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L'histoire du cinéma haà¯tien

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par Elie LABORIEUX
Université des Antilles et de la Guyane - Licence science économique 2007
  

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Partie I : LE CINEMA EN HAITI

L'historiographie haïtienne sur le cinéma est très limitée. On ne connaît qu'un numéro double de la revue de l'Institut Français d'Haïti «  conjonction », sorti en 1983, consacré au cinéma. Un livre d'Arnold Antonin, paru au cours de la même année à Caracas (Venezuela) intitulé: « Matériel pour une préhistoire du cinéma haïtien » et un article du même auteur dans le livre de Guy Hennebel et de Alfonso Gumucio Dagrn, paru en 1981 sous le titre de « Cinéma de l'Amérique Latine ».

D'ailleurs, bon nombre d'informations publiées dans conjonction proviennent de cet article. Les auteurs nous ont révélé par la suite qu'ils n'avaient pas pris le risque de citer Arnold Antonin dans leur bibliographie à cause de la dictature des Duvalier.

On peut retrouver encore des images en mouvement tournées en Haïti sur les soins santé, l'agriculture ou des scènes de la vie sociale, dont le carnaval est le moment privilégié, dans les archives de la Library of congress également ou à Pathé ciné.

Les premières projections continuent, après le passage du représentant des frères Lumières qui a eu lieu à partir de 1907 au Grand Hôtel de Pétion Ville, puis au Parisiana, situé au Champs de Mars à partir de 1914. Le Parisiana a été la première grande salle de cinéma et de théâtre (environ 500 places) qui a déjà été dans le pays.

Bien qu'il n'y ait pas de recherches systématiques, d'informations précises et documentées à ce sujet, il a eu des reportages filmés sur des sujets variés ( ciné variétés) jusqu'à la prise du pouvoir par François Duvalier en 1957. Emmanuel et Edouard Guilbaud réalisent de nombreux reportages sur les évènements politiques et sportifs jugés les plus importants, sous la direction souvent de Ricardo Widmaer.

En effet qu'il s'agit de relater des faits historiques marquants le processus et de soumettre une reproduction fastidieuse. Le cinéma haïtien a bel et bien eu lieu il y a plus d'un siècle.

Par contre l'évolution de ce cinéma nous parait elle adéquate et avec justesse et finesse un cinéma contemporain?

1.1 Le cinéma que voient les Haïtiens

Si la production cinématographique locale est pratiquement inexistante, les Haïtiens vont au cinéma. Dans les années 60, les spectateurs avaient encore le choix entre des films produits par des réalisateurs italiens et français.

Mais au fur et à mesure, malgré des espaces offerts sporadiquement par l'Institut Français, le cinéma hollywoodien a envahi les écrans. Pendant tout le régime Duvalier, une stricte surveillance est exercée sur les films projetés de peur qu'ils ne véhiculent des idées subversives.

Par exemple, la Fièvre monte à « El pao », de Louis Bunuel, a été vite enlevé des salles. Fort souvent les westerns et les films inspirés des arts martiaux chinois représentaient les euls choix offerts au public.

Dans les années 80, le groupe Maxence Elisée apparaît sur le marché du cinéma haïtien. Cette corporation antillaise a permis au public haïtien d'avoir accès aux films à succès réalisés en France et en version françaises des films américaines.

Aujourd'hui, ce groupe devenu groupe Loisirs S.A domine la distribution et l'exploitation du cinéma en Haïti et possède la plupart des salles de spectacle du pays notamment les trois plus grandes salles: Impérial (5 salles, Le Capitol ( 4 salles), le Rex théâtre et le Paramount. C'est grâce à lui qu'on peut voir sur le grand écran actuellement les productions haïtiennes, fictions et documentaires etc.

Le sort des haïtiens qui veulent voir du cinéma sur le petit écran n'est pas réjouissant. Bien que le pays vive encore à l'heure de la Radio (194 stations à travers le pays), beaucoup de nouvelles chaînes de TV ( 18 au total) ont fait leur apparition soit 7 dans la capitale et 11 dans les provinces.

La production locale étant inexistante, ces télévisions ne font que relayer, soit directement ou en différé, des programmes captés, à partir d'antennes paraboliques, des chaînes américaines ou canadiennes, qui déversent fort souvent en anglais toutes sortes d'images en provenance du monde entier. Quant à la télévision d'Etat, elle n'a de pareille nulle part ailleurs pour son style et le genre de propagande qu'elle diffuse.

Malgré la misère qui se déchaîne les Haïtiens se sont montrés leurs attraits pour le cinéma. En quête de défoulement et en vue de chasser et leurs peines, ils se sont obligés à se mettre en situations qu'on ne l'espère afin d'être à jour dans un monde en expansion.

Oubliant les dénigrements, les schisme du pouvoir politique et sa position au bas de la zone rouge des pays les plus pauvres de la caraïbe et d'Amérique.

Alors que les TV ne produisent que très peu, il existe en un bon nombre de producteurs audiovisuels indépendants. En général financés par des ONG étrangères, des documentaires ainsi produits subissent le formatage des oeuvres de sensibilisation supposées à la fois à éduque et mobiliser en prolongation de leur action.

Mais si ce forçage pédagogique peut frustrer, les propos des films sont toujours extrêmement manquants. L'organisation par des adultes, des enfants des rues en réseaux de prostitution est ainsi le thème d'un film Kalfou plèzi (1995, 42'). Le sida s'est propagé comme la foudre au sein de ces enfants sans défenses qui contaminent à leur tour dans des bordels ayant pignon sur rue.

La négligence et la non structuration des films locaux qui fascine un monde déchiré et divisé, traitant des situations politiques de l'époque et le désir acharné de visionner le monde extérieur afin d'en tirer des conséquences.

Enfin, le cinéma que voient les haïtiens est le cinéma français, hollywoodien, italien, américain et nombreux feuilletons des latino-américains.

Dans ce cinéma émerge seul Raoul Peck qui sur le thème des méfaits des tontons macoutes en Haïti des années 1960 , nous a offerts l'honneur sur quai, présenté en sélection officielle à Cannes en 1993. On y retrouve Toto Bissainthe, du même réalisateur , Haïtien corner qui a également été salué par la critique internationale. Il vient d'achever un film retraçant la carrière de Lumumba.

Autre cinéaste haïtien, connu localement Jean Gardy Bien-Aimé, qui dépeint la bourgeoisie haïtienne. Dans son métrage, sorti en novembre 1999, le père de mon fils, traite de l'avortement en dépeignant la lâcheté et la violence des hommes.

Enfin, on en connaît un sommet de film Haïtien mais traitent-ils toujours de la réalité? Peut on observer un passage du sacré au profane?

Au tant qu'on en cite au tant que s'en sorte, malgré tout le cinéma Haïtien demeure un cinéma précaire soulevant toujours les dégâts et les moeurs du pays. Mais les haïtiens sont-ils condamnés à reproduire que les faits sociopolitiques qui les rongent au lieu de produire un cinéma productif et bénéfique où le monde international dira enfin près de deux siècles le cinéma pourrait être un facteur au développement économique du pays.

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