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Déterminants de l'investissement direct a l'étranger dans les pays en voie de développement : expérience de la RDC, de 1985 à  2005

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par Augustin MUHINDO NGELEZA
Université de Goma - licence en gestion 2009
  

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I.5 CROISSANCE ECONOMIQUE

I.5.1 Notions de la croissance économique

I.5.1.1 Définition

Plusieurs économistes s'interrogent sur ce qu'ils savent vraiment de la croissance et sur la meilleure manière de définir une politique en l'absence de modèles fiables.47(*) On constate alors que la croissance économique reste un concept polysémique qui est une préoccupation centrale de la macroéconomie et une tendance de l'économie. On tend souvent à l'opposer au développement. Mais la différence est malaisée à établir. On limite généralement la notion de croissance à des critères uniquement quantitatifs alors que le développement inclurait aussi des phénomènes qualitatifs (éducation, emploi...) ; néanmoins, Rostow, dans les étapes de la croissance, ne lie-t-il pas intimement les critères quantitatifs aux critères qualitatifs ?

Selon KUZNETS, la croissance économique d'un pays est une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse élargie des biens économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur les progrès techniques et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle requiert.48(*)

A cet effet, on peut définir la croissance économique d'une nation comme un accroissement durable de la population et du produit par tête. PERROUX affirme, quant à lui, que « la croissance est un phénomène irrégulier qui s'accompagne de changements dans les structures ». Schumpeter met aussi l'accent sur les effets de la croissance lorsqu'il la définit comme « un processus de destruction créatrice qui révolutionne incessamment de l'intérieur la structure économique en détruisant continuellement des éléments vieillis et en créant continuellement des éléments neufs ».49(*)

Les analyses empiriques sur les déterminants de la croissance ont connu un développement important dans les années 1990, avec comme résultat étonnant que plus d'une cinquantaine de variables, allant de la R et D à la criminalité, la démocratie, la religion ou la culture, en passant par le degré d'ouverture sur l'extérieur, le développement financier et divers indicateurs de politique économique, ont une corrélation positive avec la croissance dans au moins une régression économétrique. Dans cette pléthore de déterminants, comment isoler les facteurs essentiels de la croissance ? LEVINE et RENELT50(*) montrent que la plupart de ces variables ne sont pas robustes, au sens où leur relations avec la croissance ne reste pas statistiquement significatives ou n'a pas le signe attendu quand d'autres variables sont ajoutées. La seule variable reliée de manière robuste à la croissance est le taux d'investissement, quels que soient le pays, la période et les autres variables considérées.51(*)

Cependant, l'investissement n'est pas une variable exogène par rapport à la croissance, et ces résultats sont donc à prendre avec précaution, car ils peuvent provenir d'un renversement de causalité. Barro52(*) montre ainsi que, si la croissance cause l'investissement au sens statistique, l'inverse n'est pas vrai. En fait, les analyses de causalité tendraient à prouver que l'investissement a un effet insignifiant sur la croissance, ce qui pose une nouvelle énigme : comment imaginer un modèle macroéconomique dans lequel l'investissement n'affecte pas la croissance ? Il faut alors se tourner vers la contribution des différentes composantes de l'investissement pour isoler les déterminants les plus robustes de la croissance.53(*)

La théorie de la croissance endogène prend quatre directions principales quant à ceux: la première, à la suite de P. ROMER, affirme que le moteur de la croissance (le facteur résiduel) provient essentiellement de l'accumulation de connaissance, en prenant en partie la théorie du « Learning by doing » déjà formulée par ARROW en 1962. ROMER affirme que c'est en produisant qu'une économie accumule spontanément les expériences et donc les connaissances. Plus la croissance est forte, plus l'accumulation d'expérience et de savoir-faire est forte, ce qui favorise la croissance. L'accumulation des connaissances a de nombreux effets externes. En produisant, une entreprise accumule des connaissances qui lui permettront d'être plus performante, mais qui serviront aussi aux firmes qui l'entourent, par effet d'imitation ou grâce au turn-over d'une main d'oeuvre ayant gagné en savoir-faire. L'accumulation des connaissances a donc une productivité privée (celle dont profite l'entreprise), mais aussi une productivité sociale (celle dont profite l'ensemble de l'économie et de la société) ;

La deuxième direction, ouverte par R. LUCAS, privilégie l'accumulation de capital humain en concevant clairement que la productivité sociale de la formation est supérieure à sa productivité privée.

La troisième direction, également développée par ROMER, étudie surtout l'accumulation du capital technologique. D'après cette troisième voie, largement inspirée par les travaux de SCHUMPETER, c'est l'innovation et la Recherche-Développement qui constituent le facteur résiduel : plus les efforts de R et D sont important, plus la croissance est forte ; plus la croissance est forte, plus les efforts de R et D peuvent être importants ; la dernière direction, établie par Robert BARRO, prend en compte les dépenses d'infrastructures publiques comme les autres accumulation, ces dépenses ont un effet cumulatif ; elles permettent d'augmenter la croissance qui, en élargissent l'assiette fiscale, induit un accroissement de recettes publiques et donc des dépenses publiques, facteur de croissance. Cette théorie conduit à démontrer la nécessité du maintien des investissements publics dans une conjoncture difficile. La tentation des gouvernements est souvent grande, en période de crise, de réduire les dépenses d'investissement pour pouvoir maintenir les dépenses courantes. Les théories de croissance endogène rejoignent ici les théories Keynésiennes : l'investissement public est nécessaire à la croissance.54(*)

Ainsi, la théorie de la croissance (au sens où nous l'entendons) n'a aucune utilité particulière pour l'économie du sous développement, et les pays sous développés n'ont pas joués le rôle dans son élaboration.55(*) La croissance est un processus complexe de transformation économique, sociale et politique et sa clé consiste à mettre en place des politiques nationales appropriées.

Elle est aussi une augmentation soutenue, pendant une longue période de la production d'un pays. Généralement, on retient le produit intérieur brut à prix constants comme indicateurs56(*). Il s'analyse comme étant la mesure de l'activité ou de la production. Elle est appréhendée à partir de variation du PIB réel, constat ou physique, soit encore à partir de l'évolution de la production industrielle. D'une manière non exhaustive, la croissance économique peut aussi être mesurée à partir des indicateurs suivants :

- indice de construction ;

- carnets de commande ;

- indice de confiance des consommateurs ;

- ventes de détails ;

- indicateur avancé tel que l'indice d'opinion des consommateurs, l'indice des anticipations des consommateurs, ... ;

- l'indicateur coïncident ;

- l'indicateur retardé ;

- le taux d'utilisation des capacités de production ;

- l'indicateur du climat des affaires.

La croissance dont il est question dans l'analyse de cycle n'a rien à voir avec celle de longue période appréhendée généralement à partir de la variation du PIB par tête. Cette dernière est la mesure des mouvements longs d'une économie résultant des déterminants réels de la croissance économique. Celle-ci se définie comme l'augmentation, après une accumulation soutenue sur le long terme d'un indicateur dimension, à savoir le PIB/tête

En termes simples, l'augmentation de l'activité ne signifie pas celle du bien être. Par contre, l'augmentation de la croissance à long terme actuellement mesurée par l'indice du développement (IDH celle du bien être). 57(*)

* 47 H. KURODA, Les ressorts de la croissance, N°de la BAD, 2006, pp.7-19

* 48 S. KUZNETS cité par MARIE THEODORE et CATHY W., (1999), Croissance et développement,

APE, Paris, p.4

* 49 MONTOUSSE, Op. Cit P.65

* 50 LEVINE et RENELT [1992] cité par TAYLOR KAVOTA, Op.Cit

* 51P. VILLIEU, (2007), Macroéconomie investissement, éd la découverte France, P.98

* 52 R. BARRO, (1995), « Economic growth », Mc Graw-Hill, Cambridge, MA

* 53 P. VILLIEU, Idem. P. 98

* 54 MONTOUSSE M., Op. Cit P.81

* 55 J. HICKS, Capital et croissance, 1965, cité par KURODA, Président de la BAD

* 56 C. D'ECHAUDEMAISON, (2003), Dictionnaire d'économie et Sciences Sociales, 6èmeEd, Nathan, P.123

* 57 FMI, Perspective de l'économie mondiale, 10 pages

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon