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Réflexion sur la problématique des dépenses fiscales au bénin

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par Donald SONOMBITI
Université d'Abomey-Calavi - Licence professionnelle en administration des finances 2010
  

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II- REVUE DE LA LITTERATURE :

Il existe sur la question des dépenses fiscales, une production littéraire assez abondante où l'on retrouve deux écoles aux doctrines opposées. La première, plus ancienne, est favorable à la pratique de la fiscalité dérogatoire. La deuxième lui est hostile et propose des solutions en faveur de la réduction, voire la suppression des exonérations. Il n'est donc pas superflu, avant d'orienter notre travail de rappeler ici l'argumentaire de chacune de ces deux écoles.

A- Les courants favorables aux dépenses fiscales :

L'idée maîtresse de cette conception est que la fiscalité doit assumer, au-delà de ses impératifs de rendement, un objectif d'incitation économique qui nécessite l'introduction de distorsions volontaires destinées à encourager certaines catégories d'activités ou à répondre à des besoins conjoncturels. C'est pour cela que certains auteurs estiment que :

- du moment où il existe un lien négatif assez fort entre le niveau des prélèvements obligatoires et le niveau d'activité, des systèmes d'incitations sont nécessaires pour doper la croissance, relancer la consommation, encourager les exportations, promouvoir l'emploi, améliorer et redresser la balance commerciale et la balance des paiements - DUFORT, G. (1967) : « Economie Générale »

- les dépenses fiscales sont, à court terme nécessaires à l'acceptation par les contribuables d'un système fiscal à taux élevés et à base étroite dont elles constituent des éléments indispensables de respiration et d'adaptation - FRANCOZ D. et Y. JACQUIN (2001), « Evolution et rôle des financements publics de la R&D des entreprises »,

B- Les courants hostiles aux dépenses fiscales :

Les auteurs appartenant à ce deuxième courant reprochent aux dépenses fiscales :

- d'avoir un impact négligeable ou faible si ce n'est nul car, parmi les facteurs qui influencent la décision de l'investisseur, le facteur fiscal arrive au 6ème rang : la qualification de la main d'oeuvre et sa rentabilité, la taille du marché, l'infrastructure, la stabilité politique et la transparence du système sont autant de facteurs qui, pour l'investisseur comptent probablement plus que la variable fiscale; - GOURGEON A-M (2005) : « Rapport de l'atelier régional sur la gestion des exonérations »

- de rendre la législation inutilement complexe par des normes illisibles dont la mise en oeuvre est compliquée tant pour l'Administration que pour les contribuables - Conseil des Impôts (2003) : « La fiscalité dérogatoire pour un réexamen des dépenses fiscales »

- d'engager au-delà de leur coût budgétaire élevé et difficilement quantifiable de nombreux frais administratifs (la production d'imprimés spécifiques, les contrôles, les contentieux, etc.) de même que le champ des bénéficiaires effectifs ne correspond à la cible potentielle qu'au prix d'une action d'information significative qui fait souvent défaut. - LEPETIT M.C (2006) « Déclarations sur les dépenses fiscales » - ;

- et de présenter l'inconvénient selon lequel il est presque impossible de revenir sur une décision prise même s'il est démontré plus tard que l'Etat n'y tire aucun avantage car elles engendrent une forme de droits acquis qui, dans un contexte où la réforme fiscale sans perdants relève de l'utopie, est un handicap extrêmement lourd - OSSA R. (2007) : « Administrer l'impôt : les nouveaux enjeux de la fonction de gestion dans les pays en développement », édition Iroko, p141 -

En définitive, ces derniers auteurs postulent qu' :

un système fiscal rationnel et économiquement cohérent doit reposer sur un impôt à base large et à taux faible comportant peu d'exonérations et d'aménagements (abattements, réductions...), de sorte que la simplicité des règles facilite sa gestion et en garantisse la bonne application, étant donnés que l'assiette large et le taux moyen (ou le taux marginal) faible sont des gages d'équité et de civisme fiscal. L'interventionnisme fiscal ne se justifie que lorsqu'il demeure dans le domaine étroit de la technique fiscale mais en s'en écartant, on fausse les lois naturelles et le jeu normal de la concurrence - BARRAINE R. (1963) : «  Finances Publiques »

Orientation du présent travail : De même que les dépenses fiscales sont acceptées par les uns (idée d'attirer ou de ne pas affaiblir le capital et l'investissement) et rejetées par les autres (arguments d'augmentation des coûts de transaction, de risque accru de fraude fiscale, d'introduction de distorsions et d'effets de cascade dans l'économie), les solutions préconisées en la matière concernent soit leur maintien, soit leur suppression. Les études les plus récentes (rapports de séminaires régionaux, mémoires d'étudiants à l'ENAM) sont plus proches ou épousent la deuxième conception, celle défavorable aux dépenses fiscales. Mais, il faut dire que dans l'ensemble, ces travaux se révèlent plus conceptuels qu'opérationnels c'est-à-dire que les questions concrètes liées à la gestion et à la maîtrise des régimes d'exception n'y sont généralement pas suffisamment abordées. De plus, chaque mesure de fiscalité dérogatoire présentant ses spécificités, les dépenses fiscales ne peuvent être abordées plus efficacement que dans une approche ciblée plutôt que globale. C'est pour cela que notre étude ambitionne de traiter les dépenses fiscales dans leurs aspects pratiques.

PARAGRAPHE 2 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE : APPROCHES EMPIRIQUE ET THEORIQUE CHOISIES

Nous procéderons, dans le cadre de la recherche, de deux (02) manières à savoir une dimension empirique et une dimension théorique.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon