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Analyse descriptive et critique des services offerts par les mucodec

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par Afissatou Bintou ADEKPEDJOU
Centre de formation et de perfectionnement professionnel - Brevet de Technicien Supérieur  2009
  

Disponible en mode multipage

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    CHAMBRE DE COMMERCE, D'INDUSTRIE, D'AGRICULTURE ET DES METIERS
    DE BRAZZAVILLE

    CENTRE DE FORMATION ET DE PERFECTIONNEMENT PROFESSIONNELS
    (CFPP)

    BP: 92, Tél. +242 81 12 16 08, Email : cciambrazza@yahoo.fr www.cciambrazza.esqualite

    Année académique 2008/2009

    ANALYSE DESCRIPTIVE ET CRITIQUE

    DES SERVICES OFFERTS PAR LES MUTUELLES

    CONGOLAISES D'EPARGNE ET DE CREDIT

    (MUCODEC)

    RAPPORT DE STAGE

    EFFETUE DU 03 JUIN AU 03 JUILLET 2009

    AUX MUCODEC,

    EN VUE DE L'OBTENTION DU BREVET DE TECHNICIEN SUPÉRIEUR

    En Banque et Microfinance (BMF),

    Option z Microfinance

    Sous la Direction de :

    Présenté et Soutenu par :
    Afissatou Bintou ADEKPEDJOU

    Anaclet Géraud NGANGA K.,
    Ingénieur Statisticien-Gestionnaire,
    Formateur au CFPP

    Octobre 2009

    DÉDICACE

    Je dédie ce travail à toutes les personnes qui me sont chères, notamment ma mère et

    toutes mes soeurs.

    REMERCIEMENTS

    Ce travail est le résultat d'un effort concerté si bien que je m'oblige d'exprimer reconnaissance et gratitude envers certaines personnes, notamment :

    · Monsieur Sylvain Landry NGATSE, Directeur du Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnels (CFPP), pour avoir mis à notre disposition des structures à la hauteur de notre formation ;

    · Monsieur Anaclet Géraud NGANGA K., Directeur de ce travail, pour ses conseils et directives multiformes, sa touche informatique, sa rigueur et sa diligence sans lesquels ce travail resterait inachevé ;

    · Monsieur Pierre ENGANDZA, Directeur des Études du CFPP, pour avoir diligenté toutes nos requêtes à l'endroit du Centre et pour le suivi régulier dont il nous a fait montre ;

    · Monsieur Aurélien NGANDZIAMI, Gérant de la Caisse Locale MUCODEC (CLM) de Moungali, pour m'avoir bien accueilli et pour m'avoir confié entre les mains de ses collaborateurs à qui je dis merci infiniment de m'avoir donné des informations utiles ;

    · Mes condisciples du CFPP (promotion 2008/2009), pour les moments de joie et d'échange de connaissances que nous nous sommes partagés ;

    · Ma mère Zenaba SAMBA KECHE, pour ses conseils et soucis permanents et de n'avoir ménagé aucun effort pour me venir en aide ;

    · Monsieur Daniel EBINA, pour m'avoir assisté matériellement ;

    Que tous ceux qui ont contribué sous une forme ou sous une autre à la réalisation de ce travail, et qui n'ont pas été énumérés ici, trouvent également l'expression de ma gratitude.

    ACRONYMES ET SIGNES CONVENTIONNELS

    ACI : Alliance Coopérative Internationale

    AGF : Assemblée Générale Fédérale

    AOC : Agent d'Opération à la Clientèle

    BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale

    BEI : Banque Européenne d'Investissement

    BIT : Bureau International du Travail

    BTS : Brevet de Technicien Supérieur

    CAF : Conseil d'Administration Fédérale

    CCIAMB : Chambre de Commerce, d'Industrie, d'Agriculture et des Métiers de Brazzaville

    CFD : Caisse Fédérale

    CFPP : Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnels

    CHOC : Chargé d'Opération à la clientèle

    CICM : Centre International du Crédit Mutuel

    CLM : Caisse Locale MUCODEC

    CNI : Carte Nationale d'Identité

    CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale

    COBAC : Commission Bancaire de l'Afrique Centrale

    COOPEC : Coopératives d'Epargne et de Crédit /Coopérative Populaire d'Epargne et de Crédit

    DFC : Direction Financière et Comptable

    DRH : Direction des Ressources Humaines

    EMF/IMF : Etablissement/Institution de Micro Finance

    F CFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique

    LCL : Le Crédit Lyonnais

    LP : Licence Professionnel

    MDR : Ministère du Développement Rural

    MEFB : Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget

    MUCODEC : Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédits

    OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

    ONG : Organisation Non Gouvernementale

    PDV : Point de Vente

    RIB : Relevé d'Identité Bancaire

    SA : Société Anonyme

    SCIET : Système Congolais d'Immatriculation des Etablissements

    SCIEN ; Système Congolais d'Immatriculation des Entreprises

    UMAC : Union Monétaire de l'Afrique Centrale

    SOMMAIRE

    DÉDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    ACRONYMES ET SIGNES CONVENTIONNELS iii

    SOMMAIRE iv

    AVANT-PROPOS v

    INTRODUCTION GENERALE 1

    Chapitre I : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL 4

    I.1. Historique des MUCODEC 4

    I.2. Objectif et cadre juridique des MUCODEC 6

    I.3. Organisation et fonctionnement des MUCODEC 8

    Chapitre II : DESCRIPTION DES PRODUITS DES MUCODEC 14

    II.1. Les préalables aux MUCODEC 14

    II.2. Les prêts offerts par les MUCODEC 18

    II.3. Les autres services offerts par les MUCODEC 23

    Chapitre III : ANALYSE CRITIQUE, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES 26

    III.1. Analyse critique des produits MUCODEC 26

    III.2. Suggestions et perspectives à venir 28

    CONCLUSION GENERALE 34

    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 36

    ANNEXE 37

    TABLE DES MATIÈRES 43

    AVANT-PROPOS

    Le Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnels (CFPP) est un Établissement para-étatique sous tutelle de la Chambre de Commerce, d'Industrie, d'Agriculture et des Métiers de Brazzaville (CCIAMB). Il a pour objectifs principaux de : i) promouvoir la formation professionnelle ; ii) pérenniser les activités de formation et de perfectionnement professionnel ; iii) former les cadres moyens et supérieurs pour garantir la bonne gestion des administrations publiques et privées de notre pays et iv) offrir aux jeunes des compétences utiles pour le marché de l'emploi. Pour ce faire, le CFPP propose au public plusieurs options de formation conduisant à l'obtention soit d'une Licence Professionnelle (LP) soit d'un Brevet de Technicien Supérieur (BTS). Le CFPP organise également des formations spéciales accélérées et diplômantes sur plusieurs autres domaines de la gestion d'entreprises.

    À la fin de chaque cycle, les auditeurs régulièrement inscrits au Centre sont tenus d'effectuer un stage d'imprégnation dans une structure de choix sous tutelle d'un Encadreur interne à la structure et / ou d'un Directeur de mémoire, Formateur au Centre. Ce stage devrait permettre aux auditeurs non seulement de découvrir les réalités de la vie professionnelle, d'acquérir la culture du travail en équipe, mais aussi de s'offrir un environnement idéal pour l'application des compétences théoriques acquises. En ce qui nous concerne, nous avons choisis les Mutuelles Congolaises d'Épargne et de Crédits (MUCODEC) comme structure de stage et y avons passé 1mois (Cf. Attestation de fin de stage en annexe) avec pour thème d'étude : « Analyse descriptive et critique des services offerts par les MUCODEC ».

    Notons que cette étude ne prétend pas être exhaustive, en ce sens qu'elle n'aborde pas tous les aspects liés aux produits desservis par les MUCODEC. De plus, comme dans toute oeuvre intellectuelle, des imperfections y peuvent sans doute être relevées et feront l'objet d'observations et critiques qui, nous en sommes rassurés, contribueront à son amélioration.

    La rédaction du présent travail s'inscrit dans le contexte ainsi sus-mentionné.

    INTRODUCTION GENERALE

    La Microfinance est souvent considérée comme une des stratégies les plus efficaces et flexibles dans le combat contre la pauvreté globale. C'est un secteur soutenable et peut être utilisé sur une échelle massive nécessaire pour répondre aux besoins pressants de ceux qui vivent en deçà de $1 par jour. Dans ce sens, nous pouvons corroborer les propos qui affirment « qu'il est communément accepté que la pauvreté reste actuellement l'un des grands fléaux auxquels les sociétés de notre ère font face. Lutter contre la pauvreté se situe aujourd'hui au coeur des politiques de développement des pays d'Afrique subsaharienne et le Congo n'est pas en marge de cette préoccupation »1. C'est d'ailleurs à ce titre qu'il n'est pas étonnant de constater que « réduire l'extrême pauvreté et la faim » apparaît en «tête» des OMD2. Par Microfinance l'on entend généralement un prêt à court terme accordé sans le bénéfice d'une sûreté et dont le montant en principal peut varier de quelques milliers de francs. La taille du prêt reflète généralement le degré de développement du pays où les IMF opèrent. Et dans certains cas, les Institutions de Microfinance (IMF) proposent également des produits d'épargne et, plus rarement, des produits d'assurance.

    Actuellement, l'importance du rôle que peut jouer la Microfinance dans la réduction de la pauvreté a été reconnue à la lumière des résultats obtenus par des opérations innovantes en Asie orientale et en Amérique latine (par exemple, celles réalisées par la Graemen Bank au Bangladesh ou par le Banco Solidario en Bolivie). Les Organisations Non Gouvernementales (ONG) spécialisées en activités de Microfinance ont ainsi joué un rôle très important en démontrant l'efficacité des Micro-crédits comme outil indispensable pour combattre la pauvreté et permettre aux populations à faibles revenus de se prendre en charge. Ces expériences ont démontré, notamment, qu'il est possible d'accorder des financements bancaires aux pauvres et que ceux-ci peuvent représenter un bon risque de crédit.

    C'est pourquoi, à l'heure actuelle, des établissements financiers plus traditionnels, tels que les fonds de capital-investissement et les banques accordent plus d'attention à la Microfinance et la considèrent comme un marché qui présente un intérêt pour leurs activités. Cependant, la Banque Européenne d'Investissement (BEI) affirme que : « ce rapprochement entre les marchés financiers traditionnels et le marché de la Microfinance n'est pas aussi

    1 NGANGA K.A.G. (2008), « Une Approche de mesure du Bien-être des enfants et de la Pauvreté des ménages au Congo », Mémoire d'Ingénieur, ISSEA, Yaoundé, p.1.

    2 Objectifs du Millénaire pour le Développement (Cf. le Web site : http://www.un.org.millennium/declaration).

    avancé dans toutes les régions du monde et il emprunte dans chacune d'elle des modèles différents. Il est par exemple plus avancé en Amérique latine qu'en Afrique. Et, quantitativement parlant, il est plus important en Afrique du Nord qu'en Afrique subsaharienne »3. De ce fait, nous déduisons que le Congo ne fait pas acception à ce retard.

    Il est aujourd'hui possible d'envisager le développement du secteur de la Microfinance tout en visant sa pérennisation en le sevrant des subventions aux lignes de crédit qui sont maladaptées et insuffisantes pour faire évoluer le secteur. Nous ne saurons étendre nos propos sans au préalable ressortir les missions sociales assignées à une IMF. En effet, << de façon générale, ces objectifs peuvent se péricliter selon les dimensions suivantes :

    - servir un nombre croissant de pauvres et d'exclus sur une base durable ;

    - appuyer les petites et moyennes entreprises pour favoriser la création d'emploi ; - améliorer la qualité et l'adéquation des services proposés aux clients ciblés ;

    - créer des bénéfices pour les clients de l'IMF, leur famille et leur communauté

    (augmentation des revenus, réduction de la vulnérabilité, amélioration de l'accès aux

    services, satisfaction des besoins de base et amélioration des liens sociaux) ;

    - engager la responsabilité sociale de l'institution vis-à-vis de ses employés, de ses

    clients, de la communauté dans laquelle elle s'insère et de l'environnement »4.

    C'est sous le regard de ces objectifs qui déclinent un intérêt qui n'est plus à démontrer que nous avons choisi les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC) comme IMF. Elles ont été, nous le rappelons, notre structure d'accueil. En fait, nous nous sommes posés la question de savoir si l'activité des MUCODEC est adaptée aux objectifs sociaux d'une IMF en général et à ses objectifs spécifiques en particulier ? En d'autres termes, est-ce que les MUCODEC répondent aux attentes de ses clients ?

    Le sujet retenu pour notre étude s'inscrit dans le cadre de la réflexion générale qui se mène au sein d'une IMF. S'inscrivant dans cette préoccupation, l'étude que nous présentons porte sur : << l'analyse descriptive et critique des services offerts par les MUCODEC ». Elle présente un intérêt indiscutable du fait qu'elle permet d'ajuster dans le temps et dans l'espace, la productivité de la demande afin de satisfaire les besoins des clients. Et grâce à une prise en compte des suggestions qui vont découler de nos analyses, les MUCODEC seraient en clin de profiter d'un effet de levier important sur sa rentabilité.

    3 Banque Européenne d'Investissement (2005), << Définition of an Enhanced Bank Strategy in the Microfinance sector », Paris, p.1.

    4 Cf . le Web site http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/microfinance_in_action.

    Cela dit, l'objectif principal de ce travail est de faire une analyse exploratoire et critique des services sociaux et économiques offerts par les MUCODEC à ses Sociétaires (clients). Il peut être scindé en des objectifs spécifiques suivants :

    - explorer les systèmes internes et des procédures organisationnels des MUCODEC ; - identifier les différents produits prônés par cette structure ;

    - analyser ses produits tout en portant un jugement critique sur les déficits constatés ; - suggérer quelques stratégies visant à améliorer les services proposés à la clientèle.

    Ces analyses partent de l'hypothèse que les processus et des actions en ligne avec la mission des MUCODEC favorisent un climat de bien-être viable de celle-ci vis-à-vis de ses clients, de ses employés et de la communauté congolaise dans laquelle elles s'insèrent.

    Notons que ce travail a une majeure limite induite du fait que nous n'avons pas obtenu des données nécessaires pour prétendre mener une étude empirique spécifiée. En effet, dans un tel travail, il serait indispensable d'utiliser des données sociales fiables déjà disponibles au sein de la structure, afin d'envisager une analyse robuste de l'étude de l'impact et des performances sociales. A cet effet, on aurait du par exemple mesurer, à partir d'un modèle économétrique spécifié, apprécier la probabilité d'aboutir à l'impact social souhaité. Ainsi, par défaut de ces données et dans le souci de mener à bien notre travail, nous avons simplement utilisé une méthodologie exploratoire (analytique) basée sur l'exploitation documentaire et la recherche des informations aussi bien au sein des MUCODEC qu'ailleurs (sites web et articles de références en Microfinance). Au terme de l'examen de ces différents documents, nous avons suggérer quelques approches de solutions relatives à la problématique annoncée plus haut.

    Le travail est organisé en trois chapitres. Le premier chapitre (chapitre I) présente les MUCODEC. Le deuxième (chapitre II) explore les services proposés par les MUCODEC. Enfin, le dernier (chapitre III) est consacré à l'analyse critique soutenue par des suggestions y afférentes ainsi que des perspectives à venir.

    Chapitre I : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL

    Ce chapitre est consacré à la présentation de la structure d'accueil5. Il est constitué de trois sections. La première retrace l'histoire de la création des Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC). La seconde précise l'objectif poursuivi et le cadre juridique qui régit cette structure. La dernière enfin brosse son organisation et son fonctionnement.

    I.1. Historique des MUCODEC

    Plusieurs étapes ont marqué l'histoire de cette coopérative d'épargne et de crédit que nous connaissons aujourd'hui sous le label MUCODEC. Sans vouloir être exhaustif, cette section essaie de ressortir les grands repères historiques de l'évolution de cette institution, en les partitionnant en deux étapes : de << la COOPEC » aux << MUCODEC » puis des << MUCODEC » à << la Fédération des MUCODEC ».

    I.1.1. De la COOPEC aux MUCODEC

    L'initiative de l'actuelle MUCODEC est née en 1981, sous l'impulsion du Ministère du Développement Rural (MDR) et du Centre International du Crédit Mutuel (CICM). Le mouvement s'appelait à cette époque-origine : Coopérative d'Epargne et de Crédit (COOPEC). Le début de ses activités a réellement démarré en 1984 par la création d'une caisse en milieu rural à Madingou. Par la suite, du fait de son originalité, le projet COOPEC a intéressé la coopérative française, laquelle devint le troisième partenaire en 1986. Trois ans plus tard, le projet connu une crise. En effet, alors que le projet amorçait son progrès, il endure de plein fouet les conséquences de l'effondrement d'un projet parallèle de même sigle, COOPEC6, mais signifiant Coopératives Populaires d'Epargne et de Crédit. La confusion était implacable entre les deux réseaux à même plumage, mais pourtant différents. Les adhérents et potentiels adhérents prirent des égards vis-à-vis des deux structures.

    Heureusement, une décision fut prise par la COOPEC instituée par le MDR. Elle a consisté en une dénomination des Coopératives d'Epargne et de Crédit (qui étaient sous la tutelle du MDR). Celle-ci fut donc changée en Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC).

    5 Les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédits (MUCODEC).

    6 Cette dernière n'était pas comme la première sous tutelle du MDR.

    Mais, cela n'a pas immédiatement fait regagné la confiance du public qui, à notre avis, assimilait cette dernière à la COOPEC qui avait faillit en laissant frisée les populations. Nous pouvons de même dire, qu'aux yeux du public, les MUCODEC n'étaient autre que les COOPEC déguisées autrement. Par rapport à cela et dans un souci de pallier à cette défection, un grand effort fut fait pour expliquer que les MUCODEC n'étaient pas les Coopératives Populaires d'Epargne et de Crédit. En effet, il était nécessaire de «resoigner» l'image de marque afin de regagner la confiance iniquement perdue. C'est alors qu'en 1990, les MUCODEC entreprirent la conquête de son marché ; elles retrouvèrent de nouveau leur élan faussement perdu. D'où, le développement des adhésions des membres et la croissance soutenue de la collecte d'épargne.

    I.1.2. De l'Association des MUCODEC à la Fédération des MUCODEC

    L'année 1992 a été marquée par le début de la défonctionnalisation des cadres de la structure centrale des MUCODEC. L'année 1994, par contre, fut marquée par la concrétisation de l'ouverture d'un compte MUCODEC dans les « Livres »7 de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) avec la dénomination l'Association des MUCODEC. Arrive maintenant la fin de l'année 1995, qui caractérise l'adoption du premier accord d'Etablissement et le Règlement Intérieur régissant le personnel des MUCODEC. Cela fut rendu possible grâce à l'informatisation de son réseau, au sortir de la dévaluation du franc CFA. C'est alors que les MUCODEC connurent une importante relance pour fiabiliser et assurer un meilleur service à ses sociétaires/adhérents.

    Peu avant l'avènement du XXième siècle (1998), les MUCODEC connurent un événement très marquant. En effet, « l'Association des MUCODEC » devint « les Fédérations des MUCODEC ». Ce passage à une autre forme d'organisation a eu pour conséquence le changement de la Caisse Mutuelle Centrale à la Caisse Fédérale. Bien d'autres mesures accompagnèrent cette grande transformation. Au rang de ces transformations, on peut citer :

    - l'adoption, le 28 mars 2003, des textes juridiques conformes aux dispositions de la

    Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) sur les Etablissements de

    Micro Finance (EMF) ;

    - la qualification, en avril 2005, d'EMF à réseau, classé en première catégorie,

    conformément au Règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 15 avril 20028.

    7 Document comptable constitué de l'ensemble des comptes d'une entreprise.

    8 Relatif aux conditions d'exercice et de l'activité de micro finance dans la zone CEMAC.

    Toutefois, il sied de noter que, malgré ces évolutions, les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC) demeurent attachées d'une part aux valeurs fondamentales et à l'éthique des coopératives fondées sur la prise en charge, la responsabilité personnelle et mutuelle, la démocratie, l'égalité, la solidarité, l'honnêteté et la transparence. Par ailleurs, elles intègrent les principes de l'Alliance Coopérative Internationale (ACI) sur « l'identité coopérative internationale comme ligne directrice ».

    I.2. Objectif et cadre juridique des MUCODEC

    Cette section est réservée à la présentation de la forme juridique de la structure, de son objet ainsi que de son capital social.

    I.2.1. Statut juridique des MUCODEC

    Les MUCODEC ont été créées par ordonnance n°17/89 du 12 juin 1989. S'il faut être plus précis, il serait intéressant de rappeler l'institution, en date du 10 décembre 1993, d'une Association régie par la loi du 01 juillet 1901, enregistrée au Ministère de l'intérieur le 1er août 1994 sous le N°320/94/MENICSDRRP/DGAT /DDR/SAG. C'est cette Association, créée sous le nom d'Association des MUCODEC, qui prit le nom de la Fédération des MUCODEC. Cette forme de juridiction prit son effet suite à une décision de l'Assemblée Générale extraordinaire du 18 mars 1998.

    1.2.2. Objectif et capital social des MUCODEC :

    Les MUCODEC ont pour objet de collecter l'épargne de ses Sociétaires et de la redistribuer sous forme de crédit à ses mêmes Sociétaires, en vue de contribuer au financement des activités économiques. Par Sociétaires, il faut entendre les membres d'une CLM, du fait de leur participation au capital social de leur caisse, à raison de cinq mille francs (5 000 F) CFA, lors de l'adhésion. Cela étant, les MUCODEC sont une Institution de Micro Finance (IMF) de 1ère catégorie.

    En effet, il existe un règlement institué par la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), règlement qui classifie les IMF en trois catégories. Selon ce règlement : « sont classés en première catégorie les Etablissements de Micro Finance (EMF) qui procèdent à la collecte de l'épargne de leurs membres qu'ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci (type associatif, coopératif, mutualiste) ; sont classés en deuxième catégorie les EMF qui collectent l'épargne et accordent des crédits aux tiers [uniquement les Sociétés Anonymes (SA)] ; sont classés en troisième catégorie les EMF qui accordent des crédits aux tiers sans exercer l'activité de collecte de l'épargne (Etablissements

    de microcrédit, les projets, les sociétés qui accordent des crédits filières ou les sociétés de caution mutuelle) >>9.

    Notons que chacune de ces trois catégories est soumise à des règles et des obligations spécifiques. Nous pouvons schématiser ces règles et obligations comme suit :

    Figure 1 : Règles et Obligations des EMF par catégorie

    a) Aucune nécessité d'un capital ou d'une dotation minimum. L'Epargne est récoltée auprès de membres ;

    b) Un minimum de 30 sociétaires ou membres pour les EMF indépendants, 15 pour les EMF en réseau ;

    c) Un membre ne peut détenir directement ou par personne interposée plus de 20% des parts sociales ;

    d) Crédit uniquement aux membres ;

    e) Obligation de constituer un fonds de solidarité destiné à couvrir les pertes. Ce fonds doit être en permanence << au moins 40 % du capital constitué après imputation des déficits >> ;

    f) Obligation de constituer une << réserve obligatoire de 20% de l'excédent d'exercice à affecter sans limitation de durée et de montant >> ;

    g) S'il y a une ligne de financement extérieur, le rapport entre << Ressources propres >> sur << Ligne de financement extérieur >> doit être égal ou supérieur à 50 %.

    EMF de 1ère Catégorie

    h) Capital minimum de 50 millions de francs ;

    i) L'Epargne est collectée au niveau du public ;

    j) Crédit ouvert à tous les clients ;

    k) En plus de la réserve légale, ils doivent constituer une réserve obligatoire représentant 15 % des bénéfices à affecter sans limitation de durée et de montant ;

    l) S'il y a une ligne de financement extérieur, le rapport entre << fonds propres nets >> sur << ligne de financement extérieur >> doit être égal ou supérieur à 50 % ;

    EMF de 2ème Catégorie

    m) Capital minimum de 25 millions de francs ;

    n) Pas d'épargne ; les fonds peuvent venir d `emprunts, de dépôts de garantie, ou de fonds laissés par les actionnaires ;

    o) Le Crédit, ouvert à tous, est l'activité principale ;

    p) En plus de la réserve légale, ils doivent constituer une réserve obligatoire représentant 15 % des bénéfices à affecter sans limitation de durée et de montant.

    EMF de 3ème Catégorie

    Source : BEAC (2003), Réglementation en matière de Micro finance, pp.3-5.

    9 Marc ROESCH (2003), Réglementation BEAC en matière de Microfinance, Mail de "Oumar MALE" en date du 16 juillet 2003 : oumale@afribone.net.ml, Fichier PDF, p. 2.

    I.3. Organisation et fonctionnement des MUCODEC

    Cette section aborde l'organisation des MUCODEC d'un coté et leur fonctionnement de l'autre.

    I.3.1. Organisation des MUCODEC

    Les MUCODEC sont organisées sous une forme pyramidale. Au sommet, les caisses se regroupent au sein d'une << Fédération », qui est l'organe chargé de mettre en place le << Conseil d'Administration Fédéral ». Celui-ci met à son tour en place le bureau du Conseil d'Administration Fédéral, qui approuve la nomination du Directeur Général des MUCODEC. La base de cette pyramide est constituée par des micro- institutions ou Caisses Locales MUCODEC (CLM). Ces CLM sont autonomes, mais sont, toutefois, tenues de placer leurs excédents de trésorerie au sein de la Caisse Fédérale.

    En termes de composition, les MUCODEC comptent deux types de structures à savoir la Fédération et les CLM. Ces dernières ont été dénombrées, en 2008, au nombre de trente cinq (35) et se répartissent comme nous le montre le tableau ci-après.

    Tableau 1 : Répartition des CLM selon les Départements

    Département

    Nombre de CLM

    Proportion/Fréquence (en %)

    Pointe-Noire

    5

    14,29

    Niari

    1

    2,86

    Bouenza

    3

    8,57

    Lékoumou

    1

    2,86

    Pool

    4

    11,43

    Brazzaville

    11

    31,43

    Plateaux

    2

    5,71

    Cuvette

    6

    17,14

    Sangha

    1

    2,86

    Likouala

    1

    2,86

    TOTAL

    35

    100,00

     

    Source : MUCODEC

    Ces statistiques sont quel que peu obsolètes. En effet, il sied de signifier qu'entre avril de l'année 2008 et la fin de cette même année, l'effectif des Sociétaires de la MUCODEC est passé de 190 360 à 210 00010. Ce taux s'est très vite élevé si bien qu'aujourd'hui, les MUCODEC gèrent plus de 8 00 000 Sociétaires.

    10 Soit un taux de croissance (en effectif des Sociétaires) de 10,32 % en 9mois.

    Aujourd'hui, la structure s'est installée dans tout le Congo avec près de 40 Caisses Locales et Points de Vente (PDV)11.

    Figure 1: Répartition des CLM en fonction des Départements

    Pointe-Noire Niari Bouenza Lékoumou Pool Brazzaville Plateaux Cuvette Sangha Likouala

    PROPORTIONS

    35,00%

    30,00%

    25,00%

    20,00%

    15,00%

    10,00%

    5,00%

    0,00%

    Source : L'auteur à partir des données des MUCODEC

    DEPARTEMENTS

    Une inspection visuelle de ce graphique nous rapporte que Brazzaville est le Département où il y a plus des Caisses Locales MUCODEC (CLM). En effet, cette localité regorge à elle seule près du tiers du total des CLM (31 %). Viennent derrière Brazzaville, les Départements de la Cuvette, de Pointe Noire et du Pool, qui, dans cet ordre, ont respectivement 17 %, 14 % et 11 %. Par contre, les Départements de Niari, Lékoumou, Sangha et Likouala n'ont qu'une seule CLM chacun.

    Le Conseil d'Administration de la Fédération des MUCODEC est organisé comme l'indique l'organigramme ci-après.

    Figure 2 : Organigramme du conseil d'administration de la fédération de la caisse fédérale

     
     
     
     
     
     
     

    Conseil d'Administration

     
     

    Fédération et Caisse Fédérale

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Bureau du Conseil
    d'Administration

     
     
     
     

    Fédération et Caisse Fédérale

     

    Délégation Fédérale

    Brazzaville-Pool-Sangha

    Délégation Fédérale
    Kouilou-Niari-Bouenza-Lékoumou

    Délégation Fédérale
    Plateaux-Cuvette

    Source : MUCODEC

    11 Par PDV, il faut entendre une caisse locale en miniature, celle-ci dépendant d'une CLM.

    L'organisation générale quant à elle est décrite par le graphique ci-dessous (voire le nouveau organigramme en annexe). Figure 3 : Organigramme général des MUCODEC

    Inspecteur Général

    Directeur Général

    Secrétariat Général

    Inspection

     

    Contrôle

    Moyens Généraux

    Juridique et Contentieux

    Direction du

     

    Direction

     

    Direction des

     

    Direction

    Réseau

     

    Financière

     

    Ressources Humaines

     

    Informatique

    Commercial

    Engagement

    Délégations

    Mobilité

    Compta FD.

    Contrôle & Gestion

    Compta C.F.D

    Compta CFD

    Gestion Personnel

    Sec. & Accueil

    Formation

    Communication & Marketing

    Applicatifs

    Maintenance Matériel

    Exploitation & Réseau

    Source : MUCODEC

    Notons que l'organisation présentée ci-dessus diffère quelque peu de l'organisation locale de chaque Caisse Locale MUCODEC (CLM), qui a une structure dite de type SalariésCaisse Locale. Cette dernière est organisée comme l'indique l'organigramme ci-dessous :

    Figure 4 : Organigramme type Salariés-Caisse Locale

    Gérant

    Chargé de crédit

    CHOC

    Légende :

    AOC

    AOC

    AOC

    Chargé d'Opération à la Clientèle

    Agent d'Opération à la Clientèle

    Source : l'Auteur à partir des données MUCODEC

    I.3.2. Fonctionnement des MUCODEC

    En rapport avec l'organigramme présenté plus haut (cf. Figure 3), les MUCODEC adhèrent toutes à une Fédération, qui représente la structure professionnelle et administrative. De plus, elles constituent entre-elles une Caisse Fédérale qui joue le rôle de banque12 des MUCODEC. La structure est techniquement contrôlée par une Direction Générale, la Direction Générale des MUCODEC qui abrite des comptes approuvés par la Fédération. Les instances de la Fédération fonctionnent comme mentionné dans les lignes qui suivent.

    a) L'Assemblée Générale Fédérale

    Elle est constituée de l'ensemble des Sociétaires du réseau représentés par les Présidents de leur Caisse. Notons que cette Assemblée constitue la plus haute structure de décision des MUCODEC. Elle se réuni au moins une fois/an, avant les trois mois qui suivent la clôture de l'exercice précédent. Elle comprend trente et cinq (35) membres qui sont les Présidents des 35 Caisses Locales MUCODEC (CLM).

    12 Etablissement de crédits qui collecte des fonds et pouvant gérer les moyens de paiement (Cf. Lexique Bancaire LCL, 2005, p.5)

    b) Le Conseil d'Administration Fédérale Le Conseil d'Administration Fédérale (CAF) est composé de quinze (15) membres élus

    par l'Assemblée Générale Fédérale (AGF). Il forme en son sein un bureau de (06) membres, lesquels sont dirigés par le Président de la Fédération. Ce bureau assiste la Direction Générale dans la gestion de la fédération. Il se réunit au moins quatre (04) fois par an, sur convocation soit de son Président soit de son Vice-président, ou sur demande expresse du Directeur Général. Sa mission est d'assurer d'une part le suivi et, d'autre part, le contrôle de la gestion administrative des MUCODEC.

    c) Bureau du Conseil Fédéral En poursuite des tâches assignées au CAF, ce bureau exécute le programme d'activité

    dudit conseil auquel il rend compte. Aussi, ce bureau met-il sur pied un bureau composé des membres dont :

    - un président ;

    - un premier vice-président ;

    - un troisième vice-président ;

    - un secrétaire général ;

    - un secrétaire adjoint.

    Signifions que seul le Président est élu en Assemblée Générale ; les autres membres l'étant par l'entremise du CAF et approuvés par l'Assemblée Générale.

    d) La Direction Générale des MUCODEC La Direction Générale des MUCODEC siège à Brazzaville, sur l'avenue Paul Doumer au

    centre ville, à côté de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), en face de la Caisse Locale MUCODEC (CLM) la Gare. Elle fonctionne conformément au règlement intérieur et a l'accord d'établissement du personnel des MUCODEC. Quant à l'exercice de ses fonctions, elles sont soumises sous l'autorité directe du CAF.

    Il sied de relever que la Direction Générale est assurée par deux (2) dirigeants nommés par le conseil d'administration. Toutefois, outre cette Direction Générale, les MUCODEC disposent d'autres Directions Divisionnaires et Services, à savoir :

    - une Direction Comptable et Administrative, chargée du contrôle des procédures et normes, conformément à la réglementation CEMAC et COBAC ;

    - une Direction du réseau, qui s'occupe de la distribution et de la gestion du portefeuille des crédits. Aussi veille-t-elle sur le fonctionnement ad hoc13 des CLM ;

    13 Adéquat.

    - une Direction Financière et Comptable (DFC), qui est chargée des questions financières et comptables. Elle assure de même les opérations avec l'extérieur, la sécurité des fonds et le contrôle de gestion ;

    - une Direction des Ressources Humaines (DRH), qui assure la gestion du personnel et de la formation de celui-ci et des élus ;

    - une Direction Informatique, qui s'occupe du traitement automatique de l'information, du Bureau central et des Caisses Locales MUCODEC (CLM).

    e) Délégations

    Les Caisses Locales MUCODEC (CLM) se retrouvent au niveau de la Fédération en Conseil d'Administration Fédéral (CAF). Ce conseil se fait soit selon les zones soit par le principe de délégation : c'est la politique de décentralisation. A côté de ces délégations, les MUCODEC tiennent une structure centrale animée par un Directeur Général. Quant aux délégations, on en compte principalement trois (3) :

    - Délégation de Brazzaville (Pool-Sangha-Likouala) ;

    - Délégation de Pointe-Noire (Bouenza-Niari-Lékoumou-Kouilou) ;

    - Délégation d'Oyo (Plateaux-Cuvette).

    f) Les caisses

    Elles constituent des Micro-institutions agrées par le Ministère de l'Economie, des Finances et du Budget (MEFB). Bénéficiant de l'encadrement de la Direction des MUCODEC, elles obéissent aux sept (7) principes suivants dits « Principes coopératifs fondamentaux » (cf. Encadré 1).

    Encadré 1 : LES 7 PRINVCIPES COOPERATIFS FONDAMENTAUX DES CLM

    1. Adhésion volontaire ouverte à tous ;

    2. Pouvoir démocratique exercé par les membres (un homme = un voie) ;

    3. Participation économique des membres ;

    4. Autonomie et indépendance ;

    5. Education, formation et information ;

    6. Coopération entre les coopérations ;

    7. Engagement envers la communauté.

    Source : MUCODEC

    Ainsi s'achève la présentation de notre structure d'accueil. Vient maintenant le moment de décrire les différents services offerts par cette structure aux populations. Cela fait l'objet du prochain chapitre.

    Chapitre II : DESCRIPTION DES PRODUITS DES MUCODEC

    Ce chapitre brosse une description des principaux produits/services offerts par les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC). Il est subdivisé en trois parties. La première retrace les formalités préalables aux éventuels Sociétaires, tandis que la deuxième se consacre à une exploration des services au bénéfice desdits Sociétaires. Quant à la troisième, elle est réservée aux autres services.

    II.1. Les préalables aux MUCODEC

    Nous avons dit (Cf. supra) que, conformément à la réglementation de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) concernant la classification des Institutions des Micro-Finance (IMF), les MUCODEC constituent une IMF de 1ère catégorie. La structure en effet, rappelons-le, a pour mission principale de « procéder à la collecte de l'épargne de ses membres qu'ils emploient en opérations de crédit, exclusivement au profit de ceux-ci. Cela revient à dire que l'épargne collecté à ses membres (les Sociétaires) leur est redistribué sous forme de crédit. Mais ces crédits ne sont pas octroyés en « tout-va » : ils le sont sous une démarche administrative aussi bien pour les personnes physiques que pour les personnes morales. C'est de ces procédures administratives que cette section se réfère.

    II.1.1. Le cas des personnes physiques

    La procédure est commune à toutes les personnes physiques (individus). D'abord, la personne doit adhérer aux MUCODEC pour avoir le statut de `'Mutualiste/Sociétaire» ou membre d'une Caisse Locale MUCODEC (CLM). L'on sait à ce niveau que l'adhésion est libre et volontaire. Il suffit à cette fin, d'aller dans une CLM de son choix, de remplir une fiche d'adhésion adaptée (personne physique dans le cas d'espèce) et de participer au capital social de cette CLM ; en s'acquittant de la somme de cinq milles francs (5 000 F) CFA14. Ladite fiche porte au verso un ensemble de dix huit (18) articles résumés sous le vocable « convention d'ouverture de compte ».

    Notons que la souscription au capital social donne droit au document de base servant d'enregistrement des opérations du Sociétaire au près des MUCODEC, à savoir le « Livret de

    14 Cf. chapitre I, Section I.2 pour les détails y afférents.

    Compte >> qui est un compte épargne et peut devenir un compte courant lorsque le Sociétaire le manifeste.

    - Par compte courant, il faut entendre « un compte ouvert entre le client et son banquier, qui conviendrait de faire entrer toutes leurs créances et dettes réciproques de manière à ce qu'elles soient réglées immédiatement par leur fusion dans un solde disponible dans certaines conditions, mais non exigibles avant la clôture dudit compte >>15. Dans la pratique, ce compte se confond généralement avec le compte de dépôt et l'on en parle souvent lorsque le client (Sociétaire ici) est soit un commerçant soit un fonctionnaire ;

    - Par contre, le compte épargne sous-entend « un compte sur livret dont l'épargne produit des intérêts >>16. Dans la pratique, le compte épargne est utilisé par le client pour gérer quotidiennement son argent.

    Relevons que, comme il en est pour la fiche d'adhésion, des modèles de couverture pour les deux types de livrets sont présentés en annexe. Par ailleurs, il y a, dans tous les cas, plusieurs options d'ouverture de compte au moment de l'adhésion. La MUCODEC offre principalement trois options de compte aux personnes physiques : le compte Individuel, le compte Collectif et le compte Mineur.

    · Le compte individuel : il ne concerne qu'une seule personne physique liée avec l'Entreprise pour enregistrement des transactions ;

    · Le compte collectif : il s'agit d'un compte ouvert au nom de plusieurs personnes (Co-Titulaires). Il existe sous deux formes : le compte joint et le compte indivis. Lorsque le compte est joint, chacun des Co-Titulaires peut le faire fonctionner seul, exactement comme s'il en était l'unique Titulaire, avec l'avantage de ne pas être bloqué en cas de décès de l'un des Co-Titulaires ; raison pour laquelle ce type de compte est l'apanage des couples. En revanche, lorsque le compte est indivis, les Co-Titulaires doivent signer ensemble pour le faire fonctionner, sauf s'ils conviennent de désigner un mandataire à la fois ;

    · Le compte Mineur : il est ouvert au nom d'un enfant (l'on peut admettre de moins de dix huit (18) ans révolus), mais géré par un parent jusqu'à ce que cet enfant n'atteigne l'âge de la majorité qui est fixé à 18 ans17.

    15 Lexique bancaire LCL 2005, p.10.

    16 Ibid.

    17 Selon le BIT (Bureau International du Travail) 1991.

    Cela étant, pour le cas d'espèce des Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédits (MUCODEC), les conditions pour prétendre ouvrir un des types de comptes sus-mentionnés peuvent être résumées dans la matrice ci-dessous.

    Tableau 2 : Conditions d'ouverture d'un type de compte aux MUCODEC

     

    Type de compte

    Conditions exigées

    Compte Individuel

    Deux (2) photos d'identité

     
     

    Compte Collectif

    Joint

    Gestion par au moins deux (2) Sociétaires

     
     
     
     
     

    Gestion par au moins deux (2) Sociétaires

     
     
     
     

    Compte Mineur

    Deux (2) photos d'identité de l'enfant

     
     
     
     
     
     

    Source : l'Auteur à partir des données des MUCODEC

    II.1.2. Le cas des personnes morales

    A quelques différences près, la procédure est identique au cas des personnes

    physiques. D'abord, il sied de signaler que par personnes morales l'on fait allusion aux
    Sociétés/Entreprises, aux Etablissements de toute sorte, aux Ecoles/instituts, aux Mutuelles,
    aux Associations/Coopératives, etc. La démarche est la même pour toutes ses personnes

    18 Les pièces d'identité acceptées sont : CNI, Passeport, Permis de conduire, Carte professionnelle de police, CIM (pour les Congolais) et Carte de Résident/Séjours (pour les personnes d'autre nationalité).

    morales. Il faut adhérer aux MUCODEC pour être `'Mutualiste/Sociétaire» ou membre d'une Caisse Locale MUCODEC (CLM). L'adhésion est prononcée au moyen d'une participation au capital social de cette CLM ; la somme de cinq mille francs (5 000 F) CFA19. Pour des raisons d'indisponibilité, ladite fiche n'est pas jointe dans notre travail.

    Notons que la souscription au capital social confère le droit à l'ouverture d'un Compte épargne et par la suite un compte courant si le Sociétaire le désire. Les notions de compte courant et de compte épargne ont déjà été explicitées dans le cas des personnes physiques explorées plus haut. Pour des détails relatifs aux documents utilisés à l'ouverture, on pourrait les voir à l'annexe.

    Cela dit, pour le cas d'espèce des Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédits (MUCODEC), les conditions pour prétendre ouvrir un compte de type personne morale peuvent être résumées dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 3 : Conditions d'ouverture d'un compte personne morale aux MUCODEC

     

    Type de compte

    Conditions exigées

    Compte pour Personne morale

    Deux (2) photos d'identité20 de chacun de Gestionnaire de compte

     
     
     
     
     
     
     
     
     

    Source : l'Auteur à partir des données des MUCODEC

    Après avoir présenté ces conditions, il serait judicieux de passer aux prêts offerts par les MUCODEC. Cela est donné dans la section suivante.

    19 Cf. chapitre I, Section I.2 pour les détails y afférents.

    20 Les pièces d'identité acceptées sont : CNI, Passeport, Permis de conduire, Carte professionnelle de police, CIM (pour les Congolais) et Carte de Résident/Séjours (pour les personnes d'autre nationalité).

    II.2. Les prêts offerts par les MUCODEC

    Les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC) desservent les populations congolaises de plusieurs types de prêts. Ces derniers sont également appelés crédits d'accompagnement des activités des Sociétaires selon certaines conditions. Au rang de ses prêts, cette section se propose de retracer les principaux, notamment le crédit à l'artisanat, le crédit à l'habitat, le crédit à l'agriculture/élevage et le crédit au commerce. Il sera précisé tour à tour les objectifs sous-jacents à chaque type de crédit, la démarche à suivre pour l'obtenir et les garanties y relatives.

    II.2.1. Le prêt à l'artisanat

    Ce type de crédit est souvent l'apanage des personnes qui veulent soit disposer des ressources financières pour résoudre un besoin en trésorerie soit investir dans le développement des activités artisanales. Il s'agit, entre autre, des activités comme la coiffure, la couture, la poterie, la peinture, le garnissage, la menuiserie, la vannerie, etc.

    L'accès à ce type de crédit n'est pas systématique. En effet, il existe des formalités préalables que le prétendant doit remplir pour briguer de se faire accompagner par les MUCODEC dans l'activité. Les clauses sont :

    · avoir un compte épargne fonctionnel depuis au moins 3 mois au nom de la structure pour laquelle le crédit est sollicité ;

    · disposer d'un compte courant pour le déblocage et le suivi du prêt ;

    · verser régulièrement les recettes de l'activité (artisanale) dans ce compte depuis au moins 3 mois ;

    · apporter à la limite le 1/3 du montant sollicité.

    Outre ces préalables, le sollicitant doit présenter au près de la structure certains documents à caractère administratifs et/ou comptable, notamment le compte d'exploitation de l'activité sur les 12 mois ainsi que la carte d'artisan.

    Une fois ces préalables remplis, l'intéressé peut alors se voir être accompagné dans son activité. Et conformément à la stature de ce type de prêt, les MUCODEC interviennent différemment selon que l'on envisage résoudre un problème de trésorerie d'exploitation ou que l'on désire investir pour développer l'activité.

    S'agissant du problème de la trésorerie d'exploitation, les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC) accordent :

    · des taux avantageux qui oscillent dans l'intervalle de 12 à 18 % l'an, en fonction de la nature du projet, sur le capital dû ;

    · des remboursements pouvant aller jusqu'à 18 mois comme limite supérieure.

    Quant au besoin d'investissement pour l'essor de l'activité, les MUCODEC octroient :

    · des taux avantageux qui oscillent dans l'intervalle de 14 à 20 % l'an, en fonction de la nature du projet, sur le capital dû ;

    · des remboursements pouvant aller jusqu'à 4 ans (48 mois).

    Par ailleurs, nous ne saurions boucler ce point sans relever que des garanties sont envisageables par les MUCODEC pour le crédit afférent aux activités artisanales. Cela parce que certains impétrants peuvent ne pas honorer à leur engagement vis-à-vis de la structure. Là-dessus, les MUCODEC initie des mesures prudentielles suivantes :

    · la présentation des cautions personnelles ou des avaliseurs ;

    · la dation en paiement sur un terrain ;

    · l'hypothèque soit sur terrain soit sur une maison d'habitation.

    Enfin, sans vouloir prétendre être exhaustif, des informations complémentaires sur les périodicités de remboursements, les montants de crédits alloués et les frais d'étude de dossiers peuvent être fournies en contactant le personnel d'une CLM.

    II.2.2. Le prêt à l'habitat

    Le prête à l'habitat concerne les personnes qui envisagent soit acheter un terrain/parcelle de terrain soit construire/aménager leur maison. Il s'agit des personnes telles que les fonctionnaires, les salariés du secteur privé, les professionnels libéraux, les commerçants, les artisans, etc.

    Comme pour le précédent type de prêt, son octroi n'est pas systématique dans la mesure où il existe des clauses préalables que l'aspirant doit remplir pour postuler à se faire accompagner par les MUCODEC dans l'activité. Ces clauses sont :

    · être Sociétaire depuis au moins 3 mois ;

    · disposer d'un compte courant pour le déblocage et le suivi du prêt ;

    · percevoir son salaire aux MUCODEC (pour les fonctionnaires ou salariés du secteur privé), depuis au moins 3 mois ;

    · verser régulièrement les recettes aux MUCODEC (pour les commerçants, artisans, professions libérales, etc.) ;

    · apporter, selon le projet, à la limite le 1/5 du montant sollicité (à bloquer sur le compte épargne pendant toute la durée du prêt).

    Outre ces préalables, le sollicitant doit présenter au près de la structure certains documents administratifs. En fonction du projet, ces documents sont présentés comme l'indique le tableau ci-dessous.

    Tableau 4 : Documents exigés pour un prêt à l'habitat aux MUCODEC

     

    Projet

    Documents a présenter

    Achat parcelle de terrain ou

    d'une maison

    Une (1) attestation d'intention de vente dument signée et datée du vendeur (avec prix de vente+dimensions+localisation) ;

     
     

    Construction ou Aménagement d'une maison

    Une (1) photocopie du titre de propriété (titre foncier ou permis d'occuper) de l'emprunteur ;

     
     
     
     
     

    Source : l'Auteur à partir des données des MUCODEC

    Une fois ces préalables remplis, l'intéressé pourrait alors bénéficier d'une assistance dans son activité. Et conformément à la stature de ce type de prêt, les MUCODEC interviennent en escortant le Sociétaire avec :

    · des taux réduits et avantageux oscillant dans l'intervalle de 12 à 14 % l'an, sur le capital dû ;

    · des remboursements pouvant aller jusqu'à 84 mois, soit 7 ans.

    Notons que des garanties sont envisageables par les MUCODEC pour les projets d'habitat. En effet, nous l'avons mentionné plus haut que, certains demandeurs de prêts peuvent ne pas honorer à leur engagement vis-à-vis de la structure. Là-dessus, les MUCODEC prônent des mesures prudentielles suivantes :

    · la présentation des cautions physiques ou des avaliseurs ;

    · la dation en paiement sur un terrain21 ;

    · l'hypothèque soit sur le terrain soit sur la maison que l'on veut acquérir.

    Pour des informations complémentaires sur les périodicités de remboursements, les montants de crédits alloués et les frais d'étude de dossiers, on peut se rapprocher au près d'une CLM.

    II.2.3. Le prêt à l'agriculture et à l'élevage

    C'est un crédit qui concerne les personnes qui ont comme projet soit de disposer de ressources financières pour amplifier leur trésorerie soit d'investir en vue de développer son leur activité. Il s'agit des projets tels que :

    - la production des cultures vivrières/maraîchères et des oeufs de table/oeufs fécondés ;

    - l'élevage des petits ruminants (ovins/caprins), des porcins, des poissons (pisciculture), des lapins (cuniculture) ;

    - la fabrication et la production d'aliment de bétail ;

    - la conservation et transformation des produits agricoles (animaux et végétaux).

    L'octroi d'un tel prêt est régit par les conditions ci-après :

    · avoir un compte épargne depuis au moins 3 mois ;

    · exercer l'activité agricole depuis au moins 2 ans ;

    · verser régulièrement les revenus de son activité agricole dans son compte depuis au moins 3 mois ;

    · apporter le 1/5ème du montant sollicité à bloquer sur son compte épargne pendant la durée du crédit ;

    · ouvrir un compte courant pour le déblocage de son prêt.

    Hormis cela, le demandeur du crédit à l'élevage et à l'agriculture doit être détenteur des documents comptables suivants : le compte d'exploitation actuel de l'activité sur les 12 derniers mois et le projet agricol comportant un compte d'exploitation prévisionnel.

    Une fois ces préalables remplis, l'intéressé pourrait alors bénéficier d'une assistance dans son activité. Les MUCODEC interviennent en escortant le Sociétaire avec une gamme d'avantages fonction du type de projet. Ces avantages sont ventilés ainsi qu'il suit :

    21 Cette option qui n'est possible que pour les prêts remboursables sur une durée maximale de 2 ans, concerne par exemple des travaux d'aménagement.

    Tableau 5 : Avantages du prêt à l'agriculture et à l'élevage selon le projet

     

    Projet

    Avantages

    Cultures maraîchères et vivrières à cycle court (tomate, choux, carottes, aubergine, maïs, haricots, pomme de terre, soja, arachide, etc.)

    Durée maximale de remboursement : 5 mois dont 3 mois de différer.

     

    Elevage avicole, porcin et piscicole

    Durée maximale de remboursement : 18 mois dont 6 mois de différer.

     

    Mécanisation agricole

    Durée maximale de remboursement 18 mois ;

     

    Offre spéciale culture du manioc

    Durée maximale de remboursement 20 mois dont 18 mois de différer.

     
     
     

    Source : l'Auteur à partir des données des MUCODEC

    Comme stratégies de garantie des engagements les MUCODEC envisagent les politiques suivantes :

    · cautions personnelles (avaliseurs) ;

    · dation en paiement ;

    · hypothèque.

    Des informations additionnelles sur les périodicités de remboursements, les montants de crédits alloués et les frais d'étude de dossiers sont disponibles au près des CLM.

    II.2.4. Le prêt au commerce

    Ce type de prêt intéresse les personnes qui ont comme projet soit de disposer de ressources financières pour amplifier leur trésorerie soit d'investir en vue de développer leur activité commerciale. Il s'agit des activités telles la vente (vendeurs), le commerce (de façon générale), les activités des professions libérales, les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les PEI (Petites et Moyennes Industries).

    L'accès à ce type de prêt est conditionné par les préalables suivants :

    · disposer d'un compte épargne depuis au moins 3 mois, ouvert au nom de la structure pour laquelle le prêt est sollicité ;

    · disposer d'un compte courant pour le déblocage et le suivi du prêt ;

    · verser régulièrement les recettes de l'activité dans son compte ;

    É apporter le 1/3ème du montant que l'on envisage solliciter.

    Mais, ce n'est pas tout, dans la mesure où il est aussi exigé que le sollicitant dispose des documents administratifs et comptables listés ci-après :

    · le compte de résultat et le bilan des trois dernières années certifiés par un cabinet comptable ;

    · un business-plan certifié par un cabinet comptable22 ;

    · une carte de commerçant avec patente de l'année en cours ;

    · une habileté à demander un prêt pour le compte de la structure.

    Toutes ces conditions étant réunies, l'intéressé pourrait alors bénéficier d'une assistance dans son activité par les MUCODEC interviennent en l'escortant avec des avantages suivants :

    · des taux balançant entre 14 et 20 % l'an, sur le capital restant dû ;

    · des remboursements pouvant aller jusqu'à 18 mois, soit 1 an et demi.

    Pour ce type de prêt, comme stratégies de garantie des engagements, les MUCODEC envisagent les politiques suivantes :

    · cautions personnelles (avaliseurs) ;

    · dation en paiement ;

    · hypothèque.

    De même qu'il en a été le cas des trois précédents types de crédits, le lecteur pourra se procurer des informations complémentaires sur les périodicités de remboursements, les montants de crédits alloués et les frais d'étude de dossiers au près des Caisses Locales MUCODEC (CLM).

    II.3. Les autres services offerts par les MUCODEC

    Plusieurs autres services sont offerts par les MUCODEC. Nous ne parlons dans cette section que de ceux qui sont les plus connus. Il s'agit par exemple du crédit à risque nul, de la domiciliation de salaire et de la délivrance des autres pièces bancaires.

    II.3.1. Le crédit à risque nul

    Il s'agit d'un type de crédit très récent aux MUCODEC. Ce type de prêt est très sollicité dans la mesure où, comme son nom l'indique, il ne fait courir aucun risque ni du côté

    22 Cette condition est exigée pour un projet d'investissement.

    du créancier ni du côté du débiteur. En effet, le crédit à risque nul est un contrat de prêt dans lequel le Sociétaire s'engage et accepte de bloquer sur son livret d'épargne une somme fixée représentant le montant en capital de son crédit. Il se pratique de telle sorte qu'en cas de non remboursement d'une échéance par rapport à sa date d'exigibilité, l'intéressé autorise la MUCODEC à solder la totalité du prêt.

    Pratiquée ainsi, le crédit à risque nul offre des avantages aussi bien pour le Sociétaire que pour la Structure. Pour le Sociétaire, le prêt à risque nul lui offre par exemple l'avantage de ne pas diminuer son épargne. Pour la Structure, en revanche, nous pouvons citer l'avantage exprimé en termes de taux de garantie de 100 % (puisqu'aucun risque n'est couru), mais aussi en termes d'intérêts reçus.

    Le principe du crédit à risque nul est tout à fait simple à appréhender. S'il faut l'illustrer, il nous semblerait suffisant de le faire à l'aide d'un exemple dans lequel un Sociétaire dispose de 500 000 F CFA dans son compte épargne. Il veut retirer cet argent sans diminuer ou fermer son compte. Le Sociétaire peut à cette occasion solliciter un crédit à risque nul de valeur maximale 500 000 F CFA, remboursable à un taux débiteur et à une échéance fixés par les MUCODEC. Au cas où le Sociétaire serait dans l'incapacité d'honorer cet engagement vis-à-vis de la MUCODEC, cette dernière soldera tout simplement la totalité du prêt à travers son épargne bloqué dans son compte. Raison donc pour laquelle ce prêt est sans risque et pour la MUCODEC et pour le Sociétaire.

    II.3.2. Le paiement des salaires

    Les Sociétaires peuvent, s'ils le veulent, percevoir leur salaire aux MUCODEC. Ce type de service est plus adapté aux fonctionnaires et aux salariés du secteur privé. Il s'agit en effet d'une domiciliation de salaire. N'ayant pas des amples informations à propos des conditions que doivent remplir les intéressés pour prétendre un tel type de service, nous pensons que se rapprocher d'une Caisse Locale MUCODEC (CJLM) serait une solution en la matière. S'ajoute à ce type de service le fait que les Sociétaires pour lesquels le salaire est perçu via une CLM pourraient solliciter, au besoin, des avances sur salaire.

    II.3.3. La délivrance des autres pièces bancaires

    En tant qu'Etablissement de Micro-Finance de première catégorie, les MUCODEC ont la responsabilité d'honorer à leurs engagements en ce qui concerne l'octroi de certains documents comptables à usage soit interne soit externe. Il y a toute une diversité de pièces.

    Celles que nous connaissons le mieux sont le Relevé d'identité bancaire (RIB), l'historique de compte et la procuration.

    - Le RIB est un document délivré par une banque à la demande de son client. Il comporte les références bancaires (identité du client) à savoir : le nom du titulaire du compte, le code de la banque, le code de l'agence, le numéro du compte et la clé RIB. Souvent, ce document est utilisé pour procéder à une domiciliation d'un salaire (transactions d'argent d'une structure quelconque vers la banque qui a délivré ce RIB). Par exemple, un Sociétaire salarié du PNUD peut percevoir son salaire à une Caisse Locale MUCODEC (CLM) en utilisant un RIB délivré par cette dernière. Notons, en passant, que la délivrance d'un RIB se fait simplement ; en payant une somme de cinq cent francs (500 F) CFA ;

    - L'historique de compte est simplement un document comptable qui retrace, comme son nom l'indique bien, l'historique de ce compte, c'est-à-dire la date d'ouverture de

    ce compte et les différentes transactions allant de la date d'ouverture jusqu'au jour il est établit (versements, retraits, soldes aux dates précises) ;

    - La procuration (au sens restreint d'une banque) est un document administratif qui permet au titulaire d'un compte qui, jouissant de facultés de corps, d'esprit et en vertu de ses droits, confère son pouvoir à une autre personne pour se présenter à ses lieux et place auprès de cette banque afin de réaliser les opérations (versements et retraits, etc.) sur son compte. Les personnes qui confèrent et acceptent ce pouvoir sont respectivement appelées « Mandant » et « Mandataire ». A la MUCODEC, la delivrance de ce papier se fait moyennant une somme de deux mille francs (2 000 F) CFA.

    En dehors de cette gamme de services, les MUCODEC ont un projet très intéressant en termes de perspective. Il s'agit de la mise en réseau de toutes les Caisses Locales MUCODEC (CLM). Ce nouveau projet devra permettre, d'ici peu, à tout Sociétaire MUCODEC de procéder aux versements ou aux retraits de l'argent sur son compte à partir de n'importe quelle autre CLM. Notons que ce projet est déjà exécutable entre les CLM de Brazzaville, Pointe Noire, Dolisie, Nkayi et Oyo.

    Voila décrits de façon partielle et ramassée quelques services produits par les MUCODEC. Il est maintenant question de porter un jugement critique sur ces services. C'est l'un des objets du chapitre suivant.

    Chapitre III : ANALYSE CRITIQUE, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES

    Ce chapitre est constitué de deux sections. La première se consacre à porter un jugement sur la nature des services offerts par les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC). La deuxième, par contre, est réservée à une proposition des amendements possibles, lesquels amendements pourraient rehausser la qualité des prestations des MUCODEC en tant qu'Etablissement de Micro-Finance de première catégorie au Congo.

    III.1. Analyse critique des produits MUCODEC

    Les MUCODEC jouent déjà un rôle qui n'est plus à démontrer en matière de réduction de la pauvreté. Sans vouloir insister sur ces bienfaits qui sont des acquis, cette section se propose de porter un jugement critique sur les services offerts comparativement aux misions de cette structure en tant qu'EMF de 1ère catégorie au Congo et sur ses faiblesses. Ces imperfections seront succinctement étayées sur l'organisation et le fonctionnement, sur les types de compte et les prêts courants et sur les aspects fonctionnels techniques.

    III.1.1. Sur l'organisation et le fonctionnement

    - Certaines caisses locales MUCODEC (CLM) et Points de vente (PDV) restent encore

    éloignées des populations et sont à cet effet moins attractifs aux potentiels adhérents ;

    - Pointe-Noire, grande métropole du Congo et capitale économique n'a pas un nombre

    important des CLM comparativement à Brazzaville ;

    - Les 7 principes coopératifs fondamentaux des CLM cités plus haut (Cf. p.11) ne sont significativement pas mis en application, notamment les principes 2, 4 et 5. En effet un homme égale une voie (principe 2) suppose un pouvoir démocratique exercé par les Sociétaires, ce qui n'est pas le cas à partir du moment où nombre des suggestions pertinentes de ceux-ci ne sont pas pris en compte. Par exemple, les Sociétaires décrient certaines caisses de ne pas être fonctionnelles les jours même de grande sollicitation des services. Cela génère beaucoup de retard aux Sociétaires qui finalement sont insatisfaits de la qualité des services (non respect de l'ordre d'arrivée des Sociétaires, services lents, manque de relai entre les Agents d'Opération à la Clientèle (AOC) pendant les heures de pause, difficultés voire impossibilité d'effectuer des opérations courantes de retrait/versement en période de paie). De plus,

    autonomie et indépendance (principe 4) supposent que chaque CLM fonctionne indépendamment des autres, ce qui n'est pas le cas au sens où il arrive que le matériel de travail d'une CLM soit en panne et nécessite un dépannage à partir d'une autre. Enfin, éducation, formation et information (principe 5) suppose que les Sociétaires sont tenus par exemple d'être informés à tout moment de ce qui se passe dans les CLM, ce qui n'est pas le cas dans la mesure où, maintes fois, les portes des CLM sont fermées jusqu'à 8h00 (heure d'ouverture) et , quand bien même ces CLM soient ouvertes, les AOC commencent le travail très tard sans qu'aucune explication claire ne soit donnée aux Sociétaires qui finalement sont frustrés.

    III.1.2. Sur les types de compte et les prêts courants

    - Les MUCODEC n'ont pas encore, en tant qu'EMF de première catégorie, initié l'ouverture des comptes à termes, selon nos analyses ;

    - Un autre problème au niveau des MUCODEC, c'est la difficulté de transfert d'argent international. Par exemple, il est difficile qu'un Sociétaire retire ou verse de l'argent dans son compte depuis l'extérieur. De même, les MUCODEC n'offrent pas encore la possibilité d'effectuer des virements à destination de l'extérieur : c'est le non usage de la technique de code BIC (Bank Identifier Code) ;

    - Pour tous les prêts prônés, il n'est pas fixé des taux par projet mais plutôt un intervalle
    des taux, rendant ainsi moins attractifs les Sociétaires pour la demande de ces prêts.

    III.1.3. Sur les aspects fonctionnels techniques

    - La mission des MUCODEC est trop globale si bien que certains aspects fonctionnels ne sont pas bien cernés. Par exemple, concernant l'utilisation de l'épargne des Sociétaires, la complexité de cette utilisation ne fait pas recours aux stratégies des ménages afin de comprendre leurs besoins et d'adapter ses services. L'absence de base données sur l'évaluation des performances sociales et économiques en est la preuve ;

    - Les MUCODEC sont dépourvues des données qui permettraient d'analyser les risques de surendettement et de non remboursement, et de façon plus générale de bien comprendre et renforcer les relations CLM-Sociétaires et l'IMF, et les relations entre Sociétaires en particulier dans les systèmes de caution ;

    - Quelques autres principaux obstacles freinant l'émergence d'un environnement favorable aux MUCODEC en tant qu'IMF. Ce sont par exemple i) le sousdéveloppement d'infrastructures, de technologies, de produits et de processus conformes aux meilleures pratiques en vigueur ; ii) les programmes de formation du personnel, qui ne permettent pas de satisfaire les besoins croissants en ressources humaines de la Microfinance et la mise en place de cadres réglementaires adaptés ;

    - Les Sociétaires se plaignent du fait qu'ils n'ont pas facilement accès à une bonne information au sein des CLM, ce qui retarde le flux d'informations nécessaires à l'intégration complète des activités des MUCODEC dans les marchés des capitaux ;

    - Les MUCODEC n'utilisent pas encore les outils informatiques adaptés à la gestion des IMF. L'on sait que ces outils permettent soit de mesurer des performances (logiciel SPI) soit de faire l'audit des comptes (logiciel SOCIAL) ;

    - Nous déplorons qu'il n'y ait au sein des MUCODEC un système d'information fiable, mis à jour et tenu par des quantificateurs experts des chiffres et maitre de la décision. Il est en effet claire qu'une IMF ne peut ni survivre ni se développer sans disposer de solides outils de gestion ;

    - Les CLM ne fonctionnent pas encore significativement en réseau. Et même lorsque l'on parle de ce réseau déjà possible entre Brazzaville, Pointe Noire et Oyo, des difficultés de concrétisation restent à relever.

    III.2. Suggestions et perspectives à venir

    A la lumière des faiblesses recensées et étayées à la section précédente, cette section se propose de ressortir quelques propositions qui pourraient aider les MUCODEC à amender ses services et développer son activité un tant soit peu. Comme pour les analyses critiques, ces propositions portent succinctement sur l'organisation et le fonctionnement-sur les types de compte, le code BIC et les prêts courants-sur les aspects fonctionnels techniques.

    III.2.1. Sur l'organisation et le fonctionnement

    - Rapprocher davantage les services des populations en ouvrant d'autres CLM dans les zones bien ciblées. Cela pourrait nécessiter, dans une certaine mesure, soit à transformer les PDV en CLM soit à multiplier le nombre de CLM pour s'approcher davantage des populations et attirer ceux-ci au mieux ;

    - Passer à la hausse le nombre de CLM à Pointe-Noire par rapport à Brazzaville en passant par une étude de marché pertinente ;

    - Veiller au strict respect des principes fixés, notamment en donnant l'information nécessaire aussi bien aux Sociétaires, au personnel et aux stagiaires ;

    III.2.2. Sur les types de compte, le code BIC et les comptes courants

    - Initier la possibilité aux Sociétaires l'ouverture d'un compte à terme. Ce compte serait d'une importance cruciale pour les Sociétaires dans la mesure où il s'agit généralement d'un compte de dépôt dont le montant minimal, la rémunération et la durée se fixent lors de la signature du contrat entre l'IMF et le client. Ce type de compte s'adapterait certainement à certains clients ;

    - Favoriser l'idée des éventuels transferts d'argent via le code BIC (Bank Identifier Code). Ce code permet en effet d'identifier une institution de Microfinance (voire une Banque) au niveau international ; en étant souvent attaché sur le relevé du compte et utilisé dans le traitement informatique des virements internationaux ;

    - Pour tous les prêts envisagés, il serait judicieux de mener des investigations de terrain pour identifier les besoins puis fixer des taux par projet et non des intervalles des taux ;

    III.2.3. Sur les aspects fonctionnels techniques

    - Il serait intéressant que les MUCODEC scindent leur mission principale en des objectifs spécifiques. Il serait aussi intéressant de faire de ses objectifs spécifiques une extension comme cela doit être fait dans une IMF en général (Cf. notre introduction générale). Collecter l'épargne de ses Sociétaires et la redistribuer sous forme de crédit à ses mêmes Sociétaires est un objectif trop restreint (trop limité) ;

    - Il serait judicieux que les MUCODEC, entant qu'IMF de première catégorie, se procurent des outils et techniques d'évaluation de ses performances sociales. Au rang de ses outils, l'on suggérerait par exemple le progiciel SPI (Social Performance Indicators). En effet, le SPI mesure les performances sociales d'une institution en évaluant ses intentions, actions et mesures correctives. Il se base sur un questionnaire et son guide d'utilisation qui peuvent être appliqués par une IMF elle-même ou avec un auditeur externe. Ce questionnaire évalue quatre dimensions de performances sociales à savoir : (1) ciblage des populations pauvres et exclues, (2) adaptation des produits et des services pour les clients, (3) bénéfices économiques et sociaux pour les clients et (4) responsabilité sociale. L'outil SPI est standardisé, adapté aux différents types d'IMF et à leur contexte local. Des plus amples renseignements sur l'outil SPI et

    sur on guide d'utilisation sont disponibles sur le site de CERISE (cf. le site web http://www.cerise-microfinance.org/pdf./Fr) ;

    - Au Congo, bien que les cabinets d'audit ne soient pas aussi bien outillés qu'ils pourraient l'être pour vérifier les comptes, il est nécessaire d'envisager l'audit des comptes pour prétendre la promotion du développement du secteur de la Microfinance. En effet, l'audit (examen externe minutieux et régulier pour améliorer les performances de leur gestion) faciliterait l'accès aux marchés financiers locaux. Là-dessus, une mesure nécessaire à l'émergence d'un environnement propre à favoriser les activités des IMF en général et des MUCODEC en particulier passerait par inclure des programmes de formation destinés à ses cadres. Cela initierait ces derniers aux spécificités du travail de vérification de leurs états financiers. Il existe à cet effet plusieurs logiciels spécialisés en audit. Parmi ces progiciels l'on pourrait citer SOCIAL, lequel a été conçu par le réseau ACCION International. Il est réservé aux IMF qui se doivent identifier leurs forces et faiblesses dans la gestion et l'audit. SOCIAL permet d'effectuer une analyse qualitative à l'intérieur d'une IMF. Il prend en compte les dimensions telles mission sociale, services aux clients, transparence de l'information, protection du consommateur, association avec la communauté et climat de travail. Pour des informations complémentaires sur cet outil, voire les web sites http://www.mfc.org.pl ou http : http:// www.action.org ;

    - L'auditeur ne doit pas seulement être interne aux MUCODEC. En effet, s'il s'agit de rendre des comptes vis à vis de parties prenantes extérieures, comme des bailleurs, des investisseurs ou l'Etat, alors l'intervention d'un auditeur extérieur peut devenir nécessaire, afin d'assurer la crédibilité des résultats. Néanmoins, l'intervention externe complète l'évaluation interne plus qu'elle ne s'y substitue. Bref, les MUCODEC doivent s'approprier des outils de gestion efficace et s'imprégner des résultats des autres pays. L'on peut se procurer des amples informations sur ces études dans l'ouvrage de Lapeu C. et Doligez F. (2007), « Mesure des performances sociales : les implications pour le secteur de la Microfinance, Enjeux et perspectives de l'évaluation sociale en Microfinance », CERISE, Pologne ;

    - Les MUCODEC devraient se munir d'un système d'information fiable. En effet, pour assurer la meilleure efficacité possible de ses activités, il faut pouvoir en analyser les résultats et les communiquer. Des informations précises et standardisées sont indispensables, qu'il s'agisse de renseignements à caractère financier (entre autres, taux d'intérêt, remboursement des prêts et recouvrement des coûts) ou de

    renseignements à caractère social (entre autres, le nombre de clients bénéficiaires et leur niveau de pauvreté). Les donateurs, investisseurs, contrôleurs bancaires et Sociétaires ont tous besoin de ces informations pour pouvoir évaluer leurs coûts, leur rendement et le niveau du risque encouru. Les renseignements commerciaux, la notation de crédit et l'audit des comptes sont des outils essentiels pour développer le flux d'informations nécessaires à l'intégration complète des activités de Microfinance dans les marchés des capitaux. Ce système d'information devrait être la mise sur pied des cadres qualifié en techniques quantitatives (Marketing social et commercial, Gestion et Modélisation Statistique). Ces cadres expertiseraient de commun accord sur le thème des performances sociales et prôneraient les outils d'évaluation et de gestion des performances sociales. L'on résume assez souvent les différents niveaux de mesure des performances en termes d'output, d'outcome et d'impact, comme l'indique la figure ci-dessous :

    Figure 5 : Les différents niveaux d'évaluation des performances

    Cette figure rapporte qu'il y a plusieurs types d'évaluation, tout au long de la chaîne, en utilisant une gamme d'outils complémentaires. Pour le cas d'espèce des MUCODEC que nous étudions, les différents types d'évaluation des performances permettraient chacun de répondre à des questions spécifiques du genre :

    a) l'activité des MUCODEC est-elle adaptée à ses objectifs sociaux ?

    b) qui sont les Sociétaires des MUCODEC ?

    c) les MUCODEC répondent elles aux besoins des Sociétaires ?

    d) quels sont les effets des MUCODEC sur les conditions de vie de ses Sociétaires?

    e) comment aller plus loin pour améliorer les performances sociales des MUCODEC?

    - De la suggestion précédente nait une autre : celle où il serait pertinent pour les MUCODEC de s'approprier des techniques statistiques des enquêtes et des outils qui permettraient de répondre à l'ensemble de ces questions. Cela alimenterait davantage l'atteinte des objectifs fixés au préalable. Et dans ce cas, aux performances sociales s'ajouteraient systématiquement les performances financières. Dès lors, l'on parlerait de la Microfinance comme étant un véritable facteur de réduction de la pauvreté [Cf. Mees M. (2004), << Contribution de la Microfinance à la lutte contre la pauvreté : rôle de la Microfinance dans les efforts mondiaux de lutte contre l'extrême pauvreté », CAPAF (2004), p.23.] ;

    - Comme précisé dans leur perspective, les MUCODEC doivent concrétiser leur projet de mise de leur CLM en réseau. En effet, si toutes les CLM se mettent en réseau, ils aboutiraient à la création d'un organe faîtier. Cela permettrait entre autre de mener à bien ces opérations de gestion, notamment : i) définir les normes et procédures comptables ; ii) mettre en place un système de contrôle interne ; iii) veiller au respect des normes prudentielles ; iv) exercer un pouvoir disciplinaire et de mise en application des mesures de redressement et v) organiser la gestion des excédents de ressources des CLM, etc. Cela étant, cet organe faîtier deviendrait le représentant des CLM auprès des tutelles, des organismes de contrôle et des bailleurs de fonds. Pour les Sociétaires, la mise en réseau des CLM facilitera les transactions, lesquelles pourraient dorénavant se faire à partir de n'importe quelle localité du Congo ;

    - L'activité d'investissement des MUCODEC devrait avoir une impulsion importante sur le développement du pays. Les fonds des MUCODEC (l'épargne des Sociétaires) doivent être considérés comme du << capital à valeur ajoutée » dont l'objectif ultime est de promouvoir son intégration dans le secteur financier local. Pour atteindre cet objectif, les MUCODEC devraient se concentrer sur : i) la transformation des CLM les plus performantes parmi les ONG en entités commerciales capables d'attirer des ressources du secteur privé ; iii) l'assistance aux banques commerciales désireuses d'étendre leurs activités en Microfinance, au travers du refinancement des IMF, en mettant à leur disposition des garanties partielles ; iv) le renforcement du professionnalisme dans l'organisation et la gestion ;

    - Les MUCODEC tout comme tous les EMF sont trop petits pour pouvoir créer leurs propres programmes de formation et il n'existe pas suffisamment d'alternatives externes. Ces EMF doivent travailler en collaboration avec les Banques commerciales qui, avec les donateurs, étudient la possibilité de financer des programmes de

    formation ou des bourses d'études pour de jeunes professionnels, ce qui leur permettrait d'acquérir les compétences nécessaires dans tous les aspects de la gouvernance et de la gestion des IMF. Ces programmes de formation devraient cibler des cadres du secteur privé et du secteur public, y compris le personnel chargé du contrôle des activités des IMF. Par exemple, penser à créer à long terme un Institut de formation bancaire.

    En résumé, pour pérenniser sa viabilité, les MUCODEC devrait (i) poursuivre son intégration dans le secteur financier local qui représente la source principale de financements en monnaie locale et (ii) exceller davantage dans la gestion par des professionnels, car la Micro-finance est une activité spécifique qui obéit à la fois à des objectifs bancaires et à des objectifs sociaux, ce qui a un coût financier et technique. Alors qu'un petit projet de Microfinance, à l'échelle d'un village ou d'une communauté locale, peut être géré à un faible coût et sans le recours à une grosse infrastructure, la conduite d'opérations de plus grande envergure est complexe et suppose des systèmes gestion adaptés. Disposer des solides outils de gestion et d'un système d'information fiable et a jour constituerait une solution de l'extension des activités des MUCODEC, qui déjà sont de bonne qualité.

    CONCLUSION GENERALE

    Au terme de ce travail, nous affirmons que notre stage aux Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit (MUCODEC) s'est bien déroulé en dépit des difficultés de routine rencontrées en matière de terrain. Ce stage a été d'une importance capitale, car il nous a permit de développer notre esprit de sociabilité et de collaboration. Malgré le fait que le temps qui nous a été imparti pour nos prestations en tant que stagiaire soit court pour relater en long et en large toutes les opérations des MUCODEC, le stage nous a permis d'une part de nous imprégner de la réalité de la Microfinance, notamment ses stratégies d'intervention en matière de crédit et, d'autre part, de mettre en application nos connaissances acquises à l'école. Aussi, grâce à ce stage, nous avons pu assimiler certaines données opérationnelles de notre future carrière de technicienne et avons compris le rapprochement entre l'enseignement théorique reçu à l'école et la réalité en entreprise.

    Mais, outre l'atteinte de ces objectifs de nature académique et professionnelle, l'étude, basée sur la recherche documentaire au sein des MUCODEC, a eu pour objectif essentiel de faire une analyse exploratoire et critique des services sociaux et économiques offerts par les MUCODEC à ses Sociétaires (clients).

    L'analyse exploratoire a rapporté que les processus et actions en ligne avec la mission des MCODEC sont relativement compatibles avec les Sociétaires et la Société congolaise ; l'émergence (multiplication des CLM) et la pérennité (25 ans d'existence aujourd'hui) en sont quelques preuves. Tout cela pour essayer de prouver que les MUCODEC jouent un rôle déterminant en matière de Microfinance au Congo, conformément à son objectif. Son rôle mérite plus d'être à encourager qu'à décrier.

    L'analyse critique par contre a montré que malgré les mérites qui leur sont attribuées, les MUCODEC ont encore beaucoup de lacunes si bien que leur chemin de développement reste inachevé. A la lumière des faiblesses constatées, nous avons suggérer que soient pris en compte certaines propositions qui permettraient une viabilité de la structure, un tant soit peu. Ces principales propositions sont :

    - rapprocher davantage les services des populations en ouvrant d'autres CLM ;

    - initier la possibilité aux Sociétaires d'ouverture d'un compte à terme ainsi que favoriser l'idée des éventuels transferts d'argent via le code BIC (Bank Identifier Code) ;

    - faire une extension de ses objectifs et se procurer des outils et techniques d'évaluation de ses performances sociales.

    - se doter d'un système d'information fiable afin d'assurer la meilleure efficience possible de ses activités (renforcer les missions sociales, les services aux clients, la transparence de l'information, la protection du consommateur, l'association avec la communauté et climat de travail).

    - étendre le projet de mise des CLM en réseau sur toutes les localités du Congo ;

    - travailler en collaboration avec les Banques commerciales afin de booster un renforcement du professionnalisme dans l'organisation et la gestion. En effet, une gestion par des professionnels s'impose car la Microfinance est une activité spécifique qui obéit à la fois à des objectifs bancaires et à des objectifs sociaux, ce qui a un coût financier et technique. Les IMF en général et les MUCODEC en l'occurrence ne peuvent ni survivre ni se développer sans disposer de solides outils de gestion.

    Loin de penser avoir cerné tous les contours du sujet qui nous a été confié, le travail accompli dans ce document n'est autre que notre modeste contribution aux MUCODEC, dans le but de rendre plus efficace la qualité de ses services. Aussi, ce travail, bien qu'imparfait, pourrait aider un tant soit peu tout autre travail similaire. Enfin, nous donnons la possibilité à d'autres chercheurs d'approfondir la question examinée.

    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

    OUVRAGES

    · Lapeu C. et Doligez F. (2007), << Mesure des performances sociales : les implications pour le secteur de la Microfinance, Enjeux et perspectives de l'évaluation sociale en Microfinance », CERISE, Pologne, 366p.

    · Mees M. (2004), << Contribution de la Microfinance à la lutte contre la pauvreté : rôle de la Microfinance dans les efforts mondiaux de lutte contre l'extrême pauvreté », CAPAF, 184p

    ARTICLES-MEMOIRES

    · Banque Européenne d'Investissement (2005), << Définition of an Enhanced Bank Strategy in the Microfinance sector », Paris, 11p.

    · BEAC (2003), Réglementation en matière de Micro finance : Règlement n° 01/02/CEMAC/IMAC/COBAC relatif aux Conditions d'Exercice et de Contrôle de l'Activité de Microfinance dans la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale, 5p.

    · Lexique Bancaire (2005) : Le Crédit Lyonnais, 2005, 48p

    · NGANGA K.A.G. (2008), << Une Approche de mesure du Bien-être des enfants et de
    la Pauvreté des ménages au Congo », Mémoire d'Ingénieur, ISSEA, Yaoundé, 122P.

    · ROESCH Marc (2003), Réglementation BEAC en matière de Microfinance, Mail de "Oumar MALE" en date du 16/07/ 2003 : oumale@afribone.net.ml, Fichier PDF, 37p.

    · COURONE Pierre (1999), << Petit guide à l'usage du rédacteur d'un mémoire ou d'un
    rapport de stage », Université Charles De Gaulle-Lille III, 3è édition, Bruxelles, 20p.

    SITES WEB CONSULTES

    · http://www.action.org

    · http://www.cerise-microfinance.org/pdf./Fr

    · http://www.grameenfoundation.org/what_we_do/microfinance_in_action

    · http://www.mfc.org.pl

    · http://www.un.org.millennium/declaration

    ANNEXE

    TABLE DES MATIÈRES

    DÉDICACE iREMERCIEMENTS iiACRONYMES ET SIGNES CONVENTIONNELS iiiSOMMAIRE iv

    AVANT-PROPOS v

    INTRODUCTION GENERALE 1

    Chapitre I : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL 4

    I.1. Historique des MUCODEC 4

    I.1.1. De la COOPEC aux MUCODEC 4

    I.1.2. De l'Association des MUCODEC à la Fédération des MUCODEC 5

    I.2. Objectif et cadre juridique des MUCODEC 6

    I.2.1. Statut juridique des MUCODEC 6

    I.3. Organisation et fonctionnement des MUCODEC 8

    I.3.1. Organisation des MUCODEC 8

    I.3.2. Fonctionnement des MUCODEC 11

    Chapitre II : DESCRIPTION DES PRODUITS DES MUCODEC 14

    II.1. Les préalables aux MUCODEC 14

    II.1.1. Le cas des personnes physiques 14

    II.1.2. Le cas des personnes morales 16

    II.2. Les prêts offerts par les MUCODEC 18

    II.2.1. Le prêt à l'artisanat 18

    II.2.2. Le prêt à l'habitat 19

    II.2.3. Le prêt à l'agriculture et à l'élevage 21

    II.2.4. Le prêt au commerce 22

    II.3. Les autres services offerts par les MUCODEC 23

    II.3.1. Le crédit à risque nul 23

    II.3.2. Le paiement des salaires 24

    II.3.3. La délivrance des autres pièces bancaires 24

    Chapitre III : ANALYSE CRITIQUE, SUGGESTIONS ET PERSPECTIVES 26

    III.1. Analyse critique des produits MUCODEC 26

    III.1.1. Sur l'organisation et le fonctionnement 26

    III.1.2. Sur les types de compte et les prêts courants 27

    III.1.3. Sur les aspects fonctionnels techniques 27

    III.2. Suggestions et perspectives à venir 28

    III.2.1. Sur l'organisation et le fonctionnement 28

    III.2.2. Sur les types de compte, le code BIC et les comptes courants 29

    III.2.3. Sur les aspects fonctionnels techniques 29

    CONCLUSION GENERALE 34

    INDICATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 36

    ANNEXE 37

    TABLE DES MATIÈRES 43






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo