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Les déterminants de la structure d'endettement des PME au Tchad

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par François DECHEBA
Ngaoundéré - Master recherche 2010
  

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    CONTEXTE DE RECHERCHE

    La question de la structure d'endettement des entreprises a fait l'objet de débats depuis les travaux de Miller et Modigliani (1958). Ces derniers ont été les premiers à mener une analyse théorique sur l'incidence de la structure financière, notamment sur le rapport dettes/fonds propres, sur la valeur de la firme1(*).  Jusque là il n'existe aucune théorie consensuelle de l'endettement, car de nos jours le fossé entre les conclusions des financiers (théoriciens et praticiens) reste toujours grand (Carpentier, 2000). Depuis 1958, les travaux concernant l'endettement des entreprises se sont succédés, donnant naissance aux multiples théories. Cependant, ces dernières ne sont que validées dans des conditions hypothétiques2(*). La fin des années cinquante marque également le début d'une pléthore d'études empiriques sur l'endettement des entreprises. La plupart de celles-ci cherchent à montrer les principaux déterminants de l'endettement ne s'adressant qu'aux grandes entreprises et entreprises cotées [Dubois (1985) ; Bourdieu & Colin-sedillot (1993); Rajan & Zingales (1995); Carpentier & Suret (1999); Krem & Stoss (2001); Gaud & Jani (2002); etc.].

    Depuis plus d'une soixantaine d'année, l'endettement des entreprises s'est progressivement inséré au coeur d'une problématique sans cesse grandissante (Colot & Mélanie 2007). Plus les études théoriques et empiriques fleurissent à son sujet, plus il se mystifie. La difficulté d'expliquer l'ensemble de ses tenants et de ses aboutissants résidant sans nul doute dans la complexité des effets qu'il peut avoir sur ces entreprises. Tantôt positif, tantôt négatif, l'endettement pourrait ainsi être qualifié de feu sacré qui réchauffe et brûle tout à la fois. Cependant, la frontière entre ses bienfaits et ses méfaits pour les entreprises n'est pas des plus simples à fixer comme peut l'attester l'abondante littérature concernant les essais d'identification des variables explicatives de la structure d'endettement. Toutefois ces études empiriques concernent, pour la plupart, les grandes entreprises et non les petites et moyennes entreprises, mieux connues sous l'appellation de PME. Ainsi, par exemple, seulement 06% des recherches scientifiques sur le thème des PME familiales traitent du problème de leur financement (Allouche & Amann 1995)3(*). Cette constatation est également confirmée par Chua, Sharma et Chrisman (2003)4(*) pour qui moins de 10% des recherches sont menées à ce sujet. Or en Belgique, ces entreprises familiales, qui sont très souvent des PME, représentent une majeure partie de l'économie [(Donckels & Aerts (1993) ; Van Caillie & Denis (1996)5(*); Colot (2005)]. Ces auteurs mentionnent qu'il y a une tendance à appliquer les préceptes théoriques de la finance d'entreprise classique au cas des PME puisque, en fin de compte, ces entreprises sont caractérisées par les mêmes problèmes que les grandes entreprises et entreprises cotées. Par mêmes problèmes, ils entendent surtout des problèmes d'agence et des problèmes d'asymétries informationnelles. Ce qui, selon eux, différencie les PME des autres entreprises, c'est l'importance prise par ces deux problèmes fondamentaux de la finance au sein de ces entreprises. Ainsi, d'après Van Caillie & Denis (1996), l'objectif même poursuivi par la PME diffère souvent de celui poursuivi par les grandes entreprises. A l'objectif de maximisation de la valeur de l'entreprise est souvent préféré par la PME l'objectif de la pérennisation et de maintien du contrôle à long terme de l'entreprise (Colot & Mélanie, 2007). Le maintien du contrôle de l'entreprise passe inévitablement par la sauvegarde d'une certaine indépendance de l'entreprise à l'égard de ses apporteurs des fonds externes. De plus, au sein de la PME, il y a souvent concentration de la propriété et de la gestion au sein d'une seule et même personne. Pour cette raison, les problèmes d'agence sont peut-être moins importants au sein d'une PME qu'au sein d'un autre type d'entreprise. De même, en raison de la volonté de sauvegarder le contrôle et l'indépendance à long terme de l'entreprise, les problèmes liés à l'existence d'asymétries informationnelles notamment entre l'entreprise et ses créanciers sont renforcés au sein des PME. Cette présence accrue d'asymétries informationnelles au sein des PME est également constatée par Dietsch, (2003) qui parle même de la « pauvreté et de l'opacité de la structure informationnelle des PME. Plusieurs études ont été menées sur les variables qui expliquent le niveau d'endettement des entreprises. D'abord, les études empiriques non récentes étaient menées sur les déterminants de la structure du capital, principalement sur le marché américain, [(Taggart (1977) ; Marsh (1982) ; Jalilvand et Harris (1984)]. Toutefois ce champ d'investigation s'est enrichi ces dernières années. Rajan et Zingales (1995) ; Booth et al. (2001), se sont penchés sur les déterminants de la structure du capital dans une perspective internationale. Kremp et Stoss (2001) ; De Miguel Pindado (2001)6(*) ; Ozkan (2001)7(*), ont utilisé des modèles économétriques mieux spécifiés à l'étude de comportement d'ajustement dynamique. Cependant, dans le contexte tchadien, les études portant sur les PME et les variables qui expliquent leur niveau d'endettement sont rares voire inexistantes. Il nous convient donc à partir des constats des travaux des auteurs ci-haut de mener notre recherche sur les déterminants des PME, pouvant expliquer leur niveau d'endettement. Ainsi, notre sujet de recherche s'intitule: « LES DETERMINANTS DE LA STRUCTURE D'ENDETTEMENT DES PME AU TCHAD ».

    PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

    Pour pouvoir parvenir au bout de notre recherche, il convient de préciser la portée de certains concepts de notre thème de recherche. Cette recherche s'articule autour de deux concepts à savoir, d'une part, les déterminants et, d'autre part, la structure d'endettement des PME.

    En effet, les déterminants des PME peuvent être entendus comme les caractéristiques ou variables propres aux PME et à leurs dirigeants. Nous nous sommes intéressés ici aux facteurs qui peuvent influencer le niveau d'endettement des PME qui sont par exemple la rentabilité, l'âge, la participation des dirigeants dans le capital de l'entreprise, etc. Ces déterminants sont des critères permettant d'obtenir le financement par endettement des PME. Ils expliquent la variation de niveau de l'endettement. Ce qui fait que certaines PME sont plus ou moins endettées que les autres. La structure d'endettement des PME quant à elle exprime la manière dont les PME se financent par endettement. Autrement dit, les procédures et modalités selon lesquelles une catégorie de PME est financée.

    Le financement des PME a souvent constitué une préoccupation majeure pour les différents responsables d'entreprises et d'autorités politiques dans nos économies modernes car leur contribution en matière d'emploi est importante8(*). En effet, on distingue deux modes d'endettement, à savoir : l'endettement formel et informel. L'endettement formel réglementé, se fait auprès des institutions financières comme les banques commerciales. Ce sont des sources de financement officielles. Quant à l'endettement informel, il est légal mais pas officiellement enregistré et se caractérise par un phénomène de proximité entre les pourvoyeurs et les emprunteurs. Pour ce cas, l'endettement s'effectue par les tontines, les apports de famille et les proches (parents, amis, etc.). Cependant, les PME sont beaucoup plus rationnées du crédit bancaire par rapport aux grandes entreprises lesquelles ont une certaine facilité d'accès. Cette discrimination s'explique par le fait que les PME sont trop risquées car ne disposant pas souvent de garanties qu'exigent les banquiers. Ainsi, le problème d'asymétrie informationnelle entre les offreurs et les demandeurs des fonds peut être aussi source de rationnement du crédit. En effet, l'asymétrie d'information signifie que, par exemple, les dirigeants de sociétés ont, du fait de leur position, une information privilégiée sur la situation et les perspectives de développement économique et financier de l'entreprise. Cette asymétrie explique que, dans certaines circonstances, le recours à des contrats de dette soit privilégié. Selon Colot & Mélanie (2007), entre l'entreprise et ses bailleurs de fonds, trois catégories d'asymétries informationnelles peuvent être distinguées :

    -Des asymétries d'information apparaissent avant la signature du contrat de prêt dans la mesure où les prêteurs peuvent difficilement discriminer de manière efficiente parmi les différentes demandes de projets de financement. Ces asymétries d'information, que l'on peut qualifier d'ex ante, sont à l'origine du phénomène de sélection adverse9(*) sur le marché du crédit (Stiglitz, Weiss, 1981).Pour cette raison, le taux d'intérêt ne constitue pas un bon mécanisme de régulation sur ce marché. Une hausse des taux peut induire la sortie du marché des emprunteurs les moins risqués, seuls les plus mauvais risques demeurent.

    -Des asymétries d'information apparaissent pendant le déroulement du contrat. L'emprunteur peut choisir, parmi ses projets d'investissement, un projet plus risqué que le projet effectivement présenté au prêteur et sur la base duquel il avait obtenu son crédit. Si le prêteur observe uniquement le revenu réalisé par l'emprunteur, il ne connaît pas avec exactitude la nature du projet effectivement réalisé. Il doit déterminer si, par exemple, une réduction des revenus réalisés résulte de la mauvaise gestion de la firme par le dirigeant ou d'une réaction normale de l'entreprise aux variations conjoncturelles de son environnement. Ces problèmes d'agence sont qualifiés d'aléa moral10(*).

    -Enfin, des asymétries d'information peuvent se révéler ex-post. Le prêteur ne peut alors évaluer avec exactitude le taux de rendement du projet réalisé par l'emprunteur qui peut être incité, pour minimiser ses remboursements, à déclarer un revenu inférieur au revenu effectivement réalisé (Williamson, 1986), ce qui a été qualifié d'opportunisme11(*).

    L'ensemble de ces asymétries génère des problèmes d'agence et donc des coûts de contrôle. Le créancier perçoit un risque de politique d'investissement sous-optimale qui peut se traduire par une capacité de remboursement de la firme inférieure à sa dette financière. Un tel risque est lié soit à une stratégie de sous-investissement (Myers, 1977) due notamment aux prélèvements en nature réalisés par l'entrepreneur au détriment de la société, soit à une stratégie de surinvestissement correspondant à une prise de risque excessive de la part de l'emprunteur qui réalise ainsi un transfert de richesse des créanciers aux actionnaires (Jensen, Meckling, 1976). Le problème de la non-incitation à investir de manière optimale est supposé, dans la littérature économique, particulièrement sensible chez les entreprises présentant de fortes opportunités de croissance, qui peuvent soit lancer des projets trop risqués, soit ne pas lever une option de croissance. L'asymétrie d'information peut expliquer une organisation spécifique de la relation entre prêteurs et emprunteurs visant à réduire les coûts d'obtention de l'information.

    La recherche académique en matière de la structure financière s'organise communément en trois approches (Colot & Mélanie, 2007) complémentaires. On a d'abord l'approche classique qui se base sur la notion d'effet de levier financier qui tente de comprendre comment les décisions de financement se prennent au sein de l'entreprise. Mais c'est véritablement à la fin des années cinquante que les fondements d'une recherche scientifique rigoriste sur le thème de la structure financière des entreprises vont voir le jour avec les travaux novateurs de Modigliani & Miller (1958). Ces travaux postulant que dans un marché financier parfait la structure de financement des entreprises est neutre (ce qui revient à conclure à la non-existence de déterminants de l'endettement) vont être à l'origine de l'approche néo-classique de la problématique de la structure financière des entreprises. L'évolution consistera à lever consécutivement les hypothèses à la base de raisonnement de 1958 de ces auteurs [Modigliani & Miller (1963) ; Stiglitz (1969) ; Miller (1977)]. La levée de ces hypothèses conduira progressivement à l'élaboration d'une approche de la structure mieux appréhendée sous l'appellation «  théorie moderne de la firme ». Dans cette théorie nous retrouvons des théories telles que la théorie d'agence [Jensen & Meckling (1976)], la théorie de signal [Ross (1977) ; Leland & Pyle (1977)] ainsi la théorie de la hiérarchie des préférences de financement [Myers & Majluf (1984)].

    D'après la littérature existante, nous constatons une panoplie d'études menées sur les éléments qui déterminent le niveau d'endettement des grandes entreprises et entreprises cotées. Cependant, les auteurs ne s'accordent pas sur le sens de l'influence de chacun de ces déterminants sur le niveau d'endettement des entreprises (ce niveau d'endettement est, dans la plupart des études empiriques, mesuré par le rapport fonds propres/fonds de tiers). Il n'est pas inopportun de penser que ces déterminants peuvent également être intégrés dans une étude empirique traitant de la structure financière des PME. Au Tchad, une telle étude est quasi-inexistante. Raison pour laquelle il semble important d'apporter notre pierre à l'édifice que représente la littérature scientifique propre à l'étude de la structure d'endettement des PME et plus précisément des PME Tchadiennes. C'est dans cet ordre d'idée que nous nous proposons de mettre en évidence les variables propres aux PME du Tchad et à leurs dirigeants qui permettent d'expliquer leur niveau d'endettement. Ainsi, de cette problématique découle notre principale question de recherche qui est celle de savoir quelle influence peuvent avoir les variables comme la rentabilité, l'âge, la participation de dirigeant dans le capital etc. sur le niveau d'endettement des PME  du Tchad? Pour éclairer davantage notre problématique, nous formulons quelques questions de recherche :

    ü quels sont les différents modes d'endettement des PME ?

    ü quels sont la place et le rôle de l'endettement dans le financement des PME?

    ü quelles sont les variables qui permettraient d'expliquer le niveau d'endettement des PME ?

    ü quelle est l'influence des variables des PME sur leur niveau d'endettement ?

    Il convient maintenant de fixer les objectifs de notre recherche à partir de questions posées ci-haut.

    OBJECTIFS DE RECHERCHE

    L'importance de l'enjeu de la problématique de structure d'endettement dans nos économies doit nous convaincre de la portée et de la pertinence de cette question. Ainsi notre objectif principal est d'analyser la relation qui existe entre les variables spécifiques des PME et de leurs dirigeants et leur niveau d'endettement. De cet objectif principal découlent quatre objectifs spécifiques ou secondaires. Il sera question pour nous :

    ü d'identifier les différents modes d'endettement des PME ;

    ü de mettre en exergue la place et le rôle de l'endettement au sein des différentes sources de financement ;

    ü d'identifier ou de ressortir les variables qui expliqueraient le niveau d'endettement des PME,

    ü d'analyser l'influence des déterminants des PME du Tchad sur leur niveau d'endettement.

    Après avoir déterminé les objectifs de recherche, nous situons l'importance et le bien fondé de cette étude en présentant l'intérêt théorique et managériale de cette dernière.

    INTERET DE LA RECHERCHE

    Cette recherche est importante à divers niveaux. Elle permet de montrer les différentes variables des PME, ensuite présenter leur influence sur le niveau d'endettement de ces dernières. Ainsi, l'intérêt de cette recherche s'articule autour de deux axes principaux :

    - sur le plan théorique, elle nous permet de mieux connaître les différentes sources de financement que bénéficient les PME, l'importance de l'endettement dans les sources de financement et les facteurs qui expliquent le niveau d'endettement des PME. Les résultats auxquels cette recherche va aboutir viendront compléter la littérature déjà existée sur la problématique de la structure d'endettement et permettront d'adopter une bonne démarche suivant laquelle les PME peuvent suivre pour assurer leur croissance.

    - sur le plan pratique, cette recherche permet aux dirigeants des PME et éventuellement aux propriétaires de ces dernières d'identifier les facteurs qui permettent aux PME de bénéficier de financement externe pour leur croissance. Les résultats auxquels nous parviendrons vont permettre aussi aux responsables politiques et économiques de mettre en place les mesures pouvant faciliter l'accès des PME au financement par endettement afin d'assurer le développement de l'économie.

    L'intérêt de recherche étant défini, nous passons aux hypothèses de base de notre recherche.

    RESUME DES BASES D'HYPOTHESES ET HYPOTHESES

    Suivant Myers (1977), la rentabilité passée et présente joue un rôle dans la détermination de la structure du capital. L'impact de la rentabilité sur le niveau d'endettement fait l'objet d'une controverse théorique entre les différents auteurs qui se sont intéressés au sujet. Selon Myers & Majluf (1984) dans la POT (Pecking Order Theory)12(*), les entreprises utilisent d'abord l'autofinancement, puis la dette et en dernier lieu l'émission d'action pour financer leurs investissements. Toutes choses égales par ailleurs, les firmes plus rentables ont alors plus d'autofinancement d'où une relation négative entre la rentabilité et l'endettement. Cette description est validée par l'un des résultats empiriques les plus réguliers, par exemple la revue de littérature de Harris et Raviv 1990, l'étude sur les pays membres du G7 de Rajan et Zingales 1995 et celles sur 10 pays en voie de développement de Booth et al. 2001 ont toutes conclu à une relation négative entre la rentabilité et l'endettement. Dans le cadre de la théorie de Trade-off Theory (TOT)13(*), la relation entre l'endettement et la rentabilité devrait être positive. Une entreprise rentable aura une préférence pour la dette car les intérêts sont déductibles de son résultat fiscal. Par ailleurs, si la rentabilité passée est une bonne approximation de la rentabilité future, une entreprise très rentable aura une probabilité plus forte de rembourser ses dettes (Shyam-Sunder et Myers 1999). La théorie statique prédite donc une relation positive entre l'endettement et la rentabilité. Cette prédiction constitue la grande contradiction du modèle de Trade-off.

    Toutefois des modèles théoriques dynamiques qui supposent l'existence d'un niveau optimal d'endettement de type Fischer et al. (1989), Leland (1998) montrent qu'il existe des coûts d'ajustements pour s'ajuster vers le haut au ratio cible alors que les entreprises remboursent naturellement leur dette avec l'autofinancement. Ces coûts autorisent donc un comportement de type financement hiérarchique à court terme dans un cadre de niveau de financement optimal. Au bout de ce raisonnement, nous formulons notre première hypothèse H1 qui indique l'existence d'une relation positive entre la rentabilité et le niveau d'endettement.

    H1 : la rentabilité de l'entreprise influence positivement son niveau d'endettement.

    De nombreuses études concluent qu'un grand nombre de PME sont familiales, jusqu'à plus des deux tiers des entreprises dans les pays occidentaux (Donckels, 1993; La porta et al., 1998). Ce pendant, le concept d'entreprise familiale n'est pas clairement défini. Toutefois, l'ensemble de la littérature nous fait savoir qu'il existe trois critères permettant d'identifier l'entreprise familiale. Cette dernière est caractérisée par la participation active de la famille dans la gestion de l'entreprise, le contrôle de capital par la famille et la transmission ou la volonté de transmettre l'entreprise à la génération future. Dans la plupart des études existantes traitant de la problématique de la structure d'endettement des PME familiales, nous retenons celles d'Hirigoyen (1982) qui met en évidence une stratégie financière prudente de la part des dirigeants d'entreprises familiales de peur de perdre le contrôle de ces dernières. Selon Donckels (1993), la famille souhaite maintenir l'indépendance financière de son entreprise afin d'en conserver le contrôle. A cet égard, l'entreprise va privilégier l'autofinancement et éviter l'endettement à long terme. D'après Allouche et Amann (1995)14(*), les entreprises évitent l'endettement et optent pour des stratégies à long terme plutôt que de court terme lié à un besoin de résultats rapides. Elles pratiquent aussi plus facilement le réinvestissement des dividendes. Ainsi nous émettons notre deuxième hypothèse.

    H2 : le caractère familial des PME influence négativement le niveau d'endettement

    L'âge de dirigeants s'interprète par la durée de vie d'un ou des dirigeants à la tête de l'entreprise et prêt de la retraite pendant laquelle il a accumulé d'expérience. En effet, nous pensons qu'un dirigeant plus âgé (ou une équipe dirigeante plus âgée) est mieux à même de négocier des crédits bancaires étant donné la confiance qu'il pourrait inspirer aux apporteurs des fonds externes. Le risque de sélection adverse couru par ceux-ci se trouve amoindri ou atténué du fait de l'expérience managériale connue du dirigeant. A ce effet, on peut croire à l'inexistence des informations asymétriques basées sur la capacité ou l'incapacité managériale du dirigeant, dans une certaine mesure, les résultats passés de l'entreprise peuvent attester la capacité ou non à gérer correctement l'entreprise et à dégager les résultats positifs. Ainsi, l'âge de dirigeant pourrait être une fonction croissante de l'endettement. Nonobstant, selon Tufano (1996), plus le dirigeant est âgé et proche de la retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Cela pourrait également signifier que plus le dirigeant de l'entreprise est âgé, moins il voudra endetter l'entreprise qu'il dirige et ce, afin de ne pas augmenter le risque de cette entreprise. De toute ce qui suit, nous pensons tester une relation positive entre l'âge de l'entreprise et son niveau d'endettement ; d'où l'hypothèse H3 que nous formulons : H3 : l'âge du dirigeant influence positivement le niveau d'endettement.

    La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise se traduit par l'opération de rachat ou la détention des actions par ce dernier de l'entreprise qu'il dirige. Ce rachat ou détention des actions fait le propriétaire de l'entreprise en plus de son statut dirigeant et lui confère le droit de vote à l'assemblée et le droit d'être élu au conseil d'administration.

    En général, dans la plupart des PME et particulièrement les PME familiales, le dirigeant est souvent actionnaire majoritaire de l'entreprise qu'il gère. Etant donné que le dirigeant dispose un double statut à savoir le statut de directeur et celui d'actionnaire et bénéficie d'une double rémunération (salaire et dividende), il doit avoir une main mise sur l'entreprise et chercher à préserver l'intérêt de cette dernière car son intérêt en dépend aussi. Par contre, le dirigeant non actionnaire qui ne bénéficie que d'une seule rémunération cherche à préserver ses intérêts au détriment de ceux des actionnaires. A ce moment des coûts seront engagés pour surveiller les actions opportunistes du dirigeant (Williamson, 1985). Etant soucieux de son intérêt de celui de l'entreprise, le dirigeant actionnaire va refuser de dépendre de l'extérieur c'est-à-dire ne va pas vouloir endetter pour ne pas perdre le contrôle de son entreprise. Selon la théorie de l'agence, la divergence d'intérêts entre les dirigeants et les actionnaires peut être limitée par l'accroissement de la part de capital détenue par les dirigeants. Cette solution présente plusieurs avantages, d'une part, elle modifie les arbitrages des dirigeants en faveur de la maximisation de la valeur de la firme, d'autre part, ce système incitatif permet de réduire le coût du contrôle supporté par les actionnaires car il est supposé réduire l'opportunisme des dirigeants à leur égard. D'après Jensen et Meckling (1976), l'alignement des intérêts des actionnaires et des dirigeants ne sera jamais parfait si les dirigeants ne possèdent pas la totalité du capital. Toutefois, nous croyons que le dirigeant qui détient une part importante du capital dans une entreprise pourrait avoir une volonté d'aligner ses intérêts et ceux de l'entreprise car dans tous les cas, à cause de son double statut actionnaire et dirigeant, le succès de cette dernière accroîtra ses revenus. Il aimerait avoir le contrôle exclusif de son entreprise cause de son aversion à l'endettement. Dès lors on peut s'attendre à une proportion de dettes plus importantes dans une entreprise où le dirigeant n'est pas actionnaire majoritaire, notamment suite aux coûts d'agence. De ce qui précède, nous formulons notre quatrième hypothèse.

    H4 : la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise influence positivement son niveau d'endettement.

    DEMARCHE METHODOLOGIQUE

    Il s'agit de l'ensemble des étapes par lesquelles l'on doit passer pour mener une recherche scientifique. Il sera pour nous de justifier nos options en matière de méthodes scientifiques utilisées, des techniques de collecte des données et les méthodes d'analyse des données. Pour la réussite de notre recherche, nous avons adopté la démarche hypothético-déductive. Cette démarche consiste, dans un premier temps à une analyse documentaire (littérature existante dans le domaine) et à émettre, dans un second temps, des hypothèses qui seront testés à l'épreuve des faits, à partir de cette analyse. Pour y parvenir, des données doivent êtres collectées auprès des propriétaires et dirigeants des entreprises Tchadiennes.

    Ensuite, nous pouvons opter compte tenu des difficultés pouvant se poser dans la constitution de notre échantillon pour les méthodes appropriées dans l'établissement d'un échantillon représentatif de la population cible. L'instrument de collecte des informations est le questionnaire. Le type de questionnaire administré est le face à face pour avoir des informations fiables. Les données sollicitées pour le calcule de la rentabilité et le niveau d'endettement doivent être celles de trois dernières années (2007,2008 et 2009). Les tests à utiliser pour le traitement de nos données seront la corrélation et la régression linéaire étant donné que nos données sont de nature métrique.

    Enfin, les données collectées seront analysées à base de logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences) pour confirmer ou infirmer nos hypothèses de recherche.

    PLAN PROVISOIR DU TRAVAIL

    Pour répondre à notre problématique de recherche, nous organisons notre travail en deux parties. La première partie, théorique, sera l'occasion de présenter le cadre conceptuel de la recherche. Il s'agit de mettre en évidence les différents modes d'endettement des PME et les déterminants de la structure d'endettement de ces dernières. Ainsi, nous aurons deux chapitres dans cette partie. Le premier, traitera des différents modes d'endettement que bénéficient les PME ; le deuxième sera consacré à l'étude de déterminants des PME tout en montrant leur relation avec le niveau d'endettement de ces dernières. La deuxième partie, empirique, traitera essentiellement de l'influence des caractéristiques des PME tchadiennes et de leurs dirigeants sur leur niveau d'endettement. En effet, également nous aurons deux chapitres dans cette partie dont l'un (le troisième), précisera l'approche méthodologique adoptée pour identifier les déterminants des PME du Tchad et le dernier (le quatrième), ferra l'analyse empirique de l'influence des déterminants des PME du Tchad sur leur niveau d'endettement.

    Dans la plupart de nos économies actuelles, la problématique du financement des PME occupe une place importante. Les responsables d'entreprises et les autorités politiques en font leur préoccupation majeure, car les PME constituent un cadre important de développement économique et de réduction de chômage. D'après la littérature (Bernard Paranque et Hans Friderichs, 1999), il existe les modes de financement internes qui renvoient à l'autofinancement et les modes de financement externes aux capitaux propres qui constituent l'endettement. Cependant, compte tenu d'importants besoins qu'éprouvent les PME, l'autofinancement parait d'une part insuffisant pour faire face aux opérations financières et, d'autre part, les couts du capital sont élevés et ne permettant pas à cette catégorie d'entreprises de solliciter les fonds propres. Le recours à l'endettement apparaît ici comme la seule alternative pour répondre aux insuffisances des autres modes de financement. Cependant, le niveau d'endettement n'est pas le même pour toutes les PME. Il varie d'une PME à une autre en fonction de certaines variables qui leur sont propres et à leurs dirigeants. Il convient donc d'étudier l'influence de ces variables sur le niveau d'endettement des PME. Nous aurons dans cette première partie à analyser au premier chapitre, les différents modes d'endettement et, au deuxième, à étudier la relation entre les déterminants des PME et leur niveau d'endettement.

    La structure d'endettement des entreprises, entendue comme la répartition des dettes financières, a toujours suscité beaucoup de réflexion et de controverses. Du fait de l'insuffisance des autres moyens de financement qui ne permettent pas de répondre efficacement aux besoins des PME, l'endettement est considéré comme une issue à ce manquement. L'objet de ce chapitre est de présenter en premier lieu les modes d'endettement des PME pour, par la suite, situer la place qu'occupe l'endettement comme mode alternatif de financement dans les sources de financement.

    Section I : MODES D'ENDETTEMENT DES PME

    La principale difficulté des petites entreprises réside souvent dans une insuffisance initiale de financement. Il est donc indispensable pour le créateur de bien évaluer au préalable les besoins de son entreprise, et d'envisager les différents modes de financement possibles. Etant donné que les sources internes de financement (autofinancement) sont insuffisantes pour répondre aux besoins importants, les PME doivent chercher les sources externes qui sont l'endettement et les fonds propres. L'augmentation des capitaux propres s'effectue notamment par apport de capital social faisant appel aux actionnaires ou aux marchés financiers. Cependant, les apports en capital ont été continuellement plus élevés dans les grandes entreprises que dans les PME dont l'accès aux marchés des capitaux demeure plus difficile. L'endettement est une source de financement la plus appropriée aux PME à cause de sa diversité de formes. Les PME peuvent ainsi choisir celui dont le taux lui sera le plus abordable. Ainsi, nous passerons en revue successivement dans cette section les modes d'endettement formels et informels.

    · I- MODES D'ENDETTEMENT FORMELS

    Cette catégorie de modes d'endettement provient de sources de financement officielles faisant l'objet d'une certaine réglementation. Il s'agit d'endettement par les banques et par les établissements de micro finance. Nous analysons dans les lignes qui suivent ces deux modes d'endettement.

    A- Le mode d'endettement bancaire

    Une entreprise peut financer ses investissements par autofinancement, sans faire appel à des capitaux extérieurs. Cette solution présente pour l'entreprise l'avantage de la rendre indépendante des tiers, mais elle a pour inconvénient majeur de limiter l'entreprise dans ses possibilités d'investissement. C'est pourquoi, le recours aux concours bancaires est la solution la plus couramment utilisée car elle est bien souvent la seule possibilité (ou presque) pour la quasi-totalité des petites et moyennes entreprises. Cependant, il faut reconnaître que ce mode de financement présente des inconvénients pour l'entreprise qu'elle rend tributaire des aléas de la distribution du crédit (montant, coût, délais, etc.) et de la politique arrêtée par son banquier (choix des risques, garanties, etc.). Les entreprises sollicitent les moyens de financement en fonction de besoins qu'elles éprouvent. Parmi les solutions proposées par les banques, il existe le crédit classique à cour, moyen ou long terme.

    1- Les crédits bancaires à court terme

    Encore appelés "crédits courants", "crédits d'exploitation "ou "crédits de fonctionnement", les crédits bancaires à court terme ont pour objet d'assurer l'équilibre de la trésorerie de l'entreprise. Selon Rollande (2010), ces crédits servent, par exemple, à couvrir un temps de stockage, un délai de fabrication ou un délai de paiement consenti aux clients et permettent ainsi de faire face aux dépenses courantes de l'activité (salaires, loyers, etc.). La durée de ces crédits est inférieure à l'exercice comptable, mais ils peuvent être reconduits chaque année après réexamen par la banque de la situation financière de l'entreprise. Ces crédits ont un caractère de précarité : sauf en cas de "confirmation" par écrit, (dans ce cas, la banque perçoit, en principe, une commission de confirmation), ils peuvent être remis en cause par le banquier sous un délai très bref : 1 ou 2 mois selon le cas. De plus, si le débiteur commet  une faute lourde, ils peuvent être alors brutalement supprimés. Les PME utilisent plus l'endettement à court terme, qui se compose surtout de crédit commercial. Les emprunts bancaires sont significativement inférieurs à ceux des grandes entreprises. Ainsi, d'après Rollande (2010), il ya principalement deux catégories de crédits à court terme: les crédits de trésorerie (facilité de caisse, découvert, crédit de campagne) et les crédits de mobilisation de créances (escompte, cessions Dailly, affacturage).

    1.1. Les crédits de trésorerie

    Le financement des besoins spécifiques de trésorerie peut faire intervenir trois catégories de crédit. Nous présentons successivement la facilité de caisse, le découvert et le crédit de campagne en précisant simultanément les conditions dans lesquelles ces formes de crédit sont octroyées aux entreprises.

    a) La facilité de caisse

    C'est une autorisation donnée à l'entreprise d'avoir son compte débiteur pour une durée très courte (quelques jours) à l'occasion de grosses sorties de trésorerie relevant du cycle normal de l'exploitation: paiement des salaires, de la TVA, etc. Couvrant des décalages ponctuels et très limités dans le temps entre dépenses et recettes, la facilité de caisse peut être périodiquement reconduite mais, comme tout crédit bancaire, doit faire l'objet d'un accord préalable du banquier.

    b) Le découvert

    Ce crédit, de durée plus longue que la facilité de caisse (quelques semaines voire quelques mois) est destiné à compléter le fonds de roulement de l'entreprise temporairement insuffisant : en aucun cas le compte ne peut se trouver débiteur en permanence pour des durées excessivement longues. Pouvant craindre de financer des pertes, en accordant ce crédit sans échéance précise, le banquier se montrera exigeant pour octroyer une autorisation de découvert : la situation de l'entreprise, l'ancienneté des relations avec la banque, les garanties proposées sont autant d'éléments qui seront examinés. Le banquier peut donner son accord par écrit (pour une durée en principe d'un an) et, dans ce cas, l'entreprise paie généralement une commission de confirmation de 0,5 à 1,5 % du montant autorisé. Comme la facilité de caisse, le découvert présente l'avantage d'être un crédit ne donnant lieu au paiement d'intérêts que sur les utilisations réelles.

    c) Les crédits de campagne

    Ces crédits concernent les activités saisonnières (soit approvisionnement massif puis fabrication et ventes régulièrement étalées, soit approvisionnement et fabrication réguliers puis ventes massives). Ces concours bancaires permettant de combler des décalages importants de trésorerie découlant du cycle d'exploitation ont une durée longue (souvent 7 à 9 mois, quelque fois plus) et portent sur de gros montants, eu égard à la surface financière de l'entreprise bénéficiaire. Ils nécessitent la présentation d'un plan de trésorerie très précis faisant ressortir les besoins mensuels de financement.

    Pour le banquier il s'agit d'un crédit très risqué car c'est la vente future (donc hypothétique) des marchandises qui doit permettre la bonne fin du concours financier. Aussi, celui-ci exigera une situation financière saine, très souvent le nantissement15(*) du stock de marchandises, objet de la campagne, et d'autres garanties complémentaires.

    1.2. les crédits de mobilisation de créances

    Depuis les débuts de l'industrialisation, c'est-à-dire du XIXe siècle, la faculté de différer le paiement par rapport à la date de la vente constitue un élélment essentiel des rapports entre clients et fournisseurs ( Bied-Charreton et Raffegeau, 1993). Simultanément le développement de la masse des créances commerciales a justifié un moyen de financement. Il s'agit ici de montrer la pratique de l'escompte commercial, l'affacturage, le reverse factoring et la loi Dailly comme principaux services offerts par le système bancaire aux entreprises.

    a) L'escompte commercial

    Cette procédure, très ancienne, peut être définie comme un moyen pour l'entreprise de se procurer immédiatement la contre-valeur d'une créance à terme détenue sur un de ses clients et matérialisée par un effet de commerce : traite, ou lettre de change, billet à ordre. L'escompte est donc « l'opération par laquelle le banquier met tout de suite à la disposition d'une entreprise le montant d'une remise d'effets de commerce, sous déduction des agios calculés en fonction du temps restant à courir jusqu'à l'échéance desdits effets » (Rollande, 2010).

    Avant d'accorder une autorisation d'escompte, le banquier étudie la situation de son client (situation financière, importance du chiffre d'affaires, proportion de chiffre d'affaires confiée à la banque sollicitée, délais de paiement consentis à la clientèle, délais en vigueur dans la profession, type de clientèle sur lequel son client tire des traites, nature de ces tirages, garanties pouvant être obtenues, etc.). Le banquier qui, par l'escompte, devient propriétaire d'une traite, pourra exiger de son client (le tireur de la traite) qu'elle lui soit remise "acceptée", c'est-à-dire que le tiré (le client du client) ait porté sur la traite la mention manuscrite "accepté" suivie de sa signature. L'acceptation rend le tiré irréversiblement débiteur du paiement de cette traite.

    Bien souvent, le banquier n'escomptera que des effets de commerce n'ayant pas plus de 90 jours à courir. Dans les remises que lui fait son client, le banquier écarte les "signatures" qui ne lui conviennent pas : refus d'escompter des traites sur des débiteurs pour lesquels il a de mauvais renseignements, voire des incidents de paiements antérieurs. En cas d'impayé, le banquier escompteur peut se retourner contre son remettant (son client) en le débitant ou poursuivre le tiré (le client de son client). Formule de financement lourde et peu souple (une traite ne peut être mobilisée qu'en totalité), l'escompte est beaucoup moins pratiqué que par le passé. Le taux de l'escompte pratiqué par les banques est plus élevé  que ceux du marché monétaire. La banque le détermine en prenant le taux de base bancaire qui est standard auquel elle ajoute une prime de risque équivalente à quelques points qui varie en fonction de la nature du débiteur.

    b)  L'affacturage

    C'est une opération par laquelle un factor (société financière spécialisée dans l'affacturage) achète ferme et sans recours à une entreprise (l'adhérent) une créance professionnelle en se chargeant de son recouvrement. L'affacturage est : un procédé performant de recouvrement, une technique de couverture contre l'insolvabilité des clients (garantie à 100 %), une forme de mobilisation intégrale du poste "clients " si l'entreprise demande au factor de lui avancer immédiatement le montant des créances cédées. Le factor gère les comptes-clients de l'entreprise, se charge des relances et assume le contentieux de toutes les créances qu'il a acceptées. Dès la facturation, l'affacturage permet éventuellement un financement à 90 % des créances tant sur le secteur privé que sur le secteur public, car le factor retient 10 % du montant des factures jusqu'à constitution d'un dépôt de garantie représentant 10 % du plafond d'encours qu'il a fixé. Le factor oblige très souvent l'entreprise à lui confier la totalité de son chiffre d'affaires ou au moins la totalité des ventes réalisées dans un secteur d'activité ou un secteur géographique. Technique utilisée aussi pour les ventes de biens de consommation à l'étranger, l'affacturage est relativement cher : son coût englobe la commission d'affacturage proprement dit (gestion des créances et assurance) de 1 à 2,5 % du montant des factures TTC, et en cas de mobilisation les intérêts payés au prorata temporis16(*) sur les avances faites (Rollande, 2010). Mais pour les nouvelles entreprises, les factors proposent souvent un forfait d'affacturage en fonction du nombre de factures émises. Cette forme de crédit convient aux jeunes entreprises se développant vite et n'étant pas structurées pour gérer correctement leur "poste clients." Il est préférable d'approcher une société d'affacturage qui a développé un type de prestations adapté aux besoins d'une nouvelle entreprise.

    c) Le reverse factoring

    Le reverse factoring est une solution de financement innovante du besoin en fonds de roulement, non seulement pour le client mais aussi pour le fournisseur. Le reverse factoring s'articule autour d'une relation triangulaire composée du client, du fournisseur et du factor. Contrairement à l'affacturage classique qui finance le poste clients, le reverse factoring permet de financer le poste fournisseurs. Ce mode de financement revêt plusieurs avantages. D'abord, du côté client, il permet de conserver les délais de paiement fournisseurs à des conditions financières acceptables sans utiliser la trésorerie du fournisseur, côté fournisseur, il permet d'être payé comptant au moment de la livraison. Solution de financement jeune, le reverse factoring est à ce jour essentiellement utilisé par les acteurs de la grande distribution. Adapté à la loi de modernisation de l'économie (LME) qui impose aux entreprises depuis le 01 janvier 2009 de ramener ses délais de paiement à 60 jours, le recours au reverse factoring devrait croître rapidement (Olivier, 2010). Les sociétés d'affacturage proposent, pour la plupart, des solutions de reverse factoring.

    d) La loi Dailly

    La cession de créances professionnelles (créances sur les particuliers exclues) dans le cadre de la loi Dailly est un mode de financement qui consiste à transférer la propriété d'une partie du poste "clients" de l'entreprise à son banquier en échange d'une ligne de crédit à court terme rémunérée généralement au taux de l'escompte. C'est une formule adaptée aux entreprises qui ne peuvent pas tirer de traites sur leurs clients (secteur public ou parapublic, grands groupes interdisant les tirages sur eux, etc.). Au départ, l'entreprise et la banque signent, une fois pour toutes, une convention définissant les modalités de la procédure (quel type de créances ? Sur quel pourcentage de créances se fera l'avance financière ? Etc.). Ensuite, au coup par coup, l'entreprise remet à la banque un "bordereau de cession" dûment rempli. Après vérification et sélection, la banque crédite immédiatement le compte de l'entreprise de la totalité de la remise (ou d'un certain pourcentage) et prélève ses agios tout de suite ou en fin de trimestre. Propriétaire des créances ainsi cédées, le banquier exige souvent (mais pas toujours, cela dépend de la négociation) de pouvoir notifier la cession des créances aux débiteurs afin de vérifier l'existence de celles-ci et d'être sûr que le règlement lui sera bien adressé. La banque se réserve le droit de débiter son client du montant des créances qui ne sont pas rentrées à l'échéance comme prévu.

    Cette forme de crédit peut se substituer à l'escompte en offrant les avantages d'une plus grande rapidité d'exécution et d'une plus grande souplesse (pas besoin d'attendre le retour des effets envoyés à l'acceptation chez les tirés, débiteurs finaux, pour pouvoir les mobiliser.)
    Toutefois, les banques restent actuellement assez réticentes à accorder ce genre de crédit, surtout sans notification aux débiteurs.

    2-Les crédits bancaires à moyen terme

    D'une durée de 2 à 7 ans, les crédits à moyen terme, destinés à financer les investissements, sont accordés soit par une banque seule, soit par une banque en concours avec un établissement spécialisé (Banque de développement des PME, par exemple).
    Il doit exister une liaison entre la durée du financement et la durée de vie du bien financé. Il faut éviter, dans tous les cas, que la durée du financement soit plus longue que la durée d'utilisation du bien que le crédit à moyen terme finance. Celui-ci s'applique donc à des investissements de durée moyenne tels que véhicules et machines, et de façon plus générale, à la plupart des biens d'équipement et moyens de production de l'entreprise.
    La durée du prêt doit cependant tenir compte des possibilités financières de l'entreprise ; celle-ci, en effet, pendant cette période, doit pouvoir non seulement assurer le remboursement du crédit, mais encore le paiement des intérêts. Dans tous les cas, un financement par un crédit à moyen terme ne doit pas couvrir la totalité de l'investissement ; il est logique que l'entreprise qui désire s'équiper fasse un effort d'autofinancement. Le pourcentage du programme d'investissement financé par un crédit à moyen terme est compris en général entre 50 % et 75 % du montant TTC de l'investissement (Rollande, 2010). L'octroi d'un crédit à moyen terme fait, de la part du banquier, l'objet d'une étude poussée car le risque provient de la durée et de l'importance du prêt. Il faut étudier les incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation financière de l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte tenu de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de financement qui mettra en parallèle l'ensemble des charges et ressources de l'emprunteur, afin de dégager les possibilités futures de l'entreprise à faire face à ses dettes et de là assurer un bon dénouement de l'opération de crédit. Rollande (2010) précise que l'analyse d'une demande de crédit à moyen terme repose principalement sur l'étude de différents éléments:

    - situation financière, et, plus particulièrement rentabilité de l'entreprise avant l'opération, pendant et après l'opération ;

    - situation économique de l'entreprise ;

    - garanties offertes (personnelles ou/et réelles choisies en fonction des biens financés et de la situation de l'emprunteur).

    3-Les crédits bancaires à long terme

    D'une durée de 7 à 20 ans, les crédits à long terme pour l'investissement sont distribués par les institutions financières spécialisées comme la Banque de développement des PME, le Crédit Foncier, etc. Bied-Charreton et Raffegeau (1993) précisent que dans l'organisation française du crédit, les prêts à long terme pour le financement des immobilisations sont le fait des etablissements financiers qui utilisent les ressources de l'epargne longue. Sur la base des ressources dont ils disposent et en fonction de leurs objectifs propres, chacun de ces etablissements définit les procédures de crédit qu'il offre à sa clientele. Pour ce type de financement, les banques ne jouent, la plupart du temps, qu'un rôle de relais avec toutefois, dans certains cas, une participation en risque avec l'établissement prêteur.
    Les institutions financières spécialisées assurent le financement de ces crédits sur ressources provenant principalement d'emprunts obligataires.

    B- Les modes d'endettement par la micro-finance

    Parmi les structures de financement les plus actives en matière de financement des petites unités de production dans le monde et dans les économies pauvres en particulier, il ya celui de la micro finance en général et celui de microcrédit en particulier. Lorsque les mots micro finance et microcrédit sont souvent utilisés de manière interchangeable, ils ont des résonances différentes et sont vaguement attachés à des croyances contrastées sur l'état de la finance rurale et de la nature de la pauvreté. Le microcrédit est initialement inventé pour désigner les institutions comme la Grameen Bank qui sont focalisées sur l'offre de prêts aux plus pauvres (Sodokin, 2007). Le glissement du concept vers la micro finance vient de la reconnaissance que les ménages peuvent bénéficier de l'accès aux services financiers d'une manière générale (en mettant premièrement l'accent sur l'épargne) et non uniquement du crédit pour les micros entreprises. Nous présentons d'une part, l'importance de microcrédit et, d'autre part, l'importance de micro finance dans nos économies.

    1- Le microcrédit

    Le microcrédit est une alternative financière, pour les gens de la plus faible tranche de distribution du revenu, qui permet de promouvoir le développement économique en rompant le cercle de la pauvreté à travers l'accès au crédit et en stimulant l'entrepreneuriat. Cependant, le microcrédit ne peut être défini uniquement suivant la nature et la taille des montants lors des transactions entre les institutions de micro finances et les agents économiques qui bénéficient de leurs services. La définition ne serait alors pas complète. C'est pour cette raison que l'on peut également définir le microcrédit par le critère de la proximité qui se manifeste en particulier par l'intervention du groupe qui rassemble des personnes qui se connaissent et qui se font confiance les unes des autres, puisqu'elles peuvent être obligées de rembourser ce qu'a obtenu un partenaire. Cette forme de crédit représente une réelle innovation.

    Selon la Banque Mondiale, le microcrédit consiste à offrir à des familles en situation de précarité économique un crédit de faible montant pour les aider à s'engager dans des activités productives. Dans ce contexte, le microcrédit regroupe tout un ensemble de prêts à court terme permettant la constitution d'un fonds de roulement et la constitution de petits investissements, tout comme le financement des activités d'extension de l'activité domestique.
    Le microcrédit est aujourd'hui considéré par l'Organisation des Nations Unies (ONU) comme l'un des outils les plus efficaces pour améliorer les perspectives économiques et lutter contre la pauvreté en Afrique. Dans le cadre des Objectifs de Développement du Millénaire, la réduction de la pauvreté, est devenue l'un des enjeux majeurs de la mission de l'ONU. Vu l'importance de ces institutions, les Nations Unies ont ainsi lancé en 2005 l'année Internationale du Microcrédit afin de développer les secteurs financiers dans les pays en voie de développement.

    2- La micro finance

    Le concept de la micro finance est un concept nouveau dans la littérature économique consacrée aux pays en développement. Son émergence est une illustration de la transformation des pratiques financières populaires qualifiées d'informelles. D'une manière générale, on peut définir la micro finance comme étant la fourniture de prêts, d'épargnes, de transferts d'argents, d'assurances et d'autres services financiers aux populations à faibles revenus. En suivant Lelart (2005), on peut définir la micro finance comme étant un petit crédit, d'un montant peu élevé, sensiblement inférieur au crédit qu'une entreprise ou un ménage peut solliciter d'une banque. Ce crédit est demandé par des personnes qui disposent d'un revenu relativement bas. Il est souvent demandé pour développer une activité génératrice de revenus, qu'il s'agisse d'une ancienne activité que l'on voudrait étendre ou d'une nouvelle que l'on voudrait créer.

    D'après la Banque Mondiale (2006)17(*), la micro finance consiste en l'octroi de services financiers à des personnes en situation de précarité économique impliquant le développement d'une activité productive (existante dans 90% des cas, nouvelle dans 10% des cas), le plus souvent de l'artisanat et du commerce. Ainsi, un milliard d'être humains vivent avec moins de 1 dollar par jour, seuil de pauvreté extrême et 3 milliards avec moins de 2 dollars, seuil de pauvreté généralement utilisé. 80 % de la population mondiale n'a pas accès aux services financiers. En parallèle, on estime à 500 millions le nombre d'individus qui gèrent une entreprise rentable.

    Plus particulièrement, en Afrique, la pauvreté reste un défi crucial pour la région : sur les 936 millions de personnes vivant sur le continent, le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté national s'élève à 411 millions.
    Dans une volonté de lutter contre la pauvreté, les acteurs du développement sont à la recherche de nouveaux outils. La micro finance en est un.

    D'une manière générale, la micro finance est utilisée surtout par les micros entrepreneurs qui créent et qui gèrent des activités économiques dans le secteur économique populaire des pays en développement. Ces activités économiques concernent les petites et moyennes entreprises, les entreprises artisanales aussi bien que les activités agricoles et les petits commerces.

    L'étude des modes d'endettement formels n'est pas exhaustive, nous avons juste énuméré ceux qui semblent récurrents au financement des PME. Cependant, nous avons à coté de ces modes formels les modes informels que nous analyserons dans la partie qui suit.

    · II- MODES D'ENDETTEMENT INFORMELS

    L'endettement informel provient de la finance informelle. Cette notion de finance informelle est définie par Lelart (2005) comme des mécanismes originaux qui permettent en effet de faire circuler la monnaie en contrepartie d'une accumulation temporaire des créances et des dettes. Ainsi, la finance informelle englobe tout mécanisme non officiel qui permet de faire circuler temporairement des créances et des dettes. La finance informelle regroupe donc l'ensemble des transactions effectuées, en marge des règles établies, par des intermédiaires non agréés et/ou non enregistrés. Mais, on peut signaler que ces mécanismes ne sont pas dans la majeure partie des cas illégaux car bien souvent les autorités publiques les tolèrent. Les transactions financières informelles échappent aussi à l'impôt. On peut caractériser le secteur informel par la souplesse des opérations et des conditions de prêt, ce qui lui confère un certain nombre d'avantages comparatifs économiques sur le secteur financier formel. Ainsi, quatre exemples caractérisent la finance informelle à savoir Absence de conditions préétablies, Absence de frais de gestion, Absence de cadre fixe, Absence de contrôle.

    Au regard de possibilités offertes aux entreprises pour financer leurs activités, divers types de financement informel sont à leur disposition pour répondre à leur préoccupation. Nous mettrons en évidence quelques uns à savoir les tontines et les apports de famille.

    · A- Les tontines

    La tontine est une association de personnes qui, unies par des liens familiaux, d'amitiés, de profession, de clan ou de région, se retrouvent à des périodes d'intervalles plus ou moins variables afin de mettre en commun leur épargne en vue de la solution des problèmes particuliers ou collectifs. Cette définition est proche de celle donnée par Bouman (1977) qui explique que « les tontines sont des associations regroupant des membres d'un clan, d'une famille, des voisins ou des particuliers, qui décident de mettre en commun des biens ou des services au bénéfice de tout un chacun, et cela a tour de rôle ».

    On peut distinguer trois types principaux de tontines: les tontines mutuelles, les tontines commerciales, et enfin les tontines financières (Bain, 2001).

    1-les tontines mutuelles

    Ces tontines sont les plus répandues. Elles reposent sur la solidarité entre membres qui se connaissent bien. Les tontines mutuelles peuvent être définies comme des fonds d'épargne rotative ou les levées bénéficient à chacun des sociétaires selon un ordre préétabli, mais révisable. Chacun peut prêter et emprunter et remplacer une créance par une dette. Ces créances et ces dettes ont plusieurs caractéristiques particulières:

    -Elles ne sont assorties d'aucun intérêt. En effet, les créances ne rapportent rien, et les dettes ne coutent rien non plus. Ainsi, l'épargne et le crédit sont gratuits.

    -Il n'y a pas d'intermédiaire. Tous les adhérents ont certes des créances et des dettes, mais ils les ont les uns envers les autres du fait que la tontine ne dispose pas d'une personnalité juridique propre.

    -Les créances et les dettes se compensent parfaitement tout au long du cycle et s'annulent au dernier tour. L'accumulation n'est ici que temporaire.

    2-les tontines commerciales

    Dans cette forme de tontine, les fonds sont collectés par un tiers qui a pris l'initiative de la création du groupe et qui joue le rôle de banquier, prélevant une commission pour le service qu'il rend d'ajuster au mieux l'épargne collectée et les prêts déboursés.

    Ces tontines commerciales ne sont pas véritablement des tontines au sens propre du terme, puisqu'il s'agit le plus souvent d'un accord bilatéral entre le « banquier ambulant » et son client qui n'a, comme seule initiative, que de mettre en concurrence les banquiers ambulants au niveau des éventuels services offerts et, notamment, du taux de garde réclame pour garder l'argent en sécurité.

    Dans cette forme de tontine, on peut également parler de créances et de dettes. En effet, la créance du client augmente au fur et à mesure qu'il dépose son épargne chez le tontinier, qui lui, a l'inverse voit sa dette augmentée d'autant. La créance des clients et la dette du tontinier sont la contrepartie l'une de l'autre: elles progressent a chaque versement et diminuent lors du remboursement. Les caractéristiques de ces créances et de ces dettes sont les suivantes :

    -Elles s'accompagnent, contrairement à celles des tontines mutuelles, d'un intérêt. Mais cet intérêt est un intérêt négatif puisque c'est le client qui le paye pour que son argent soit en sécurité. Selon Bain (2001), ce taux d'intérêt est de 3% en général.

    -Il n'y a toujours pas d'intermédiaire. Le tontinier ne prête pas aux uns ce qu'il a reçu des autres, mais il y a un agent avec lequel tous les clients sont en relation, et sur lequel ils ont tous une créance juridiquement identifiée. Cette créance est d'ailleurs matérialisée par la carte, émise au nom du tontinier qui l'a remise à chaque client et dont il coche une case à chaque versement. Elle est un titre de créance dont la validité a déjà été reconnue en justice. Si le client la perd, le tontinier peut refuser de le rembourser mais il a plutôt intérêt à garder la confiance de ses clients.

    -La dette du tontinier et la créance de ses clients progressent parallèlement jusqu'au remboursement. Ici également, l'accumulation est temporaire, mais elle est régulière car les versements s'échelonnent selon un échéancier prévu d'avance. Ainsi, la détermination de la valeur de ces créances et de ces dettes est plus facile car très souvent, les clients qui viennent d'être remboursés reprennent aussitôt leurs versements.

    3-les tontines financières

    Contrairement aux tontines commerciales, ou l'on cherche au maximum à récupérer l'argent déposé, les dépôts effectués ici par l'ensemble des adhérents sont mis aux enchères selon des modalités statutairement définies.

    Le participant le plus offrant paie donc un intérêt pour emprunter l'argent de la tontine. Le taux diminue à mesure que les tours se succèdent puisque les candidats sont de moins en moins nombreux et que la durée restant à courir est de plus en plus courte. Le produit de ces enchères est ensuite reparti entre les participants qui, quelle que soit leur propre enchère, se trouvent rémunérés de leurs propres versements. L'intérêt est négatif pour ceux qui ont besoin d'emprunter rapidement, et positif pour ceux qui ont pu attendre. L'intérêt n'est pas le prix d'équilibre de l'offre et de la demande de liquidité à un moment donné, il résulte de l'étalement pendant le cycle des besoins de chacun. La part de cotisation varie d'une tontine à une autre en fonction du niveau des revenus des membres et des objectifs qu'ils visent.

    On peut signaler que cette forme de tontine est très présente au Cameroun où elle est pratiquée par les Bamilékés. Elle s'étend désormais à plusieurs pays voisins comme le Benin, la Centrafrique ou le Burkina Faso. On trouve également ce type de tontines en Chine et à Taiwan.

    · B-Les apports de famille

    Il s'agit pour l'entrepreneur de faire recours à ses parents et à ses amis pour obtenir de financement. Le recours aux parents consiste à former un réseau ethnique qui comprend tous les membres de la famille de l'entrepreneur. Ces membres de la famille en l'occurrence le père, la mère, les frères, les cousins, les oncles, etc. lui apportent des ressources financières nécessaires pour le financement de son entreprise. L'importance des apports de membres de famille varie d'une entreprise à une autre et en fonction de lien ou de bonne relation existant entre les membres de famille et de capacité financière que détient chaque membre de famille. La pratique de cette forme de financement serait de nos jours de proportion très faible.

    Au terme de cette section, il serait important pour nous de montrer les avantages de cette finance informelle et de mettre en évidence quelques limites.

    D'abord les avantages, Adams (1994) distingue quelques raisons pour expliquer cet état de fait. En effet, la finance informelle est aussi présente dans les pays en développement du fait qu'elle résout souvent des problèmes que la finance formelle est dans l'incapacité de résoudre. Le type de services rendus par ces dernières sont extrêmement variés et montrent donc que même les populations des pays a bas revenus sont demandeurs d'une large gamme de services financiers. Ensuite, la finance informelle requiert de la part de ses participants un comportement hautement discipline. Aussi, la finance informelle entraine un certain nombre d'innovations financières qui permettent de réduire les coûts de transaction, et notamment pour les déposants et emprunteurs. Enfin, La finance informelle permet de maintenir des coûts de transaction peu élevés pour les emprunteurs et les épargnants en apportant les services financiers aux endroits et aux moments qui conviennent à ses clients.

    Cependant, le secteur financier non officiel présente un certain nombre de problèmes auxquels il se heurte. D'abord, l'absence de réelle intermédiation financière dans le secteur financier qui le différencie des banques. Aussi, La finance informelle ne finance que très peu l'acquisition de biens d'investissement. Ses mécanismes et intervenants sont plus complexes et plus nombreux (Tchouassi, 1996). Il faut noter enfin le caractère usuraire18(*) des taux d'intérêt pratiqués dans le secteur financier informel proviendrait de ce que le risque prit par les prêteurs est plus élevé par rapport au risque prit dans le secteur formel.

    Nous venons de voir les différents modes d'endettement mis à la disposition des PME. Il s agissait des modes formels et informels. Il appartient à chaque entreprise de faire son choix sur la base de taux de crédit fixé par les institutions de financement. Etant donné que la plupart des PME sont rationnées par les crédits bancaires, car considérées comme les plus risquées par les banquiers, elles peuvent recourir à des modes d'endettement informels pour leur financement dont le taux est faible. Nous verrons dans la seconde section qui va suivre, la place qu'occupe l'endettement dans le financement des PME.

    Section II : PLACE DE L'ENDETTEMENT DANS LE FINANCEMENT DES PME

    La problématique de la structure de financement des entreprises est d'une importance non négligeable et interpelle tous les dirigeants, car l'existence et le succès de leurs entreprises en dépendent. Cette structure de financement exprime les différents modes de financement dont l'endettement occupe une place de choix à la disposition de ces unités de production. Il appartient donc aux dirigeants de ces dernières d'effectuer un choix à leur convenance. Ainsi, de manière traditionnelle, le financement des PME repose sur des capitaux personnels et l'autofinancement. Cependant, ceux-ci sont souvent limités, l'entrepreneur doit alors recourir à d'autres sources de financement telles que l'endettement ou l'ouverture du capital. En général, après les capitaux personnels et l'autofinancement, les PME se tournent vers l'emprunt plutôt que vers les marchés financiers. Ce choix est justifié pour au moins deux raisons : leur taille et la crainte de la perte de contrôle. De par leur taille, les PME sont rarement en mesure de recourir directement aux marchés des capitaux ou quelque fois ces derniers sont absents. Mais la principale raison est en fait la crainte des dirigeants propriétaires de perdre le contrôle de leur entreprise. En effet, les nouveaux actionnaires extérieurs disposeront d'un droit de regard sur la gestion. Des conflits peuvent ainsi apparaître entre l'entrepreneur et les nouveaux actionnaires, ce qui posera un problème de coûts d'agence. Dans cette section, nous développons d'abord les principales théories de l'endettement et nous terminons par mettre en évidence le rôle que joue l'endettement dans le financement des PME.

    I- LES THEORIES DE L'ENDETTEMENT

    La base de la finance d'entreprise moderne est sans conteste l'article publié par Modigliani et Miller (1958) qui leur permit de devenir des pionniers dans la tentative de démystification de la problématique de l'endettement. Leurs apports dans ce domaine particulier furent considérablement conditionnés par le cadre théorique qu'ils se fixèrent préalablement ; cadre théorique dont l'hypothèse la plus forte est la perfection des marchés financiers.

    Cependant, cette conclusion théorique s'est heurtée à de nombreuses critiques dont la plus importante était sans nul doute le cadre théorique trop restrictif dans lequel elle a été énoncée. A cet égard, Modigliani et Miller (1963) ont enrichi leur étude précédente en intégrant une imperfection de marché qui n'est autre que la présence d'imposition sur les bénéfices des entreprises. Dès lors, dans ce nouveau cadre d'analyse, ces deux auteurs aboutissent à la conclusion qu'il est nécessaire d'endetter l'entreprise pour profiter des économies d'impôt dues à la déductibilité fiscale des charges des dettes.

    De plus, la levée des hypothèses d'absence de coûts de détresse financière, d'absence de coûts d'agence et d'absence d'asymétrie informationnelle va être à l'origine de trois autres familles de théories concernant les déterminants de l'endettement des entreprises. Ces trois familles sont respectivement appelées Théorie de l'Agence, Static Trade off Theory et Pecking Order Theory.

    A- La théorie de l'agence

    La remise en question de l'hypothèse d'absence de conflits entre les différents acteurs de la vie économique et financière de l'entreprise (dirigeant(s), actionnaire(s) et créancier(s) pour la majorité des PME) relève de la théorie dite de l'agence. Cette théorie, dont l'objectif est de représenter les caractéristiques des contrats optimaux qui peuvent être conclus entre le mandant et le mandataire Jensen et Meckling, 1976), repose sur le principe néoclassique selon lequel « chaque agent économique cherche à maximiser son intérêt particulier avant l'intérêt général, son comportement étant conditionné par la structure économique et juridique dans lesquels il opère » (Charreaux, 1987). La relation d'agence se définit donc comme un contrat par lequel un mandant a recours au service d'un mandataire pour accomplir en son nom et pour son compte une tâche, dans notre cas la gestion de l'entreprise. Le mandant et le mandataire maximisant leur utilité, leur relation est source de conflits (Ross, 1973). Nous analysons successivement le conflit entre actionnaires et dirigeant(1) et le conflit entre actionnaires et créanciers (2).

    1- Le conflit d'agence entre actionnaires et dirigeant

    Si le dirigeant ne détient pas personnellement la totalité des droits de propriété de l'entreprise, la délégation de gestion qui en découle est source de coûts d'agence. Les causes de conflits peuvent être le détournement par le mandataire de richesses non financières de l'entreprise, détournement lié au fait qu'il ne bénéficie pas du gain total de son activité, mais en supporte personnellement la responsabilité (Jensen et Meckling, 1976). Le désaccord peut aussi provenir du fait que le dirigeant n'a de cesse de promouvoir la continuité de l'activité de l'entreprise, alors même que du point de vue des actionnaires, la liquidation est plus avantageuse en terme d'utilité (Harris et Raviv, 1990)19(*). Le phénomène de surinvestissement de la part du dirigeant est aussi un facteur de conflit dans le sens ou l'actionnaire trouve la distribution des cash flow disponibles plus efficace (Jensen, 1986). Selon Jensen (1986), les coûts d'agence de la relation se décomposent de la façon suivante :

    - Les dépenses de contrôle qui sont engagées par le mandant pour vérifier que la gestion du mandataire est compatible avec la maximisation de son utilité. - Les dépenses engagées par le mandataire pour signaler au mandant la bonne qualité de sa gestion.

    - Enfin des coûts résiduels apparaissent et proviennent de l'impossibilité d'exercer un contrôle total de la gestion du mandant, notamment lorsque le coût marginal du contrôle excède son revenu marginal.

    L'endettement de l'entreprise peut être vu comme un moyen efficace de résoudre une partie des coûts d'agence des fonds propres puisque celui-ci favorise la convergence des intérêts des actionnaires et du dirigeant. En effet, dans le cadre d'un endettement de type bancaire, l'augmentation de la proportion de dette aura pour conséquence une augmentation du contrôle par la banque de l'activité de gestion du mandataire (Diamond 1984)20(*). De plus, le paiement à échéances fixes d'intérêts de la dette réduira la possibilité d'investissement sous optimal de la part du dirigeant en diminuant le cash-flow disponible. Enfin, la nature du contrat de dette engendre l'augmentation du risque de défaut et du risque de perte d'emploi du dirigeant par le biais de l'option de liquidation par la banque. Toutefois, si l'endettement réduit efficacement les coûts d'agence des fonds propres liés aux conflits entre actionnaires et dirigeant, celui-ci en créait d'autres puisque les relations entre actionnaires et créanciers sont également sources de coûts d'agence.

    2- Le conflit d'agence entre actionnaires et créanciers

    La relation qui s'établit entre un bailleur de fonds (la banque) et l'entreprise est sujette à l'asymétrie d'information. Cette hypothèse consiste à considérer que le niveau et la qualité de l'information ne sont pas identiques entre les agents et ceci durant la durée totale de la relation de crédit. Ainsi, avant la signature du contrat, l'existence de projets d'investissements de qualité différente pose le problème de la « sélection adverse » (Akerlof, 1970). Durant la relation de crédit, la banque (le mandant) peut se trouver, par manque d'information, dans l'impossibilité de vérifier exactement les efforts fournis par le mandataire (l'entreprise). Dans ce cas, le risque d'aléa moral est défini par la possibilité pour l'entreprise de détourner les fonds prêtés par les créanciers à des fins plus risquées que prévu de façon à maximiser la valeur de l'investissement au détriment du risque. Cette situation pose le problème de la « substitution d'actifs » lié à la nature de la rémunération contractuelle des créanciers (Jensen et Meckling, 1976). De plus, le bailleur de fonds peut être sujet, en raison de l'asymétrie informationnelle, au détournement de la part de l'entreprise d'une partie des gains liés à l'investissement. Il doit donc rechercher, en cas de difficultés de remboursement de l'entreprise, si cette situation provient effectivement d'une mauvaise conjoncture ou d'un comportement opportuniste de l'entreprise (Williamson, 1986). L'ensemble de ces phénomènes peuvent ainsi pousser les prêteurs à procéder à des ajustements avec rationnement des emprunteurs et possibilité d'exclusion (Stiglitz et Weiss,1981). C'est la situation de rationnement du crédit particulièrement importante sur le marché du crédit des PME.

    Dans cette optique, les dirigeants d'entreprises ayant de bons projets d'investissement doivent se signaler auprès des créanciers pour ne pas souffrir d'une trop forte asymétrie d'information. Ainsi, la structure des capitaux de la firme peut être un signal envoyé aux créanciers (Ross 1977). Dans ce modèle, le dirigeant détenant l'information sur la valeur de son projet d'investissement, engage une part importante des fonds de l'entreprise dans le projet de façon à se signaler auprès de la banque. Le degré de diversification du portefeuille du dirigeant peut également signaler aux créanciers la qualité des projets d'investissement de l'entreprise (Leland et Pyle, 1977). Ce raisonnement est particulièrement pertinent dans le cas de petites et moyennes entreprises pour lesquelles la part de richesse personnelle investie par le dirigeant s'avère révélatrice.

    Ainsi, si l'endettement constitue un mode majeur de résolution des conflits entre actionnaires et dirigeant, il génère d'autres conflits avec les créanciers qui engendrent eux même des coûts d'agence. Dans ces conditions, la structure de capital optimale peut être obtenue par arbitrage entre les avantages de l'endettement (réduction des coûts d'agence entre actionnaires et dirigeant) et les coûts d'agence relatifs aux relations avec les créanciers.

    · B- Les théories du static trade -off et du pecking order

    La prise en compte de la fiscalité, du risque et des conflits d'intérêts entre les différents agents participant à la vie de l'entreprise a donné lieu à deux analyses distinctes de la structure de capital de l'entreprise, les modèles de « static trade off » et ceux de « pecking order ».

    1-La théorie de static Trade-Off

    Le premier modèle, dont le cheminement théorique s'inspire de celui décrit ci-dessus, est un raisonnement « par compromis ». Selon Ziane (2004), ce modèle repose sur un principe méthodologique classique dans le raisonnement économique : la maximisation sous contraintes. En supposant qu'il existe implicitement une répartition optimale entre dettes et fonds propres, le raisonnement marginaliste permet d'ajuster la structure financière en fonction des avantages et des coûts des fonds propres et de l'endettement. Non figée, la structure financière est donc ajustée pour atteindre l'optimum. Ainsi, une entreprise désireuse de maximiser sa valeur égalisera les coûts et les bénéfices de l'endettement en opérant à la marge. Cette théorie se transforme en hypothèse empirique assez simplement, puisque supposant l'existence d'un ratio de dette sur fonds propres optimal, elle prédit un « retour » du ratio observé vers un ratio cible ou optimal. Ce ratio optimal étant défini en fonction des caractéristiques propres à l'entreprise en déficit de financement ou estimé comme la moyenne observée sur une période souvent fixée à la période d'échantillon.

    2-La théorie de pecking order

    A l'opposé, l'hypothèse de l'existence d'un ratio de dette sur fonds propres optimal au niveau individuel est rejetée par les modèles de « hiérarchie ». Toujours en raison des asymétries d'information entre les agents aussi bien à l'intérieur de l'entreprise qu'à l'extérieur, l'entreprise suit une hiérarchie des financements précise, dictée par la nécessité de fonds externes, et non par une tentative de trouver la structure de capital optimale. Cette hiérarchie s'exprime toutefois différemment et ceci, en fonction de l'objectif poursuivi par le dirigeant de l'entreprise. En effet, le dirigeant peut décider d'agir, en fonction de son aversion pour le risque, soit pour maximiser la richesse des actionnaires soit agir dans son propre intérêt. Dans ces deux cas, le dirigeant agit pour maximiser l'intérêt de certains membres de l'entreprise (Myers et Majluf, 1984) :

    - Dans le cas où le dirigeant agit dans l'intérêt des actionnaires existants, celui-ci est amené à établir une hiérarchie entre les différentes sources de financement. En raison de la forte asymétrie d'information et des problèmes de signalement associés à l'émission de fonds propres, la préférence en matière de financement va aux fonds internes de l'entreprise sur les fonds externes, et ensuite de la dette sur les fonds propres, avec une préférence pour la dette la moins risquée possible (Myers et Majluf, 1984). La hiérarchie financière décroissante définie est donc : autofinancement, dette peu risquée, dette risquée et augmentation de capital en dernier ressort.

    - Dans le cas où l'objectif du dirigeant est de maximiser son utilité, Myers (1984) définit un surplus organisationnel composé d'attributs divers (salaire élevé, consommation de biens et services à titre personnel, gratifications...). Etant donné le caractère assez contraignant, vis à vis du surplus organisationnel lié à l'endettement, le dirigeant établira la hiérarchie suivante : autofinancement, augmentation de capital puis endettement. Myers souligne toutefois que ce genre de comportement peut être limité par la vigilance plus ou moins stricte des actionnaires.

    Dans le second type de modèles, le dirigeant agit cette fois dans le but de minimiser les coûts de certains contrats, notamment les coûts liés aux contrats implicites et explicites dans le but unique de maximiser la valeur de la firme (Bultel, 1996)21(*).

    En premier lieu, concernant les contrats implicites (définis par un accord respecté dans la mesure où les contractants s'accordent à reconnaître l'intérêt de ce contrat pour chacun d'eux, ce qui suffit à en déterminer les termes), Cornell et Shapiro (1987)22(*) nous apprennent que les entreprises garantissant de respecter les contrats implicites devraient opter pour une hiérarchie privilégiant l'augmentation de capital au détriment de l'endettement et de l'autofinancement. Cette hiérarchie s'explique par le fait que l'entreprise (pour maximiser sa valeur) doit préserver une source de financement peu coûteuse (l'endettement) afin de pouvoir, le moment voulu, honorer les contrats implicites liés a son activité.

    En second lieu, dans le cadre de la minimisation des coûts explicites, Williamson (1986), se basant sur la rationalité limitée et le caractère opportuniste des cocontractants montrent que ces derniers sont incités à modifier leur comportement après la signature du contrat. Les ajustements liés à ce comportement étant coûteux (coûts de contrôle, de dédouanement, de négociation pour adapter le contrat), il conclut que le financement approprié pour entreprendre des investissements spécifiques doit avoir une capacité à réaliser ces ajustements à moindre frais. D'où une préférence pour l'augmentation de capital sur l'endettement.

    · II- LE ROLE DE L'ENDETTEMENT

    Depuis Modigliani et Miller (1958 et 1963), le rôle de l'endettement est sujet à caution dans la littérature financière. Il nous faut donc examiner ses effets sur la valeur. Force est de constater que des effets bienfaiteurs et des effets néfastes coexistent. Par ailleurs il conviendra de s'interroger sur la relation de causalité entre les notions d'endettement et de valeur. En d'autres termes l'endettement est-il à l'origine de la valeur ou en est-il la résultante?

    A- L'endettement source du processus de création ou de destruction de valeur

    La littérature financière a depuis longtemps cherché à mesurer les vertus de l'endettement sur la valeur. En se plaçant dans un cadre de symétrie informationnelle, Modigliani et Miller ont montré que l'endettement, en l'absence d'imposition, n'agissait pas sur la valeur (1958) mais que cette neutralité disparaissait en présence d'imposition (1963). L'endettement était alors source de création de valeur. A la suite de ces travaux, de nombreux auteurs ont mis en évidence que l'excès d'endettement conduisait à la fragilisation de la firme et augmentait la probabilité de défaillance de la firme, elle-même génératrice de coûts. Nous présentons tour à tour l'influence de l'endettement sur la valeur et son excès comme source de fragilisation de l'entreprise et de faillite.

    1- L'endettement source de création de valeur

    Modigliani et Miller (1958) ont montré que, sur un marché parfait, la valeur d'une firme était indépendante de son taux d'endettement. Les conditions de validité de cette fameuse proposition reposent sur deux notions essentielles : celles de classes de risque et de marchés purs et parfaits. Admettre que les marchés sont purs et parfaits, c'est considérer que les actifs sont parfaitement divisibles, que l'information est sans coût et disponible pour tous les agents et qu'enfin il n'existe ni coût de transaction, ni fiscalité. De plus, les auteurs supposent que les firmes soient réparties en classes de risque à l'intérieur desquelles le taux de rentabilité requis pour chaque société est le même.

    Le principe de raisonnement est simple et repose sur des idées sur lesquelles il est aisé de s'accorder ou de se séparer. Comme nous cherchons à bien les dégager, nous insisterons sur la logique du raisonnement plutôt que sur la formalisation mathématique. Comme le soulignent les auteurs, ce qui détermine la valeur de la firme, ce sont ses cash flows futurs. Ces derniers sont le fruit d'investissements. Ils dépendent donc des seuls actifs de l'entreprise et non de la façon dont ils sont répartis entre actionnaires et obligataires. Si l'entreprise est non endettée, l'ensemble des cash flows ira aux actionnaires, dans le cas contraire, seule une partie sera versée aux actionnaires après le remboursement des créanciers. C'est donc l'importance du flux des cash flows qui détermine la valeur de la firme.

    Après avoir montré que la structure financière n'a aucune incidence sur la valeur de l'entreprise, Modigliani et Miller ont publié un article complémentaire en 1963. En partant du même contexte, mais en levant l'hypothèse d'absence d'imposition, ils arrivent à la conclusion que l'avantage fiscal provenant du caractère déductible des intérêts d'emprunt doit conduire les entreprises à s'endetter. L'effet de levier dû à l'endettement ne concerne pas toute l'entreprise mais uniquement les capitaux propres. Lorsque le taux d'endettement augmente, on constate une augmentation de l'espérance de rendement des capitaux propres (ce qui est un avantage) et une augmentation du risque (risque total et risque non diversifiable) des capitaux propres ce qui est un inconvénient. En d'autres termes, lorsque le taux d'endettement augmente, l'espérance du bénéfice par action augmente. La littérature financière retient donc une relation positive entre la dette et la valeur de l'entreprise, en raison de l'avantage fiscal que représente la déductibilité des intérêts. Cette relation n'est vérifiée que si le bénéfice d'exploitation est supérieur aux intérêts d'emprunts, dans le cas contraire l'effet de levier devient un effet massue. En présence du marché financier, la dette apparaît comme une variable d'action indirecte utilisée par les actionnaires pour s'approprier en interne la valeur à travers la discipline qu'elle impose aux dirigeants (Wanda, 2001). Ce pendant, en tant que créance privilégiée, la dette induit un risque additionnel pour la rémunération des créances résiduelles que sont les capitaux propres. L'endettement réduit le bénéfice par action. Ainsi le taux d'imposition et le degré de déductibilité des intérêts de la dette a un impact sur la valeur de la firme.

    2-L'excès d'endettement source de fragilisation de l'entreprise et de faillite

    L'une des principales critiques faites à Modigliani et Miller (1963) est la non prise en compte des coûts de faillite. Si l'endettement peut, comme nous l'avons vu précédemment, être créateur de valeur, son excès est nuisible. D'autres auteurs dont Beaver (2002) ont montré que l'insuffisance de la rentabilité d'exploitation et l'endettement jouaient un rôle considérable dans la défaillance des entreprises.

    Il convient ici de bien distinguer d'une part la situation de défaillance et de faillite et d'autre part la situation de détresse (ou de difficulté) financière. Cette dernière caractérise une entreprise dont la situation peut faire craindre une faillite prochaine. La difficulté financière pourrait être associée à la notion juridique de faillite mais les auteurs qui se sont intéressés au problème ont montré qu'une telle définition était trop restrictive. La difficulté financière est un processus qui se manifeste par une série de symptômes sans que l'on puisse dégager clairement un sens de causalité. Ainsi, la difficulté financière est souvent associée à la croissance de l'endettement, même si on ne peut déterminer avec précision si ce dernier phénomène en est une cause ou une conséquence. La faillite d'une entreprise n'est autre que la procédure judiciaire qui suit la défaillance, elle entraîne des coûts supplémentaires, ces coûts comprennent des coûts explicites dits directs (frais judiciaires d'administrations judiciaires, de liquidation) et implicites ou indirects (perte de clientèle, perte de confiance des clients ou des fournisseurs). Il faut noter que les coûts directs sont plus coûteux, car ils dépendent de la situation du marché et de dédommagement exigé par la loi et par les entreprises aux employés comme indemnité de licenciement. Selon Malécot (1984)23(*), les coûts de faillite sont loin d'être négligeables. Le coût de faillite a donc un impact négatif, d'où une réduction de la valeur de l'entreprise par rapport au MM.

    B- L'endettement outil de contrôle

    Une relation d'agence apparaît dès qu'un particulier ou une entreprise confie toute ou une partie de la gestion de ses propres intérêts à autrui. Cette délégation de pouvoir de gestion est à l'origine de conflit d'intérêt entre les dirigeant et actionnaires. Dès lors, les dirigeants adoptent un comportement qui consiste à rechercher l'intérêt personnel au détriment de celui des actionnaires en recourant aux différentes formes de tricherie. Ce comportement oblige les actionnaires à contrôler les actions des dirigeants. Ce contrôle engage des coûts appelés coûts d'agence. A cet effet, la littérature nous indique qu'un des moyens de limiter ces coûts d'agence est d'augmenter, au sein même de l'entreprise, le niveau d'endettement dans le but de limiter le caractère déviant des dirigeants. L'augmentation de la proportion de dette a donc une double finalité : d'une part, permet aux actionnaires d'obliger les dirigeants à prendre des décisions de gestion permettant de dégager un résultat d'exploitation suffisant que pour rembourser les charges des dettes et, d'autre part, de renforcer le contrôle des banques au sein de l'entreprise.

    1- L'endettement outil de contrôle pour les actionnaires

    L'endettement des entreprises est considéré traditionnellement dans la littérature financière comme un outil de contrôle des dirigeants (Jensen et Meckling, 1976 ; Jensen, 1986). L'obligation de maintenir l'échéancier des remboursements est censée réduire l'autonomie des dirigeants par rapports aux actionnaires (Stulz, 1990)24(*). Les contrats de prêts astreignent les dirigeants à des versements de fonds réguliers aux créanciers indépendamment du niveau d'activité. L'augmentation des rémunérations fixes de facteurs de production, à valeur créée constante et indépendante de la répartition des flux, réduit l'espace discrétionnaire des dirigeants. Jensen (1986) souligne l'importance du financement par dettes pour réduire les flux de liquidités discrétionnaires. L'endettement de l'entreprise peut être vu comme un moyen efficace de résoudre une partie des coûts d'agence des fonds propres puisque celui-ci favorise la convergence des intérêts des actionnaires et du dirigeant. Toutefois, si l'endettement réduit efficacement les coûts d'agence des fonds propres liés aux conflits entre actionnaires et dirigeant, celui-ci en créait d'autres puisque les relations entre actionnaires et créanciers sont également sources de coûts d'agence.

    2- L'endettement outil de contrôle pour les banquiers

    Plusieurs travaux mettent en avant la qualité du contrôle exercé par les banquiers, comparativement au contrôle que peuvent exercer les actionnaires, sur la gestion de leurs débiteurs (Diamond, 198425(*) ; Stulz, 199026(*) et Hoshi et al., 199127(*)). Ainsi les économies d'échelle dans l'accès et le traitement de l'information, qui peuvent résulter de leur spécialisation dans le métier de banquier ou de la nature des incitations induites par la forme des contrats, constituent autant d'arguments pour justifier de l'efficacité du contrôle bancaire. Celui-ci est censé s'exercer dès que les banques anticipent un comportement de l'entreprise remettant en cause l'occurrence du remboursement (soit par les clauses contractuelles, soit par des pressions durant les périodes économiquement difficiles). Le rôle attribué à l'endettement dans la littérature financière trouve un écho dans le financement observé des entreprises françaises (Paquerot et Chapuis, 2006).

    Au total, les créanciers sont supposés être des contrôleurs de l'activité des dirigeants à la tête des entreprises à condition de respecter une certaine indépendance entre contrôleur et contrôlé. Or, un risque de collusion peut apparaître entre la direction de l'entreprise et ses créanciers, dont le coût serait supporté par les actionnaires.

    Pour finir, ce chapitre nous a permis d'énumérer les différents modes d'endettement à la portée des PME et de mettre en évidence la place et d'identifier les théories qui ont expliqué le rôle de l'endettement dans le financement de ces dernières. Le chapitre suivant nous permettra d'étudier la relation entre les déterminants des PME et leur niveau d'endettement.

    De nos jours toutes les unités de production en l'occurrence les PME ne peuvent vivre en autarcie. Compte tenu de l'insuffisance de ses propres fonds propres pour s'autofinancer, ces dernières sont contraintes de recourir à l'extérieur pour leur financement. L'endettement s'avère un mode de financement incontournable pour la plupart des PME car d'une part, ces entités de production n'ont pas accès aux marchés financiers compte tenu de leur taille, d'autre part, elles ont une aversion aux capitaux propres à cause de leurs couts jugés importants exigés par les investisseurs. Cependant, le niveau d'endettement des PME n'est pas le même voire même inexistant chez certaines car la plupart de ces dernières sont familiales dont les dirigeants ne préfèrent pas l'endettement de peur de perdre le contrôle de leurs entreprises. Néanmoins, l'endettement est fonction des variables qui leur sont propres, des variables relatives à leurs dirigeants et de leur statut familial. De ce qui précède, nous envisageons étudier dans ce chapitre la relation entre les déterminants des PME et leur niveau d'endettement après avoir identifié les difficultés de leur financement et les variables qui leur sont spécifiques et celles relatives à leurs dirigeants.

    Section I : DIFFICULTES DE FINANCEMENT ET IDENTIFICATION DES DETERMINANTS DE L'ENDETTEMENT DES PME

    L'évolution a consisté à lever les hypothèses à la base de raisonnement de 1958 de ces auteurs (Modigliani & Miller, (1963); Stiglitz, (1969) ; Miller, (1977)). La levée de ces hypothèses a conduit progressivement à l'élaboration d'une nouvelle approche de la structure financière connue sous le nom de « théorie moderne de la firme » dans laquelle on retrouve la théorie la théorie d'agence (Jensen & Meckling, 1976) ; la théorie de signal (Ross, 1977 ; Leland & Pyle, 1977) ainsi la théorie de la hiérarchie des préférences de financement (Myers & Majluf, 1984). Sur base de ces théories d'endettement émises par la réflexion académique, des auteurs se sont penchés sur la question de savoir quels éléments déterminant le niveau d'endettement des entreprises. C'est ainsi que la communauté scientifique identifie d'une part, quelques déterminants spécifiques importants de la structure financière des entreprises à savoir la taille, l'âge, la rentabilité, la croissance, la profitabilité, la composition de l'actif (niveau de garantie) et, d'autre part, ceux traduisant le caractère familial des PME. En plus de ces variables précitées, nous avons voulu mettre en évidence les autres liées aux dirigeants. Il s'agit de leur participation dans le capital de l'entreprise, leur nombre et leur âge. Nous présentons dans un premier temps (I), les difficultés liées au financement des PME et dans le second (II), nous identifions leurs déterminants.

    I- DIFFICULTES DE FINANCEMENT DES PME

    Malgré leur poids dans les économies locales et en dépit de leur rôle moteur en termes de développement économique, les PME ont un accès très limité au marché des financements. Les difficultés d'accès aux financements sont le premier obstacle au développement des PME, assez loin devant les problèmes de corruption, de déficience des infrastructures ou de fiscalité abusive. Les études menées par Lefilleur (2009) estiment que 80 à 90 % des PME connaissent des contraintes de financement importantes. Cette situation se conçoit aisément si l'on considère la forte réticence des banques vis-à-vis des PME qui transparaît clairement dans les critères d'éligibilité et d'accessibilité définis par celles-là. Sous l'influence de leur actionnariat, de leurs méthodes de travail et de leurs règles de gestion, autant que sous l'effet de réglementations de plus en plus contraignantes, les banques sont à l'aise avec des états financiers fiables et validés par des commissaires aux comptes. Elles souhaitent en outre trouver chez leurs clients des structures bien organisées et encadrées, requièrent en permanence des entreprises qu'elles exposent une vision claire et précise de leur avenir et demandent que celles-ci disposent de fonds propres substantiels capables de faire face aux imprévus. Enfin, les banques espèrent toujours appuyer leurs concours sur des garanties solides leur permettant de satisfaire les exigences de leurs autorités de tutelle. Ces nombreuses caractéristiques sont très difficiles à réunir par la clientèle des PME, quels que soient les secteurs d'activité et les pays que l'on considère. D'après Derreumaux (2009), toutes les sociétés privées à capitaux locaux, y compris celles de grande taille, existant déjà de longue date, affichant un chiffre d'affaires régulier et bénéficiant d'une bonne rentabilité, sont dans l'incapacité de présenter l'ensemble des attributs qui leur permettraient de respecter les critères classiquement requis par les banques. Plusieurs facteurs peuvent expliquer la frilosité des banques à l'égard des PME : l'insuffisance de ressources à long terme des banques, l'asymétrie d'information entre entrepreneurs et banquiers, la difficulté de sécurisation des crédits, le manque de garantie suffisante, L'insuffisance de la structuration des entreprises, le risque et l'insuffisance de moyens dédiés aux PME au sein des banques (Lefilleur, 2009). Nous concentrons sur quelques facteurs ayant un effet dissuasif conduisant les banques à surévaluer les risques.

    A- L'asymétrie d'information, l'insuffisante sécurisation des crédits et le maque de garantie

    Nous développons dans cette partie le problème d'asymétrie d'information entre le banquier et l'entrepreneur, l'insuffisante sécurisation des crédits et le manque de garantie comme source de rationnement de crédits.

    1- L'asymétrie d'information et l'insuffisante sécurisation des crédits

    Plusieurs éléments, spécifiques au contexte africain, sont à l'origine de l'asymétrie d'information entre entrepreneurs et banquiers (Lefilleur, 2009). Tout d'abord, la majorité des PME évolue dans le secteur informel et n'est donc pas en mesure de communiquer aux banques l'information minimum habituellement requise par ces dernières (coordonnées, documents légaux, états financiers, ...). De plus, pour les PME qui évoluent dans le secteur formel, l'absence de normes comptables ou au contraire le niveau excessif de l'information comptable exigée dans le cas de l'Afrique centrale et de l'Ouest par les normes OHADA ainsi que l'insuffisance de cabinets comptables indépendants, compétents et crédibles ont un impact sur la qualité de l'information financière transmise aux banques (Kaufmann, 200528(*) ; FMI, 200629(*)). Par ailleurs, les entrepreneurs peuvent trouver un intérêt à diffuser une information financière très restreinte, voire erronée, afin d'échapper à la fiscalité. Enfin, il n'existe souvent aucun outil permettant aux banques de connaître les comportements de paiement de leurs nouveaux clients. Les centrales des risques ou centrales des incidents de paiement sont soit inexistantes, soit inopérantes.

    Dans ce contexte, la communication informelle entre la banque et l'entrepreneur doit permettre de pallier la déficience des canaux classiques de communication. La réputation de l'entrepreneur et sa proximité au banquier sont des éléments au moins aussi importants que la qualité des états financiers transmis à la banque.

    Dans ce contexte de forte asymétrie d'information, la prise de garantie devrait permettre d'atténuer le risque encouru par la banque. Néanmoins, les sûretés réelles ont en général une très faible valeur de réalisation : les actifs corporels (hors terrains) ont une valeur marchande quasi nulle car l'étroitesse des marchés fait qu'ils trouvent difficilement des acheteurs tandis que les terrains (quand les titres fonciers existent) ou baux (quand ils ont fait l'objet d'un contrat dûment enregistré) ne peuvent être généralement cédés sans l'obtention d'agréments de la part des autorités publiques, ce qui est dans la plupart des cas long et difficile. La présence d'un collatéral apparaît donc souvent comme une condition nécessaire à l'octroi d'un prêt (Africapractice, 2005)30(*), ce qui exclut une majorité d'entrepreneurs ne disposant pas de ressources suffisantes. Dans tous les cas, la complexité et les délais des procédures d'enregistrement des sûretés et des procédures de recouvrement, notamment par rapport aux montants mis en jeu, ainsi que la faiblesse des systèmes judiciaires et l'incertitude sur l'issue des procédures de recouvrement font que la prise de garantie n'apparaît pas être un bon moyen pour atténuer le risque de la banque (FMI, 2006)31(*).

    2- le manque de garantie

    Prêter aux PME est plus souvent fondé sur les garanties que ce n'est le cas pour les grandes entreprises. Pour la plupart des PME, les garanties sont nécessaires pour obtenir un financement bancaire. Dans ce contexte il est nécessaire de définir quel type d'actifs sont acceptés comme garanties du point de vue des banques. La forme la plus courante de garanties est l'immobilier (soit détenu par l'entreprise, soit détenu par l'entrepreneur lui-même). Il peut aussi arriver que les PME affectent aux banques leur épargne (privée/personnelle), en garantie des crédits bancaires accordés à l'entreprise. D'autres actifs, comme les stocks, sont normalement inadéquats en tant que garantie (par exemple à cause de la rétention de la propriété par les fournisseurs et des difficultés pour les réaliser).Toutefois, les PME manquent généralement des garanties suffisantes, et un ralentissement économique peut avoir un effet négatif sur la valeur des garanties. Selon la commission (2003), une étude suédoise à montré que, dans les zones défavorisées, par exemple, une baisse de la valeur des propriétés a pour résultat une plus faible chance d'emprunter de l'argent. La seconde raison de ne pas obtenir un prêt est une faible performance économique des PME. Une faible performance économique peut s'apprécier suivant un critère tel qu'un faible ratio capital propres/total bilan, des gains insuffisants avant les intérêts et impôts, ou des pertes, et des liquidités insuffisantes. Le manque de garanties suffisantes est le principal frein pour les micros et petites entreprises, tandis que de faibles performances et un flux d'informations insuffisant sont les raisons les plus importantes en ce qui concerne les entreprises de taille moyenne. Le prêt fondé sur une garantie devient moins important quand la taille de l'entreprise augmente, tandis qu'augmente l'importance de bonnes performances économiques et d'un flux d'informations convenable. De plus, les contrôles du crédit par les banques sont plus complexes et détaillés quand les montants de crédit concernés sont plus élevés.

    Les systèmes de garanties sont un des instruments utilisés pour faciliter l'accès des PME au financement. Dans de tels systèmes, des garanties sont données au financeur en échange d'une commission pour couvrir les risques, aussi bien que les coûts administratifs et de traitement. La Commission Européenne identifie deux principaux types de systèmes de garanties, qui montrent certaines similitudes.

    - Les fonds de garantie des emprunts sont habituellement financés publiquement par des autorités régionales ou nationales. Ils fournissent des garanties soit directement aux PME, soit indirectement en contre-garantissant les engagements de prêt mis en place par des associations de garantie mutuelle. Certains fonds de garantie proposent également des prêts aux PME.

    - Les associations de garantie mutuelle sont mises en place par des PME, des fédérations professionnelles ou des Chambres de Commerce, parfois en partenariat avec des banques. En se groupant ensemble sous forme coopérative, les associations de garantie mutuelle sont à même de négocier auprès des banques des prêts dans des conditions financières préférentielles, et elles sont aussi souvent capables de fournir des services professionnels d'appui à leurs clients, en tirant partie de leurs connaissances spécialisées et approfondies des secteurs d'activité dans lesquels elles opèrent.

    Les garanties fonctionnent sur le principe d'un partage du risque entre la banque et l'association de garantie, réduisant ainsi significativement le degré de risque pour la banque. Dans le contexte d'une politique régionale, les systèmes de garantie peuvent jouer un rôle important pour améliorer l'accès aux finances, en créant un secteur privé de levé de fonds et en encourageant le développement des PME. Les systèmes de garantie sont spécialement adéquats pour les très petits prêts aux micro-entreprises incapables d'apporter au prêteur les garanties requises. Dans certains des systèmes, les projets d'investissement doivent passer un contrôle de faisabilité pour bénéficier des garanties. En conséquence, les entreprises doivent délivrer de l'information aux organisations d'appui. Le but du contrôle de faisabilité est que les garanties soient fournies seulement aux projets réalistes et faisables.

    B- Un manque de structuration, une insuffisance de moyens dédiés aux PME au sein des banques

    Un manque de structuration des entreprises et une insuffisance de moyens dédiés aux PME au sein des banques sont aussi d'autres facteurs qui limitent l'accès des PME aux crédits bancaires.

    1-Un manque de structuration des entreprises

    Du côté des entreprises, trois aspects constituent une préoccupation prédominante pour les banques (Lefilleur, 2009). La faiblesse généralisée des fonds propres des PME apparaît comme le premier d'entre eux. Cette faiblesse s'explique à la fois par les réticences des promoteurs à rechercher d'autres actionnaires, la rareté des trésoreries disponibles, les sous-évaluations fréquentes des coûts de fonctionnement et d'investissement dans les budgets, ainsi que la sous-estimation du capital nécessaire pour réaliser le chiffre d'affaires envisagé. En conséquence, le poids des emprunts dans les plans de financement apparaît souvent trop important, ce qui d'une part conduit les banques à durcir une position déjà naturellement réservée ou à multiplier les demandes de garanties, et d'autre part, freine les entreprises dans l'atteinte de l'équilibre financier, les faisant ainsi redoubler de fragilité. Le deuxième obstacle important rencontré par les banques est l'insuffisance d'organisation des PME, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, la comptabilité, la gestion administrative et les fonctions de contrôle. Le chef d'entreprise, y compris pour des PME de grande taille, est souvent le seul décideur de la société. La formalisation modeste, voire parfois balbutiante, favorise les erreurs, les fraudes et nuit à la régularité des processus, ce qui peut particulièrement pénaliser les entreprises du secteur manufacturier, notamment celles destinées à l'exportation. L'action est trop rarement précédée d'une réflexion qui permettrait de garantir la stabilité des processus de production et de commercialisation. Le contrôle, tant au niveau interne qu'au niveau des auditeurs, est relégué au second plan. Cela empêche la détection rapide des faiblesses de la société, facilite les éventuelles velléités de non transparence de certains promoteurs et amenuise la sérénité des banquiers face aux PME. Enfin, le manque de vision du futur de l'entreprise constitue le troisième principal obstacle.

    2- Une insuffisance des moyens dédiés aux PME au sein des banques

    D'après Lefilleur (2009), il ya également au moins trois insuffisances notables du côté des banques. La première est la faiblesse du suivi des concours mis en place. La fragilité normale des PME en termes d'organisation et de projection dans le futur devrait contraindre les banquiers à surveiller de près le fonctionnement quotidien de l'entreprise, la pertinence de ses investissements et les difficultés qu'elle rencontre. Les PME étant naturellement peu enclines à donner une vraie place de conseiller à leurs banquiers, ceux-ci devraient prendre systématiquement l'initiative. Or, ce rôle demeure mal assumé. La récente intensification des exigences de suivi des principales clientèles traditionnelles (grandes entreprises et particuliers) imposées par les réglementations, le manque de temps face aux nombreux dossiers de PME souvent tous différents les unes des autres ainsi que la faible rentabilité de telles actions d'encadrement par rapport à d'autres activités sont autant de facteurs qui peuvent expliquer l'insuffisance de suivi de la part des banques. Cela peut créer un cercle vicieux dans la mesure où cette insuffisance de suivi est précisément à l'origine de la dégradation de nombreux dossiers, ce qui renforce alors l'aversion des banques aux PME. La deuxième insuffisance des banques, partiellement responsable de la précédente, est la pénurie au sein des équipes bancaires de cadres de référence spécifiques ayant une expérience approfondie de la gestion des dossiers de financement des PME. La diversité des PME, que ce soit en termes de taille, de secteurs, de caractéristiques ou d'appuis requis, est bien sûr à l'origine de cette situation. Elle explique les difficultés rencontrées pour mettre au point des solutions. Les efforts d'amélioration restent cependant insuffisants. Les banques continuent dans la plupart des cas de souffrir d'une pénurie de départements spécialisés sur les PME, d'un manque de procédures bien adaptées à la modestie des informations financières et des quelques indicateurs de suivi disponibles, d'une faible capacité d'innovation en ce qui concerne les garanties acceptables et de l'inexistence de formations spécifiques au financement des PME pour les analystes de crédit et les chargés de clientèle. Ces facteurs sont autant de handicaps pour que les banques accroissent leur intérêt pour les PME. Enfin, la troisième insuffisance des banques est liée à l'environnement institutionnel dont les déficiences pénalisent l'action de ces dernières. En effet, malgré les réels progrès apportés par l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA),certaines faiblesses persistantes du cadre juridique(par rapport à la réalisation des garanties par exemple) et les carences graves et généralisées des appareils judiciaires rendent très difficile la récupération des crédits défaillants. Ces difficultés, amenuisent encore l'attrait des concours aux PME et poussent en même temps les banques à durcir leurs conditions. De même, la multiplicité, la complexité et le caractère parfois peu orthodoxe des pressions de l'administration police économique, fisc, sécurité sociale fragilisent encore davantage les PME prêtes à intégrer le secteur formel sous la pression des banques.

    II- IDENTIFICATION DES DETERMINANTS DES PME

    Il s'agit pour nous ici de mettre en évidence les variables propres aux PME et à leurs dirigeants ayant un impact sur leur niveau d'endettement.

    A- Les variables spécifiques des PME

    Nous étudions ici les facteurs propres aux PME pouvant définir leur aversion ou propension à l'endettement. Ainsi, nous mettrons en évidence quelques variables suivantes.

    1- La taille des PME

    La taille de l'entreprise peut être exprimée en termes de nombre de travailleurs oeuvrant au sein de l'entreprise ou de son chiffre d'affaires. Les conditions d'accès aux sources de financement externes varient selon la taille des entreprises. En effet, les petites entreprises ont une probabilité de défaut plus importante et l'information disponible à leur sujet est sensiblement réduite, stigmatisant les conflits d'intérêt avec les créanciers (Ziane, 2004). Par conséquent, la taille est supposée être un facteur explicatif important dans le comportement d'endettement des firmes. Nombreux sont ceux qui supposent (et prouvent empiriquement) que la taille est l'un des facteurs les plus discriminants quant aux choix financiers des différentes entreprises (Harris & Raviv, 1990)32(*).

    Plusieurs arguments conduisent à supposer une relation positive entre la taille et l'endettement. Tout d'abord la probabilité de faillite est réduite dans les entreprises de taille importante car la diversification des activités réduit la volatilité des cash-flows et donc la probabilité de faillite (Titman et Wessels, 198833(*) ; Rajan et Zingales, 1995). Par ailleurs, Ferri et Jones (1979) notent que les grandes entreprises ont plus d'accès aux marchés financiers et peuvent emprunter à de meilleures conditions. Finalement, pour les petites entreprises, les conflits d'agence entre actionnaires et obligataires peuvent être plus sévères puisque les dirigeants sont souvent des actionnaires importants et que ces firmes disposent de plus de souplesse dans leur choix d'investissement (Titman, 1988). Ce problème peut être limité en octroyant aux petites entreprises du crédit à court terme.

    Néanmoins une approche fondée sur les asymétries d'information peut conduire à supposer une relation négative entre la taille et l'endettement. Il se peut, comme le note Rajan et Zingales 1995, que la taille serve de mesure inverse de l'information obtenue par les investisseurs externes. Toutefois, ils n'observent pas que les grandes entreprises émettent plus de titres sensibles aux asymétries d'information. De plus, la relation négative entre la taille et l'endettement reste spécifique à l'Allemagne. Kremp et Stoss (2001) notent également l'importance du financement bancaire pour les entreprises de petites tailles en Allemagne. Les caractéristiques du droit de la faillite et du système de la banque principale (Hausbank) allemand offrent une explication à l'exception allemande qui ne repose pas sur les asymétries d'information avec tous les investisseurs externes. Le cas allemand mis à part, la relation positive entre la taille et l'endettement est confirmée dans un certain nombre d'études (Rajan et Zingales 1995 ; Booth et al., 2001). D'autres études trouvent des relations faibles (Ozkan 2001)34(*) ou non significative (Kremp et Stoss, 2001) entre la taille et l'endettement et hésitent à conclure.

    2- L'âge des PME

    L'âge de l'entreprise indique sa durée de vie depuis sa création. En effet, l'âge permet de renforcer la relation entre la banque et les PME. Une entreprise qui a vécu pendant un temps est supposée avoir accumulé d'expériences pendant son existence et disposait déjà des informations sur sa santé. Ainsi, une entreprise qui a duré peut disposer des documents de synthèse pouvant faciliter leur accès aux crédits. Par contre, les jeunes entreprises ont souvent de difficulté à constituer de dossiers de crédit car ne disposant pas des informations complètes pour fournir leur demande. Ainsi, la durée de vie de l'entreprise est considérée comme représentative du capital informationnel dont peuvent disposer les créanciers (Ziane, 2004). A ce titre, elle influence la disponibilité du capital par le biais d'une réduction de l'incertitude relative aux capacités de remboursement. D'après Dietsch (2003), les PME doivent pouvoir constituer des relations durables avec les banques pour renforcer leur confiance et ainsi faciliter leur accès aux crédits. L'entreprise ayant une durée de vie importante dispose déjà des informations sur son fonctionnement permettant aux institutions financières d'avoir une connaissance parfaite sur sa santé. Dans une telle option, l'âge de l'entreprise devrait être corrélé positivement avec l'endettement, comme peut l'attester Fischer (1989). Selon cet auteur, le sens positif de cet impact s'explique, par l'intensification de la relation de confiance entre l'entreprise et ses créanciers au fil du temps. Cependant, les auteurs comme Bourdieu et Sedillot (1993) ainsi que de Johnson (1997) ont plutôt démontré une relation négative entre l'âge de l'entreprise et son degré d'endettement. Le signe négatif de cette relation peut être expliqué par le fait qu'une entreprise plus âgée a pu réussir à cumuler, au cours de son existence, un montant important de fonds propres via autofinancement et que, par conséquent, elle doit moins recourir à l'endettement.

    3- La rentabilité des PME

     

    La rentabilité d'une entreprise est entendue comme sa capacité à produire un bénéfice net satisfaisant par rapport au capital engagé. En effet, les avis sont partagés quant à la relation entre la rentabilité et le niveau d'endettement. Pour les auteurs de la POT, les entreprises les plus rentables devraient avoir une aversion à l'endettement (Myers & Majluf, 1984). Toute chose égale par ailleurs, les entreprises les plus rentables ont alors plus de l'autofinancement par conséquent elles ont une aversion à l'endettement. Au contraire, selon les tenants de la théorie de signal, les banques utilisant la rentabilité passée dans l'évaluation du risque des entreprises augmenteront la capacité d'emprunt des firmes les plus profitables (Ross, 1977).

    4- La croissance des PME

    Selon Ziane (2004), la croissance est un élément moteur dans l'activité d'un nombre important des petites entreprises. Toutefois, des différentes significatives apparaissent entre les firmes selon le niveau de croissance constaté (Hutchinson et Ray, 1986)35(*). A nouveau, deux thèses sont en concurrence, d'où l'hypothèse alternative : selon une approche privilégiant les couts de faillite ou d'agence, les possibilités de croissance sont une source de conflits et donc de réduction de niveau d'endettement ; à l'inverse selon une perspective de financement hiérarchie, l'endettement apparaît comme un moyen efficace de financement et de préservation du contrôle pour le propriétaire-dirigeant de l'entreprise.

    5- La composition de l'actif

    La composition de l'actif exprime le niveau de garantie offert par l'entreprise en termes de disponibilité de fonds de roulement net. C'est un élément important dans la décision d'octroi de crédit aux PME les entreprises qui disposent des niveaux élevés d'actifs corporels sont en mesure de réduire les asymétries d'information et les coûts d'agence. Ainsi, toute chose égale par ailleurs, l'importance des actifs corporels devrait se traduire par un endettement supérieur.

    6- Le caractère familial des PME

    Le concept d'entreprise familiale n'est pas clair car il ne peut pas être défini à partir de formes juridiques spécifiques ou des critères de tailles spécifiques (Colot et Mélanie, 2007). Selon christensen (1953)36(*), une entreprise est familiale lorsqu'elle porte le nom de la famille et est imprégnée de ses valeurs et traditions. La famille doit en outre fournir des dirigeants et être (ou avoir été) propriétaire d'une grande partie des actions. Quant aux Davis et Tagiuri (1982) ; l'entreprise familiale est « une organisation dans laquelle deux ou plusieurs membres de la famille élargie influence la direction de l'entreprise à travers l'exercice de lien de parenté, des postes de management ou de droit de propriété sur le capital ». Les définitions de l'entreprise familiale étant non exhaustives montrent qu'elles sont nombreuses et hétérogènes. Cependant, d'après la littérature, nous retenons qu'il ya trois critères qui permettent de définir l'entreprise familiale. L'entreprise familiale est caractérisée par la participation active de la famille dans la gestion de l'entreprise, le contrôle du capital par la famille et la transmission de l'entreprise à la génération future. De tout ce qui précède, nous pensons que les dirigeants de cette catégorie d'entreprise ne souhaiteraient pas l'endettement de peur de perdre le contrôle de leur entreprise car l'endettement exprime la dépendance de l'entreprise de l'extérieur. Par conséquent, le caractère familial des PME devrait se traduire par une aversion à l'endettement.

    · B-LES VARIABLES RELATIVES AUX DIRIGEANTS

    Nous venons d'identifier les variables propres aux PME permettant d'expliquer leur niveau d'endettement. Mais il n'ya pas seulement que ces dernières qui ont été définies par la communauté scientifique. A leur côté, nous avons encore d'autres relatives aux dirigeants qui peuvent aussi expliquer le niveau d'endettement. Nous analysons d'une part, le nombre de dirigeants ainsi que leur âge et, d'autre part, leur participation dans le capital de l'entreprise.

    1- L'âge de dirigeants

    L'âge de dirigeants s'interprète par la durée de vie d'un ou des dirigeants à la tête de l'entreprise et prêt de la retraite pendant laquelle il a accumulé d'expérience. En effet, nous pensons qu'un dirigeant plus âgé (ou une équipe dirigeante plus âgée) est mieux à même de négocier des crédits bancaires étant donné la confiance qu'il pourrait inspirer aux apporteurs des fonds externes. Le risque de sélection adverse couru par ceux-ci se trouve amoindri ou atténué du fait de l'expérience managériale connue du dirigeant. A ce effet, on peut croire à l'inexistence des informations asymétriques basées sur la capacité ou l'incapacité managériale du dirigeant, dans une certaine mesure, les résultats passés de l'entreprise peuvent attester la capacité ou non à gérer correctement l'entreprise et à dégager les résultats positifs. Ainsi, l'âge de dirigeant pourrait être une fonction croissante de l'endettement. Nonobstant, selon Tufano (1996), plus le dirigeant est âgé et proche de la retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Cela pourrait également signifier que plus le dirigeant de l'entreprise est âgé, moins il voudra endetter l'entreprise qu'il dirige et ce, afin de ne pas augmenter le risque de cette entreprise.

    2- Le nombre de dirigeants

    On se situe ici dans le cadre des entreprises présentant une direction plurielle. En effet, le nombre plus important de dirigeants peut également être bénéfique dans les relations entre l'entreprise et la banque. Ce nombre au sein d'une PME pourrait diminuer la probabilité d'apparition des coûts de sélection adverse liés à l'endettement. Nous pourrions donc nous attendre à une proportion de dettes financières plus importantes dans une entreprise où il y a plus d'un dirigeant. Un nombre important de dirigeants peut signaler une hausse des capacités managériales au sein de l'entreprise ce qui peut rassurer les apporteurs des fonds externes. La relation de confiance banque-entreprise pourrait donc être consolidée du fait de l'existence de plusieurs niveaux d'expériences managériales au sein de l'entreprise.

    3-La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise

    La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise se traduit par l'opération de rachat ou la détention des actions par ce dernier de l'entreprise qu'il dirige. Ce rachat ou détention des actions fait le propriétaire de l'entreprise en plus de son statut dirigeant et lui confère le droit de vote à l'assemblée et le droit d'être élu au conseil d'administration. En général, dans la plupart des PME et particulièrement les PME familiales, le dirigeant est souvent actionnaire majoritaire de l'entreprise qu'il gère. Etant donné que le dirigeant dispose un double statut à savoir le statut de directeur et celui d'actionnaire et bénéficie d'une double rémunération (salaire et dividende), il doit avoir une main mise sur l'entreprise et chercher à préserver l'intérêt de cette dernière car son intérêt en dépend aussi. Par contre, le dirigeant non actionnaire qui ne bénéficie que d'une seule rémunération cherche à préserver ses intérêts au détriment de ceux des actionnaires. A ce moment des coûts seront engagés pour surveiller les actions opportunistes du dirigeant (Williamson, 1985). Etant soucieux de son intérêt de celui de l'entreprise, le dirigeant actionnaire va refuser de dépendre de l'extérieur c'est-à-dire ne va pas vouloir endetter pour ne pas perdre le contrôle de son entreprise. Selon la théorie de l'agence, la divergence d'intérêts entre les dirigeants et les actionnaires peut être limitée par l'accroissement de la part de capital détenue par les dirigeants. Cette solution présente plusieurs avantages, d'une part, elle modifie les arbitrages des dirigeants en faveur de la maximisation de la valeur de la firme, d'autre part, ce système incitatif permet de réduire le coût du contrôle supporté par les actionnaires car il est supposé réduire l'opportunisme des dirigeants à leur égard. D'après Jensen et Meckling (1976), l'alignement des intérêts des actionnaires et des dirigeants ne sera jamais parfait si les dirigeants ne possèdent pas la totalité du capital. Toutefois, nous croyons que le dirigeant qui détient une part importante du capital dans une entreprise pourrait avoir une volonté d'aligner ses intérêts et ceux de l'entreprise car dans tous les cas, à cause de son double statut actionnaire et dirigeant, le succès de cette dernière accroîtra ses revenus. Il aimerait avoir le contrôle exclusif de son entreprise cause de son aversion à l'endettement. Dès lors on peut s'attendre à voir une proportion de dettes plus importantes dans une entreprise où le dirigeant n'est pas actionnaire majoritaire, notamment suite aux coûts d'agence.

    Nous venons d'énumérer dans cette première section les déterminants des petites et moyennes entreprises pouvant expliquer leur niveau d'endettement. Nous mentionnons d'une part, les variables propres à ces entités de production et, d'autre part, les variables relatives à leurs dirigeants. Etant donné que ces variables sont nombreuses, nous n'avons pas pu identifier la totalité, seulement quelques unes qui nous semblent essentielles. Aussi parmi celles identifiées, nous pensons choisir certaines spécifiques aux PME et à leurs dirigeants pour étudier leur influence sur le niveau d'endettement. L'étude de relation entre les déterminants des PME et leur niveau d'endettement constitue la seconde section de notre deuxième chapitre.

    Section II : RELATION ENTRE DETERMINANTS DES PME ET LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT

    Le développement ou l'évolution des entreprises ne peut être possible que par financement dont l'endettement occupe une place non négligeable pour ces unités de production. Cependant, ces dernières n'ont pas le même niveau d'endettement. Leur niveau d'endettement est fonction de certaines variables qui leur sont propres. Ces variables peuvent être l'âge, la rentabilité, le niveau de garantie, le caractère familial, la taille, la croissance, etc. Compte tenu d'un nombre important de ces variables, nous ne pouvons pas les présenter toutes. Nous analysons dans cette section la relation existant entre quelques variables spécifiques aux PME et à leurs dirigeants et leur niveau d'endettement.

    I- L'INFLUENCE DES VARIABLES DES PME SUR LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT

    Nous nous proposons d'analyser tour à tour l'influence de la rentabilité et le caractère familial des PME sur leur niveau d'endettement.

    A- L'influence de la rentabilité des PME

    La rentabilité est une capacité d'une entreprise à produire un bénéfice net à partir d'un capital employé à cet effet. Suivant Myers (1977), la rentabilité passée et présente joue un rôle dans la détermination de la structure du capital. L'impact de la rentabilité sur le niveau d'endettement des entreprises fait l'objet d'une controverse théorique entre les auteurs qui ont axé leur recherche sur le sujet.

    Selon Myers & Majluf (1984) dans la POT (Pecking Order Theory), les entreprises utilisent d'abord l'autofinancement, puis la dette et en dernier lieu l'émission d'action pour financer leurs investissements. D'après cette théorie, une entreprise soumise à l'asymétrie informationnelle avec ses apporteurs des fonds choisira de préférence les modes de financement les moins soumis à ces asymétries informationnelles à savoir l'autofinancement, l'endettement et finalement l'ouverture du capital à des actionnaires externes. Par conséquent, plus une entreprise est rentable moins elle recourra à l'endettement comme moyen de financement. Toutes choses égales par ailleurs, les firmes plus rentables ont alors plus d'autofinancement d'où une relation négative entre la rentabilité et l'endettement. Cette description est validée par l'un des résultats empiriques les plus réguliers, par exemple la revue de littérature de Harris et Raviv 1990, l'étude sur les pays membres du G7 de Rajan et Zingales 1995 et celles sur 10 pays en voie de développement de Booth et al. 2001 ont toutes conclu à une relation négative entre la rentabilité et l'endettement. Dans le cadre de la théorie de Trade-off Theory (TOT), la relation entre l'endettement et la rentabilité devrait être positive. Une entreprise rentable aura une préférence pour la dette car les intérêts sont déductibles de son résultat fiscal. Ainsi, d'après cette théorie entre les avantages fiscaux de la dette et ses inconvénients en termes d'accroissement du risque de faillite, si l'entreprise est rentable et que son risque de défaillance financière n'est pas important alors, il faudra recourir à l'endettement. La négociation du contrat d'emprunt sera d'autant plus facile que l'entreprise est rentable. Par ailleurs, si la rentabilité passée est une bonne approximation de la rentabilité future, une entreprise très rentable aura une probabilité plus forte de rembourser ses dettes (Shyam-Sunder et Myers 1999). La théorie statique prédite donc une relation positive entre l'endettement et la rentabilité. Cette prédiction constitue la grande contradiction du modèle de Trade-off.

    Toutefois des modèles théoriques dynamiques qui supposent l'existence d'un niveau optimal d'endettement de type Fischer et al. (1989), Leland (1998) montrent qu'il existe des coûts d'ajustements pour s'ajuster vers le haut au ratio cible alors que les entreprises remboursent naturellement leur dette avec l'autofinancement. Ces coûts autorisent donc un comportement de type financement hiérarchique à court terme dans un cadre de niveau de financement optimal. Nous croyons que la PME rentable voudra utiliser l'endettement pour augmenter le volume de ses activités afin de devenir demain une grande entreprise. Le souci de la plupart des propriétaires des PME est de voir leur entreprise grandir et pour ce faire, ils doivent fructifier l'argent des autres. Au bout du raisonnement assorti de différentes études menées sur le sujet et qui ne font d'ailleurs pas le consensus37(*) et de notre bon sens, nous formulons notre première hypothèse H1 suivante qui indique une relation positive entre la rentabilité et le niveau d'endettement.

    H1 : la rentabilité de l'entreprise influence positivement son niveau d'endettement.

    · B-L'influence du caractère familial des PME

    Comme nous avons dû mentionner un peu plus haut, la plupart des PME sont familiales. On peut voir avec Colot (2005) dans ses recherches menées sur les PME belges qui dit que plus de 80% des PME belges sont des entreprises familiales. Ainsi, au Tchad ces entreprises contribuent en grande partie au développement de l'économie nationale.

    Nous définissons l'entreprise familiale comme une unité chargée de produire et d'écouler sur le marché des biens et des services, unité appartenant à des personnes unies par des liens de consanguinité directs ou indirects usant de contrats non formalisés dont l'objectif prioritaire est l'obtention d'un profit minimal permettant la sécurisation du capital investi et la survie des membres de la famille.

    Cependant, le concept des PME familiales n'est pas clair car plusieurs auteurs l'abordent différemment. Il n'existe pas de formes juridiques spécifiques ou de critères de tailles spécifiques pour définir ce concept (Colot et Mélanie, 2007). Ainsi, pour christensen (1953)38(*), une entreprise est familiale lorsqu'elle porte le nom de la famille et est imprégnée de ses valeurs et traditions. La famille doit en outre fournir des dirigeants et être (ou avoir été) propriétaire d'une grande partie des actions. Quant aux Davis et Tagiuri (1982) ; l'entreprise familiale est « une organisation dans laquelle deux ou plusieurs membres de la famille élargie influence la direction de l'entreprise à travers l'exercice de lien de parenté, des postes de management ou de droit de propriété sur le capital ». Ainsi, Stern (1986) se réfère à une entreprise détenue et dirigée par les membres d'une ou deux familles. Ronoff et Ward (1990)39(*) ont choisit une définition identique. Selon Handler (1989, l'entreprise familiale est « une organisation dans laquelle les principales décisions opérationnelles et les objectifs quant à la transmission sont par les membres de la famille impliqués dans le management ou dans le conseil d'administration ». Astrachan et Kolenko (1984)40(*) considèrent qu'une entreprise est familiale si la famille détient au moins 50% du capital pour les sociétés non cotées et 10% pour les sociétés cotées, si l'entreprise existe depuis au moins 10 années ininterrompues, si au moins deux membres de la famille sont impliqués dans l'entreprise et enfin, si le propriétaire a la volonté de transmettre l'entreprise à la génération future. Plus récemment, Floren (2002)41(*) définit qu'une entreprise est familiale si elle satisfait à au moins deux des critères suivants : la famille doit détenir au moins 50% des actions de l'entrepris ; la famille doit avoir l'influence décisive sur la stratégie de l'entreprise et sur les décisions de transmission de l'entreprise ; la majorité ou au moins deux membres du conseil d'administration ou de la direction doivent être des membres d'une famille. Les définitions de l'entreprise familiale étant non exhaustives montrent qu'elles sont nombreuses et hétérogènes. Cependant, d'après la littérature, nous retenons qu'il ya trois critères qui permettent de définir l'entreprise familiale. Ainsi, l'entreprise familiale est caractérisée par la participation active de la famille dans la gestion de l'entreprise, le contrôle du capital par la famille et la transmission de l'entreprise à la génération future. De ces trois critères, nous pouvons analyser l'influence du caractère familial des entreprises sur leur niveau d'endettement. Dans la plupart des études existantes traitant de la problématique de la structure d'endettement des PME familiales, nous retenons celles d'Hirigoyen (1982) qui met en évidence une stratégie financière prudente de la part des dirigeants d'entreprises familiales de peur de perdre le contrôle de ces dernières. Ce comportement de prudence est confirmé dans l'étude de Ward (1988) ; cette dernière montre que les entreprises familiales ont recours à des stratégies de défense de peur de perdre le contrôle familial de l'entreprise. Cette crainte serait renforcée dans les entreprises familiales dans lesquelles le dirigeant serait d'un âge déjà avancé (Tufano, 1996). Selon Donckels (1993), la famille souhaite maintenir l'indépendance financière de son entreprise afin d'en conserver le contrôle. A cet égard, l'entreprise va privilégier l'autofinancement et éviter l'endettement à long terme. Cependant, une fois la capacité d'autofinancement atteinte, la PME familiale va recourir plus facilement à l'endettement qu'à l'ouverture du capital et ce, de manière à préserver le contrôle familial de l'entreprise. Néanmoins, si le financement par dettes évite la dilution de l'actionnariat, il engendre un accroissement du risque de défaillance financière. Par conséquent, le dirigeant doit réaliser un arbitrage entre la conservation du contrôle et l'augmentation du risque. Pour Kalika (1988), les différences structurelles en termes de différenciation, de formalisation, de planification, de contrôle et centralisation qui existent entre les entreprises familiales et non familiales peuvent s'expliquer par le fait que la taille des PME familiales est généralement plus petites que celles des PME non familiales et qu'au sein des PME familiales, la direction est plus autodidacte que gestionnaire. D'après Allouche et Amann (1995)42(*), les entreprises évitent l'endettement et optent pour des stratégies à long terme plutôt que de court terme lié à un besoin de résultats rapides et ont une aversion à l'endettement. Elles pratiquent aussi plus facilement le réinvestissement des dividendes. Cette aversion et cette crainte de l'endettement sont confirmées par l'étude de Gallo et villaseca (1996) qui constate la présence d'un faible ratio dette/fonds propres au sein même de ces entreprises familiales. De tout ce qui précède, nous remarquons donc que le caractère familial des PME pourrait avoir une influence négative sur leur comportement d'endettement du fait que leurs dirigeants ont une crainte de perdre leur contrôle. Ce qui nous amène à émettre notre deuxième hypothèse suivante qui vise à tester une relation négative entre le caractère familial des entreprises et leur niveau d'endettement.

    H2 : le caractère familial des PME influence négativement leur niveau d'endettement

    II- L'INFLUENCE DES VARIABLES DU DIRIGEANT SUR LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT

    A- L'influence de l'âge du dirigeant de l'entreprise

    L'âge de dirigeants s'interprète par la durée de vie d'un ou des dirigeants à la tête de l'entreprise et prêt de la retraite pendant laquelle il a accumulé d'expérience. L'âge est un facteur révélateur d'expérience. Même dans la société humaine, on doit du respect aux personnes les plus âgées car ces dernières sont souvent considérées comme les plus sages à cause de leur espérance de vie menée. En effet, nous pensons qu'un dirigeant plus âgé (ou une équipe dirigeante plus âgée) est mieux à même de négocier des crédits bancaires étant donné la confiance qu'il pourrait inspirer aux apporteurs des fonds externes. Le risque de sélection adverse couru par ceux-ci se trouve amoindri ou atténué du fait de l'expérience managériale connue du dirigeant. A ce effet, on peut croire à l'inexistence des informations asymétriques basées sur la capacité ou l'incapacité managériale du dirigeant, dans une certaine mesure, les résultats passés de l'entreprise peuvent attester la capacité ou non à gérer correctement l'entreprise et à dégager les résultats positifs. Ainsi, l'âge de dirigeant pourrait être une fonction croissante de l'endettement. Cependant, selon Tufano (1996), plus le dirigeant est âgé et proche de la retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Cela pourrait également signifier que plus le dirigeant de l'entreprise est âgé, moins il voudra endetter l'entreprise qu'il dirige et ce, afin de ne pas augmenter le risque de cette entreprise. Nonobstant, nous pensons plutôt que le dirigeant grâce à son âge avancé aurait pu présenter son ou ses remplaçants au banquier lorsqu'il doit aller à la retraite. La banque aurait pris connaissance du nouveau dirigeant pour le maintien de la confiance qu'elle avait avec l'ancien. Le dirigeant le plus âgé aurait pu pendant son existence à la tête de l'entreprise tisser de relation profonde avec son banquier. Ce qui fait que ce dernier lui accorde plus de confiance que le jeune dirigeant. Ce qui retient notre attention c'est que la relation parfaite entre le dirigeant et son banquier est basée sur la confiance qu'il pourrait lui inspirer à cause de son âge avancé exprimé par une relation longue. La durée importante du dirigeant à la tête de l'entreprise permet au banquier de connaître son comportement et là l'asymétrie informationnelle entre les deux pourrait être réduite. Ce raisonnement nous conduit à émettre notre troisième hypothèse H3 qui nous permettra de tester une relation positive entre l'âge du dirigeant et le degré  d'endettement des entreprises.

    H3 : l'âge du dirigeant influence positivement le niveau d'endettement d'une entreprise.

    B- L'influence de la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise

    La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise se traduit par le rachat ou la détention d'une partie des actions de l'entreprise qu'il dirige. Cette détention des actions par le dirigeant fait de lui propriétaire de l'entreprise en plus de son statut de dirigeant et lui confère le droit de vote à l'assemblée et le droit d'être élu au conseil d'administration. En général, dans la plupart des PME et particulièrement les PME familiales, le dirigeant est souvent actionnaire majoritaire de l'entreprise qu'il gère. Etant donné que le dirigeant dispose un double statut à savoir le statut de directeur et celui d'actionnaire et bénéficie d'une double rémunération (salaire et dividende), il doit avoir une main mise sur l'entreprise et chercher à préserver l'intérêt de cette dernière car son intérêt en dépend aussi. Tandis que les dirigeants non actionnaires ont tendance à privilégier leurs propres intérêts au détriment de ceux de l'entreprise (ou actionnaires). Ces deux parties vont chercher à engager des coûts pour surveiller l'une et l'autre (Williamson, 1985). Dès lors on peut s'attendre à voir une proportion de dettes plus importantes dans une entreprise où le dirigeant n'est pas actionnaire majoritaire, notamment suite aux coûts d'agence. Cependant, le dirigeant actionnaire qui veut contrôler exclusivement son entreprise souhaiterait être indépendant de l'extérieur c'est-à-dire ne souhaiterait pas endetter pour ne pas perdre le contrôle de son entreprise. Selon la théorie de l'agence, la divergence d'intérêts entre les dirigeants et les actionnaires peut être limitée par l'accroissement de la part de capital détenue par les dirigeants. Cette solution présente plusieurs avantages, d'une part, elle modifie les arbitrages des dirigeants en faveur de la maximisation de la valeur de la firme, d'autre part, ce système incitatif permet de réduire le coût du contrôle supporté par les actionnaires car il est supposé réduire l'opportunisme des dirigeants à leur égard. D'après Jensen et Meckling (1976), l'alignement des intérêts des actionnaires et des dirigeants ne sera jamais parfait si les dirigeants ne possèdent pas la totalité du capital. Selon Albouy (1991), en tenant compte des risques réels de faillite, il n'y aurait aucun intérêt pour des actionnaires à émettre des dettes puisque dans ce cas la firme endettée serait inférieure à celle financée uniquement par fonds propres. De tout ce qui précède, nous croyons que le dirigeant qui détient une part importante du capital dans une entreprise pourrait avoir une volonté d'aligner ses intérêts et ceux de l'entreprise, car dans tous les cas, à cause de son double statut actionnaire et dirigeant, le succès de cette dernière accroîtra ses revenus. Il aimerait donc avoir le contrôle exclusif de son entreprise cause de son aversion à l'endettement. Ainsi, notre quatrième hypothèse H4 qui consistera à tester une relation négative entre la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise et son niveau d'endettement peut être formulée de manière suivante :

    H4 : la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise a une influence négative sur son niveau d'endettement.

    L'influence de la rentabilité de l'entrepriseDegré d'endettement de l'entrepriseL'influence du caractère familial de l'entrepriseL'influence de l'âge du dirigeant de l'entrepriseL'influence de participation du dirigeant dans le capital social de l'entreprise

    H1+

    H2-

    H3+

    H4-

     
     
     
     
     
     

    FIGURE 1 : Modèle  de recherche proposé

    Cette première partie nous a permis de passer en revue au premier chapitre les modes d'endettement à la disposition des petites et moyennes entreprises et de situer la place de l'endettement dans les modes de financement. En effet, nous avons fait mention de deux modes d'endettement à savoir les modes d'endettement formels et ceux informels. En raison des difficultés de financement que rencontrent les entreprises de petite taille auprès des institutions de financement formelles en termes soit de taux trop élevés par les banquiers soit de l'asymétrie informationnelle entre les banquiers et les entreprises, une autre alternative est possible celle de financement informel qui se fait auprès des institutions informelles dont le contact avec les entreprises est direct et dont le taux d'intérêt ne fait l'objet d'aucune réglementation. Pour ce qui est de la place de l'endettement, nous avons identifié d'abord les théories qui ont bien expliqué l'endettement à savoir la théorie d'agence, la théorie de financement hiérarchique (Pecking Order Theory) et la théorie de financement optimale (Trade-off Theory) avant de faire un point sur le rôle d'endettement. Ces théories ont expliqué le bien fondé de l'endettement sans lequel le succès de la plupart des entreprises est douteux. S'agissant de rôle, il faut noter que le rôle de l'endettement n'est plus à démontrer. L'endettement permet de créer de la valeur pour l'entreprise mais son excès crée de la faillite. Au deuxième chapitre, nous avons analysé la relation entre les variables propres aux PME et à leurs dirigeants et leur niveau d'endettement après avoir identifié quelques facteurs qui sont à l'origine des difficultés de financement des PME. En effet, nous avons mis d'abord en évidence ces différentes variables et leur explication du niveau d'endettement. A cause de la multiplicité de ces variables ne pouvant pas faire toutes l'objet de notre analyse, nous avons jugé choisir quelques quatre qu'il faut mettre en relation avec les objectifs spécifiques pour analyser leur relation avec le niveau d'endettement. Il s'agit d'une part, deux variables propres aux PME qui sont : la rentabilité et le caractère familial et, d'autre part, deux variables propres à leurs dirigeants à savoir l'âge et la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise. Cela nous a permis de formuler cinq hypothèses (H1, H2, H3 et H4) que nous les soumettons à l'épreuve des faits dans le contexte tchadien afin de les confirmer ou de les infirmer.

    Enfin, nous avons établi notre modèle de recherche qui permet de relier les variables indépendantes (ou variables explicatives) au variable dépendante (ou variable à expliquer) par des flèches. Les flèches indiquent l'influence des variables indépendantes sur la variable dépendante et les signes indiquent le sens de l'influence de ces variables.

    Dans les précédents chapitres de notre étude, nous avons passé en revue le cadre conceptuel des déterminants de l'endettement des PME. Nous avons par la suite, formulé des hypothèses à partir de la revue de littérature existante. Pour confirmer ou confirmer ces hypothèses, nous essayerons de soumettre la théorie à l'épreuve des faits à partir des outils d'analyse des données, puis de mettre en évidence les résultats qui seront assortis.

    Dans cette seconde partie, nous allons d'une part, présenter la démarche méthodologique de notre étude (Chapitre III) et, d'autre part, mettre en évidence l'influence des déterminants des entreprises tchadiennes et ceux de leurs dirigeants sur leur niveau d'endettement (Chapitre IV).

    Ce chapitre permet de présenter la démarche méthodologique adoptée dans le cadre de notre recherche et les outils de traitement statistique appropriés (Section I). Nous analyserons enfin, les caractéristiques des PME tchadiennes et celles de leurs dirigeants (Section II).

    Section I : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

    La méthodologie peut être définie comme l'ensemble des méthodes, des procédés et des règles permettant de choisir les outils statistiques adaptés à une analyse des données. Elle permet au chercheur de contrôler la qualité de ses recherches et de répondre à ses objectifs. Nous développerons dans les paragraphes suivants, le processus qui nous a permis de choisir notre échantillon et la technique de collecte des données après avoir présenté les types de recherche. Nous finirons cette section par les différents tests statistiques qui nous permettront d'analyser nos données recueillies.

    · I-CADRE DE RECHERCHE ET PROCESSUS D'ECHANTILLONNAGE

    Il s'agit ici de préciser le cadre de notre recherche dans lequel nous choisirons une approche et le type de recherche et de définir la méthode de collecte des données après avoir décrit notre échantillon.

    · A-CADRE DE RECHERCHE

    Le choix d'une méthodologie de recherche n'est pas fortuit, elle dépend des concepts utilisés et des objectifs fixés. En effet, le chercheur se base sur une approche et un type de recherche en adéquation avec son étude. Ainsi, le développement qui suit mettra en évidence le choix d'une approche et d'un type de recherche.

    1-le choix d'une approche

    Il existe deux approches : l'approche inductive et l'approche déductive.

    L'approche inductive se base sur des observations limitées et à partir de ces observations on inférera des hypothèses et des théories. Elle constitue une base importante du processus de recherche, surtout lorsqu'on est dans un domaine non étudié. Il s'agit d'une démarche qui est donc courante lorsque l'on est dans une étude ou une phase exploratoire. L'approche inductive constitue d'ailleurs souvent une phase initiale pour aider à formaliser des hypothèses dans le cadre d'un processus qui sera ensuite déductif.

    L'approche déductive, quant à elle, consiste, à partir des connaissances, théories et concepts, et à émettre des hypothèses qui seront ensuite testées à l'épreuve des faits. C'est ce processus qui est appelé démarche hypothético-déductive. Cette démarche consiste à partir de la littérature existante à émettre des hypothèses qui seront testés sur un échantillon représentatif de la population étudiée. Pour notre travail, nous avons opté pour cette dernière démarche car, elle permet de vérifier les hypothèses en utilisant les outils statistiques.

    Après le choix de l'approche, il paraît important de présenter les différents types de recherches.

    2-le choix de type de recherche

    Il en existe deux, à savoir la recherche causale et la recherche non causale.

    La recherche causale : cette recherche consiste à mettre en évidence une éventuelle relation de cause à effet entre les différentes variables. Compte tenu de sa vertu à étudier le lien de causalité entre deux ou plusieurs variables, cette recherche prend la forme d'une recherche empirique.

    La recherche non causale: nous trouvons dans cette catégorie la recherche exploratoire et la recherche descriptive.

    La recherche exploratoire : dans ce type de recherche, le chercheur doit aboutir à des propositions des résultats théoriques novateurs, créer de nouvelles articulations entre les concepts et d'entreprendre des nouveaux concepts dans un champ théorique donné. Pour tout problème non encore bien défini, on commence par la recherche exploratoire.

    La recherche descriptive: comme son nom l'indique, elle a pour objet de décrire un phénomène qui porte sur l'étude. Elle est la plus simple et est basée sur des études qui enregistrent la description systématique des faits, des éléments qui composent les événements que l'on veut étudier. Ici, le chercheur observe les phénomènes tels qu'ils sont dans leur environnement.

    Dans notre étude, nous avons opté pour la recherche causale pour analyser les relations entre les variables de différentes hypothèses de notre recherche. Toutes les variables de notre étude sont de type causal. Il s'agit de la rentabilité, le caractère familial des entreprises, l'âge du dirigeant et la participation du dirigeant dans le capital de son entreprise qui sont des variables indépendante ou explicatives. Nous voulons étudier l'influence de ces dernières sur le niveau d'endettement qui est une variable dépendante ou expliquée. Ces variables ont été obtenues grâce à la revue de la littérature à l'issue de laquelle nous étions arrivés à formuler cinq hypothèses. Il existe une relation de causalité entre les variables indépendantes (ou explicatives) et une variable dépendante (ou expliquée). Dans une telle relation, les variables indépendantes représentent la cause dont l'effet se mesure sur la variable dépendante. Après avoir présenté le cadre de notre étude, il convient de passer à la description de l'échantillon de notre étude.

    · B- PROCESSUS DE L'ECHANTILLONNAGE

    On appelle processus de l'échantillonnage, une approche caractérisée par un ensemble d'opérations servant à sélectionner un échantillon à partir d'une population donnée sur lequel s'appuieront les tests statistiques. Il s'agit en réalité d'un processus qui débute avec la description de l'univers d'étude et se termine avec l'obtention de l'échantillon (Djeumene, 2004). Nous allons tout d'abord, définir la population de notre étude et l'échantillon qui sera extrait de la population après avoir précisé le cadre de l'échantillonnage.

    1-La population visée

    La population est l'ensemble de tous les individus possédant des caractéristiques précises ayant une relation avec les objectifs de l'enquête. C'est donc la totalité des individus dont les caractéristiques répondent aux objectifs de l'étude envisagée et qui servent de support à la vérification de l'hypothèse de recherche. Dans le cas de notre étude, la population visée est constituée de l'ensemble des PME tchadiennes sans distinction de domaine d'activité. Les GE et les TPE ne font pas partie de notre population cible.

    2-Le cadre d'échantillonnage

    On entend par cadre d'échantillonnage, une liste des entreprises à partir de laquelle on peut tirer un échantillon d'étude. Dans notre cas, nous nous sommes rendus à N'Djamena la capitale tchadienne où nous sommes tombés sur un répertoire des opérateurs économiques publié chaque année par la CCIAMA. Ce document nous a permis de tirer notre échantillon d'étude dans les deux grandes villes du Tchad à savoir N'Djamena et Moundou où sont concentrées la plus grande partie des PME.

    3-L'échantillon

    L'échantillon est une partie de la population, constituée d'un ou de plusieurs individus provenant de cette population. Un échantillon est destiné à fournir des informations qu'on pourrait généraliser à la population d'origine.

    Il existe deux sortes d'échantillons : les échantillons probabilistes et les échantillons non probabilistes.

    Un échantillon probabiliste suppose que les individus sont choisis au hasard et que la probabilité d'appartenir à un échantillon est connue. Sont entrés dans cette catégorie, l'échantillon aléatoire ou de hasard simple, l'échantillon de hasard stratifié, l'échantillon, l'échantillon en grappes et l'échantillon systématique.

    Quant à l'échantillon non probabiliste, le choix des individus composant l'échantillon n'est pas basée sur le hasard et que la probabilité de sélection d'un membre de la population n'est donc pas connue. Les résultats issus d'un échantillon non probabiliste ne sont pas représentatifs par rapport à ceux d'un échantillon probabiliste. On peut aussi trouver dans cette catégorie l'échantillon de convenance, l'échantillon « boule de neige, l'échantillon accidentel, l'échantillon par choix raisonné, l'échantillon par quota et l'échantillon de volontaires.

    Nous choisissons dans le cas de notre étude, l'échantillon par choix raisonné. Cette technique obéit à un choix raisonné du chercheur. Il s'agit très souvent d'une situation où le chercheur voudrait sa recherche sur un genre de phénomènes ou d'individus qui se distingueraient des autres selon certaines caractéristiques. La pertinence de cette technique est liée à la pertinence du choix raisonné du chercheur.

    Ainsi, un bon échantillon doit être de grande taille pour apprécier le degré de fiabilité de résultat, et représentatif car très utile pour l'extrapolation des résultats.

    a)La taille de l'échantillon

    Maintenant que le choix d'une technique d'échantillonnage est fait, nous pouvons procéder à présent à la détermination de la taille de notre échantillon. En effet, la taille d'un échantillon renvoie au nombre d'individus que contient cet échantillon. La taille d'un échantillon doit répondre à un certain nombre de critères (Dépelteau, F. 2000)43(*). Selon Dépelteau (2000), un échantillon doit représenter au moins 10% de la taille de la population mère et il doit se composer d'un minimum de 30 individus. Dans notre cas, sur 620 entreprises que contient notre population d'étude, nous dévons interroger au moins 62 individus. Compte tenu de réticence de certains individus de répondre aux questions, nous avons pu seulement administrer 115 questionnaires dont 30 à Moundou et 85 à N'Djamena. A la fin, nous n'avons récupéré que 83 questionnaires dont 15 inexploitables. Le tableau ci-dessous nous donne la répartition des questionnaires administré dans les deux villes.

    Tableau 1 : Répartition de questionnaires administrés

    Questionnaires

    Villes

    Questionnaires administrés

    Questionnaires récupérés

    Questionnaires non récupérés

    Questionnaires non exploitables

    Questionnaires exploitables

    N'Djamena

    85

    61

    24

    11

    50

    Moundou

    30

    22

    8

    4

    18

    Totale

    115

    83

    32

    15

    68

    Pourcentage

    18,55%

    72,17%

    27,83%

    18,07%

    81,93%

    Source : nous-mêmes

    A partir de ce tableau, on voit que les questionnaires administrés représentent 18,55% de la population total de notre étude. Ce pourcentage étant supérieur à 10 nous rassure de l'importance de notre échantillon. On voit aussi 72,17% de questionnaires sont récupérés contre 27,83% non récupérés. Finalement 81,93% de questionnaires sont exploitables contre 18,07% seulement inexploitables.

    b) La représentativité de l'échantillon

    Un échantillon est représentatif quand on peut le généraliser à la population mère. Dans l'absolu, un chercheur devrait toujours travailler sur un échantillon représentatif de sa population d'origine. Cela implique que :

    - L'échantillon a exactement les mêmes caractéristiques que la population de laquelle il est issu ;

    - Par ailleurs les résultats issus de tests empiriques effectués sur l'échantillon sont identiques à ceux qu'on aurait obtenus après les tests empiriques effectués sur la population d'origine.

    Cependant, compte tenu de plusieurs facteurs qui échappent souvent au contrôle du chercheur, il est difficile dans la réalité, d'obtenir un échantillon disposant exactement des mêmes caractéristiques que la population d'origine. Ce qui signifie très exactement que la représentativité d'un échantillon n'est pas toujours parfaite. Elle comporte presque toujours une marge d'erreur, communément appelé « erreur d'échantillonnage ». Cette marge d'erreur doit cependant être la plus faible possible.

    Ainsi, le processus d'échantillonnage étant présenté, il convient maintenant de passer à la méthode qui a permis de collecter les données.

    · C-TECHNIQUE DE COLLECTE DES DONNEES

    Cette étape est celle qui nous a conduits sur le terrain afin de collecter les informations relatives à notre étude. Il s'agit pour nous ici de présenter l'outil de collecte des données et son contenu, de codifier le questionnaire et de préciser la méthode d'administration du questionnaire.

    1-L'outil de collecte des données : le questionnaire

    Par définition, le questionnaire est un instrument de collecte des données, caractérisé par un document écrit, standardisé, comportant une série de questions écrites, adressées aux sujets concernés par la recherche en cours. Les questions prescrites sont retenues par les indicateurs caractérisant les différents concepts constituant le cadre théorique opérationnalisé. Les questionnaires ont pour objectifs d'obtenir des informations précises sur un thème particulier, comparer des informations, décrire une population et de vérifier une hypothèse en traduisant les objectifs de la recherche en question permettant de la confirmer ou de l'infirmer. Le questionnaire est un outil de collecte des données primaires en général dans la plupart de contexte africain et en particulier dans le contexte tchadien dans lequel il n'existe pas de base des données fiables. Dans le contexte tchadien, l'utilisation des données primaires se trouvent comme une contrainte, ce qui fait que l'utilisation d'un questionnaire est importante. C'est donc ce document qui nous a permis de collecter les données auprès des entreprises tchadiennes. Vu l'importance de cet instrument qui permet un contact entre les chercheurs et les répondants, son élaboration doit faciliter ce contact. Ainsi, il s'agit de commencer le questionnaire en posant des questions générales relativement neutre et facile et centrer progressivement l'interrogation sur des questions plus précises et plus difficiles. Dans le cas de cas de notre étude qui porte sur l'influence des déterminants des entreprises tchadiennes et de leurs dirigeants sur leur niveau d'endettement, nous avons commencé nos questions par celles relatives à l'endettement, suivi des celles liées aux déterminants des PME et de leur dirigeants et nous avons fini par celles axées sur l'identification de l'entreprise. La plupart de nos questions sont des questions fermées. Pour ces dernières, le répondant a le choix entre plusieurs modalités de réponse. Certaines de nos questions sont ouvertes, lesquelles des questions dont les modalités de réponse ne sont pas données. L'enquêté peut répondre librement à ces dernières. Maintenant, il paraît important de voir le contenu de notre questionnaire.

    · 2-Le contenu du questionnaire

    Notre questionnaire est composé de 25 questions et subdivisé en trois parties :

    La première porte sur les modes et la structure d'endettement qui va de Q1 à Q10. La deuxième concerne les variables de nos hypothèses. Il s'agit des déterminants des entreprises et de leurs dirigeants, allant de Q11 à Q17. La troisième et la dernière, est axée sur l'identification de l'entreprise et du répondant. Cette dernière va de question Q18 à Q25. Certaines de nos questions sont formulées à partir de nos hypothèses d'étude, par contre, les autres le sont pour décrire l'endettement et identifier les entreprises et les répondants. Le tableau suivant donne le récapitulatif.

    Tableau 2 : Répartition des questions suivant les variables indiquées

    Variables

    N° Questions

    Variables descriptives de l'endettement

    Q1, Q2, Q3, Q4, Q5, Q6, Q7, Q8, Q10

    Niveau de l'endettement

    Q9

    La rentabilité

    Q11, Q12

    Le caractère familial

    Q13, Q14, 15

    L'âge du dirigeant

    Q16

    La participation du dirigeant

    Q17

    Variables d'identification du répondant

    Q23, Q24, Q25

    Variables d'identification de l'entreprise

    Q18, Q19, Q20, Q21, Q22

     

    Source : nous-mêmes

    3-La codification du questionnaire

    On entend par codification du questionnaire, l'affectation ou l'attribution d'une note à chaque question par le chercheur. La codification des questions fermées est simple car, les modalités de réponse sont données. Dans le cadre de notre étude, nous avons codé par avance seulement les questions fermées. Les questions ouvertes seront codées après avoir déterminé l'intervalle des données. La codification du questionnaire répond au principe selon lequel, plus les chiffres sont élevés par question plus, les réponses données par le répondant vont dans le sens de valorisation de l'échelle. Ainsi, notre questionnaire est composé des variables mesurées sur une échelle à 2 points, 3 points, 4 points et 5 points.

    Pour les questions à 2 points, le répondant a le choix entre deux modalités de réponse. On a par exemple la question Q1 qui s'intitule : « pensez-vous que l'endettement soit important pour financer les activités de votre entreprise » ? Il s'agit pour le répondant de répondre Oui ou Non. Nous avons affecté la note 1 à Oui et 0 à Non comme indique le tableau suivant.

    Tableau 3 : Exemple de codification de question à deux modalités

    Modalités de réponse

    Oui

    Non

    Code

    1

    2

     

    Source : nous-mêmes

    Aussi les questions à 3 et 4 points sont conçues pour que le répondant choisisse une réponse entre 3 et 4 modalités de réponse. Ce sont par exemple les questions Q6 et Q18 qui sont respectivement formulées de façon suivante : « quelle est la structure d'endettement que vous pratiquez» ? Et « quelle est la forme juridique de votre entreprise » ? Nous pouvons voir les modalités de réponse et les codes afférents dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 4 : Codification de question à trois modalités de réponse

    Modalités de réponse

    Court terme

    Moyen terme

    Long terme

    Code

    1

    2

    3

    Modalités de réponse

    Entreprise individuelle

    SARL

    SNC

    SA

    Code

    1

    2

    3

    4

     

    Source : nous-mêmes

    Tableau 5 : Codification de question à quatre modalités de réponse

    Source : nous-mêmes

    Aussi, pour les questions à 5 points, l'enquêté a le choix entre cinq modalités de réponse pour chaque item ou variable que compose la question. Ces variables sont mesurées sur des échelles ordinales appelées échelles de Likert. Les réponses sont codées en tenant compte de degré de leur importance. Comme exemple, nous avons la question Q10 formulée comme suit : « Quel est votre avis sur les affirmations suivantes ? ». Les modalités de réponse et les codes sont consignés dans le tableau suivant.

    Tableau 6 : Codification de question à cinq modalités de réponse

    Modalités

    Pas du tout d'accord

    Plutôt d'accord

    Neutre

    D'accord

    Tout à fait d'accord

    Codes

    1

    2

    3

    4

    5

     

    Nous essayons de voir maintenant le mode et les difficultés liées à l'administration de nos questionnaires.

    4-Mode d'administration du questionnaire et difficultés inhérentes

    Il s'agit en ce point de préciser la méthode qui nous a permis d'être en contact avec le répondant à qui le questionnaire est administré et de présenter les difficultés auxquelles nous nous sommes confronté lors de l'administration de questionnaire.

    a)Le mode d'administration du questionnaire

    Plusieurs modes d'administration du questionnaire sont possibles selon le temps et le moyen qu'on dispose pour avoir les informations. Parmi ces différents modes, on peut citer le face-à-face, la voie postale, le téléphone, l'auto-administré, l'ordinateur et le Minitel (Tsapi, 1997). Pour notre cas, nous avons préféré le face-à-face pour l'enquête faite à N'Djamena et le téléphone pour l'enquête effectuée à Moundou. Le choix de ces modes est dû au fait que les autres sont couteux, à l'exemple de l'internet dont les coûts sont chers au Tchad. Evidemment, notre présence auprès des enquêtés de la ville de N'Djamena a permis de leur apporter les explications sur des questions non ou mal comprises. Ce qui a fait que certains répondaient surplace et d'autres donnaient de rendez-vous compte tenu de leurs occupations. Avec cette méthode directe, nous avons pu recouvrer un nombre important de questionnaires qui est de 61 sur 85 soit 71,76% de questionnaires administrés dans la ville de N'Djamena. Le choix de téléphone pour la ville de Moundou donne une raison de distance et compte tenu de moyen financier pour y rendre. Pour ce dernier, nous avons pu aussi récolter un nombre important de réponse par rapport aux questionnaires administrés. Sur 30 questionnaires, 22 ont été recouvrés soit un taux de 73,33%. Il faut aussi signaler que l'administration du questionnaire a été rendue facile grâce à la lettre de recommandation signée par l'administration de l'Université. Néanmoins, quelques difficultés restent à signaler.

    b) Les difficultés de l'enquête

    Les difficultés de notre enquête sont liées à l'insuffisance des moyens financiers et matériels pour parcourir toutes les entreprises, au refus de certains enquêtés de répondre à nos questions et au non respect de rendez-vous.

    S'agissant de la première difficulté de l'enquête, les moyens financiers et matériels étaient très insuffisants au point de ne pas nous permettre d'aller dans plusieurs villes du Tchad. Ce qui a fait que nous n'avions enquêté que dans deux villes. Ces dernières sont aussi distantes et même les entreprises qui s'y trouvent sont éloignées les unes des autres. La conséquence est que nous avions seulement enquêté 115 entreprises dont 83 questionnaires ont été récupérés.

    La deuxième difficulté est que d'autres enquêtés refuse catégoriquement de répondre à nos questions. Malgré les explications qu'on leur donnait, ils ne voulaient même pas voir le questionnaire. Nous comprenons que ce genre de personnes ne sont pas instruits et ne sont pas habitués aux recherches.

    La troisième et dernière difficulté est le non respect de rendez-vous pour ceux qui ne répondent pas directement aux questions. A plusieurs reprises les enquêtés n'honorent pas au rendez-vous qu'ils avaient donné eux-mêmes sous prétexte qu'ils sont occupés. C'est pourquoi la plupart de ces questionnaires ne sont pas recouvrés.

    Ainsi la technique de collecte des données étant présentée, il convient maintenant de passer aux outils qui nous permettront d'analyser nos données collectées.

    · II-LES OUTILS D'ANALYSE DES DONNEES

    Les données collectées sur le terrain doivent être soumises aux tests appropriés et les résultats qui en découleront vont servir à confirmer ou à infirmer nos hypothèses de recherche. Nous allons donc définir ici les différents tests statistiques qui vont nous servir d'analyser ces données. Il s'agit entre autres le tri à plat, l'analyse par correspondance principale, la corrélation et la régression linéaire simple.

    A- Les méthodes descriptives

    Nous développons successivement ici ces différentes méthodes qui ont permis de décrire nos données. Il s'agit de tri à plat et de l'analyse en correspondance principale (ACP).

    1-Le tri à plat

    Le tri à plat est un test statistique qui permet de contrôler la qualité des données collectées, de connaître le nombre de répondants pour chaque modalité de réponse (variable), puis en indiquant le pourcentage des répondants à cette variable (fréquence relative). On peut également détecter les erreurs de codification, des erreurs de saisie ou des erreurs de transcription des codes du questionnaire grâce au tri à plat.

    2-L'analyse en composantes principales (l'ACP)

    L'ACP est une méthode d'analyse des données multivariées. Elle permet de décrire et d'explorer les relations qui existent entre plusieurs variables simultanément à la différence des méthodes bi-variées qui étudient les relations supposées entre deux variables.

    La procédure s'appuie sur un tableau caractéristique (c.-à-d. variables) X individus. On cherche un nombre plus réduit de variables pour décrire efficacement les phénomènes structurant d'un groupe de données.

    On cherche donc les corrélations qui existent entre les différentes variables, pour rapprocher au sein de composantes les variables les plus proches entre elles. On regroupe donc les variables pour qu'elles composent les dimensions dans le but de réduire le nombre des caractéristiques décrivant les individus afin de mieux interpréter les données.

    L'ACP répond à un certain nombre de critères qui doivent être pris en compte pour factoriser les données. D'abord, dans la matrice des corrélations, plusieurs variables doivent être corrélées (supérieur à 0,50), ensuite, l'indice de KMO (Kaiser-Meyer-Olkin) doit tender vers 1 et enfin, il faut examiner le test de Bartlett. Ce test cherche à vérifier si la matrice des corrélations entre les variables ou items est une matrice unitaire ou non.

    Ainsi, pour vérifier la cohérence interne des items, le recours au coefficient Alpha de Cronbach qui est un bon estimateur de fidélité est sollicité. Ce coefficient varie entre 0 et1 et l'échelle de bonne consistance interne doit être supérieure ou égale à 0,6.

    L'ACP permet donc de réduire des tableaux des grandes tailles en un petit nombre des variables (2ou 3 généralement) tout en conservant un maximum d'information pour faciliter l'interprétation d'un grand nombre des données initiales et donner plus de sens aux données réduites.

    B- Les tests explicatifs

    Nous nous servirons de ces tests pour le traitement des données. Ce sont la corrélation et la régression linéaire simple. Ces tests seront appliqués concomitamment sur toutes nos variables impliquées les hypothèses de recherche. En effet, une analyse de corrélation sera d'abord effectuée pour vérifier la liaison entre les variables et, ensuite, le test de la régression linéaire donnera la pertinence de cette liaison.

    1-La corrélation

    Le coefficient de corrélation r est une mesure d'association (d'indépendance) entre deux variables métriques. Elle mesure l'intensité de la co-variation entre les deux variables. Cette mesure est standardisée (c'est-à-dire, elle ne dépend pas de l'unité utilisée pour chaque variable), et est comprise entre -1 et +1.

    Plus le coefficient est proche de 1 en valeur absolue, plus les variables sont dites corrélées :

    - Si r est proche de 1, ceci signifie que les deux variables varient dans le même sens ;

    - Si r est proche de -1, ceci signifie que les deux variables dans en sens inverse l'une de l'autre ;

    - Plus r est proche de 0, moins les variables sont corrélées. 0 signifie absence de corrélation entre les deux variables.

    La mesure où l'on travaille sur un échantillon (et non sur la population totale), SPSS teste, si le coefficient obtenu est significativement différent de 0 (autrement dit, si le coefficient obtenu est différent de 0 dans la population). Il indique le risque d'erreur de première espèce (sig.), à savoir le risque de rejeter à tort l'hypothèse de non corrélation (ou ce qui revient au même l'hypothèse H0 suivant : r = 0) si H0 est rejeté, alors on conclut que les variables sont corrélées. SPSS permet de représenter sur un tableau croisé les mesures de corrélation deux à deux d'un nombre illimité de variables (par rapport à des besoins usuels s'entend).

    Cependant, les corrélations ne mettent en évidence qu'une association sans signifier qu'il ya entre les variables concernée une relation de causalité. De plus, elle présente d'inconvénient majeur de ne jamais raisonner sur plus de deux variables à la fois (TSAPI, 1997).

    2-La régression linéaire simple

    L'objectif de l'analyse de la régression est de confirmer l'existence de relation entre deux ou plusieurs variables de nature quantitative testée par la corrélation. Lorsqu'on veut tester l'existence de relation entre plusieurs variables explicatives et une variable à expliquer, on utilise la régression multiple. La régression simple est consacrée au cas d'étude de relation entre une seule variable explicative et la variable à expliquer. Ce dernier cas sera utilisé dans le cadre de notre étude. Nous présentons d'abord le modèle avant de donner l'interprétation des résultats.

    a)Présentation du modèle

    L'ajustement linéaire ou régression consiste à rechercher la « droite des moindre carrés », de type Y= aX1+ ... + aiXi +...+ b (constante), qui passe « le plus près possible » de toutes les observations dans la population.

    Y = variable dépendante (ou variable à expliquer)

    Xi = variables dépendantes (ou explicatives)

    b= constante = valeur de Y quand X est égal à 0 (tous les Xi sont nuls).

    La régression simple est un cas particulier de la régression multiple avec une seule variable X au lieu de plusieurs variables X1 (régression multiple).

    L'examen doit porter sur deux points. Il vise à :

    - D'une part, que la relation linéaire est significative (c'est-à-dire que les coefficients de a1 de la droite sont significativement différents de 0) ; autrement dit qu'elle n'est pas due au hasard. ;

    - D'autre part, que la droite de régression Y= aX1+ ... + aiXi +...+ b résume bien l'ensemble des observations, c'est-à-dire que la part de la variance de la variable à expliquer Y résumé dans la droite, est élevée. Autrement dit, on vérifie que les observations sont proches de la droite des moindres carrés.

    Il faut insister sur deux notions différentes (un peu comme pour la corrélation) :

    - A voir de coefficients significatifs, c'est-à-dire qui ne sont pas dus au hasard, ceci est lié en partie à la taille de l'échantillon (ceci invite à rechercher le seuil de signification chaque coefficient) ;

    - Avoir une part de variance importante, ceci est lié à la distance entre les points et la droite des moindres carrés.

    Par rapport à une matrice de corrélation (test de régression), non seulement on teste l'existence de relation, mais on teste la nature de cette relation.

    b) Interprétation des résultats

    Au niveau global, les indices qui permettent de juger la qualité de la régression effectuée sont :

    · Le coefficient de détermination R: il est le carré du coefficient de corrélation multiple et sert à mesurer la qualité de l'ajustement entre les variables de l'analyse. Il s'interprète comme le pourcentage de la variance de la variable à expliquer restitué par le modèle. Plus il est proche de 1, plus les valeurs observées calculées par le modèle sont proches.

    · Le test de ficher dont la valeur calculée F, permet d'apprécier l'influence de l'ensemble de variables explicatives. Il permet de tester si le modèle linéaire rend compte de manière significative le comportement de la variable dépendante. Si on a n observations et p variables, F calculé est significatif au seuil critique retenu et à (p, n-p-1) degré de liberté, si sa valeur est supérieure à celle de F théorique pour les mêmes références. Il permet ainsi de juger de la validité des résultats, autrement dit, de la qualité des modèles sélectionnés.

    · Le coefficient de variation qui donne une idée de la qualité globale de la régression. Le carré de la variance résiduelle mesure l'erreur standard de la régression. Elle donne une idée de l'imprécision de la régression exprimée dans les unités de la variable à expliquer.

    · Le test de student sur la signification individuelle des coefficients de chaque variable explicative permet d'en apprécier la valeur explicative et selon le cas, la faire ressortir du modèle. Il permet de savoir si le coefficient du modèle est significativement différent de zéro. Si (t) calculé est supérieur à (t) théorique, on accepte que le coefficient soit significativement différent de zéro.

    · Le bêta quant à lui exprime le pouvoir explicatif de chaque variable explicative.

    Après avoir présenté la démarche qui nous a permis de collecter les données sur le terrain et les tests qui nous serviront à traiter ces données, nous consacrons la prochaine section à la présentation des caractéristiques de notre échantillon et à la description de l'endettement.

    Section II : LES CARACTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON ET DESCRIPTION DE L'ENDETTEMENT

    Cette section ferra l'objet de présentation des différents éléments que compose notre questionnaire de recherche.

    · I-LES CARCTERISTIQUES DE L'ECHANTILLON

    Les constituants de notre échantillon sont repartis en caractéristiques des entreprises et en celles des répondants (dirigeants et propriétaires). Nous commençons par définir d'abord les caractéristiques des entreprises et finiront par celles des répondants.

    A- Les caractéristiques des entreprises tchadiennes

    Nous présentons en ce point les entreprises de notre échantillon selon leur âge, leur forme juridique, leur taille, leur secteur d'activité et leur capital social.

    · 1-L'âge des entreprises

    L'âge est le nombre d'années d'existence des entreprises. Il permet de savoir depuis combien de temps l'entreprise mène ses activités. Après avoir recensé différentes années de création des entreprises de notre échantillon, nous avions aimé les repartir en quatre tranches d'âge suivant leur nombre. Le tableau ci-dessous présente cette répartition.

    Tableau 7 : Répartition des entreprises par âge

    Tranche d'âge

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    1-5

    11

    16,18

    16,17

    6-10

    27

    39,71

    55,89

    11-20

    17

    25

    80,89

    21-26

    13

    19,10

    100

    TOTAL

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Il ressort de ce tableau que 27 entreprises ayant un âge compris entre 6 et 10 ans dont le taux est de 36,71% du total des entreprises de notre échantillon. Une proportion élevée suivie de 17 autres (soit 25%) qui ont un âge qui va de 11 à 20 ans. Ce qui montre qu'un grand nombre d'entreprises tchadiennes sont âgées entre 6 et 20 ans contre un petit nombre c.-à-d. 13 entreprises dont l'âge varie entre 21 et 26 ans. Enfin, 11 entreprises seulement ont une durée de 1 à 5 ans. On peut dire en somme que la plupart des entreprises tchadiennes sont relativement jeunes. Nous allons décrire maintenant leur forme juridique.

    2-La forme juridique des entreprises

    La forme juridique exprime le statut d'une entreprise défini par le législateur. La forme juridique peut caractériser la réputation d'une entreprise quand elle évolue d'un statut à un autre par exemple. Le législateur OHADA a défini quatre formes juridiques que nous avons utilisées pour classer les entreprises tchadiennes selon la forme adoptée. Le tableau suivant récapitule ces quatre formes qui sont la SA, la SNC, la SARL et l'entreprise individuelle. Le tableau ci-dessus nous donne les détails.

    Tableau 8 : Répartition des entreprises selon leur forme juridique

    Forme juridique

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    SA

    7

    10,29

    10,29

    SNC

    25

    36,76

    47,05

    SARL

    29

    42,65

    89,71

    Entreprise individuelle

    7

    10,29

    100

    TOTAL

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    La lecture du tableau nous fait comprendre que 29 entreprises tchadiennes sur 68 au total (soit 42,65%) adoptent la forme de SARL suivies de 25 soit 36,76% des entreprises qui sont des SNC. La première et la dernière classe nous font voir que 7 entreprises tchadiennes sont des SA et 7 autres soit un taux de 10,29% sur le total des entreprises enquêtées ont un statut d'entreprise individuelle. Cela nous fait comprendre que la majorité d'entreprises tchadiennes est constituée des SARL et des SNC d'après notre échantillon. Nous essaierons de voir aussi leur taille en termes de nombre des salariés dans le paragraphe qui suit.

    · 3-La taille des entreprises

    La taille d'une entreprise est caractérisée par l'ensemble des employés ou travailleurs de cette entreprise. Etant donné que notre étude porte sur les PME, notre échantillon ne doit comporter que des entreprises ayant entre 10 et 100 employés. Après le dépouillement, nous avions regroupé les entreprises de notre échantillon en quatre classes en fonction de nombre des salariés. Le tableau suivant nous donne cette précision.

    Tableau 9 : Répartition des entreprises par taille

    Nombre d'employés

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    10-30

    25

    36,76

    36,76

    30-50

    25

    36,76

    73,52

    51-70

    3

    4,41

    77,94

    71-95

    15

    22,06

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Ce tableau nous fait constater que 50 PME tchadiennes ont des salariés dont le nombre est compris entre 10 et 50 soit un taux de 73,52% sur le total des entreprises enquêtées suivies de 15 qui ont un effectif allant de 71 à 95 salariés (soit 22,06%). Enfin, seulement 3 entreprises n'emploient que un nombre qui de 51 à 70 salariés (soit 4,41%). De ce qui précède, nous pouvons dire que les PME tchadiennes emploient en majorité 50 salariés. C'est donc un nombre moyen par rapport au maximum fixé à 100 salariés. Nous verrons dans le paragraphe suivant les différentes activités exercées par les entreprises en fonction de leur nombre dans le secteur.

    4-Le secteur d'activités des entreprises

    Le secteur d'activité désigne l'activité principale exercée par une entreprise. La nature d'activité varie d'une entreprise à l'autre car, une entreprise opte pour une activité en fonction de ses compétences en la matière, des moyens qu'elle détient et de contraintes environnementales. Ainsi, dans le cadre de notre recherche, nous avions reparti les entreprises de notre échantillon en trois secteurs représentés dans le tableau suivant.

    Tableau 10 : Répartition des entreprises par secteur d'activité

    Secteur

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Commerce

    37

    54,41

    54,41

    Industrie

    17

    25

    79,41

    Service

    14

    20,59

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    L'analyse de ce tableau nous fait comprendre que 37 entreprises soit 54,41% sur le total des entreprises de notre échantillon exercent dans le secteur commercial contre 17 soit 25% qui sont dans l'industrie et 14 soit un taux de 20,59% seulement qui oeuvrent dans la prestation des services. Nous pouvons dire à travers ces résultats que l'environnement tchadien conviendrait beaucoup plus aux activités commerciales que les activités industrielles ou bien, les moyens ne leur permettraient pas de créer des industries ou encore, elles seraient spécialisées dans le commerce que dans l'industrie. Raison pour laquelle, la plupart des entreprises tchadiennes exercent plus dans le commerce que dans les autres secteurs qui sont l'industrie et le service. Toutefois, on peut dire que l'effort serait entrain d'être fourni pour l'essor des industries car, 25% des entreprises exercent dans ce domaine. C'est un taux non négligeable si l'évolution peut être croissante dans les années à venir. Il convient à présent de voir les montants de capital social de ces entreprises.

    · 5-Le capital social des entreprises

    Le capital social est l'ensemble de sommes et biens apportés à une entreprise dans le but de produire des intérêts ou des dividendes qui seront partagés entre les apporteurs et de permettre à l'entreprise de fonctionner. Nous représentons dans le tableau suivant les entreprises de notre échantillon selon leur capital social.

    Tableau 11 : Répartition des entreprises selon leur capital social

    Capital

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    10-30 Millions

    7

    10,29

    10,29

    30-50 Millions

    28

    41,18

    51,47

    50-100 Millions

    29

    42,65

    94,12

    Plus de 100 Millions

    4

    5,88

    100

    Total

    68

    100

     

    Source : nous-mêmes

    A partir de ce tableau, on constate que 29 entreprises soit 42,65% ont un capital social qui va de 50 à 100 Millions, tandis que 4 seulement l'ont plus de 100 Millions. 28 entreprises soit 41,18% sur le total possèdent un capital qui se situe entre 30 à 50 Millions et 7 autres soit 10,29% dont le capital est compris entre 10 et 30 Millions. Nous pouvons dire ici que la majorité des PME du Tchad a un capital social de plus de 30 Millions.

    Une fois les caractéristiques des entreprises tchadiennes étant arrivées à terme, nous allons présenter dans les paragraphes qui vont suivre celles de répondants (dirigeants et propriétaires).

    B- Les caractéristiques des répondants (dirigeants et propriétaires)

    Les caractéristiques sont les variables qui identifient et définissent. Il s'agit dans notre cas d'identifier les dirigeants et les propriétaires qui ont répondu à nos questionnaires. Nous notons ici le statut des répondants, leur niveau d'étude, leur sexe et l'âge des dirigeants que nous aurons à énumérer.

    · 1-Le statut des répondants

    Le statut exprime la position que l'on occupe dans une société. Dans le cadre de notre étude, nous avons défini trois catégories de répondants qui sont les dirigeants, les propriétaires et les dirigeants-propriétaires. Le tableau suivant nous permet de présenter le nombre de ces différentes personnalités suivant leur statut que compose notre échantillon d'étude.

    Tableau 12 : Répartition des répondants par statut

    Statut

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Dirigeant

    28

    41,18

    41,18

    Propriétaire

    19

    27,94

    69,12

    Dirigeant-propriétaire

    21

    30,88

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Ce tableau nous fait ressortir que 28 répondants sont des dirigeants soit un taux de 39,71%, un taux élevé suivi de 30,88% des répondants qui sont des dirigeants-propriétaires. Les propriétaires représentent 27,94%. Ce qui veut dire que beaucoup sont les dirigeants à répondre à nos questions suivit des dirigeants-propriétaires et finis par les propriétaires. Cela peut se justifier par le fait que les propriétaires ne restent pas souvent dans l'entreprise comme les dirigeants et que les entreprises dirigées par les dirigeants-propriétaires sont moins nombreuses que celles dirigées exclusivement par les dirigeants. Nous passons maintenant à l'identification de sexe de nos répondants.

    2-Le sexe des répondants

    Cette variable nous permet de savoir le genre de personnes qui dirigent les entreprises. L'important ici est de savoir si les femmes requièrent les mêmes compétences en matière de gestion des affaires. Ces compétences pourraient être appréciées en termes de pourcentage des femmes exerçant les mêmes tâches que les hommes. Le tableau ci-dessous nous donne cet éclairage dans le contexte tchadien.

    Tableau 13 : Répartition des répondants par sexe

    Sexe

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Masculin

    60

    88,24

    88,24

    Féminin

    8

    11,76

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Ce tableau nous montre que 88,24% des répondants sont des hommes contre 11,76% qui sont seulement des femmes. Cela veut dire que la quasi-totalité des entreprises du Tchad sont dirigées par des hommes. Ce faible pourcentage des femmes suppose qu'elles ne sont pas tellement prises en compte dans la gestion des affaires. La justification serait que les femmes sont de sexe faible comme on le dit, qu'elles ne peuvent pas être à la tête d'une entité de cette envergure ou elles manqueraient des compétences pour assurer des telles responsabilités ou encore elles seraient manquées d'idées de créativité. Beaucoup reste donc à faire dans le contexte tchadien pour motiver les femmes dans ce domaine. Nous verrons le point suivant le niveau d'étude de nos répondants.

    · 3-Le niveau d'étude des répondants

    On entend par niveau d'étude, le degré de développement intellectuel acquis par une personne. Le niveau d'étude permet de distinguer les catégories sociales des individus et leur qualité en matière de gestion des affaires. On peut dire qu'une personne de niveau d'étude supérieur ayant appris les techniques de gestion requiert plus de compétence que celle ayant un niveau d'étude inférieur. Toutefois, une bonne gestion peut aussi découler de l'expérience résultante de la routine en la matière. Après le dépouillement de notre questionnaire, nous avons relevé certains ayant un niveau élevé, moyen, bas et les autres n'en ont aucun. Voici ces catégories représentées dans le tableau ci-après.

    Tableau 14 : Répartition des répondants par niveau d'étude

    Niveau

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Aucun

    4

    5,88

    5,88

    Primaire

    18

    26,47

    32,35

    Secondaire

    30

    44,12

    76,47

    Universitaire

    16

    23,53

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    D'après ce tableau, 30 entreprises sont dirigées ou ont pour propriétaires ayant un niveau secondaire soit un taux de 44,12% du total de nombre de notre échantillon. Un taux élevé par rapport aux autres niveaux suivi de 26,47% soit 18 personnes sur le total ayant un niveau primaire. Les universitaires sont au nombre de 16 soit un taux de 23,53% et ceux n'ayant aucun niveau sont au nombre de 4 soit 5,88% de nombre total de l'échantillon. Dans l'ensemble, on peut dire que la plupart des dirigeants et propriétaires des entreprises tchadiennes sont instruits et ont de niveaux moyens. Néanmoins, il faut mentionner un petit nombre des personnes n'ayant aucun niveau d'étude qu'on peut quand même négliger. Nous bouclons les caractéristiques des répondants par l'âge des dirigeants dans le dernier paragraphe suivant.

    Ainsi, nous venons de finir avec les caractéristiques de différents éléments que compose l'échantillon de notre étude, nous continuerons dans les prochains paragraphes avec la présentation des différents éléments contenus dans notre questionnaire de recherche à vocation de décrire l'endettement.

    II : DESCRIPTION DE L'ENDETTEMENT

    Dans cette partie, nous analysons toutes les autres variables contenues dans notre questionnaire permettant de décrire l'endettement des entreprises tchadiennes. Ainsi, après avoir définit les modes et la structure de l'endettement, nous procéderons à l'évaluation de son importance dans les entreprises tchadiennes.

    · A-Modes et structure d'endettement des entreprises tchadiennes

    Nous développons en ce point tour à tour les modes d'endettement, ses types, ses structures et les différents crédits à court terme sollicités par les entreprises tchadiennes.

    1-Modes d'endettement des entreprises

    Le choix d'un mode d'endettement est fonction des opportunités que les entreprises trouvent à son travers. Les entreprises tchadiennes se financent à partir de deux sources à savoir les sources de financement formel et les sources de financement informel.

    En effet, le financement formel répond à une certaine réglementation au préalable qui peut être traduite en termes de fixation de taux d'intérêt et de délai de remboursement par exemple. Ce mode d'endettement est crédible et important en vertu de l'existence des disponibilités pouvant répondre à tout moment aux besoins des entreprises. Mais il faut reconnaître que toutes les entreprises n'ont pas accès à ce mode surtout les petites entreprises en raison de leur incapacité de remboursement jugée par les institutions financières formelles. C'est pourquoi le mode de financement alternatif ou informel leur est préféré. Le financement informel est donc un mode de financement qui n'est pas scrupuleusement réglementé. Il permet de répondre aux besoins des autres structures n'ayant pas accès au financement formel. Mais alors ce mode de financement ne permet pas de répondre à tout moment aux besoins importants en raison de ses moyens limités. Nous verrons dans le cadre de notre étude la réaction des entreprises tchadiennes à ces deux modes d'endettement à partir des données consignées dans le tableau suivant.

    Tableau 15 : Répartition des entreprises selon leur mode d'endettement

    Modes

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Formel

    43

    63,24

    63,24

    Informel

    25

    36,76

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    L'analyse du tableau nous donne un nombre de 43 (soit 63,24%) entreprises tchadiennes qui se financent par les institutions financières formelles contre 25 (soit 36,76%) seulement qui évoluent qans le secteur informel. On peut déduire de là que les entreprises tchadiennes traitent de bonnes relations soit avec les banques soit avec les EMF (Etablissement de Micro-Finance). Moins sont nombreuses les entreprises tchadiennes qui se financent auprès des tontines ou des amis et famille. Nous verrons tous ces détails dans les types d'endettement sollicités par ces catégories d'entreprises.

    2-Types d'endettement des entreprises

    Ici, nous faisons mention des types d'endettement formels et informels auxquels les entreprises tchadiennes s'intéressent pour leur financement.

    Dans notre étude, nous avons distingué deux types d'endettement formels qui sont les banques et les EMF. Ces institutions de financement sont caractérisées par leur vertu de permanence des disponibilités répondant à tout moment aux besoins des entités de production. Aussi deux types d'endettement informels à savoir les tontines et les apports des amis et de famille trouvent leur vertu pour la possibilité qu'ils offrent aux petites structures en raison de leur absence ou faible taux d'intérêt exigés. Le tableau suivant nous donne un éclaircissement sur la répartition des entreprises tchadiennes en fonction des types de financement.

    Tableau 16 : Répartition des entreprises selon leur type d'endettement

    Type d'endettement

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Banque

    38

    55,88

    55,88

    EMF

    5

    7,35

    63,23

    Tontine

    8

    11,74

    75

    Apports des amis et famille

    17

    25

    100

     

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Il ressort de ce tableau que 38 (soit 55,88%) entreprises tchadiennes se financent par les banques suivies de 17 autres soit un taux de 25% qui se financent par les amis et la famille. Cela veut dire que la majorité d'entreprises tchadiennes évoluent dans le secteur formel comme nous avions précédemment et précisément dans les banques. Le faible taux de ceux affiliés aux EMF (7,35%) pourrait être expliqué par le nombre négligeable des ces institutions financières. Aussi, les entreprises évoluant dans le secteur informel préfèrent aller vers leurs proches (amis et famille) au détriment des tontines. Les tontines étant une association d'individus qui s'engagent de mettre en commun leurs biens afin de partager à tour de rôle. Ce tour pouvant mettre de temps pendant qu'une structure a besoin de financement. C'est ce qui expliquerait la réticence des entreprises à ce type de financement.

    3-Structure d'endettement des entreprises

    Plusieurs échéances sont possibles pour le financement. On peut citer le court terme (en moyenne 2 ans), le moyen terme (de 2 à 7 ans) et le long terme (qui va au de là de 7 ans). Les entreprises choisissent leur structure en fonction de leurs besoins de financement. Par exemple une entreprise peut choisir le court terme ou le moyen terme pour ses besoins d'exploitation ou les besoins de fonctionnement et le long terme pour ses besoins d'investissement. C'est donc la nature de besoin qui varie la structure d'endettement. Nous examinons le cas des entreprises tchadiennes qui est le cadre de notre étude. Pour ce faire, nous préférons représenter dans le tableau ci-dessous les entreprises en fonction de la structure d'endettement sollicitée pour une bonne interprétation.

    Tableau 17 : Répartition des entreprises selon leur structure d'endettement

    Structure d'endettement

    Fréquence

    pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Court terme

    9

    13,24

    13,24

    Moyen terme

    35

    51,47

    64,71

    Long terme

    24

    38,29

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Ce tableau explique que 35 (soit 51,47%) entreprises tchadiennes sollicitent les crédits à court terme, 24 (soit 38,29%) préfèrent les crédits à long terme et 9 (soit 13,24%) seulement demandent les crédits à court terme. On peut dire que plusieurs entreprises tchadiennes sollicitent les crédits pour l'exploitation et le fonctionnement de leurs activités et moins nombreuses sont celles qui sollicitent pour leurs besoins d'investissement.

    4-Les différents types des crédits à court terme

    Les crédits à court terme définis dans notre questionnaire sont : la facilité de caisse, les découverts bancaires et l'escompte commercial. Ces crédits sollicités en fonction de besoin précis. C'est ainsi que la facilité de caisse est accordée à une entreprise pour juste avoir son compte débiteur pour une durée très courte, le découvert bancaire quant à lui, sert à compléter le fonds de roulement d'une entreprise temporairement insuffisant et l'escompte commercial permet à une entreprise de se procurer de la contre-valeur d'une créance à terme détenue sur un de ses clients. Le tableau ci-après présente le cas des entreprises de notre échantillon face à ces crédits à court terme.

    Tableau 18 : Répartition des entreprises selon les différents crédits à court terme

    Crédits à court terme

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Facilité de caisse

    22

    32,35

    32,35

    Découvert bancaire

    27

    39,71

    72,06

    Escompte commercial

    19

    27,94

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Nous constatons à partir de ce tableau que 27 (soit 39,71%) entreprises tchadiennes préfèrent le découvert bancaire, 22 (soit 32,35%) autres s'intéressent à la facilité de caisse et 19 à l'escompte commercial. Dans l'ensemble la plupart des entreprises tchadiennes s'orientent vers le découvert bancaire pour relever le niveau de fonds de roulement. Les autres quant à elles font recours à la facilité de caisse pour avoir leur compte débiteur pour une courte durée afin de faire face au paiement de salaire et de TVA par exemple. Enfin un petit nombre d'entreprises s'intéressent à l'escompte commercial.

    Ainsi quelques éléments descriptifs de l'endettement étant présentés, nous tentons dans les paragraphes qui suivent d'évaluer son importance appréciée par les entreprises tchadiennes et de mettre en évidence les garanties exigées à ces entreprises pour permettre leur accès aux crédits.

    · B-Importance de l'endettement et types de garanties dans les entreprises tchadiennes

    L'importance de l'endettement dans les entreprises tchadiennes est évaluée en termes de recours en masse que ces dernières font à ce mode de financement pour répondre à leurs différents besoins. Pour être clair, il suffit simplement de lire les tableaux suivants pour voir quelle importance les entreprises tchadiennes accordent à l'endettement et les besoins pour lesquels elles demandent les crédits.

    1-Importance de l'endettement

    Il s'agit là de faire état de lieu de l'acceptabilité et de l'importance de l'endettement dans les entreprises tchadiennes. Les tableaux suivants nous donnent les détails.

    Tableau 19 : Répartition des entreprises selon l'acceptabilité ou non de l'endettement

    Avis des entreprises

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Oui

    68

    100

    100

    Non

    0

    0

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Le tableau ci-dessus nous montre que toutes les entreprises tchadiennes acceptent l'endettement pour leur financement. Mais jusqu'à quel degré acceptent-elles ? Le tableau ci-dessous nous le dit.

    Tableau 20 : Répartition des entreprises selon l'importance accordée à l'endettement

    Importance d'endettement

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Faible

    21

    30,88

    30,88

    Moyen

    29

    42,65

    73,53

    Fort

    18

    26,47

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    D'après le tableau, le constat est que 42,65% des entreprises tchadiennes sollicitent moyennement l'endettement suivi de 30,88% de celles qui souhaitent s'endetter faiblement et 26,47% seulement sont celles qui aiment vraiment l'endettement. On peut traduire tout cela en disant que les entreprises qui s'endettent faiblement sont celles qui n'aiment pas tellement le risque car, en s'endettant beaucoup elles croient qu'elles perdront tout en cas de déficit de résultat. Quant à la catégorie des entreprises de l'endettement moyen, il faut s'endetter moyennement pour qu'en cas de manque de résultat qu'on soit seulement à mesure de rembourser la dette et le reste de fonds servira à faire fonctionner l'entreprise pendant qu'on ait une autre issue. Cette deuxième catégorie d'entreprises constitue celles qui aiment moyennement le risque. La troisième catégorie est constituée des entreprises qui aiment le risque car, en s'endettant fortement on accepte tous les risques. Il arrive de fois qu'en s'endettant beaucoup on gagne aussi beaucoup. Dans tous les cas, l'endettement est très important pour le financement des activités. C'est ce qui nous a été dit sur le terrain que de nos jours qu'il est difficile de vivre sans dette car, les fonds propres ne sont pas souvent à la hauteur des projets qu'on pense monter. Même si on a ses propres fonds quelque soit son niveau, on préfère les investir dans certains projets et fructifier les fonds des autres. Certes, les risques ne sont pas nuls, et comme on dit qui ne risque rien n'a rien, on est obligé d'associer les fonds des autres à ses propres fonds pour faire marcher ses activités. Tout dépend donc de la manière avec laquelle on gère.

    2-Besoins de financement

    Les entreprises éprouvent différents besoins de financement parmi lesquels on a les besoins d'investissement, les besoins d'exploitation et les besoins de fonctionnement. Les besoins ne sont pas les mêmes pour toutes les entreprises, ils varient d'une entreprise à une autre. Les entreprises s'endettent donc en fonction de besoin précis. Nous consignons dans le tableau qui suit les résultats de notre recherche sur les entreprises tchadiennes en fonction de leur besoin de financement.

    Tableau 21 : Répartition des entreprises selon leur besoin de financement

    Besoin de financement

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Investissement

    39

    57,35

    57,35

    Exploitation

    22

    32,35

    89,70

    Fonctionnement

    7

    10,30

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : nous-mêmes

    Dans ce tableau nous trouvons que 39 soit 57,35% des entreprises tchadiennes sollicitent les crédits pour les besoins d'investissement, 22 soit 32,35% autres pour les besoins d'exploitation et 7 seulement soit 10,30% de ces dernières s'intéressent aux crédits pour leurs besoins de fonctionnement. De ce qui précède, ces entreprises investissent plus dans des projets avec les fonds des autres que pour l'exploitation et le fonctionnement courant de leurs activités. Cela se justifie puisque l'investissement demande des fonds importants que le niveau de fonds propres ne peut pas suffire par rapport aux autres besoins.

    A présent, nous allons voir les différents types de garanties souvent exigées par les bailleurs de fonds aux entreprises tchadiennes et le niveau d'endettement de ces dernières.

    3-Types de garanties

    La garantie est un bien mis en jeu au moment de l'emprunt dans l'éventualité d'une incapacité de rembourser. En effet, pour couvrir le risque de non remboursement de leurs fonds, les institutions financières mettent en place un système de garantie. Dans le cadre de notre étude, nous avons distingué trois types de garanties exigées aux entreprises du Tchad qui sont appréciées différemment. Ce sont entre autres les fonds propres, les informations comptables et les garanties immobilières. Nous trouvons tous les détails en annexe.....

    Dans l'ensemble, le constate est que les trois types de garanties sont tous exigés aux entreprises de notre échantillon mais dans de proportion différente. Dans les trois cas l'exigence varie entre souvent et parfois. On trouve par exemple que les fonds propres sont toujours demandés au grand nombre des entreprises de notre échantillon, les informations comptables sont parfois et souvent exigées et les immobilisations sont aussi parfois et souvent exigées d'après les différents.

    A travers ce chapitre, nous avons expliqué le processus par lequel notre échantillon a été constitué et montrer l'outil qui nous a permis de collecter les données et son contenu. Nous avons présenté ensuite, les différents tests statistiques qui nous permettront de traiter et analyser nos données et les caractéristiques de notre échantillon. Enfin, nous avons fini ce chapitre par la description du concept de l'endettement et la mise en évidence de l'importance de l'endettement dans les entreprises tchadiennes. Ainsi le cadre méthodologique étant défini, nous procéderons dans notre prochain chapitre à tester nos hypothèses formulées. Mais avant cela, il convient d'abord de présenter les concepts impliqués dans nos différentes hypothèses et les indicateurs qui ont permis de les opérationnaliser dans le contexte tchadien.

    Ce chapitre nous servira dans un premier temps, à analyser le comportement des variables relatives aux entreprises et à leur dirigeant des entreprises tchadiennes et, dans un second temps, nous allons étudier la relation entre ces variables et le niveau d'endettement dont les résultats permettront de valider ou d'infirmer nos hypothèses formulées.

    Section I- PRESENTATION ET MESURE DES VARIABLES D'ENDETTEMENT

    Comme nous avons indiqué ci-haut, nous présentons en ce point les variables relatives aux PME et à leurs dirigeants qui expliqueraient leur niveau d'endettement et définir éventuellement les indicateurs qui ont permis de les mesurer. Ces variables nous ont permis de formuler nos hypothèses de recherche qui seront testées à l'épreuve des faits.

    · I-LES VARIABLES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES

    Nous entendons par variables caractéristiques des entreprises, les traits qui leur sont propres permettant de les définir ou de les identifier. Ce sont, dans le cas de notre étude, la rentabilité et le caractère familial des PME que nous développerons successivement.

    · A-La rentabilité des entreprises

    Ce qui caractérise la rentabilité d'une entreprise c'est sa capacité à produire de bénéfice à partir des capitaux propres employés à cet effet. Cette variable est impliquée dans notre première hypothèse H1 formulée de façon suivante : « la rentabilité d'une entreprise influence positivement son niveau d'endettement ». En effet, nous avons demandé à chaque entreprise de donner ses résultats nets des trois derniers exercices (année 2007, 2008 et 2009) et les capitaux propres de ces mêmes années qui ont permis d'obtenir ce résultat. Note prévision était d'avoir les données secondaires (données de bilan et de compte de résultat de trois dernières années), mais l'accès était difficile. Raison pour laquelle, on s'est limité seulement aux données primaires. Cependant, ces dernières doivent être considérées avec prudence car elles ne traduiraient pas la réalité. Comme le souligne Tsapi (1997)44(*), les données concernant les indicateurs de performance tels que le chiffre d'affaires, le résultat sont pratiquement inaccessibles et, dans le cas où ils le sont, ils sont très loin de la réalité. Ainsi, après le dépouillement nous avons calculé la rentabilité financière de chaque entreprise en utilisant la formule suivante :

    RNij

    RFij = (rentabilité financière pour chaque entreprise)

    CPij

    68 3 RNij

    RFij (moy.) = 1/3 ? ? ------------ (rentabilité moyenne pour tout l'échantillon)

    i=1 j=1 CPij

    RFij = rentabilité financière pour l'entreprise i et pour l'exercice j

    RNij = résultat net pour l'entreprise i et pour l'exercice j

    CPij= capitaux propres pour l'entreprise i et pour l'exercice j

    i= 1, 2,3,.......68 j= 1, 2,3.

    Le ratio calculé pour chaque entreprise nous a permis d'avoir un niveau de rentabilité allant de 1,25 à 25%. Le calcule de moyenne des rentabilités pour toutes les entreprises de notre échantillon nous a donné un taux de 4,82%. Après avoir déterminé la rentabilité minimale et maximale, nous sommes arrivés à repartir la rentabilité dans trois intervalles. Le premier intervalle met ensembles les entreprises dont la rentabilité est inférieure à 4%, le deuxième intervalle regroupe celles ayant une rentabilité égale à 4% et le troisième rassemble les entreprises de rentabilité supérieure à 4%. C'est ainsi que nous donnons la note 1 aux entreprises ayant une rentabilité inférieure à 4% c'est-à-dire une rentabilité allant de 1,25 à 3%, la note 2 est attribuée aux entreprises dont la rentabilité est égale à 4% et la note 3 à celles ayant une rentabilité supérieure à 4% c'est-à-dire de 5 à 25% de rentabilité. Le tableau suivant nous donne la fréquence des entreprises selon leur rentabilité.

    Tableau 22 : Répartition des entreprises selon leur rentabilité

     

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    Valide

    1,25-3%

    24

    35,3

    35,3

     

    4%

    42

    61,8

    97,1

     

    5-25%

    2

    2,9

    100,0

     

    Total

    68

    100,0

     
     

    Source : nous-mêmes

    D'après le tableau, 24 entreprises soit 35,3% ont de rentabilité comprise entre 1,25 et 3%, 42 soit 61,8% autres possèdent une rentabilité égale à 4% et 2 seulement dont la rentabilité se situe entre 5 et 25%. De ces résultats, nous pouvons dire que la plupart des entreprises au Tchad ont une rentabilité moyenne de 4% durant les trois dernières années.

     
     

    B-Le caractère familial des entreprises

    Une deuxième variable relative aux entreprises est son caractère familial. L'entreprise familiale est caractérisée par l'importance de sa transmission à la génération future par son propriétaire, par la participation des membres de famille à la gestion et dans le capital social.

    Pour ce concept, nous avons formulé l'hypothèse selon laquelle plus une entreprise est familiale, moins elle a recours à l'endettement (hypothèse H2). En effet, dans le cadre de notre travail, nous avons essayé d'opérationnaliser le concept caractère familial et nous avons obtenu trois indicateurs de mesure précités. En rappel, ce sont : l'importance de la transmission de l'entreprise à la génération future, le niveau d'implication des membres de famille dans la gestion de l'entreprise et la proportion des parts ou des actions détenues par les membres de famille. Avant d'effectuer le test, nous cherchons d'abord à mesurer la cohérence interne entre les items par la méthode d'ACP et le test de fiabilité.

    Cependant la recherche de la cohérence interne entre les items servant à mesurer le concept pour notre échantillon nous a permis de trouver un alpha de cronbach égal à 0,983 grandement supérieur à 0,6 donc satisfaisant. Après analyse, l'ACP nous a retenu un seul item sur les trois au total. La valeur d'alpha de cronbach supérieure à 0,6 signifie que la cohérence interne est bonne et que l'unique variable V18 permet de mesurer vraiment le concept. Le tableau suivant nous donne les résultats de l'ACP.

    Tableau 23 : Résultats de l'ACP du concept de caractère familial des PME

    Variables

    Caractère familial des PME

    V18 : Importance de transmission de l'entreprise à la génération future

    0,980

    Valeur propre

    2,907

    % de variance expliquée

    96,884

    % de variance expliquée cumulée

    96,884

    Alpha de Cronbach

    0,983

     

    Source : Nos analyses

    La valeur propre égale à 2,9884 est supérieure à 1. Aussi, nous avons la restitution de l'information de départ par le facteur qui est de 96,884. Ce qui veut dire la cohérence est bonne. La factorisation nous a donné l'indice de KMO qui est de 0,741 donc aussi acceptable car supérieur à 0,5. Le test de Bartlett nous donne une valeur égale à 347,084 et est significatif au seuil de 0,000 pour le degré de liberté 3.

    Ainsi, viennent d'être présentées les variables relatives aux entreprises. Nous poursuivons à présent avec celles liées à leur dirigeant.

    · II-LES VARIABLES CARACTERISTIQUES DU DIRIGEANT

    Nous faisons ici état de l'âge du dirigeant et sa participation dans le capital de l'entreprise qu'il dirige.

    · A-L'âge de dirigeant

    L'âge est caractérisé par le nombre d'années d'existence d'un être. C'est un facteur très important pour juger la qualité d'une personne par rapport à son expérience. L'âge est une variable qui est impliquée dans notre troisième hypothèse H3. Il sert à tester l'hypothèse selon laquelle « l'âge du dirigeant influence positivement le niveau de l'endettement de l'entreprise ». Ainsi, nous avons donné des intervalles d'âge qui ont permis aux répondants de préciser l'âge correspondant à chaque intervalle. Nous avons regroupé en quatre classes l'âge dans le tableau suivant.

    Tableau 24 : répartition des dirigeants par âge

    Âge

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    25-35

    4

    5,88

    5,88

    36-45

    37

    54,41

    60,29

    46-55

    25

    36,76

    97,05

    Plus de 55

    2

    2,95

    100

    Total

    68

    100

     
     

    Source : Nous-mêmes

    Il ressort de ce tableau que 54,41% des dirigeants ont un âge compris entre 36 et 45 suivis de 36,76% l'ayant entre 46 et 55. La première classe reçoit 4 dirigeants soit un taux de 5,88% et la dernière n'en a que deux. Donc 37 entreprises tchadiennes sont dirigées par des individus ayant l'âge qui se situe entre 36 à 45 ans contre 25 dont l'âge va de 46 à 55 ans. Les dirigeants ayant plus de 55 ans, ne dirigent que 4 entreprises et ceux âgés de 25 à 35 ans dirigent 2 entreprises.

    · B-La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise

    La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise est une variable qui nous permet d'une part, de connaître l'importance de détention des parts ou des actions par les dirigeants et, d'autre part, d'évaluer leur réaction à l'endettement. Nous avons opérationnalisé ce concept avec un seul item qui est la proportion des parts du dirigeant dans le capital de son entreprise. Nous voulons évaluer l'ampleur de décision du dirigeant sur la structure financière d'une entreprise par rapport à la détention d'une part importante des actions de cette dernière. Cette variable est impliquée dans notre dernière hypothèse (quatrième hypothèse) H4 : « la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise influence négativement son niveau d'endettement ». En effet, nous avons prédéfini les modalités de réponse parmi lesquelles le répondant peut cocher la case correspondante. Ainsi, nous avons prévu trois intervalles : de moins de 20%, de 20 à 50% et de plus de 50%. Le tableau suivant nous donne la répartition des entreprises selon la participation de leur dirigeant dans le capital social.

    Tableau 25 : répartition des entreprises selon la proportion des parts détenues par le dirigeant

    Fréquence

     

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

    16

    Moins de 20%

    23,5

    23,5

    113

    20 à 50%

    19,1

    42,6

    39

    Plus de 50%

    54,4

    100

    68

    Total

    100

     
     

    Source : Nous-mêmes

    Il ressort de ce tableau que les dirigeants participent à moins de 20% des parts dans le capital de 16 (soit 23,5%) entreprises, de 20 à 50% des parts dans le capital de 13 entreprises seulement soit 19,1% et plus de 50% des parts dans le capital de 39 (soit 57,4%) des entreprises. D'après ces résultats, nous constatons que les dirigeants possèdent à plus de 50% des parts au sein d'un plus grand nombre d'entreprises tchadiennes. Autrement dit, les entreprises tchadiennes sont pour la plupart des entreprises familiales.

    Ces variables dont nous venons de faire l'inventaire sont des variables explicatives du niveau d'endettement des entreprises. Le niveau d'endettement étant notre seule variable à expliquer. Avant de procéder à l'étude de relation entre ces différentes variables (variables explicatives et variable à expliquer), il est important de présenter le niveau d'endettement des entreprises au Tchad.

    · C-Niveau d'endettement des entreprises tchadiennes

    L'endettement est une source de financement pour toutes les entreprises en général et en particulier pour toutes les entreprises tchadiennes. Le tableau 20 nous a bien fait comprendre cela. Sur 68 entreprises que constitue notre échantillon, aucune entreprise ne s'endette pas. Seulement le niveau d'endettement n'est pas le même pour toutes ces entreprises. Le tableau 21 nous l'a dit aussi. Certaines entreprises s'endettent faiblement et d'autres fortement. Le niveau d'endettement est le rapport de fonds des tiers sur les fonds propres. C'est donc la proportion des fonds des tiers dans l'actif total d'une entreprise. Pour connaître la proportion des fonds des tiers, nous avons demandé à chaque dirigeant ou propriétaire de nous donner le total des dettes financières de son entreprise pour les années 2007, 2008 et 2009 et les montants de son actif total de ces trois années. Après le dépouillement, nous avons évalué le pourcentage de ces dettes par rapport aux fonds propres en calculant le ratio dettes sur actif total dont la formule est :

    68 3 DTij E= endettement

    E = 1/3 ? ? ------------ DTij= dettes totales pour l'entreprise i pour l'année j

    i=1 j=1 ATij ATij= actif total pour l'entreprise I et pour l'année j

    i=1, 2, 3, .......68 j= 1, 2, 3.

    Après évaluation, nous sommes arrivés à trouver la fréquence des entreprises ayant une proportion de dettes inférieure à 50% et celle des entreprises dont la proportion de dettes est supérieure à 50%. Nous trouverons dans le tableau ci-dessous ces différentes proportions de dettes dans les entreprises de notre échantillon.

    Tableau 26 : Répartition des entreprises selon leur niveau d'endettement

    Niveau d'endettement

    Fréquence

    Pourcentage

    Pourcentage cumulé

     

    Moins de 50%

    33

    48,5

    48,5

     

    Plus de 50%

    35

    51,5

    100,0

     

    Total

    68

    100,0

     
     

    Source : Nous-mêmes

    Au regard de ce tableau, nous avons 35 entreprises soit 51,5% ont un niveau d'endettement de plus de 50% contre 33 ayant un niveau d'endettement de moins de 50% soit une proportion de 48,5%. Nous pouvons donc dire que les entreprises tchadiennes ont un niveau d'endettement élevé.

    Ainsi, nous venons de présenter dans cette première section les différents concepts impliqués dans nos hypothèses de recherche et les indicateurs qui nous ont permis de les opérationnaliser. La prochaine section sera consacrée à tester leur relation.

    Section II : ANALYSE DE L'INFLUENCE DES VARIABLES RELATIVES AUX PME ETA LEURS DIRIGEANTS SUR LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT

    Cette seconde section nous servira de mettre en évidence la relation qui existerait entre nos variables explicatives et notre variable expliquée à partir de tests appropriés. Les résultats qui sortiront de ces différents tests nous guideront à valider ou à infirmer nos hypothèses formulées et, ensuite, à partir de ces résultats nous dégagerons les implications managériales pour les PME. Pour cela, nous avons quatre hypothèses dont deux relatives aux entreprises et deux autres à leurs dirigeants que nous procéderons successivement à l'analyse. Pour chacune des hypothèses, nous pensons d'abord effectuer un test de corrélation et après, un test de régression linéaire.

    I-TEST DES HYPOTHESES CONCERNANT LA RELATION ENTRE LES VARIABLES PROPRES AUX ENTREPRISES ET LE NIVEAU D'ENDETTEMENT

    Nous avons formulé deux hypothèses concernant l'existence d'une relation entre chacune des variables des PME et leur niveau d'endettement. Il s'agit d'hypothèses relatives à la relation pouvant exister entre la rentabilité et le niveau d'endettement d'une part, le caractère familial des PME et le niveau d'endettement de l'autre. Chacune de ces hypothèses seront testées par la corrélation et la régression linéaire.

    A-Présentation des résultats de l'analyse de relation entre la rentabilité d'une entreprise et son niveau d'endettement (H1)

    Cette hypothèse stipule que, plus une entreprise est rentable, plus son niveau d'endettement est élevé. Elle établit donc une relation positive entre la rentabilité d'une entreprise et son niveau d'endettement. Nous vérifions d'abord l'existence de la relation avant de passer à la régression pour évaluer la qualité de l'ajustement.

    · 1-Etude de corrélation entre la rentabilité et le niveau d'endettement d'une entreprise

    Il s'agit des tester ou de vérifier l'existence de la relation entre ces deux variables (explicative et expliquée). Une hypothèse nulle signifie l'absence de relation caractérisée par un coefficient de corrélation égal à 0 au seuil de signification bilatérale. Le tableau ci-après nous résume les résultats.

    Tableau 27 : Corrélations de pearson entre la rentabilité et le niveau d'endettement

     
     

    Rentabilité

    Niveau d'endettement

    Rentabilité

    Corrélation de Pearson

    1

    ,576(**)

     

    Sig. (bilatérale)

     

    ,000

     

    N

    68

    68

    Niveau d'endettement

    Corrélation de Pearson

    ,576(**)

    1

     

    Sig. (bilatérale)

    ,000

     
     

    N

    68

    68

    ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Source : Nos analyses

    Comme nous montre le tableau, le coefficient de corrélation de pearson entre la rentabilité et le niveau d'endettement est r = 0,576 et significative au seuil p = 0,000. L'association est donc confirmée. Une fois la relation vérifiée, nous réalisons le test de régression entre ces variables pour s'assurer de la pertinence de cette relation.

    2-Le test de la régression entre la rentabilité et le niveau d'endettement

    Le modèle adopté dans cette mesure est la régression linéaire simple puisqu'il s'agit ici d'une variable unidimensionnelle. Les résultats sont donnés dans le tableau ci-après.

    Tableau 28 : Récapitulatif du modèle de régression de l'hypothèse H1

    Modèle

    R

    R-deux

    R-deux ajusté

    Erreur standard de l'estimation

    Changement dans les statistiques

     
     
     
     
     

    Variation de R-deux

    Variation de F

    ddl 1

    ddl 2

    Modification de F signification

    1

    ,576(a)

    ,332

    ,322

    ,415

    ,332

    32,846

    1

    66

    ,000

    a Valeurs prédites : (constantes), Rentabilité

    Source : Nos analyses

    Le tableau ci-dessus nous affiche le coefficient de corrélation multiple R entre la rentabilité et le niveau d'endettement dont la valeur est de 0,576 soit R2 = 0,332. Le modèle de régression est aussi satisfaisant puisque la statistique de F nous donne une valeur de 32,846 significative au seuil P=0,000 pour 1 et 66 degré de liberté. Aussi le coefficient de détermination bien que faible mais différent de zéro nous précise que la variation de la rentabilité explique 33,2% de la variation du niveau d'endettement. De tout cela, nous pouvons dire que notre modèle est bon et acceptable. Le tableau ci-après nous donne certaines valeurs explicatives de notre modèle et nous permet d'établir l'équation du modèle.

    Tableau 29 : Mise en évidence de l'équation du modèle

    Modèle

     

    Coefficients non standardisés

    Coefficients standardisés

    T

    Signification

    Intervalle de confiance à 95% de B

     
     

    B

    Erreur standard

    Bêta

     
     

    Borne inférieure

    Borne supérieure

    1

    (constante)

    ,598

    ,168

     

    3,568

    ,001

    ,263

    ,933

     

    Rentabilité

    ,547

    ,095

    ,576

    5,731

    ,000

    ,356

    ,737

    a Variable dépendante : Niveau d'endettement

    Source : Nos analyses

    Considérons l'équation de la droite de régression : Ye = a1X1r + b + å qui correspondant à l'équation de notre modèle de l'hypothèse 1. L'équation du modèle de H1 se présente donc après avoir remplacé le coefficient et la constante par leur valeur de façons suivante :

    Ye= 0,547X1r + 0,598 avec Ye niveau d'endettement, X1 la rentabilité

    (5,731) (3,568)

    La valeur de coefficient de régression de la variable explicative qui est égale à 0,547 est positive au seuil de 0,000 donc significative, la valeur de la constante est aussi positive au seuil de significativité de 0,001. Les valeurs de (t) du coefficient et de la constante sont bien élevées (5,731 et 3,568) et significatives respectivement au seuil P = 0,000 et P = 0,001. Ce qui montre que la rentabilité a un fort pouvoir explicatif du niveau d'endettement.

    Tous ces résultats nous amènent au rejet de l'hypothèse nulle (H0) et d'accepter l'hypothèse alternative (H1). Donc la rentabilité d'une entreprise influence positivement son niveau d'endettement. H1 validée.

    Ce résultat corrobore celui des auteurs de la théorie de Trade-off Theory (TOT), selon lesquels la relation entre l'endettement et la rentabilité devrait être positive. Une entreprise rentable aura une préférence pour la dette car les intérêts sont déductibles de son résultat fiscal. Ainsi, d'après cette théorie entre les avantages fiscaux de la dette et ses inconvénients en termes d'accroissement du risque de faillite, si l'entreprise est rentable et que son risque de défaillance financière n'est pas important alors, il faudra recourir à l'endettement. La négociation du contrat d'emprunt sera d'autant plus facile que l'entreprise est rentable. Aussi, les tenants de la théorie de signal abordent dans le sens de validation de l'hypothèse que les banques utilisant la rentabilité passée dans l'évaluation du risque des entreprises augmenteront la capacité d'emprunt des firmes les plus profitables (Ross, 1977).

    Nous voyons clairement que la PME rentable voudra utiliser l'endettement pour augmenter le volume de ses activités afin de devenir demain une grande entreprise. Le souci de la plupart des propriétaires des PME est de voir leur entreprise grandir et pour ce faire, ils doivent fructifier l'argent des autres. Donc, les PME rentables au Tchad ont un niveau d'endettement élevé et ceci, pour devenir une GE.

    L'influence positive de la rentabilité d'une entreprise sur son niveau d'endettement étant vérifiée, il importe à présent de chercher à tester la relation négative qui existerait entre le caractère familial d'une entreprise et son degré d'endettement.

    B-Présentation de l'analyse de relation entre le caractère familial des PME et leur niveau d'endettement (H2)

    Notre deuxième hypothèse cherche à établir une relation négative entre le caractère familial d'une entreprise et son niveau d'endettement. Plus l'entreprise devient familiale, moins le niveau d'endettement est élevé. L'ACP effectuée nous a retenu un seul facteur et ceci, après une extraction des variables V19 etV20. Le caractère familial est donc une variable unidimensionnelle. Nous testons d'abord la relation entre cette variable et le niveau d'endettement par l'analyse de corrélation, et le test de régression interviendra par la suite.

    1-Test de corrélation entre le caractère familial et le niveau d'endettement

    Le tableau ci-dessous nous donne les résultats de corrélations entre ces deux variables.

    Tableau 30 : corrélations de Pearson entre le caractère familial et le niveau d'endettement

     
     

    Niveau d'endettement

    Caractère familial de l'entreprise

    Niveau d'endettement

    Corrélation de Pearson

    1

    -,514(**)

     

    Sig. (bilatérale)

     

    ,000

     

    N

    68

    68

    Caractère familial de l'entreprise

    Corrélation de Pearson

    -,514(**)

    1

     

    Sig. (bilatérale)

    ,000

     
     

    N

    68

    68

    ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Source : Nos analyses

    La lecture du tableau nous donne un coefficient de corrélations de Pearson r = -0,514 entre le caractère familial et le niveau d'endettement. Ce coefficient est significatif au seuil P= 0,000. Ce qui confirme l'association entre ces variables. Le signe négatif de ce coefficient nous donne à priori le sens négatif de cette relation allant dans le sens de notre hypothèse. Il convient à présent d'effectuer le test de la régression pour éclairer cette relation.

    2-Test de la régression entre le caractère familial et le niveau d'endettement

    Nous adoptons le même modèle de la régression linéaire simple étant donné qu'il s'agit d'une variable explicative et une variable à expliquer. Le tableau donne le récapitulatif des caractéristiques à expliquer.

    Tableau 31 : Récapitulatif du modèle régression de l'hypothèse H2

    Modèle

    R

    R-deux

    R-deux ajusté

    Erreur standard de l'estimation

    Changement dans les statistiques

     
     
     
     
     

    Variation de R-deux

    Variation de F

    ddl 1

    ddl 2

    Modification de F signification

    1

    ,514(a)

    ,264

    ,253

    ,435

    ,264

    23,669

    1

    66

    ,000

    a Valeurs prédites : (constantes), Caractère familial de l'entreprise

    Source : Nous-mêmes

    L'analyse de régression montre que l'ajustement est de bonne qualité. En effet, le coefficient de corrélation multiple R a une valeur de 0,514 soit un coefficient de détermination R2 = 0,264. Ce dernier bien que faible mais acceptable car, la valeur de F = 23,669 est significative au seuil P= 0,000 pour 1 et 66 degrés de liberté. Ceci nous permet de dire que la variation du caractère familial de l'entreprise explique à hauteur de 26,4% de la variation du niveau d'endettement. Le tableau ci-dessous apporte quelques éléments d'éclaircissement et nous permettra d'établir l'équation du modèle.

    Tableau 32 : Mise en évidence de l'équation du modèle

    Modèle

     

    Coefficients non standardisés

    Coefficients standardisés

    T

    Signification

    Intervalle de confiance à 95% de B

     
     

    B

    Erreur standard

    Bêta

     
     

    Borne inférieure

    Borne supérieure

    1

    (constante)

    2,201

    ,151

     

    14,616

    ,000

    1,900

    2,501

     

    Caractère familial de l'entreprise

    -,362

    ,074

    -,514

    -4,865

    ,000

    -,510

    -,213

    a Variable dépendante : Niveau d'endettement

    Source : Nos analyses

    Nous considérons l'équation du modèle de régression d'hypothèse 2 de la forme :

    Ye = a2X2 + b + å.

    Notre modèle de régression entre le caractère familial de l'entreprise et son niveau d'endettement se présente par l'équation suivante :

    Ye = - 0,362 X2 + 2,201 + å.

    (-4,865) (14,616)

    Cette équation de régression fait apparaître que les valeurs de t de sont positives en valeur absolue au seuil de significativité de 0,000. Ce qui montre que le caractère familial explique bien le niveau d'endettement. Le signe négatif du coefficient de la variable explicative témoigne bien le sens négatif de la relation. Cela va dans le sens de la formulation de notre hypothèse. On peut en conclure que le caractère familial de l'entreprise est une fonction décroissante de son niveau d'endettement. Notre deuxième hypothèse H2 est donc validée. Autrement dit, le caractère familial d'une entreprise influence négativement son niveau d'endettement.

    Ce résultat confirme celui de plusieurs auteurs qui ont traité le même sujet. D'abord, celui de Donckels (1993) selon lequel la famille souhaite maintenir l'indépendance financière de son entreprise afin d'en conserver le contrôle. A cet égard, l'entreprise va privilégier l'autofinancement et éviter l'endettement à long terme. Allouche et Amann (1995)45(*), rejoignent aussi la même idée que les entreprises évitent l'endettement et optent pour des stratégies à long terme plutôt que de court terme lié à un besoin de résultats rapides et ont une aversion à l'endettement. Elles pratiquent aussi plus facilement le réinvestissement des dividendes. Gallo et villaseca (1996) dans leur étude ont constaté la présence d'un faible ratio dette/fonds propres au sein de ces entreprises familiales. Evidemment, notre étude actuelle dans le contexte tchadien rejoint celle de ces auteurs. Le caractère familial d'une entreprise a donc une influence négative sur son niveau d'endettement.

    Nous venons d'analyser la relation entre les variables relatives aux entreprises au Tchad et leur niveau d'endettement. Deux hypothèses sont testées par le test de régression linéaire et toutes sont validées. Nous procédons maintenant au test d'hypothèses concernant la relation entre les variables relatives aux dirigeants des entreprises tchadiennes et leur niveau d'endettement.

    II- TEST DES HYPOTHESES CONCERNANT LA RELATION ENTRE LES VARIABLES PROPRES AUX DIRIGEANTS D'ENTREPRISES ET LE NIVEAU D'ENDETTEMENT

    Pour cette partie nous avons formulé aussi deux hypothèses qui ont pour but de tester la relation entre les variables relatives aux dirigeants des petites et moyennes entreprises au Tchad et leur niveau d'endettement. Il s'agit d'analyser successivement la relation positive entre l'âge du dirigeant d'une entreprise et le niveau d'endettement d'une entreprise d'un côté, et de l'autre, une relation négative entre la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise et son niveau d'endettement. Nous utiliserons toujours ces deux tests (la corrélation et la régression linéaire simple) pour tester nos hypothèses étant donné que la relation s'effectuera entre chacune des variables métriques indépendantes et l'unique variable dépendante métrique.

    A-Présentation des résultats de l'analyse de relation entre l'âge du dirigeant et le niveau d'endettement d'une entreprise : Hypothèse 3

    Nous testons ici la relation positive entre l'âge du dirigeant et le niveau d'endettement d'une entreprise. Ce qui signifie que plus le dirigeant d'une entreprise est âgé plus le niveau d'endettement de son entreprise va croissant. Nous testons avant tout l'existence de relation entre ces variables et, ensuite, le test de régression nous situera avec exactitude la nature de cette relation.

    1-Test de corrélations entre l'âge du dirigeant et le niveau d'endettement

    Les résultats de la corrélation de Pearson sont consignés dans le tableau suivant.

    Tableau33 : Analyse de corrélation entre l'âge du dirigeant et le niveau d'endettement.

     
     

    Niveau d'endettement

    Age du dirigeant de l'entreprise

    Niveau d'endettement

    Corrélation de Pearson

    1

    ,052

    Sig. (bilatérale)

     

    ,673

    N

    68

    68

    Age du dirigeant de l'entreprise

    Corrélation de Pearson

    ,052

    1

    Sig. (bilatérale)

    ,673

     

    N

    68

    68

    Source : Nos analyses

    Comme on peut le constater à partir de ce tableau, il n'existe pas une corrélation significative entre l'âge et le niveau d'endettement. Le coefficient de corrélation de Pearson nous le prouve car, sa valeur égale à 0,052 se rapproche de 0 et sa signification de 0,673 reste loin de 0. Nous chercherons à confirmer ce résultat par la régression.

    2-Test de la régression entre l'âge et le niveau d'endettement

    Au vu de résultat de l'analyse de corrélation, on ne peut arriver à obtenir une régression satisfaisante. Toutefois, pour affirmer cela, nous représentons dans le tableau ci-dessous le résultat de la régression.

    Tableau 34 : Récapitulatif du modèle de régression de l'hypothèse 3

    Modèle

    R

    R-deux

    R-deux ajusté

    Erreur standard de l'estimation

    Changement dans les statistiques

     
     
     
     
     

    Variation de R-deux

    Variation de F

    ddl 1

    ddl 2

    Modification de F signification

    1

    ,052(a)

    ,003

    -,012

    ,507

    ,003

    ,180

    1

    66

    ,673

    a Valeurs prédites : (constantes), Age du dirigeant de l'entreprise

    Source : Nos analyses

    Le tableau 34 représentant le modèle de régression nous fournit les mêmes résultats que dans le cas de corrélation de Pearson. Le coefficient de corrélation multiple R se rapproche de zéro (0,052). Cela apparaît très clairement que la relation entre nos variables est quasiment nulle bien que positive. Ce qui traduit absence de corrélation entre ces variables. De même, le coefficient de détermination R2 est presque nul (0,003). Cela signifie que la variation de l'âge du dirigeant n'explique que 0,3% de la variation du niveau d'endettement. Aussi, la valeur de F de 0,180 et sa significativité de 0,673 n'est pas satisfaisante. De toutes ces observations, nous pouvons dire que la qualité d'ajustement n'est donc pas bonne par conséquent le modèle n'est pas acceptable. Le tableau suivant nous précise davantage.

    Tableau 35 : Mise en évidence de l'équation du modèle

    Modèle

     

    Coefficients non standardisés

    Coefficients standardisés

    T

    Signification

    Intervalle de confiance à 95% de B

     
     

    B

    Erreur standard

    Bêta

     
     

    Borne inférieure

    Borne supérieure

    1

    (constante)

    1,418

    ,236

     

    6,020

    ,000

    ,948

    1,889

     

    Age du dirigeant de l'entreprise

    ,041

    ,096

    ,052

    ,424

    ,673

    -,151

    ,233

    a Variable dépendante : Niveau d'endettement

    Source : Nos analyses

    A partir de ce tableau, nous établissons notre modèle de régression suivant :

    Ye = 0,041 X3 + 1,418 + å.

    (0,42) (6,020)

    On voit dans le tableau ci-dessus que la valeur de (t) de la variable explicative égale à 0,424 est faible et n'a pas une bonne significativité (0,673) car, elle ne tend pas vers zéro.

    De tout ce raisonnement, nous pouvons avouer que notre troisième hypothèse H3 est infirmée. En d'autres termes, l'âge du dirigeant n'a aucune influence significative sur le niveau d'endettement d'une entreprise. Bien que cette relation soit positive mais elle n'est pas significative. Ce résultat est opposé à notre hypothèse formulée et rejoint celui de Tufano (1996) qui, selon lui plus le dirigeant est âgé et proche de la retraite, plus son aversion pour le risque est grande. Ce qui veut dire que plus le dirigeant de l'entreprise est âgé, moins il voudra endetter l'entreprise qu'il dirige et ce, afin de ne pas augmenter le risque de cette entreprise. Une autre raison pourrait être le refus de bailleur de fonds d'accorder les crédits aux dirigeants âgés de peur qu'ils ne soient remboursés en cas de décès de ces derniers qui pourrait être survenu. Ce cas pourrait être régulièrement constaté dans les entreprises familiales où les dirigeants sont aussi propriétaires. Pour cette catégorie d'entreprises, quand le dirigeant meure il ya peu de chance que les entreprises survivent. C'est ce qui est justifié dans le contexte tchadien où les entreprises survivent rarement après la disparition de leurs dirigeants. Toutes ces raisons expliquent vraiment l'invalidation de notre troisième hypothèse.

    Une fois notre troisième hypothèse testée, nous allons cette fois ci passer à la quatrième qui testera la relation négative entre la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise et son niveau d'endettement.

    B-Présentation de l'analyse de relation entre la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise et son niveau d'endettement (Hypothèse 4)

    En ce point nous testons l'hypothèse 4 selon laquelle plus le dirigeant possède des pats ou des actions dans le capital d'une entreprise moins il s'endette pour son entreprise. Nous allons donc analyser une relation négative entre ces deux variables. Après avoir testé la corrélation, nous effectuerons la régression.

    1-Test de corrélation entre la participation du dirigeant et le niveau d'endettement

    Nous testons l'existence de relation entre le fait que le dirigeant ait de parts dans le capital d'une entreprise et le niveau d'endettement. Les résultats de l'analyse de corrélation se trouvent dans le tableau ci-dessous.

    Tableau 36 : Analyse de corrélation entre la participation du dirigeant dans le capital et le niveau d'endettement.

     
     

    Niveau d'endettement

    Participation du dirigeant dans le capital d'une l'entreprise

    Niveau d'endettement

    Corrélation de Pearson

    1

    -,770(**)

    Sig. (bilatérale)

     

    ,000

    N

    68

    68

    Participation du dirigeant dans le capital d'une l'entreprise

    Corrélation de Pearson

    -,770(**)

    1

    Sig. (bilatérale)

    ,000

     

    N

    68

    68

    ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).

    Source : Nos analyses

    Le coefficient de corrélation entre la participation et le niveau d'endettement est r =-0,770 et significatif au seuil P= 0,000. La liaison est par conséquent confirmée entre ces variables. Nous continuons à analyser la pertinence de cette relation par le test de la régression.

    2-Test de la régression entre la participation et le niveau d'endettement

    Les résultats de test de régression se trouvent dans le tableau ci-après.

    Tableau 37 : Récapitulatif du modèle de régression de l'hypothèse 4

    Modèle

    R

    R-deux

    R-deux ajusté

    Erreur standard de l'estimation

    Changement dans les statistiques

     
     
     
     
     

    Variation de R-deux

    Variation de F

    ddl 1

    ddl 2

    Modification de F signification

    1

    ,770(a)

    ,594

    ,587

    ,323

    ,594

    96,422

    1

    66

    ,000

    a Valeurs prédites : (constantes), Participation du dirigeant dans le capital d'une l'entreprise

    Source : Nos analyses

    Il ressort de ce tableau que la valeur de coefficient de corrélation multiple est R= 0,770 et le coefficient de détermination R2 est de 0,594. Ce qui signifie que la variation de participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise explique à 59,4% de la variation du niveau d'endettement. On peut penser à la bonne qualité d'ajustement. De plus, la valeur de F qui est de 96,422 pour 1 et 66 degré de liberté est significative au seuil de 0,000 explique également que notre modèle est satisfaisant et acceptable. Le tableau 24 nous le dit plus.

    Tableau 38 : Mise en évidence de l'équation du modèle

    Modèle

     

    Coefficients non standardisés

    Coefficients standardisés

    T

    Signification

    Intervalle de confiance à 95% de B

     
     

    B

    Erreur standard

    Bêta

     
     

    Borne inférieure

    Borne supérieure

    1

    (constante)

    2,431

    ,101

     

    24,012

    ,000

    2,229

    2,634

     

    Participation du dirigeant dans le capital d'une l'entreprise

    -,611

    ,062

    -,770

    -9,819

    ,000

    -,735

    -,487

    a Variable dépendante : Niveau d'endettement

    Source : Nos analyses

    Ce tableau nous permet d'établir notre équation du modèle suivant :

    Ye = - 0,611 X4 + 2,431+ å.

    (-9,818) (24,012)

    Dans ce modèle, nous avons le coefficient de régression de la variable explicative et la constante sont différents de zéro. Les valeurs de (t) correspondant à ces variables respectivement égales 9,819 et 24,012 en valeur absolue sont aussi élevées et significatives au seuil de 0,000. Le signe négatif du coefficient de régression de la variable explicative traduit le sens négatif de la relation entre les variables. Le modèle nous montre que si le dirigeant de la PME passe du statut de non-actionnaire au statut d'actionnaire, le degré d'endettement diminue de 77% de manière statistiquement significative au seuil de 0,000. Ce qui nous amène à dire que la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise est une fonction linéaire décroissante du niveau de l'endettement.

    Ainsi, on peut affirmer que l'hypothèse H4 est confirmée. La participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise influence négativement son niveau d'endettement.

    Une des raisons allant dans le sens de validation de cette hypothèse est que l'endettement permet de résoudre le conflit d'intérêts entre les actionnaires et les dirigeants qui ne détiennent pas des actions d'une entreprise. Le sens négatif de cette relation vient corroborer les résultats de la théorie d'agence selon lesquels l'endettement est une façon d'aligner les intérêts des actionnaires et ceux des dirigeants qui ne posséderaient aucune part au sein d'une entreprise. Ce raisonnement confirme également les études empiriques effectuées sur l'endettement des PME (Hirigoyen, G.1982). Ces mêmes résultats sont prouvés par les études menées par Colot et Croquet (2007) sur les PME Belges. Selon ces derniers, les dirigeant-propriétaires évitaient le plus souvent de s'endetter afin de ne pas perdre le contrôle de leur entreprise.

    Pour ce chapitre, nous avons dans un premier temps présenté les différents concepts contenus dans nos hypothèses de recherche et les indicateurs qui ont permis effectivement de les mesurer au sein des entreprises au Tchad. Ceci nous a permis de savoir les comportements des entreprises tchadiennes relatifs à ces concepts. Nous avons déduit de là que les entreprises de notre échantillon ont une rentabilité moyenne de 4,82% pour les années 2007, 2008 et 2009. La plupart de ces dernières sont des entreprises familiales et leurs dirigeants sont âgés en moyenne de 45 ans. Le niveau d'endettement des entreprises au Tchad est supérieur à 50% dans les trois dernières années. Ensuite, nous sommes amenés à analyser l'influence de ces variables sur le niveau d'endettement d'une entreprise. Elles sont au nombre de quatre à être analysées dont deux relatives aux entreprise et deux autres à leur dirigeant. Enfin, les résultats de l'influence de ces variables sur le niveau d'endettement nous ont permis de valider trois hypothèses et infirmer une.

    Au terme de cette deuxième partie, il a été question de l'analyse empirique de relation entre les variables propres aux entreprises et celles relatives à leur dirigeant.

    Nous avons au troisième chapitre situé la démarche méthodologique de notre recherche. Il s'agissait de préciser les méthodes, les procédés et les règles permettant de choisir les outils statistiques adaptés à une analyse des données. Dans le cadre de notre étude, nous avons choisi l'approche hypothético-déductive. Les données ont été collectées grâce au questionnaire. Les données ont été analysées par le tri à plat, l'ACP, la corrélation et la régression linéaire simple dans le logiciel SPSS. Ensuite, les caractéristiques de notre échantillon ont été présentées suivies de description de l'endettement. En effet, notre échantillon a été caractérisé par les entreprises tchadiennes et les répondants (Dirigeant et Propriétaires). Aussi, l'endettement a été jugé important dans des proportions différentes par les entreprises de notre échantillon pour le financement de leurs activités et deux modes leur sont possibles (formel et informel).

    Dans le quatrième chapitre, nous avons procédé au test de nos hypothèses. En effet, quatre hypothèses ont été formulées à partir de la littérature concernant le sujet dont deux issues des variables caractéristiques de l'entreprise et deux autres relatives aux dirigeants. Une enquête sur le terrain nous a permis de collecter les données afin de les soumettre au test. Le teste nous a donné les résultats selon lesquels trois hypothèses sont validées dont deux relatives aux entreprises et une aux dirigeants. Une autre hypothèse relative aux dirigeants n'est pas validée. Le tableau suivant nous donne le récapitulatif.

    Tableau 35 : Récapitulatif des résultats des hypothèses

    Hypothèses

    Résultats de recherche

    H1 : La rentabilité d'une entreprise influence positivement son niveau d'endettement

    Validée

    H2 : Le caractère familial d'une entreprise influence négativement son niveau d'endettement

    Validée

    H3 : L'âge du dirigeant influence positivement le niveau d'endettement d'une entreprise

    Infirmée

    H4 : La participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise influence négativement son niveau d'endettement

    Validée

    Source : Nos analyses

    Au terme de notre étude sur les déterminants de la structure d'endettement des entreprises au Tchad, il est important de rappeler toutes les articulations qui l'ont constituée. Avant d'apprécier les résultats issus de notre recherche, il convient d'abord de rappeler le contexte, la problématique, les objectifs poursuivis et les hypothèses formulées. Nous terminons notre conclusion par les limites et les axes futurs de recherche.

    Ø Rappel du contexte et de la problématique de recherche

    La motivation qui détermine le choix de notre thème de recherche intitulé «les déterminants de la structure d'endettement des PME au Tchad», est née de certaines observations faites au cours des études antérieures portant sur le même sujet. En effet, la plupart des études menées sur les déterminants de la structure d'endettement ne s'intéressent qu'aux grandes entreprises et entreprises cotées (Ziane, 2004). Cependant, les auteurs ne s'accordent pas sur le sens de l'influence de chacun de ces déterminants sur le niveau d'endettement des entreprises. Il n'est pas inopportun de penser que ces déterminants puissent également être intégrés dans une étude empirique traitant de la structure financière des PME. Au Tchad, une telle étude est quasiment inexistante. Nous avons donc souhaité, après avoir effectué une revue de la littérature sur le sujet, réaliser une étude empirique pour comprendre quel rôle pouvaient jouer certaines variables propres aux PME et à leur dirigeant sur le degré d'endettement des entreprises au Tchad. Pour cela, nous nous sommes fixés des objectifs.

    Ø Rappel des objectifs

    Il était pour nous de chercher à analyser la relation qui existerait entre les variables relatives aux PME et à leur dirigeant et le niveau d'endettement des entreprises tchadiennes. Nos objectifs de recherche visent à :

    - identifier les différents modes d'endettement des PME ;

    - mettre en exergue la place et le rôle de l'endettement au sein des différentes sources de financement ;

    - identifier ou ressortir les variables propres aux PME et à leur dirigeant qui expliqueraient leur niveau d'endettement,

    - analyser l'influence de chacun de ces variables sur leur niveau d'endettement.

    A l'issue de la revue de la littérature effectuée et de notre intuition sur le sujet, quatre hypothèses ont été formulées.

    Ø Rappel des hypothèses de recherche

    Dans le souci de répondre à notre problématique de recherche, nous nous sommes servis de la littérature existante et de l'observation dans l'environnement de notre recherche guidée par notre intuition, nous avions formulé quatre hypothèses suivantes :

    - H1 : la rentabilité de l'entreprise influence positivement son niveau d'endettement.

    - H2 : le caractère familial des PME influence négativement leur niveau d'endettement

    - H3 : l'âge du dirigeant influence positivement le niveau d'endettement d'une entreprise

    - H4 : la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise influence positivement son niveau d'endettement.

    Ø Rappel de la démarche méthodologique

    Pour la réussite de notre recherche, nous avions adopté la démarche hypothético-déductive. Notre échantillon est constitué finalement de 68 entreprises localisées dans les villes de N'Djamena et Moundou au Tchad. Les données collectées sont uniquement primaires car, l'accès aux données secondaires était difficile. L'outil qui nous a permis de collecter les données est le questionnaire. Les méthodes d'administration de questionnaire étaient le face à face et le téléphone. La méthode d'investigation était pour nous causale compte tenu de nos variables qui expriment une relation de cause à effet. Nos données ont été décrites par le tri à plat et l'ACP et testées par la corrélation et la régression linéaire simple.

    Ø Résultats de l'étude

    Nous voulons rappeler ici les résultats de test de nos différentes hypothèses de recherche. Notre échantillon était constitué, pour rappel, de 68 PME tchadiennes interrogées face à face et par voie téléphonique. Après analyse, l'endettement s'est révélé important pour le financement des entreprises au Tchad car, toutes les entreprises de notre échantillon s'endettent, bien que le degré d'endettement varie d'une entreprise à une autre. Ainsi, nous avions dénombré 36 entreprises soit (52,9%) ont un taux d'endettement d'au moins 50% contre 32 entreprises (soit 47,1%) possèdent un taux d'endettement inférieur à 50% du total de capital.

    Parlant des déterminants de l'endettement, nous avions quatre variables insérées dans le modèle dont deux propres aux PME et deux autres à leur dirigeant. Parmi les quatre, trois se sont avérées posséder une influence statistiquement significative sur le degré d'endettement. Ces trois variables sont, d'abord, la rentabilité d'une entreprise ensuite, le caractère familial d'une entreprise et, finalement, la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise. Par contre, l'âge du dirigeant d'une entreprise qui est notre quatrième variable s'est montré sans incidence.

    En ce qui concerne la première hypothèse, elle est validée dans le cadre de notre étude. Ce qui signifie que, la rentabilité d'une entreprise augmente son niveau d'endettement en ce sens qu'elle inspire de confiance aux détenteurs de fonds de la possibilité de remboursement de leurs fonds. Ce qui traduit au contraire l'incapacité des entreprises les moins rentables à répondre aux exigences des institutions financières en termes de garanties. Aussi, les PME rentables trouvent raison de s'endetter pour devenir des grandes entreprises demain.

    La deuxième hypothèse est aussi validée dans cette étude. En effet, plus une entreprise est composée en majorité des membres de famille, moins elle a recours à l'endettement. Ce résultat explique au contraire l'existence de conflits au sein des entreprises managériales où l'endettement est sollicité pour résoudre ces conflits. Alors que dans les entreprises familiales, la gestion est concentrée dans les mains d'une personne traduisant l'absence des conflits d'intérêts. Aussi, dans le souci de conserver le contrôle de son entreprise, la famille souhaite ne pas s'endetter.

    La troisième hypothèse qui stipulait que l'âge du dirigeant a une influence positive sur le niveau d'endettement est rejetée dans notre étude. Ce qui veut dire que le dirigeant âgé étant sage, ne souhaite pas s'endetter pour plonger l'entreprise dans le risque de non remboursement quand il sera à la retraite étant donné qu'il n'est pas sûr de la qualité de son remplaçant. Aussi, on peut croire que les institutions financières refusent de donner de crédits au risque de ne pas être remboursées en cas de décès de dirigeant à cause de son âge avancé.

    La quatrième hypothèse selon laquelle la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise a une influence négative sur son niveau d'endettement est validée dans notre étude. Le raisonnement reste le même que dans le cas précédent du caractère familial. En effet, le dirigeant-propriétaire évite le plus souvent de s'endetter afin de ne pas perdre le contrôle de son entreprise. Aussi, il ya absence des conflits dans une entreprise où le dirigeant détient des parts importantes, donc disparition de coûts d'agence nés de l'endettement.

    Ø Implications managériales

    Au vu des résultats que nous venons de produire, il convient de faire de recommandations aux PME au Tchad.

    Sur le plan théorique, cette recherche constitue un pas important pour le développement traitant les déterminants de la structure d'endettement. Elle permet d'adopter une bonne démarche suivant laquelle les PME peuvent assurer leur croissance. Notre étude a montré de façon claire l'influence des variables relatives aux PME et à leur dirigeant sur le niveau d'endettement d'une entreprise.

    Du point de vue pratique, notre étude situe les dirigeants et propriétaires des PME au Tchad sur l'importance de l'endettement en termes de création de la valeur. Ainsi, les managers sont conviés à développer une relation avec les institutions financières pour accéder aux crédits, étant donné que toute structure comme la PME a besoin de croitre pour devenir une GE. Nous recommandons particulièrement aux managers et propriétaires des entreprises familiales que la croissance de leurs structures ne peut être possible seulement en se repliant sur eux-mêmes. Ils ont intérêt à s'ouvrir à l'extérieur, car la vertu de l'endettement n'est pas seulement la résolution des conflits d'intérêts mais aussi la création de la valeur.

    Etant donné que toute oeuvre humaine n'est parfaite, notre étude présente des limites malgré les résultats fournis de façon pertinente.

    Ø Limites de la recherche

    Les limites de notre étude tiennent à notre échantillon et à la qualité des données recueillies.

    En effet, la taille de notre échantillon n'est pas assez importante. Elle est limitée seulement aux deux villes du Tchad à savoir N'Djamena et Moundou, ce qui ne nous a pas permis de toucher un nombre important des PME. De plus, certains de nos questionnaires n'ont pas été restitués du fait de non respect de rendez-vous de la part des répondants et de leur indisponibilité.

    En outre, nous n'avons pas eu accès aux données secondaires pour affiner notre analyse, seulement les données primaires ont été récoltées. Aussi, l'influence de certaines variables propres aux entreprises et à leur dirigeant devrait être étudiée sur le niveau d'endettement d'une entreprise.

    Cependant, les limites ne sauraient remettre en cause nos résultats, ces derniers semblent tout de même probants. Les réponses à ces limites ouvrent de nombreuses pistes futures de recherche.

    Ø Axes futures de recherche

    La problématique de la structure d'endettement reste encore un champ de recherche très large car, on ne sait jusqu'à quel niveau il faut s'arrêter de s'endetter. Des études peuvent être menées dans ce sens pour clarifier ce problème.

    Des chercheurs pourront mener une étude aussi sur l'influence des autres variables caractéristiques de l'entreprise et de son dirigeant sur le niveau d'endettement dans un secteur d'activité précis. Une autre recherche pourra être également orientée vers l'étude de l'influence d'un mode d'endettement (formel ou informel) sur la performance financière des entreprises. Enfin, une étude comparative de croissance entre les entreprises dont le niveau d'endettement est élevé et celles ayant un niveau d'endettement faible pourra aussi être faite.

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    TABLE DES MATIERES

    SOMMAIRE....................................................................................................................................................... .....i

    DEDICACE.......................................................................................................................ii

    REMERCIEMENT..............................................................................................................iii

    LISTE DES TABLEAUX...................................................................................................... iv

    LISTE DES ABREVIATIONS............................................................................................ .....iv

    INTRODUCTION GENERALE................................................................................................1

    PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DES DETERMINANTS DE LA STRUCTURE D'ENDETTEMENT DES PME......................................................................................................... 13

    CHAPITRE I : ANALYSE DES MODES D'ENDETTEMENT DES PME..................................... .................... 15

    Section I : modes d'endettement des PME..................................................................... 16

    I-Modes d'endettement formels............... ;;................................. .......................... 16

    A-Le mode d'endettement bancaire.....................................................................16

    1-Les crédits bancaires à court terme......................... ....................................17

    1.1-Les crédits de trésorerie................................ ....................................... 17

    a) La facilité des caisses....................................................................... 17

    b) Le découvert............................................................................... 17

    c)Les crédits de campagne............................................................. 17

    1.2-Les crédits de mobilisation des créances.............................................. 19

    a)L'escompte commercial............................................................... 19

    b) L'affacturage....... ................................................................. 20

    c)Le reverse factoring.................................................................. 20

    d)La loi dailly.................................................................................20

    2- Les crédits bancaires à moyen terme............................ ........................21

    3-Les crédits bancaires à long terme......................................... .................22

    B-Les modes d'endettement par la micro finance.................. . ........................22

    1-Le microcrédit..................................................................................23

    2-La micro finance...............................................................................23

    II-Modes d'endettement informels................................................ ........................24

    A-Les tontines.............................................................................................25

    1-Les tontines mutuelles.............................................................................25

    2-Les tontine commerciales......................................................................26

    3-Les tontines financières .................................... ............................... 27

    B-Les apports de famille.................................................................................27

    Section II : place de l'endettement dans le financement des PME......................................28

    I-Les théories de l'endettement ...........................................................................29

    A-La théorie de l'agence................................................... ................................30

    1-Le conflit d'agence entre actionnaires et dirigeant............................................30

    2-Le conflit d'agence entre actionnaires et créanciers..................... .............................31

    B-Les théories du Static Trade-Off et du pecking Order............... ................................32

    1-La théorie du Static Trade-Off....................................... ............................33

    2-La Théorie de Pecking Order......................................................................33

    II-Le rôle de l'endettement................................................. ...............................35

    · A-L'endettement source de création ou de destruction de valeur............................... 35

    1-L'endettement source de création de valeur...................................................35

    2-L'excès de l'endettement source de fragilisation et de faillite ..............................36

    B-L'endettement outil de contrôle....................................... ...............................37

    1-L'endettement outil de contrôle par les actionnaires...................... ........... ........38

    2-L'endettement outil de contrôle par les banquiers........................................ ....38

    CHAPITRE II : ETUDE DE RELATION ENTRE LES DETERMINANTS DES PME ET LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT.......................................................... ...................... .40

    Section I : Difficultés de financement et identification des déterminants de l'endettement des PME......... ......................................................................................................40

    I-Difficultés de financement des PME............................................................ ............41

    A-L'asymétrie d'information, l'insuffisante sécurisation des crédits et le maque de garantie..............................................................................................................42

    1- L'asymétrie d'information et l'insuffisante sécurisation des crédits..... .............. .....42

    2- Le manque de garantie...............................................................................43

    B- Un manque de structuration, une insuffisance de moyens dédiés aux PME au sein des banques............................................................................................................45

    1-Un manque de structuration des entreprises...................................................45

    2- Une insuffisance des moyens dédiés aux PME au sein des banques.........................46

    II-Identification des déterminants des PME...............................................................47

    A-Les variables spécifiques des PME...................................................................47

    1-La taille................................................................. ...............................47

    2-L'âge.............................................................................. ....................48

    3-La rentabilité...........................................................................................49

    4-La croissance des PME........................................................ .......................49

    5-La composition de l'actif............................................................... .............49

    6-Le caractère familial des PME.....................................................................50

    B-Les variables relatives aux dirigeants ................................................................50

    1-L'âge de dirigeant....................................................................... .............50

    2-Le nombre de dirigeants............................................................. ...............51

    3-La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise..................... ...............51

    Section II : Relation entre déterminants des PME et leur niveau d'endettement..........................52

    I-L'influence des variables des PME sur leur niveau d'endettement...................................53

    A-Analyse de l'influence de la rentabilité des PME sur leur niveau d'endettement................53

    B-Analyse de l'influence de caractère familial des PME sur leur niveau d'endettement .........54

    II-L'influence des variables du dirigeant sur le niveau d'endettement................................57

    A- L'influence de l'âge du dirigeant de l'entreprise.............................. ................... .57

    B-L'influence de la participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise........... .........58

    DEUXIEME PARTIE : ... ANALYSE EMPIRIQUE DES DETERMINANTS DE LA STRUCTURE D'ENDETTEMENT DES PME AU TCHAD................................................................61

    CHAPITRE III : APPROCHE METHODOLOGIQUE DES DETERMINANTS D'ENDETTEMENT DES PME............................................................................................................63

    Section I : Démarche méthodologique de recherche.........................................................63

    I-cadre de recherche et processus de l'échantillonnage...............................................63

    A-Cadre de recherche....................................................................................64

    1-Le choix d'une approche................................................................64

    · 2-Le choix de type de recherche............................................... ..........64

    B-Processus de l'échantillonnage.......................................................................65

    1-La population visée............................................... ........................65

    2-Le cadre d'échantillonnage .............................................................66

    3-L'échantillon...............................................................................66

    a) La taille de l'échantillon.............................................................67

    b) La réprésentativité de l'échantillon................................................68

    C-la technique de collecte des données.........................................................68

    1-L'outil de collecte des données.........................................................68

    2-Le contenu du questionnaire............................................................69

    3-La codification du questionnaire........................................................70

    4-Mode d'administration de questionnaire et difficultés inhérentes...... ............72

    a) Le mode d'administration du questionnaire.....................................72

    b) Les difficultés de l'enquête.........................................................72

    II-Les outils d'analyse des données......................................................................73

    A-Les tests déscriptifs ............................................................................ ...73
    1-Le tri à plat......................................................................... .......73

    2-L'ACP.......................................................................................74

    B-Les tests explicatifs......................................... ;.....................................74

    1-La corrélation..............................................................................74

    2-La régression linéaire simple............................................................75

    a) Présentation du modèle..............................................................76

    b) Analyse des résultats....................................................................76

    Section II : Les caractéristiques de l'échantillon et description de l'endettement...................77

    I : Les caractéristiques de l'échantillon..............................................................78

    A-Les cactéristiques des entreprises tchadiennes..............................................78

    1-Age des entreprises......................................................................78

    2-La forme juridique des entreprises...................................................79

    3-La taille des entreprise..................................................................79

    4-Le secteur d'activités des entreprises.................................................80

    5-Le capital social des entreprises.................................................... ...81

    B-Les caractéristiques des répondants..............................................................82

    1-Le statut des répondants................................................................82

    2-Le sexe des répondants..................................................................83

    3-Le niveau d'étude des répondants.....................................................84

    II : La description de l'endettement..................................................................85

    · A-Modes et structure d »endettement des entreprises au Tchad............................85

    1-Modes d'endettement des entreprises................................................85

    2-Types d'endettement des entreprises..................................................86

    3-Structure d'endettement des entreprises.............................................87

    · 4-Les différents types des crédits à court terme......................................88

    B-Importance de l'endettement et types de garanties........................................89

    1-Importance de l'endettement.........................................................89

    2-Besoin de financement.................................................................90

    3-Types de garanties................................................................... ....91

     CHAPITRE IV : ANALYSE DE L'INFLUENCE DES DETERMINANTS DES PME TCHADIENNES SUR LEUR NIVEAU D'ENDETTEMENT............................................93

    Section I : Présentation et mesure des concepts d'endettement.........................................93

    I : Les variables caractéristiques des entreprises...................................................93

    A-La rentabilité des entreprises.......................................................................93

    B-Le caractère familial des entreprises...........................................................95

    II : Les variables caractéristiques du dirigeant......................................................96

    A-L'âge du dirigeant.................................................................................96

    B-La participation du dirigeant dans le capital de l'entreprise........................... ....97

    C-Le niveau d'endettement..........................................................................98

    Section II : analyse de l'influence des variables relatives aux pme eta leurs dirigeants sur leur niveau d'endettement.....................................................................................................99

    I : Test des hypothèses concernant la relation entre les variables propres aux entreprises et le niveau d'endettement...........................................................................................100

    A- Présentation des résultats de l'analyse de relation entre la rentabilité d'une entreprise et son niveau d'endettement (H1)...............................................................................100

    1-Etude de corrélation entre la rentabilité et le niveau d'endettement..................100

    2-Test de régression entre la rentabilité et le niveau d'endettement..................... 101

    B- Présentation de l'analyse de relation entre le caractère familial des PME et leur niveau d'endettement (H2)..............................................................................................102

    1- Etude de corrélation entre le caractère familial et le niveau d'endettement.....103

    2- Test de régression entre le caractère familial et le niveau d'endettement........103

    II : Test des hypothèses concernant la relation entre les variables propres aux dirigeants d'entreprises et le niveau d'endettement...................................................................106

    A- Présentation des résultats de l'analyse de relation entre l'âge du dirigeant et le niveau d'endettement d'une entreprise : Hypothèse 3............................................................106

    · 1- Etude de corrélation entre l'âge et le niveau d'endettement.......... .............106

    2- Test de régression entre l'âge et le niveau d'endettement............................106

    B- Présentation de l'analyse de relation entre la participation du dirigeant dans le capital d'une entreprise et son niveau d'endettement (Hypothèse 4)..........................................108

    1-Etude de corrélation entre la participation du dirigeant et le niveau d'endettement..108

    2- Test de régression entre la participation et le niveau d'endettement..............109

    Conclusion........................................................................................................113 Bibliographie ....................................................................................................118

    Table des matières................................................. ..............................................122

    Annexes..........................................................................................................VII

    * 1 _ Modigliani et Miller dans l'hypothèse de transparence des marchés montrent que la structure financière n'a aucun impact sur la valeur de l'entreprise. Laquelle valeur est fonction de la nature des actifs.

    * 2 _ Ces théories ne font pas l'unanimité, elles abordent de façon différente la question d'endettement. C'est ainsi que d'une part, la théorie d'agence précise que dans un contexte d'asymétrie d'information, l'endettement permet de converger les intérêts des actionnaires et ceux du dirigeant. D'autre part, Macélot (1984) a fait mention de l'existence des coûts de faillite au sein des entreprises sss dû à l'endettement. Tout cela dépend du niveau d'endettement qu'on se fixe.

    * 3 _ Allouche J., Amann B. (1995), « Le retour triomphant du capitalisme familial », in « de Jacques Coeur à Renault : Gestionnaires et Organisations, », Presses de l'Université des sciences sociales de Toulouse , cité par O. Colot & C. Mélanie ( 2007)

    * 4 _Chua, Sharma et Chrisman (2003), « Current trends and future directions in family business studies: Toward a theory of the family firm», written as part of Coleman Foundation White Paper Series, 62 pages, cité par O. Colot & C. Mélanie ( 2007)

    * 5 _ Van Caillie & Denis (1996) « Etat de la transmission des petites et moyennes entreprises en province de liège, Résultat d'une enquête », Faculté d'Economie, de Gestion et de sciences sociales, centre de recherche et de documentation PME de l'Université de liège, 8 avril, 99 pages, cité par, O. Colot & C. Mélanie ( 2007)

    * 6 _ De Miguel A. Pindado J. (2001), Determinants of capital structure: new evidence from Spanish panel data. Journal of Corporate Finance 7, pp. 77-9 ,cite par Olivier C. & Mélanie C. (2007) .

    * 7 _ Ozkan (2001) Determinants of capital structure and adjustment to long run target: evidence from UK company panel data. Journal of Business Finance and Accounting 28, pp.175-199, Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 8 _Au japon par exemple les PME représentent 99% du nombre des entreprises et emploient environ 80% de main-d'oeuvre nationale, 90% de l'ensemble des entreprises en Afrique subsaharienne et contribuent à moins 20% au PIB dans la plupart des pays africains contre 60% dans les pays en voie de développement.

    * 9 _ La sélection adverse désigne une situation dans laquelle, sur un marché, tous les intervenants n'ont la possibilité d'observer toutes les caractéristiques des biens échangés, certains intervenants ont généralement d'informations plus que d'autres.

    * 10 _ Le risque d'aléa moral apparait dans les situations où une personne (« agent ») dispose d'une information privée sur son action tandis qu'une autre personne chargée de la rémunérer (« principal ») ne possède pas cette information. Dans ce cas présent, le risque d'aléa moral est défini par la possibilité pour l'emprunteur de détourner les fonds prêtés par le prêteur à des fins plus risquées que prévu de façon à maximiser la valeur de l'investissement au détriment du risque.

    * 11 _ L'opportunisme est un comportement qui consiste à rechercher l'intérêt personnel au détriment de celui des prêteurs en recourant aux différentes formes de tricherie. Ici l'emprunteur peut faire évoluer à son avantage les termes d'un contrat.

    * 12 _ Théorie des préférences de financement hiérarchisées

    * 13 _ Modèle de ratio de financement optimal ou théorie du compromis optimal

    * 14 _ Allouche et Amann (1995), op.cit. cité par O. Colot & C. Mélanie (2007)

    * 15 _ Un contrat par lequel le débiteur remet à son créancier un gage d'un bien mobilier garantissant le paiement de sa dette.

    * 16 _ C'est-à-dire proportionnellement au temps consommé

    * 17 _ Banque Mondiale (2006), « Making Finance Word for Africa », Banque Mondiale, cité par Rollande (2010)

    * 18 _ Un taux d'intérêt dont le montant fixé dépasse le montant autorisé par la loi ou le montant généralement pratiqué.

    * 19 _ M.Harris,A.Raviv (1990), « Capital structure and the international role of debt », Journal of Finance, vol 45, n°2, pp 321-349, cité par Ziane (2004)

    _ Diamond D.W., 1984, « Financial Intermediation and Delegated Monitoring », Review of Economic Studies, p. 393-414, cité par Mathieu Paquerot et Jean-michel Chapuis (2006)

    * 20

    * 21 _ Bultel E. (1996), «  les théories de financement hiérarchique apportent-elles une explication nouvelle de la structure de financement des entreprises », revue Finance, n°31, cité par Ziane Y. (2004)

    * 22 _Cornell B.,A. Shapiro, (1987), « Corporate Stackeholders and corporate Finance », Financial management, cite par Ziane Y. (2004)

    * 23 _ Macélot J.F. (1984), « La mesure des coûts de faillite : une note », Finance, cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007), « Les variables de propriété et de gestion ont-elles une influence sur la structure d'endettement des PME ? »

    * 24 _ Stulz R. (1990), «Managerial Discretion and optimal Financing Policies», Journal of Economics, vol.26, P. 3-27, cite par Mathieu Paquerot et Jean-michel Chapuis (2006)

    * 25 _ Diamond (1984), Op.cit. cité par Paquerot et Chapuis (2006)

    * 26 _ Stulz (1990), Op.cit. cité par Paquerot et Chapuis (2006)

    * 27 _ Hoshi T., Kashyap A et Scharfstein D. (1991), « Corporate Structure, Liquidity, and Investment:Evidence from Japanese Industrial Groups », Quarterly Journal of Economics, February p.33-59., cité par Paquerot et Chapuis (2006)

    * 28 _ Kauffmann, c., (2005), Le financement des PME en Afrique, OCDE, Repères n°7, cité par Lefilleur (2009)

    * 29 _ Fonds monétaire international, 2006. Central African Economic and Monetary Community: Financial System Stability Assessment, including Reports on the Observance of Standards and Codes on the following topics: Monetary and Financial Policy Transparency, and Banking Supervision, IMF Country, cité par Lefilleur (2009)

    * 30 _ Africapractice, 2005. Access to Finance: Profles of African SMEs, document de travail préparé pour Jetro London, disponible sur http://www.africapractice.com/uploads/JETRO.pdf., cité par Lefilleur (2009)

    * 31 _ FMI, 2006, op. cit.Cité par Lefilleur (2009)

    * 32 _Harris & Raviv, 1990, Op.Cit. cite par Ziane (2004)

    * 33 _ Titman S. & Wessels R. (1988), Op.Cit. cite par Ziane (2004)

    * 34 _ Ozkan A. (2001), cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 35 _ Hutchinson et Ray (1986), « Surviving the financial stress of small enterprise growth », cité par Ziane (2004)

    * 36 _ christensen (1953), cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 37 _ D'après la théorie de financement hiérarchisée, la rentabilité est corrélée négativement avec l'endettement car, selon elle l'entreprise s'endette quand les affaires vont mal, et dès qu'elle le peut elle cherche à se désendetter afin de retrouver une capacité de manoeuvre. Tandis que la théorie du compromis optimal soutient une relation positive entre la rentabilité et le niveau d'endettement.

    * 38 _ christensen (1953) , Op. Cit cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 39 _ Ronoff et Ward (1990), cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 40 _ Astrachan et Kolenko (1984), cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 41 _ Floren (2002), cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 42 _ Allouche et Amann (1995), Op. Cit, cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)

    * 43 _ Dépelteau, F. (2000), «  La démarche d'une recherche en sciences humaine, presse de l'Université de laval, Bruxelles, De Boeck Université, op. cité par NKOUM.B.A, (2005).

    * 44 _ Tsapi (1997), cité par Djeumene (2004), « propension à nouer des accords de coopération et compétitivité des PMI manufacturières Camerounaises

    * 45 _ Allouche et Amann (1995), Op. Cit, cité par Olivier C. & Mélanie C. (2007)






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