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La dette publique au Togo : une tentative d'identification des facteurs explicatifs

( Télécharger le fichier original )
par Nasser TALL BOUBACAR
COFEB - DESBF 2009
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACE

    Je dédie ce travail à :

    · mon père, feu Youssouf Boubacar TALL, en hommage posthume.

    · ma mère, Arifatou BOUKARI, pour tous les sacrifices consentis.

    · mes frères Fayçal, Tidjani, Djamilata pour en faire plus un jour.

    REMERCIEMENTS

    Avant d'entamer ce mémoire, nous exprimons nos remerciements envers ALLAH le tout miséricordieux, le très miséricordieux puis notre gratitude à l'endroit de :

    · Monsieur Baba Kokoga BAKPENA, Directeur des Finances pour ses conseils et sa disponibilité constante ;

    · Professeur Nadédjo BIGOU-LARE, Doyen de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de l'Université de Lomé pour avoir accepté diriger ce travail avec promptitude. Ses orientations nous ont été très bénéfiques ;

    · Monsieur Ayira KOREM, Assistant du Professeur, dont l'encadrement a facilité notre tâche ;

    · Messieurs les Directeurs et le personnel de la Direction de la Formation du COFEB ;

    · Tous les chefs de services qui nous ont réservé un peu de leur temps, qu'ils reçoivent l'expression de notre profonde gratitude ;

    · Docteur Ryssalatou AYEVA épouse DIAWARA, pour toutes ses contributions ;

    · Mes oncles Boundjou SAMA et Kossi SAMA pour leurs conseils, assistances et ses encouragements ;

    · Madame Rose Alewa GNOFAME pour ses conseils et ses encouragements ;

    · Mademoiselle Abidé BEKETI pour sa patience et ses encouragements ;

    · Aux familles TALL et THIAM pour nous avoir assisté tout au long de cette année ;

    · Messieurs Aboudou Raouf TCHABI-DJOGOU et Tchalaye ZATO pour leur concours à la réalisation de ce travail ;

    · Enfin, nous disons merci à tous ceux qui ne sont ici citées mais qui, de près ou de loin nous ont apporté leur assistance ;

    · A vous tous, nous dirons encore MERCI ! MERCI ! MERCI !

    Résumé

    Ce mémoire se propose de d'identifier les facteurs explicatifs de l'endettement du

    Togo. Cette analyse sera faite à l'aide de la méthode des moindres carrés ordinaires avec des données couvrant la période 1980-2008 (soit 29 ans).

    Le traitement de ce modèle a donné des résultats dans l'ensemble satisfaisants les hypothèses de la recherche.

    En effet, les importations rapportées au produit intérieur brut, la dévaluation du franc CFA, et le taux de change du franc CFA se trouvent être les facteurs explicatifs du niveau d'endettement du pays et qui sont validés par le modèle estimé.

    Fort de ces résultats il a été recommandé aux autorités publiques de rechercher des prêts assortis de forte concessionnalité, un effort d'amélioration du taux de croissance, un assainissement des finances publiques en vue de l'amélioration de la balance fiscale et une bonne gestion de la dette.

    SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES

    ADF

    : Augmented Dickey -Fuller

    BM

    : Banque Mondiale

    FMI

    : Fonds Monétaire International

    MCE

    : Modèle à Correction d'Erreur

    MCO

    : Moindres carrés ordinaires

    PAS

    : Programmes d'Ajustements Structurels

    PIB

    : Produit Intérieur Brut

    PPTE

    : Pays Pauvres Très Endettés

    PVD

    : Pays en Voie de Développement

    UE

    : Union Européenne

    TABLE DES MATIERES Dédicace 1

    Remerciements 2

    Résume 3

    Liste des sigles et abréviations 4

    Table des matières 5

    INTRODUCTION GENERALE 8

    PREMIERE PARTIE : L'ENDETTEMENT PUBLIC : DE LA LITTERATURE A L'ETAT DES

    LIEUX AU TOGO 11

    CHAPITRE I : L'ENDETTEMENT PUBLIC ET SES EFFETS DANS LA LITTÉRATURE 11

    SECTION1 : Notions de dette publique, de soutenabilité ou de viabilité de la dette

    A - Notions de dette et de soutenabilité de la dette 11

    1 - Notions de dette 11

    2 - Notion de soutenabilité ou de viabilité de la dette 12

    B- Les différentes conceptions sur l'endettement public 12

    1 - Les conceptions classique et keynésienne 13

    1-1 La conception classique 13

    1-2 La conception keynésienne 13

    2 - Les autres conceptions

    2-1 Les approches alternatives à la théorie keynésienne 13

    2-2 La conception de l'école des anticipations rationnelles 13

    SECTION 2 : CAUSES, CONSÉQUENCES ET MOTIFS DE L'ENDETTEMENT

    PUBLIC 14

    A- Causes de l'endettement public 14

    1- Les causes exogènes 14

    1-1 La détérioration des termes de l'échange 14

    1-2 L'offre abondante de liquidités internationales 14

    1-3 Les conditions d'emprunt très favorables 14

    2 - Les causes endogènes 14

    2-1 Les modèles de développement 15

    2-2 Déficit des balances des paiements 15

    2-3 Les investissements improductifs 15

    B- Les conséquences, motifs et efficacité de l'endettement public 15

    1- Conséquences de l'endettement public 15

    1-1 Conséquences économiques 15

    1-1-1 Problèmes de finances publiques 15

    1-1-2 Problèmes macroéconomiques 15

    1-1-3 Problèmes d'efficacité économique 16

    1-1-4 Problèmes d'équité intergénérationelle 16

    1-2 Conséquences sociales et politiques 16

    2- Motifs de l'endettement 16

    2-1 Les motifs de l'endettement 16

    2-1-1 Les motifs de l'emprunt extérieur 16

    2-1-2 Les motifs de l'emprunt intérieur 17

    3- Efficacité de la dette extérieure 17

    CHAPITRE II : ANALYSE DESCRIPTIVE DU NIVEAU DE L'ENDETTEMENT PUBLIC AU TOGO 18

    SECTION 1 : STRUCTURE DE LA DETTE ET ETUDE DESCRIPTIVE DE LA DETTE EXTERIEURE DU TOGO 18

    A- Structure de la dette publique, structure de la dette extérieure et son évolution 18

    1- Structure de la dette publique 18

    2- Structure et évolution de la dette extérieure 18

    2-1- Structure de la dette extérieure publique 18

    2-2 Evolution de la dette extérieure du Togo entre

    1980 et 2008 18

    B- Evolution de quelques indicateurs du poids de la dette extérieure de 1980 à
    2008 19

    1- Evolution de l'encours de la dette extérieure/PIB 19

    2- Evolution du ratio service de la dette extérieure/exportations 20

    3- Evolution du ratio dette extérieure/exportations 20

    4- Evolution du service de la dette extérieure sur le PIB 20

    5- Evolution du degré d'ouverture 20

    6- Evolution des importations par rapport au PIB 20

    SECTION 2 : La dette intérieure 20

    A- STRUCTURE ET EVOLUTION DE LA DETTE INTERIEURE 20

    1- Structure de la dette intérieure publique 20

    2- Evolution comparée de la dette intérieure togolaise et du déficit budgétaire entre 1990 et 2008 21

    B- Evolution de quelques ratios de la dette intérieure et causes de l'endettement intérieur 22

    1- Evolution de quelques ratios de la dette intérieure 22

    1-1 Tendance du ratio dette intérieure/PIB 22

    1-2 Tendance du ratio dette intérieure/Recettes 22

    2- CAUSES DE L'ENDETTEMENT INTERIEUR 22

    2-1 Causes structurelles 22

    2-2 Causes conjoncturelles 23

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA DETTE 24

    CHAPITRE 1 : ANALYSES EMPIRIQUES ET ECONOMETRIQUE 24

    SECTION 1 : RESULTATS D'ANALYSES EMPIRIQUES ET SPECIFICATION DU

    MODELE 24

    A- RESULTATS D'ANALYSES EMPIRIQUES 24

    B- Spécification du modèle et étude des séries 26

    1- Spécification du modèle 26

    1-1 Les variables du modèle 26

    1-2 Forme mathématique du modèle 27

    1-3 Estimation de la fonction d'endettement extérieure du

    Togo 27

    1-4 Source des données de l'étude 27

    2- Etude des séries 27

    2-1 Etude de la stationnarité des séries 28

    2-2 Test de cointégration de Johansen 28

    2-3 Choix de la technique 28

    SECTION 2 : Estimation et validation du modèle 29

    A- Estimation du modèle 29

    B- Validation du modèle 30

    1- Validité statistique 30

    1-1 Interprétation du coefficient de détermination 30

    1-2 Test de significativité 30

    1-2-1 Test de Fisher 30

    1-2-2 Test de student 30

    2- Validité économétrique 30

    2-1 Test de multicolinéarité 30

    2-2 Test d'homoscédasticité des erreurs 30

    2-2-1 Test de White 30

    2-2-2 Test ARCH 31

    2-3 Test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey 31

    2-4 Test de spécification de Ramsey 31

    2-5 Test de Jarque-Bera 31

    2-6 Analyse de la stabilité du modèle 32

    2-6-1 Test Cusum 32

    2-6-1 Test Cusum carré 32

    2-7 Evaluation du pouvoir prédictif du modèle 32

    CHAPITRE 2 : INTERPRÉTATIONS DES RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS DE
    POLITIQUES ÉCONOMIQUES 33

    SECTION 1 : Interprétations des résultats 33

    A- Résultats de l'estimation et interprétation du coefficient de correction
    d'erreur 33

    1- Résultats de l'estimation 33

    2- Interprétation du coefficient de correction d'erreur 34

    B- Interprétation des élasticités 34

    1- Interprétation des élasticités ou semi-élasticités de long terme 26

    2- Interprétation des élasticités de court terme 35

    SECTION 2 : RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES 36

    A- Cadre de l'endettement 36

    B- Cadre du développement économique 37

    CONCLUSION GENERALE 38

    ANNEXES

    INTRODUCTION GENERALE

    Au cours des deux dernières décennies, le contexte économique de l'ensemble des pays pauvres très endettés (PPTE), en général et du Togo en particulier, a été marqué par un endettement sans précédent. La crise de la dette dans les pays en développement continue de faire la une des journaux à travers le monde. Elle est considérée comme étant l'un des facteurs retardant le développement économique des pays pauvres.

    Le contexte économique international a joué un rôle prépondérant dans l'aggravation de la crise : fluctuation des taux de change, baisse du prix des matières premières et détérioration des termes de l'échange, hausse des taux d'intérêt et baisse des prêts assortis de conditions concessionnelles. En outre, cette crise est imputable aux politiques internes : mauvaise gestion de la dette publique, mauvaise allocation des ressources et absence de discipline financière rigoureuse.

    Après la deuxième guerre mondiale, l'Europe s'est reconstruite grâce au «plan Marshall1». S'inspirant de cet exemple, dans la décennie de 1970, les pays se sont endettés pour faire face à un désir d'investissement intensif destiné à réaliser des taux de croissances fortes du PIB. Ceci dans l'espoir que la croissance économique amorcée crée les ressources nécessaires au remboursement des prêts contractés. Tel n'a pas été le cas car cela a plutôt conduit à un cercle d'endettement. Cette situation a été favorisée aussi bien par des facteurs internes (une mauvaise gestion de la dette et allocation des ressources, une absence de discipline financière rigoureuse) que par des facteurs externes (la fluctuation des taux de changes, la baisse des cours des matières premières, la détérioration des termes de l'échange, la dévaluation...). Cet environnement a conduit le pays à enregistrer des déficits insupportables et de faibles taux de croissance.

    En 1981, la récession mondiale survint et le prix du pétrole diminua. Le 12 août 1982, le Mexique signifia à ses créanciers que sa banque centrale avait épuisé ses réserves et qu'elle ne pouvait plus honorer les paiements prévus sur la dette étrangère. Ensuite, après le Mexique, des pays comme l'Argentine et le Brésil ont suivi le pas. C'est le début de la crise de la dette. Les solutions de sortie de la crise sont : les prêts concertés, l'allègement de la dette, le rééchelonnement de la dette, les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) et le plan Brady. Les pays dont la dette était rééchelonnée empruntaient souvent au FMI et donnaient leur accord à des programmes de stabilisation inspirés par celui-ci.

    Un an plus tôt, la mise en oeuvre au cours des années 80 des PAS s'est faite notamment avec l'appui de la Banque Mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI).

    Au milieu des années 1990, les mécanismes d'allègement de la dette (le plan Brady2 et les menus d'options combinant réduction et refinancement de la dette), et l'ensemble des mesures visant à réduire les besoins d'emprunt n'étaient pas suffisants pour ramener l'endettement à un niveau tolérable. En 1996, les institutions de Bretton Woods (FMI et BM) ont lancé conjointement une initiative en faveur des PPTE afin de proposer une solution durable aux problèmes d'endettement des pays pauvres.

    Le Togo n'a pas échappé à cette crise de l'endettement. Ainsi, au 31 décembre 1978, l'encours de sa dette extérieure s'élevait à 179 milliards de FCFA dont 22 milliards d'arriérés de remboursement. L'encours de la dette a évolué à la hausse malgré les remboursements effectués, les remises et annulations obtenues. Il est passé de 213,4 milliards en 1980 à 349,4 milliards de FCFA en 1993 soit un accroissement en valeur réelle de 61 % (Direction de la dette, 2008).

    En 1994, suite à la dévaluation du FCFA intervenue en janvier, l'encours passa du simple

    1 Le plan Marshall est un vaste programme d'aide financière proposé par les USA pour la reconstruction des pays alliés. Ce programme se traduit par un apport substantiel de capitaux sous forme de prêts à ces derniers.

    2 Voir annexe 1

    au double. Comparé aux recettes d'exportations, le service avant rééchelonnement donne un ratio de 44,2 % tandis que celui du service après rééchelonnement fait 27 % alors que le seuil toléré est de 20 %. Dans cette proportion, le service de la dette constitue une lourde charge pour l'économie togolaise.

    A partir de 1984, d'importants efforts d'ajustement budgétaire, résultats des Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) initiés par le FMI et la BM, ont permis de dégager des taux de croissance positifs atteignant 4,1 % en 1989. Aussi, de 1979 à 2008, le Togo a-t-il bénéficié de onze passages au Club de Paris3. L'encours de la dette publique du Togo est évalué à 1106,384 milliards de Francs CFA au 31 décembre 2008.

    Malgré ses exportations, le pays va connaître une conjoncture économique et financière difficile. Au cours de la période 1994 à 2008, les ratios de la dette extérieure rapportée au PIB et de la dette publique au PIB sont passés respectivement de 116,38 % à 46,89 % et de 123,78 % à 79,19 %, dépassant ainsi les seuils tolérables (50%). Ceci s'explique par la naissance à côté de la dette extérieure, d'une dette intérieure grandissante depuis 1990 due à l'environnement socio-politique et économique.

    Si l'on s'accorde sur le fait que la recherche d'une solution appropriée à la question de l'endettement passe nécessairement par la connaissance des facteurs qui l'influencent, il est alors digne d'intérêt de s'interroger sur les causes explicatives de l'endettement du Togo. Ceci suscite un certain nombre de questions: Comment évoluent la dette publique du Togo et ses principaux ratios ? Quelles sont les causes de l'accroissement de la dette publique au Togo ? Y a-t-il une meilleure stratégie pour gérer la dette de l'État ?

    D'où l'intérêt du thème: «La dette publique au Togo : une tentative d'identification des facteurs explicatifs»

    L'objectif général de cette recherche est d'identifier les facteurs explicatifs de l'évolution de la dette publique au Togo.

    Plus spécifiquement, il s'agira de :

    · décrire l'évolution de la dette publique du Togo ;

    · analyser des causes de cette évolution ;

    · identifier les facteurs explicatifs qui permettent de réduire ou d'encourager l'endettement public du Togo ;

    · proposer des solutions pour une réduction de la dette publique.

    Afin d'atteindre l'objectif de notre étude, nous partons de l'hypothèse qu'il existe une corrélation positive entre le ratio d'endettement et les indicateurs de performance économiques tels que le service de la dette extérieure, le ratio des importations/PIB et la croissance démographique.

    Ainsi, ce mémoire comportera deux (02) parties. La première partie sera consacrée à l'endettement dans la littérature puis nous procèderons à l'état des lieux au Togo ; la seconde partie traitera des résultats d'analyses empiriques de l'endettement public extérieur, de l'estimation et de l'interprétation d'un modèle économétrique.

    3 Source: Direction de la dette

    PREMIERE PARTIE : L'ENDETTEMENT PUBLIC : DE LA LITTERATURE A
    L'ETAT DES LIEUX AU TOGO

    La première partie de notre recherche comporte deux chapitres. Le premier chapitre s'intéresse à l'aspect théorique de l'endettement. La deuxième partie est consacrée à l'analyse descriptive du niveau d'endettement public au Togo.

    Le premier chapitre contient dans sa première section, la notion de dette publique ; dans sa deuxième section, les causes, les conséquences et les motifs de l'endettement public seront exposés. Le deuxième chapitre est relatif à l'analyse descriptive du niveau d'endettement du Togo. Ainsi la dette extérieure est examinée dans la première section et la deuxième section est relatif à l'analyse la dette intérieure.

    CHAPITRE I : L'ENDETTEMENT PUBLIC ET SES EFFETS DANS LA LITTÉRATURE Section 1 : Notions de dette publique, de soutenabilité ou de viabilité de la dette A - Notions de dette et de soutenabilité de la dette

    1 - Notions de dette

    Par dette, on entend tout engagement représenté par un instrument financier ou tout autre équivalent juridique4.

    La dette publique est la dette contractée par un Etat auprès de particuliers, des banques, des entreprises, des Etats. L'ensemble dette publique extérieure et dette publique intérieure constituent la dette publique.

    La dette extérieure d'un Etat représente l'ensemble des emprunts contractés par les pouvoirs publics d'un pays auprès de créanciers (privés ou publics, bilatéraux ou multilatéraux) extérieurs et non résidents. Elle peut être publique ou privée, bilatérale ou multilatérale; elle peut être aussi commerciale.

    La dette extérieure brute est égale au montant, à une date donnée, de l'encours des engagements courants effectifs non conditionnels qui comportent l'obligation pour le débiteur d'effectuer un ou plusieurs paiements pour rembourser le principal et /ou verser des intérêts à un ou plusieurs moments futurs et qui sont dus à des non-résidents par des résidents d'une économie5.

    Selon la Banque Mondiale, la dette extérieure publique est toute dette remboursable en devises à des créanciers extérieurs dont l'échéance initiale ou prorogée dépasse un an et est soit contractée directement par un organisme public du pays emprunteur, soit garantie par l'Etat.

    La dette intérieure d'un pays est l'ensemble des engagements contractés par l'Etat auprès d'acteurs résidents dans le pays et exprimés en monnaie locale.

    L'expression ''dette intérieure publique" désigne les instruments de la dette émis par les pouvoirs publics (Gouvernement central, Autorités régionales et locales et entreprises publiques)6.

    Le service de la dette est l'ensemble des paiements effectivement opérés en règlement d'une obligation notamment au titre du principal, des intérêts et des pénalités de retard.

    En outre,le remboursement de la dette dépend des niveaux de taux d'intérêt et des taux de
    change, puisqu'une partie importante de l'encours de la dette est libellée en dollars, et à

    4 DEBLOCK C. et al, Dette extérieure des pays en développement : La renégociation sans fin, 2001, p.9.

    5 FMI, Guide ses statistiques de la dette extérieure, 2003, p.20.

    6 KAMARA Mame Pierre et N'DIAYE Pierre, Cours de gestion de la dette, COFEB, 2009

    taux variables.

    Les prêts concertés sont des prêts qui sont faits contre la volonté du prêteur.

    L'encours de la dette est la partie d'un emprunt en cours qui a été effectivement versée.

    Le stock de la dette fournit une mesure rapide utile de la charge future du service de la dette liée à la dette existante.

    On entend par intérêt de la dette, la charge principale d'un prêt, calculée sur la partie décaissée et non remboursée de capital pour pénalité évidemment.

    L`élément-don (ou élément de concessionnalité) est la composante "subvention" des prêts accordés par des organismes d'aide au développement. D'après la classification du FMI et de la Banque Mondiale, un prêt est dit concessionnel s'il est assorti d'un élément don d'au moins 35 %.

    On entend par endettement public l'ensemble des concours demandés par un Gouvernement auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux, institutions financières, marchés financiers, etc) pour financer les actions de développement qui n'ont pu être prises en charge par le budget national.

    2- Notion de soutenabilité ou de viabilité de la dette

    La dette extérieure d'un pays est viable ou soutenable à moyen et à long terme si ce pays est en mesure de s'acquitter de toutes ses obligations courantes et futures sur la dette extérieure sans recourir à un financement exceptionnel (FMI, 2001).

    L'analyse de viabilité de la dette extérieure se fait à travers : la dette rapportée aux exportations, le ratio de la dette au PIB, le ratio de la VAN de la dette aux Recettes budgétaires et le ratio du service de la dette aux exportations.

    Lorsque la dette s'accumule à un rythme plus rapide que la capacité à rembourser, impliquant qu'à un moment donné le pays ne pourra plus faire face au service de la dette7, le fardeau de la dette extérieure publique peut être qualifiée de non viable.

    La soutenabilité de la dette c'est l'aptitude du pays débiteur à satisfaire entièrement à ses obligations extérieures actuelles et futures sans devoir recourir au rééchelonnement ou à l'accumulation d'arriérés.

    D'après RAFFINOT (1998), si les conditions suivantes ne sont pas respectées, des difficultés à honorer la dette deviennent très probables :

    - encours de la dette/PIB ; ce ratio doit être inférieur à 50 %. C'est un indicateur de liquidité ;

    - le rapport (service de la dette/exportations de biens et services non facteurs de production) doit être inférieur à 20 % et

    - le ratio (encours de la dette/exportations) doit être inférieur à 150 %. C'est un indicateur de solvabilité.

    B- Les différentes conceptions sur l'endettement public

    Les différents arguments théoriques de l'endettement seront regroupés en deux groupes de conceptions, puis seront présentés les mobiles de l'endettement.

    7 Bureau de financement du développement, département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, considérations stratégiques en gestion de la dette publique pour le développement durable/ document d'orientations pour le dialogue multi-parties prenantes, Octobre 2004, p. 3.

    1 - Les conceptions classique et keynésienne 1-1 La conception classique

    Les classiques assimilent l'endettement à l'impôt futur et imputent à l'Etat une connotation négative. Selon Ricardo (1817)8, les citoyens voient dans l'emprunt un impôt différé dans le temps. Ils se comportent comme s'ils sont contraints de payer un impôt ultérieurement pour rembourser cet emprunt, quelque soit le décalage intergénérationnel.

    En d'autres termes, le comportement des agents économiques est guidé par une anticipation à la hausse des impôts. Toutefois, une réserve peut être introduite selon la nature ou la qualité des dépenses (dépenses de transfert ou d'investissement) financées par l'emprunt.

    1-2 La conception keynésienne

    Pour les keynésiens, l'endettement n'occasionne pas de charges ni pour les générations futures ni pour des générations actuelles du fait des investissements qu'il génère. Dans cette approche, l'endettement entraînant la relance de la demande provoque par l'effet accélérateur une hausse plus que proportionnelle de l'investissement, qui à son tour incite une hausse de la production.

    Le déficit budgétaire, qui conduit par ses flux successifs à augmenter le stock de la dette, produit l'expansion du cycle économique par la demande et l'investissement autonome. Le déficit auquel correspond l'emprunt stimule la demande et permet d'alléger le coût de son remboursement. Cet argument reste plausible tant que le sous-emploi des ressources productives existent, selon la thèse keynésienne9.

    2 - Les autres conceptions

    2-1 Les approches alternatives à la théorie keynésienne

    Pour les tenants de cette hypothèse10, si dans un pays l'on a deux partis qui sont potentiellement en position d'accéder fréquemment au pouvoir, ces partis ont des préférences différentes quant à la nature des dépenses publiques. Le parti au pouvoir peut décider d'augmenter aujourd'hui les dépenses publiques en s'endettant, satisfaisant son électorat, au mieux de se maintenir au pouvoir et au pire de ne pas faciliter la vie de son adversaire. Ainsi, il crée des conditions de manière à gêner ultérieurement son adversaire politique du point de vue de la gestion du budget, si ce dernier venait à conquérir le pouvoir. Il engage aujourd'hui des recettes fiscales futures et donc diminue les possibilités futures de dépense de son adversaire surtout si la dette venait a être importante.

    2-2 La conception de l'école des anticipations rationnelles

    Selon R. BARRO (1974), une politique de déficit budgétaire financée par l'emprunt reste sans effet stimulant sur l'économie, dans la mesure où les agents ne sont pas victimes de l'illusion fiscale. Ces agents anticipent alors une hausse des impôts destinée à rembourser l'emprunt en constituant une épargne d'un montant équivalent à l'endettement public (Théorème d'équivalence ou de Barro-Ricardo)11. Ainsi, quelles que soient les modalités de financement des déficits, les effets à long terme sont équivalents. Cette proposition générale signifie donc la neutralité de la dette publique à long terme (multiplicateur fiscal et

    8 David RICARDO, Principes de l'économie politique et de l'impôt, 1817.

    9 Cité par Léonce YAPO (2001)

    10 Cité par Gervasio SEMEDO (2001)

    11 Cité par Gervasio SEMEDO (2001)

    budgétaire tendant vers zéro).

    Selon Robert Lucas (1972), l'idée sur les anticipations rationnelles est que les agents sont capables de tirer parti de toute l'information disponible pour former leurs anticipations, de sorte qu'en moyenne stochastique, ils ne se trompent pas. R. Lucas que les gens peuvent changer leur comportement quand la politique économique change.

    SECTION 2 : CAUSES, CONSÉQUENCES ET MOTIFS DE L'ENDETTEMENT PUBLIC A- Causes de l'endettement public

    La faiblesse de l'épargne nationale et l'importance des besoins de financement justifient bien souvent le recours au financement extérieur. Mais la dette apparaît parfois aussi comme la résultante d'un choix politique délibéré. L'endettement public peut provenir de causes exogènes ou endogènes.

    1- Les causes exogènes

    1-1 La détérioration des termes de l'échange

    Suite au ralentissement économique à la fin des années 70 dans les pays industrialisés, les revenus des pays en développement déclinèrent non seulement parce que leur taux de croissance se ralentit mais aussi parce que les prix de leurs matières premières exportées diminuèrent par rapport aux prix de leurs exportations. Ce qui a conduit les pays en développement à recourir à l'emprunt extérieur pour combler ce déficit en ressources.

    1-2 L'offre abondante de liquidités internationales

    Avec le choc pétrolier de 1973-1974, les énormes surplus des pays exportateurs de pétrole résultant de la hausse des prix pétroliers devaient être «recyclés» pour financer les déficits courants du reste du monde. Les pays pétroliers plaçaient leurs fonds dans les pays développés et les banques commerciales de ceux-ci trouvaient profitables de les prêter à leur tour aux pays en développement. Le recours aux crédits accordés par les banques commerciales présentent deux avantages :

    Premièrement : les crédits accordés par les banques commerciales ne lient pas le transfert des capitaux à la mise en place de politiques d'ajustement structurel.

    Deuxièmement : la liberté d'affectation des fonds reçus. 1-3 Les conditions d'emprunt très favorables

    Les conditions étaient telles que même si on ajoute une prime d'emprunt, les pays en développement étaient confrontés à des taux d'intérêt historiquement bas pour les emprunts extérieurs : cela les encouragea à emprunter à l'étranger.

    2 - Les causes endogènes

    Les déficits courants des pays en développement non pétroliers augmentèrent rapidement entre 1974 et 1978. Ces pays adoptèrent et poursuivirent des politiques expansionnistes : elle y encouragèrent les projets d'investissements ambitieux et y maintinrent des taux de croissance élevés. Ils développèrent ces mesures par des déficits considérables et persistants : ils empruntèrent fortement à l'étranger pour maintenir leurs dépenses au

    dessus de leurs revenus. Parmi les causes internes du recours à l'endettement extérieur, après la corruption, il y a :

    2-1 Les modèles de développement

    Le choix d'un modèle de croissance tirée par l'extérieur pouvait conduire à un endettement croissant car celui-ci constituait l'une des conditions de sa fiabilité.

    2-2 Déficit des balances des paiements

    Le déficit permanent des balances des paiements des PVD a été financé en partie par l'endettement extérieur. Avec le temps, les intérêts payés par ces pays deviennent la cause essentielle des déficits structurels de leurs comptes courants. Ces pays sont alors entrés dans un cercle vicieux, en ce sens que l'endettement extérieur accroît le déficit du compte courant et partant la balance des paiements, alors que le déficit du compte courant demande davantage d'endettement extérieur.

    2-3 Les investissements improductifs

    Les emprunts ont servi à la construction d'infrastructures (routes, barrages etc.) dont la vocation n'est pas forcément de générer des ressources. Les emprunts ont été parfois mobilisés non en fonction des exigences du développement national mais en fonction des besoins du pays prêteur. L'aide a ainsi servi à créer un débouché pour des produits du pays prêteur ou un marché pour ses entreprises (aide liée).

    B- Les conséquences, motifs et efficacité de l'endettement public 1- Conséquences de l'endettement public

    1-1 Conséquences économiques

    1-1-1 Problèmes de finances publiques

    Une dette importante s'accompagne généralement de coûts de financement plus élevés, qui se traduisent à leur tour par un service de la dette plus élevé.

    Nonobstant les risques entourant les conditions économiques futures, l'importance du service de la dette limite la marge de manoeuvre du gouvernement. Il accapare une part importante des recettes budgétaires et limite ainsi le gouvernement dans ses choix de dépenses.

    1-1-2 Problèmes macroéconomiques

    Dans une petite économie ouverte les déficits publics et le service de la dette réduisent l'épargne publique, ce qui nécessite un recours accru à l'épargne étrangère ou aux investissements directs étrangers. Il en résulte une réduction de l'excédent commercial ou, symétriquement, une augmentation du déficit commercial. C'est pourquoi les économistes font souvent référence aux déficits public et commercial comme étant des « déficits jumeaux ». Les effets réels de la dette publique sont toutefois moins importants dans une petite économie ouverte que dans une grande économie ouverte ou dans une économie fermée, où la réduction de l'épargne publique entraîne une hausse du taux d'intérêt réel et une réduction des investissements privés (effet d'éviction), qui affecte à son tour la croissance du stock de capital et, à terme, la production potentielle.

    D'après l'équivalence ricardienne, l'endettement public s'accompagne d'une hausse de l'épargne privée qui compense la réduction de l'épargne publique, les ménages anticipant les hausses d'impôt futures et épargnant en conséquence. Tant l'équivalence ricardienne que la parité des taux d'intérêt en petite économie ouverte viennent limiter l'ampleur des impacts macroéconomiques réels de la dette publique.

    1-1-3 Problèmes d'efficacité économique

    Une dette publique élevée a pour conséquence un fardeau fiscal élevé. Ce fardeau fiscal élevé agit comme un frein et provoque le ralentissement de l'activité économique. Un autre effet est l'affaiblissement potentiel du rendement de l'assiette fiscale pour le gouvernement (évitement, évasion fiscale) et l'incertitude quant aux conditions fiscales futures et à l'étendue des services publics qui seront disponibles dans l'avenir. Cette incertitude peut affecter négativement la capacité de rétention et d'attraction de la main d'oeuvre et des capitaux.

    1-1-4 Problèmes d'équité intergénérationelle

    Lorsqu'il est utilisé de façon appropriée, l'endettement public comme mode de financement pour les investissements publics est un facteur d'équité. Il peut toutefois devenir un facteur d'iniquité lorsqu'il sert à reporter le fardeau de dépenses courantes sur les générations futures de contribuables12. L'endettement public a aussi des impacts distributifs potentiellement importants non seulement entre les générations mais également entre les membres d'une même génération (Osberg, 2004).

    1-2 Conséquences sociales et politiques

    La dette publique et les nombreux problèmes qu'elle peut entraîner sont susceptibles d'influencer le paysage politique. Par exemple, un problème qui peut se poser est l'écart entre les taxes payées par les individus et les services qu'ils reçoivent en retour. Lorsqu'il y a équilibre budgétaire, le service de la dette introduit un écart entre les taxes payées et les services publics reçus par les contribuables. Cet écart alimente, dans la population, l'impression que les contribuables « n'en ont pas pour leur argent »13. Par conséquent, la rentabilité de l'assiette fiscale peut s'en trouver affectée, de même que le soutien dont bénéficient les programmes gouvernementaux.

    2- Motifs de l'endettement

    2-1 Les motifs de l'endettement

    Des emprunts contractés pour financer des investissements non profitables ou l'importation des biens de consommation, peuvent conduire à des dettes que les emprunteurs ne pourront rembourser (KRUGMAN, 1996). Plusieurs motifs peuvent justifier l'endettement.

    2-1-1 Les motifs de l'emprunt extérieur

    Dans la littérature, l'endettement est lié à un déséquilibre. Trois motifs probables peuvent amener un pays à s'endetter :

    - pour financer un haut niveau d'investissement : un pays renfermant un potentiel

    12 Rapport Bourbogne 2005RB-06 Septembre 2005 publié par la CIRANO, p. 20.

    13 Idem

    d'investissement productif et qui n'a pas un niveau très suffisant d'épargne intérieure pour financer cet investissement peut s'endetter ;

    - pour lisser les fluctuations de la consommation en cas de baisse de revenu : théoriquement un déficit du compte courant peut résulter des chocs exogènes négatifs tels qu'une dégradation des termes de l'échange, une récession ou une catastrophe naturelle. Ces chocs exogènes donnent lieu à une baisse du revenu. Ainsi, pour remédier à ces problèmes, un pays peut contracter une dette extérieure pour maintenir le niveau d'absorption ;

    - se soustraire à un ajustement face aux déséquilibres intérieurs ou extérieurs : le déficit du compte courant insoutenable doit faire l'objet d'un ajustement par des changements des politiques économiques.

    2-1-2 Les motifs de l'emprunt intérieur

    L'emprunt intérieur répond à trois motifs essentiels :

    - le financement du déficit budgétaire, les dépenses publiques de l'Etat étant supérieures aux recettes publiques ;

    - la mise en oeuvre de la politique monétaire (opérations sur le marché libre : ventes ou achats de bons pour absorber ou réinjecter des liquidités) ;

    - le développement du marché financier qui nécessite qu'une offre et une gamme constantes d'instruments financiers soient échangées.

    3- Efficacité de la dette extérieure

    Contrairement aux idées développées supra, certains économistes s'interrogent plutôt sur la capacité du financement extérieur à développer un pays (puisque si un pays s'endette, c'est nécessairement pour concrétiser ses projets de développement).

    Particulièrement pour les radicaux, le financement extérieur ne peut être qu'appauvrissant pour l'économie réceptrice puisqu'il n'est rien d'autre qu'une manifestation nouvelle de l'impérialisme au stade suprême du capitalisme en développement dans un état de perpétuel asservissement.

    Pour les libéraux, le financement extérieur est la manifestation de l'esprit de solidarité des pays dits développés qui mettent généreusement à la disposition des pays en développement des capitaux pouvant leur permettre de combler à la fois leur déficit d'épargne et de développement, et de les hisser ainsi sur la voie royale de la croissance économique et du développement.

    CHAPITRE II : ANALYSE DESCRIPTIVE DU NIVEAU DE L'ENDETTEMENT PUBLIC AU TOGO

    SECTION 1 : STRUCTURE DE LA DETTE ET ETUDE DESCRIPTIVE DE LA DETTE EXTERIEURE DU TOGO

    A- Structure de la dette publique, structure de la dette extérieure et son évolution

    1- Structure de la dette publique

    La dette publique togolaise se répartie en dette intérieure (35,84 %) et en dette extérieure (64,05 %) au 31 décembre 2008. Ces chiffres sont explicités dans le tableau ci-après:

    Tableau n°1 : Répartition de la dette publique du Togo au 31/12/2008

    CREANCIERS

    MONTANT (en Francs CFA)

    POURCENTAGE

     

    DETTE INTERIEURE

     

    396

    507

    600

    000

    35,84

    %

    DETTE EXTERIEURE

     

    709

    876

    453

    787

    64,16

    %

    TOTAL

    1

    106

    384

    053

    787

    100,00

    %

    Source : Direction de la Dette Publique

    2- Structure et évolution de la dette extérieure 2-1- Structure de la dette extérieure publique

    La dette extérieure du Togo est essentiellement à long terme. Elle provient pour l'essentiel des prêts d'aide publique au développement et des prêts d'ajustement structurel; puis, accessoirement d'origine privée (dette commerciale). La dette extérieure du Togo se répartie en dette multilatérale, en dette bilatérale Club de Paris, en dette bilatérale non Club de Paris et d'une dette privée due à des banques privées.

    2-2 Evolution de la dette extérieure du Togo entre 1980 et 2008

    Sur cette période, la dette extérieure togolaise a évoluée en deux étapes : Graphique n°1 : Evolution de la dette extérieure totale entre 1980 et 2008

    Evolution de la dette extérieure totale entre 1980 et 2008

    milliards de FCFA

    1000

    900

    800

    700

    600

    500

    400

    300

    200

    100

    0

    année

    Source : Auteur à partir des données de la Direction de la Dette Publique

    - la première période va de 1980 à 1993

    L'encours de la dette a évolué à la hausse malgré les remboursements effectués, les remises et annulations obtenues. Il a passé de 213,4 en 1980 à 349.4 milliards de FCFA en 1993 soit un accroissement en valeur réelle de 61 %. Cet accroissement est le résultat des effets conjugués de trois facteurs qui sont :

    1 - La capitalisation des intérêts dans le cadre des accords de consolidation.

    2 - Les nouveaux engagements de l'Etat.

    3 - Les variations de taux de change de quelques devises fortes comme le dollar, la livre sterling, le franc suisse, etc.

    - la deuxième période va de 1994 à 2008

    En 1994, suite à la dévaluation du franc CFA intervenue en janvier, l'encours passa du simple au double puisque l'encours est libellé en devises étrangères pour presque la totalité des prêts. Au 1er janvier 1994, l'encours était de 349.4 milliards de F CFA et au 31 Décembre 1994 il se chiffrait à 707.5 milliards de F CFA.

    De 1995 à 2008, la hausse de la dette a été irrégulière et s'explique par la rupture de la coopération internationale avec certains bailleurs de fonds. Il se trouve néanmoins atténué par les efforts de remboursement consentis par le gouvernement, les annulations obtenues auprès des pays membres du Club de Paris et les remises substantielles qui lui ont été consenties par des pays amis. Au 31 décembre 2008, l'encours de la dette extérieure du Togo s'élevait à environ 709,88 milliards de F CFA.

    B- Evolution de quelques indicateurs du poids de la dette extérieure de 1980 à 2008

    1- Evolution de l'encours de la dette extérieure/PIB

    L'approche par ce ratio montre que plus de 100 % du PIB était nécessaire pour rembourser l'encours de la dette si celui-ci devenait exigible en 2000. Le graphique n°1 à l'annexe 1 montre que le ratio d'autonomie financière a été supérieur à 50 % (seuil critique) sur la période de 1980 à 2008. On en déduit que le niveau d'endettement extérieur est très élevé car au delà des 50 %. Néanmoins, à partir de 2001, ce ratio a enregistré une baisse progressive. Cette amélioration serait due à la dépréciation du dollar par rapport à l'euro.

    2- Evolution du ratio service de la dette extérieure/exportations

    L'évolution de ce ratio (graphique 2, annexe 1) fait apparaître une évolution en dents de scie. On peut déduire aussi un phénomène cyclique. Son amélioration avec le temps s'expliquerait par la dépréciation des devises dans lesquelles sont libellées les crédits accordés au Togo.

    Avant 1997, ce ratio était supérieur au seuil critique de 20 %. Ensuite, la tendance s'est renversée. Ainsi, le fardeau du service de la dette n'a pas entraîné une réduction des possibilités de consommation et d'investissement productif de la nation depuis 1997.

    3- Evolution du ratio dette extérieure/exportations

    Le ratio dette extérieure/exportations est resté presque toujours supérieur au seuil de tolérance de 200 % (graphique n°3, annexe 2). L'analyse graphique de ce ratio, permet de remarquer que son poids sur l'économie nationale a été presque toujours lourd. En dessous du seuil de tolérance avant 1985, ce ratio a évolué et a atteint son plus haut

    niveau à près de 500 % en 1993. Ce ratio a une tendance baissière. Depuis 2004, ce ratio est en-dessous du seuil critique.

    4- Evolution du service de la dette extérieure sur le PIB

    Le graphique n°4 à l'annexe 2 montre la courbe représentative du service de la dette sur le PIB. Il révèle une bonne tenue de notre capacité de remboursement de 2000 à 2006. Ceci peut s'expliquer par l'accroissement du PIB sur la période. Au vu de ce graphique, il s'avère que le paiement du service de la dette au Togo n'a pas considérablement aggravé la situation déjà précaire de l'économie et de la population. Le ratio est très faible entre 2000 et 2006. Il ne s'est donc pas accaparer de la grande part des recettes publiques.

    5- Evolution du degré d'ouverture

    Le degré d'ouverture se calcule par la formule suivante : [(exportations + importations)/PIB]. L'observation de sa tendance (graphique n°5, annexe 2) entre 1980 et 2008 laisse apparaître une tendance baissière. Cette tendance témoigne des difficultés du pays a acquérir des devises qui lui permettent de faciliter le remboursement des charges de la dette. Le degré d'ouverture le plus élevé a été atteint en 1982 et le plus bas a été observé en 1993. Depuis l'année 2006, la tendance est à nouveau baissière. Comme raisons, on peut évoquer entre autres, la hausse des prix des produits pétroliers, les inondations et leurs conséquences (rupture des ponts, flambée des prix des produits alimentaires).

    6- Evolution des importations par rapport au PIB

    Le graphique n°6 à l'annexe 3 montre que la sortie de devises par rapport à la base des ressources a une tendance baissière. Entre 1980 et 2008, une moyenne de 50,4 % du PIB a été affectée aux importations. Etant donné que les importations détériorent la balance commerciale avec une diminution importante du ratio des réserves sur importations, le revenu national devrait s'en trouver diminuer par le jeu de l'effet multiplicateur du commerce extérieur ; ceci a pour conséquence une augmentation de l'endettement extérieur pour leur financement.

    SECTION 2 : La dette intérieure

    Jusqu'en 1989, la dette intérieure du Togo était d'un faible montant. Cet endettement était en partie dûe à des problèmes d'ordre techniques et administratifs et non à des tensions de trésorerie. Mais depuis 1990, à la suite des troubles socio-politiques caractérisés par la paralysie des activités économiques et la raréfaction des ressources, les arriérés de paiement ont augmenté. Ils sont passés de 1,32 milliards de F CFA en 1990 à environ 396,508 milliards de francs CFA au 31 décembre 2008.

    A- STRUCTURE ET EVOLUTION DE LA DETTE INTERIEURE 1- Structure de la dette intérieure publique

    Au 31 décembre 2008, le stock de la dette intérieure du Togo représentait 32,29 % du PIB. Elle était composée d'une dette commerciale (18,40 %) due aux créanciers privés et aux entreprises publiques, d'une dette financière (52,33 %) qui est l'ensemble des concours financiers accordés à l'Etat par des banques et des entreprises publiques ainsi que de l'emprunt obligataire, d'une dette sociale (23,10 %) constituée des cotisations sociales dues à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale et à la Caisse de Retraite du Togo et enfin, des

    engagements et risques (6,16 %) essentiellement dus à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest et aux déposants de fonds auprès du Trésor Public du Togo.

    Graphique n°2 : Structure de la dette intérieure du Togo au 31/12/2008

    Engagements
    et risques
    6%

    Dette sociale
    22%

    Structure de la dette intérieure du Togo en 2008

    Dette
    commerciale
    18%

    Dette
    financière
    54%

    Source : Auteur à partir des données de la Direction de la Dette Publique

    2- Evolution comparée de la dette intérieure togolaise et du déficit budgétaire entre 1990 et 2008

    La dette intérieure a évolué à la hausse et le déficit budgétaire a été permanent entre 1990 et 2007.

    Graphique n°3 : Evolution comparée de la dette intérieure et du déficit budgétaire entre
    1990 et 2008

    Evolution comparée de la dette intérieure et du déficit budgétaire entre 1990 et 2008

    m illiards de FCFA

    Déficit budgétaire

    Dette intérieure publique

    -100

     

    année

    500 400 300 200 100

    0

    Source : Auteur à partir des données de la Direction de la Dette Publique

    Cette évolution en sens inverse traduit le lien étroit entre le déficit budgétaire et la dette. Les deux agrégats ont évolué en dents de scie.

    Les causes de l'augmentation massive de la dette intérieure sont principalement la baisse des cours des matières premières (café, cacao, coton, phosphates), la guerre du Golfe, le faible niveau de recettes fiscales, les prix pratiqués par les fournisseurs, la suspension de la coopération avec l'Union Européenne (UE) et l'accumulation des arriérés.

    La dette intérieure constitue ainsi un véritable obstacle à la relance de la croissance.

    B- Evolution de quelques ratios de la dette intérieure et causes de l'endettement intérieur

    1- Evolution de quelques ratios de la dette intérieure 1-1 Tendance du ratio dette intérieure/PIB

    La dette intérieure rapportée au PIB (graphique n°7, annexe 3) entre 1998 et 2008 était supérieure à 25 % du PIB. Sa tendance était haussière jusqu'en 2000 où elle a connu son plus fort taux qui est de 32,38 % du PIB. En fin 2008, elle valait 32,29 % du PIB de l'année. Le poids de l'endettement intérieur n'est pas à un bon niveau parce que la dette intérieure vaut près du tiers du PIB.

    1-2 Tendance du ratio dette intérieure/Recettes

    L'analyse de la courbe représentative du ratio de la dette intérieure sur recettes révèle que la dette intérieure est supérieure aux recettes (graphique n°8, annexe 3). Ceci traduit les difficultés de l'Etat dans le recouvrement des impôts et taxes ; aussi, ceci explique-t-il la mauvaise gestion dans certaines sociétés d'Etat. Il faudrait aussi considérer les désagréments causés par la crise énergétique et la rupture des relations financières décidée par les partenaires du Togo pendant une quinzaine d'années.

    2- CAUSES DE L'ENDETTEMENT INTERIEUR

    Les causes sont aussi bien structurelles que conjoncturelles. 2-1 Causes structurelles

    La cause essentielle de l'endettement intérieur est le financement du déficit budgétaire. Pendant longtemps, les dépenses de l'Etat n'ont pas été couvertes par les recettes fiscales et non fiscales. Le déficit budgétaire s'est creusé au début des années 90 à cause de la détérioration des termes de l'échange. Le Togo n'a pas réussi à réduire son déficit budgétaire malgré les accords de rééchelonnement de la dette extérieure. L'Etat à eu recours à l'endettement intérieure pour financer le déséquilibre de ses finances publiques.

    Le déficit budgétaire s'explique entre autres par :
    - la hausse des taux d'intérêt mondiaux ;

    - les efforts des pouvoirs publics pour accélérer le développement et l'industrialisation par des activités économiques aux dépens du secteur privé ;

    - les détournements de deniers publics par certains fonctionnaires ; - les fausses certifications du service fait ;

    - les subventions importantes accordées à des entreprises d'Etat ;

    - les particuliers ayant bénéficié des crédits dans le cadre de la politique d'autosuffisance alimentaire sont devenus insolvables ;

    - la mauvaise gestion dans certaines sociétés d'Etat a conduit à la hausse des dépenses publiques en fonction des besoins de ces sociétés ;

    - la crise énergétique ;

    - le dépassement du plafond au titre des avances statutaires de la BCEAO (20% des recettes fiscales de l'année précédente). Les avances statutaires sont passées de

    trois milliards de F CFA à la fin de l'année 1993 à six milliards de F CFA en juillet 1994 et

    - les dépenses militaires dans la logique de préserver l'intégrité du territoire et d'assurer la paix aux citoyens.

    2-2 Causes conjoncturelles

    En ce qui concerne les causes conjoncturelles, ce sont les perturbations socio-politiques de l'année 1993 qui ont contribué à creuser davantage le déficit budgétaire.

    En effet la longue grève générale lancée le 16 novembre 1992 a paralysé les activités économiques du pays. Cette grève a privé le gouvernement et le secteur privé des ressources. Ensuite, les évènements socio-politiques de 1994 ont entraîné la rupture des relations financières avec l'UE, privant le pays de l'aide extérieure pendant une quinzaine d'années. La dévaluation du F CFA aussi a aggravée la situation du pays. La dette extérieure a été simplement multipliée par deux. Cette situation a réduit la capacité de l'Etat à emprunter à l'étranger. Ces causes ont été traduites par une explosion de la dette intérieure. Ainsi, pour financer les besoins du pays, les autorités se sont tournées vers le financement intérieur par emprunts.

    DEUXIEME PARTIE : ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA DETTE

    La deuxième partie de notre étude comporte deux chapitres. Le premier chapitre s'intéresse aux résultats des études empiriques sur l'endettement. Le deuxième chapitre est consacré à l'étude économétrique de l'endettement extérieur du Togo.

    Ce dernier chapitre contient deux sections. La première concerne l'étude économétrique de l'endettement du Togo qui sera faite à partir des données macroéconomiques du Togo. La deuxième section est réservée aux interprétations et aux suggestions.

    CHAPITRE 1 : ANALYSES EMPIRIQUES ET ECONOMETRIQUE.

    SECTION 1 : RESULTATS D'ANALYSES EMPIRIQUES ET SPECIFICATION DU MODELE

    A- RESULTATS D'ANALYSES EMPIRIQUES

    Les travaux de Barry et de Portes (1986) se sont intéressés à l'identification des déterminants du stock de la dette d'une trentaine de pays à un moment donné de leur économie. Ils ont abouti à la conclusion selon laquelle l'endettement excessif et le défaut de paiement tendent à réduire le taux de croissance réelle et la crédibilité de l'Etat.

    Ojo (1989) dans '' Debt capacity model of Sub-saharan African ''montre par une approche économétrique que le rapport de l'encours de la dette/PIB d'une trentaine de pays africains durant la période de 1976 à 1984 est déterminé par : la variation des exportations (X), le rapport des importations/PIB, la population (Pop) et le taux de croissance du PIB (Y). Il conclut que le rapport de l'encours de la dette/PIB est lié négativement à la variation des exportations, au taux de croissance du PIB et positivement au rapport des importations/PIB, et à la croissance de la population (Pop).

    AJAYI (1991), analyse l'impact des facteurs extérieurs et intérieurs de l'endettement du Nigeria. En effet, il choisit comme déterminants du ratio dette/ exportations, les variables suivantes : les termes de l'échange, le taux de croissance du revenu des pays industrialisés, le taux d'intérêt réel, le ratio déficit budgétaire/PIB et le trend. Il affirme qu'on doit s'attendre à ce qu'une aggravation des déficits budgétaires accroisse le ratio dette/exportations. Les résultats de l'estimation de son modèle confirment cet état de fait.

    N'Diaye (1993), montre que l'endettement du Sénégal s'explique positivement par le stock de dette antérieure et négativement par le niveau de déficit de la balance courante. Aussi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service de la dette. Considérant la quasi-inexistence de réserves au Sénégal, l'équation essaie d'expliquer les mouvements monétaires composés du compte d'opération, du tirage sur le FMI et de la contribution des banques primaires au financement de la balance des paiements. Il trouve que malgré la faiblesse du coefficient de corrélation, cette explication des mouvements monétaires par le compte courant et les investissements directs nets peut être retenue. Au regard de ce résultat et de l'évolution de l'encours de la dette en rapport avec le compte courant, il est difficile de justifier le niveau d'endettement du Sénégal par la recherche d'un équilibre des grandeurs macroéconomiques. C'est dire que le Sénégal ne s'endette ni pour équilibrer sa balance courante ni pour accroître ses investissements, car le modèle montre que l'impact du stock de dette sur ces derniers est très faible. Il estime en outre que l'explication des mouvements monétaires (compte d'opération) par le solde de la balance des paiements courants et les investissements nets directs, n'est pas satisfaisante du point de vue des résultats statistiques.

    Rougier (1994) a trouvé des résultats contrastés au sein des pays africains. D'après ses analyses économétriques, l'encours de la dette rapporté au PIB exerce un effet dépressif sur la croissance en Côte d'Ivoire, au Mali et au Tchad sur la période 1970 - 1991. En revanche, l'effet est positif pour le Niger, Madagascar et le Kenya.

    Cohen (1996) montre empiriquement que la dette a pesé sur la croissance dans les pays en développement. Cependant, l'impact de l'endettement sur la réduction de la croissance est négligeable pour le Burkina Faso, le Kenya, l'île Maurice, le Rwanda, l'Afrique du Sud, le Zaïre, le Zimbabwe et le Mali. Dans deux autres cas, l'impact de la dette sur la croissance est même positif (Ghana et Tanzanie).

    Coulibaly et al. (2001) dans une étude réalisée sur l'endettement du Mali ont montré que les indicateurs statistiques tel que le taux d'intérêt, le financement des importations, surtout de biens de consommation courante et le processus cumulatif de l'endettement ont un effet positif sur le niveau d'endettement du Mali.

    RAFFINOT et VENET (2001) ont noté à travers un panel de 21 pays d'Afrique subsaharienne pour la période 1978 - 1997 qu'il n'y a pas de causalité significative entre l'ouverture commerciale et la dette. Ils ont conclu que ces résultats ne devraient pas être généralisables du fait de la spécificité des économies de cette partie de l'Afrique (exportations essentiellement constituées des produits de bases et leur quasi-impossibilité d'emprunter auprès des bailleurs de fonds internationaux privés).

    YAPO (2002), dans une étude, trouve que pour la Côte d'Ivoire, sur la période 1975 -1999, le rapport importations/PIB n'est pas significatif. En outre, il montre que l'encours de la dette de la Côte d'Ivoire est influencé positivement par la détérioration des termes de l'échange et trouve que le déficit primaire n'est pas significatif.

    AGBERE (2006) a trouvé qu'au Togo, le ratio d'endettement est affecté positivement par le taux de croissance de la population et le ratio du service de la dette rapporté aux exportations, négativement par le taux de croissance du PIB réel. D'après son étude, le ratio balance fiscale rapportée au PIB n'a pas eu d'impact significatif.

    Les études effectuées sur un panel de pays telles que les études de Eichengreen et de Portes (1986), de Elbadawi et al. (1996), de Patillo et al. ( 2004) et de Clemens et al. (2003), ont toutes constaté que l'endettement excessif a un effet négatif sur le taux de croissance.

    En prenant appui sur la revue de la littérature et les tests ou les validations empiriques faites par les différentes études au sujet des déterminants de l'endettement public extérieur, nous pouvons émettre les hypothèses H1 et H2 suivantes pour répondre à la préoccupation de ce mémoire qui est une tentative d'identification des facteurs explicatifs de l'endettement public au Togo :

    H1 : le service de la dette rapporté aux exportations, le ratio des importations rapportées au PIB, le taux de change, et la population expliquent positivement le niveau d'endettement

    H2 : la dévaluation du F CFA, la rupture de la coopération et le PIB par tête expliquent négativement le niveau d'endettement.

    B- Spécification du modèle et étude des séries

    Procédons à la spécification d'un modèle, à son estimation et à sa validation. 1- Spécification du modèle

    La spécification d'un modèle économétrique consiste à traduire sous forme mathématique la théorie ou les phénomènes économiques examinés. La spécification suppose l'identification des variables et la détermination de la forme de l'équation qui les relie.

    1-1 Les variables du modèle

    Au regard de la théorie économique et des études empiriques, les variables retenues pour cette étude sont :

    · variable dépendante ou variable expliquée :

    le poids de l'endettement extérieur du Togo sera approximé par le ratio de l'encours de la dette en fin de période en pourcentage du PIB (DTPIB).

    · variables indépendantes ou variables explicatives susceptibles d'agir de façon positive ou négative sur l'endettement extérieur du Togo :

    Les importations rapportées au PIB (MPIB), reflètent le ratio des importations par rapport à la capacité de création de revenu de l'économie dans son ensemble. Elles expriment aussi le niveau de sorties de devises par rapport à la base des ressources. Le signe attendu est positif. OJO (1989) et YAPO (2002) ont abouti aux mêmes résultats.

    Le rapport entre le service de la dette et les exportations (DSEX) traduit le niveau du service de la dette par rapport au volume de recettes en devises dont dispose toute l'économie. Le signe attendu est positif. AJAYI (1991) et YAPO (2002) ont abouti aux mêmes résultats.

    Le taux de croissance démographique (POP). La pression démographique tend à encourager l'endettement. Le signe attendu est positif. OJO (1989) et YAPO (2002) sont arrivés aux mêmes conclusions.

    Soit (PIBH), le PIB par habitant. La croissance démographique représente une variable importante dans les motifs d'endettement. La pression démographique tend à encourager l'endettement. En effet, le taux de croissance démographique réduit la richesse de la nation (PIB par tête). Le signe attendu est négatif.

    (TCH), le taux de change CFA/Dollar (taux de change du F CFA par rapport au Dollar). Si le F CFA s'apprécie, la dette extérieure totale convertie en dollar diminue. Rappelons que la dette extérieure du Togo est contractée dans plusieurs devises. Le signe attendu est positif. KRUGMAN (1988) et N'DIAYE (1993) ont abouti aux mêmes résultats.

    La variable muette (DUM93) permettra d'apprécier l'effet de la suspension de la coopération avec les principaux partenaires au développement du Togo. Elle prend la valeur zéro (0) avant 1993 et 1 après. Le signe attendu est négatif.

    Et la variable muette (DUM94) qui permettra de capter l'effet de la dévaluation du franc CFA par rapport au franc français. Elle prend la valeur zéro (0) avant 1994 et 1 après. Le signe attendu est positif.

    1-2 Formes mathématiques du modèle

    Notre modèle empirique s'inspire de celui de Ojo (1989) par l'introduction d'autres variables. Supposons Y les variables explicatives pour la variable dépendante DTPIB.

    La variable PIBH a été exprimée en logarithme népérien afin d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur et de faciliter les interprétations.

    La forme de notre modèle dynamique s'écrit comme suit :

    D(LDTPIB)t = C1*LDTPIB(t-1) + C2*D(LTCH)t + C3*LTCH(t-1) + C4*D(LMPIB)t + C5*LMPIB(t-1) +C6*D(LPOP)t + C7*LPOP(t-1) C8*D(LPIBH)t + C9*LPIBH(t-1) + C10*D(LDSEX)t + C11*LDSEX(t-1) + C12*DUM93 + C13*DUM94 + C0 + Ut

    D(.) est l'opérateur de différence première défini par D(Xt) = Xt - Xt-1 Le coefficient C0 représente la constante du modèle

    Le coefficient C1 est le coefficient de correction d'erreur ( force de rappel vers l'équilibre). Les coefficients C2, C4, C6, C8, C10 représentent la dynamique de court terme.

    Les coefficients C1 C3, C5, C7, C9 et C11 caractérisent l'équilibre de long terme. Les élasticités de court terme sont : C2, C4, C6, C8 et C10

    Les élasticités de long terme sont : - C3/C1, - C5/C1, - C7/C1, - C9/C1 et - C11/C1. Ut est le terme d'erreur.

    1-3 Estimation de la fonction d'endettement extérieure du Togo.

    La présente étude fait essentiellement recours aux outils statistiques et économétriques pour la vérification des hypothèses formulées. A ce effet, le logiciel EVIEWS5 sera utilisé.

    Nous allons procéder aux études de la stationnarité et éventuellement de la cointégration des variables du modèle. Nous estimerons ensuite par la méthode des moindres carrés ordinaires les paramètres du modèle.

    1-4 Source des données de l'étude

    Les données utilisées dans cette étude sont des données annuelles issues de la base de données de la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), de la Direction de la Dette Publique (DDP), de la Direction de l'Economie (DE) et de la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DGSCN). Ce sont des séries chronologiques qui couvrent la période de 1980 à 2008 (soit 29 observations). La qualité et la fiabilité des résultats des estimations reposent sur celles des données. Certaines variables seront mesurées par des approximations en vue de pallier l'indisponibilité des données et de ramener les grandeurs au même niveau que la variable dépendante.

    2- Etude des séries

    L'étude de la stationnarité des variables, au besoin leur ordre d'intégration, est faite dans le but de garantir des estimations fiables.

    2-1 Etude de la stationnarité des séries

    Les propriétés des séries temporelles de ces données seront déterminées par le test ADF (Augmented Dickey-Fuller). Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : le processus est non stationnaire (présence de racine unitaire),

    H2 : le processus est stationnaire (absence de racine unitaire).

    La règle de décision consiste à comparer la statistique du test ADF (ADF test statistic) à la valeur critique (Critical Value). Si la valeur ADF est inférieure à la valeur critique, alors on accepte l'hypothèse de stationnarité de la série.

    Les tests de stationnarité ADF révèle que les variables LDTPIB, LDSEX, LMPIB, LTCH, LPOP, et LPIBH sont stationnaires en différence première (tableau 1, annexe 6).

    Etant donné que toutes les séries ne sont pas stationnaires, il existe donc une éventuelle cointégration entre les variables intégrées du même ordre.

    2-2 Test de cointégration de Johansen

    Une série macroéconomique stationnaire peut être le résultat d'une combinaison de variables non stationnaires, d'où l'importance de l'analyse de la coïntégration. Puisque toutes les variables ne sont pas intégrées du même ordre, il existe une éventuelle coïntégration. Faisons le test de cointégration de Johansen (tableau n°2, annexe 6 et 7).

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : Non cointégration (rang de cointégration vaut zéro)

    H2 : cointégration (rang de cointégration supérieur ou égal à 1) LR : Likelihood Ratio (Ratio de vraisemblance)

    CV : Critical Value (Valeur critique).

    On accepte l'hypothèse de coïntégration si LR est supérieur à CV. Ceci veut dire que si le rang de coïntégration est supérieur ou égal à un, on accepte l'hypothèse de coïntégration. On rejette l'hypothèse de cointégration dans le cas contraire.

    Le rang de cointégration est 2, on accepte donc l'hypothèse de cointégration entre les variables de ce modèle au seuil de 5%.

    2-3 Choix de la technique

    L'existence d'une relation de cointégration entre les variables donne la possibilité d'estimer un modèle à correction d'erreur (MCE). Le MCE sert à déterminer la dynamique de court et de long terme entre les variables.

    Nous allons effectuer l'estimation du modèle à correction d'erreur à la Hendry (estimation en une étape) par la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).

    SECTION 2 : Estimation et validation du modèle A- Estimation du modèle

    Nous retenons l'estimation du modèle à correction d'erreur à la Hendry suivant (estimation en une étape) :

    D(LDTPIB)t = C1*LDTPIB(t-1) + C2*D(LTCH)t + C3*LTCH(t-1) + C4*D(LMPIB)t + C5*LMPIB(t-1) +C6*D(LPOP)t + C7*LPOP(t-1) C8*D(LPIBH)t + C9*LPIBH(t-1) + C10*D(LDSEX)t + C11*LDSEX(t-1) + C12*DUM93 + C13*DUM94 + C0 + Ut

    Lors de l'estimation, la variable muette DUM93 ont été retirée pour non significativité. Les résultats de l'estimation du MCE sont donnés dans le tableau ci-dessous :

    Dependent Variable: D(LDTPIB)

    Method: Least Squares

    Date: 11/12/09 Time: 08:28

    Sample (adjusted): 1981 2008

    Included observations: 28 after adjustments

     

    Variable

    Coefficient

    Std. Error t-Statistic

    Prob.

    LDTPIB(-1)

    - 0.978852

    0.197330 - 4.960490

    0.0002

    D(LTCH)

    0.558390

    0.118836 4.698839

    0.0003

    LTCH(-1)

    0.554834

    0.150469 3.687379

    0.0022

    LMPIB(-1)

    0.177077

    0.073918 2.395604

    0.0301

    D(LMPIB)

    0.297150

    0.079564 3.734712

    0.0020

    D(LPOP)

    - 1.019847

    0.439043 - 2.322887

    0.0347

    LPOP(-1)

    - 1.549542

    0.251331 - 6.165357

    0.0000

    D(LPIBH)

    - 0.780145

    0.166637 - 4.681709

    0.0003

    LPIBH(-1)

    - 0.591862

    0.134018 - 4.416280

    0.0005

    D(LDSEX)

    0.146342

    0.031735 4.611330

    0.0003

    LDSEX(-1)

    - 0.037082

    0.024915 - 1.488334

    0.1574

    DUM94

    0.686178

    0.104388 6.573314

    0.0000

    C

    9.373836

    1.778812 5.269717

    0.0001

    R-squared

    0.938316

    Mean dependent var

    - 0.022853

    Adjusted R-squared

    0.888968

    S.D. dependent var

    0.143416

    S.E. of regression

    0.047788

    Akaike info criterion

    - 2.939651

    Sum squared resid

    0.034256

    Schwarz criterion

    - 2.321128

    Log likelihood

    54.15512

    F-statistic

    19.01445

    Durbin-Watson stat

    2.035061

    Prob(F-statistic)

    0.000001

    Le coefficient associé à la force de rappel est négatif ( - 0,978852) et significativement différent de zéro. Il existe donc bien un mécanisme à correction d'erreur. Le MCE est donc valable.

    Nous pouvons alors effectuer tous les tests classiques sur ce modèle. Ensuite si sa validité prédictive s'avère bonne, l'on pourra l'utiliser éventuellement à des fins de prévisions.

    B- Validation du modèle

    Afin de valider les résultats, nous allons procéder à l'analyse des validités statistique et économétrique du modèle puis tester le pouvoir prédictif du modèle.

    1- Validité statistique 1-1 Interprétation du coefficient de détermination

    Le coefficient de détermination R2 égal à 0,938316. Ceci signifie que 93,8316 % des fluctuations de l'endettement public extérieur du Togo sont expliquées par le modèle.

    1-2 Test de significativité

    1-2-1 Test de Fisher (significativité globale du modèle)

    Le modèle est globalement significatif car la valeur associée à la Probabilité de Fisher (f-statistic = 0,000001) est inférieur à 0,05. Les variables explicatives dans ce modèle ont globalement un effet significatif sur l'endettement du pays.

    1-2-2 Test de student (test de significativité individuelle des coefficients )

    Les coefficients des variables du modèle sont réellement significatifs sauf celui de la variable LDSEX à long terme.

    Au vue de ce qui précède, la validité statistique du modèle est acceptée.

    2- Validité économétrique

    2-1 Test de multicolinéarité

    Ce test consiste à comparer le coefficient de détermination du modèle estimé au coefficient de corrélation simple des variables explicatives prises deux à deux. La matrice de corrélation simple des variables explicatives (voir tableau 3 annexe 7) montre que tous les coefficients de corrélation entre les variables réellement explicatives du modèle sont inférieurs à R2. Donc les variables du modèle retenu ne sont pas colinéaires.

    2-2 Test d'homoscédasticité des erreurs

    2-2-1 Test de White

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : modèle homoscédastique

    H2 : modèle hétéroscédastique

    Le modèle est homoscédastique si les deux probabilités sont toutes supérieures à 5 %.

    Les valeurs des probabilités étant toutes supérieures à 5 % (tableau n°4, annexe 7) dans le cas présent, les erreurs du modèle sont homoscédastiques ;

    2-2-2 Test ARCH

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : erreurs homoscédastiques

    H2 : erreurs hétéroscédastiques

    Les erreurs du modèle sont homoscédastiques si les probabilités sont supérieures à 5 %.

    Dans le cas présent, les deux probabilités sont supérieures à 5 %. Les erreurs du modèle sont homoscédastiques (tableau n°5, annexe 7) ;

    2-3 Test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : erreurs non corrélées

    H2: erreurs corrélées

    On accepte H0 si les probabilités sont toutes supérieures à 5 %.

    Les deux probabilités étant supérieures à 5 % (tableau n°6, annexe 8), les erreurs du MCE sont non corrélées. Les estimations obtenues par les MCO sont optimales.

    2-4 Test de spécification de Ramsey

    Le MCE comporte des variables décalées, au lieu du test de Durbin-Watson, c'est plutôt celui de Ramsey qui nous permettra de savoir si le modèle est bien spécifié ou pas.

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : le modèle est bien spécifié

    H2 : le modèle est mal spécifié

    On accepte H0 si les probabilités sont supérieures à 5 %.

    Les valeurs des deux probabilités sont supérieures à 5 % (tableau n°7, annexe 8), on accepte H0, le modèle est bien spécifié.

    2-5 Test de Jarque-Bera

    L'hypothèse de normalité des termes d'erreur joue un rôle essentiel car elle va préciser la distribution statistique des estimateurs. Les hypothèses du test de normalité sont :

    Le test d'hypothèse est le suivant :

    H1 : les variables suivent une loi normale N(m, ó)

    H2 : les variables ne suivent pas une loi normale N(m, ó)

    Au seuil de 5 %, on accepte l'hypothèse de normalité dès que la valeur de Probability est supérieure à 0,05.

    La valeur de Probability est 0,606636 donc supérieure à 0,05 (graphique n°9, annexe 4). Les erreurs du modèle à correction d'erreur suivent donc une loi normale.

    Au regard de ce qui précède, le modèle peut être validé sur le plan économétrique.

    2-6 Analyse de la stabilité du modèle

    2-6-1 Test Cusum de stabilité ( Brown, Durbin, Ewans )

    Ce test CUSUM permet de détecter les instabilités structurelles .

    Dans le cas présent, la courbe ne sort pas du corridor (graphique n°10, annexe 4). Alors, les coefficients du modèle sont stables. Le MCE estimé est donc structurellement stable.

    2-6-2 Test Cusum carré

    Ce test permet de détecter les instabilités ponctuelles.

    Dans le cas présent, la courbe ne sort pas du corridor (graphique n°11, annexe 5) ; les coefficients du modèle sont stables. On en déduit que le MCE est ponctuellement stable.

    2-7 Evaluation du pouvoir prédictif du modèle

    D'après le critère de Theil, si U vaut zéro, les prévisions sont parfaites.

    Si U égale à 1, la méthode de prévision examinée est bonne. On doit avoir 0 = U = 1

    Le résultat de l'évaluation du pouvoir prédictif du modèle (graphique n°12, annexe 5) montre que :

    MAPE = 0,570525 % (MAPE = Erreur Absolue Moyenne en Pourcentage) et Critère U de THEIL = 0,003937 (proche de zéro) (voir le graphique n°12, annexe 7) Ce modèle à correction d'erreur peut être utilisé à des fins de prévision.

    Conclusion

    Les différents tests nous permettent de conclure à la bonne spécification du modèle, sa validité et son pouvoir prédictif. Passons maintenant à l'interprétation.

    CHAPITRE 2 : INTERPRÉTATIONS DES RÉSULTATS ET RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES

    Cette partie est consacrée à l'explication des résultats obtenus afin de pouvoir tirer les enseignements de l'endettement du Togo et de faire des suggestions à l'endroit des acteurs de la dette.

    Le schéma d'endettement du Togo semble être bien expliqué par le modèle proposé avec un degré de confiance 95 %.

    Nous tenterons de faire ressortir dans cette partie, les interprétations des résultats du modèle, les implications de politiques économiques qui découlent des analyses des courbes précédentes plus haut et celles qui découleront des interprétations du modèle puis suivront les recommandations.

    SECTION 1 : Interprétations des résultats

    A- Résultats de l'estimation et interprétation du coefficient de correction d'erreur 1- Résultats de l'estimation

    Les résultats de l'estimation du modèle (MCE) sont donnés dans le tableau après : Résumé de l'estimation et calcul des élasticités :

    Dependent Variable: D(LDTPIB) Method: Least Squares

    Variable

    Coefficient

    Elasticités

     

    Prob.

     
     

    Court terme

    Long terme

     

    LDTPIB(-1)

    - 0.978852

     
     

    0.0002

    D(LTCH)

    0.558390

    0.558390***

     

    0.0003

    LTCH(-1)

    0.554834

     

    0.5668***

    0.0022

    LMPIB(-1)

    0.177077

     

    0.1809**

    0.0301

    D(LMPIB)

    0.297150

    0.297150***

     

    0.0020

    D(LPOP)

    - 1.019847

    -1.019847**

     

    0.0347

    LPOP(-1)

    - 1.549542

     

    - 1.5830***

    0.0000

    D(LPIBH)

    - 0.780145

    -0.780145***

     

    0.0003

    LPIBH(-1)

    - 0.591862

     

    - 0.6046***

    0.0005

    D(LDSEX)

    0.146342

    0.146342***

     

    0.0003

    LDSEX(-1)

    - 0.037082

     
     

    0.1574

    DUM94

    0.686178***

     
     

    0.0000

    C

    9.373836

     
     

    0.0001

    R-squared 0.938316

    n 29

    Durbin-Watson stat 2.035061

    Prob(F-statistic) 0.000001

    *** (**)indique que le seuil de significativité est de 1% (5 %).

    Source : Auteur à partir des résultats obtenus sur Eviews5

    L'équation estimée est donc :

    D(LDTPIB) = -0.979*LDTPIB(-1) + 0.558*D(LTCH) + 0.555*LTCH(-1) + 0.177*LMPIB(-1)

    (-4.96) (4.69)( 3.69) (2.40)

    + 0.297*D(LMPIB) - 1.019*D(LPOP) - 1.549*LPOP(-1) - 0.780*D(LPIBH) -

    (3.73) (-2.32) (-6.17) (-4.68)

    0.592*LPIBH(-1) + 0.146*D(LDSEX) - 0.037*LDSEX(-1) + 0.686*DUM94 + 9.374

    (-4.42) (4.61) (-1.49) (6.57) (5.26)

    ( ) représente le t statistique

    2- Interprétation du coefficient de correction d'erreur

    Le coefficient associé à la force de rappel est négatif (- 0,978852) et significativement différent de zéro au seuil statistique de 5 %. Sa probabilité égale à 0,0002 est inférieur à 0,05. Il existe donc un mécanisme à correction d'erreur.

    A long terme, les déséquilibres entre le ratio d'endettement, le taux de change du CFA exprimé en dollar, le PIB par tête, la population, les importations rapportées au PIB et le ratio service de la dette sur exportations se compensent de sorte que leurs séries ont des évolutions similaires.

    Le coefficient - 0,978852 traduit la vitesse à laquelle le déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif de l'endettement est résorbé dans l'année qui suit le choc. Ce qui signifie que l'on arrive à ajuster 97,8852 % du déséquilibre entre les niveaux désiré et effectif de l'endettement extérieur du Togo.

    Ainsi les chocs sur l'endettement extérieur du Togo se corrigent-ils à 97,8852 % par l'effet «feed-back ». En d'autres termes, un choc constaté au cours d'une année est entièrement résorbé au bout d'un an et un mois (1/0,978852 = 1,0216049 années).

    B- Interprétation des élasticités

    1- Interprétation des élasticités ou semi-élasticités de long terme

    Les résultats montrent que seules les variables : taux de change, le PIB par tête et la dévaluation sont déterminants dans l'explication de l'endettement du Togo. Il ressort les observations suivantes :

     

    le taux de change est corrélé positivement à l'endettement du Togo. La dette extérieure du Togo est en devises étrangères. Le taux de change influence significativement la dette extérieure du pays.

    L'élasticité de l'endettement de long terme par rapport au taux de change (CFA/US) LTCH est 0,5668. A long terme, une appréciation de 10 % du taux de change moyen CFA/US entraîne, toute chose égale par ailleurs, une diminution de 5,668 % de la dette extérieure rapportée au PIB.

    Ainsi, la dépréciation du dollar face au F CFA serait souhaitable pour réduire le niveau d'endettement. Ainsi, l'appréciation du taux de change moyen CFA/US diminue le service de la dette. Au plan empirique, N'Diaye (1993) a aboutit à la même conclusion dans une modélisation de l'endettement au Sénégal.

    L'élasticité du ratio importations sur PIB est de 0,1809. En d'autres termes une réduction des importations de 10% entraînerait une réduction du niveau de la dette de 1,809% dans le long terme. Ce résultat indique que toute politique de réduction de la dette intégrant une réduction des importations serait efficace.

    Dans le long terme, un accroissement de 10 % de la population entraîne une réduction du niveau de l'endettement de 15,830 %. Ceci peut s'expliquer par la rupture de la coopération avec l'UE. En effet au cours de cette période, le Togo n'a pas bénéficié de nouveaux prêts de ses partenaires de l'UE.

    L'élasticité de long terme de l'endettement par rapport au PIB par tête est - 0,6046. Le PIB par tête (PIBH) est corrélé négativement à l'endettement du Togo. A long terme, si le PIB par habitant augmente de 10%, alors, la dette extérieure par rapport au PIB va connaître toute chose égale par ailleurs, une baisse de 6,046 %. Une forte croissance du PIB serait donc souhaitable afin de réduire significativement le niveau d'endettement du pays.

    La pression démographique tend à encourager l'endettement d'un pays. L'Etat est obligé de contracter des prêts pour renforcer ses capacités financières à investir dans les secteurs tels que l'éducation, la santé, les transports dans le but de préserver la paix sociale car une population de plus en plus jeune est exigeante.

    Néanmoins, la plupart des études ont montré qu'il n'y a pas d'impact entre la croissance démographique et celle économique. Barro (1990) a souligné le caractère exogène de la variable population dans les modèles de croissance intégrés aux modèles de soutenabilité de la dette. Ceci se justifie par l'absence de relation significative entre accumulation et croissance démographique ;

    La variable muette DUM94 qui permet de capter l'effet lié à la dévaluation du Franc CFA par rapport au Franc Français a un coefficient positif (0,686178). La dévaluation influence significativement la dette extérieure du Togo au seuil de 5 %. Ce résultat signifie que la dévaluation du FCFA a renchéri la dette extérieure du pays. Rappelons que la dette extérieure du Togo est contractée en devises étrangères.

    2- Interprétation des élasticités de court terme

    L'élasticité de court terme de la dette rapportée au PIB par rapport au taux de change est 0.558390. Ainsi, à court terme, si le Franc CFA se déprécie par rapport au Dollar US de 10 %, alors la dette extérieure totale évaluée en dollar US rapportée au PIB augmentera de 5,58390 %.

    Une réduction des importations de 1% entraîne une diminution du niveau d'endettement de 0,297150% dans le court terme. En d'autres termes une réduction des importations de 10% entraînerait une réduction du niveau de la dette de 2,972% dans le court terme. Ce résultat indique que toute politique de réduction de la dette intégrant une réduction des importations serait efficace.

    Dans le court terme, un accroissement de 10 % de la population entraîne une réduction du niveau de l'endettement de 10,19847 %. Ceci peut s'expliquer par la rupture de la coopération avec l'UE qui a fait que le Togo n'a pas bénéficié de nouveaux prêts.

    A court terme, une augmentation du PIB par tête de 10 % va provoquer une baisse du niveau de la dette du Togo de 7,80145 %. Le niveau du PIB par habitant est négativement corrélé à l'endettement du Togo. La pression démographique tend à encourager l'endettement de l'Etat pour financer ses charges en matière d'éducation, de santé et autre, ou bien pour faire face à des catastrophes naturelles (incendies, inondations, tremblement de terre). Par contre, une croissance économique assez élevée réduit les opportunités d'endettement c'est à dire que les performances macroéconomiques ont tendance à limiter, dans une certaine proportion, les contraintes liées aux besoins en capitaux extérieurs.

    SECTION 2 : RECOMMANDATIONS DE POLITIQUES ÉCONOMIQUES

    L'analyse des résultats de notre modèle démontre que la dette n'a pas favorisé le décollage économique du Togo. Néanmoins, la dette extérieure n'est pas le seul obstacle au développement économique du pays. Le défi de l'amélioration des conditions de vie de sa population reste donc entier. C'est pourquoi, les recommandations de politiques économiques formulées ci-après ont pour objectifs, de créer non seulement un environnement propice afin de stimuler la croissance mais aussi et surtout de jeter les bases d'un endettement tolérable et de permettre à la dette de jouer un rôle efficace dans le financement du développement économique. Il s'agit entre autres de :

    A- Cadre de l'endettement

    1- en termes de stratégie de gestion de la dette

    Donner la priorité aux financements hautement concessionnels. Une gestion saine et efficace permettrait de réduire au minimum l'exposition du pays au risque. Cela aidera à la restructuration de la dette en vue de la ramener à un niveau soutenable. La gestion doit surtout prendre en compte l'utilisation de la dette. Les autorités devraient donc orienter les emprunts vers les investissements productifs et sociaux. Aussi, il serait judicieux de faire appel aux instruments de marché en vue de renforcer l'approfondissement du marché financier. A cet égard, une bonne programmation des émissions de bons et d'obligations du Trésor14 contribuerait à renforcer l'efficience des marchés financiers ;

    2- en matière de choix des créanciers

    Il serait souhaitable de privilégier l'endettement auprès des pays asiatiques, (la Chine, Inde, Japon et les pays arabes) pour un transfert de technologie et des prêts plus que concessionnels.

    14 Bons du Trésor : Titres à court terme émis par le Gouvernement, généralement vendus à décote au lieu de rapporter des intérêts, avec une échéance d'un an au moins.

    Obligations : instruments à moyen et long terme émis au pair et avec intérêts payables annuellement ou semestriellement par les Autorités centrales, régionales ou locales.

    Le choix d'un pays comme la Chine est motivé par le fait que les chinois ont pour habitude de réaliser eux mêmes les projets ou ouvrages qu'ils financent. Rappelons que les accords avec les chinois sont souvent non liés et leurs réalisations coûtent moins chères. Aussi, il serait impérieux que le gouvernement négocie avant la signature d'un accord de prêt, un transfert de connaissances et de technologies.

    B- Cadre du développement économique

    1- dans le domaine de la croissance économique

    La croissance économique est la condition première d'une politique de réduction du fardeau de la dette. La santé financière du gouvernement togolais serait considérablement améliorée par une hausse de la croissance du PIB. Une bonne action politique pourrait encourager l'investissement en créant un environnement favorable. Au niveau des stratégies et actions à mettre en oeuvre pour stimuler la croissance économique du pays :

    la mise en oeuvre des politiques macroéconomiques et structurelles intégrant les politiques commerciales, fiscales et sectorielles contribuent à un environnement stable à l'activité économique. Ces reformes économiques influencent davantage les incitations à investir. Il est reconnu que les pays qui entreprennent de bonnes politiques macroéconomiques et ayant des structures économiques favorables au fonctionnement du marché peuvent connaître une croissance économique relativement souple et stable.

    La croissance du Produit intérieur brut (PIB) par habitant est une façon de mesurer la performance économique d'un pays. Ce ratio intègre la dimension démographique et représente le « gain net » de croissance : son augmentation se traduit par une amélioration du niveau de vie. Le Togo peut mieux faire, notamment en assainissant le climat des affaires. Ce qui permettrait d'augmenter les investissements privés et donc la croissance du PIB.

    2- dans le domaine commerciale

    encourager la production céréalière afin de réduire les importations qui se sont révélées à travers la présente étude comme étant l'un des facteurs déterminants de l'endettement du pays. Pour y parvenir, l'Etat doit améliorer la productivité agricole par la mise en place des techniques d'exploitation de pointe, des projets d'irrigation à petite échelle et réduire les impôts sur les producteurs afin que la main-d'oeuvre bénéficie de l'amélioration des termes de l'échange.

    La recettes d'exportations de biens et services devraient constituer le facteur le plus efficace de l'accroissement de la capacité du pays à honorer ses obligations et à payer ses dettes. Afin de promouvoir les exportations des produits de base, la production doit satisfaire la demande locale et être en mesure de fournir des disponibilités d'exportation suffisantes.

    Comme tout travail scientifique notre étude pourrait comporter une limite. En effet les données ne sont pas issues d'une même source, ce qui peut introduire des biais dans l'analyse et donc dans les recommandations portant sur ces analyses.

    CONCLUSION GENERALE

    L'objectif général est d'identifier les facteurs explicatifs de l'évolution de la dette publique du Togo. Nos études ont révélées la fragilité de l'économie togolaise et des problèmes d'endettement liés à la faible capacité de remboursement et à l'accumulation de la dette. A travers une étude économétrique avec un modèle à correction d'erreur, nous avons abouti aux conclusions suivantes :

    le taux de change est apparu le principal facteur de l'endettement du Togo.

    la dévaluation du Franc CFA en 1994 a été un événement majeur ayant agi sur la dette publique du pays ; les importations du pays se sont révélés aussi déterminants dans l'endettement public du pays.

    L'analyse descriptive fait constater que le pays profite peu de son ouverture commerciale. La dette du Togo est à 60 % une dette extérieure.

    Suite aux résultats de notre étude, nous pouvons affirmer que le niveau d'endettement du pays n'est qu'une question des finances publiques, de gestion de la dette et de mauvaises orientations de politiques économiques. Par conséquent, un effort pour améliorer le taux de croissance du PIB serait une solution. Enfin la substitution de certains produits en vue de diminuer les importations est indispensable pour la réduction de la dette. Tous ces efforts doivent être suivi d'un assainissement des finances publiques en vue d'une amélioration de la balance fiscale.

    Avec les atouts dont dispose le Togo, une gestion saine et efficace, un renforcement des capacités institutionnelles permettraient au pays de se rapprocher dans les prochaines années de la piste de décollage économique.

    Le gouvernement du Togo doit se doter d'une politique rationnelle, claire et sans ambiguïté en matière d'endettement public. La réduction de la dette exigera du temps et surtout une cohérence temporelle que seul un consensus large au sein de la population permettra de réaliser. La dette extérieure n'est pas le seul obstacle au développement économique du pays. Devant l'évolution démographique à venir, le défi de l'amélioration des conditions de vie de la population reste tout entier.

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    http://www.persee.fr, consulté le 20 aout 2009 à 18h 20mn http://www.imfstatistics.org, consulté le 15 septembre 2009 à 15h

    ANNEXES

    ANNEXE 1 Le Plan Brady

    La persistance du problème de l'endettement amena les Etats-Unis à proposer en mars 1989 une nouvelle initiative : le plan Brady.

    Le plan Brady incitait les banques centrales à coopérer avec les pays débiteurs de manière à diversifier les formes de soutien financier à la fois pour réduire le montant et le service de la dette et pour accorder de nouveaux prêts. Le plan incitait le FMI et la BM à fournir des fonds afin de réduire le montant de la dette ou sa charge. Ce plan pressait le FMI de ne plus retarder ses interventions jusqu'à ce que les banques se soient mises d'accord sur leur engagements de prêts.

    Mais, le plan Brady ne précisait pas ses recommandations devaient être mises à exécution. Il énonçait cependant un message clair : les institutions officielles devraient promouvoir une réduction de dettes par des négociations de marché c'est-à-dire par des transactions opérées « volontairement » sur les marchés.

    Graphique n°1 : Evolution de l'encours de la dette extérieure/PIB

    dette ext./PIB en %

    140

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    Evolution de la dette extérieure/PIB en pourcentage de 1980 à 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    Graphique n°2 : Evolution du ratio service de la dette extérieure/exportations

    service de la
    dette/X en %

    100

    40

    60

    20

    90

    80

    70

    50

    30

    10

    0

    Evolution du ratio Service de la dette extérieure/Exportations de 1980 à 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    ANNEXE 2

    Graphique n°3 : Evolution du ratio dette extérieure/exportations

    Dette ext./X en %

    450

    400

    250

    200

    500

    350

    300

    150

    100

    50

    0

    Evolution du ratio Dette extérieure sur exportations entre 1980 et 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    Graphique n°4 : Evolution du ratio service de la dette extérieure /PIB

    service de la
    dette/PIB en %

    30

    25

    20

    15

    10

    5

    0

    Evolution du service de la dette extérieure rapportée au PIB entre 1980 et 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    Graphique n°5 : Evolution du degré d'ouverture

    (X+M)/PIB en %

    120

    100

    40

    80

    60

    20

    0

    Evolution du degré d'ouverture de l'économie entre 1980 et 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    ANNEXE 3

    Graphique n°6 : Evolution des importations rapportées au PIB

    Evolution des importations rapportées au PIB de 1980 à 2008

    M / PIB en %

    70 60 50 40 30 20 10 0

     

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    Graphique n°7 : Evolution de la dette intérieure en pourcentage du PIB

    Dette intérieure/PIB
    en %

    35

    30

    25

    20

    15

    10

    0

    5

    Evolution de la Dette intérieure en pourcentage du PIB entre 1990 et 2008

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    Graphique n°8 : Evolution de la dette intérieure en pourcentage des recettes

    dette int./PIB
    en %

    300

    250

    200

    150

    100

    50

    0

    Evolution du ratio Dette intérieure/Recettes entre 1990 et 2005

    année

    Source : Auteur utilisant Excel à partir des données de base

    ANNEXE 4

    Graphique n°9 : Test de normalité de Jarque et Bera

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Graphique n°10 : Test Cusum de stabilité ( Brown, Durbin, Ewans )

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    ANNEXE 5

    Graphique n°11 : Test Cusum carré

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Graphique n°12 : Critère de prévisions

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    ANNEXE 6

    Tableau n°1 : Résumé des différents tests de stationnarité

    Variables

    Niveau

    Différence première

    Conclusion

    ADF

    CV

    ADF

    CF

    LDTPIB

    - 0.71

    2.97

    - 3.34**

    2.97**

    I(1)

    LDSEX

    - 1.68

    - 2.97

    - 6.04**

    - 2.99**

    I(1)

    LTCH

    - 2.18

    - 2.97

    - 2.54**

    - 2.98**

    I(1)

    LMPIB

    - 1.99

    - 2.97

    - 5.66**

    - 2.98**

    I(1)

    LPOP

    - 0.63

    - 2.97

    - 6.02**

    - 2.98**

    I(1)

    LPIBH

    - 0.96

    - 2.97

    - 4.56**

    - 2.98**

    I(1)

    Source : Construit à partir des résultats des différents tests sur Eviews5

    ** valeur critique à 5%

    Tableau n°2 : Test de cointégration de Johansen Test de cointégration de Johansen

    Date: 11/12/09 Time : 08:19

     

    Sample (adjusted) : 1982 2008

     

    Included observations : 27 after adjustments

     

    Trend assumption: No deterministic trend

     

    Series : LDTPIB LTCH LPOP LPIBH LMPIB LDSEX

     

    Lags interval (in first differences): 1 to 1

     

    Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)

     

    Hypothesized Trace 0.05

     

    No. of CE(s) Eigenvalue Statistic Critical Value

    Prob.**

    None * 0.838901 126.3884 83.93712

    0.0000

    At most 1 * 0.759764 77.09341 60.06141

    0.0010

    At most 2 0.540278 38.58778 40.17493

    0.0716

    At most 3 0.360295 17.60519 24.27596

    0.2741

    At most 4 0.184623 5.543003 12.32090

    0.4939

    At most 5 0.001191 0.032189 4.129906

    0.8834

    Trace test indicates 2 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level

     

    * denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level

     

    **MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values

     

    1 Cointegrating Equation(s):

    Log likelihood

    160.3161

     
     

    Normalized cointegrating coefficients (standard error in parentheses)

     

    LDTPIB

    LTCH

    LPOP

    LPIBH

    LMPIB

    LDSEX

    1.000000

    -6.300514

    10.23363

    2.617887

    -4.744883

    2.892603

     

    (1.73324)

    (2.43220)

    (0.96770)

    (1.17350)

    (0.47461)

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    ANNEXE 7

    Tableau n°2 (suite) : Test de Johansen (Résultat de l'option summary)

    Date: 11/12/09 Time: 08:18

    Sample: 1980 2008 Included observations: 27

    Series: LDTPIB LTCH LPOP LPIBH LMPIB LDSEX Lags interval: 1 to 1

    Selected (0.05 level*) Number of Cointegrating Relations by Model

    Data

     
     
     
     

    Trend:

    None None

    Linear

    Linear

    Quadratic

    Test Type

    No Intercept Intercept

    Intercept

    Intercept

    Intercept

     

    No Trend No Trend

    No Trend

    Trend

    Trend

    Trace

    2 3

    3

    3

    3

    Max-Eig

    2 3

    2

    2

    2

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Tableau n°3 : Tableau de la matrice de corrélation entre les variables

     

    LDTPIB

    LTCH

    LMPIB

    LPOP

    LPIBH

    LDSEX

    LDTPIB

    1.000000

    0.250367

    - 0.598625

    - 0.429674

    - 0.257571

    0.503845

    LTCH

    0.250367

    1.000000

    0.149305

    0.696823

    0.808096

    - 0.367532

    LMPIB

    - 0.598625

    0.149305

    1.000000

    0.657350

    0.449462

    - 0.498915

    LPOP

    - 0.429674

    0.696823

    0.657350

    1.000000

    0.903146

    - 0.632752

    LPIBH

    - 0.257571

    0.808096

    0.449462

    0.903146

    1.000000

    - 0.600025

    LDSEX

    0.503845

    - 0.367532

    - 0.498915

    - 0.632752

    - 0.600025

    1.000000

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Tableau n°4 : Test de White

    White Heteroskedasticity Test :

    F-statistic 2.017654 Probability 0.260941

    Obs*R-squared 25.77804 Probability 0.311456

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Tableau n°5 : Test ARCH

    ARCH Test :

    F-statistic 0.513979 Probability 0.677090

    Obs*R-squared 1.710075 Probability 0.634696

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    ANNEXE 8

    Tableau n°6 : Test de corrélation des erreurs de Breusch-Godfrey

    Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test :

    F-statistic 0.316764 Probability 0.733970

    Obs*R-squared 1.301113 Probability 0.521755

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Tableau n°7 : Test de spécification de Ramsey White Heteroskedasticity Test :

    F-statistic 2.017654 Probability 0.260941

    Obs*R-squared 25.77804 Probability 0.311456

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    Tableau n°8 : Estimation du modèle à correction d'erreur

    Dependent Variable: D(LDTPIB)

    Method: Least Squares

    Date: 11/12/09 Time: 08:28

    Sample (adjusted): 1981 2008

    Included observations: 28 after adjustments

     

    Variable

    Coefficient Std. Error t-Statistic

    Prob.

    LDTPIB(-1)

    -0.978852 0.197330 -4.960490

    0.0002

    D(LTCH)

    0.558390 0.118836 4.698839

    0.0003

    LTCH(-1)

    0.554834 0.150469 3.687379

    0.0022

    LMPIB(-1)

    0.177077 0.073918 2.395604

    0.0301

    D(LMPIB)

    0.297150 0.079564 3.734712

    0.0020

    D(LPOP)

    -1.019847 0.439043 -2.322887

    0.0347

    LPOP(-1)

    -1.549542 0.251331 -6.165357

    0.0000

    D(LPIBH)

    -0.780145 0.166637 -4.681709

    0.0003

    LPIBH(-1)

    -0.591862 0.134018 -4.416280

    0.0005

    D(LDSEX)

    0.146342 0.031735 4.611330

    0.0003

    LDSEX(-1)

    -0.037082 0.024915 -1.488334

    0.1574

    DUM94

    0.686178 0.104388 6.573314

    0.0000

    C

    9.373836 1.778812 5.269717

    0.0001

    R-squared

    0.938316 Mean dependent var

    -0.022853

    Adjusted R-squared

    0.888968 S.D. dependent var

    0.143416

    S.E. of regression

    0.047788 Akaike info criterion

    -2.939651

    Sum squared resid

    0.034256 Schwarz criterion

    -2.321128

    Log likelihood

    54.15512 F-statistic

    19.01445

    Durbin-Watson stat

    2.035061 Prob(F-statistic)

    0.000001

    Source : Auteur utilisant Eviews5

    ANNEXE 9

    Données de base

    Année

    Exportations

    Importations

    CFA/US

    PIB nominal

    Population

    DUM93

    DUM94

    TXPIB

    Dette ext.
    totale

    Balance fiscale

    Service dette
    extérieure

    Recettes totales

    Dette int.
    publique

    Déficit
    budgétaire

    1980

    100.5000

    108.2000

    211.2800

    238.4000

    2.780000

    0

    0

    12.03000

    213.5000

    13.20000

    32.50000

    nd

    nd

    nd

    1981

    102.6000

    112.5000

    271.7300

    258.0000

    2.880000

    0

    0

    8.221477

    258.0000

    14.50000

    41.60000

    nd

    nd

    nd

    1982

    113.3000

    134.1000

    328.6100

    269.7000

    2.990000

    0

    0

    4.534884

    272.6000

    16.30000

    55.70000

    nd

    nd

    nd

    1983

    104.2000

    111.1000

    381.0700

    296.0000

    3.110000

    0

    0

    10.49314

    336.3000

    20.80000

    64.70000

    nd

    nd

    nd

    1984

    127.1000

    115.0000

    436.9600

    313.8000

    3.230000

    0

    0

    5.302013

    350.5000

    30.10000

    54.90000

    nd

    nd

    nd

    1985

    165.7000

    195.7000

    449.2600

    338.2000

    3.350000

    0

    0

    7.775653

    321.8000

    40.60000

    41.40000

    nd

    nd

    nd

    1986

    161.4000

    204.6000

    346.3100

    365.3000

    3.480000

    0

    0

    8.013010

    312.5000

    36.30000

    31.10000

    nd

    nd

    nd

    1987

    155.4000

    190.6000

    300.5400

    371.9000

    3.600000

    0

    0

    1.943608

    301.9000

    16.50000

    31.30000

    nd

    nd

    nd

    1988

    161.0000

    209.9000

    297.8500

    412.1000

    3.730000

    0

    0

    10.28464

    330.7000

    24.20000

    68.50000

    nd

    nd

    nd

    1989

    172.1000

    212.3000

    319.0100

    431.6000

    3.850000

    0

    0

    5.088873

    294.5000

    22.20000

    120.5000

    nd

    nd

    nd

    1990

    180.5000

    230.5000

    272.2700

    487.0300

    3.960000

    0

    0

    2.525487

    302.7000

    18.10000

    41.40000

    100.4000

    1.319200

    -27.30000

    1991

    177.5000

    220.3000

    282.1100

    498.6100

    4.070000

    0

    0

    2.350282

    318.0000

    0.100000

    31.10000

    78.90000

    18.52270

    -33.90000

    1992

    140.8000

    200.5000

    264.6900

    490.5700

    4.170000

    0

    0

    -2.075513

    326.8000

    -2.900000

    31.30000

    71.00000

    24.18190

    -25.30000

    1993

    74.80000

    121.1000

    283.1600

    400.0600

    4.270000

    1

    0

    -20.56370

    349.4000

    -35.10000

    68.50000

    38.20000

    29.30000

    -53.80000

    1994

    182.5000

    272.5000

    555.2100

    607.9400

    4.380000

    1

    1

    54.86801

    707.5000

    -26.10000

    120.5000

    64.20000

    44.97920

    -60.20000

    1995

    188.4000

    334.7000

    499.1500

    721.8300

    4.510000

    1

    1

    40.87243

    710.1000

    -8.700000

    158.0000

    97.10000

    56.40000

    -47.10000

    1996

    290.7000

    393.5000

    511.5500

    808.5500

    4.660000

    1

    1

    9.497788

    741.9000

    -7.300000

    99.20000

    110.4000

    71.14700

    -47.30000

    1997

    298.2000

    407.7000

    583.6700

    939.4800

    4.830000

    1

    1

    17.18156

    788.5000

    7.700000

    88.70000

    128.5000

    88.29470

    -29.50000

    1998

    292.7000

    414.5000

    589.9500

    898.7100

    5.010000

    1

    1

    -5.059826

    818.1000

    -13.60000

    48.70000

    128.1000

    241.6053

    -60.70000

    1999

    283.2000

    381.7000

    615.7000

    939.6500

    5.190000

    1

    1

    3.631315

    862.8000

    7.300000

    45.40000

    133.1000

    252.6900

    -40.50000

    2000

    308.8000

    428.7000

    711.9800

    921.3900

    5.360000

    1

    1

    -2.504380

    934.3000

    -8.400000

    54.20000

    116.6000

    298.3300

    -49.90000

    2001

    316.4000

    473.6000

    733.0400

    976.5600

    5.530000

    1

    1

    0.983087

    946.9000

    22.50000

    55.20000

    146.1000

    282.5800

    -6.300000

    2002

    358.4000

    504.4000

    696.9900

    1026.200

    5.680000

    1

    1

    5.307233

    890.2000

    21.10000

    51.40615

    126.5000

    264.4837

    -8.000000

    2003

    402.5000

    557.2000

    581.2000

    972.6400

    5.840000

    1

    1

    3.827038

    826.9472

    44.60000

    55.33455

    165.3000

    275.4221

    18.90000

    2004

    396.7000

    577.2000

    528.2900

    1023.200

    5.990000

    1

    1

    2.594543

    781.4800

    46.30000

    55.14000

    171.7000

    274.4858

    15.60000

    2005

    441.6000

    765.4000

    527.4700

    1113.100

    6.150000

    1

    1

    7.011012

    820.4279

    -16.30000

    36.27652

    170.7900

    278.3744

    -44.96000

    2006

    507.3000

    637.3000

    522.8900

    1160.100

    6.273000

    1

    1

    7.100000

    782.6557

    3.100000

    33.18925

    nd

    311.1294

    nd

    2007

    521.4000

    653.5000

    478.9800

    1212.800

    6.500000

    1

    1

    7.000000

    847.2300

    nd

    33.06000

    nd

    318.5000

    nd

    2008

    505.6000

    673.6000

    448.9300

    1427.200

    7.000000

    0

    1

    8.000000

    669.2600

    nd

    29.73000

    nd

    460.9000

    nd

    Sources :

    La Direction de l'Economie (DE),

    La Direction de la Dette Publique (DDP)

    La Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) et

    La Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DGSCN).






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld