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Etude de la participation du port de Cotonou à  l'essor économique du Bénin

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par HOUNSINOU Carlos et AMOUSSA Roukayath
Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management ENEAM - Diplome de Technicien Supérieur 2009
  

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Paragraphe 2 : OBJECTIFS ET HYPOTHÈSES

2.1 Objectif général

L'objectif général de ce travail est d'analyser la contribution du Port de Cotonou à l'évolution de l'activité économique au Bénin.

2.2 Objectifs spécifiques

Ils peuvent se formuler comme suit :

- OS1 : étudier la corrélation entre l'activité portuaire et l'activité dans les autres secteurs de services.

- OS2 : analyser la causalité entre l'activité portuaire et les activités dans les autres secteurs de l'économie.

- OS3: évaluer l'impact de l'activité portuaire sur les recettes fiscales et sur la croissance économique.

2.3 Hypothèses de recherche

Les objectifs spécifiques formulés ci-dessus nous permettent de formuler les hypothèses de recherche suivantes :

- H: il existe une forte corrélation entre l'activité portuaire et l'activité dans les autres secteurs de services.

- H2 : l'activité portuaire cause les activités dans les autres secteurs de l'économie.

- H3 : l'activité portuaire a un impact positif sur les recettes fiscales et sur la croissance économique.

SECTION 2 : REVUE DE LITTÉRATURE

Cette partie vise à donner une présentation de la revue de littérature collectée dans le cadre de cette étude. Nous débuterons par la définition de la croissance économique puis la définition et la description des concepts portuaire. Ensuite, suivra un résumé des études théoriques et empiriques sur les interrelations entre l'activité portuaire et la croissance économique.

Paragraphe 1 : CONCEPTS ET DEFINITIONS

1.1 La croissance économique

La croissance économique désigne l'augmentation de la production de biens et de services dans une économie sur une période donnée, qui est généralement une période longue. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer est le Produit Intérieur Brut (PIB). Il est mesuré « en volume » ou « à prix constants » pour corriger les effets de l'inflation. Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB. On utilise la croissance du PIB par habitant comme indicateur pour appréhender l'amélioration du niveau de vie.

1.1.1 Définition

Si, dans le langage courant, on emploie souvent le terme de « croissance » dans le cadre d'évolutions à court terme, les économistes l'utilisent conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur le long terme. Selon la définition de François Perroux, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels. » À court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'« expansion », qui s'oppose à « récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production.

1.1.2 Autres visions de la croissance chez quelques économistes :

La croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de services appréhendée par des indicateurs comme le PIB ou le PNB. Cependant, n'étant qu'une mesure quantitative d'un agrégat économique, la croissance n'est qu'une des composantes du développement qui est une notion plus abstraite et qualitative. Il peut donc y avoir croissance sans développement et inversement du développement sans croissance.

1.1.3 Mesure de la croissance économique

En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle, exprimée en pourcentage, du P.I.B. (Produit Intérieur Brut) ou du P.N.B. (Produit National Brut). Pour éviter le problème dû à l'augmentation des prix, la croissance est calculée en "monnaie constante" (hors inflation), le P.I.B. étant corrigé de l'augmentation de l'indice des prix. Ceci permet de calculer une croissance en volume.

La formule de calcul, dans le cas du PIB de l'année "n", est la suivante :

Croissance = [PIB (n) - PIB (n-1)] / PIB (n-1).

Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue.

1.1.4 Quelques théories de la croissance

Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie.

Ø L'école classique

La plupart des économistes de l'école classique, au début de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population ».

Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie politique, Livre I, chapitre XII).

Ø Le progrès technique comme résidu : modèle de Solow

Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre).

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions :

Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance , avec un capital plus important, la main-d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.

Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Romer, Robert E. Lucas et Robert Barro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient.

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes. Premièrement, le learning by doing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité. Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est à dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics ou privés - est bénéfique. Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise par exemple, l'activité productive.

Ces modèles sont toutefois très frustes en ce qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Dominique Guellec et Pierre Ralle, « Le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées ».

1.1.5 Quelques déterminants de la croissance

On peut distinguer plusieurs types de déterminants à la croissance. Parmi eux, on peut citer : les richesses naturelles, l'environnement extérieur, la population, l'innovation, l'investissement, la connaissance, la cohérence du développement etc. Les principales conclusions des travaux de Xavier Sala-i-Martin, économiste espagnol spécialiste de la croissance, confirment qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique.

Xavier Sala-i-Martin avance par ailleurs que le niveau initial est la variable la plus importante et la plus robuste. C'est-à-dire que, dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins il croît vite. Cette hypothèse est connue sous le nom de convergence conditionnelle. Il considère également que la taille du gouvernement (administration, secteur public) n'a que peu d'importance. Par contre, la qualité du gouvernement a beaucoup d'importance : les gouvernements qui causent l'hyper-inflation, la distorsion des taux de change, des déficits excessifs ou une bureaucratie inefficace ont de très mauvais résultats. Il ajoute également que les économies plus ouvertes tendent à croître plus vite. Enfin, l'efficience des institutions est très importante : des marchés efficients, la reconnaissance de la propriété privée et l'état de droit sont essentiels à la croissance économique.

1.2 Clarification de quelques concepts

Corrélation : c'est un rapport existant entre deux phénomènes qui varient l'un en fonction de l'autre. Autrement dit, lorsque les données de deux phénomènes augmentent ou diminuent de manière proportionnelle et simultanée en fonction de facteurs externes identiques, on dit que ces phénomènes sont positivement corrélés. À l'opposé, si l'un des deux augmente pendant que l'autre diminue dans les mêmes proportions, on dit alors que les deux phénomènes sont négativement corrélés.

Causalité : une variable cause une variable au sens de Granger si le passé de peut aider à prévoir étant donné le passé de. Selon Aristote, un événement en cause un autre s'il en constitue une «condition nécessaire et suffisante» : l'événement A produit l'événement B si l'occurrence A conduit, ceteris paribus7(*), à l'occurrence de B. Fondé sur l'intuition de l'action volontaire, les conséquences de certaines de nos actions sont prévisibles et le lien entre nos actions et leurs conséquences constitue une relation causale.

En somme, si on veut faire une analyse au moyen de modèles quantitatifs, il est important de faire la distinction entre corrélation et causalité. La présence de corrélations et de relations de prévisibilité constitue une implication de la présence d'un lien causal : condition nécessaire mais suffisante. Du point de vue statistique, la distinction entre corrélation et causalité constitue plus une affaire de degré que de nature.

Moteur : C'est un facteur d'animation et d'entraînement, ce qui fait agir. Ainsi, on désigne par moteur de l'économie, tout ce qui peut tirer l'économie vers la croissance.

1.3 L'activité portuaire

1.3.1 Définition

La définition d'un port varie selon le sens géographique, économique et institutionnel. Au sens géographique, le port est défini comme étant un espace aménagé pour recevoir les navires. Quant au sens  économique il est un système complexe d'éléments matériels et immatériels, utilisé au service des navires et marchandises. Tandis qu'au sens institutionnel, il est une institution, dotée ou non de personnalité morale, chargée d'exercer des compétences à la fois de travaux publics, de police (fonction régalienne), d'exploitation.

En un mot, le port est une interface :

Ø entre navires et marchandises ;

Ø entre navires (les transbordements) ;

Ø entre marchandises (groupage/ dégroupage ...).

1.3.2 Activités portuaires

Le port assure deux catégories d'activité à savoir :

Ø Les activités régaliennes (les pouvoirs de police, de l'aménagement des infrastructures nautiques et terrestres et enfin tout ce qui est lié à la sécurité, l'environnement) ;

Ø les activités commerciales, ou « industrielles » (Ces activités sont au service du navire ou de la marchandise. C'est à dire c qui est opérationnel et donne lieu à la facturation).

Paragraphe 2 : INTERRELATION ENTRE L'ACTIVITE PORTUAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

2.1 Contributions théoriques

Le Port de Cotonou, en raison de l'importance qui lui est dévolue dans le développement socio-économique national, doit assumer efficacement une double fonction à savoir une fonction logistique pour le développement de l'économie béninoise et de celle des pays de la sous région notamment les pays sans littoral et une fonction stratégique pour la réalisation du désir de faire du Bénin un pays émergent au service du développement de toute la sous région de l'Afrique de l'Ouest. Le 26 juin 2007, avait eu lieu un séminaire gouvernemental portant sur le thème ``Réflexions sur la Compétitivité du Port de Cotonou : Entraves et Solutions'' dans l'optique d'une gestion stratégique pour l'amélioration continue des performances du Port de Cotonou. Il était question d'assurer la compétitivité du Port de Cotonou par rapport aux ports voisins, à travers une coordination efficiente de tous les acteurs portuaires selon les orientations stratégiques du Gouvernement. En dépit de cette volonté politique affichée et malgré les efforts consentis ces dernières années, le Port de Cotonou continue de faire face à des dysfonctionnements majeurs qui induisent des pertes de recettes et des manques à gagner pour l'économie nationale et le bien-être des populations. Ces dysfonctionnements se situent sur le plan de la gestion du Port Autonome de Cotonou (PAC) et sur le plan de l'exploitation portuaire. Quelques problèmes clés sont mis en exergue à savoir le manque d'efficacité dans l'exercice de l'autorité au sein des services du PAC, l'absence ou faible appropriation des outils modernes de gestion administrative et financière, les durées de séjour prolongées des marchandises en zone portuaire, les conteneurs en particulier, les attentes anormalement prolongées de navires sur rade, le faible développement des investissements privés dans l'aménagement des infrastructures du port de Cotonou, la lourdeur des procédures douanières et d'enlèvement ou d'expédition des marchandises. Tous ces problèmes ajoutés aux facteurs extérieurs liés aux transports maritimes internationaux font des réformes portuaires un impératif catégorique.

C'est sans doute ce que Millenium Challenge Account (MCA) a compris en acceptant de construire deux quais avec un terminal et en confier la gestion à un concessionnaire. D'ici peu le Bénin disposera de deux quais, pour une question de compétitivité parce que ces quais serviront maintenant mais aussi dans 20 à 50 ans. Il est plus rentable de venir avec de gros navires au port et à partir de là faire le dispatching8(*) vers les autres destinations. L'évolution au niveau international impose au Bénin plus de performance. Dans les années à venir, il y aura un développement plus accru du transport maritime comme élément fondamental d'accroissement du commerce international ; Il est donc de notoriété publique que le Port de Cotonou joue un rôle majeur dans l'économie du Bénin. En tant que tel, il constitue un instrument privilégié pour la mise en oeuvre et la concrétisation des besoins du pays.

2.2 Travaux empiriques

Il n'y a pas de conformité dans les études empiriques sur la relation existante entre le port et la croissance économique. Ainsi, un certain nombre d'études empiriques a mis en évidence le lien entre le port et la croissance économique. Dans l'analyse de la relation entre le port et la croissance, la plupart des auteurs ont utilisé des modèles macro-économétriques où ils ont cherché à montrer la corrélation entre le niveau de croissance et l'activité portuaire.

Ainsi, Cyriaque ATTI MAMA, devenu ex Directeur Général du Port Autonome de Cotonou depuis le vendredi 16 Octobre 2009, a montré9(*) que le port est le poumon de l'économie béninoise puisque, les 80 à 85% des recettes issues de la douane béninoise viennent du port.

Dans ``Prévision de trafics et planification des infrastructures portuaires : Expérience en Méditerranée occidentale'' Jesùs PONCELA a effectué une étude afin de planifier les infrastructures et de prévoir les recettes. Dans le schéma utilisé dans cette étude, il apparaît que le trafic concret et spécifique reste le principal objectif visé. Cependant, l'ensemble de l'exercice est devenu plus cohérent, grâce aux relations étroites entre le trafic maritime et le commerce extérieur. Le secteur économique du trafic maritime comporte une variable fondamentale proche, qui est le commerce extérieur, et une variable déterminante, qui est la croissance. L'utilisation d'un modèle économique permettant de prévoir l'évolution du commerce extérieur représente un cadre de référence afin d'obtenir des informations cohérentes en ce qui concerne les trafics entre eux et les trafics maritimes avec une croissance économique déterminée.

Les chiffres du commerce extérieur générés par le modèle économique appliqué permettront de déterminer le montant maximum des trafics maritimes et de savoir quel type d'économie correspond aux trafics calculés dans les prévisions.

Le modèle économique garantit la cohérence des prévisions de trafic avec une économie dont tous les aspects, et non plus uniquement le commerce extérieur, sont définis. D'autre part, la capacité de simulation est plus importante, car de nombreux phénomènes économiques ayant des conséquences sur les trafics n'affectent pas directement le commerce extérieur, mais ont des conséquences sur une autre variable qui, par l'intermédiaire du modèle économique, se répercutera sur le trafic maritime.

Le modèle économique utilisé dans son travail est le MIDE (Macro-économique intersectoriel d'Espagne). Le MIDE est un modèle d'équilibre général qui associe des techniques économétriques au sein de la structure comptable d'un tableau d'entrées-sorties permettant de produire une carte à l'échelle de l'ensemble des relations économiques, dans le but de réaliser des simulations et d'en quantifier les résultats. Le MIDE permet d'obtenir non seulement le cadre de cohérence économique, mais également les prévisions des exportations et des importations pour la totalité de l'économie. Ces prévisions d'exportations et d'importations portent sur la demande et le transport maritime des deux façons suivantes :

Ø elles sont le résultat des relations entre toutes les variables économiques et reflètent ainsi la relation transport-économie ;

Ø elles représentent le taux maximum de la demande cumulée de transport maritime.

Le Docteur Célestin K.GODONOU et Emmanuel C. HOUNKOU en vue de la mesure de la performance globale du Port de Cotonou ont montré dans « Impact du changement de direction sur la performance financière du Port Autonome de Cotonou » que le changement rapide de dirigeant a une influence négative sur la performance financière du Port Autonome de Cotonou.

En Décembre 2008, deux étudiants en fin de formation en statistique à l'ENEAM, ont abordé autrement la question relative au port. En effet, Hervé E. DOUMEFIO et Immaculée D. KPEHOUNTON ont estimé la richesse générée sur la plate forme portuaire en terme de valeur ajoutée portuaire afin de voir la contribution du Port dans l'économie béninoise. Ils considèrent, compte tenu de son importance dans la prise de décision en matière portuaire, que la valeur ajoutée est un indicateur qui permet non seulement de montrer la richesse créée par le port mais aussi son poids aussi bien dans le secteur tertiaire que dans le PIB et surtout d'identifier les trafics les plus créateurs de richesse pour une bonne prise de décision.

L'objectif de leur étude était de mettre en place une méthodologie reproductible et transférable de mesure de l'impact de la présence d'une grande infrastructure (le port, en l'occurrence) sur la croissance économique. Il s'agissait en outre de produire des informations permettant de décrire, d'une manière à la fois quantitative (avec un accent sur l'emploi) et qualitative, l'impact de l'activité portuaire (marchandises et passagers) sur l'économie béninoise.

Ils se sont rendu compte à travers leur étude, que le Port contribue à la création de richesse intérieure avec un taux moyen annuel d'accroissement qui est de 6,46% environ. Néanmoins, en 2006 la contribution du port à la performance du secteur tertiaire a décru de 7,9% malgré l'amélioration des relations avec le Nigéria et aux différentes mesures prises, en vue de la modernisation du Port de Cotonou. Ils en ont déduit qu'en dépit de sa contribution à une bonne réalisation des prévisions budgétaires, le port participe faiblement à la formation du PIB ; ce qui est confirmé par sa part dans le tertiaire (il contribue en moyenne à 20,80% à la performance du secteur tertiaire). Une contribution largement en dessous de 50%.

En somme, ils ont conclu qu'une augmentation des trafics de marchandises ne s'accompagne pas toujours d'une augmentation de la valeur ajoutée portuaire et que le port de Cotonou ne contribue pas pour autant à la création de la richesse, aussi que ses performances ne s'améliorent pas au fil des années et que les produits alimentaires, le coton, les engrais et insecticides, les matériaux de construction de même que les trafics de véhicules et les navires porte conteneur ne sont pas créateurs de richesse.

Cependant, différentes statistiques essentiellement mesurées en tonnage permettent de voir l'effet du port sur la croissance économique. Nous utiliserons essentiellement les trafics portuaires pour mener notre analyse. Nous verrons par la suite si le port est un moteur de l'économie nationale, c'est-à-dire si le port tire effectivement l'économie nationale vers la croissance.

DEUXIEME PARTIE :

ANALYSE DE LA CONTRIBUTION DU PORT DE COTONOU A LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU BENIN

* 7 _ Dans un modèle théorique, l'influence de la variation d'une quantité (la variable explicative) sur une autre (la variable expliquée) est examinée à l'exclusion de tout autre facteur.

* 8 _ Poste central de distribution ou de régulation du trafic (anglicisme)

* 9 _ Sur le site officiel de la nouvelle tribune.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard