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Fabrication industrielle de l'Attiéké

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par Kouamé Stéphane Alexis Koffi
institut national Felix Houphouet Boigny de Yamoussoukro (Côte d'Ivoire) - Ingénieur des techniques agricoles : Option Agro-industrie 2009
  

Disponible en mode multipage

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SOMMAIRE

INTRODUCTION 2

I-) PRESENTATION DE L'ATTIEKE 2

II-) FABRICATION ARTISANALE DE L'ATTIEKE 3

2.1 Toxicité du manioc 5

2.2 De toxicité du manioc 5

III-) FABRICATION INDUSTRIELLE DE L'ATTIEKE 5

3.1 Épluchage 5

3.2 Broyage 7

3.3 Fermentation 8

3.4 Séchage 8

3.5 Granulation 8

IV-) PERSPECTIVE ET POLITIQUE D'ENCOURAGEMENT 11

INTRODUCTION

Dès son accession à l'indépendance, la Côte d'Ivoire a engagé des actions de recherche et de développement technologique, en particulier dans le secteur agro-industriel, pour promouvoir et soutenir le développement agricole du pays. En créant en 1962, l'Institut pour la Transformation et l'Industrialisation des Produits Agricoles Tropicaux (ITIPAT), remplacé en 1982 par le Centre Ivoirien de Recherches Technologiques (CIRT), puis en 1998 par le Centre National de Recherche Agronomique (CNRA), la Côte d'Ivoire a marqué sa volonté d'appuyer son développement industriel par l'innovation technologique et la diffusion de procédés et techniques performants de conservation, de stockage et de transformation des produits agricoles. C'est ainsi que plusieurs produits locaux ont été l'objet de recherches par nos structures spécialisées. Parmi ces produits nous pouvons citer : l'attiéké, le foutou d'igname, la sauce, le vin de palme et les conserves d'aubergine.

Notre étude sera axée sur l`attiéké qui est une sorte de couscous déshydraté fait à base de manioc. Il s'agira pour nous d'établir un procédé industriel de sa fabrication ; procédé qui ne saurait se faire sans analyse préalable des méthodes de fabrication artisanale.

I-) PRESENTATION DE L'ATTIEKE

Principale source d'énergie de nombreuses populations, de l'Afrique subsaharienne, le manioc est consommé sous différentes formes parmi lesquelles l'Attiéké ; qui fait de plus en plus partie des habitudes alimentaires des populations de l'Afrique occidentale et centrale. L'attiéké est un couscous de manioc, spécialité de Côte d'Ivoire ; il a une texture plus légère que le couscous de blé et un goût très légèrement acide. Comme tous les produits à base de manioc, l'attiéké est sans Gluten.
L'attiéké remplace avantageusement le riz et les pâtes. Il se mange traditionnellement en accompagnement de viande ou de poisson, souvent avec une sauce (claire ou graine) dans la partie sud de la Côte d'ivoire.

II-) FABRICATION ARTISANALE DE L'ATTIEKE

La transformation artisanale des produits agricoles est un élément essentiel des filières agroalimentaires. Or ces transformations exigent des techniques spécifiques. Il faut une série d'outils et d'actes adaptés pour passer de la matière première au produit fini, l'ensemble constituant alors une chaîne opératoire ou procédé qui apparaît complexe dans le cas de l'attiéké ivoirien. Les savoir-faire artisanaux évoluent en fonction de la demande des consommateurs mais aussi en fonction des contraintes techniques et économiques qui s'imposent aux transformateurs. Ainsi, des produits alimentaires « nouveaux » qu'on peut qualifier de produits « intermédiaires » ou « d'imitation » apparaissent, conservant en partie la qualité ou l'image d'un produit déjà existant connu et reconnu, et présentant toutefois une certaine nouveauté qui s'adapte aux nouveaux goûts alimentaires (on inclut la qualité organoleptique du produit mais aussi les modes de consommation souhaités par les consommateurs). Les producteurs, en faisant évoluer leurs procédés de transformation, tentent ainsi de dépasser des contraintes mais aussi de capter de nouveaux segments de marchés.

Ainsi comme nous venons de le mentionner il peut y avoir plusieurs recettes de fabrication en fonction des ethnies et des facteurs qui ont été cités plus haut. Nous présenterons ici le cas du peuple Adioukrou :

Huile blanche

2 jours

1 jour

MANGNAN

ATTIEKE

Toxicité du manioc

Les tissus du manioc ont la particularité d'émettre dans certaine condition de l'acide cyanhydrique. Cet acide ne se trouve pas à l'état libre dans les tissus végétaux mais sous forme de composés chimique qui peuvent être des glycosides cyanogénétiques pour la plupart ou des cyanolipides. Ces composés sont susceptibles de se décomposer par hydrolyse pour donner un sucre, une cétone et de l'acide cyanhydrique.

Détoxication du manioc

Les principes de détoxication du manioc dans ces usages alimentaires sont les suivantes :

- élimination directe des composés cyanogénétiques par dissolution dans l'eau,

- décomposition des composés cyanogénétiques suivie de l'élimination de l'acide cyanhydrique formé par évaporation ou lavage.

Les différents procédés traditionnels qui incluent macération, rouissage, fermentation, trempage séchage, ébullition.... appliqués seuls ou combinés visent à réduire le contenu en cyanure des différentes préparations en essayant de favoriser l'hydrolyse des cyanogénétiques et l'élimination des cyanures formés.

III-) FABRICATION INDUSTRIELLE DE L'ATTIEKE

Pour tenter d'enrayer les importations massives de produits alimentaires, plusieurs pays africains ont misé sur la naissance toujours attendue d'industries locales de transformation des produits agricoles.

La mise en place d'un procédé technologique (s'il est bien maitrisé) se justifie en sens qu'elle permet de réduire le temps de production et par ricochet d'accroître le rendement tout en rendant les travaux moins pénibles.

EPLUCHAGE

L'élimination de la pellicule ligneuse externe est réalisée plus ou moins complètement au cours du lavage. Pour la préparation de produits de hautes qualités, et notamment ceux destinés à l'alimentation humaine, l'épluchage élimine la totalité de l'écorce externe. Dans ce cas l'épluchage est le plus souvent réalisé à la main. On réalise des entailles longitudinales dans le tubercule et on arrache l'écorce qui se sépare facilement au niveau du cambium.

Une machine de fabrication française réalise cet épluchage en même temps que le fractionnement du cylindre central en cossette de sections carrées de façon originale. Après élimination des extrémités, le tubercule est coupé en quatre dans le sens de la longueur par quatre couteaux circulaires, dentés, placés perpendiculairement les uns par rapport aux autres. Les fractions de tubercules sont ensuite introduites entre deux cylindres, l'un plein, l'autre constitué par une grille en à trous carrés. Le cylindre plein presse du coté écorce les fragments, le coté pulpe est découpé par le cylindre grille ; une différence de vitesse de rotation des deux cylindres provoque l'arrachement de l'écorce qui est recueillie à la sortie des cylindres, tandis que les cossettes sont évacuées au centre du cylindre grillagé.

Outre la méthode décrite ci-dessous, les racines sont généralement coupées par des coupe-racines classiques ou de fabrication locale.

En Malaisie, les coupe-racines sont constitués d'une plaque d'acier d'environ un (1m) mètre de diamètre et 12 mm d'épaisseur présentant quatre (4) à six (6) fentes radiales dans lesquelles sont fixées des lames ondulées à leur extrémité libre ; les cossettes produites ont de 3 à 6 mm d' épaisseur (fig B). En Thaïlande, on utilise des plaques métalliques circulaires, généralement des fonds de futs, sur toute la surface desquelles on façonne à la main des ouvertures à bord coupant ; les cossettes produites ont toujours 3mm d'épaisseur (fig A).

Epluchage manuel (Cote d'Ivoire)

BROYAGE ET PRESSAGE

Plusieurs broyeurs furent conçus. Nous prenons comme exemple le concasseur à marteaux qui sert à broyer et calibrer les produits de taille supérieure à la taille requise. Le broyage du produit se fait grâce à deux arbres broyeurs à marteaux opposés, actionnés par deux motoréducteurs coaxiaux.

FERMENTATION

Dans le vocable fermentation sont inclus à la fois l'action des endo-enzymes propres de la pulpe, (linamarases) et l'action des microorganismes présents naturellement dans la pulpe de manioc.

Il s'agira de se munir d'une cuve (fermenteur) dans laquelle tous les paramètres physique chimique et biologique seront contrôlés.

Ø La fermentation est exothermique conduisant à une augmentation de la température de l'ordre de 5°c. La température optimale à maintenir pour la fermentation de la pulpe est de 35°c.

Ø une fermentation en continue est possible et donne lieu à une fermentation plus rapide qu'en batch. De même l'agitation de la pulpe permet d'accélérer le processus de la fermentation ;

La flore dominante est celle des bactéries et levures :

· l'auteur OKAFOR (1977) indiquait que les microorganismes isolés lors d'une fermentation sur une période de six jours étaient principalement Leuconostoc sp. et à un degrés moindre Candida sp. Ont egalement été identifiées Alcaligenes sp., recontrées les deux premiers jours de la fermentation et Lactobacillus sp.

· NGABA et LEE ont montré que la fermentation de la pulpe de manioc était principalement dues à des bacteries Laclobacillus sp et L. plantarum et à un degres moindre Streptococcus sp.

SECHAGE

- Séchoirs rotatif : un cylindre tournant brasse et fait avancer le produit de façon continue dans le sens ou à contre courant d'un flux d'air chaud généralement à haute température. Leur rendement est élevé ; ils sont bien designer pour sécher les feuilles mais mal adapté au séchage de cossette relativement épaisse de manioc sur lesquelles on observe des phénomènes de durcissement et de brunissement.

GRANULATION

La mise en granulé des cossettes sèches est réalisée principalement en Thaïlande et Indonésie dans le but d'obtenir un produit homogène de manipulation plus aisée et de plus faible encombrement, susceptible de transport en vrac et destiner aux achats européens.

Le processus comporte les opérations suivantes :

- le triage : élimination des fractions très fines qui contiennent de la terre et du sable et séparation des cossettes de très grandes dimensions qui seront réduite dans un broyeur à marteaux ;

- rassemblement des fractions moyennes et des farines issues du broyeur et éventuellement hydratation par pulvérisation d'eau pour conserver le produit au environ de 18% d'humidité ;

- granulation par pressage dans les grilles à trous de 8-10mm de diamètre : le pressage provoque une élévation qui peut atteindre 82°c et une gélification partielle de l'amidon qui permet une bonne cohésion des granulés. Dans les usines modernes, le pressage est parfois précédé d'un réchauffement à 70°c par la vapeur d'eau qui a pour effet, en l'absence d'humidification préalable, d'amener les cossettes à une humidité convenable, de faciliter la gélification du produit, de diminuer l'énergie nécessaire et de réduire l'usure du matériel ;

- refroidissement : les granulés passent dans un tunnel vertical ou horizontal ventilé, ou perdent 3 à 4% d'humidité. Dans les installations les plus simples, le produit est directement ensaché ;

- calibrage : les fractions trop petites et non agglomérées sont séparées et retombent à l'entré des presses

IV-) PERSPECTIVES ET POLITIQUE D'ENCOURAGEMENT

A L'instar Du Binôme café cacao, la Côte d'Ivoire dispose comme autres ressources agricoles les vivriers dont l'exploitation de leur potentialité seront d'une énorme richesse . Prenons l'exemple du MANIOC que tout le monde connaît. Ce tubercule peut être transformé en ATTIEKE et ses résidus en bio-carburant, puis en amidon pour la pharmacie, et enfin en engrais naturel. Considérons maintenant le seul attiéké qui est un produit purement ivoirien, mais apprécié dans le monde entier. Bien sûr, pour l'exportation, notre attiéké doit être sous- vide et se présenter correctement selon les standards internationaux. Il peut dès lors être vendu à 300 F cfa l'unité, soit le prix de la moitié d'une baguette en France. Son prix international est donc très raisonnable. Faisons le calcul suivant : si chaque Chinois consommait un seul attiéké par an, cela nous ferait 1,3 Mds de personnes X 300 CFA, soit 390 Mds CFA. Si la consommation chinoise passait maintenant à une fois par mois, cela ferait 390 Mds X 12 mois, soit 4.680 Mds CFA, c'est-à-dire 10 fois le budget alloué aux paiements des salaires des fonctionnaires ivoiriens, y compris les « corps habillés ». Et si maintenant, la consommation passait à une fois par semaine, alors cela ferait 390 Mds X 52 semaines, soit 20.280 Mds CFA, soit 11 fois le budget national de la Côte d'Ivoire !!! Le même calcul peut s'effectuer pour la mangue, l'ananas, la banane, la noix de coco, le soja etc. Voyez vous-même le tableau. Ainsi, avec seulement 7 produits considérés comme secondaires, la transformation rapporte à la Côte d'Ivoire plus de 162.000 Mds de Fcfa, soit presque 100 fois notre budget national, soit également 20 fois notre Produit Intérieur Brut, ou PIB, c'est-à-dire l'ensemble des biens et services produits pendant une année par notre pays.






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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault