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Le lac de Guiers : étude du régime et des bilans hydrologique et hydrochimique

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par Cheikh Faye
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - CAES/Histoire/Géographie 2009
  

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II :LE BILAN HYDROLOGIQUE GENERAL DU LAC DE GUIERS

Le bilan hydrologique est la quantification de l'ensemble des entrées et sorties d'eau défini dans un espace alimenté en eau et dans un pas de temps qui peut être l'année hydrologique.

A l'échelle du bassin versant fluvial, le bilan est déterminé par l'équation générale : P = Q + E

P = précipitations ; Q = écoulement ; E = Déficit

II.1 Les vecteurs du bilan hydrologique

L'étude du bilan hydrologique du lac de Guiers nécessite une analyse détaillée de l'ensemble des vecteurs naturels et anthropiques c'est-à-dire la quantification des apports et des prélèvements que connaît le lac pendant une année hydrologique. Compte tenu de ces vecteurs, l'équation générale du bilan intègre les paramètres suivants.

Tableau : Vecteurs du bilan hydrologique du lac de Guiers

Apports

 

Pertes

 

Vecteurs

Paramètres

Vecteurs

Paramètres

apports fluviaux

VF

évaporation

VE

apports des pluies

Vpo

pompages CSS (Ouest)

Vp1

rejets CSS (casier Ouest)

Vr

pompages CSS (Sud)

Vp'1

rejets CSS (casier sud)

Vr' 

pompages SONEES

Vp2

transferts Ferlo - lac

Vfl 

pompages SAED

Vp3

 

 

transferts lac - Ferlo

Vlf

 

 

transferts lac - fleuve

VlF

4.2.1-Le bilan total

Le bilan hydrologique du lac de Guiers oppose les apports (apports du fleuve de la pluie et du ruissellement), et les pertes (évaporation et infiltration). Il est ainsi affecté par des changements dus aux activités humaines (barrage, irrigation) ou par des changements climatiques. Le bilan est donc un indicateur sensible aussi bien du climat que des ressources en eau à l'échelle du Sénégal.

Tableau : Vecteurs du bilan hydrologique en volume d'eau et en % (DGPRE)

Descripteurs

 

Années

 

 

 

1997

1997

1998

1998

 

Hauteurs moy

1,87 m

 

1,97 m

 

 

Niveau

1,8 m

 

1,93 m

 

APPORTS

Apports fluviaux: VF

703 Mm3

86%

715 Mm3

86%

 

rejets: Vr ; Vr'

44 Mm3

5%

44 Mm3

5%

 

Pluies : Vpo

54 Mm3

9%

72 Mm3

9%

 

Total apports

801Mm3

 

829 Mm3

 

PERTES

Irrigation: Vp1 ; Vp'1 ; Vp3

63 Mm3

8%

63 Mm3

8%

 

SDE: Vp2

15 Mm3

2%

15 Mm3

2%

 

Transferts Ferlo: Vlf

150 Mm3

19%

161 Mm3

19%

 

Evaporation: VE

567 Mm3

71%

588 Mm3

71%

 

Total pertes

795 Mm3

 

825 Mm3

 

Bilan volume

 

6 Mm3

 

4 Mm3

 

Volume moyen

 

547 Mm3

 

578 Mm3

 

Temps de séjour

 

182 jours

289 jours

La quantification du bilan nécessite une connaissance au préalable du volume initiale caractérisé sur le tableau par la hauteur moyenne et le volume du lac. Cela permet d'apprécier le caractère positif, négatif ou équilibré du bilan final après intervention des différents termes du bilan, c'est-à-dire les variations.

Sur ce tableau, la hauteur moyenne est estimé à 1.87 m en1997 et 1.97 m en 1998. Le niveau quant à lui est noté à 1.8 m en 1997 et 1.93 m en 1998.

D'après le tableau d'estimation I, nous pouvons constater, la part importante des apports: fluviaux

- Les apports fluviaux (VF) constituent l'essentiel des apports d'eau enregistrés dans la cuvette lacustre. Avec un volume de 703 Mm3 soit 86 % des apports pour l'année 1997, VF a connu une augmentation de son volume qui est passé de 715 Mm3 soit toujours 86 % pour l'année 1998.

Apports

Pertes

Figure  : Bilan et évolution des vecteurs d'eau dans le lac de Guiers entre 1997 et 1998 (DGPRE)

Si les apports fluviaux sont exclus du bilan, les autres apports tels que les rejets dans le lac et la pluie ne comblent pas les pertes excessives des prélèvements et de l'évaporation. Une telle situation serait synonyme d'une baisse du niveau du lac qui, à la longue entrainerait un tarissement des eaux du lac. C'est pourquoi les apports fluviaux jouent le rôle le plus important de l'élévation du niveau du lac et augmentent la possibilité de stockage du l'eau dans la cuvette.

- L'évaporation constitue le facteur de pertes le plus élevé entrainant l'essentiel des fluctuations du niveau du lac. Cette évaporation dépend fortement du niveau du lac, et du volume lié aux apports fluviaux. C'est pour cette raison qu'elle évolue en fonction des apports fluviaux (donc du volume du lac) et qu'une augmentation de ces derniers entraine une augmentation des pertes par évaporation.

L'évaporation du lac de Guiers est beaucoup plus importante que les apports d'eau par la pluie. En 1997, VE est estimé à 567 Mm3 soit 71 % des pertes d'eau du lac et 10 fois supérieure à Vpo (volume pluvial : 54 Mm3). En 1998, VE connaît une hausse : 599 Mm3 soit 71 % des pertes, soit 9 fois les apports par précipitation estimé pour cette année à 72 Mm3.

Sans les pertes par évaporation, le niveau d'eau du lac de Guiers se relèverait considérablement avec pour conséquence une augmentation des pertes par déversement via les exutoires.

Au-delà des apports fluviaux et des pertes par évaporation, les autres vecteurs du bilan ont un impact moins important sur le niveau d'eau du lac.

- Les rejets de la CSS sont quantitativement faibles comparés à VF et VE car ne représentant que 6 % des apports. Leurs impacts est beaucoup plus visibles sur le bilan salin. Il en est de même pour les pertes d'eau dans la vallée du Ferlo.

- Les prélèvements (SDE et irrigation) sont le vecteur le plus faible des pertes d'eau car ne représentant que 10 % des pertes d'eau pour l'année 1997 et l'année 1998.

En 1997, la variation du bilan est estimée à 6 Mm3 pour un volume moyen de 547 Mm;

En 1998, cette variation est estimée à 4 Mm3 pour un volume moyen de 574 Mm3.

Pour ces deux années, le bilan du lac est positif, le niveau du lac s'élève et son volume augmente voire sa superficie. Cette situation favorable est bénéfique pour la satisfaction de l'ensemble des besoins en eau de la zone et des principaux acteurs. Elle entraine aussi un accroissement de la charge hydraulique sur le seuil de sortie du lac qu'est la vallée du Ferlo.

Avec la détermination du bilan, nous pouvons caractériser le temps de séjour des eaux encore appelé le temps de renouvellement théorique des eaux dans la cuvette lacustre car, conditionnant son fonctionnement biogéochimique.

Temps de séjour = 2 fois le Volume moyen / bilan

Les fluctuations du volume du lac expliquent la variabilité de ce temps de séjour qui est de 182 jours en 1997 et 289 jours en 1998. Les valeurs faibles du temps de séjour, toujours inférieur à un an, témoignent de la faiblesse de la profondeur du lac de Guiers (cote du lac < 3 m) et de l'importance des apports d'eau (VF élevé). Le temps court de renouvellement des eaux du lac qui correspond à un nettoyage rapide, constitue un facteur de lutte contre l'eutrophisation car, facilitant l'oxygénation, le brassage et la stratification des eaux du lac de Guiers.

En général, la variabilité du volume traduit directement la variabilité des apports fluviaux et des pertes par évaporation enregistrés sur le lac.

Le bilan du lac de Guiers est donc fluvial et évaporatif ou « fluvio-évaporatif » parce que dominé par le fleuve (VF) et l'atmosphère (VE) qui conditionnent l'ensemble des fluctuations de niveau.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault