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L'histoire du cinéma haà¯tien

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par Elie LABORIEUX
Université des Antilles et de la Guyane - Licence science économique 2007
  

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    INSTITUT D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA GUYANE UNIVERSITE DES ANTILLES ET DE LA GUYANE

    FICHE DE METHODOLOGIE ECONOMIQUE

    PROJET DE MÉMOIRE

    SUJET: L'histoire du cinéma d'Haïtien

    Problématique:

    «  Le développement du cinéma Haïtien parait-il un cinéma compréhensible et explicite vis-à-vis des controverses et impasses auxquelles se trouve ce pays? Les cinéastes Haïtiens ne sont-ils pas assujettis à transmettre leurs états d'âme et leurs positionnements face au dérèglement d'Haïti durant ces dernières décennies? »

    LABORIEUX Elie

    SEG / AES

    2007/2008

    SOUS LA DIRECTION DE: ROSELECHIM Paul

    SOMMAIRE

    Présentation

    Introduction

    Partie I: Le cinéma en Haïti

    1.1 Le cinéma que voient les Haïtiens

    1.2 Le cinéma que font les Haïtiens

    Partie II: Les perspectives du cinéma Haïtien

    2.1 Succès commercial

    2.2 Caractéristiques de la production cinématographique du pays.

    Conclusion

    INTRODUCTION

    L'histoire du cinéma et de l'audiovisuel réponds d'une manière vivante et précise aux questions que peut se poser tout amateur curieux des aspects économiques du cinéma. Dès qu'il réfléchit à la place de spectateur au sein d'une industrie culturelle. Selon qu'il veut comprendre en quoi la connaissance de l'économie du cinéma permet de mieux connaître l'histoire et l'esthétique du cinéma.

    D'une part, il se présente les caractéristiques du spectateur, et la salle de cinéma tant du point de vue économique, culturel et social. Et d'autre part, il est consacré à la vie d'un film depuis sa conception chez les auteurs et les producteurs, jusqu'à sa distribution, sa production publique et sa diffusion sur de nouveaux supports(TV, DVD, Net).

    En ce qui concerne le cas d'Haïti, il faut remonter de deux siècles pour pouvoir d'une manière exhaustive décrire et de faire l'histoire même de son cinéma.

    C'est au petit Séminaire du collège Saint Martial qu'a eu lieu le 14 décembre 1899 la première projection cinématographique en Haïti, soit quatre ans après la naissance du cinéma par les frères Lumières. Par la suite l'idée de créer des salles de cinéma à Port au Prince a marché au point que les fins de semaine de cinéma étaient nées dans la capitale.

    Port au Prince a connu à sa manière la grande traversée du siècle cinématographique. Tous les films classiques n'ont pas été projetés sur écran en raison entre autres des choix de réseau de distribution qui dépend largement du marché Américain.

    Au cours des années 1950-1960 apparaissent les premiers acteurs du cinéma Haïtien. Ils jouent dans les films réalisés par des cinéastes étrangers. Il a fallu attendre Jean Dominique, Raphael Stines, Rassoul Labuchin, Bob Lemoine, Mireille Metellus, Fayole Jean, Martha Jean-Claude, Arnold Antonin enfin Raoul Peck pour constater une érection d'une production cinématographique haïtienne, plus ou moins représentative à l'étranger.

    Au cours de l'année 1974, Maurice Faillevic de l'ORTF réalise le film Gouverneur de la Rosée avec comme interprètes principaux: Manuel, Jessie Alphonse, Sylvie Auguste, Bien-Aimé, Languichatte....

    Le cinéma Haïtien et mondial a été célébré en Haïti à l'occasion du 14 décembre 1999 soit 100 ans après la première projection cinématographique en Haïti.

    Cependant la question qu'on pourrait se poser :Le développement du cinéma Haïtien parait -il un cinéma compréhensible et explicite vis-à-vis des controverses et impasses auxquelles se trouve ce pays? Les cinéastes Haïtiens ne sont-ils pas assujettis à transmettre leurs états d'âme et leurs positionnements face au dérèglement d'Haïti durant ces dernières décennies?

    Enfin le cinéma haïtien nous parait il un cinéma tel qu'on le connaît chez les Français, les Américains, Italien, le cinéma hollywoodien et peut on qualifier ce cinéma un moyen de développement, de loisirs et qui satisfait l'attente des spectateurs et téléspectateurs.

    Sur toutes ces interrogations nous allons essayer de répondre dans une première partie au fonctionnement du cinéma et dans une seconde partie les caractéristiques du cinéma Haïtien.

    Partie I : LE CINEMA EN HAITI

    L'historiographie haïtienne sur le cinéma est très limitée. On ne connaît qu'un numéro double de la revue de l'Institut Français d'Haïti «  conjonction », sorti en 1983, consacré au cinéma. Un livre d'Arnold Antonin, paru au cours de la même année à Caracas (Venezuela) intitulé: « Matériel pour une préhistoire du cinéma haïtien » et un article du même auteur dans le livre de Guy Hennebel et de Alfonso Gumucio Dagrn, paru en 1981 sous le titre de « Cinéma de l'Amérique Latine ».

    D'ailleurs, bon nombre d'informations publiées dans conjonction proviennent de cet article. Les auteurs nous ont révélé par la suite qu'ils n'avaient pas pris le risque de citer Arnold Antonin dans leur bibliographie à cause de la dictature des Duvalier.

    On peut retrouver encore des images en mouvement tournées en Haïti sur les soins santé, l'agriculture ou des scènes de la vie sociale, dont le carnaval est le moment privilégié, dans les archives de la Library of congress également ou à Pathé ciné.

    Les premières projections continuent, après le passage du représentant des frères Lumières qui a eu lieu à partir de 1907 au Grand Hôtel de Pétion Ville, puis au Parisiana, situé au Champs de Mars à partir de 1914. Le Parisiana a été la première grande salle de cinéma et de théâtre (environ 500 places) qui a déjà été dans le pays.

    Bien qu'il n'y ait pas de recherches systématiques, d'informations précises et documentées à ce sujet, il a eu des reportages filmés sur des sujets variés ( ciné variétés) jusqu'à la prise du pouvoir par François Duvalier en 1957. Emmanuel et Edouard Guilbaud réalisent de nombreux reportages sur les évènements politiques et sportifs jugés les plus importants, sous la direction souvent de Ricardo Widmaer.

    En effet qu'il s'agit de relater des faits historiques marquants le processus et de soumettre une reproduction fastidieuse. Le cinéma haïtien a bel et bien eu lieu il y a plus d'un siècle.

    Par contre l'évolution de ce cinéma nous parait elle adéquate et avec justesse et finesse un cinéma contemporain?

    1.1 Le cinéma que voient les Haïtiens

    Si la production cinématographique locale est pratiquement inexistante, les Haïtiens vont au cinéma. Dans les années 60, les spectateurs avaient encore le choix entre des films produits par des réalisateurs italiens et français.

    Mais au fur et à mesure, malgré des espaces offerts sporadiquement par l'Institut Français, le cinéma hollywoodien a envahi les écrans. Pendant tout le régime Duvalier, une stricte surveillance est exercée sur les films projetés de peur qu'ils ne véhiculent des idées subversives.

    Par exemple, la Fièvre monte à « El pao », de Louis Bunuel, a été vite enlevé des salles. Fort souvent les westerns et les films inspirés des arts martiaux chinois représentaient les euls choix offerts au public.

    Dans les années 80, le groupe Maxence Elisée apparaît sur le marché du cinéma haïtien. Cette corporation antillaise a permis au public haïtien d'avoir accès aux films à succès réalisés en France et en version françaises des films américaines.

    Aujourd'hui, ce groupe devenu groupe Loisirs S.A domine la distribution et l'exploitation du cinéma en Haïti et possède la plupart des salles de spectacle du pays notamment les trois plus grandes salles: Impérial (5 salles, Le Capitol ( 4 salles), le Rex théâtre et le Paramount. C'est grâce à lui qu'on peut voir sur le grand écran actuellement les productions haïtiennes, fictions et documentaires etc.

    Le sort des haïtiens qui veulent voir du cinéma sur le petit écran n'est pas réjouissant. Bien que le pays vive encore à l'heure de la Radio (194 stations à travers le pays), beaucoup de nouvelles chaînes de TV ( 18 au total) ont fait leur apparition soit 7 dans la capitale et 11 dans les provinces.

    La production locale étant inexistante, ces télévisions ne font que relayer, soit directement ou en différé, des programmes captés, à partir d'antennes paraboliques, des chaînes américaines ou canadiennes, qui déversent fort souvent en anglais toutes sortes d'images en provenance du monde entier. Quant à la télévision d'Etat, elle n'a de pareille nulle part ailleurs pour son style et le genre de propagande qu'elle diffuse.

    Malgré la misère qui se déchaîne les Haïtiens se sont montrés leurs attraits pour le cinéma. En quête de défoulement et en vue de chasser et leurs peines, ils se sont obligés à se mettre en situations qu'on ne l'espère afin d'être à jour dans un monde en expansion.

    Oubliant les dénigrements, les schisme du pouvoir politique et sa position au bas de la zone rouge des pays les plus pauvres de la caraïbe et d'Amérique.

    Alors que les TV ne produisent que très peu, il existe en un bon nombre de producteurs audiovisuels indépendants. En général financés par des ONG étrangères, des documentaires ainsi produits subissent le formatage des oeuvres de sensibilisation supposées à la fois à éduque et mobiliser en prolongation de leur action.

    Mais si ce forçage pédagogique peut frustrer, les propos des films sont toujours extrêmement manquants. L'organisation par des adultes, des enfants des rues en réseaux de prostitution est ainsi le thème d'un film Kalfou plèzi (1995, 42'). Le sida s'est propagé comme la foudre au sein de ces enfants sans défenses qui contaminent à leur tour dans des bordels ayant pignon sur rue.

    La négligence et la non structuration des films locaux qui fascine un monde déchiré et divisé, traitant des situations politiques de l'époque et le désir acharné de visionner le monde extérieur afin d'en tirer des conséquences.

    Enfin, le cinéma que voient les haïtiens est le cinéma français, hollywoodien, italien, américain et nombreux feuilletons des latino-américains.

    Dans ce cinéma émerge seul Raoul Peck qui sur le thème des méfaits des tontons macoutes en Haïti des années 1960 , nous a offerts l'honneur sur quai, présenté en sélection officielle à Cannes en 1993. On y retrouve Toto Bissainthe, du même réalisateur , Haïtien corner qui a également été salué par la critique internationale. Il vient d'achever un film retraçant la carrière de Lumumba.

    Autre cinéaste haïtien, connu localement Jean Gardy Bien-Aimé, qui dépeint la bourgeoisie haïtienne. Dans son métrage, sorti en novembre 1999, le père de mon fils, traite de l'avortement en dépeignant la lâcheté et la violence des hommes.

    Enfin, on en connaît un sommet de film Haïtien mais traitent-ils toujours de la réalité? Peut on observer un passage du sacré au profane?

    Au tant qu'on en cite au tant que s'en sorte, malgré tout le cinéma Haïtien demeure un cinéma précaire soulevant toujours les dégâts et les moeurs du pays. Mais les haïtiens sont-ils condamnés à reproduire que les faits sociopolitiques qui les rongent au lieu de produire un cinéma productif et bénéfique où le monde international dira enfin près de deux siècles le cinéma pourrait être un facteur au développement économique du pays.

    1.2 Le cinéma que font les Haïtiens

    Pendant la dictature des Duvalier la production d'images en mouvement a été d'une extrême pauvreté à l'intérieur du pays. Vu les contraintes technologiques et financières de la production cinématographique, il n'est pas étonnant que dans un pays où tous les indicateurs socio-économiques marchent à rebours, que les cinéastes à de rares exceptions.

    C'est ainsi que se produisent, en tout et pout tout. Pendant les 28 ans de la dictature des Duvalier, seulement trois films ont été sortis:

    -M'ap palé nèt 1976 version créole de la pièce de Jean Cocteau

    -Le bel indifférent réalisé par Raphael Stines

    - Olivia un long métrage 1977 réalisé par Bob Lémoine

    Malheureusement après la chute des Duvalier, la production n'a pas été plus abondante, loin de là. Pas un seul film n'a été réalisé depuis lors à l'intérieur du pays, à moins qu'on abolise la distinction entre film sur support pellicule ( acétate) et vidéo.

    C'est dans la diaspora qu'apparaît avec vigueur un cinéma de dénonciation et de lutte contre la dictature. D'abord avec les films documentaires d'Arnold Antonin notamment

    « Les Duvalier sur le banc des accusés 1973 »

    « Haïti le chemin de la liberté 1974 »

    Le film parrainé par la célèbre revue: Les cahiers du cinéma, lance le cinéma haitien au niveau international et est présenté encore aujourd'hui comme un film culte.

    Festival du cinéma haïtien Paris 2001

    Les Duvalier condamnés 1975

    Art naïf et répression en Haïti 1975

    Un tonton macoute peut il être un poète 1980

    Le droit à la parole 1981

    Il faut également signaler le documentaire intitulé : « Canne amère » 1983 réalisé par Paul Arcelin.

    Ces films gagnent de nombreux prix et sont projetés dans de nombreux festivals internationaux. Après le coup d'état de 1986 apparaît un nouveau cinéma militant. Celui-ci n'est plus fait exclusivement de documentaires mais de film de fiction.

    Haitian corner 1989

    Lumumba ou la mort du prophète Documentaire

    L'homme sur le quais 1992 sélectionné en Festival de Cannes 1993

    Desonnen 1994.

    Et récemment la fiction de Lumumba qui connaît un grand succès en Afrique et aux USA

    TIGA/Bénita 2000

    Port au Prince la 3ème guerre mondiale a déjà eu lieu 1993

    La drogue ne pardonne pas 1990

    Les Droits de l'enfant 1989

    20 ans de travail avec les pauvres et le manioc est la vie de Maréchale 1988

    Haïti au tribunal de Bertrand Russel.

    Un cinéaste haïtien Roland Paret, résidant alors au canada à réalisé lui aussi de nombreux courts métrages sur des sujets divers. Il faut citer Michèle Lemoine, Fabienne Colas et Elsie Hass à Paris également ont apporté un coup de pouce aux films Haïtiens.

    La plupart des films sont réalisés par des auteurs d'origines ou de nationalité haïtienne mais sont souvent tournés avec des équipes et des financements étrangers.

    Partie II: Les perspectives du cinéma Haïtien

    Parler de perspective suscite l'idée de comprendre comment une société a été et évolué.

    La création et la production d'images dans les conditions sociales et économiques d'Haïti actuel semblent pouvoir trouver une issue dans les médias légers et en particulier dans la vidéo.

    En effet, de nombreux producteurs indépendants à coté de la télévision qui continue à produire très peu réalisent des tournages, en vidéo, de films de fictions ou documentaires en un nombre qui dépasse nettement la production cinématographique proprement dite.

    Arnold Antonin lui-même, depuis son retour en 1986 dans une première période n'a réalisé que des vidéos institutionnelles ou éducatives, à l'exception d'un court métrage la  3ème guerre mondiale a déjà eu lieu.

    A partir de 1999, il se lance avec l'équipe du Centre Pétion-Bolivar dont Oldy Auguste (Caméra et montage) et Mathieu Painvier, assistant de production dans la réalisation d'une série de documentaires, portraits de travailleuses des couches populaires du pays et petits musée personnels de figures emblématiques de l'art haïtien comme Tiga, Cédor, Albert Mangonès, André Pierre, Patrick Vilaire, Matithou. A partir d'un texte de Gary Victor, il met en film une pièce satirique: Piwoli et le zenglendo en 2001.

    On peut citer krazé lanfè de Jéssifra ce comédien haïtien qui connaît un énorme succès au près du public pour son imitation de l'accent jugé pittoresque des habitants du Nord du pays . Les vidéos de ses oeuvres théâtrales, filmées sans aucun effort de tournage ou de montage ont un succès inégalable surtout dans la diaspora. On peut voir aussi bien Raphael Stines dans son feuilleton télévisé « Pè Toma » et récemment Bouqui nan Paradi tiré d`une pièce de Fouché.

    2.1 Succès commercial

    Le cinéma haïtien pauvre du point de vue technique et artistique, est très peu compétitif face aux productions étrangères. Des pesanteurs de tout ordre se dressent sur le chemin d'une production de qualité. La création audio-visuelle en Haïti n'est pas de toute évidence à la hauteur de la réputation de la création plastique. D'ailleurs on peut même se poser cette question: Haïti n'est il pas un pays d'oralité? Cependant le public haïtien avide de ses propres images semble répondre clairement à cette interrogation.

    Au prime abord on a envie de souligner surtout le manque de qualité des feuilletons et des vidéos réalisées et de les opposer à un cinéma d'art et d'essai qui serait le cinéma documentaire ou de fiction politique et militant des certains créateurs haïtiens. Et si le cinéma haïtien était pourtant fondamentalement des fictions tournées en vidéo dans la veine de la farce populaire ou du vaudeville avec toutes leurs lacunes techniques et esthétiques? Et si ce cinéma primitif ingénu et kitch inspirés souvent de stéréotypes et d'histoires à l'eau de roses n'était pas le typique navet mais la condition pour l'éclosion d'un cinéma populaire de masse.

    Aujourd'hui , l'hybridation des technologies et la multimédiatisation des produits facilitent la production et empêchent une nette distinction entre cinéma et vidéo. En effet, le genre de productions auquel nous faisons référence auparavant est devenu le plus abondant sinon le seul existant depuis la chute de la maison des Duvalier est celui qui attire les foules.

    Seule la superproduction « Titanic » 1998 recueilli plus d'entrées que la vidéo intitulée :«  Cicatrices » produite localement par Jean Gardy Bien -Aimé et projeté dans les différentes salles de cinéma du Pays.

    Il faudrait éviter le dilemme cinéma éducatif et culturel d'une part et cinéma de masse d'autre part , on se demande quelles sont les productions vraiment représentatives du travail des faiseurs d'images dans ce pays?

    Est il possible de tirer parti des spécificités haïtiennes face aux identités transnationales et d'arriver en puissance dans l'imaginaire collectif, en profitant de l'immense «  no man's land » qui unit la réalité et la fiction dans ce pays afin de présenter un cinéma de qualité où le spectateur haïtien même le cultivé s'y trouve réellement et avec joie!

    N'Est-ce pas Julio Garciaa Espinoza qui rêvait d'un cinéma imparfait qui ferait de ses propres limitations techniques la force et la raison de sa créativité. En fait, en Haïti nous courons le risque de faire des pesanteurs

    matériels de sévères limites à la créativité et à la recherche esthétique.

    2.2 Caractéristiques de la production cinématographique en Haïti

    Il y a une faible préparation technique et artistique dans les milieux de la production et de la réalisation. La plupart des techniciens et artistes y compris les acteurs se forment sur le tas. Ils sont obligés de s'attarder à résoudre ses problèmes techniques, faute de formation au lieu de s'occuper des problèmes de création. Le professionnalisme est donc quasiment absent.

    Il n'existe pas de préparation dans l'organisation économique de la production. L'existence de la législation n'est pas opérationnelle. L'Etat ne manifeste jusqu'à présent aucun intérêt pour la production locale. Il n'y a pas de cinémathèque ni d'école de cinéma.

    Aucune subvention n'est prévue à aucun niveau en vue d'appuyer et d'y apporter soutien. En revanche, les réalisateurs sont obligés de payer des espaces pour la diffusion de leurs oeuvres à la Télévision; une télévision qui semble être plus préoccupée par l'oubli de la mémoire.

    Finalement, la critique et les pratiques cinéphiliques sont inexistantes; la seule critique se résume à la publicité, à des articulets commandités dans les journaux à la sortie de produits ou quelques rares articles toujours très descriptifs.

    Mettre en lumière les problèmes de ce bout de paradis qui s'acharne à rester un enfer avec les contradictions d'une histoire complexe qui semble une nécessité vitale. Ce n'est qu'n comprenant comment on en est arrivé là qu'on peut espérer avoir un avenir.

    André Breton avait découvert en Haïti que le surréalisme pouvait ne pas seulement être une doctrine esthétique mais aussi une vision du monde ancrée dans le vécu populaire.

    CONCLUSION

    Dès son apparition en 1899 le cinéma révèle un essor à profiter pour un développement économique d'un pays. Cependant l'Etat qui devait être un Etat régalien à ce processus me semble ne joue qu'un rôle négligeable.

    Les producteurs, cinéastes et réalisateurs découragés par des pratiques et aux coûts exorbitants que revêtent à la sortie d'un film. L'attente ou la soif inaltérable des Haïtiens pour le cinéma. Vu la situation et l'instabilité politico-économique du pays. Le cinéma et l'audiovisuel deviennent un atout pour tout développement qui aurait relancé la machine productive et productrice. Malgré cela, on assiste à une immobilité qui ne débouche qu'à une critique méfiance et méprisante sinon l'effort des jeunes réalisateurs de cette dernière décennie. Du pays à la diaspora, les projections sur le pays ne relatent que les faits sociopolitiques dénigrant le peuple ainsi l'oubli même l'existence du cinéma.

    D'une indépendance forcée à une occupation écrasante, d'une dictature déductive à un gouvernement de fer, le cinéma s'est coincé dans un espace restreint et imaginaire. Figer par un envahissement des films étrangers et de cinéastes sponsorisés par des ONG qui réclament un montage au goût désiré.

    Le cinéma haïtien est à exploiter et à développer afin que l'on puisse arriver à un cinéma compétitif, dans les salles comme sur des supports. Les haïtiens restent condamnés à regarder la mer. Son flux d'images; même surprenantes voire déroutantes, connote une vision choc du merdier de l'histoire haïtienne qui s'impose dans l'ambivalence mais sans ambiguïté.

    L'histoire du cinéma et de l'audiovisuel d'haiti se résume à une quête toujours répétés de liberté.

    BIBILIOGRAPHIE

    Festival de théâtre des quatre chemins 2006 FOKAL

    Frantz Voltaire combine interviews et archives dans les Chemins de la mémoire 2000

    Jean François Chalut: Plaine du Nord 1984

    Maxence Denis dans l'arbre de la liberté 2004

    Gary Victor, Charles Najman: Haiti , la fin des chimères 2004

    Mario Delatour: un certain bord de mer un siècle de migration arabe en Haiti 2005

    Mario Delatour: Haiti Aujourd'hui: la violence ou la paix 2006

    Rachèle Magloire: les enfants du coup d'Etat 2001

    Félix Vigné: Port au prince au goutte à goutte 2005

    Rigoberto Lopez: Port au prince ; ma ville 2000

    Laurence Magloire: la vi ka bel pou tout moun 2003

    Raynald Delerme:

    Pour l'amour de suzie

    La femme de mon ami

    Infidélités

    Sherico S.A

    Funérailles

    L'enquête se poursuit

    Jean Gardy Bien Aimé

    Millionnaire par erreur 2002

    Protège moi 2002

    Cicatrice II 1999

    Père de mon fils 1998

    Cicatrice I 1997

    Le cap à la une 1992






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire