractères organoleptiques proches du poulet fermier à partir des souches importées; ceci avec pour finalité de rendre les producteurs locaux plus compétitifs sur le marché par une amélioration de la qualité du produit présenté aux clients.

Chapitre I: Matériel et méthodes

I-I. Materiel

I-1.1. Période et milieu d'étude

L'étude a été menée dans une ferme située à la périphérie de la ville de Dakar en zone périurbaine (Mbao). Il s'agit d'un élevage comptant huit bâtiments dont une poussinière, un magasin de stockage et six bâtiments d'élevage. Nous n'avons utilisé que la poussinière pour le démarrage et trois autres pour la croissance et la finition.

L'expérimentation s'est déroulée en deux phases afin d'apprécier l'effet de la variation des conditions climatiques sur les performances des poulets. La première phase s'est déroulée en saison chaude et humide d'août 2005 à octobre 2005 et la deuxième, en saison sèche et fraîche, de mars 2006 à juin 2006. La durée totale de l'expérimentation a été de six mois pour les deux phases.

I-1. 2 Matériel animal

Le matériel animal était constitué de poussins en provenance de deux couvoirs locaux en l'occurrence celui de la SEDIMA et celui de la PRODAS. La première phase de l'expérimentation a porté sur deux bandes, dont une de deux cent cinquante poussins de souche COBB 500 de la SEDIMA et une de cent poussins de souche JUPITER de la PRODAS, tous pris dès l'âge d'un jour, jusqu'à l'âge de quatre-vingt onze jours ; avec comme densité moyenne pour les 2 souches 13,12 sujets/m2. La seconde quant à elle a porté sur deux autres bandes dont une de la souche COBB 500 d'un effectif de quatre cent sujets et une autre de cent sujets de souche JUPITER; tous en provenance du couvoir de la PRODAS. Pris comme ceux de la première phase dès l'âge d'un jour ils ont

été suivis jusqu'à l'âge de cent cinq jours ; avec comme densité moyenne 12,7 sujets /m2.

Selon BOUGON (1988), pour transformer l'aliment en viande, l'animal a besoin d'énergie (carburant de la machine animale), des matières de construction (protéines, calcium, phosphore...) pour les tissus et des facteurs de fonctionnement (oligo-éléments, vitamines) pour activer et diriger les nombreuses réactions biochimiques qui s'effectuent en son sein. Ainsi donc, les oiseaux ont été nourris avec de l'aliment pour volaille produit par la société NMA Sanders (Nouvelle Minoterie de l'Afrique). Les aliments: démarrage, croissance et finition ont été utilisés.

1-2. Méthode

I-2.1. Mode d'élevage

Les oiseaux ont été élevés au sol sur litière dans les mêmes conditions d'humidité, de ventilation et de température. Les moyennes de températures étaient: 25°C pour la saison fraîche et 33°C pour la saison chaude. Les mesures de prophylaxie sanitaire (hygiène, vide sanitaire, etc.) et de prophylaxie médicale (Annexe I), ont été respectées pour éviter et prévenir l'apparition d'éventuelles pathologies.

I-2.2. Analyse des performances

Durant toute l'expérimentation les paramètres suivants ont été mesurés: > L'indice de consommation (IC)

> Le poids moyen

> Le Gain Moyen quotidien (GMQ)

> La consommation alimentaire

> La température

Les oiseaux ont été pesés dès le premier jour en lot à l'aide d'une balance automatique. Les pesées ont par la suite été hebdomadaires. Au-delà de 60 jours, les pesées ont étés individuelles.

Photo 3: Sujets JUPITER a J1 Photo 4: Sujets JUPITER a J105

I-2.2.1. Evaluation de la consommation alimentaire

L'aliment a été distribué ad libitum durant toute la période d'élevage. Les refus d'aliment ont été pesés quotidiennement dans chaque bande. Ainsi, les quantités d'aliment par bande ont été estimées à la fin de chaque semaine en faisant la différence entre les quantités distribuées et les refus quotidiens.

I-2.2.2. Evaluation des performances de croissance

Grâce aux pesées hebdomadaires nous avons estimé le poids moyen des oiseaux.

Ces données ont permis de calculer les paramètres suivants:

> Le Gain Moyen Quotidien (GMQ);

> Indice de Consommation(IC) = Consommation alimentaire hebdomadaire/ Gain Moyen Quotidien.

I-2.2.3. Evaluation de la rentabilité économique

En vue d'évaluer les performances économiques de notre élevage, nous avons réalisé une analyse du compte de résultats des bandes objet. Les résultats économiques obtenus sont répartis en charges variables, charges de structure et en recettes.

I-2.2.3.1. Les charges variables

Elles sont encore appelées charges opérationnelles. Elles sont directement liées aux opérations d'élevage. On y trouve:

> L'achat d'aliment, > L'achat de poussins,

> La location du bâtiment, > L'achat de copeau,

> Les frais d'abattage,

> Frais divers: téléphone, nettoyage, désinfection...

I-2.2.3.2. Les charges de structure

Encore appelées coûts fixes, elles recouvrent essentiellement l'amortissement des installations qui correspond à la cotisation comptable de la perte de valeurs des installations qui déprécient avec le temps. Dans notre cas, nous ne tiendrons pas compte des frais financiers sur les emprunts

éventuellement contractés car il n'y en a pas eu. Les charges fixes prennent aussi en compte le salaire de l'ouvrier employé dans la ferme.

Ainsi le coût total de la bande est donné par la sommation des différentes variables des coûts fixes et des coûts variables.

I-2.3. Les Recettes

Elles correspondent aux revenus qui proviennent de la vente des poulets et du fumier à la fin de l'élevage. La vente du poulet au kilo est de 1800 F/kg pour les JUPITER et 1700 F/Kg pour les COBB 500.

La comptabilisation des charges et des recettes nous a permis de déterminer les marges et le coût de revient (ou de production) du kg de poulet.

1-3. Analyses Statisti ques

Les analyses statistiques ont été réalisées à l'aide du logiciel Microsoft Office Excel 2003 et du logiciel Stata Data (Windows) pour l'analyse de variance (ANOVA) au seuil 5% afin de comparer:

> La consommation alimentaire par bande,

> Le gain de poids par bande,

> L'indice de consommation par bande,

> L'évolution pondérale par bande.

L'analyse et le traitement statistique des données nous ont permis d'évaluer les performances zootechniques et économiques en post-réforme, c'est-à-dire au-delà de la période des quarante cinq (45) jours ordinaires d'élevage.

L'analyse de variance quant à elle, nous a permis d'évaluer l'effet de la variation de températures consécutives aux saisons correspondant aux périodes d'élevage et de comparer les différences entre les performances des souches de poulet dites «croissance rapide» et de celles dites «croissance lente». Enfin cette analyse nous a permis de comparer nos résultats avec ceux d'études antérieures dans le même domaine. Les facteurs de variation dans le cadre de notre étude sont représentés par: la saison ou période d'élevage (températures) et la souche; tandis que les variables sont les différentes valeurs du GMQ qui se sont succédées tout au long de l'expérimentation.

Le volet économique quant à lui a utilisé l'analyse du budget partiel pour faire ressortir l'impact de la souche utilisée en fonction de la durée et de la période d'élevage sur la rentabilité économique de l'élevage.

Chapitre II: Résultats

11-1. Performances zootechni ques

II-1.1. Evolution de la consommation alimentaire

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la première phase (2005):

D'après le tableau IV et la figure 9, la consommation alimentaire augmente avec l'âge dans les deux bandes, jusqu'a la 10e semaine pour la bande COBB 500 et la 11e pour JUPITER avant de décroître progressivement.

Consomation en g

1600

1400

1200

1000

400

800

200

600

0

COBB 500 2005 JUPITER 2005

J1 J7 J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63 J70 J77 J84 J91

Age en jours

Figure 9: Evolution de Ia consommation alimentaire des Bandes COBB 500 et JUPITER de Ia premiere phase (200 5).

Tableau IV: Evolution de la consommation alimentaire des bandes de la premiere phase (200 5).

Consommation en g

COB
B

500
200
5

.TURT
TER
2005

 

Les différences observées sont significatives d'après le test ANOVA sauf pour la dernière semaine.

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la deuxième phase (2006) :

Le tableau V et la figure 10 montrent que la consommation alimentaire augmente avec l'âge dans les deux bandes, mais elle connaît une baisse entre la 8e semaine pour la bande COBB 500 et à la 13e pour JUPITER puis elle diminue jusqu'à la fin de l'essai. On remarque aussi que la consommation de sujets JUPITER est nettement supérieure à celle des sujets COBB 500.

Consommation en g

2500

2000

1500

1000

500

COBB 500 2006 JUPITER 2006

0

Age en jours

Figure 10: Evolution de la consommation des bandes COOB 500 - JUPITER de 2006.

Tableau V: EvoIution de Ia consommation des bandes de Ia deuxieme phase (2006).

Consommation en g

CO .TU

BB PIT

500 ER

200 200

6 6

Les différences observées sont significatives d'après le test ANOVA sauf lors de la 10e semaine.

II-1.2. Evolution du Poids Moyen

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la première phase (2005):

La figure 11 et le tableau VI, nous présentent l'évolution du poids moyen par semaine des bandes COBB 500 et JUPITER de la première phase. Le poids augmente progressivement avec l'âge dans les deux bandes. On remarque que le poids moyen des oiseaux de la bande COBB 500 est dans l'ensemble plus élevé que celui de ceux de JUPITER.

Poids Moyen en g

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

COBB 500 2005 JUPITER 2005

J1 J7 J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63 J70 J77 J84 J91

Age en jours

Figure 11: Evolution du Poids Moyen des bandes COBB 500 et JUPITER de la premiere phase (200 5).

Tableau Vr: Evolution du Poids Moyen des bandes de la premiere phase (200 5).

Poids moyen en g

CO .TU

BB Pr

50 TE

0 R

20 20

05 05

Des différences significatives de poids ont été notées sur toutes les semaines, sauf durant la 1ère et la 11e semaine.

> Cas des bandes COOB 500 et JUPITER de la deuxième phase (2006) Le poids des oiseaux augmente avec l'âge dans les bandes, mais on remarque qu'il tend à devenir constant vers la fin de l'essai.

Poids Moyen en g

4000

3500

3000

2500

2000

1500

1000

500

0

COBB 500 2006 JUPITER 2006

Age en jours

Figure 12: Evolution du Poids moyen des bandes COOB 500- JUPITER de la deuxieme phase (2006).

1ableau VII: Evolution du Poids moyen des bandes de la deuxieme phase (2006).

Poids Moyen en g

CO BB 50 0

20
06

Q

L
If

I

1 i A

2 0 0 e

 

Des différences significatives existent sauf lors de la 10e semaine.

II-1.3. Evolution du GMQ (Gain Moyen Quotidien)

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la première phase (2005):

Le GMQ augmente avec l'âge puis décroît. Le pic pour les sujets COBB 500 est de 54,3 g et il est atteint lors de la 8e semaine, puis la chute du GMQ persiste jusqu'à la fin de l'essai. Pour les sujets JUPITER., le GMQ croît jusqu'à la 12e semaine de l'essai et décroît après son pic qui est de 64,88g.

GMQ en g

40

50

30

20

60

70

10

0

J1 J7 J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63 J70 J77 J84 J91

COBB 500 2005 JUPITER 2005

Age en jours

Figure 13: Evolution du GMQ des bandes COOB 500 et JUPITER de la premiere phase (200 5).

Tableau VIII: Evolution du 644Q des bandes de la premiere phase (200 5).

644Q en g

Les différences sont significatives sauf lors des 8e et 9e semaines.

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la deuxième phase (2006) :

Le GMQ augmente avec l'âge puis décroît. Le pic pour la bande COBB 500 est de 82,38 g et il est atteint lors de la 6e semaine puis la chute du GMQ persiste jusqu'à l'avant dernière semaine de l'essai. Par contre pour la bande JUPITER, elle suit le même profil à la seule différence que le pic atteint 60,14 g à 70 jours d'âge puis il y a une chute lors des dernières semaines.

GMQ en g

40

90

80

50

30

20

60

70

10

0

COBB 500 2006 JUPITER 2006

Age en jours

Figure 14: Evolution du GMQ des bandes COOB 500 et JUPITER de la deuxierne phase (2006).

Tableau IX: Evolution du G44Q des bandes de la deuxierne phase (2006).

644Q en g

Le test ANOVA révèle des différences significatives la majeure partie de l'essai exception faite de la 8e semaine et des 10e et 11e.

II-1.4. Evolution de l'IC (Indice de Consommation)

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la première phase (2005)

L'IC varie considérablement avec l'âge. Pour les sujets JUPITER, il croît d'abord puis il diminue lors de la 3e semaine, et décroît à nouveau vers la fin après une longue période de stabilité. Son maximum est de 7,4, qui correspond à sa valeur finale. L'IC est par contre plus stable pour les sujets COBB 500, il augmente progressivement jusqu'à la fin de l'essai, atteignant une valeur maximale de.4,84.

IC

4

8

5

3

2

0

6

7

1

J1 J7 J14 J21 J28 J35 J42 J49 J56 J63 J70 J77 J84 J91

COBB 500 2005 JUPITER 2005

Age en jours

Figure 15: Evolution de l'IC des bandes COBB 500 et JUPITER de La premiere phase (200 5).

Tableau X: Evolution de l'IC des bandes de La premiere phase (200 5)

IC

Le test AVOVA montre que les différences observées sont significatives sauf lors des 4e, 5e et 13e semaines.

> Cas des bandes COBB 500 et JUPITER de la deuxième phase (2006) :

Pour la souche JUPITER, l'IC croît jusqu'à la 4e semaine avant de connaître une longue période où il varie très peu et d'atteindre un pic de l'ordre de 5,66 ; tandis que l'IC augmente progressivement pour les COBB 500 sur presque tout l'essai. Il faut noter que son maximum n'est que de 5,79.

IC

4

5

3

2

0

6

7

1

COBB 500 2006 JUPITER 2006

Age en jours

Figure 16: Evolution de l'IC des bandes COBB 500 et JUPITER du mois de la deuxieme phase (2006).

Tableau XI: Evolution de l'IC des bandes de la deuxierne phase (2006).

IC

Toutes les différences sont significatives d'après l'analyse avec le test ANOVA sauf lors de la 11e semaine.

11-2. Analyse Economi que

Il s'agit d'évaluer la rentabilité économique de l'essai portant sur chaque bande de poulet au cours des deux (2) phases. Le travail qui a porté sur le calcul des charges et des recettes nous a permis de calculer les marges et il est présenté sous la forme d'un compte de résultat partiel.

II-2.1. Compte de résultats partiel

II-2.1.1. Charges

Tableau XII: Charges Iiees a Ia production des sujets de Ia premiere phase (200 5).

Charges variables (FCFA)

Achat de poussins (250 COBB 500 et 100 JUPITER)

Achat d'aliment

Cout de la prophylaxie

Location bâtiment, Charge éclairage et eau

Frais d'abattage

Coup du copeau

Autres frais (Désinfectio n, nettoyage installation des

poussins)

Total charges variables

Charges de structure (FCFA)

Amortissem ent

Salaire ouvrier

Total des charges de Structure

Total des charges

Tableau XIII: Charges Iiees a Ia production des sujets de Ia deuxierne phase (2006).

Charges variables (FCFA)

Achat de 250 poussins

Achat d'aliment

Cout de la prophylaxie

Location bâtiment, Charge éclairage et eau

Frais d'abattage

Coup du copeau

Autres frais (Désinfectio n, nettoyage installation des

poussins)

Total charges variables

Charges de structure (FCFA)

Amortissem ent

Salaire ouvrier

Total des charges de Structure

Total des charges

II-2.1.2. Recettes

Tableau XIV: Recettes liees 21 Ia production des sujets de Ia premiere phase (2005).

Vente des poulets

Prix du Kg

Poids Moyen final (Kg)

Effectif final

Total vente des poulets

Vente de la litière

Total des Recettes

Tableau XV: Recettes Iiees a Ia production des sujets de Ia deuxierne phase (2006).

C O B B 5 0 0 2 0

Vent e

des

poul ets

Prix du

Kg

Poid s

Moy en

final
(Kg)

Effe ctif

final

Tota

l

vent e

des poul ets

Vent e de

0

6

1

.

8
0
0

3 , 6 0

3

6
8

2

.

3
8

5 . 0

3

7

,

4

4

1

2

 

la .

litièr 5

e 0

0

2 . 2 6

Total 5

des .

Rec 0

ettes 3

5 , 4 4

II-2.2. Calcul des Marges et des Bénéfices

II-2.2.1. Marges

La Marge Brute est la différence entre les recettes totales et le total des charges variables tandis que la Marge Nette ou bénéfice généré par les activités de l'exploitation se calcule en retranchant les charges de structure (ou charges fixes) de la Marge brute.

Tableau XVI: Marges Iiees a Ia production des su jets de Ia premiere phase (200 5).

Total

charges variables

Total des charges de Structure

Total des charges

Total des Recettes

Marge Brute

Marge Nette ou Bénéfice

Bénéfice par poulet

Bénéfice par
Kg de poulet

Ainsi donc nous avons eu comme bénéfice par poulet en saison chaude et pluvieuse 776,09 FCFA, pour les sujets COBB 500 et 609,43 FCFA pour sujets JUPITER.

Tableau XVII: Merges Iiees a Ia production des sujets de Ia deuxieme phase (2006).

Total charges variables

Total des charges de Structure

Total des charges

Total des Recettes

Marge Brute

Marge Nette ou Bénéfice

Bénéfice par poulet

Bénéfice par Kg de poulet

Nous avons eu comme bénéfice par poulet en saison fraîche et sèche 830,60 FCFA, pour les sujets COBB 500 et 1.085,18 FCFA pour sujets JUPITER.

II-2.2.2. Le coût de revient

Nous estimerons d'abord le coût variable de revient qui sera calculé uniquement en tenant compte des charges variables, ensuite le coût de revient d'un poulet et enfin le coût de revient du Kg en prenant en compte la totalité des charges.

Tableau XVIII: CoOt de revient de Ia production des su jets de Ia premiere phase (200 5).

Poids Moyen final (Kg)

Effectif final

Total charges variables

Total des charges

Coût de Production d'un Poulet

Coût de Production d'un Kg de Poulet

Coût Variable de revient

La production d'un poulet de souche COBB 500 en saison chaude et pluvieuse nous a couté 2.275,75 FCFA, alors que celle d'un poulet de souche JUPITER a couté 4.994,96 FCFA.

Tableau XIX: CoOt de Ia production des su jets de Ia deuxieme phase

(2006).

Poids Moyen final (Kg)

Effectif final

Total charges variables

Total des charges

Coût de

Production d'un Poulet

Coût de

Production d'un Kg de Poulet

Coût Variable de revient

La production d'un poulet de souche COBB 500 en saison sèche et fraîche nous a couté 1.911,99 FCFA, alors que celle d'un poulet de souche JUPITER a couté 4.326,83 FCFA.

Chapitre III: Discussion et Recommandations

lll-I. Discussion

III-1 1. Matériel et méthodes

III-1.1.1. Matériel

L'essai a utilisé des volailles, des bâtiments d'élevage et tous les ustensiles de travail pour élevage de volaille. Les souches COBB 500 et JUPITER qui ont fait l'objet de l'expérimentation sont couramment utilisées par les couvoirs sénégalais, car elles présentent une bonne conformation et une bonne adaptation aux conditions d'élevage en zone chaude.

Bien que la marge d'erreur ait été très faible, le matériel utilisé pour les pesées était une simple balance à graduations doubles qui aurait pu être de plus grande précision. Ceci ne nous a donc pas permis de faire une estimation de l'exactitude des résultats de chacune de nos pesées en terme de marge d'erreur.

La zone d'étude (l'emplacement de la ferme) a été choisie en raison de sa situation périurbaine (sis à Mbao). Elle garantissait un bon approvisionnement en eau et une bonne circulation des vents (aération). Les bâtiments étaient équipés d'un matériel de qualité satisfaisante et en quantité suffisante.

III-1.1.2. Méthode

La méthode utilisée dans le cadre de notre travail s'inspire des travaux de KOUZOUKENDE (2004) qui a travaillé sur les contraintes liées à la durée de production des poulets de chair en période de chaleur. Notre démarche a en plus pris en compte l'aspect lié aux souches utilisées lors de l'essai et la rentabilité économique. Nous avons complété la démarche en faisant une analyse de variance sur les performances zootechniques en vue de confirmer ou non les

différences éventuelles qui ont été observées entre les résultats des bandes. Ainsi par l'analyse de variance, nous avons comparé les bandes entre elles.

Sur le plan économique, l'indisponibilité de certaines informations liées à des coûts entrant dans la production des poulets tels que les frais liés à la communication avec la clientèle et l'ouvrier de la ferme, le prix du carburant pour les livraisons, etc. limite la précision de l'évaluation des dépenses faites pour la production et donc par ricochet l'exactitude du coût de production ici proposé. Autrement dit, les gains doivent être limités.

Ceci étant, la présente exploitation des données récoltées correspond plutôt à une estimation à la fois des performances zootechniques et économiques des sujets qui ont fait l'objet de l'expérimentation.

III-1.2. Résultats sur le terrain

La non gestion de la vie quotidienne des bandes par un ouvrier qualifié et doté d'aptitudes professionnelles dans les métiers d'élevage a certainement influencé nos résultats, car selon CAUQUELIN (1957), l'éleveur doit avoir une qualification technique afin d'éviter des erreurs qui pourraient entraîner l'introduction de pathologies et réduire les performances et la rentabilité de l'élevage.

III-1.2.1. Consommation alimentaire

D'une façon générale, les résultats obtenus montrent que la consommation alimentaire augmente avec l'âge. Cela peut être expliqué par le fait que l'augmentation du poids vif des sujets s'accompagne de celle de la consommation. Et comme l'a démontré SOLTNER (1983), les quantités d'aliment consommées par un animal dépendent entre autre de son poids vif. Selon QUEMENEUR (1988) un rationnement de l'ordre de 130g à 150g est préconisé à l'âge de 30 jours, ce qui est loin des 213g de moyenne que nous

avons obtenu sur l'ensemble de l'essai. Cette différence serait due aux gaspillages de l'aliment par la volaille, la quantité rependue sur la litière étant irrécupérable.

III-1.2.1.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches (Tableaux IV et V; Figures 9 et 10)

Nous constatons que la consommation augmente avec l'âge comme le dit SOLTNER (1983). La qualité et le goût d'une volaille dépendent essentiellement de son alimentation. Ainsi, pour obtenir en permanence la saveur qui caractérise les volailles fermières d'Auvergne par exemple, elles bénéficient d'une alimentation saine composée à 80 % de céréales, sans graisse ni farine animale, sans antibiotique, sans colorant de synthèse et sans activateur de croissance (SYVOFA, 2006). Nous pensons donc que l'aliment utilisé a été déterminant dans les performances obtenues.

Les quantités consommées lors de la première phase sont très proches durant les premières semaines, pourtant les sujets de souche COBB 500 sont en nombre supérieur (400). Ceci démontre que les sujets JUPITER consomment plus, ceci dès de la 8e semaine. Par contre, lors de la seconde phase, la différence est très vite perçue.

Chaque oiseau a consommé en moyenne respectivement pour la première phase puis la seconde 6,44 kg et 5,15 kg pour les COBB 500 et 15,35 kg et 11,98 kg pour les JUPITER. Cependant, une étude menée en France sur les souches à «croissance rapide» a montré qu'au bout de 42 jours minimum la consommation totale par sujet est de 4 kg (ANONYME, 2006).

Selon GNANDJI (1999), les quantités d'aliments consommées par les poulets traditionnels en Côte d'Ivoire, varient également en fonction de l'âge des sujets. Dans le but d'une amélioration éventuelle, il propose une ration par sujets

de 16 g d'aliments à une semaine d'âge, puis environ à 8 semaines, 12,9 g et enfin à 12 semaines, 14g d'aliments environ. Notre travail sur les sujets dits à «croissance lente» a aboutit en moyenne à cinq semaines d'âge à une consommation de 17,83 g en saison froide et 13,96 g en saison chaude.

Les baisses observées à la fin des deux essais sont en accord avec les observations faites avant la notre.

Exception faite de la 13e semaine, toutes les différences sont significatives selon l'analyse de variance. Cette exception doit correspondre à celle où le gaspillage d'aliment a été maximal. Ceci traduit la réelle différence qui existe entre les performances des deux souches utilisées.

III-1.2.1 2. Effet de la saison

Les oiseaux ont plus consommé lors de la première phase qui correspond à la saison chaude et humide où les températures sont plus élevées (en moyenne respectivement pour la première, puis phase la seconde 6,44 kg et 5,15 kg pour les COBB 500 ; 15,35 kg et 11,98 kg pour les JUPITER). Bien que SANOFI, en 1996 fasse remarquer que lorsque la température passe de 32°C à 36°C, il y a diminution de l'ingéré alimentaire de 4,2g/sujet adulte/j, nous pensons que la chaleur a simplement contribué à diminuer le GMQ et à dégrader l'IC de nos sujets. Ce constat rejoint aussi celui de ALLOUI et al. (2001), qui estiment que les poulets supportent très difficilement la chaleur.

III-1.2.2 Poids moyen

Le poids des oiseaux augmente avec l'âge dans les bandes comme l'on montré les travaux de l'INRA (1984). D'autres travaux effectués par l'INRA en 1978 ont montré que le poids vif moyen d'un poulet de chair élevé à 20° C est de 1630 g à 6 semaines d'âge ce qui se rapproche des 1111,47 g pour les COBB 500 de la première phase et des 1159,02 g pour ceux de la deuxième phase que nous avons obtenu. Mais plus récemment des performances meilleures ont été obtenues en France, avec un poids moyen de 2,2 kg à 42 jours (ANONYME, 2006) avec le poulet Standard.

III-1.2.2.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches

(Tableaux VI et VII; Figures 11 et 12)

Selon GUEYE et BESSEIW (1995); ZOUNGRANA et SLENDERS (1992), le poids moyen adulte à 6 mois du poulet traditionnel est d'environ 1000 g chez la femelle et 1500 g chez le mâle adulte. Ainsi, les 2950,6 g et 2460,92 g que nous avons enregistré respectivement pour les COBB 500 et les JUPITER sont satisfaisants et éventuellement prometteurs pour les résultats économiques. Ceci d'autant plus que l'analyse des performances zootechniques lors d'une enquête réalisée dans 107 fermes d'élevage moderne de poulets de chair (de souches «croissance rapide»)dans la région de Dakar, a révélé une faible vitesse de croissance et un poids vif à 7 semaines d'âge de 1240 g (.MISSOHOU et Coll., 1995) et que nous, nous avons obtenus a cet âge 1467,55 g pour les «croissance rapide».

Les poids moyens finaux à J91 des lots dit «croissance rapide» (COB 500) de l'ordre de 3100,7 g pour la première phase et 3358,6 g pour la deuxième, sont nettement supérieurs à ceux obtenus par NDIAYE (1995), et ALLOUI et Coll. (2001), soit respectivement 1900 g, 2010 g avec la même souche; MUSHARAF

(1992) quant à lui obtient 1766 g au Soudan en 8 semaines et GUEGAN (1982) en France 1800 g en cinquante (50) jours. Nos valeurs se rapprochent bien de 3467 g trouvé par RICARD en 1984 à l'âge de 84 jours avec le poulet standard en France. De même, avec la souche «croissance lente» (Poulet Label Rouge), il trouve 2392 g alors qu'à cet âge de 12 semaines nous avons obtenu 2463,92 g lors de la première phase et 2460,92 g lors de la seconde. Ce poids moyen obtenu se rapproche également de celui obtenu avec des Poulets Label Rouge à 80 jours par NGUYEN, (NGUYEN, 1998).

Ces observations peuvent être imputées à la qualité des bâtiments qui sont bas et à l'hygrométrie mais aussi à la conduite d'élevage.

On remarque dans les deux phases que vers la fin de l'expérimentation, le poids des sujets tend à se stabiliser. Ceci a été démontré par les travaux de MIGNON-GRASTEAU et BEAUMONT en 2004.

La comparaison par l'analyse de variance des performances montre des différences significatives entre les deux souches dans les deux phases ; prouvant donc ainsi que les attributs de «croissance lente» et «croissance rapide» sont tout à fait justifié.

III-1.2.2.2. Effet de la saison

L'impact de la température se voit dans le fait que les performances des deux options sont toutes meilleures lors de la deuxième phase de l'essai qui s'est déroulé en saison fraîche et sèche. Nous avons en effet obtenus 3100,7 g vs 2730,39 g à 13 semaines en saison chaude; et 3600,6 g vs 3240,59 g à 15 semaines, en saison froide respectivement pour les sujets COBB 500 et JUPITER.

D'après SMITH et KABAIJA (1985), le taux de croissance, l'efficacité alimentaire et le rendement carcasse sont optimaux à 25° C. Selon PARENT et Coll. (1989) la température est un facteur de stress chez les oiseaux même

adultes. L'oiseau en réagissant face à l'agression thermique s'expose aux maladies. IBRAHIMA (1991) quant à lui, a démontré que la ventilation permet de diminuer l'effet des variations de la température. Nos résultats sont en accord avec les observations de ces auteurs.

III-1.2.3. GMQ (Gain Moyen Quotidien)

Selon RICKLEFS (1979), la vitesse de croissance d'un animal dépend de son espèce. Les animaux des espèces de petite taille comme la volaille ont une croissance rapide. Ainsi donc, les résultats obtenus nous montrent que le GMQ augmente très vite avec l'âge puis se détériore, à partir de J42 en saison chaude et de J56 en saison froide pour les COBB 500 et J77 en saison chaude et J70 en saison froide pour les JUPITER. Cette baisse du GMQ justifie les abattages précoces. Ces courbes confirment également les observations faites sur l'évolution du poids moyen. L'allure continue de la croissance du poids moyen des sujets se voit bien dans celle de son GMQ. Comme NGUYEN (1988), nous pensons que l'utilisation de l'aliment-finition dès J42 a entraîné une croissance plus marquée.

III-1.2.3.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches

(Tableaux VIII et IX, Figures 13 et 14)

Les moyennes de GMQ obtenues respectivement pour la première phase puis la seconde sont: 33,61 g et 33,87 g pour les COBB 500 et 29,56 g 30,43g pour les JUPITER.

Dans les deux phases, le GMQ des sujets JUPITER reste inférieur à celui des
COBB 500 jusqu'la 10e semaine, puis lors des dernières semaines la tendance
s'inverse. En réalité les sujets dits à «croissance lente» sont encore en train de

poursuivre leur croissance. C'est là que se trouve l'intérêt de cette souche. Elle montre qu'en prolongeant sa période d'élevage on peut obtenir des résultats intéressants dans le mesure où la chair offerte est de meilleure qualité et que le prix de vente du kilogramme suit.

Nos résultats se rapprochent de ceux trouvés par KOUZOUKENDE (2000), pour lequel le GMQ serait de l'ordre de 40 g à J49 en saison chaude pour les souches à «croissance rapide»; car nous avons trouvé 50 g en moyenne pour les deux phases. RICARD (1984) rapporte qu'avec des souches à «croissance lente» (Label Rouge), à J81 il a obtenu un GMQ moyen de l'ordre de 28,47 g. On remarque bien, que ceux de notre essai qui est des 29,73 g pour la première phase et 30,97 g pour la seconde se rapprochent des résultats de RICARD.

L'allure des courbes confirme les hypothèses émises sur la différence de suivi technique et de la rigueur de gestion des bandes, ceci en corrélation avec les résultats de travaux de RICARD (1988) qui montrent que les poulets élevés à forte densité ont une vitesse de croissance plus faible

Les différences notées entre les résultats se révèlent significatives à l'analyse de variance confirmant ainsi que les deux souches sont foncièrement différentes.

III-1.2.3.2. Effet de la saison

Il faut signaler ici qu'en France par exemple, sous une température de 20°C, il est admis de façon générale que le GMQ du poulet Standard («croissance rapide») est de 54 g lors de l'abattage à 42 jours (LECRERQ, 1990). Pourtant à cet âge nous n'avons eu que 41,5 g en saison chaude. Ce qui montre bien là l'impact énorme de la température sur les performances de nos poulets.

Bien que l'analyse de variance révèle que les différences ne sont pas toujours significatives entre les deux périodes, nous remarquons néanmoins une nette supériorité du GMQ lors de la seconde phase (Tableaux VIII et IX). Ceci veut

donc dire que la température est un facteur déterminant pour les performances des sujets. Ainsi, il est préférable d'élever les oiseaux en saison froide et sèche pendant laquelle les températures sont plus basses pour avoir les meilleures performances.

III-1.2.4. IC (Indice de Consommation)

L'indice de consommation augmente avec l'âge des sujets (BA, 1992), il doit en autre être inférieur à deux dans les premières semaines et varier entre 2,3 et 2,6 entre la 5e et la 7e semaine. Dans notre cas, l'allure en zigzag des courbes peut s'expliquer par la non uniformité des quantités d'aliment distribué aux oiseaux et aux dérapages éventuels liés au non respect de toutes les consignes données au volailler en charge de la ferme. En effet, la consommation des sujets a été quelques fois surestimée car des gaspillages d'aliments ont souvent été observés. L'aliment versé sur la litière étant considéré comme consommé.

III-1.2.4.1. Analyse comparative des performances zootechniques des souches

(Tableaux X et XI, Figures 15 et 16)

Pour les poulets de chair, l'Indice de Consommation est compris entre 1 et 2 avant trois semaines d'âge et peut dépasser 3 en fin de croissance (IEMVT, 1991). Une autre étude en France révèle que l'IC du poulet de chair à «croissance rapide» est de 1,8 à J42 (ANONYME, 2006). Notre étude révèle que pour les sujets COBB 500, l'IC varie de 1,42 à 4,8 en saison chaude et de 1,19 à 5,79 en saison froide tandis que celui des JUPITER varie de 2,87 à 7,4 pour la première phase et de 2,5 à 5,66 pour la seconde. Ces différences sont significatives selon le test ANOVA; nous pouvons conclure que ces souches sont bien différentes.

Il en ressort donc que l'IC reste meilleur pour les sujets à «croissance rapide» uniquement pour les courtes durée d'élevage (L'HOSPITALIER et al 1986). Ce qui explique la réforme de ces sujets à 42 jours en moyenne. LECRERQ, (1990) explique ces abattages précoces (6e-8e semaines d'âge) par l'augmentation de la part relative du croît.

Nous avons obtenus comme moyenne respectivement pour les COBB 500 et les JUPITER 2,60 et 4,24 pour la première phase 2,46 et 3,70 pour la deuxième phase. Les résultats des sujets COBB 500 sont satisfaisants comparés aux résultats de HABYARIMANA (1994), PICOLO (1990), et BA (1992) qui trouvent des Indices supérieurs à 2,83.

Nous avons eu en saison froide et sèche 3,8 et 3,37 comme IC, résultats qui se rapprochent de ceux de KOEHL (1996) qui rapporte qu'avec des souches dites à «croissance lente» (Label Rouge) à J81, il obtient un IC de 3 et 3,3 à J91.

III-1.2.4.2. Effet de la saison

Nous constatons que l'IC est meilleur avec les deux souches lors la saison froide. Nous avons respectivement pour la première phase puis la seconde eu, 2,60 et 2,46 pour les COBB 500 et 4,24 et 3,70 pour les JUPITER. Car comme le rapporte GUEGAN (1982), lorsqu'on parvient à maîtriser les problèmes d'hygiène et de température, on peut se rapprocher des chiffres obtenus en Europe; soit un IC de 2. La température a donc effectivement amélioré l'IC quand nous avons changé de saison.

On remarque qu'à partir de la 12e semaine, l'IC se dégrade sérieusement pour les sujets JUPITER conformément à ce que démontrent KOEHL (1996). On conclu donc que dans le cas d'une prolongation de la période d'élevage, il serait préférable de s'arrêter à J77. Par contre nos résultats sont bien confirmés par ceux des travaux antérieurs qui ont montré que pour les souches à «croissance

rapide» comme COBB 500 l'IC se dégrade dès l'âge de 42 jours (LECRERQ, 1990).

En réalité, chez le poulet de chair, l'exposition chronique à la chaleur réduit significativement le métabolisme basal, mais accroît l'extrachaleur rapportée à l'énergie métabolisable ingérée. La proportion d'énergie retenue sous forme de lipides est plus élevée et celle retenue sous forme de protéines moindre à 32°C comparés à 22°C. Ayant donc eu pour température moyennes respectivement 37°C en 2005 et 25°C en 2006, nous pensons comme TESSERAUD et. TEMIM, (1999) que ces fortes températures justifient l'infériorité de nos performances par rapport à ceux des pays tempérés comme la France (.LE MENNEC et al. 1977).

III-1.3. Résultats économiques

III-1.3.1. Analyse comparative des résultats économiques des souches

Selon le bureau Impact, (IMPACT, 1999) le coût de production du poulet de chair local est de 1250 FCFA/ kg FCFA. DUTEURTRE (2005) affirme lui que le prix du kg de poulet de chair au Sénégal est de 1450 FCFA, car lui, dans son étude, tient compte du coût du transport. NJIKAM (2003) fait remarquer qu'au Cameroun, le coût de production d'un poulet est très élevé, environ 1540 FCFA, soit presque 2,5 Euros (si 1Euro =656 FCFA). Il y a même des situations où la rentabilité financière tient uniquement à la vente des produits secondaires. Ces valeurs sont proches des 2275,75 FCFA et 1911,99 FCFA que nous avons eu avec les sujets COBB 500 respectivement lors des première et deuxième phases. Elles sont par contre bien plus faibles et meilleures que celle que nous avons eue avec les sujets JUPITER (3911,52 FCFA et 3309,93 FCFA respectivement lors de la première et de la deuxième phase).

Le coût de production du kg des sujets à «croissance rapide» est inférieur à celui des sujets à «croissance lente». Mais, la supériorité économique de la

production à partir des souches à «croissance rapide» se révèle être plus faible qu'on ne pourrait croire. Dans notre essai, le coût de revient du Kg de viande des sujets de la souche COBB 500 est de 2,2 fois inférieur à celui des sujets JUPITER en 2005 et 3 en 2006. Ces résultats doivent à être confirmés et élargis à d'autres génotypes; ils ouvrent la réflexion sur l'avenir de la production à partir des sujets à «croissance lente» en Afrique. Car en jouant sur le prix de vente on pourrait augmenter les recettes. Ainsi, par exemple dans le cas du Cameroun, NJIKAM (2003) signale que les sujets objets de son expérimentation sont vendus au prix de 2000 F/kg. En plus, en limitant les gaspillages, on obtient des gains de productivité à travers l'amélioration des performances et la diminution des coûts de production (LECLERCQ et BEAUMONT, 2000).

Le rapport européen sur le bien-être et la santé du poulet de chair (ANONYME, 2000) présente les premiers résultats de comparaisons, par simulations, de l'effet sur la rentabilité de l'âge à l'abattage. Il considère pour cela l'exemple des poulets standard ou issus du croisement entre un mâle standard et une femelle Label Rouge, proches de certains poulets certifiés. L'âge à l'abattage et l'indice de consommation sont bien sûr plus élevés pour le second croisement (50,5 vs 40,7 jours pour l'âge à l'abattage et 2,10 vs 1,89 pour l'indice de consommation). Mais le coût de l'aliment et du poussin sont réduits (de 10 à 25 % pour le second croisement). Il en est de même de la mortalité. De ce fait, dans les conditions retenues et pour ces premiers résultats, le coût de production des poulets en élevage prolongé à base de souches à «croissance lente» ne serait que de 5 % supérieur à celui du poulet standard.

Il serait possible d'ici quelques décennies, de produire des poulets proches du point de vue goût du poulet «fermier» sur notre continent Africain. Car pour tout Africain, le véritable poulet, c'est le poulet de brousse, celui qui court dans les villages autour des cases. Celui dont on mâche la chair ferme et savoureuse, et dont on aime croquer les os. Lui seul est vraiment digne de figurer au menu. Si l'on mange aussi des poulets industriels "mous et gras", c'est uniquement

parce qu'ils sont moins chers et qu'il faut bien se nourrir ! Excepté dans certaines grandes villes comme Dakar, Abidjan ou Brazzaville, les poulets "bicyclette" restent partout les plus consommés. A Madagascar, 90 % de la viande de poulet provient des élevages traditionnels. Dans l'ensemble des pays Africains, près de 80 % des poulets vendus sont collectés en brousse (IRED, 2004). Toutefois, cette viande de qualité reste relativement chère. En ville, où la consommation s'est accrue ces dernières années, le poulet reste réservé aux repas de fête en fin de semaine. C'est parce que l'élevage villageois n'est pas un véritable élevage que l'offre est irrégulière et les prix relativement élevés. Elever des poulets en brousse n'est pas considéré comme un véritable travail. En réalité, les intrants son réduits pour ce type de production, le taux de mortalité liée aux maladies élevé et un nombre très faible de sujets arrivent en fin de bande. Le prix reste donc élevé car la demande est supérieure à l'offre.

III-1.3.2. Effet de la saison

Au vu de ces chiffres, nous constatons que le coût de production des volailles augmente avec la température. En plus le taux de mortalité (pour la souche COBB 500 12% en saison chaude et 8% en saison froide; pour la souche JUPITER 11% en saison chaude et 5% en saison froide) est aussi plus élevé en période chaude, ce qui diminue l'effectif final et donc les recettes. Le coût de production, d'une saison à l'autre augmente pour la souche COBB 500 de 16% et de 13% pour JUPITER.

En somme, Le poulet de chair a connu une amélioration spectaculaire de sa productivité, grâce aux progrès concomitants des méthodes d'élevage, de la nutrition, de la génétique et de la médecine vétérinaire. Ces progrès se sont traduits par une forte réduction de l'âge à l'abattage, principal déterminant de la qualité sensorielle de la viande. Débutée dès les années 1960, celle-ci a conduit

à la différenciation entre poulets standard, poulet Label et, en Afrique particulièrement du poulet dit «fermier».

La productivité des produits standards est la plus élevée par rapport à celle des sujets à «croissance lente» (qui se rapproche légèrement en termes de goût du poulet «fermier»), mais l'écart pourrait être compensé par les garanties de qualités sensorielles. Mais aussi, une partie des différences s'estompent, parce que les préférences du consommateur évoluent et que la différence de goût est surtout marquée pour les sujets issus d'un élevage prolongé. Il faut bien reconnaître cependant que les différences d'aptitude à la transformation sont en faveur des souches à «croissance rapide». Sachant que la chaleur accroît l'engraissement, particulièrement au niveau sous-cutané (TESSERAUD, S. TEMIM ,1999), ce type de production peut devenir rentable pour nos éleveurs à condition de continuer à professionnaliser la filière et de le faire suivre par une augmentation du prix de vente. Face à ce bilan contrasté, il semble difficile de prédire l'avenir de la production avicole. Cependant, il apparaît clairement que le type de production intermédiaire entre poulet standard et poulet «fermier» se développera.

111-2. Recommandations

III-2.1. En direction des producteurs de poussins d'un jour

Nous recommandons aux producteurs de poussins d'un jour :

> D'augmenter leur production pendant la saison sèche froide où les éleveurs sont plus enclins à maximiser leur production.

> D'augmenter leur production de poussins de «croissance lente». Car la présente étude montre que l'élevage des poulets de chair dits à «croissance lente» peut donner, des performances économiques satisfaisantes.

III-2.2. En direction des éleveurs

Nous recommandons aux éleveurs :

> De maximiser la production en saison sèche et froide où les performances des oiseaux sont meilleures à cause des basses températures.

> L'utilisation de la souche «croissance lente» uniquement si la clientèle est prête à payer le prix car le coût de revient du kilogramme est plus élevé.

> L'élevage des sujets «chairs colorées» jusqu'à l'âge de 84 ou 91jours pour être le plus rentable possible.

III-2.3. En direction de l'autorité administrative

Dans le but de mieux lutter contre la pauvreté, nous pensons au vu de ces résultats que les performances obtenues sont satisfaisantes. Ainsi, malgré la barrière climatique il est tout à fait possible de faire de l'élevage un outil pour le développement comme ce fut le cas par le passé dans les pays occidentaux (INRA, 1996).

Les autorités administratives devraient donc :

> Protéger le marché de la volaille en limitant les importations; ceci afin de faciliter l'écoulement des produits locaux.

Car, comme le démontrent KRUGMAN et OBSTFELD (1998), de même que LY (2001), la régulation des marchés nationaux et la stabilisation des cours mondiaux (ou des politiques d'intégration régionale) sont déterminantes pour le développement des pays du Sud.

> Financer des études similaires plus poussés afin de mieux explorer la rentabilité de l'élevage prolongé à partir de souche à «croissance lente», pour infirmer ou confirmer nos résultats et éventuellement rendre les aviculteurs Africains plus compétitifs en adaptant leur production à la demande de la clientèle.

> Aider les producteurs à mettre en place des élevages de qualité, ceci en les subventionnant afin de pourvoir être compétitifs face aux producteurs des pays occidentaux.

En effet, la France par exemple fait appliquer une taxe sur la valeur ajoutée de 5% sur les produits avicoles (DIOP, 2003), réduisant ainsi le coût de production pour ses producteurs. Ainsi, nous encourageons des initiatives telles

que le «Plan REVA» (Retour vers l'Agriculture) qui subventionnent des producteurs locaux et leur permettre de diminuer leur coût de production.

Pour assurer un dynamisme constant de l'aviculture notamment moderne, l'Etat doit prendre un certain nombre de mesures :

> Former et organiser tous les acteurs de la filière avicole.

Les formations actuellement dispensées au CNA sont principalement orientées sur la conduite de l'exploitation et s'adressent surtout aux propriétaires des poulaillers.

> Diversifier ces formations à toutes les phases de la filière et surtout atteindre les manoeuvres qui sont les véritables responsables des poulaillers.

A défaut d'avoir une organisation fédérative de tous les acteurs de la filière, regrouper les acteurs en groupe de métier et accompagner le processus associatif, pour espérer les fédérer plus tard. Pour réussir cela, il faut d'abord réaliser une étude sociologique rétrospective, pour comprendre pourquoi tant d'organisations n'ont pas réussi. Les techniciens qui interviennent dans le secteur, ont surtout besoin de formation dans le domaine de la gestion administrative, pour mieux gérer leur service et être en phase avec la loi.

> Améliorer la présentation du produit fini, c'est-à-dire le poulet prêt à cuir (PAC) et les oeufs.

Pour cela, il faut non seulement former les prestataires à l'abattage des poulets, mais surtout essayer de construire en zone de production, un abattoir moderne qui peut traiter rapidement un nombre important de poulets. L'emballage et la découpe peuvent participer à améliorer la présentation du produit fini. Mais, pour éviter que la découpe réalisée au Sénégal ne prête à confusion avec les

morceaux de découpe (cuisse et ailes de poulets importées), quelques producteurs rencontrés, ont proposé de labelliser la « découpe made in Sénégal » en réalisant une découpe qui correspond à nos pratiques culturelles. Mais, il convient cependant, de mener une grande campagne de sensibilisation et de marketing, pour faire accepter aux consommateurs cette nouvelle présentation, qui aura l'avantage de s'adapter à toutes les bourses.

> Arrêter ou à défaut, décourager l'importation de cuisses et carcasses de poulets congelées.

Au-delà du désastre économique que causent ces importations sur la filière poulet de chair, il y'a aussi l'aspect hygiène et qualité du produit qui n'est pas respecté et qu'il convient de souligner. En effet, la chaîne de froid n'est pas respectée par tous les acteurs.

> Travailler à ce que le secteur bancaire accepte de financer l'activité avicole.

En effet, les banques sont peu favorables à financer l'élevage de façon générale et les filières avicoles de façon particulières. Les quelques cas de financements qui existent, ne sont pas adaptés à l'activité. Car, soit le taux d'intérêt est trop élevé, soit le différé est trop court par rapport à l'activité, surtout en élevage ponte, soit les sommes allouées ne permettent que le financement du fond de roulement alors que l'investissement n'est pas financé. Il faut donc un crédit adapté, qui finance et le fond de roulement et l'investissement, car si l'investissement (bâtiments et matériel d'élevage) n'est pas correctement assuré, on ne peut pas espérer une rentabilité (TRAORE et BEBAY, 2006).

CONCLUSION GENERALE

L'aviculture moderne est une solution intéressante pour satisfaire les besoins en protéines animales des centres urbains à démographie galopante dans les pays africains. Les investisseurs ont en effet remarqué que le marché avicole dans les zones urbaines en Afrique est riche en potentialités surtout qu'il est maintenant aisé de monter en un temps assez court des unités de productions (KOUZOUNKENDE, 2000).

Cette vision doit tout de même être relativisée compte tenu des paramètres tels que les lois du marché, notamment la concurrence. Certes il faut produire, mais encore faudrait il écouler sa production en présence des produits avicoles importés qui sont bons marchés du fait de leur faible coût de production; lié à la grande quantité produite. Ainsi, les éleveurs Africains doivent être encore plus compétitifs que les autres, afin de pouvoir rivaliser avec eux et de se faire une place sur le marché. Ceci implique donc une plus grande maîtrise des aspects purement techniques de la production et un personnel plus qualifié.

La libéralisation du marché a provoqué une augmentation de l'importation des viandes de volailles, au détriment de la production de poulets de chair produits sur place à cause des coûts de production peu compétitifs. Cependant, le prix du poulet «fermier» n'a pas été touché par ces importations.

Notre idée était donc de mettre sur le marché à partir des souches de poussins améliorées, un produit qui se rapproche des qualités organoleptiques du poulet «fermier» tant apprécié du consommateur. Les objectifs spécifiques étaient de voir à quel âge abattre ces oiseaux et quel serait le coût de production et sa rentabilité tant en saison chaude qu'en saison froide.

Nous avons pour cela procéder à une expérimentation qui s'est déroulée en deux phases: d'abord en saison chaude et humide (août- octobre) et ensuite en saison fraîche et sèche (avril - juin) avec des températures maximales respectives de 38°C et 28°C. Elle a consisté au suivi des performances

zootechniques de deux (2) souches COBB 500chair blanc») dite à «croissance rapide» et JUPITER appelée («chair coloré») à «croissance lente». Nous avons expressément prolongé la période d'élevage jusqu'à 91 jours pour la première phase et 105 jours pour la seconde.

Les paramètres mesurés ont été:

> L'indice de consommation (IC)

> Le poids moyen

> Le Gain Moyen quotidien (GMQ)

> La consommation Alimentaire

> La température

L'analyse de nos résultats montre que la période correspondant à la saison fraîche est la plus propice à l'élevage des poulets de chair. Car les températures y étant plus basses, leur impact est plus réduit et les oiseaux ont des performances zootechniques plus satisfaisantes. Ainsi nous avons obtenus respectivement pour les souches COBB 500 et JUPITER, 3100,7 g et 2730,39 g de poids moyen avec comme IC de 2,6 et 4,24 en saison chaude et humide (à 13 semaines d'âge) contre 3600 g et 3240 g, avec comme IC 2,46 et 3,7 en saison sèche et fraîche (à 15 semaines d'âge).

L'analyse comparée des performances les souches JUPITER et COBB 500 révèle que la souche à «croissance rapide» (COBB 500) a effectivement une vitesse de croissance plus élevée que JUPITER croissance lente»). L'étude nous montre aussi que les performances zootechniques des sujets se dégradent à partir d'un certain âge (J42 pour les COBB 500 et J70 pour JUPITER). Cependant nous avons constaté que, le coût de production du kg des sujets à «croissance rapide» (1.595,21 F CFA en saison chaude et 1.103,01 F CFA en saison fraîche) est bien inférieur à celui des sujets à «croissance lente» (3.911,52F CFA en saison chaude et 3.309,93 F CFA en saison fraîche). Mais, la supériorité économique de la production à partir des souches à «croissance rapide» s'est révélée être plus réduite qu'on ne pourrait penser. Dans notre essai,

le coût de revient du Kg de viande des sujets de la souche COBB 500 est de 2,2 fois inférieur à celui des sujets JUPITER en 2005 et 3 fois en 2006. Nous concluons donc que, la différence de rentabilité économique entre poulets standard et poulets à «croissance lente» se rapprochant du point de vue en organoleptique du poulet «fermier», peut en effet être plus réduite qu'on ne le pense. Enfin, qu'en jouant sur le prix de vente on pourrait augmenter les recettes d'autant plus que dans notre essai nous avons vendus les sujets des deux souches au prix moyen de 1750 FCFA /kg comme l'on fait remarquer certains auteurs (NJIKAM, 2003).

L'âge à l'abattage est le principal facteur de variation de la qualité sensorielle de la viande et le plus important élément de différenciation des poulets standard, Label et «fermier». Son importance pourrait permettre aux productions intermédiaires à partir de souche «croissance lente» de rivaliser avec le poulet standard et de se faire une place sur le marché de la volaille. Comme le montre le comportement des consommateurs qui, achètent en effet davantage le poulet standard, sans doute en grande partie en raison de leur plus faible coût, mais retiennent le poulet «fermier» pour les occasions plus solennelles. Il semble cependant très possible que la production de poulets, intermédiaire entre les productions de poulet standard et «fermier» comme nous le préconisons, se développe au détriment, de la production standard. Elle apparaît en effet, aux yeux de certains consommateurs comme un compromis raisonnable entre productivité et qualité supérieure.

Face à ce bilan contrasté, nous encourageons l'installation de microprojets d'élevage à cycle «court» financé par les autorités compétentes comme l'aviculture, afin de contribuer à l'amélioration de la compétitivité de nos éleveurs locaux et à la réduction de la pauvreté des populations.

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« Mise en place d'une Ferme-Ecole à Tompena/Loropéni, pour contribuer à l'amélioration de la productivité agricole, à la modernisation des systèmes agricoles et accroître les revenus des Agriculteurs ». OCADESBURKINA FASO. 8p.

65. SYVOFA, 2006,

Des volailles de haute qualité, Alimentation

E-mail: info@syvofa.com, Site web: http://www.syvofa.com

66. TESSERAUD S., TEMIM S., 1999,

Modifications métaboliques chez le poulet de chair en climat chaud: conséquences nutritionnelles INRA Station de Recherches Avicoles, 37380 Nouzilly, INRA Prod. Anim., 12, 353-363p.

67. TOURAILLE, RICARD F.H 1977,

Studies of age effect on broiler chicken organoleptic characteristics. Proc. 3rd Europ. Symp. Poult. Meat, Grub, 174-179p.

68. TRAORE E.H., BEBAY E. C, 2006,

FAO - Première évaluation de la structure et de l'importance du secteur avicole commercial et familial en Afrique de l'Ouest;

Rapport du Sénégal, Plan de rédaction des rapports nationaux, 1- 50p.

69. WATT, 1996,

Watt Publishing Co.:

Watt Poultry Statistical year book 1995. Poult. Internat., 34, 22-36p.

70. ZOUNGRANA B., SLENDERS G., 1992,

Burkina Faso Poultry in the backyard. ILEIA Newsletter: 17p.

ANNEXES

Annexe 1

· AGE

 

· VACCINATION


·

TRAITEMENT5
·

PRODUIT
5

· J1


·

NewCastle (inj+trempage de bec)


·


·

Imopest+ HB1

· J1-J3


·

 


·


·

 

· J10


·

Gumboro (par Trempage)


·


·

Gallivac

 
 
 
 
 

BANDE

 
 
 
 
 

No2137555 et souche non chaude

 
 
 
 
 

Bur 706

 
 
 
 
 

BANDE

 
 
 
 
 

No101022

· J10-


·

 


·


·

 

J12

 
 
 
 
 

· J14-


·

 


·


·

 

J17

 
 
 
 
 

· J18-


·

 


·


·

 

J19

 
 
 
 
 

· J20


·

Rappel NewCastle et Gumboro ( occulonasale)


·


·

Gumboro avec Bur 706 et avec

 
 
 
 
 

I 2

· J20-


·

 


·


·

 

J22

 
 
 
 
 

· J30-


·

 


·


·

 

J33

 
 
 
 
 

· J35


·

 


·


·

 

· J36-


·

 


·


·

 
 

J40

 
 
 
 
 

Evaluation des performances zootechniques et économiques en
période post réforme d'élevage de poulets de chair
(souches Cobb 500 et Jupiter) dans la région de Dakar

Annexe 2: Critères qualité certifiés: source UFC : www.quechoisir.fr

Origine

Souches à
croissance
rapide

Souches issues de croisements avec une femelle à croissance

lente

Souches
rustiques à
croissance
lente

Souches
rustiques à
croissance
lente

Élevage

Confiné en bâtiment. Densité : 25 poulets par mètre carré maximum

Confiné en bâtiment. Densité : 18 poulets par mètre carré maximum

Bâtiments
de petite
taille (400

m2
maximum).
Densité: 11
poulets par
mètre carré
maximum.
Accès à
parcours
herbeux (2

m2 minimum par poulet)

Bâtiments
de petite
taille (400

m2
maximum).
Densité: 10
poulets par
mètre carré
maximum.
Accès à un
parcours
biologique
(2,50 m2
minimum)

Âge d'abattage

40 à 45
jours

56 jours
minimum

Entre 81 et
110 jours
selon les

labels

(Loué,
Sévrien...)

81 jours
minimum

Alimentation

100 %
végétale,
minéraux et
vitamines

100 % végétale, minérale vitaminique avec un % défini de céréales

100 %
végétale. Au
moins 75%
de céréales

100 % végétale (au moins 65% de céréales et 95% de

mat.
premières
certifiées

AB)

RESUME

L'aviculture moderne est une solution intéressante pour satisfaire les besoins en protéines animales des centres urbains à démographie galopante dans les pays africains. Les investisseurs ont en effet remarqué que le marché avicole dans les zones urbaines en Afrique est riche en potentialités surtout qu'il est maintenant aisé de monter en un temps assez court des unités de productions (KOUZOUNKENDE, 2000).

La libéralisation du marché a provoqué une augmentation de l'importation des viandes de volailles, au détriment de la production des de poulets de chair produits sur place à cause des coûts de production peu compétitifs. Cependant, le prix du poulet «fermier» n'a pas été touché par ces importations. Notre idée était donc de mettre sur le marché à partir des souches de poussins améliorées, un produit qui se rapproche des qualités organoleptiques du poulet «fermier»tant apprécié du consommateur. Les objectifs spécifiques étaient de voir à quel âge abattre ces oiseaux et quel serait le coût de production et sa rentabilité tant en saison chaude qu'en saison froide.

Nous avons pour cela procéder à une expérimentation qui s'est déroulée en deux phases: d'abord en saison chaude et humide (août- octobre) et ensuite en saison froide et sèche (avril - juin). Elle a consisté au suivi des performances zootechniques de deux souches COBB 500chair blanc») dite «croissances rapide»et JUPITER dite elle («chair coloré») à «croissance lente» en deux phases. Une première phase lors de la saison sèche de l'année 2005 et une seconde en saison froide de l'année. Nous avons expressément prolongé la période d'élevage jusqu'à 91 jours pour la première phase et 105 jours pour la seconde.

Nous avons obtenu les performances suivantes: 3100,7 g et 2730,39 g à 13 semaines ; 3600,6 g et 3240,59 g à 15 semaines respectivement pour les COBB 500 et JUPITER. L'analyse comparée des performances des souches JUPITER et COBB 500 révèle bien que la souche «croissance rapide» («chair blanc») a effectivement une vitesse de croissance plus élevée que l'autre. L'étude nous montre aussi que les performances zootechniques des sujets se dégradent à partir d'un certain âge (J42 pour les COBB 500 et J70 pour JUPITER). Dans notre essai, nous avons obtenu 2,2 et 3 comme coefficient entre les souches. Même si ces résultats demandent à être confirmés et élargis à d'autres génotypes, ils ouvrent la réflexion sur l'avenir de la production à partir des sujets à «croissance lente»en Afrique.

Nous sommes ainsi arrivé à la conclusion que, la différence de rentabilité économique entre poulets standard et poulets se rapprochant du point de vue en organoleptique du poulet «fermier» peut en effet être plus réduite qu'on ne pourrait le penser et que ce type de production pourrait dans l'avenir se développer en Afrique et améliorer la rentabilité de l'Aviculture.

Mots-clés : Aviculture - Performances - Production - Souche - Sénégal

BETENE A DOOKO Claude Laurel, e-mail: betene@yahoo.fr






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams