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Stratégie de sécurité alimentaire et développement rural en Afrique de l'Ouest

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par Gora NDOYE
Université cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise 2008
  

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B.2) LA COMMERCIALISATION DES PRODUITS NON AGRICOLS

Le corollaire évident de l'analyse du marché est l'appui à la commercialisation, à l'organisation à la vente et à sa promotion. On retrouve ici, à des échelles diverses suivant les contextes, les activités classiques de cette fonction :

- démarrage directe de la clientèle ;

- recherche d'intermédiaire fiable ;

- création d'un label

- utilisation des médias

- recherche et utilisation des circuits informels ;

- présentation sur les marchés locaux périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations, concours etc.

- halls d'exposition permanant organisés par les groupements ou les professionnels ;

- élaboration de la fiche techno-commerciale

- édition de catalogue

Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'où la nécessité de susciter une organisation professionnelle des artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de production.

2) DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES NON AGRICOLES

Le développement rural a souvent été compris comme un développement purement agricole. Or, il faut bien considérer que la vie économique ne se limite pas à la seule production agricole. Artisans ruraux, marchands, transformateurs de produits contribuant, au même titre que les agriculteurs, au bien être global de la société. Dans un projet de développement, la prise en compte du secteur non agricole est essentielle à plusieurs titres :

- d'abord au bénéfice du développement agricole lui-même. Les agriculteurs ont besoin de charrettes, des harnais, des houes, de paniers, bref des moyens de production. La production de ces outils est parfois réalisée sur place, mais les productions locales sont de plus en plus concurrencées par des productions extérieurs, voire étrangères, qui bénéficient d'une meilleure réputation(ou d'un meilleur rapport qualité/prix)

Ils ont besoin d'écouler une partie de leur production, donc de marchés actifs et de commerçants dynamiques.

- Les agriculteurs ont besoin de l'entretien et de la maintenance des équipements individuels et collectifs soient assurés. S'agissant de matériels de plus en plus sophistiqués, le recours à des artisans spécialisés devient indispensable.

- Les revenus non agricoles sont de plus en plus souvent indispensables pour maintenir les agriculteurs sur place et éviter leur émigration définitive vers les villes.

- Enfin, un plan de développement équilibré doit, pour être complet, concerner tous les acteurs de production. A titre d'exemple nous prenons une filière comme celle de l'oignon :

CULTURE OIGNONS

Moyens d'exhaure semences

Grillage produits phytosanitaires

Arrosoir fumure compost

Binettes

Outils aratoires

TIGES

CONDITIONNEMENT

BULBES

Presse à levier

PRESSAGE

VENTE ET AUTO-CONSOMMATION

Séchoir

SECHAGE

EXPORTATION

Silo de stockage

STOCKAGE

STOCKAGE

Silo de stockage

SECHAGE

Séchoir

STCKAGE

Silo de stockage

EXPORTATO

CONS-LOCALE

2.1)UNITES DE PRODUCTION DE STATUTS TRES DIVERS

Les secteurs non agricoles du développement local recouvrent à notre sens, les activités de commerce (magasins de gros et de détail, boutiques, échoppes, étals de marché ...) et les activités de production de biens et services (métalliers, forgerons, menuisiers, boulangers, tanneurs, réparateurs en tous genres, gargotes, photographes, etc.)

En milieu villageois, la petite unité de service ou de transformation de type artisanal est évidemment la catégorie la plus rependue. Dans les petits centres et semi-urbains, difficilement indissociables du monde rural, existent des unités de production plus importantes, aux activités plus régulières et plus stables.

La configuration des unités qui relèvent de ce secteur est extrêmement diversifiée. Il peut s'agir d'unités tenues par un individu, un groupe familial, un groupement extra-familial, à structure coopérative ou autre. Elles peuvent être permanentes, comme c'est généralement le cas dans les petits centres ruraux semi-urbains, ou saisonniers, car dépendantes d'occupations liées à la production agricole ou à des emplois salariés périodiques.

Les moyens de production(le fond de commerce, l'atelier, les outils)et les stocks de matière première peuvent ou non la propriété du producteur .Les unîtes de production peuvent utiliser la main d'oeuvre salariée ou au contraire se satisfaire de la force de travail familiale éventuellement complétée par des apprentis.

2.2) LES ATOUTS DU SECTEUR NON AGRICOLE

Les atouts de ce secteur illustrent le rôle que le secteur joue, ou a vocation de jouer, dans le développement des populations rurales.

- Le faible montant du capital à investir et la quasi-absence d'obligations réglementaires confèrent au secteur non agricole une grande souplesse d'implantation (facilitation à l'entrée)

- Ce secteur est étroitement relié à la production agricole :

*il permet l'écoulement tout au long de l'année, des surplus agricoles souvent cédés par de très petites quantités et à mesure des besoins monétaires des familles.

* il approvisionne de la même façon les familles en bien de consommation essentiels (huiles, sels, savon)

* il assure localement la fabrication et la maintenance de l'outillage et les équipements qui lui sont nécessaires.

*il contribue aussi à abaisser les couts de production.

Ses faibles couts de production lui permettent de satisfaire les besoins domestiques (équipement des ménages, amélioration d l'habitat) d'une population à faibles revenus.

*il peut absorber et valoriser une part non négligeable de la main d'oeuvre disponible et contribuer ainsi, de façon significative, à freiner l'exode rural.

* pas ses systèmes diversifiés d'apprentissage, il a sa part (qui, dans certains pays, peut d'être capital) dans la formation des jeunes.

*L'environnement institutionnel lui est de plus en plus favorable.

Porté par le courant général qui, en matière de développement tend à privilégier la petite production, sa dimension et sa flexibilité le destinent à être intégré de plus en plus aux politiques et aux plans d'aménagement des territoires.

-La commercialisation des produits non agricoles

· Création d'un label

· Utilisation des médias

· Recherche et utilisation des circuits informels

· Présentation sur les marchés locaux périodiques, à l'occasion des foires ou autres manifestations, concours etc.

· Halls d'exposition permanents organisés par les groupements ou les professionnels ;

· Elaboration de la fiche technico-commerciale

· Edition de catalogue

Autant d'activités que la petite entreprise artisanale ou commerciale ne peut souvent assurer par elle-même. D'ou la nécessité de susciter une organisation professionnelle des artisans pour pallier ce handicap, et organiser des services communs de production.

2.3) LES INTERVENTIONS AUPRES DES PRODUCTEURS NON AGRICOLES

Dans des conditions où le secteur connait certaines ; limites ; sa faible capacité à innover, les faibles capacités de l'artisan ou du commerçant à la gestion, l'inorganisation du circuit de vente et de promotion des produits etc.

La question fondamentale qui se pose à ce niveau est de savoir sur quels leviers peut-on imaginer s'appuyer pour une intervention de développement concernant le secteur non agricole ?

L'expérience conduit à mettre en garde contre la solution de facilité qui consiste le cycle d'approvisionnement, fabrication vente, à ne privilégier que la seule fabrication. Le plus souvent c'est en matière de fabrication que le potentiel des ressources pouvant être mie en oeuvre par l'artisan lui-même le plus grand ; c'est donc là qu'il est moins urgent d'intervenir

Pourtant les caractéristiques du secteur conduisent à bien s'appuyer sur les individus qui sont au centre de la production.

L'un des paramètres de la réussite d'une petite entreprise et peut être la condition fondamentale, est la personnalité du commerçant, de l'artisan, ou du patron. Créer vivifier un tissu artisanal impose de créer ou de perfectionner des unités qui servent de modèle, donc qui réussissent. D'ou l'importance à accorder à l'identification des hommes dont les compétences, en tant que patron d'unités, actuelles ou potentielles, s'évaluent par rapport non seulement aux capacités techniques, mais tout autant, sinon, d'avantage, aux motivations et à la volonté de réussir. L'expérience montre aussi qu'il doit se garder de tout vouloir produire sur place. Certains besoins peuvent plus facilement être couverts par des artisans urbains, mieux équipés et bénéficiant d'un marché plus important, que par des producteurs ruraux.

Quoi qu'il en soit toute intervention à l'endroit des unités artisanales, quelle qu'elles soient, se fonde d'abord sur la connaissance du système qu'elles constituent avec leur environnement .L'appui à la petite entreprise artisanale ou commerciale ne se conçoit donc pas de connecter des problèmes posés à cet ensemble.

De cette connaissance découlera l'identification des besoins, la mise en évidence des opportunités, le choix de priorités et en fin la sélection des formes d'appui les plus adaptés. Les interventions elles-mêmes porteront soit directement sur les unités de production de biens et services, soit sur leur environnement socio-économique.

2.4) CREDIT DES ACTIVITES NON AGRICOLES POUR LE DEVELOPPEMENT RURAL EN AFRIQUE DE L'OUEST

Le crédit est un besoin vital pour le petit producteur, qu'il s'agisse d'une création d'activité ou de son développement. Le point de vue des banques à l'égard des petits prêts à la petite entreprise est bien connu ; crédits sollicités souvent trop faibles, donc insuffisamment rentable pour la banque, cout disproportionné de la gestion des dossiers, secteur à haut risque garanties, garanties aléatoires.

L'inéligibilité des artisans au crédit bancaire impose bien souvent aux projets d'intervention en milieu rural qu'ils se substituent au système défaillant et qu'ils conçoivent et mettent en oeuvre des dispositifs mieux adaptés et plus flexibles. En effet il est indispensable, pour que le crédit accordé soit pleinement valorisé, d'accompagner les bénéficiaires dans la création ou l'extension de leur activité. Ce suivi indispensable et les comportements nécessaires à la maitrise de leurs affaires, apparait en outre aux financeurs comme un surcroit de garantie dans le recouvrement du montant des crédits.

Le dispositif d'accompagnement implique :

- La rigoureuse sélection des demandes ou projets, sur le critère de leur recevabilité au regard du marché, de la personnalité de celui qui veut entreprendre, de ses compétences et de ses motivations.

- L'appui à la mise en forme de la demande et au montage du dossier commercial, technique et financier qui doit être présenté au financeur ;

- L'appui au lancement de l'activité processionnelle qui a fait l'objet de prêt et le suivi rapproché, individualité de son fonctionnement.

Accompagner le petit patron dans l'obtention et le remboursement de sont crédit est une forme particulièrement concrète et efficace d'intervention au titre de formation à la gestion. En effet celle-ci devient pour lui nécessitée quand il découvre que lui sont fournis, par le canal, l'élément qui lui est indispensables pour maitriser le processus contraignant dans lequel il se sait engager. S'appliquant ainsi très directement à ses préoccupations, le conseil et la formation sont infiniment mieux perçus et leurs apports davantage intégrés.

3) TRANSFORMER LES VILLAGES

Parce que l'urbanisation coute cher et parce qu'une augmentation trop rapide de la population des villes pose de très grands problèmes financiers, économiques, techniques, et sociologiques. Il est évidemment souhaitable de ne pas accélérer l'exode rural et même de le contenir dans des limites acceptables.

Pour cela, il est nécessaire de faire la promotion du développement rural par nos Etats et mettre fin aux politiques économiques et sociale qui ont jusqu'à présent beaucoup trop favoriser les citadins au dépens des paysans.

De ce point de vue la première chose à faire et d'assurer aux paysans des revenus normaux .Quand les cours mondiaux des matières agricoles exportables sont élevés, il faut laisser aux paysans les recettes qui leur reviennent normalement et de maintenir les subventions, ce qui pas toujours fait. Par ailleurs des taxes à l'importation des céréales et de la viande devraient être mises en place si à l'avenir l'importation des subventions accordées par certains pays étrangers à l'exportation de ces produits le justifie.

· DOTATION EN EQUIPEMENT

Un immense effort d'équipement et d'animation des villages devrait être désormais prioritaire. Mais pour que cela soit possible dans de bonnes conditions, il y'a un préalable, car la plupart des équipements donnent lieu à des frais d'entretien et de fonctionnement qui doivent nécessairement être couvert par les villages. La présence dans chaque village dune sorte de groupement est donc indispensable, qui prendra en charge par exemple l'entretien d'une pompe de forage, le fonctionnement éventuel d'un moteur s'il y'a distribution d'eau, les frais de production d'électricité etc.

Il y'a heureusement maintenant dans très nombreux villages de l'Afrique de l'Ouest des groupements de ce genre .Pour faire bénéficier un village, de certains équipement, l'existence d'un tel groupement devrait être une condition rigoureusement exigée par tous les bailleurs de fonds extérieurs, Etat, Régions ou ONG.

· MESURES

Une fois ces préalables résolus, la première des mesures à prendre est l'extension d'urgence à tous les villages de l'enseignement primaire ou à défaut de l'éducation de base avec l'alphabétisation, car cela est nécessaire pour que les villages puissent promouvoir eux même leur développement économique et social, créer et faire fonctionner les groupements villageois et mieux se défendre au sien de la société .

Deuxième action fondamentale, car répondant à l'un des besoins essentiels des hommes, fournir à chacun l'eau de chaque jour, en quantité suffisante et d'une qualité convenable.

En général, les villages ne sont pas encore à l'heure des réseaux de distribution, chaque famille ne pouvant assumer la charge financière de l'abonnement et de la consommation. La politique actuelle pour encore des années à venir et dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, est celle de la construction de points d'eau, dans le cadre de ce que l'on appelle maintenant l'hydraulique villageoise.

C'est une question largement traitée dans la question de la politique de l'eau pour les programmes d'investissement aux travaux hydraulique villageoise.

Un problème très important est celui de l'hygiène et notamment de l'évacuation des eaux usées, des déchets humains et des eaux pluviales stagnantes. Normalement un village peut se passer en la matière d'ouvrages couteux, tuyaux, collecteurs, etc. Mais il est indispensable que les villages acquièrent des notions d'hygiène pour éliminer les eaux stagnantes, construire des latrines correctes, etc. Et sur ce point l'éducation de base devrait être profondément utile. Le problème d'électricité au village est délicat. Il serait évidemment plus gai pour les villageois d'avoir, au moins sur place du village et dans deux ou trois ruelles, un petit éclairage public et ensuite si possible d'avoir d'électricité chez eux. Mais l'opération est difficile à réaliser et à faire fonctionner, faut de techniciens sur place et de ressources financiers des villageois.

Il peut être promû dans les villages de zones de cultures riches comme le café ou le cacao. Ailleurs elle pourrait mise en place grâce à la formule des paiements anticipés.

Un point essentiel pour le développement des villages est celui des services aux entreprises ou plus précisément celui de la présence d'artisans, mécaniciens et électriciens pouvant entretenir et réparer les pompes de forage, les moulins à céréales (mil, maïs...), les charrues, les semoirs, éventuellement les motoculteurs etc. Il s'agit ou il doit s'agir d'artisans privés, mais l'Etat a un rôle de former des jeunes à ces métiers dans les zones rurales ; un enseignement technique bien adapté devrait leur être donné, de plus il serait utile de leur rendre pour eux possible de bénéficier des prêts bonifiés, pour le démarrage de leurs activités comme artisans.

Les services au particuliers, porte, école, dispensaire, téléphone, sont également une des formes de l'agrément de l'habitat de la localité. On ne peut bien sur pas demander qu'ils existent dans chaque village, mais on devrait au moins les trouver dans une bourgade voisine, ce qui permet un accès relativement facile à pied, en charrette ou à cheval ou à dos d'âne ou à bicyclette ou à vélomoteur ; lorsqu'il y'a des pistes pas trop sableuses .Les responsables de divers services publics devraient veiller de façon très attentive à cette déserte rapprochée des villages. Il faut des études plus systématiques.

Enfin un point essentiel est de remédier à l'insuffisance du réseau de transport qui peut empêcher ou ralentir le développement de certaines régions et de certaines activités. Mais avant tout investissement dans ce domaine il faut une très bonne connaissance de l'économie locale et des perspectives, de l'agriculteur, de l'industrie, du système des prix, des tendances de déplacements personnels de la population, des comportements des groupes socio-économiques. Car les erreurs coutent cher pendant long temps dans ce domaine parce que les infrastructures sont fort durables.

Pour résoudre ce genre de problème il faut évaluer avec soin les potentialités de chaque zone, nombre d'habitants, nature des sols, climat, genre de cultures possibles, prix probable pays aux producteurs etc. et tenter ainsi de prévoir ce qui se passera si l'on résout les problèmes de transport. Pour certains pays le désenclavement des zones rurales isolées est très important, car c'est tout le développement agricole de nombreuses localités qui est en cause. Dans un premier temps, on résout habituellement le problème par des justes améliorations peu couteuses ; bien entendu, si le trafic se développe on passe au besoin à des routes en terre modernes, et même plus tard à des routes bitumées.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera