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Coup d'états et guerres civiles : «les enjeux de la guerre civile et la chute de Mobutu»

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par Jean François MUKENDI
Université du Québec à  Montréal (UQAM) -  2009
  

sommaire suivant

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Ë MONTRÉAL
PROGRAMME DE SOCIOLOGIE
Session Autômne 2009

SOCIOLOGIE POLITIQUE

SOC3071-40
TRAVAIL DE SESSION

Coup d'états et guerres civiles : ÇLes enjeux de la guerre civile et la chute de
MobutuÈ?

Présenté à
M. Jorge Lazo-Cidanes
Par
Fatoumata Dramé (DRAF21608601)
Anoual fils Jacques (JACA09067408)
Guillaume Kouady Kény (KENG24098106)
Jean-Francois Mukendi (MUKJ05126604)

Le 17 DÉCEMBRE 2009

Table des matières

TOC \o "1-3" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc248856355" 1) La nature et la caractéristique du régime de Mobutu PAGEREF _Toc248856355 \h 3

HYPERLINK \l "_Toc248856356" 2) Les problèmes structurels de son régime PAGEREF _Toc248856356 \h 4

HYPERLINK \l "_Toc248856357" 3) Le régime de terreur

PAGEREF _Toc248856357 \h 4

HYPERLINK \l "_Toc248856358" 4) Mobutu et la vie politique congolaise PAGEREF _Toc248856358 \h 5

HYPERLINK \l "_Toc248856359" 5) La politique régionaliste de Mobutu PAGEREF _Toc248856359 \h 7

L'ethnicité transfrontalière

PAGEREF _Toc248856360 \h 7

HYPERLINK \l "_Toc248856361" 7) Le désastre économique du CONGO PAGEREF _Toc248856361 \h 8

HYPERLINK \l "_Toc248856362" a)

Les programmes d'ajustement structurel au Congo PAGEREF _Toc248856362 \h 9

HYPERLINK \l "_Toc248856363" b)

Indice de développement économique du Congo PAGEREF _Toc248856363 \h 10

HYPERLINK \l "_Toc248856364" 8)

Les camps de réfugié : la goutte d'eau de trop PAGEREF _Toc248856364 \h 11

HYPERLINK \l "_Toc248856365" 9) Mobutu et la communauté internationale PAGEREF _Toc248856365 \h 12

HYPERLINK \l "_Toc248856366" 10)

La marche des forces rebelles vers Kinshasa PAGEREF _Toc248856366 \h 13

La présidence de Laurent Désiré Kabila PAGEREF _Toc248856367 \h 14

HYPERLINK \l "_Toc248856368" 12) L'internationalisation de la guerre PAGEREF _Toc248856368 \h 15

HYPERLINK \l "_Toc248856369" 13) Les chances de paix au Congo

PAGEREF _Toc248856369 \h 16

Introduction

Après la fin de la guerre froide, les coups d'État et les guerres civiles commandités par les deux blocs capitalistes ou communistes prennent une nouvelle tournure gr%oce à l'accélération de la mondialisation. Les grandes puissances accordent plus d'importance en l'Homme de Mobutu qui ferait leur affaire sur le plan économique au Congo et dans la région des Grands Lacs. Ainsi, comment Mobutu était arrivé à régner pendant si longtemps et en même temps à provoquer un marasme économique, inciter des guerres ethniques ou tribales qui sont les facteurs politiques, économiques et sociaux qui ont conduit à la décadence de l'État congolais, au coup d'État et au déclenchement de la guerre civile ?

Deux événements majeurs ont conduit aux incidences sociales : la fin des antagonismes idéologiques et politiques entre le bloc de l'Est et de l'Ouest, et le refus de la libéralisation politique de l'espace national (démocratisation). Ces événements vont occasionner plusieurs revendications sociales, des luttes fratricides pour la conquête du pouvoir, l'envahissement de ses voisins et le pillage de ses ressources naturelles. Sur ces faits, la République Démocratique du Congo (RDC) aurait pu rationnellement cesser

d'exister, en tant qu'État, il y a déjà quelque temps.

L'objet de ce travail est pour nous, le moyen d'analyser le déroulement et les caractéristiques de la politique de Mobutu. Les enjeux géostratégiques dans lesquels, la RDC a connu un pillage systématique de ses ressources et une ingérence politique non seulement des pays occidentaux, mais aussi de ses voisins. Et enfin, cette guerre qui aura déstabilisé toute la région des Grands Lacs et dont l'ONU peine a ramené la paix et la stabilité de l'État congolais.

DOveloppement

La nature et la caractéristique du régime de Mobutu

Le régime de la deuxième république sous le règne de Mobutu a officiellement pris fin en 1997. Un régime qui a duré pendant au moins trente-deux ans et qui s'est soldé par un coup d'État militaire. Depuis lors, beaucoup d'événements sont survenus dans la société d'une manière générale et en particulier sur le plan politique. Pour les observateurs avertis, le Congo-Kinshasa était considéré depuis (1960) comme étant l'un des pays du continent noir le plus prometteur à cause de ses richesses et de ses infrastructures héritées de la colonisation. Malgré les apparences de vouloir servir son peuple, Mobutu avait érigé un régime purement policier. Il n'hésitait pas à faire usage des techniques, des méthodes et des stratégies de contrôle coercitif de la population puisées de la colonisation. Ainsi, les intimidations, les arrestations arbitraires et toutes formes de terreurs qu'exécutaient les militaires et la classe politique dirigeante, se résume à maintenir un niveau élevé de mystification religieuse, culture et morale de la personne du maréchal président Mobutu.

Les violations des droits humains étaient monnaie courante dans la vie quotidienne des Congolais. Mobutu a accédé au pouvoir par un coup d'État militaire en 1965, aucune de ses promesses ne fut réalisée. Par conséquent, le Congo-Kinshasa fut ni prospère, ni développé avec toutes les attentes que le peuple Congolais avait mis en Mobutu, au vu des ressources naturelles dont dispose ce pays. Selon l'indice Mo Ibrahim sur la bonne gouvernance, place << la RDC à l'avant-dernier rang des pays africains avant la Somalie >>. L'indice de la <<

facilité d'entreprenariat >> produit par la banque mondiale, place << la RDC au rang de 178e sur 178e pays >>. Son indice de développement humain le classe au 7e rang mondial des États faibles du <<Fund for peace>> qui tient compte des 12 indicateurs sociaux qui sont

notamment : la pression démographique, le déplacement des populations, l'urgence humanitaire, la violation des droits humains, la criminalisation des structures de l'État et l'ingérence étrangère.

Les problèmes structurels de son régime

Plusieurs facteurs ont contribué à la décadence de ce pays, notamment l'inexistence de l'administration compétente et respectueuse des normes et des règlements qui sied à sa nature et à sa fonction étatique. Le pays disposait d'une administration pléthorique au nombre incalculable d'emploi furtif. Un recrutement de son personnel basait sur la condescendance parentale ou parfois du pure clientélisme politique. L'armée de Mobutu était laissée au contrôle des officiers véreux. L'ordre hiérarchique de commandement n'avait un sens, que lorsqu'elle émanait directement de Mobutu. Sinon les soldats n'obéissaient qu'aux ordres de l'officier qui avait le plus de bienveillance ethnique, régionaliste ou financière à leur égard. La corruption généralisée s'est ramifiée dans toutes les sphères de la société Congolaise. Le corps de la justice n'y a pas échappé aux tentacules morbides de ce fléau national. Ce sont ces facteurs qui expliquent la rationalité de la durée du régime de Mobutu et la faillite de l'État Congolais. Cependant, les aspects les plus cachés à intégrer sur la liste des méfaits du régime de Mobutu sont les répressions non visibles et la violence du pouvoir.

Le régime de terreur

Pendant tout son règne, Mobutu a construit un système violent de répression sans merci. En effet, la population congolaise a été victime d'exécutions extrajudiciaires. Un grand nombre d'opposants du régime de Mobutu ont été détenus sans avoir été jugés. C'est sur un fond de violents conflits politiques, que le régime de Mobutu et ses ennemies poursuivaient leur lutte au pouvoir. Le respect des droits humains était bafoué. La presse et l'opinion publique étaient muselées sous la menace d'une censure ou de sévisses corporels qui pouvaient mener à la mort. La vie culturelle et artistique se limitait à exprimer les louanges du bienfaiteur Mobutu ou d'exalter la beauté et la splendeur de la vie mondaine Congolaise : des chants d'amour, religieux ou profane...

En cela, l'impunité n'avait pas de limites, au point ou il pouvait jeter des vies humaines dans le fleuve Congo a bord d'un hélicoptère et a la merci des crocodiles.

Mobutu et la vie politique congolaise

Durant tout son règne, Mobutu a toujours opté pour l'approche monolithique (partiÉtat) du pouvoir. Son ambition était de concilier son culte de la personnalité a un seul parti national pour tous les Congolais sans exception. Le parti unique devait incarner les aspirations nationalistes, la dévotion en corps et en âme a son seul chef Mobutu, un moyen pour lui de maintenir et d'entretenir son pouvoir a n'importe quel prix.

Avec la vague du multilatéralisme en Afrique, Mobutu n'a pas pu résister explicitement aux changements. L'ouverture au dialogue politique avec une opposition fébrile avait manifestement provoqué l'avènement de plusieurs suspicions a l'ensemble de la population. Ë tour de rTMle, et selon les circonstances, Mobutu introduisit d'autres stratégies telles que : le changement des textes de la constitution qui lui donnait le pouvoir de se représenter a vie a la magistrature suprême de la nation. Il ne se gênait pas de tripatouiller le code électoral pour remporter les élections législatives et provinciales. Par exemple, il interdisait au parti politique de tenir des meetings en dehors de la période de campagnes électorales. L'harcèlement des chefs de parti était très récurrent dans ses pratiques. Les chefs de parti se sentaient en sécurité que lorsqu'il résidait hors du territoire national. Les plus téméraires parmi ses chefs de parti devaient vivre au quotidien les humiliations carcérales, les multiples tentatives d'isolement politique. Quant au droit a la parole, la liberté d'action, a l'intégrité morale et économique des chefs de parti, Mobutu avait un plaisir cynique d'appliquer et au pire des cas de tuer ces chefs de parti. En effet, il n'hésita pas a pendre en public cinq chefs de parti de la branche Lumumbiste en public.

L'argent était sa stratégie seconde après la terreur. Sa puissance financière lui permettait de soudoyer tous les Hommes politiques qui devaient mettre en doute la stabilité de son régime. En effet, il était prêt a financer tous les partis ou les coalitions politiques qui naissaient dans le pays, en échange d'une allégeance a sa personne. De tant a autre, il nommait des gouvernements d'union nationale pour récompenser et faire gouter a certains Hommes politiques, les délices du pouvoir.

démocratisation de l'espace politique, manifestée sur le plan national par l'organisation de la conférence nationale (CNS). Mobutu en habile et grand stratège politicien avait d'une part, procédé à plusieurs remaniements ministériels. Il avait réussi à placer tous les premiers ministres qui avaient assumé cette responsabilité dans des conditions conflictuelles aux intéréts pécuniaires ou ethnicistes.

Ces conflits se résumaient sur la base régionale (tribalisme). La désignation de M. Thisekedi Wa Mulumba au poste de premier ministre par le biais de la conférence nationale (1992), Mobutu l'avait opposé directement à Nguza qui fut premier ministre limogé par la conférence nationale (1991). Nguza fut président et secrétaire national d'un parti politique à caractère ethnico-tribaliste communément appelé UFERI dont le bastion était au Katanga. La conséquence directe à la volonté de Mobutu, tous les kasaiens qui résident au Katanga et issus de la tribu de M. Tshisekedi Wa Mulumba, étaient victimes de massacres, de pillages et de viols. Plus 250 000 personnes furent tuées et 2 à 3 millions furent chassées de la région du Katanga. Le premier ministre Birindwa du gouvernement parallèle qui était nommé par Mobutu leur refusa le Ô' statut Ô' de déplacés Ç Une fois de plus, Mobutu a su montré au monde entier que, sur le sang versé, il pouvait encore sacrifier le vouloir-vivre ensemble de Congolais et congolaise È pour asseoir son pouvoir fondé sur le culte de la personnalité.

Tout cela, dans le but de gagner la confiance de la population ignorante et de saper le moral quotidien des gouvernements mis en place. Il eut plusieurs manifestations pour que les institutions de l'État soient vraiment démocratiques. Malgré tout cela, l'expression des revendications populaires était restée très largement compromise, tout particulièrement par la permanence de la peur et de la méfiance. Le régime de Mobutu avait amené le pays à se morceler en des régions selon un découpage d'ordre tribal et ethnique ayant des frontières hermétiques.

La politique régionaliste de Mobutu

La RDC est un vaste pays, une superficie estimait à 2 345 000 km2, fait 80 fois la Belgique. Ayant les frontières avec neuf pays africains notamment : le Soudan, l'Ouganda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie, le Congo-Brazzaville, la République centre africain. Pour contrôler ce vaste territoire, Mobutu scrutait judicieusement les mouvements de sa population entre les régions. Les déplacements des populations étaient réglementés à

l'intérieur d'une région à une autre selon l'appartenance ethnique ou l'importance du groupe social.

Cette politique démographique adopté par Mobutu pour faire fâce à l'hétérogénéité ethnique, avait réveillé des velléités ethnocentristes au sien de la population. Les moyens étatiques n'ont pas suivi la politique démographique. L'État centrale laissait les populations à la merci des autorités locales qui ne se gênaient pas de raquette les populations. La redistribution des revenus était mal répartie dans les régions. L'armée n'assurait pas la sécurité complète du territoire. Les litiges fonciers ou en général, les conflits d'intérêts étaient laissés sans suite par une justice et une administration inexistante et corrompue. Le pouvoir politique a perdu toutes ses prérogatives légitimes sur l'ensemble du territoire national. Les populations locales ne se reconnaissent plus aux partis nationalistes. Elles s'alignent plutôt derrière les partis régionalistes, religieux, mafieux ou claniques qui arrivent à substituer la présence de l'État.

L'ethnicité transfrontalière

Avec plus de 450 groupes ethniques, il est clair que ce nombre important d'ethnies vivantes sur un même territoire et un désengagement de l'ordre étatique semble mener facilement le pays dans une impasse. Il est évident que la tâche est encore beaucoup plus ardue, si l'on sait que ces mêmes ethnies vivent de part et d'autre des frontières du pays. Ce qui rend encore plus complexe la politique de contrôle démographique de Mobutu sur le territoire. Ainsi, c'est l'ensemble des Ç [É] problèmes internes des pays voisins transposes sur le territoire congolaisÈ. Plus particulièrement, les conflits politico-ethniques qui ont meurtri le Rwanda et le Burundi en 1994. Le génocide du Rwanda a vu ses ramifications politico-ethniques dépassées les frontières de la RDC pour creuser l'abcès du vivre ensemble congolais.

Avec la conférence de Berlin de 1885, la région des Grands Lacs a été victime du découpage territoriale par les puissances colonisatrices. Cependant, ils n'ont pas tenu compte des réalités géographiques des ethnies. Les frontières ont ouvert des plaies béantes qui n'ont hélas pas fini de se cicatriser avec le temps. La notion d'État nation des Congolais n'a jamais été une réalité vécue et construite par eux-mêmes. Les populations ne se reconnaissent pas dans la nation congolaise, et de surcroit aux frontières. L'identité des populations n'est pas nationale, mais plutôt ethniciste. Cette reconnaissance ethniciste se

construit dans l'imaginaire des peuples, selon leur appartenant à une histoire, le sang, les rituels religieux ou coutumières et les pratiques sociales. Par conséquent, les frontières ne peuvent plus être source d'une représentation de Ç nous È collective, nation congolaise et vous, les étrangers, nations venues d'ailleurs. Par exemple, des peuples Hutus ont toujours vécu au Congo depuis la période coloniale. Ils se sont toujours reconnus comme des Hutus du Rwanda et du Burundi tout en vivant au Congo. D'ailleurs, Mobutu refusera d'attribuer la nationalité à ce peuple dit les Ç Banyamulenge È qui vivait sur le territoire depuis un siècle. Mobutu prétendait que ce sont des immigrants politique et à duré temporaire.

Le désastre économique du CONGO

La République Démocratique du Congo est souvent présentée, comme un pays qui regorge de ressources naturelles variées et en quantités abondantes : Ç un scandale géologique È. Ce pays a connu de graves perturbations pendant le règne de Mobutu. Les entrepreneurs privés deviennent très méfiants à investir leur argent au Congo. Il lui faut, à cet effet, un cadre réglementaire propice aux investissements et une définition claire des orientations économiques fondamentales du pays. Les troubles politiques consécutifs à l'accession du pays à l'indépendance, les nationalisations opérées entre 1971 et 1973, les pillages survenus en 1991 et 1993, ainsi que les différentes guerres civiles subies depuis 1960 et les pillages qui les accompagnent, ont largement affecté et découragé les investisseurs privés. Mobutu avait du mal à prendre des mesures d'assainissement du cadre macroéconomique et des garanties juridiques nécessaire pour inciter le secteur privé à s'impliquer davantage en RDC.

La RDC a toujours été la risée de la triade impérialiste : les États-Unis, la France et la Belgique. Leurs politiques étrangères ont été guidées par une préoccupation constante, la recherche des avantages et privilèges qui leur permettent d'accéder aux ressources du pays. Les programmes d'ajustement structurel ont eu la vicieuse responsabilité de défendre les intérêts de la triade. La banque mondiale a eu la mission d'intégrer la RDC Ç aux principes de la démocratie et du marché, et apte à assurer la sécurité, la stabilité et la prospérité de leur environnement È. Cette approche s'est traduite par une politique d'engagement sélectif et par des tentatives d'instauration de liens privilégiés avec le dictateur Mobutu. Selon l'expression consacrée par la banque mondiale à cette catégorie Homme d'État africain acquis à la solde des intérêts de la triade : la Ç génération de nouveaux dirigeants È.

Les programmes d'ajustement structurel au Congo

Avec des mesures telles que la contraction des dépenses publiques, la dévaluation monétaire, Mobutu a l'image de plusieurs chefs d'État africain, n'était pas prêts à changer ses moeurs prédatrices. Il va tomber dans le piège de la banque mondiale à cause de Ç sa dépendance par rapport aux ressources financières extérieures au détriment de la mobilisation des ressources internes È. Ses intérêts immédiats ne le contraignirent pas à mettre en oeuvre l'assainissement de l'économie et la modération de son train de vie trop mégalomane. Son manque de volonté à changer ses méthodes de gestion, se rabattait dans les sphères de la fonction publique. Les fonctionnaires ne se faisaient pas supplier à deux fois pour prendre des pots-de-vin. Cette corruption est connue et vécue par tous les Congolais comme un sport national qui est une source de revenus pour chaque citoyen. Lorsque les pressions viennent des bailleurs de fonds ou de la banque mondiale pour inciter l'État à réduire sa dette par les programmes d'ajustement structurel.

La principale recommandation de la banque mondiale reposait sur la lutter contre la corruption : Ç Celui-ci ne se fait donc en rien aux dépens des sommets du pouvoir, mais se traduit par des mesures d'Ç austérité È qui frappe particulièrement la fonction publique et donc les services incombant à l'État dans les domaines de l'administration, de l'enseignement È. Par conséquent, les enseignants se sont retrouvés avec des arriérés de salaires de 8 mois. Beaucoup de salle d'urgence n'avait plus de plateau technique opératoire, capable de maintenir en soin intensif des patients atteints de maladies équatoriales comme le paludisme ou la malaria. La capacité de l'État à redistribuer équitablement les richesses du pays est impossible à réaliser. Le désastre économique était très profond, à cause de la gestion calamiteuse du dirigeant prédateur. Ce comportement a affaibli le régime clientéliste, en même temps qu'elle a accentué la pauvreté de la population qui, de plus en plus livrées à elles-mêmes, se réfugie dans l'économie informelle de la Ç débrouille È.

Indice de développement économique du Congo

Le taux de croissance du PIB est passé de Ç -3,5% en 1992 à -7% en 1995 È, alors que l'inflation a fortement augmenté de Ç 12% en 1992 à 517% en 1995 È.

Alors que la RDC dispose d'un potentiel économique de Ç 80 millions d'hectares de terres arables È, 4 millions d'hectares de terres irrigables, bénéficiant de la diversité climatique et d'un réseau hydrographique dense, et 125 millions d'hectares de forêts. Pendant son règne, Mobutu n'a mis en valeur que moins de 10% des terres disponibles. La superficie irriguée n'atteint à peine que 13.500 hectares, soit 0,3% du potentiel disponible. Mobutu ne s'est jamais donné la peine de réformer l'économie du pays, il s'est tout simplement contenté de

reproduire le modèle d'accumulation hérité de la colonisation. Ce modèle était basé sur d'importants investissements dans les secteurs minier et agricole d'exportation, au détriment de l'agriculture vivrière, sans rechercher les gains de productivité nécessaires au secteur agricole traditionnel pour libérer la main-d'oeuvre à un rythme qui puisse garantir le financement des investissements requis pour leur absorption dans les secteurs modernes.

Le secteur minier, longtemps encore soutenu par la rente de l'aide et les crédits des institutions multilatérales, résistera quelques années encore, avant de s'écrouler aussi au début des années 90, sous la faillite de la mine de Kamoto, résultant de la mauvaise gestion de l'entreprise. En 1974, la Gécamines produisait 500.000 tonnes de cuivre. Cette seule entreprise comptait pour 50% des exportations totales et 75% des recettes totales de l'État. Au début des années 90, la production cuprifère était tombée à 30.000 tonnes.

On peut dire que les richesses en Coltan de la RDC, ont permis à l'industrie des appareils électroniques de passer à la révolution cybernétique de 2001. En effet, le Coltan est un minerai utilisé dans la fabrication des circuits électroniques des cellulaires, des ordinateursÉ Ë cause de l'instabilité du territoire, le pays ne peut contrôler le marché du Coltan. Le résultat est la chute des cours du Coltan au bénéfice de l'industrie électronique. Au sens économique du terme, la production du Coltan est évaluée à s 3,4 millions de tonnes, soit 49% des réserves mondiales (US Geological Survey).

Les prédicateurs de bonne aventure ou du salut de Dieu puissant, je veux parler des églises et des réseaux criminels de prostitution ou des passeurs clandestins en Europe pullulent dans les quartiers populaires à la quête des âmes perdues. La triade occidentale et les pays limitrophes du Congo se nourrissent de cette crise sociale latente. Le projet d'envahir le Congo aura une motivation initiale. Dans cette perspective, Mobutu va plutôt choisir d'ouvrir la porte de ces ressources aux multinationales. Ainsi les exigences de la compétitivité et l'ouverture de l'économie congolaise va être source de conflits.

Les camps de réfugié : la goutte d'eau de trop

Mobutu avait le privilège d'être à son époque, le plus grand stratège de la région des Grands Lacs. Il était conscient que la question des réfugiés ex-génocidaires allait lui permettre de redorer son blason politique aux yeux de la communauté internationale.

Abia Rimana et toute une armée prendront refuges au Congo sur la demande des Francais et des Belges. Le nouveau pouvoir de Kagali ne doute pas du soutien apporté par Mobutu aux ex-génocidaires. Ces camps de réfugié massés tout le long de la frontière congolaise et Rwandaise constituent une menace réelle contre le pouvoir de Kagali. Les ex-génocidaires profitent de l'intervention des casques bleus et du réarmement de la France pour s'entrainer, afin de reprendre le pouvoir.

Les réfugiés rwandais et burundais appelés Banyamulenge et Banyarwanda, étaient confrontés à une nouvelle réalité. Ils étaient entrés en perpétuelles confrontations avec les populations locales congolaises qui en même temps s'affrontaient entre elles. Mais, aussi les gouvernements Rwandais et Ougandais avaient l'envie de se venger et d'en découdre avec l'ennemi éternel Mobutu. Pour assurer la sécurité du territoire et la reconnaissance de la communauté internationale, Mobutu avait donné l'ordre à ses Hommes de s'attaquer aux armées Rwandaises et Burundaises qui entamaient leur marche sur Kinshasa. Ainsi que les bandes armées et les milices transposées par les conflits rwando-burundais, et en même temps faire face aux rébellions des populations locales frustrées contre le régime de Mobutu.

Mobutu et la communauté internationale

Au sortir de la guerre froide, Mobutu n'a plus la même importance stratégique pour les Occidentaux. Les pays qui étaient autrefois communistes ne sont plus une menace. Les Américains, en particulier, n'ont plus d'intérêts majeurs à protéger le régime de Mobutu. Mobutu était affaibli par sa maladie qui le poussait à quitter son pays pendant de longue période. En plus de la présence de réfugiés rwandais sur le territoire congolais, les voisins de Mobutu, particulièrement le Rwanda et l'Ouganda veulent fortement se débarrasser de leur vieil rival qui ne ménageait aucun effort pour soutenir les rebellions ou le principal responsable des guerres par procuration des pays occidentaux.

Mobutu était devenu très dangereux pour les Américains. L'ancien allié qu'il était en connait trop sur les secrets et les intérêts stratégiques des américains. La France et la Belgique ont toujours voulu garder de bonne relation avec Mobutu. D'ailleurs, il les aida à s'en sortir du bourbier Rwandais d'une manière plus ou moins honorable avec l'opération Turquoise. Cette opération avait permis à la France d'envoyer des soldats aidés à l'exfiltration des ex-génocidaires vers le Congo. Cependant, les décisions du conseil de

sécurité et l'appui de la France et de la Belgique ne suffiront pas à faire pencher la balance de son côté. Car, les États-unis ont pesé de tout leur poids diplomatique et militaire pour empêcher toute aide à Mobutu.

La marche des forces rebelles vers Kinshasa

Ainsi, nous pouvons constater que le problème de nationalisme est un facteur majeur dans le déclenchement de la première guerre du Congo. Cette situation d'instabilité sociale, économique et l'ingérence politique ont fait na»tre des failles et faiblesses dont les voisins de Mobutu sauront bien tirer avantage. Dans les faits, il y a un fort ressentiment du gouvernement rwandais envers le régime de Mobutu depuis le génocide rwandais de 1994. Le Rwanda de concert avec l'Ouganda avaient dans l'intension d'envahir le Congo. Il leur fallait pour ce projet un alibi pour investir le pays. Ils se servent alors de la condition des Banyamulenges et le plus vieux résistant à l'éxil de Mobutu, Laurent Désiré Kabila pour marcher vers Kinshaha et prendre le pouvoir en 1997. Les Banyamulenges, établis au Kivu depuis des générations n'avaient pas rompus tous les liens avec leur pays d'origine, le Rwanda. En effet, Ç [É] il s'agit d'une opération militaire préparée de longue date par le Rwanda et l'Ouganda, appuyés par des opposants à Mobutu et encouragés par les ÉtatsUnis. L'offensive ne tarda pas à dépasser l'objectif initial, le démantèlement des camps de réfugiés hutus. È. Les déboires du Congo face aux immigrants rwandais vont être l'outil de propagande majeur du Rwanda pour envahir le Congo. Le coup d'État a permis au Rwanda et à l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération : une coalition d'opposant congolais) de se venger de Mobutu et des réfugiés ex-génocidaires, mais aussi un pillage de ses ressources naturelles. Les alliances extérieures, le soutien des Américains en armes et en matériel de communication ont favorisé la chute de Mobutu. En effet, Ç privés des protections et des complaisances que le contexte de la guerre froide leur assurait, nombre de dirigeants africains se trouvent profondément déstabilisés

Pour légitimiser leur pouvoir, les vainqueurs s'alignent avec des personnalités qui jouissent de leur confiance dans l'armée congolaise, les partis politiques, par exemple à l'alliance démocratique des peuples (ADL) au nord Kivu qui est un mouvement rebelle qui se réclame des forces tutsies locales. Et, au Sud Kivu ils participent à la création d'un mouvement révolutionnaire pour la libération du Za
·re (MRLZ). Ils profitent également de la présence de réfugiés katangais et militaires lumumbistes installés et organisés en

Ouganda depuis un moment pour gonfler leur nombre.

La présidence de Laurent Désiré Kabila

Le 17 mai 1997 Kabila proclame la nouvelle République Démocratique du Congo et s'autoproclame président. Cependant, les conditions dans lesquelles il est arrivé au pouvoir laissent entrevoir de nouveaux conflits au Congo. En effet, une fois au pouvoir, Kabila ne tarda pas à constater que ces alliés Rwandais et les Ougandais se comportent en terrains conquis. Réalisant les agendas cachés de ces anciens alliés, qui pillaient les ressources naturelles en guise de butins de guerre. Kabila se libéra de leur soutien pour gérer seul les affaires congolaises en aoüt 1998. Il était question de renvoyer les militaires rwandais dans leur pays. Car la population souffrait beaucoup de leur présence. Les réactions ne se firent pas attendre pour ses anciens alliés. Ils ont formé un parti congolais, un mouvement rebelle (le Rassemblement congolais pour la démocratie RCD). Ils contrôlent très vite une grande partie des régions du Congo.

L'internationalisation de la guerre

Cette guerre qui englobait plusieurs parties et nations a été << [É] qualifiée à juste titre de Ç première guerre continentale africaine È car, bien plus que lors de l'avancée de l'AFDL, un grand nombre d'États y sont directement impliquésÈ. D'abord du côté des rebelles, il y avait le Rwanda et l'Ouganda ainsi que leur allié le Burundi. Ensuite, du côté de Kabila : l'Angola, le Zimbabwe, la Namibie et le Tchad ont formé une coalition contre les rebelles. Ce conflit n'a pas les mémes enjeux que celui de 1996, car il ne regroupe pas les mémes acteurs. La guerre est devenue une entreprise servant à enrichir les nations concernées. Dans le pays, sévit une situation de guerre civile particulièrement éprouvante pour des populations qui, à la base sont affaiblies par le sous-développement et les séquelles de la guerre de 1996. Le Congo, pays débordant de richesses naturelles est en luiméme l'objet de convoitise de ces voisins et des multinationales. C'est ainsi qu'on aurait vu sur le terrain de l'Est (Goma-Bukavu), des grands financiers qui entretenaient et organisaient chacun un terrain d'exploitation. Par conséquent, les rébellions, les groupes armés ou les milices transposées dans le conflit rwando-burundais devraient servir de gardien d'espace pour garantir l'exploitation des minerais. << Du côté gouvernemental, les mines de la région Mbuji-Mayi dans le Kasa
· orientales font l'objet de toutes les Ç attentions

È1 de l'armée congolaise comme des alliés zimbabwéens qui ont massé autour de la ville une partie importante de leur troupe. Gage supplémentaire de leur engagement, tous les alliés de Kinshasa (Namibie, Angola et Zimbabwe) ont reçu la concession de plusieurs sites diamantifères en RDC >>.

Ainsi donc, la seconde guerre du Congo-Kinshasa, bien différente de la première par ses enjeux, va plonger le pays dans une péripétie de misère et de crises autant sociales, économiques que politiques.

Les chances de paix au Congo

Depuis sa création en 1945, l'objectif premier de l'Organisation des Nations Unies (ONU) a été et est toujours de maintenir la paix dans un pays et s'assurer que tous les citoyens soient traités équitablement. L'Article 7 de l'ONU dit : Ç Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection devant la loi [É]>>. Or en ce qui concerne la République Démocratique du Congo (RDC), cela ne semble pas être le cas, car les droits de l'Homme sont quotidiennement bafoués. Depuis de nombreuses années déjà, l'ONU est présente en territoire congolais; d'ailleurs, la RDC est membre de l'ONU depuis 1960. La mission de l'Organisation des Nation Unies au Congo (MONUC) existe depuis novembre 1999. Cette mission est l'une des plus importantes, sinon la plus importante de l'ONU en termes de soldats et en mobilisation financière, parce que la situation est critique au Congo. Notons que, c'est la Résolution «1258>> en aoüt 1999 qui a mené à la création de la MONUC. Cette résolution stipulait le déploiement de casques bleus sur le territoire congolais pour apporter une certaine Çsécurité>> au peuple qui est constamment bouleversé par les groupes rebelles. Une ÇRésolution>> est une décision que prend l'ONU pour contrecarrer une situation qui nuit au bien-être du peuple. C'est surtout l'aspect humain qui explique la création de cette mission. C'est d'ailleurs ce qui explique le nombre pléthorique de casques bleus sur le territoire congolais.

Suite à deux guerres et à l'autoritarisme répréhensible de Mobutu, le peuple congolais a beaucoup souffert et souffre encore des effets de ces événements. La présence de l'ONU au Congo s'explique principalement par le fait d'amener la paix, garantir son maintien et d'assurer la protection des civils. Il est évident que même après la chute du mobutisme et le refus de la démocratisation, le peuple congolais patauge encore dans l'incertitude d'une paix. Toutefois, la MONUC vise à soulager le peuple par le biais de son mandat et à lui

faire oublier les sévices ÇmobutistesÈ qui semblent encore planer dans l'atmosphère congolaise.

Le mandat de la MONUC doit s'assurer de l'application des accords de cessez-lefeu et faire des enquêtes sur les éventuelles violations du cessez-le-feu. De plus, elle doit travailler avec les différentes parties concernées pour la libération des prisonniers de guerre, des captifs militaires et rester en étroite collaboration avec les agences humanitaires internationales. La protection des civils doit être assurée parce qu'encore aujourd'hui, à l'instar de la politique de Mobutu, les groupes rebelles continuent de terroriser les gens. En ce sens, la MONUC a aidé le gouvernement à mettre sur pied des forces (groupes) de sécurité qui soit capable d'assurer la protection des gens, des frontières et celle des communautés éloignées. Cette protection concerne particulièrement les femmes, du moins, celles qui ont été victimes de crimes sexuels et celles qui sont à risque.

La MONUC encadre l'État et ses forces de sécurité dans le domaine juridique pour mener le droit à tous les présumés criminels de guerre. De plus, certaines femmes Ç [É] ne rapportent pas les crimes sexuels parce qu'entre autres elles ne sont pas certaines que justice sera faiteÈ Une part de cette critique revient également à l'ONU, car bon nombre de ces crimes sont attribuables au casques bleus qui pourtant, sont sensés protéger ces femmes et filles.

La paix tant souhaitée passe également par le programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion) qui comporte trois étapes. Le but de ce programme est premièrement, de désarmer le rebelle; ensuite, le démobiliser, c'est-à-dire enlever l'envie de se battre, et finalement, le réintégrer dans la collectivité en tant que citoyen normal. Cette réinsertion passe par une négociation. Dans le cas de la démobilisation, il s'agit certainement d'un traitement psychologique. D'ailleurs, on n'est pas sans savoir que la réinsertion est pratiquement impossible sans la démobilisation.

Un tout autre aspect concernant la paix, c'est la gestion des réfugiés. Les réfugiés rwandais qui ont échappé au génocide de 1994 sont venus au Congo pour trouver une paix, mais une mauvaise gestion de ceux-ci a provoqué une instabilité politique et une insécurité au nord Kivu. Par conséquent, en 1996, les camps de réfugiés rwandais ont été démantelés. Ce démantèlement s'est accompagné de massacres, de fausses communes et la dispersion de ces réfugiés dans la forêt équatoriale jusque dans les pays voisin faisant frontière avec le Congo Kinshasa (Tchad, Centre Afrique, Gabon, Congo Brazzaville). Cependant, la

communauté internationale et le gouvernement congolais n'ont pas cette volonté d'amener la paix en trouvant des solutions à court et à long terme pour sécuriser la situation interne du Congo et de ses frontières afin de mettre fin à la continuité de la guerre civile.

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