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Le rôle de la chine dans le processus de reconstruction en République Démocratique du Congo

( Télécharger le fichier original )
par Arsene MONGA
Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2009
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Ce travail libère mon peuple de la servitude de l'ignorance. »

Arsène MONGA KASONGO

DEDICACE

A ma famille qui m'a toujours soutenu et qui fait de moi ce que je suis ;

A mon très cher père qui est mon maître à penser Pierre Damas KASONGO MADINDA ;

A ma très chère et tendre mère qui représente pour moi plus que je ne saurai l'exprimer par des mots Cresentia MANDE NGOY ;

A mes frères aînés que j'aime bien et qui m'adorent Trésor MADINDA KASONGO et Patrick KASONGO MADINDA ;

Ainsi qu'à tous ceux qui m'aiment et m'aident ;

A vous tous je dédie ce travail.

Arsène MONGA KASONGO

AVANT PROPOS

Ce travail est le fruit non seulement des recherches menées au cours de cette année académique, mais aussi de cinq années de dure labeur passées à l'Université de LUBUMBASHI, entendez par là la formation scientifique reçue depuis le début de nos études universitaires. Laquelle formation n'aurait pu porter ce fruit sans le concours et la collaboration de tous ceux qui de loin ou de près se sont dépensés pour nous y aider.

Comme à tout seigneur tout honneur, nous remercions l'Eternel Père tendre de gloire qui nous a donné et ne cesse à nous donner force, intelligence et sagesse utiles, tout au long de nos études et durant l'élaboration de ce travail.

Nos remerciements vont tout particulièrement à celui qui a dirigé de main de maître ce mémoire malgré ses multiples occupations, nous avons cité le Professeur Ordinaire Florent KABONGO MAKANDA, qu'il trouve ici l'expression de notre gratitude.

Nos remerciements s'adressent également à celui qui par ses encadrements et ses conseils salutaires, nous a permis d'enrichir ce travail, nous avons cité l'assistant Jean NGUZ A KARL I BOND, qu'il trouve également l'expression de notre gratitude.

Une pensée particulière à toutes les autorités académiques de notre alma mater en général, ainsi qu'au corps académique et scientifique de la faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives en particulier , qui par les savoirs pratiques qu'il nous a transmis, nous a beaucoup élaboré et aménagé dans le cadre de notre formation.

Nous ne saurons clore notre propos sans pour autant témoigner notre reconnaissance à celles et ceux qui nous ont toujours été d'un énorme secours à travers leur soutien matériel, moral et spirituel ; nous pensons là à nos tantes Auxiliatrice MWEMA NGOY et Wivine SENGELWA NGOY, à nos oncles Aubin Vital MALOBA et Augustin Sabin MONGA, à notre très chère grand-mère Chérie mère, à notre petite cousine GODE MERVELLOUS, au Professeur Docteur Liévin KAPEND A KALAL , au Docteur Serge MATANDA KAPEND, à Monsieur Elisée KABWITA, à nos cousins le Rév. Père Marcel NDALA, Benjamin MBUY A KAPEND, Caresse SONG A KAPEND, ainsi qu'à ceux qui en plus d'être des amis sont devenus des frères Noël FATAKI et Landry KAHYA.

Enfin, nous pensons à tous ceux avec qui nous avons fait ce chemin de combattant sur le campus, Hussein SESELE LUEMBA, Gaylord ZUNGA DI ZUNGA, Guelord MPONGO NGAMAKE, Pierrot KAYOKO MBERE, Christian FALA KIDIAMPONGO, Yannick TSHIMBOMBO KANYINDA, Fabrice TENDAY MALU et les autres.

A tous donc un grand merci et puisse l'Eternel Dieu vous être propice.

SIGLES ET ABREVIATIONS

· BM : Banque Mondiale

· CCT : Congo Chine Télécom

· CDB : China Development Bank

· CREC : China Railway Engineering Corporation

· CS : Conseil de Sécurité

· Exim Bank of China : Export-import Bank of China

· FCSA : Forum sur la Coopération Sino-africaine

· FMI : Fonds Monétaire International

· FRPC : Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance

· GECAMINES : Générale des Carrières des Mines

· IDE : Investissement Direct Etranger

· ONU : Organisation des Nations Unies

· OUA : Organisation de l'Unité Africaine

· PPTE : Pays Pauvre Très Endetté (initiative)

· PVD : Pays en Voie de Développement

· RDC : République Démocratique du Congo

· RPC : République POPULAIRE DE Chine

· SINOHYDRO

· SJV : Société de Joint-venture

· SNEL : Société Nationale d'Electricité

· UA : Union Africaine

· UE : Union Européenne

INTRODUCTION

Selon le sens commun de l'après-guerre froide et de l'ère libérale, le continent africain était destiné à une marginalisation croissante. Or, on constate que depuis quelques années, l'Afrique redevient un enjeu international de première importance pour des raisons essentiellement sécuritaires, énergétiques, migratoires ou sanitaires.

Elle est aussi redevenue un espace de compétition économique entre les grandes puissances (notamment les Etats-Unis et la Chine), dans une version globalisée du « scramble for Africa » (ruée sur l'Afrique)... A côté de ces raisons, il convient d'ajouter deux autres de taille, à savoir l'approvisionnement en matières premières et la recherche des débouchés pour les produits manufacturés.

« La Chine sera pour toujours un ami, un partenaire et un frère de l'Afrique ». Ces propos du Président Chinois HU JINTAO traduisent clairement le regain d'intérêt de la Chine pour l'Afrique et l'importance que revêt le continent noir dans la politique extérieure de l'Empire du milieu.

La Chine et l'Afrique inaugurent en effet une nouvelle ère dans leurs relations et s'engagent dans un type nouveau de partenariat stratégique. Sans passé colonial en Afrique et après d'âpres luttes pour organiser son autodétermination, s'étant engagée dans une expérience singulière et réussie de développement, la Chine marque de plus en plus sur tous les plans sa présence sur le continent africain.

Curieuse réalité pour les observateurs non avertis habitués aux pré-carrés créés et entretenus par les ex-puissances colonisatrices qui considèrent l'Afrique comme une chasse gardée, le renouveau et le dynamisme de la coopération sino-africaine provoquent enthousiasme, émerveillement et controverse de la part des dirigeants africains et bien de spécialistes des relations internationales.

Les domaines d'intervention de la Chine en Afrique sont aussi multiples que variés et sa présence y est largement perceptible. Que ce soit sur le plan diplomatique, commercial, économique, industriel ou politique, la Chine noue et renforce ses liens de coopération avec les pays africains qui voient en elle un modèle de développement.

De fait, « la Chine est le plus grand pays en développement du monde alors que l'Afrique est le continent qui regroupe le plus grand nombre de pays en développement ». Il s'agit donc là d'un prototype de coopération Sud-Sud. Bien que la Chine s'appuie sur un discours tiers-mondiste fondé sur un passé constamment rappelé de lutte commune contre l'impérialisme, la réalité révèle qu'il existe de profondes disparités entre elle et l'Afrique, disparités qui ne laissent pas présager d'une coopération d'égal à égal entre les deux parties.

De manière particulière, la Chine a effectué un retour très remarqué sur le continent, 25% de ses importations de pétrole proviennent déjà du golfe de Guinée et du Sud-Soudan, où les firmes chinoises jouent un rôle déterminant.

Les relations avec l'Angola et le Nigéria se sont renforcées de manière spectaculaire. En 2005, l'Empire du Milieu est devenu le troisième partenaire commercial du continent africain. Pékin manifeste également une forte implication dans le financement des actions de développement, notamment des infrastructures, sans poser les mêmes conditionnalités que les bailleurs classiques des pays du sud, c'est-à-dire les occidentaux.

S'il est vrai que la Chine entretient des relations très remarquables avec les Etats susvisés pour des besoins essentiellement énergétiques, il n'en demeure pas moins vrai que sa présence, depuis un temps relativement récent en République Démocratique du Congo est motivée par des considérations plutôt d'approvisionnement en ressources naturelles, notamment en ressources minérales.

Au regard de l'importance du montant débloqué par la Chine et les entreprises chinoises dans leur coopération avec la RDC (neuf milliards de dollars US), il est permis d'affirmer sans risque d'être contredit, que celle-ci est devenue la cible numéro un de la Chine en Afrique dans l'approvisionnement en matières premières. C'est bien dans ce cadre que les accords portant sur le financement, par la partie chinoise, d'infrastructures en RDC, en contrepartie de l'exploitation des ressources naturelles congolaises, ont été signés à Kinshasa, capitale de la RDC, en Août 2007 entre celle-ci et un groupement composé de trois entreprises chinoises.

Ce protocole d'accord prend en ligne de compte les besoins en infrastructures du Congo et la nécessité pour les entreprises chinoises de garantir leur approvisionnement en métaux de base.

Depuis son accession à l'indépendance, la RDC a conclu une multitude de contrats et/ou conventions, mais à travers lesquels le peuple ne se retrouve pas du tout, mieux dont les traces positives ne sont pas visibles, perceptibles dans la vie des congolais. Les ressources naturelles ont toujours existé en RDC, mais son peuple n'en a jamais bénéficié comme il se doit.

Les accords sino-congolais ont leurs faiblesses, il est vrai, mais les congolais peuvent quand même s'en réjouir et se rassurer que pour une fois l'exploitation de leurs ressources ne sera pas faite sans contrepartie, minime soit-elle. On va certes exploiter le cuivre, le cobalt etc., mais en retour on va leur laisser des routes, des hôpitaux, des chemins de fer, des logements sociaux etc. Ils ne devront pas perdre de vue que, depuis belle lurette, leurs ressources ont toujours été exploitées et seuls les décideurs et les plus grands y trouvaient leur part. Cette fois, avec les accords sino-congolais, même le plus pauvre aura le loisir de se déplacer sur une bonne route, d'être soigné dans un hôpital relativement bien équipé etc. Mais ces belles phrases ne doivent pas faire illusion et laisser croire que tout se passera comme nous l'écrivons ici. C'est ainsi que pour matérialiser tout ce dont nous parlons plus haut, il faudra veiller particulièrement à ce que la RDC assume sa part du fardeau, plutôt que d'implorer la commisération de son partenaire chinois.

Comme dit plus loin dans l'introduction, au-delà du cas congolais, il est aujourd'hui de notoriété publique que les « contrats modèles » Chinois, surtout le « troc » contre les matières premières et l'argent frais en milliards, essaiment vu peu partout en Afrique : dans l'industrie pétrolière en Algérie, Angola, au Gabon, au Nigeria, au soudan ; dans les mines au Niger, en Zambie, au Zimbabwe, au Sénégal.

En réaction aux critiques des occidentaux, surtout celles relatives à la transparence, à la concertation, aux règles régissant les rapports économiques internationaux, à la bonne gouvernance et au respect des droits de l'Homme ; les chinois disent qu'en la matière les occidentaux n'ont pas de leçons à donner pour les Congolais, parce que conscients du fait que la manifestation de mauvaise humeur de leurs partenaires traditionnels est due au fait qu'on les oblige aujourd'hui à partager le gâteau » il y a au Congo de la place pour tout le monde. Les occidentaux n'ont donc pas à s'inquiéter. Ils démontrent qu'aux termes de ces contrats, l'argent frais des chinois ne circulera pas et donc ne pourra pas aggraver la corruption, comme le prétendent les occidentaux.

Au delà de l'euphorie que suscite le renforcement des relations entre la Chine et la RDC, il est tout à fait légitime de se demander ce que les deux acteurs et beaucoup plus spécifiquement la RDC, peuvent en tirer et les bouleversements qu'il provoque dans configuration de la géopolitique mondiale. C'est là toute la question des enjeux de la coopération sino-congolaise qui est le thème de notre réflexion.

I. Choix et intérêt du sujet

A. Choix du sujet

D'entrée de jeu, il sied de faire remarquer que la problématique de reconstruction de la RDC devient de plus en plus une réalité et, aujourd'hui plus qu'hier sur toute l'étendue de ce pays, il n'y a plus qu'un seul leitmotiv : «  les cinq chantiers de la République. »

Il s'agit, en effet, d'un seul programme du gouvernement fondé principalement sur les infrastructures de base et des voies de communications (routes, voies ferrées, aéroports et ports, voies fluviales, eau et électricité, santé et éducation, habitat et emploi). C'est dans ce contexte bien précis que des besoins prioritaires sont dégagés par rapport à la reconstruction de ce pays ravagé par les années de guerre.

Actuellement, s'il est vrai que la dynamique des «  cinq chantiers » que la RDC entend matérialiser avec le concours et la collaboration de la Chine est une question d'actualité et tient toujours le haut du pavé dans l'arène aussi bien nationale qu'internationale, il est d'autant plus vrai que ce thème intéresse tout particulièrement le scientifique que nous sommes au point d'y consacrer tout un mémoire de fin d'études, afin d'en analyser les dimensions et les contours.

Voilà qui justifie le choix porté sur le sujet sous examen.

B. Intérêt du sujet

Il ressort à nos yeux que, vu l'importance que revêt la question relative à la reconstruction de la RDC à l'heure actuelle, le présent travail est enclin de présenter un double intérêt.

Un intérêt scientifique qui se fonde sur l'idée qu'en élaborant ce travail, nous espérons poser les jalons nécessaires à l'élaboration d'autres travaux et faire ainsi avancer d'autres recherches quant à l'implication de la Chine dans le processus de reconstruction en RDC.

Un intérêt pratique et social lié avant tout à la maxime selon laquelle « il n'ya point d'effort sans intérêt ». De ce point de vue cet intérêt réside dans la capacité de ce travail, de proposer à l'élite congolaise quelques savoirs pratiques relatifs à la problématique de reconstruction de son pays.

II. Problématique du travail

Nous admettons avec le professeur WENU BECKER que la problématique d'un travail s'entend de l'expression majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l'absolue clarté les dimensions essentielles de l'objet d'étude que le chercheur se propose de mener. 1(*)

En considérant les accords sur le financement du développement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières que le gouvernement de la RDC a signé respectivement le à 09 Août 2007 avec la SINOHYDRO, le 16 Août 2007 avec l'EXIM BANK et le 17 Août 2007 avec la CREC, ainsi que les accords conclus par elles sur la reconstruction de la RDC ; notre problématique consiste à étudier, analyser la contribution du consortium de sociétés chinoises à la reconstruction des infrastructures de base de la RDC.

Il s'agit en fait d'en examiner le contexte, la philosophie et les moyens, afin d'en déceler les avantages réciproques de chacune des parties et les incidences sur l'appareil économique de la RDC.

III. Méthodologie du travail

Tout travail qui se veut scientifique doit obéir à une certaine méthodologie dans la présentation des jugements et préciser les méthodes et techniques auxquelles on fait recours. 2(*)

A. Méthode

Pour Roger PINTO et Madeleine GRAWITZ, la méthode est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline scientifique cherche à atteindre des vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifie.3(*) Aussi, étant entendu que la dynamique des relations entre Etats se fonde essentiellement sur la dialectique des volontés contradictoires, il nous a semblé plausible de recourir à la méthode dialectique, compte tenu du fait qu'elle table sur : l'interdépendance des faits sociaux et le caractère dialectique des liens qui unissent les faits sociaux les uns aux autres.4(*)

B. Techniques de recherche

Les techniques sont les outils mis à la disposition de la recherche et organisés par la méthode dans ce but.5(*) Elles impliquent l'utilisation des outils, des machines, des gestes et des étapes comportant des procédés opératoires rigoureux, définis, transmissibles et susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptées au genre de problème et de phénomène en cause. 6(*)

Ceci dit, la technique documentaire nous permettra de collecter les données afin d'étudier les faits en rapport avec le sujet sous examen, et ce en analysant : les documents écrits (documents officiels, documents rendus publics, documents privés etc.) et les documents non écrits (récits, discours, radio, télévision etc.) ; à la quelle sera jointe la technique d'interview instituant une communication verbale entre interviewer et interviewé.

IV. Délimitation du sujet

Tout travail scientifique porte des limites spatio-temporelles. Ainsi, la délimitation du présent travail circonscrit son champ d'étude dans la sphère d'interactions sino-congolaise, et, place comme borne inférieure l'année 2006 ayant marqué le début du processus de reconstruction en RDC, et comme borne supérieure l'année 2009 étant entendu que ledit processus est encore en cours.

V. Subdivision du travail

En effet, le présent travail s'article autour de quatre chapitres, précédés d'une introduction et suivis d'une conclusion.

Ainsi, le premier chapitre porte sur les fondements de la coopération sino-congolaise. Il aborde successivement le contexte historique et les principes sur lesquels se fonde ladite coopération.

Le deuxième chapitre se penche sur les motivations et les moyens des acteurs de la coopération sino-congolaise. Il étudie les motivations de la chine en RDC, d'un coté, et les moyens de l'implication chinoise en RDC, de l'autre.

Le troisième chapitre se consacre au bilan de la coopération sino-congolaise. Il tâche d'analyser les atouts et les faiblesses de ladite coopération.

Enfin le quatrième et dernier chapitre examine les perspectives de la coopération sino-congolaise, en explorant les possibilités de la relance économique de la RDC et les défis à relever par elle.

CHAPITRE Ier LES FONDEMENTS DE LA COOPERATION SINO-

CONGOLAISE

En effet, les origines de la coopération sino-congolaise peuvent être contextualisées dans le cadre de l'amitié sino-africaine qui plonge ses racines dans la profondeur des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans.7(*) Dans ce même ordre d'idées, devoir s'impose à nous d'en déceler le contexte historique (section I) et la dynamique, laquelle repose sur des principes directeurs pour les deux parties (section II).

Section I. Le contexte historique de la coopération sino-congolaise

L'histoire nous renseigne que la Chine et RDC partagent un passé commun : celui d'avoir subi à une période de leurs histoires respectives, une influence exogène (Paragraphe I), ce qui naturellement nous fonde d'évoquer ici leur éveil en tant que tels (Paragraphe II).

Paragraphe I. De leur appartenance au Tiers-Monde

Faisons remarquer que la Chine a été sous l'occupation occidentale et celle du Japon (I), et la RDC a été sous le joug de la colonisation belge(II).

I. L'occupation de la Chine par le Japon

L'histoire nous renseigne que la chine et la RDC ont eu en commun d'avoir été, à un moment de l'histoire, dominées et/ou colonisées.

La Chine attirait pendant le premier tiers du vingtième siècle, les convoitises financières des puissances, de même qu'elle avait éveillé déjà au dix-neuvième siècle, leurs ambitions commerciales si bien que l'accroissement massif et soudain des investissements occidentaux en Chine impliquait essentiellement un contrôle financier et politique plus poussé de l'Etat Chinois.8(*) La Chine a surtout été convoitée par le Japon.

En effet, à la fin du dix-neuvième siècle, l'empire du milieu était entre les mains de six puissances de l'époque : l'Angleterre, la France, l'Allemagne, la Russie, les Etats-Unis et le Japon, qui le contrôlaient et y imposaient leurs traités.

Cependant, parmi toutes les puissances qui dominaient la Chine, c'est le Japon qui avait une plus grande ambition d'invasion et d'inféodation de celle-ci, si bien que le 18 Septembre 1931 il avait attaqué la Mandchourie. Notons que sa puissance économique et militaire lui assurait les moyens de cette conquête.

II. La colonisation de la RDC par la Belgique

D'entrée de jeu, faisons remarquer que l'histoire de la colonisation de la RDC par la Belgique fut émaillée par trois grandes périodes.

La période de l'Etat Indépendant du Congo, allant de 1885 à 1908 a marqué l'entrée officielle en colonisation, et s'est réalisée par l'affirmation d'un Etat indépendant. C'est seulement vingt-trois ans plus tard qu'il a acquis le statut officiel de colonie.9(*) Cette formule a été le génie du Roi des belges LEOPOLD II, et fut consacrée en marge de la conférence de Berlin, par la déclaration de neutralité du 1er Août 1885, qui a fixé l'appellation d' « Etat Indépendant du Congo » (EIC). Il s'est agi d'une colonie sans métropole.

La période du Congo belge, de 1908 à 1960. En effet, au début du vingtième siècle, il s'est avéré que le Congo ne pouvait plus longtemps demeurer une colonie sans métropole. Il fallait envisager autrement la suite de l'évolution de l'Etat, réformer le système d'exploitation. La conclusion qui s'imposait était de transférer la gestion du Congo à la Belgique. L'acte juridique de ce transfert est intervenu en 1908, et le nouvel Etat avait désormais une personnalité distincte de celle de la Belgique.10(*)

La période de la République du Congo, née le Jeudi 30 juin 1960, à la suite de la déclaration officielle de l'indépendance du Congo belge. Cependant, le Congo a commencé sa marche vers la décolonisation au milieu des années 50.

Paragraphe II. L'éveil des pays du Tiers- Monde

Ayant donc eu une histoire semblable la Chine et l'Afrique se sont témoignées une sorte de solidarité dans le malheur et ont eu la commune volonté de rompre avec l'impérialisme et travailler ensemble en vue de promouvoir leur développement. Cette solidarité s'est exprimée pour la première fois à la conférence de Bandung(I) et s'est réaffirmée à travers les trois sommets Chine-Afrique (II)

I. La conférence de Bandung

La conférence de Bandung tenue du 18 au 24 Avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de 29 pays africains et asiatiques, a marqué l'entrée sur la scène internationale des pays du Tiers-Monde.11(*) Elle a tout de même offert un cadre d'établissement des relations entre la Chine et l'Afrique, quand bien même elle n'a accueilli que six pays africains : l'Egypte, le Ghana, l'Ethiopie, le Libéria, le Soudan et la Libye ; ce qui reflète le fait que la plus grande partie de ce continent était encore sous le joug de la colonisation, y compris la « RDC ». Elle a néanmoins rapproché de la Chine des pays africains dont certains venaient de se libérer, comme elle, de longues années de domination extérieure.

Cette conférence peut être placée dans le contexte d'une rencontre déterminante dans les relations sino-africaines étant entendu qu'elle s'est refermée par un appel des pays d'Asie à aider l'Afrique. C'est dans cette perspective que nous inscrivons la coopération sino-congolaise.

II. Les trois sommets Chine Afrique

En effet, trois sommets ont marqué le raffermissement des relations entre la Chine et l'Afrique.

Le premier sommet s'est tenu du 10 au 12 Octobre 2000 à Pékin, il rassembla 45 pays africains. La Chine y a exposé son principe « gagnant-gagnant », autrement dit, les deux parties y trouvent leurs intérêts. Au cours de ce sommet, la Chine s'est engagée à annuler ou réduire la dette de 32 Etats africains pour un montant global de 10 milliards de dollars. L'Afrique en contrepartie a permis à 600 sociétés asiatiques de s'installer sur son territoire. Notons que ce sommet n'a reçu que 4 chefs d'Etat africains : GNASSIMGBE EYADEMA, ABDELAZIZ BOUTEFLIKA, Frederick CILUBA et Benjamin MKAPA. Le secrétaire général de l'OUA, SALIM AHMED SALIM aussi était présent.12(*)

Le second sommet s'est déroulé à ADDIS ABEBA du 15 au 16 Décembre 2003. Cinq présidents, trois vice-présidents, deux premiers ministres ainsi que le président de la commission de l'U.A. Alpha OUMAR KONARE y avaient pris part. Là encore l'économie était omniprésente avec la ratification du plan d'action 2004-2006. La coopération était au centre des négociations, dans les domaines de : l'exploitation des ressources naturelles, l'agriculture, le transport, le tourisme, la formation etc., avec les investissements bilatéraux. Mais, la politique était cette fois là abordée avec la signature par la Chine d'un engagement pour la paix régionale tout en réaffirmant sa volonté de ne pas pratiquer l'ingérence dans les affaires intérieures des Etats.13(*)

Le troisième forum sino-africain tenu du 3 au 5 Novembre 2006 à Beijing, accueillît 48 chefs d'Etat et délégations. Celui-ci pourtant similaire aux précédents fut très médiatisé. La banderole de 18Km, de l'aéroport au Palais du peuple, où l'on pouvait admirer les quarante années de relations sino-africaines ne fut pas étrangère à cet engouement médiatique. C'est tout de même le plus important évènement diplomatique depuis la révolution de 1949.14(*)

Ce forum a adopté le «  plan d'action 2007-2009 ». Globalement, deux milliards de dollars furent attribués pour mener à bien les accords de financement, signés entre la Chine et les pays africains.

Ce sommet placé sous le thème « amitié, paix, coopération et développement » présage donc une nouvelle organisation des relations sino- africaines, basées essentiellement sur la coopération.

Section II. Une coopération bilatérale fondée sur des principes

Il est reporté que la Chine se trouve être à l'heure actuelle au coeur des enjeux à l'échelle mondiale. Et le réchauffement des relations entre l'empire du milieu et la RDC fait actuellement couler beaucoup d'encres. Si la coopération sino-congolaise préoccupe tant les grandes puissances, c'est qu'elle bouleverse les relations internationales. Il reste également évident que les pays d'Europe, les Etats-Unis d'Amérique et les institutions de BRETTON WOOD, regardent avec méfiance, crainte et beaucoup de critiques l'intérêt que porte la Chine à la RDC.

Cependant, on ne devrait pas être surpris outre mesure par la redynamisation de la coopération sino-congolaise compte tenu du fait qu'elle repose sur des fondements historiques et aussi, sur des intérêts et des motivations que poursuit chacune des parties.

Depuis la signature des accords sur le financement du développement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières, que le gouvernement de la RDC a signé respectivement le 09 Août 2007 avec la SINOHYDRO, le 16 Août 2007 avec l'EXIM BANK et le 17 Août 2007 avec la CREC ; la Chine n'a cessé d'affirmer son souci d'entretenir une relation de coopération fondée essentiellement sur des principes (paragraphe I), en vue d'en assurer la pleine évolution(paragraphe II).

Paragraphe I. Les principes fondamentaux de la coopération Sud-Sud

En effet, toujours au regard des accords ci-haut cités, la Chine a déclaré s'engager à veiller à établir et à développer un nouveau type de partenariat stratégique caractérisé par l'égalité et la confiance réciproques sur le plan politique(I) et une coopération conduite dans l'esprit gagnant-gagnant sur le plan économique et assurer les avantages réciproques en vue d'un développement partagé(II).

I. Les principes de non-ingérence dans les affaires intérieures et du respect de la Souveraineté, et de l'intégrité nationale (territoriale)

Ce qui caractérise la coopération sino-congolaise et la distingue de la coopération entre la RDC et ses partenaires traditionnels, c'est que la Chine se garde d'intervenir dans les affaires intérieures de cette dernière. Depuis la signature des accords de financement entre le gouvernement de la RDC et le consortium d'entreprises chinoises, la Chine n'a pas tenté d'imposer à la RDC, une quelconque voie à suivre. Elle a laissé à la RDC la liberté de définir ses priorités en fonction de ses besoins et ses réalités sociales. Notons aussi que la Chine s'est toujours opposée à toute forme d'ingérence dans les affaires intérieures des pays pauvres. Ceci s'est affirmé par les propos de monsieur Jiang Zemin, ex-Président de la République Populaire de Chine, qui déclarait ce qui suit : « aucun pays n'a le droit d'imposer aux autres son système social et son idéologie et encore moins, de les accuser à tort et à travers pour ce qui est de leurs affaires intérieures.15(*)

Pour la Chine, la souveraineté est sacrée et elle n'hésite pas à placer son respect comme un préalable dans ses rapports avec l'étranger, notamment l'Afrique.

II. Le principe d'égalité et des avantages réciproques (gagnant -gagnant)

Le principe d'égalité en droit de tous les Etats est consacré par la Charte de l'Organisation des Nations Unies, au deuxième paragraphe de son article premier. L'égalité en droit de tous les Etats signifie que, tous les Etats, qu'ils soient grands ou petits, riches ou pauvres, puissants ou faibles, ont tous le droit d'intervenir librement sur des questions intéressant le système interétatique et de pouvoir gérer leurs affaires intérieures sans subir l'influence des autres. Cependant, si ce principe est souvent évoqué à toutes les grandes symphonies diplomatiques, la réalité est toute autre pour les pays pauvres qui sont souvent victimes de la volonté impérialiste et interventionniste des grandes puissances.

Nonobstant ce qui précède, le respect du principe d'égalité par la Chine dans ses rapports avec l'Afrique veut garantir aux divers pays de cette région le droit de participer, sur un pied d'égalité, aux affaires internationales.

Les accords de financement entre la Chine et la RDC s'inscrivent, ainsi dans une approche gagnant-gagnant, qui permet à chacun des partenaires d'escompter des avantages mutuels et réciproques.

Notons que le livre blanc sur la politique africaine de la Chine, publié au mois de Janvier 2006, précise que la Chine oeuvre à établir et développer un nouveau type de partenariat stratégique marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique, la coopération dans un esprit gagnant-gagnant. Cette vision paraît propice au développement rapide de la coopération sino- congolaise.16(*)

Paragraphe II. Une coopération agissante, en pleine évolution

L'évolution de la coopération sino-congolaise se manifeste principalement sur le plan politique et diplomatique (I) et sur le plan économique et commercial (II).

I. Sur le plan politique et diplomatique

La gestion de la dépendance de la Chine envers les matières premières de la RDC pour soutenir sa forte croissance constitue le défi majeur de son offensive politico-diplomatique. Pour ce faire, elle met le paquet pour éviter l'asphyxie dans cette situation de dépendance et de vulnérabilité. Comme la RDC est une terre bien pourvue en matières premières, elle devient le terrain prioritaire des initiatives politico-diplomatiques de la Chine.

Bien plus, en RDC où la « culture de l'aumône » semble prédominante dans les politiques officielles de développement, la Chine est le bon samaritain qui donne sans compter. Elle pratique de ce fait une politique de pénétration qui la conduit à être proche des routes qui mènent aux réserves minières.

Un autre indice de la forte centralisation des décisions concernant les efforts diplomatiques qui se déploient entre Pékin et Kinshasa, est le ballet diplomatique des hauts dignitaires des deux pays. On notera par exemple : la visite du Président Joseph Kabila à la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Pékin en Août 2008 ; la visite du ministre Chinois des affaires étrangères, YANG JIECHI, à Kinshasa, en Janvier 2008 ; la visite du gouverneur de la China Development Bank (CDB), CHEN YUAN, à Kinshasa en juillet 2008 ; La visite du ministre congolais de la défense nationale MWANDO NSIMBA , à Pékin dans le cadre de la coopération militaire, en Octobre 2009 ; la visite du président de l'Assemblée Nationale de la RDC à Pékin Evariste BOSHAB, dans le cadre de la diplomatie parlementaire, en juillet 2009 etc.

II. Sur le plan économique et commercial

La Chine est la centrale électrique de l'économie du monde.17(*) Depuis l'établissement des relations diplomatiques en 1992, la Chine et la RDC ont approfondi leurs relations économico-commerciales. En 1992, le volume commercial était inférieur à 5 milliards de dollars, et ce chiffre atteignit 134,3 milliards de dollars en 2006. Aujourd'hui la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial d'importation de la RDC. Si la tendance est maintenue, le volume commercial atteindra 200 milliards de dollars en 2012, date du 20ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays. La RDC a investi un total de 34,9 milliards de dollars en Chine fin 2006, contre 0,2 milliard en 1992. La Chine se trouve être le premier pays destinataire de l'investissement de la RDC.18(*)

Un autre lieu de visibilité de la coopération sino-congolaise est le secteur de la téléphonie cellulaire représenté par la compagnie Congo Chine Télécom, CCT en sigle, qui est en passe de couvrir tout le pays. Aussi, le secteur minier est celui dans lequel les chinois se pressent en investissant de gros moyens pour se faire une place. Au Katanga par exemple, le secteur minier connaît la participation remarquable des chinois avec une série de sociétés chinoises, dont deux importantes entreprises publiques et un nombre incontrôlable de compagnies et entrepreneurs privés.19(*) Cette présence chinoise dans le secteur a concouru à l'augmentation des exportations de la RDC vers la Chine. Selon Global Witness, qui se fonde sur les statistiques de pays importateurs de minerais congolais, la Chine est de loin le plus grand importateur de cuivre et de cobalt katangais. La valeur des importations chinoises de la RDC était estimée à plus de 160 millions de dollars en 2007.20(*)

CHAPITRE IIème LES MOTIVATIONS ET LES MOYENS DES

ACTEURS DE LA COOPERATION SINO- CONGOLAISE

La Chine est actuellement un pays qui monte comme une puissance économique et la RDC n'a pas ignoré et/ou négligé ce géant dont l'intérêt pour elle ne s'explique que par ses motivations (section I), elle doit par conséquent user des moyens dont elle dispose pour faire de cette coopération un levier pour sa reconstruction ( section II).

Section I. Les motivations de la Chine en RDC

En effet, pour soutenir sa croissance économique, boulimique en matières premières, la Chine a développé une offensive diplomatique vis-à-vis de la RDC qui est une terre bien pourvue en matières premières. Par voie de fait, la RDC est devenue un pays stratégique pour la Chine (paragraphe I), elle nourrit en revanche de grandes attentes de cette coopération (paragraphe II).

Paragraphe I. La RDC, un scandale géologique, stratégique pour la Chine

L'offensive diplomatique de la Chine en RDC est essentiellement axée sur deux objectifs : l'approvisionnement en matières (I) et la recherche des débouchés pour les entreprises Chinoises (II).

I. La RDC, un réservoir de matières premières, utiles pour la Chine

La dépendance de la Chine envers les matières, particulièrement de la RDC constitue le défi majeur de sa diplomatie, et est l'une des raisons, si ce n'est la raison principale de sa présence en RDC. Notons que la Chine est marquée par une relative rareté des matières premières sur son sol et se place dans une position de forte dépendance pour ses approvisionnements à l'étranger. Cette situation la contraint à aller chercher ailleurs pour éviter l'asphyxie de son appareil économique. C'est ainsi que sa quête de matières premières l'a conduit en RDC.

Comme nous l'avons indiqué dans le précédent chapitre, la Chine est à l'heure actuelle de loin le plus grand importateur du cuivre et du cobalt katangais. Cet appétit pour les matières premières de la RDC se lit également dans les accords de coopération signés entre le gouvernement de la RDC et le consortium d'entreprises chinoises, à travers son protocole portant sur la fixation des modalités de coopération de financement pour le développement des infrastructures en contrepartie de «  l'exploitation des ressources naturelles de la RDC ».21(*)

Cependant, la RDC n'est pas qu'un réservoir de matières premières, elle est aussi et surtout un débouché pour les entreprises et les produits chinois.

II. La RDC, un débouché, propice pour les entreprises chinoises

Au-delà de la sécurisation des sources d'approvisionnement en matières premières, la RDC intéresse la Chine sur un autre plan : son marché. En effet, la RDC compte beaucoup dans la politique économico-commerciale de la Chine. Des appareils électroménagers aux moyens de locomotion, en passant par les produits vestimentaires et agricoles, marqués «  MADE IN CHINA » ; les produits chinois foisonnent dans les établissements commerciaux de la RDC, au grand bonheur des consommateurs locaux. De ce point de vue, il ressort à nos yeux que les produits chinois de consommation simple et bon marché excluent la concurrence occidentale.

Aujourd'hui la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial et d'investissement de la RDC, et la coopération entre les deux pays s'élargit de l'industrie de fabrication à l'énergie si bien que la Chine voit en la RDC un marché lui permettant de tester ses produits industriels et de les présenter à une clientèle moins exigeante. Bien plus, les entreprises chinoises oeuvrant dans le domaine du bâtiment et des travaux publics sont devenues les rivales des groupes d'entreprises occidentales au point de leur rafler des marchés importants.

Toutefois, il serait erroné de penser que la RDC n'est que perdante de cette coopération car elle y fonde de grandes attentes.

Paragraphe II. Les attentes de la RDC

Dans le cadre de la coopération sino-congolaise, la chine et la RDC ont des intérêts partagés. Si à première vue la Chine semble gagner beaucoup de cette coopération, la RDC n'en attend pas moins. Cette coopération a pour socle la signature du contrat « Chine-RDC » (I), et vise la matérialisation des « cinq chantiers de la République »(II).

I. De la signature du contrat Chine-RDC

D'entrée de jeu, il sied de faire remarquer que la convention de collaboration entre la RDC et le Groupement d'Entreprises chinoises : China Railway Engineering Corporation LTD (CREC) en sigle, SINOHYDRO corporation et EXIM Bank of china relative au développement d'un projet minier et d'un projet d'infrastructures en RDC, est un troc argent contre minerais.

Cette convention de collaboration a été signée entre le gouvernement de la RDC, représenté par son Ministre des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Monsieur Pierre LUMBI OKONGO et respectivement avec la SINOHYDRO, ayant son siège social à n °1 ERTIAO, BAIGUANG Road, XUANWU District ; Beijing, Chine, représentée par, Monsieur FAN JIXIANG son représentant légal, le 09 Août 2007 ; l'EXIM Bank of China, le 16 Août 2007 et la China Railway Engineering LTD (CREC), ayant son siège social à n°1 Xinghuo Road, Fengtai District, Beijung, Chine, représentée par son président du conseil d'administration, Monsieur Shi Dahua, son représentant légal, le 17 Août 2007.

Conformément à la convention de collaboration susmentionnée, il a été convenu et arrêté les objectifs de trouver les ressources financières nécessaires à la réalisation des projets d'infrastructures nationales estimées importantes et urgentes, pour la RDC et d'investir dans le domaine des métaux non-ferreux dans les territoires de la RDC, pour le Groupement d'Entreprises chinoises.22(*) Les deux parties ont convenu de coopérer comme suit pour réaliser, à la satisfaction de chacune d'elles, les objectifs susmentionnés. Le groupement d'Entreprises chinoises s'engage à mobiliser et mettre en place le financement pour la construction des infrastructures en RDC. Ce financement sera remboursé par les revenus de l'exploitation minière des gisements cupro- cobaltifères situés dans la région de Kolwezi au Katanga (RDC), dont l'entreprise publique la Générale des Carrières et des Mines (GECAMINES) en sigle, est titulaire des droits et titres miniers qui s'y rapportent. Les modalités concrètes de remboursement de ce financement sont définies dans le titre IV de ladite convention de collaboration.23(*)

En clair, le contrat Chine RDC est un accord de troc, diminuant la circulation d'argent (enveloppe) : deux entreprises chinois China Railway Engineering Corporation LTD(CREC) et SINOHYDRO se sont engagées à construire, entre autre 3000 km de routes, autant de voies ferrées, 31 hôpitaux de 150 lits, 145 centres de santé, 4 universités etc. La contrepartie congolaise s'élève à 10 millions de tonnes de cuivre et de cobalt. Notons que le total des prêts consentis par l'EXIM Bank of China s'élève à 9 milliards de dollars, mais ce montant pourrait encore augmenter.

Bien plus, ce contrat «  public-privé » est conclu sur une base commerciale, sur le principe «  gagnant-gagnant » ; il s'agit de prêts et non de dons et les éventuels litiges seront tranchés par la «  Cour d'Arbitrage de Paris ». Et, conformément au principe de non-ingérence chinois, ce contrat n'est assorti d'aucune conditionnalité de gouvernance, de respect des droits de l'homme et confirme le Congo dans sa vocation d'exportateur des matières premières.

Par ailleurs, à première vue et à court terme la RDC assure les moyens de son redressement rapide : les routes permettront la circulation des personnes et des biens, le désenclavement des provinces etc. Cependant, les entreprises chinoises exonérées d'impôts, ne contribueront pas au budget de l'Etat congolais.

Les parties ont convenu de constituer dans le cadre de l'exploitation minière, une société de joint-venture (SJV) sous forme de société mixte de droit congolais regroupant d'une part les entreprises chinoises du groupement et d'autre part les entreprises congolaises désignées par le gouvernement. La participation des parties au capital social de la société de joint-venture s'établit comme suit : partie chinoise 68% et partie congolaise 32%.

La répartition du résultat d'exploitation se fera en trois étapes : la première étape dite d'amortissement d'investissement minier, durant laquelle la totalité du résultat d'exploitation servira au remboursement et à l'amortissement de l'investissement minier extractif et industriel y compris les intérêts ; la seconde étape dite de remboursement ou de paiement des travaux d'infrastructures, durant laquelle 66% du bénéfice net du résultat d'exploitation de la société de joint-venture seront utilisés pour le paiement et le remboursement des travaux d'infrastructures réalisés, tandis que 34% seront distribués proportionnellement entre parties, le montant total du paiement des travaux est prévu à 3milliards de dollars ; la troisième étape dite d'exploitation commerciale, soit le remboursement et l'amortissement de la totalité des investissements de l'exploitation minière au développement d'infrastructures, pendant cette étape la société de joint-venture se soumettra à la législation congolaise en vigueur en matière fiscale et douanière, en l'occurrence le code des investissements et le code minier.

Sur le long terme, la Chine jouira d'un accès privilégié à toutes les ressources congolaises (y compris le pétrole et l'agriculture) tandis que le principe de « troc » rend difficile « toute évaluation en termes monétaires ».

Il est néanmoins à noter que la reconstruction et le développement économique de la RDC sont avant tout une affaire nationale. Toutefois, pour que cette politique réussisse, il faut qu'elle bénéficie de la coopération internationale et d'une aide économique des pays industrialisés, surtout au cours des premiers stades de sa reconstruction24(*), car pour son développement économique la RDC comme nul autre Etat ne peut compter que sur son génie intrinsèque, étant donné qu'il n'existe pas de nation ayant bâti sa puissance sur ses seuls savoirs endogènes.

D'où la collaboration et le concours de la Chine. Nonobstant cette aide économique, l'efficacité de cette coopération dépendra, avant tout, des efforts déployés par le pays bénéficiaire c'est-à-dire la RDC. La coexistence de ces deux facteurs : efforts nationaux et coopération internationale conduira progressivement à la solution la plus satisfaisante de la reconstruction et du développement économique.25(*)

La RDC entend faire de cette coopération un levier pour sa reconstruction, notamment dans la matérialisation des « cinq chantiers de la République ».

II. De la matérialisation des «  cinq chantiers de la République »

Au sortir des élections libres et démocratiques tenues en 2006, le Président élu de la RDC a eu l'idée de proposer au peuple congolais une vision dynamique pour le Congo : «  les cinq chantiers de la République ». Il s'agit en fait d'un seul programme du gouvernement fondé principalement sur les infrastructures de base et les voies de communication (routes, voies ferrées, aéroports et ports, voies fluviales, eau et électricité, santé et éducation, habitat et emploi). C'est dans ce texte bien précis que les besoins prioritaires sont dégagés par rapport à la reconstruction de ce pays ravagé par les années de guerre.

Ce programme ambitieux nécessitait un nouvel apport important de capitaux frais, de l'argent, que les partenaires traditionnels déjà mobilisés dans les programmes des institutions de BRETTON WOOD pour amener la RDC au point d'achèvement de l'initiative «  Pays Pauvres très Endettés » (PPTE) en sigle, ne pouvaient malheureusement pas y injecter.

Pour le Président Joseph Kabila, le financement additionnel à trouver afin de lancer les cinq chantiers pour changer et moderniser la RDC devait être susceptible d'un décaissement rapide et s'obtenir à des conditions qui n'accroissent pas l'endettement et mettent en danger le point d'achèvement. D'où le recours aux institutions financières chinoises disposant de liquidité et dont le pays (Chine) a des besoins importants en ressources minières dont la RDC est généreusement nantie.26(*)

Cependant, le financement chinois à la RDC a la particularité suivante : les fonds ne sont pas directement prêtés au gouvernement de la RDC, mais le gouvernement chinois a mandaté des entreprises chinoises de construction, en l'occurrence China Railway Engineering corporation (CREC) et SINOHYDRO, recevant le soutien de l'EXIM Bank of China, la plus importante banque d'investissement de Chine, pour réaliser des projets d'infrastructures avec l'accord du gouvernement de la RDC. En contrepartie de la provision d'infrastructures la RDC accorde aux entreprises chinoises d'extraire les ressources naturelles (minerais) à travers l'acquisition des parts dans les entreprises nationales ou des licences.

Ce programme de reconstruction concerne : les infrastructures qui constituent un besoin fondamental de la vie tant sociale qu'économique et qui affectent de ce fait l'environnement social et économique d'une contrée humaine ; la santé et éducation qui assurent une vie saine pour être socialement et économiquement productif ; l'eau et l'électricité qui constituent des nécessités aussi bien pour la vie humaine que pour la vie économique ; le logement qui constitue un élément de dignité humaine, et contribue de ce fait à l'amélioration des conditions de vie de la population, une personne sans logement est en proie à l'instabilité de tout genre, disposer d'un logement propre est une assurance pour sa vie et pour sa progéniture ; et la création des emplois étant entendu que c'est le travail qui assure l'indépendance de la nation. Faire de la RDC une terre d'investissement ou il fait beau vivre ne relève nullement de l'utopie lorsqu'on considère les atouts dont elle dispose. Toutefois, cela requiert de la part des dirigeants et des dirigés une vision aussi ambitieuse que réaliste, soutenue par une détermination irréversible et animée par l'amour de la partie.

Cependant, que ceci soit d'ores et déjà bien compris, les cinq chantiers ne vont pas se réaliser complètement dans les cinq années ayant constitué la présente mandature. Les jalons sont certes posés, et les actions sont amorcées, mais comme il ne s'agit que d'un «  processus », celui ci se situera dans la durée.27(*)

Ainsi, au-delà d'un simple programme gouvernemental, « les cinq chantiers » incarnent en effet, le vécu quotidien, par le peuple et pour le peuple, des générations en générations.

Section II Les moyens de l'implication chinoise en RDC

Nous admettons avec Jean BARREA que la coopération ne consiste pas à agir pour l'autre, mais bien avec lui, en vue de la satisfaction d'intérêts communs ou complémentaires.28(*)

Dans le cadre de la coopération sino-congolaise, la Chine utilise d'importants moyens économiques et financiers d'une part (paragraphe I) et politiques et diplomatiques d'autre part (paragraphe II) pour matérialiser ses visées.

Paragraphe I. Les moyens économiques et financiers

La Chine déploie une diplomatie d'aide financière au développement (I) et de construction d'infrastructures de base (II), pour gagner la confiance de la RDC.

I. La diplomatie d'aide financière au développement

De toute évidence, une diplomatie qui se veut efficace doit avoir les moyens de sa politique, et la Chine en a. Nantie de 1900 milliards de dollars de réserves de change à la fin 2008, la Chine concurrence désormais le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale (BM).29(*)

Ainsi, la Chine s'est présentée en RDC brandissant sa banque d'investissement l'EXIM Bank of china pour financer les infrastructures. L'utilisation de la manne financière est devenue un moyen capital dans la stratégie diplomatique de la Chine en RDC. A en juger les actes, la diplomatie du « paquet ficelé ou package deals » donne des résultats tangibles. Elle permet à la Chine de remporter d'importants contrats commerciaux. Au-delà de l'aide financière au développement qui permet à la Chine de gagner la confiance des dirigeants congolais, la Chine accorde des bourses d'études et de stage aux étudiants congolais, forme les fonctionnaires congolais dans divers secteurs et envoie des experts en RDC. Outre les prêts, dons et autres appuis financiers, la Chine s'affirmer à travers la construction d'infrastructures.

II. La construction d'infrastructures de base

La force de la Chine tient dans la mise en oeuvre et la réalisation concrètes des projets selon une formule imbattable. A ce jour, la Chine est le seul Etat capable de projeter en quelques semaines plusieurs milliers, voire dizaines de milliers d'ouvriers en n'importe quel point du continent, afin d'y achever un chantier géant en un temps et à des prix records.30(*)

La construction d'infrastructures est l'un des moyens utilisés par la Chine dans sa politique de rapprochement de la RDC. Par le passé, la RDC a eu à bénéficier d'importants édifices, tels que : le stade des martyrs et le palais du peuple abritant le parlement, à Kinshasa ; lesquels édifices ont symbolisé en leur temps l'amitié entre la Chine et la RDC, jadis Zaïre. La particularité de ces réalisations de la Chine réside dans leur durée de vie. Elles rappellent aux générations futures l'amitié entre la Chine et la RDC. La Chine continue à construire au profit de la RDC, l'hôpital de l'amitié sino-congolaise à N'djili, à Kinshasa en est une illustration.

L'expertise Chinoise en matière du bâtiment et des travaux publics n'appelle pas débats, c'est en cela que la construction d'infrastructures constitue un véritable moyen utilisé par la Chine dans sa stratégie de pénétration en RDC. Elle use également des moyens politiques et diplomatiques.

Paragraphe II. Les moyens politiques et diplomatiques

De toute évidence, les occidentaux regardent avec méfiance, crainte et critiques l'intérêt que porte la Chine à la RDC (I). Nonobstant cela, le statut de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU est sans doute une arme dont la Chine se sert pour protéger ses relations avec la RDC (II).

I. Un soutien au régime décrié par les puissances occidentales

Si la coopération sino-congolaise préoccupe tant les puissances occidentales, c'est parce que du fait de son principe sacro-saint de non-ingérence dans les affaires intérieures, la Chine n'impose pas des exigences relatives à la démocratie et /ou la bonne gouvernance. Partant, la RDC, pays décrié par la communauté internationale, parce que na répondant pas aux normes de la démocratie et/ou de la bonne gouvernance, se tourne vers la Chine pour s'assurer le soutien et la protection d'un géant.

Enfin, si la Chine a réussi à résister aux tentatives des puissances occidentales de lui imposer un système de gouvernement, c'est surtout grâce à son statut de membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, statut qui rassure son partenaire, la RDC.

II. La disposition du droit de veto au Conseil de Sécurité de l'ONU

Le principe de l'égalité de droit des Etats est largement admis et proclamé en droit international public. Cependant, de facto il est observé des disparités entre eux. C'est ainsi que tous les Etats n'ont pas la même capacité d'influer dans les enjeux internationaux. Même parmi les pays développés, ceux qui sont membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU ont plus d'influence.

La Chine fait partie des cinq Etats disposant du droit de veto, ce statut de la Chine confère sans nul doute à la RDC une certaine assurance quant aux sévices diplomatiques des puissances occidentales, suite à certains de ses choix.

Les faits nous ont démontré que les prises de positions des puissances occidentales ont plus pour but la protection de leurs intérêts, plutôt que de répondre aux exigences d'une morale internationale. La Chine par son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité serait à mesure d'assurer une protection diplomatique à son partenaire, la RDC, ce qui ne fait que renforcer son attrait vis-à-vis de cette dernière.

La coopération sino-congolaise est à l'heure actuelle dans un processus évolutif. Ceci dit, il sied d'en faire un bilan en vue de déceler ce qu'elle réserve à la RDC en termes de développement.

CHAPITRE IIIème LE BILAN COOPERATION SINO- CONGOLAISE

Le nouvelle dynamique de la coopération sino-congolaise suscite, d'une part, de l'espoir qui se fonde sur les atouts qu'elle présente (section I) et, d'autre part, des controverses évoquées au regard des faiblesses qu'elle laisse transparaître (section II).

Section I. Les atouts de la coopération sino-congolaise

La coopération sino-congolaise offre des atouts qui tiennent au fait qu'elle est plutôt bien appréciée en RDC (paragraphe I) et qu'elle est pressentie comme stimulus à la croissance économique de la RDC (paragraphe II).

Paragraphe I. Une coopération bien appréciée en RDC

De toute évidence, si le gouvernement de la RDC apprécie hautement son partenaire qu'est la Chine, c'est sans nul doute d'abord parce qu'elle est un pays qui monte comme en puissance (I) ensuite, parce que la coopération sino- congolaise est, dans une certaine mesure, jugée sincère et équitable (II).

I. L'attrait de la montée en puissance de la Chine

Aujourd'hui plus qu'hier, l'envolée spectaculaire qu'à pris «  l'Empire du milieu » suscite des émois dans l'arène internationale. Le développement industriel et la croissance économique ont permis à ce pays, jadis «  sous- développé » de rattraper son retard économique, si bien qu'en 2007, la Chine a accédé au rang de troisième puissance économique mondiale derrière les Etats Unis et Japon.31(*) Le développement économique actuel de la Chine est l'un des plus rapides au monde,32(*) puisque l'on y enregistre une croissance dont la moyenne, depuis dix ans, se situe entre sept et huit pourcent par an, frôlant parfois les dix pour cent. Ce développement effréné des activités économiques est dû aux investissements et aux exportations, mais un peu à la consommation intérieure. Les points les plus forts des exportations chinoises sont : les tracteurs, les montres et les jouets (85% du marché mondial), les appareils photographiques et les ordinateurs portables (55% du marché mondial) les téléviseurs et les machines à laver (30% du marché mondial) et 15% pour l'acier.33(*) La présence des entreprises étrangères sur le sol chinois est en grande partie à l'origine de la forte accélération des exploitations.

De tous points de vue, l'émergence de la puissance économique de la Chine est extraordinaire,34(*) si bien que même les grandes puissances se montrent courtoises et attentionnées vis-à-vis d'elle.

Il n'est donc pas surprenant que les dirigeants de la RDC, qui cherchent les voies et moyens pour la reconstruction de leur pays, se tournent vers ce géant, surtout que les fonds alloués jusque là par les partenaires traditionnels, par le biais de leurs relais technocratiques que sont les institutions de BRETTON WOOD, n'ont pas conduit au décollage du pays.

A la lumière de ce qui précède, retenons que l'attrait qu'exerce la Chine sur la RDC a des conséquences sur leurs interactions. Il favorise la percée chinoise en RDC et influence les négociations au point que la coopération sino- congolaise soit jugée sincère et équitable.

II. Une coopération jugée sincère et équitable

Comme nous l'avons évoqué dans les précédentes lignes, la coopération sino-congolaise suscite à la fois espoir et controverses. Mais, des deux appréciations, les dirigeants de la RDC semblent s'être prononcés pour la première, en avançant que la Chine, qui est très attachée au principe de l'égalité en droit des Etats et au respect de la souveraineté, ne passe pas par des moyens de nature à fragiliser son partenaire (menace de suspension de financement, de déstabilisation de régime, pressions diverses etc.) pour obtenir des marchés. Elle discute cartes sur table avec son partenaire ; elle ne cache pas ses ambitions à son partenaire et exprime clairement son intérêt pour les matières premières de la RDC, en prônant une coopération équitable qui procure à chaque partenaire des avantages réciproques.35(*) C'est en cela que la coopération sino-congolaise est pressentie comme propice à la croissance économique de la RDC.

Paragraphe II. Une coopération propice à la croissance économique de la RDC

Les investissements (I) et la construction d'infrastructures de base (II) peuvent servir le levier à la croissance économique de la RDC.

I. Le bénéfice basé sur les investissements chinois

La RDC a besoin d'importants moyens financiers pour investir dans son programme de reconstruction, en vue de relancer son appareil économique que les programmes d'ajustement structurel imposés par la Banque Mondiale et le Fonds monétaire International n'ont pas pu redresser. Ce faisant, les investissements chinois en RDC ne peuvent qu'être bien accueillis, d'autant plus qu'ils constituent une alternative et/ou un complément de l'aide occidentale.

C'est ainsi qu'en 2007 l'EXIM BANK of China a consenti de financer la réalisation d'une série de projets en RDC, à exécuter par des entreprises chinoises, en partenariat avec des sociétés congolaises, à hauteur de 9 milliards de dollars pour la première tranche. Le crédit pourrait monter jusqu'à 11 milliards de dollars dans la phase finale.

Au-delà de ce financement, la Chine qui s'est imposée comme un grand partenaire apporte son assistance à la RDC dans divers domaines : militaires, techniques, éducationnels, sanitaires etc.

En somme, les investissements chinois en RDC, bien qu'ils ne soient pas trop considérables, jouent un rôle non négligeable. Et, la rénovation ou la construction d'infrastructures est très importante en ce sens qu'une économie sans infrastructures routières et ferroviaires ne peut pas bien fonctionner.

II. Les retombées de la politique de construction d'infrastructures de base

La politique de construction d'infrastructures de base de la Chine en RDC aura une incidence positive et sera bénéfique pour l'économie congolaise si et seulement si elle est bien mise en oeuvre.

En effet, sur le plan social les infrastructures adéquates améliorent les conditions de vie de la population, laquelle peut aisément se mouvoir et faire circuler ses biens, vivre dans un environnement assaini, s'informer et communiquer avec ses semblables. De fil en aiguille, les infrastructures constituent des opportunités de création d'emplois et représentent par conséquent une stratégie efficace de lutte contre la pauvreté.

Economiquement, le rôle des infrastructures est fondamental et évident. Elles affectent les circuits économiques, de la production à la consommation des biens et services en favorisant l'approvisionnement et la distribution aux consommateurs. Même l'installation des investissements requiert l'existence des infrastructures adéquates, qui constituent un facteur important du climat d'investissement.

Fondé sur le principe « gagnant-gagnant », l'accord de financement des infrastructures conclu entre le gouvernement de la RDC et le Groupement de Sociétés chinoises prévoit la rénovation et la construction des routes, des hôpitaux, des chemins de fer, des universités, des ports et aéroports, et l'aménagement urbain. Toutes ces réalisations sont susceptibles d'améliorer le niveau de vie de la population et constituent un élément clé de la croissance économique régionale et nationale. Toutefois, un Etat mieux géré demeure plutôt une nécessité et une condition sine qua non pour faire un bon usage de toutes les réalisations prévues.

Section II. Les faiblesses de la coopération sino-congolaise

Les faiblesses de la coopération sino-congolaise se remarquent aussi bien sur le plan économique et commercial (paragraphe I) que sur le plan politique et diplomatique (paragraphe II).

Paragraphe I. Sur le plan économique et commercial

Du point vue économique et commercial, les faiblesses de la coopération sino-congolaise résident essentiellement sur la faible compétitivité de l'économie congolaise (I) ; à cela s'ajoute l'absence de transfert de technologie chinoise à la RDC (II).

I. La faible compétitivité de l'économie congolaise

L'insuffisance du revenu national est à la fois la cause et la conséquence de la faible compétitivité de l'économie congolaise, et ses caractéristiques sont : le chômage et sous-emploi chroniques ; l'accroissement démographique accéléré ; les déficiences dans l'infrastructure et les insuffisances dans l'industrialisation ; l'épargne et l'investissement limités et la faible accumulation du capital ; les ressources naturelles inexploitées, une forte dépendance de l'étranger, un faible revenu et un très bas niveau de vie etc. ; cette faible compétitivité de l'économie de la RDC a réduit sensiblement sa capacité à peser sur les relations internationales. Bien plus, les facteurs négatifs ci-haut énumérés engendrent des distorsions et des déséquilibres qui, aggravés par la dépendance économique vis-à-vis de l'étranger, aboutissent au «  cercle vicieux de la pauvreté », caractéristique du sous-développement.36(*)

Que la RDC soit un pays économiquement faible n'est plus à démontrer. Force est de constater qu'après un demi siècle d'indépendance, la RDC se situe encore dans une économie de rente exclusivement tournée vers l'exportation de ses matières premières n'ayant subi aucune transformation, donc sans réelle valeur ajoutée. La RDC ne semble pas vouloir s'engager sur la voie du développement parce qu'elle ne produit pas assez.

De la coopération sino-congolaise naissent des intérêts réciproques. Il serait donc illusoire de penser que le principal objectif de la Chine est de reconstruire la RDC.

Pour que la coopération sino-congolaise soit profitable à l'appareil économique de la RDC, elle doit nécessairement s'accompagner d'un véritable transfert de technologie. Ce qui n'est pas le cas, du moins pour le moment.

II. L'absence du transfert de technologie

La technologie qui est l'application systématique de la science et des connaissances concernant l'organisation et l'administration des ressources nationales a toujours été pour l'homme un moyen efficace d'accélérer le développement économique.37(*) La science apparaît aujourd'hui comme un instrument puissant pour la réalisation du progrès. Les progrès technoscientifique jouent un rôle extrêmement important dans la croissance économique en ce sens qu'ils introduisent des innovations technologiques dans l'équipement en vue d'accroitre la productivité.38(*)

La coopération sino-congolaise n'induit pas un transfert de technologie en faveur de la RDC, et ce pour deux raisons.

D'un coté, les disparités culturelles entre la Chine et la RDC se caractérisant par la langue, rend difficile la communication, canal par la quel se fait le transfert de technologie. Aussi, il faut relever la difficulté d'assimiler la langue chinoise, n'utilisant pas les mêmes caractères graphologiques que le français de la RDC.

De l'autre côté, il est à noter le manque de volonté de la part des chinois d'assurer un transfert de technologie en faveur des congolais. Les chinois ont la manie de tenir en secret leur savoir-faire. Ceci se justifie par le fait de la présence des entreprises chinoises sur le sol congolais en vue de réaliser des travaux de grandes envergures. Que ce soit dans les travaux de génie civil, d'informatique ou d'électronique, les chinois font venir leurs sociétés en vue de réaliser les travaux demandant une grande technicité.

Cette manie chinoise de cacher son savoir-faire contredit les discours des dirigeants chinois prônant un partenariat sincère, aussi et surtout, nuit à la RDC qui en réalité ne profite pas de la suprématie technologique de son partenaire. S'il est vrai que la force des nations et des empires vient de la combinaison des créations endogènes et exogènes39(*), il est d'autant plus vrai que la RDC ne peut pas compter que sur les savoirs endogènes, étant donné qu'il n'y a pas de pays ayant forgé sa puissance rien que sur son génie intrinsèque.

Les faiblesses de la coopération sino-congolaise sont à trouver aussi dans le volet politique et diplomatique.

Paragraphe II. Sur le plan politique et diplomatique

D'un strict point de vue politique et diplomatique, la diplomatie amorale de la part de la Chine (I) et le fait d'une « coopération asymétrique » entre la Chine et la RDC (II), fragilisent les relations sino-congolaises dans leur dynamique actuelle.

I. Une diplomatie amorale de la part de la Chine

Faisons remarquer que, la morale en relations internationales est liée à la «  théorie de la défaillance de l'Etat ». En effet, cette théorie, miroir de l'expression «  défaillance du marché » s'entend de l'échec dans l'allocation optimale des ressources économiques, des biens et services, et repose sur deux types d'arguments : les imperfections du marché d'un coté et l'existence des externalités de l'autre côté.40(*)

Premièrement, les imperfections du marché constituent tout simplement les imperfections de l'action humaine, étant basée sur l'apprentissage et la découverte, elle est toujours perfectible, ce qui résume l'adage populaire «  l'erreur est humaine ». Ainsi, les imperfections qui frappent les décisions décentralisées des agents économiques vont aussi caractériser les décisions décentralisées des organisations planifiées comme l'Etat et ses administrations.

Deuxièmement, l'invocation des «  externalités » frise l'escroquerie intellectuelle dans les sociétés humaines, tout est pratiquement générateur d'externalités, c'est-à-dire les résultats des actions d'un agent ayant des répercussions positives ou négatives sur autrui. Ce faisant, il faut être conscient que l'existence d'externalités est liée à l'exploitation du marché, la compétition étant par exemple une externalité positive issue de la division du travail.

Partant de ce qui précède, il n'est donc pas surprenant de remarquer qu'au-delà de cet apport macro-économique de la Chine à la RDC, les investisseurs chinois font l'objet de plusieurs critiques sur le terrain, au niveau local où l'on devrait mieux évaluer l'apport réel des partenaires étrangers. Les chinois sont reprochés du fait qu'ils semblent ne pas respecter les règles de la législation du travail ; ils engagent des mineurs pour des travaux inlassables.41(*) Bien plus, lorsqu'on fait la chasse aux étrangers en situation irrégulière, on ramasse des illégaux et des clandestins originaires de la Chine. Toujours dans la chronique des entrées des clandestins en RDC, l'on se rappellera que les premiers clandestins étrangers tombés dans les filets de la Direction Générale des Migration (DGM) au Katanga sont des chinois.

Par ailleurs, ils concourent non pas à l'assainissement du secteur minier en général, mais au contraire, ils introduisent des pratiques illicites comme l'utilisation des prête-noms, arrangement qu'ils font avec des congolais, en travaillant comme des négociants de manière à acheter des minerais bruts qu'ils s'arrangent pour exporter vers leurs usines en Zambie. Ils contribuent, par leurs pratiques, à faire disparaître les limites du formel et de l'informel.42(*)

Si la Chine monte aujourd'hui en puissance, au point de faire peur aux grands de ce monde, il est cependant illusoire de croire qu'elle ne fasse que du bien, compte tenu du fait de l'existence des volontés contradictoires en relations internationales. La coopération sino-congolaise est encore fragilisée par le fait de cette «  coopération asymétrique ».

II. Une coopération asymétrique entre la Chine et la RDC

Une coopération asymétrique est celle qui engage deux ou plusieurs partenaires(Etats) ayant des niveaux de développement différents, en vue de collaborer pour la réalisation des objectifs d'intérêts communs.

Dans l'interface de la coopération sino-congolaise se situent deux Etats théoriquement du «  Sud ». D'un coté, la Chine qui se trouve être un géant voulant donner l'image d'une puissance pacifique et responsable, disposant d'une place de membre permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU43(*). De l'autre côté, la RDC présentant encore des faiblesses économiques, politiques et culturelles intrinsèques qui écornent sa chance de relever le défi de sa reconstruction.

Il ressort à nos yeux que la coopération sino-congolaise est une forme de néo- colonialisme. A ce point de vue, ce n'est pas la faute de la Chine, mais celle de la RDC qui ne doit pas placer tout son espoir dans la coopération avec la Chine, car dans sa marche vers la croissance économique, la Chine se comporte quelque peu comme les puissances occidentales qui, dans la transition économique qu'elles ont connu aux 19ème et 20ème siècles se sont mises à coloniser certains territoires pour faire face aux exigences économiques de la croissance. Cependant, si jadis pour contrôler un Etat « faible », il fallait l'occuper physiquement, actuellement la donne géopolitique et géoéconomique a changé, il suffit d'injecter beaucoup de capitaux dans un Etat faible pour le contrôler. Si la Chine ne colonise pas la RDC, ce qu'elle fait n'en est pas loin. Comprenne qui pourra.

CHAPITRE IVème LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION SINO-

CONGOLAISE

Aucune coopération n'est a priori avantageuse ou désavantageuse. Tout dépendant des ambitions de chacun des acteurs, des moyens qu'il met en oeuvre pour atteindre ses objectifs et surtout de sa capacité à concevoir et à mener une politique efficace dans les négociations.44(*)

La République Démocratique du Congo espère de son partenariat avec la Chine, les possibilités d'une relance de son économie (section I). Cependant, il lui faut également relever un certain nombre de défis afin de ne pas retomber dans les erreurs du passé (section II).

Section I. Les possibilités d'une relance économique de la RDC

Il est possible que les années qui viennent voient une promotion, sur l'étendue de la RDC, du modèle de développement chinois (paragraphe I) et un renforcement de la Chine à l'industrialisation de la RDC (paragraphe II).

Paragraphe I. La promotion en RDC du modèle de développement chinois

Coopérer, c'est aussi copier les valeurs de son partenaire, et ce qui caractérise le modèle de développement chinois, c'est qu'il est d'abord authentique et endogène (I) ; et il est ensuite basé sur le travail et la discipline (II).

I. Un développement authentique et endogène

Force est de constater que la Chine, qui était jusqu'à la fin des années 1970 un pays sous-développé, est devenue, aujourd'hui la centrale électrique de l'économie du monde.45(*) Pendant ce temps, la RDC semble faire du sur place, incapable de se mouvoir à la vitesse des exigences de sa situation catastrophique.46(*)

Par ailleurs, l'envolée qu'a pris la Chine donne sans nul doute l'espoir à la RDC et l'incite à croire à son propre développement, au point de vouloir copier le modèle de développement chinois.

Le caractère authentique du développement chinois réside dans le fait qu'il se fonde sur des options purement chinoises, quand bien même il est caractérisé par l'ouverture et la modernisation.47(*) En effet, à partir de 1978, la Chine a rompu avec le communisme classique pour pratiquer ce que l'on a appelé « un Etat, deux systèmes » : l'Etat demeurait fondamentalement communiste, tandis que l'économie devenait essentiellement libérale. Ainsi, elle a pu bénéficier massivement de l'apport des capitaux et des technologies étrangers mais a su rester fidèle à ses propres orientations et à ses valeurs. La Chine a réussi à être maîtresse de son changement sans se laisser influencer, comme les pays d'Afrique en général et la RDC en particulier, par des recettes de développement pensées et élaborées ailleurs.48(*) Son expérience prouve à suffisance que le développement reste un phénomène endogène.

L'autre caractéristique essentielle du modèle de développement chinois est sa nature endogène. Durant la période de leur transition économique, les chinois ont plus compté sur eux-mêmes que sur les autres, à la différence de la RDC qui, par exemple, a entamé en Avril 2002 un programme de facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance (FRPC) avec le FMI ( 2002-2005), doté de six tranches de prêts de 37 millions de dollars pour un montant total de 207 millions, le versement de chaque tranche étant conditionné par le « respect des critères de performance contrôlés tous les six mois par le staff FMI.49(*) Le modèle de développement chinois est également nourri par les valeurs de travail et de discipline.

II. Un développement basé sur le travail et la discipline

Les faits ont démontré que la culture chinoise est principalement caractérisée par les valeurs de travail et de discipline. On peut se remémorer l'époque de la «  révolution culturelle » où, sous la houlette de son leader MAO ZEDONG, le peuple chinois s'était mobilisé comme un seul homme pour mettre en valeur les terres, construire les routes et les ponts, parfois avec des outils rudimentaires.50(*)

Point n'est besoin de rappeler ici qu'aucun développement ne peut se faire sans le travail et la discipline. Pourtant, ces deux valeurs semblent faire cruellement et dangereusement défaut en RDC. La RDC regorge des atouts inexploités, susceptibles de fournir des emplois aux jeunes et de contribuer incidemment à la croissance économique. Cependant, nombreux sont les jeunes désoeuvrés, oisifs, qui flânent le long des rues prétextant le chômage. Comment comprendre que l'on importe des produits alimentaires dans un pays où 90% des terres sont cultivables et où la population est composée d'une très grande proportion de jeunes ? N'est-il pas temps pour la RDC de rompre avec la «  diplomatie de l'aumône », pour se mettre résolument au travail ?

Le travail sans discipline ne donne pas de résultats satisfaisants et la discipline passe par le respect des principes et des normes établies. Sur ce point, la RDC a encore du fil à retordre. Que ce soit sur le plan économique, politique ou social, elle se distingue par l'indiscipline : corruption, clientélisme, magouille, concussion etc., qui dans une large mesure n'a pas été de nature à stimuler sa croissance économique. La mauvaise gestion de la chose publique et l'instabilité politique et sociale ne sont généralement pas ce qu'il ya de propice au décollage économique. Il va sans dire que, pour tirer profit de sa coopération avec la Chine, la RDC devra s'inspirer des valeurs chinoises et non pas les copier servilement, en vue de se frayer une voie de développement authentique et autonome, avec le concours de la Chine, disposée à l'accompagner dans son processus de reconstruction.

Paragraphe II. L'accompagnement de la Chine au processus de reconstruction de la RDC

L'accompagnement de la Chine au processus de reconstruction de la RDC passe par l'appui de la Chine à l'industrialisation de la RDC (I) et le renforcement de la cooperation dans le domaine agricole (II).

I. L'appui de la Chine à l'industrialisation de la RDC 

L'observation statistique indique une corrélation entre espace pauvre et espace non-industrialisé, entre espace riche et espace industrialisé. Ceci dit, on peut déduire une relation de cause à effet entre industrialisation et développement. Aussi, l'industrialisation constitue un indice de développement en ce sens que dans tous les pays où elle s'est réalisée, la révolution industrielle a coïncidé avec une augmentation rapide et forte du taux de croissance. Il y va sans dire que le pouvoir de l'industrialisation d'assurer le développement accéléré est évident.51(*)

L'industrialisation de la RDC doit être l'horizon de son partenariat stratégique avec la Chine. L'intérêt supérieur et les priorités de la reconstruction de la RDC commandent que les investissements directs chinois soient orientés vers l'industrie lourde (transformation des matières premières), l'industrie d'équipement, l'industrie légère (transformation des produits de l'industrie lourde en produits finis ou semi-finis), l'industrie électrique et électrotechnique etc. , d'autres secteurs prioritaires sont l'énergie ( barrage d'Inga et les micros barrages sur les rivières, le pétrole de Moanda et du lac Albert et le gaz du lac Kivu.

Par ailleurs, cette mobilisation des investissements chinois, ne peut être couronnée de succès que si la RDC assume sa part du fardeau. Au lieu de se présenter les mais vides et d'implorer la commisération de son partenaire, les dossiers doivent être bien préparés et bien ficelés, les petites et moyennes entreprises congolaises mobilisées, les gouvernements des provinces et la société civile associés.

Outre cet appui industriel, les deux partenaires renforceront leur coopération dans le domaine agricole.

III. Le renforcement de la coopération sino-congolaise dans le domaine agricole

Les agro-centristes affirment que l'agriculture est la condition préalable de l'essor industriel et ce pour trois raisons : les progrès de l'agriculture sont nécessaires pour dégager un surplus alimentaire permettant de subvenir aux besoins de la population industrielle ; le développement agricole, en augmentant le revenu des paysans permet d'une part de dégager une épargne qui contribue au financement des investissements industriels et, d'autre part, d'entraîner une augmentation de la demande des produits industriels, atténuants les inconvénients dus à l'étroitesse du marché intérieur, et les exportations des produits agricoles permettent de financer l'importation des biens d'équipement nécessaires au développement industriel.52(*)

A l'issue de la huitième session de la commission mixte RDC-Chine tenue à Kinshasa en Août 2009, la Chine a affirmé par son vice-ministre du commerce, ZONG CHAN, vouloir intensifier son assistance technique et investir davantage dans le domaine agricole en RDC. Lequel domaine reste encore marqué par l'utilisation des outils oratoires et rudimentaires, n'ayant connu aucune amélioration depuis des siècles, où l'autosuffisance alimentaire ne relève que des discours et la politique agricole nationale laisse à désirer. Pour en effet aboutir à des résultats satisfaisants dans ce domaine et rattraper ce retard accusé par la RDC, devoir s'impose aux dirigeants de ce pays de faire de ce secteur un véritable levier de développement en élaborant des politiques volontaristes y relatives.

D'autres défis sont encore à relever par la RDC, en vue de tirer profit de sa coopération avec la Chine.

Section II. Les défis à relever par RDC

Les défis à relever par la RDC vont de la nécessité d'opérer des mutations sur le plan interne (Paragraphe I) à la nécessité de s'imposer dans un monde multipolaire conflictuel (paragraphe II).

Paragraphe I. De la nécessité d'opérer des mutations sur le plan interne

La RDC d'aujourd'hui doit être une société en mutation, en grande mutation pour réussir cette envolée transformationnelle, les priorités de nos jours alignent deux préalables majeurs : la promotion de la bonne gouvernance (I) et la promotion des droits de l'homme (II)

I. La promotion de la bonne gouvernance

Le savant tchèque Josef KHOL a consacré plusieurs de ses ouvrages à l'analyse du rôle décisif de l'homme dans la gestion et a montré que l'efficacité de celle-ci dépendait directement de la qualité du travail de gestion et des actions du gestionnaire.53(*)

Le problème de la RDC est un problème d'hommes et non de style d'organisation. Il faut d'urgence former les hommes aux techniques d'organisation et de gestion des structures administratives de l'Etat, capables de concevoir les plans d'actions de leurs services conformément aux aspirations de la population et à la promotion de l'Etat de droit.

En effet, quelle que soit l'importance de l'aide chinoise, elle ne pourra être utile que si elle est bien gérée, dans l'intérêt de tous.

La RDC est souvent indexée par la communauté internationale à cause de la mal gouvernance et l'absence de transparence dans la gestion des affaires publiques. Ceci explique la présence et les interventions fréquentes des pays occidentaux en RDC, voire dans ses affaires intérieures.

Le Gouvernement, les partenaires en développement et toutes les bonnes volontés préoccupées par la gestion efficace et efficiente de l'Etat et du patrimoine national sont ici priés à collaborer en vue d'instituer la culture de la bonne gouvernance en RDC, culture sans laquelle l'avenir de son peuple et de sa nation restera sombre sur tous les plans. Bien plus, il faut que la promotion de la bonne gouvernance s'accompagne de celle des droits de l'homme.

II. La promotion des droits de l'homme

S'il est vrai que tous les peuples aspirent à la liberté et au respect de leurs droits, il est d'autant plus vrai que l'objectif de tout gouvernement est de créer les conditions nécessaires au plein épanouissement de la population. Par conséquent, tout système de gouvernement qui se démarque de cette vérité est inique et condamnable. «  L'homme est né libre ; et partout il est dans les fers. Tel se croit maître des autres, qui ne laisse pas d'être plus esclave qu'eux », disait Jean Jacques Rousseau dans son «  Contrat Social ». Des études sur les droits de l'homme en RDC, il se dégage un constat : les droits de l'homme sont systématiquement bafoués dans l'ensemble du territoire de ce pays.

Depuis des années, la situation des droits de l'homme est au plus bas, et suscite des inquiétudes, s'agissant des droits humains fondamentaux, des droits reconnus à certains groupes sociaux (enfants, femmes, refugiés...) etc.

A l'heure actuelle, le système de défense et de promotion des droits de l'homme qui émerge en RDC se présente dans toute son ambigüité. Alors qu'il se construit progressivement en se dotant chaque jour qui passe de plus en plus d'acteurs (service publics, associations) et de moyens d'actions, ce système formellement défenseur et promoteur des droits de l'homme coexiste avec des violations graves de ces droits. Lesquelles violations sont considérables et peuvent être réparties de la manière suivante : les violations politiques classiques (arrestations arbitraires, détentions dans des conditions inhumaines...) ; les violations dues aux conflits intergroupes (de type ethnique, régional...) ; les violations dues à la justice «  inégalitaire », à la justice qui se laisse corrompre et corrompt, à la justice liée, bref à la justice détournée ; les atteintes aux aspirations légitimes des masses laborieuses (en matière d'emploi, de salaire, de syndicalisme...) et des masses populaires (en matière de développement économique et social).

Cela dit, il faut dépasser l'hiatus actuel entre le discours sur les droits de l'homme et le contexte social des ces droits, il est nécessaire d'exercer une attitude critique poussée et une vigilance épistémologique accrue sur les pratiques relatives à la défense et à la promotion des droits de l'homme. Ainsi, la RDC ne suscitera plus de critiques de la communauté internationale qui, du coup, n'aura plus de motif pour intervenir dans ses affaires.

Outre ces défis au plan interne, la RDC devra travailler à la redynamisation de son statut international.

Paragraphe II. De la nécessité pour la RDC de s'imposer dans un monde

multipolaire conflictuel

L'expression monde multipolaire fait référence aux nombreuses puissances économiques, en opposition au monde bipolaire définissant l'opposition entre les Etats Unis et L'URSS comme seules puissances mondiales de la deuxième moitié du 2Oème siècle. Au rang de ces puissances actuelles, on distingue les Etats Unis, l'union Européenne, la Chine, le Japon, la Russie ainsi que des puissances régionales comme l'Inde, le Brésil, l'Egypte, l'Afrique du Sud et l'Argentine. Ainsi, l'émergence de nouveaux Etats industrialisés et l'accroissement de leur influence sur la scène internationale tendent de plus en plus à instaurer un monde multipolaire où de nombreux acteurs essayent de s'imposer les uns dépens des autres.54(*) La RDC, pour faire face à cette nouvelle configuration du système interétatique, doit renforcer, en dehors de sa coopération avec la Chine, sa capacité de gérer les enjeux conflictuels entre, la Chine, l'Union Européenne et les Etat Unis, dont elle est la plaque tournante (I) et sa coopération avec les pays émergents (II).

I. La capacité de gérer la dialectique des enjeux conflictuels entre la Chine, l'Union Européenne et les Etats Unis

De toute évidence, la présence de la Chine en RDC suscite des réactions controversées de la part des puissances tutélaires de ce pays. Aujourd'hui plus qu'hier, la RDC est en train de devenir le théâtre des enjeux conflictuels entre, d'un coté, les pays développés, notamment l'Union Européenne et les Etats Unis, qui se sentent menacés dans leur hégémonie, et de l'autre, la nouvelle venue : la Chine. Au coeur de ces enjeux se trouvent les ressources stratégiques comme le pétrole et le gaz naturel, mais aussi les minéraux stratégiques, dont chacune des puissances compte avoir si possible, le monopole.

La critique qu'émettent les pays de l'Union Européenne vis-à-vis de la politique congolaise de la Chine est la question de l'aide liée. En fait, l'aide chinoise est doublement liée, d'une part, les projets financés par la Chine font essentiellement appel à des entreprises et à la main d'oeuvre chinoises, au détriment de la main d'oeuvre locale, et d'autre part, les financements de projets d'infrastructure sont systématiquement liés à l'octroi de concessions minières. Cependant, l'aide de l'Union Européenne est aussi liée à un ensemble de conditionnalités visant à reformer l'économie congolaise dans un sens libéral.

Par ailleurs, il sied de faire remarquer que la nouvelle diplomatie congolaise de la Chine ne laisse pas indifférents les Etats-Unis. La visite de la Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton en Août 2009, s'est sans nul doute inscrite dans cette logique. Le principal but de la visite de la Secrétaire d'Etat américaine en RDC est d'établir de nouveau l'hégémonie américaine dans ce pays, hégémonie qui est de plus en plus contestée par l'Union Européenne et la Chine. La place de la RDC dans la stratégie des Etats-Unis reste en substance la même, avec une Chine plus coriace, les Etats-Unis n'ont pas d'autre choix que de reconsidérer cette approche selon laquelle « les Etats n'ont pas d'amis, ils n'ont que des intérêts ».

En somme, dans la configuration géopolitique actuelle, la RDC semble subordonnée aux pays développes, d'où le besoin pour elle de savoir se mouvoir dans un système où les plus forts marchent sur les plus faibles. Aussi, elle doit resserrer la coopération avec les pays émergents.

II. La nécessité pour la RDC de resserrer la coopération avec les pays émergents

L'acronyme «  BRIC » a été inventé pour désigner les quatre principaux pays émergents (Brésil, Russie, Inde Chine) qui sont appelés à jouir un rôle de premier plan dans l'économie mondiale.55(*) On ajoute parfois à ce groupe le Mexique ou l'Afrique du Sud. Ces pays connaissent dans leur ensemble un accroissement de leur revenu par habitant et donc l'augmentation de leur part dans le revenu mondial. Ils se caractérisent par leur intégration rapide à l'économie mondiale d'un point de vue commercial (exportations) et financier (ouverture des marchés financiers aux capitaux extérieurs). Ainsi ces pays investissement de plus en plus à l'étranger.56(*)

La RDC se doit d'explorer toutes les pistes qui peuvent lui apporter des capitaux, de la technologie et les nouveaux pays émergents peuvent les lui assurer, à condition qu'elle définisse clairement une stratégie à leur égard. Bien plus, le commerce avec eux peut profiter à la RDC et contribuer ainsi à la diversification de ses partenaires commerciaux.

A titre d'exemple, la RDC a obtenu une ligne de crédit de 263 millions de dollars de la part de l'Inde, en date du 10 Novembre 2009, pour financer la construction du Barrage de KATENDE, celui de KAKOBOLA et du chemin de fer urbain de la capitale Kinshasa ; la firme sud-africaine « CONNECT AFRICA TECHNOLOGIES » a remis à la Société Nationale d'Electricité (SNEL) un lot de 2040 compteurs à prépaiement pour le projet pilote prévu dans plusieurs quartiers de Kinshasa et de Lubumbashi, en date du 06 Novembre 2009 etc.

CONCLUSION

Somme toute, en considérant les accords sur le financement du développement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières que le gouvernement de la RDC a signé avec le consortium d'entreprises chinoises, à savoir la SINOHYDRO, l'EXIM Bank et la CREC, respectivement le 09 Août, le 16 Août et le 17 Août 2007 ; notre travail s'est consacré à étudier ce partenariat entre la Chine et la RDC, en examinant son contexte, sa philosophie et les moyens mis en oeuvre par chacune des parties quant à ce, afin d'en déceler les avantages et/ou les dividendes de chacune des parties, et les incidences qu'il pourrait avoir sur l'appareil économique de la RDC en phase de reconstruction.

En vue d'atteindre les vérités poursuivies, et étant entendu que la dynamique des relations internationales se fonde essentiellement sur la dialectique des volontés contradictoires, nous avons recouru à la méthode dialectique, compte tenu du fait qu'elle table sur l'interdépendance des faits sociaux et le caractère dialectique des liens qui les unissent les uns aux autres. A cette méthode se sont jointes les techniques documentaires et d'interview en vue de faciliter la collecte des données.

En effet, pour bien asseoir l'objet de notre étude, nous avons estimé nécessaire de subdiviser notre travail en quatre grands chapitres. Ainsi, le premier chapitre a porté sur les fondements de la coopération sino-congolaise, nous y avons évoqué le contexte historique de ladite coopération qui plonge ses racines dans l'appartenance de la Chine et la RDC au Tiers Monde et justifie leur éveil en tant que telles, et les principes sur lesquels elle est fondée, lesquels principes sont susceptibles d'en assurer l'évolution. Le second chapitre s'est penché sur les motivations et les moyens des acteurs de ladite coopération, ici nous avons porté un regard sur les motivations de la Chine en RDC, lesquelles motivations sont essentiellement basées sur les dimensions géoéconomiques de cette dernière qui en revanche y fonde des attentes, dans ce même ordre d'idées, nous avons esquissé les moyens économiques et financiers, et politiques et diplomatiques de l'implication chinoise dans le processus de reconstruction en RDC. Le troisième chapitre s'est consacré à faire le bilan de ce partenariat sino-congolais, à ce niveau de notre travail, notre préoccupation a été d'analyser les atouts et les faiblesses dudit partenariat, ainsi que leurs incidences sur chacune des parties. Le quatrième et dernier chapitre s'est préoccupé de dégager les perspectives de cette collaboration, dans lequel nous avons étudié les possibilités d'une relance économique de la RDC par la promotion sur son territoire du modèle de développement chinois et l'accompagnement de la Chine à son processus de reconstruction, et la nécessité pour la RDC de relever quelques défis tels qu'opérer des mutations sur le plan interne et s'imposer dans un monde multipolaire conflictuel.

Aujourd'hui plus qu'hier, la Chine fait montre de sa capacité d'assumer son rôle de puissance émergente. A l'heure actuelle, l' « Empire du milieu » est un acteur important de la mondialisation. Dans ses relations avec la RDC, la Chine use d'une des armes les plus redoutables de l'après guerre-froide : la puissance économique.57(*)

Par ailleurs, s'il est vrai que la RDC peut s'appuyer sur sa coopération avec la Chine pour relancer son processus de reconstruction, il est d'autant plus vrai qu'elle ne pourra toutefois y parvenir que si elle se donne les moyens conceptuels et programmatiques pouvant lui permettre de dégager une perspective concrète pour éviter que le partenariat sino-congolais ne soit une relation fortement déséquilibrée au profit de la Chine. A ce point de vue, devoir s'impose aux gouvernants de la RDC de mettre en oeuvre une stratégie efficace face au partenaire chinois afin que ce partenariat qui se veut « gagnant-gagnant » ait de résultats concluants.

Le partenariat sino-congolais peut être pour la RDC une occasion historique d'évoluer et de décider de la nouvelle orientation de ses relations avec les partenaires au développement. Au-delà des émois qu'il suscite dans l'arène internationale, le partenariat sino-congolais interpelle la RDC sur sa capacité à prendre en charge son destin et à considérer l'aide extérieure comme un appoint et non le principal pivot de sa reconstruction, partant de son développement.

L'exemple chinois devrait rappeler aux congolais que le développement est avant tout une affaire de volonté qui se fait à domicile, autrement dit les ressorts du développement sont internes.

Rappelons tout de même que dans les accords de financement des infrastructures de la RDC par l'exploitation des ressources minières d'Août 2007, les parties signataires sont, d'un côté, l'Etat congolais et, de l'autre, le groupement d'entreprises chinoises. Cependant, dans le Protocole d'accord lui-même et dans la Convention de collaboration signée entre les entreprises Chinoises, il est fait large référence aux Etats chinois et congolais.

Bien plus, lorsqu'un Etat conclut des contrats avec des personnes privées, on est en présence de ce qu'on appelle « contrat d'Etat ».58(*) En effet, la notion de contrat d'Etat a été inventée par la doctrine pour rendre compte du développement d'une pratique contractuelle venant régir les rapports entre une partie étatique et une partie privée(en l'occurrence une ou plusieurs entreprises).59(*) Plus précisément, la notion de contrat d'Etat s'est développée à propos des contrats d'investissement pétrolier entre Etats et concessionnaires pétroliers dans les années 1950-1960. (60)

Nonobstant ce qui précède, il est à relever que dans le contrat sino-congolais les parties ne sont pas clairement déterminées. Il est dit à la page 4 de la Convention de collaboration que celle-ci est conclue entre la RDC, représentée par Monsieur Pierre LUMBI OKONGO, Ministre en charge des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, d'une part, la China Railway Engineering Corporation LTD, représentée par son Président du Conseil d'Administration, Monsieur SHI DAHUA, son représentant légal et la SINOHYDRO Corporation, représentée par Monsieur FAN JIXIANG, son représentant légal, d'autre part. Mais plus loin, les articles 5, 13 et 17 reviennent sur le rôle d'importance capitale qu'est appelé à jouer le gouvernement chinois dans la réalisation des projets convenus au terme de la Convention de collaboration. (59) Il ressort de ce qui précède que ces accords concernent par ricochet le gouvernement chinois car l'article 6.2 dit clairement que l'étude de faisabilité devra être... « Avalisée par le gouvernement chinois et la RDC ».60(*)

Aussi, il s'agirait d'un contrat déséquilibré dans la mesure où il est prévu la création d'une Société de Joint-venture dans le cadre de l'exploitation minière, dans laquelle la RDC ne participera qu'en raison de 32%, lorsque la part de la Chine sera de 68%. Cette disposition dans les apports peut déjà présager la suite quant aux décisions qui seront prises dans le cadre de cette société.

En définitive, ne pouvant pas esquisser tous les aspects de la problématique du « rôle de la Chine dans le processus de reconstruction en RDC », nous pensons néanmoins avoir posé un jalon nécessaire à l'élaboration d'autres travaux touchant des questions telles que : la reconstruction de la RDC par l'exploitation de ses ressources naturelles (pétrole, gaz, biodiversité etc.),l'exploitation des ressources minières brutes de la RDC, la diversification du partenariat du type « Chine-RDC » avec d'autres partenaires etc.

Par où saurons- nous mieux finir ?

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7. www.wikipedia.org/pays émergents

8. www.wikipedia.org/république populaire de chine.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE 1

DEDICACE 3

AVANT PROPOS 4

SIGLES ET ABREVIATIONS 5

INTRODUCTION 7

I. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET 7

A. Choix du sujet 8

B. Intérêt du sujet 8

II. PROBLÉMATIQUE DU TRAVAIL 8

III. MÉTHODOLOGIE DU TRAVAIL 8

A.Méthode 8

B. Techniques de recherche 9

IV. DÉLIMITATION DU SUJET 9

V. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9

CHAPITRE IER LES FONDEMENTS DE LA COOPERATION SINO- 10

CONGOLAISE 10

SECTION I. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA COOPÉRATION SINO-CONGOLAISE 10

Paragraphe I. De leur appartenance au Tiers-Monde 10

Paragraphe II. L'éveil des pays du Tiers- Monde 11

SECTION II. UNE COOPÉRATION BILATÉRALE FONDÉE SUR DES PRINCIPES 12

Paragraphe I. Les principes fondamentaux de la coopération Sud-Sud 12

Paragraphe II. Une coopération agissante, en pleine évolution 13

CHAPITRE IIÈME LES MOTIVATIONS ET LES MOYENS DES 14

ACTEURS DE LA COOPERATION SINO- CONGOLAISE 14

SECTION I. LES MOTIVATIONS DE LA CHINE EN RDC 14

Paragraphe I. La RDC, un scandale géologique, stratégique pour la Chine 14

Paragraphe II. Les attentes de la RDC 15

SECTION II LES MOYENS DE L'IMPLICATION CHINOISE EN RDC 19

Paragraphe I. Les moyens économiques et financiers 19

Paragraphe II. Les moyens politiques et diplomatiques 20

CHAPITRE IIIÈME LE BILAN COOPERATION SINO- CONGOLAISE 21

SECTION I. LES ATOUTS DE LA COOPÉRATION SINO-CONGOLAISE 21

Paragraphe I. Une coopération bien appréciée en RDC 21

Paragraphe II. Une coopération propice à la croissance économique de la RDC 22

SECTION II. LES FAIBLESSES DE LA COOPÉRATION SINO-CONGOLAISE 23

Paragraphe I. Sur le plan économique et commercial 23

Paragraphe II. Sur le plan politique et diplomatique 25

CHAPITRE IVÈME LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION SINO- 27

CONGOLAISE 27

SECTION I. LES POSSIBILITÉS D'UNE RELANCE ÉCONOMIQUE DE LA RDC 27

Paragraphe I. La promotion en RDC du modèle de développement chinois 27

Paragraphe II. L'accompagnement de la Chine au processus de reconstruction de la RDC 28

SECTION II. LES DÉFIS À RELEVER PAR RDC 29

Paragraphe I. De la nécessité d'opérer des mutations sur le plan interne 29

Paragraphe II. De la nécessité pour la RDC de s'imposer dans un monde 30

multipolaire conflictuel 30

CONCLUSION 32

BIBLIOGRAPHIE 34

TABLE DES MATIERES 36

* 1 _ WENU BECKER, Recherche scientifique, théorie et pratique, Lubumbashi, PUL, 2006, PP.13-14.

* 2 _ WENU BECKER, op.cit. , P.9.

* 3 _ PINTO R. et GRAWITZ M., Méthode s des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1971, P.289.

* 4 _ MULUMBATI NGASHA, Introduction à la science politique, Lubumbashi, Africa, 2006, P.18

* 5 _ PINTO R. et GRAWITZ M., Op.cit., P.289.

* 6 _ GRAWITZ M., Lexique des sciences sociales, 7ème Ed., Paris, Dalloz, P.396.

* 7 _ « Discours du Président HU JINTAO à la cérémonie d'ouverture du forum de coopération sino-africain, le 4 Novembre 2006 », disponible sur www.french.xinhuanet.com, consulté le 10/12/2009.

* 8 _ CHESNEAUX J., L'Asie orientale aux XIXème et XXème siècles, Paris, PUF, 1966, PP. 133 -142.

* 9 _ NDAYWEL è NZIEM I., Nouvelle historique du Congo, des origines à la République Démocratique du Congo, Bruxelles et Kinshasa, Le Cri et Afrique Editions, 2008, P., 296.

* 10 _ NDAYWEL è NZIEM., Op.cit., P.350.

* 11 _ « Conférence de Bandung », disponible sur www.wikipedia.org/conférence de Bandung, consulté le 03/01/2010.

* 12 _ «  Sommet Beijing et troisième conférence ministérielle sur le forum de coopération sino-africain », disponible sur www.french.xinhuanet.com, consulté le 05/01/2O1O.

* 13 _ Ibidem.

* 14 _ www. french. xinhuanet.com, op.cit.

* 15 _ « Allocution du Président JIANG ZEMIN, lors de la cérémonie d'ouverture du forum sur la coopération sino-africaine à Beijing, le 10 octobre 2000 », disponible sur www.french.xinhuanet.com, consulté le 03/01/2010.

* 16 _ NGOIE TSHIBAMBE, « Les relations sino africaines », in Congo Afrique, n° 418 octobre 2007, P.613.

* 17 _ Bruno Philippe cité par NGOIE TSHIBAMBE, Op.cit., P. 601.

* 18 _ www. french.xinhuanet.com, Op.cit.

* 19 _ Global Witness cité par NGOIE TSHIBAMBE, Op.cit., P.617

* 20 _ Ibidem.

* 21 _ Voir préambule du contrat RDC-Chine, signé avec la SINOHYDRO, l'EXIMBANK et la CREC.

* 22 _ Voir article I du contrat Chine RDC, signé avec la SINOHYDRO, l'EXIM BANK et la CREC.

* 23 _ Ibidem.

* 24 _ ANGELOPOULOS A., Le Tiers-Monde face aux pays riches, Paris, PUF, 1972, P. 84

* 25 _ Ibidem.

* 26 _ «  Les cinq chantiers de la RDC » in Jeune Afrique magazine n° 2545 - 2546, du 18 au 31 octobre 2009, PP. 111-112.

* 27 _ « Les cinq chantiers de la RDC », disponible sur www.cinqchantiers rdc.com, consulté le 15/01/2010.

* 28 _ BARREA J. cité par LABANA LASAY ABAR, La coopération internationale Kinshasa, Médiaspaul, 2006, P.13.

* 29 _ BEURET M. et MICHEL S. «  La Chine a-t-elle un plan en Afrique ?» in Afrique contemporaine n° 228, P.50.

* 30 _ BEURET M. et MICHEL S. Op.cit. , P.56.

* 31 _ « La République Populaire de Chine », disponible sur www.wikipedia.org/république populaire de chine, consulté le 02/02/2010.

* 32 _ Ibidem.

* 33 _ www.wikipedia.org/république populaire de chine, Op.cit.

* 34 _ DUROSSELLE J.B. et KAPSIE A., Histoire des relations internationales de 1945 à nos jours, Paris, Armand Collin, 12ème Ed., 2002, P.446.

* 35 _ «  Allocution du ministre congolais des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Pierre LUMBI OKONGO, à l'occasion de la présentation à l'Assemblée Nationale des accords signés entre la RDC et le Groupement d'Entreprises chinoises, le 09 Mai 2008 », disponible sur www.french.xinhuanet.com, consulté le 10/02/2010.

* 36 _ ANGELOPOULOS A., Op.cit. , P.14.

* 37 _ Ibidem P. 166.

* 38 _ Ibidem, P. 167.

* 39 _ KABOU A., Et si l'Afrique refusait le développement, Paris, L' Harmattan, 1994, P.178.

* 40 _ « Défaillance du marché et intervention de l'Etat », disponible sur www.vprbovis.com, consulté le 16/02/2010.

* 41 _ NGOIE TSHIBAMBE, Op.cit., PP.617-618.

* 42 _ Ibidem.

* 43 _ MARCHESIN P., Introduction aux relations internationales, Paris, Ed. Karthala, 2008, P.162.

* 44 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, « Les enjeux de la coopération sino-africaine », mémoire de l'Ecole Nationale d'Administration du Togo, Lomé P. 28, disponible sur www.ena.tg, consulté le 19 /12/2009.

* 45 _ Bruno Philippe cité par NGOIE TSHIBAMBE, Op.cit, P.601.

* 46 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, Op.cit. , P.28.

* 47 _ Ibidem.

* 48 _ Ibidem.

* 49 _ « Dette et développement de la RDC », disponible sur www.congoforum.be, consulté le 09/02/2010.

* 50 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, Op.cit., P.30.

* 51 _ VANHAEVERBEKE A., Problèmes économiques des pays en voie de développement, Bruxelles, Ed. AGCD, 2004, P.27.

* 52 _ VANHAEVERBEKE A., Op.cit., P.28.

* 53 _ Josef KHOL cité par MUPINGANAYI KADIAKUIDI dans, Les défis de la nouvelle RDC, Kinshasa, Ed. FCK, 2003, P.27.

* 54 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, Op.cit., P.33.

* 55 _ « Les pays émergents », disponible sur www.wikipedia.org/pays émergents, consulté le 13/02/2010.

* 56 _ Ibidem.

* 57 _ AWUVE KOFFI AFETOGBO, op.cit., 35.

* 58 _ AMANI CIRIMWAMI, Analyse critique des accords sino-congolais, mémoire de licence en droit, Université Officielle de Bukavu, 2008, P.20.

* 59 _ Ibidem.

* 60 _ Ibidem.






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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote