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Contribution de l'artisanat a l'emploi des jeunes : cas des métiers du textile et de l?habillement dans la ville de Ouagadougou.

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par Karim NOUGOUTARA
 - Conseiller de Jeunesse et d'Education Permanente 2009
  

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    MINISTERE DES SPORTS BURKINA FASO ET DES LOISIRS Unité-Progrès-Justice -=-=-=-=- -=-=-=-=- INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE, DE L'EDUCATION PHYSIQUE ET DES SPORTS

    MEMOIRE DE FIN DE FORMATION En vue de l'obtention du diplôme de Conseiller de Jeunesse et d'Education Permanente

    SUJET :

    CONTRIBUTION DE L'ARTISANAT A L'EMPLOI DES JEUNES : CAS DES METIERS DU TEXTILE ET DE L'HABILLEMENT DANS LA VILLE DE OUAGADOUGOU.

     
     

    mai 2009

     

    Présenté et soutenu par : Sous la direction de : NOUGOUTARA Karim M. Prosper TIENDREBEOGO

    Administrateur Civil

    Chargé de mission

    au cabinet du Ministre/MCTC

    Résumé

    La création d'emplois par la transformation locale de notre coton, tel est le domaine qui a retenu notre attention au fil de ce travail de recherche. Il s'est agit pour nous de comprendre pourquoi l'artisanat textile burkinabè ne crée que peu d'emplois alors qu'il peut en générer davantage.

    Pour atteindre notre objectif, nous avons posé la question de savoir : Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois créés au profit des jeunes dans le secteur textile artisanal et habillement ?

    Nous avons émis une hypothèse principale et des hypothèses secondaires, à partir desquelles nous avons élaboré et adressé un questionnaire à l'endroit de notre public cible (111) et un guide d'entretien à destination des personnes ressources (12) en vue de leur vérification.

    Les informations collectées nous ont permis d'aboutir à des conclusions qui ont confirmé nos hypothèses. Ainsi, nous nous sommes rendu compte que l'insuffisance des appuis apportés aux micros entreprises du secteur réduit les possibilités de création d'emplois dans le secteur.

    A ce propos, nous avons fait des suggestions à l'endroit des décideurs, des artisans et de tous les acteurs en vue de créer plus d'emplois au profit des jeunes dans l'artisanat textile.

    DEDICACES

    Je dédie ce mémoire,

    A Mon père

    A Ma mère

    Et à Mon frère aîné

    REMERCIEMENTS

    Nos sincères remerciements à :

    Monsieur Prosper TIENDREBEOGO qui, malgré son emploi du temps très chargé, a accepté de nous conduire dans la réalisation de ce travail et qui surtout, n'a ménagé aucun effort pour nous prodiguer de précieux conseils et nous suivre tout au long de ce travail.

    Egalement à tout le corps professoral de l'INJEPS pour la qualité de la formation que nous avons reçue depuis notre arrivée à l'Institut.

    A tous nos proches, amis, frères et soeurs qui nous ont supportés sur tous les plans durant cette difficile période.

    Aucun mot ne peut exprimer ce que vous avez fait.

    A notre ami de sang, avec qui nous avons traversé cette période éprouvante et qui se reconnaîtra à travers ces lignes.

    Que Dieu te comble !

    Une reconnaissance particulière au créateur de toutes choses pour la grâce qu'il nous a faite de mener cette étude à terme.

    DEFINITIONS DES SIGLES ET ABREVIATIONS

    v AFORMATEX : Association de Formateurs aux Métiers du Textile

    v AGOA : Africa Growth Opportunity Act (Loi Africaine sur la croissance et les opportunités)

    v ANPE : Agence Nationale Pour l'Emploi

    v ATK : Association des tisseuses du Kadiogo

    v CODEPA : Comité de Coordination pour le Développement et la Promotion de l'artisanat Africain

    v FAIJ : Fonds d'Appui Aux Initiatives des Jeunes

    v FASI : Fonds d'Appui au Secteur Informel

    v FENABF : Fédération nationale des artisans du Burkina Faso

    v FESPACO : Festival panafricain du Cinéma et de la Télévision

    de Ouagadougou

    v FILSAH : Filature du Sahel

    v FDF : Faso Dan Fani

    v INSD : Institut Nationale de la Statistique et de la Démographie

    v ICI : Initiative Conseil International

    v MCTC : Ministère de la Culture, du Tourisme et de la

    Communication.

    v MJE : Ministère de la jeunesse et de l'Emploi

    v MCPEA : Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat

    v MCTC : Ministère de la Culture du Tourisme et de la Communication

    v ONEF : Observatoire National de l'Emploi et de la

    Formation professionnelle

    v ONU : Organisation des Nations Unies

    v ONUDI : Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel

    v PACOTA : Projet de Commercialisation du Textile Artisanal

    v RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

    v SIAO : Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou

    v UPROTEXHA-C : Union des Professionnels du Textile et de l'Habillement du Centre

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : répartition des habitants par arrondissement............p 41

    Tableau 2 : répartition des unités de productions artisanales selon le métier et le type d'entreprise..................................................p 46

    Tableau 3: répartition des unités production de suivants le métier

    et le nombre d'employés permanents.......................................p 47

    Tableau 4 : répartition des unités suivant le métier et le nombre d'employés temporaires........................................................p 48

    Tableau 5 : répartition des unités suivant le métier et la rémunération mensuelle versée à un employé permanent..............................p 49

    Tableau 6: répartition des unités suivant le métier et la rémunération mensuelle versée à un employé temporaire .............................p 50

    Tableau 7 : répartition des artisans chefs d'entreprises suivant le métier et le sexe.................................................................p 51

    Tableau 8 : répartition des chefs artisans suivant le métier et l'âge

    ........................................................................................p 51

    Tableau 9 : répartition des unités suivant le métier et le régime d'imposition........................................................p 52

    Tableau 10 : répartition des unités suivant le métier et le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise................................... p 53

    Tableau 11 : répartition des unités suivant le niveau de scolarisation du responsable et le type de formation reçue............................p 54

    Tableau 12 : rapport entre le niveau de scolarisation du responsable et le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise...................p 55

    Tableau 13 : appréciation de la rentabilité des activités...............p 56

    Tableau 14 : raisons expliquant la faiblesse des recrutements dans les unités...........................................................................p 56

    Tableau 15: rapport entre activités de promotion et l'évolution des ventes................................................................................p 57

    Tableau 16 : raisons expliquant le nombre réduit de nouvelles entreprises créées dans le secteur et le développement des anciennes.

    ......................................................................................p 58

    Tableau 17: moyens de financement des artisans ..................p 59

    Tableau 18 : préférence des jeunes pour les emplois dans les secteurs d'activités..........................................................................p 60

    Tableau 19 : intérêt des jeunes diplômés pour les métiers de l'artisanat textile en fonction du dernier diplôme obtenu...........................p 61

    INTRODUCTION GENERALE

    La lutte contre la pauvreté par la création d'emplois demeure la préoccupation majeure de beaucoup de pays dans le monde et plus particulièrement en Afrique où la majorité des jeunes est au chômage. Ainsi, plusieurs rencontres se sont succédées dans des pays à travers le monde entier pour trouver des solutions au problème. On peut citer l'adoption de la déclaration du millénaire lors de l'Assemblée Générale des Nations Unies en 2000. Celle-ci fixe huit (8) objectifs à atteindre par les pays dont le premier d'entre eux entend réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015.

    Sur le plan régional, la déclaration du sommet de l'Union Africaine sur l'emploi et le chômage tenu en septembre 2004 à Ouagadougou, démontre que la création d'emploi est désormais une priorité pour les chefs d'Etat .Lors de ce sommet, ils se sont engagés entre autre à promouvoir l'emploi des jeunes et de placer l'emploi au centre des politiques économiques et sociales et à créer un environnement propice à la création d'emplois. Ainsi, le BURKINA Faso dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP) adopté en 2000 puis révisé en 2003, a fait une place de choix à l'emploi. Une des composantes du troisième axe stratégique est consacrée à « l'élargissement des opportunités en matière d'emploi et d'activités génératrices de revenus pour les pauvres » 1(*).

    Cette volonté de lutter contre le chômage s'est aussi manifestée par des actions visant la création d'entreprises dans le secteur informel et l'artisanat. C'est dans ce cadre qu'une stratégie de développement industriel de la filière coton a été adoptée en 1998. Cette stratégie fait une grande place à la transformation locale des matières premières en vue de créer plus de valeur ajoutée et d'emplois en favorisant la création de petites unités productives dans la filière. En effet, le Burkina Faso grand producteur de coton en Afrique ne transforme sur son territoire que moins de 1% de sa production en produits finis (fil, tissu, vêtements)2(*). Le reste est exporté vers l'extérieur à l'état brut.

    Devant l'incapacité des industries textiles du pays à relever ce défi, cette transformation locale du coton passe essentiellement par l'artisanat.

    Pourtant une transformation plus importante sur place du coton contribuerait certainement à générer de nombreux emplois au profit des jeunes chômeurs du pays.

    Consciente de cela, l'UEMOA s'est fixée l'objectif de transformer à l'horizon 2010, 25% du coton produit dans la sous région et de générer à terme cinquante mille (50.000) emplois dont trente cinq mille (35 000) dans l'artisanat3(*).

    Fort de toutes ces potentialités dont regorge la filière textile artisanale, nous avons fait le choix dans le cadre de ce présent mémoire de nous intéresser à l'apport de ce secteur à la lutte contre le chômage des jeunes. Aussi, avons-nous opté de porter notre réflexion sur le thème suivant : Contribution de l'artisanat à l'emploi des jeunes : cas des métiers du textile et de l'habillement dans la ville de Ouagadougou.

    Pour mener à bien notre étude, nous avons articulé notre travail autour de deux grandes parties :

    v Le cadre théorique

    v La présentation, analyse et l'interprétation des résultats

    PREMIERE PARTIE :

    CADRE THEORIQUE

    ET

    METHODOLOGIE

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE

    1.1 Problématique

    Le chômage des jeunes constitue aujourd'hui l'un des problèmes les plus aigus auquel est confronté le Burkina faso. En raison de son poids démographique (la moitié de la population a moins de 15,5 ans et les moins de 20 ans représentent 57% de la population), la jeunesse est la couche la plus touchée par le phénomène, comme le laisse apparaître les chiffres fournis par l'Institut National de la Statistique et de la Démographie (INSD)4(*) . En effet, tandis que le taux de chômage général est de 2.3 % avec un taux de 18.3% dans les villes comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, c'est au niveau des jeunes qu'on dénombre le plus grand nombre de chômeurs. Environ 65% des chômeurs dans le pays sont constitués de jeunes de moins de 24 ans qui sont pour la plupart en quête de leur premier emploi5(*).

    Le chômage s'accentue d'année en année avec l'arrivée sur le marché de l'emploi de plus en plus de jeunes diplômés, ou formés que celui-ci ne peut absorber en raison de l'offre insuffisante. La fonction publique naguère principal pourvoyeur d'emplois n'absorbe aujourd'hui qu'une infime partie des demandeurs.

    A titre illustratif sur 297 109 candidats enregistrés au concours directs de la fonction publique en 2006, seulement 4 958 ont été recrutés soit un taux de couverture de 1.7%. En 2007 ce taux était de 3.7% avec 313 694 candidats inscrits pour 11 825 admis.

    L'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) quant à elle a enregistré en 2007 ,6 313 demandes d'emplois (dont près de 60% dans la région du Centre) pour 662 offres6(*).

    Même si certains recrutements qui se font en dehors du circuit formel restent difficiles à comptabiliser, il apparaît nettement que la balance entre l'offre et la demande d'emplois demeure fortement déséquilibrée.

    Pour pallier cette situation et réduire le nombre de chômeurs, plusieurs actions ont été entreprises par le gouvernement parmi lesquelles on peut citer :

    v l'adoption des politiques nationales de jeunesse et d'emploi ;

    v la création de guichets uniques de fonds dans les régions pour améliorer l'accessibilité des jeunes promoteurs de microprojets aux financements en leur offrant en un seul point les services des différents fonds du Ministère de la Jeunesse et de l'Emploi (FASI, FAPE, FAFPA, FAIJ) ;

    v le programme de formation de 10 000 jeunes aux métiers par an qui vise à travers des actions de formations flexibles et adaptées à mettre à la disposition des régions une main d'oeuvre qualifiée, contribuant ainsi à la création d'un tissu productif pourvoyeur d'emplois et de richesse. En 2007, 8 270 jeunes ont été formés dans le cadre de ce programme ;

    v la création du Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ) qui est un outil de financement de microprojets des jeunes. Il a la particularité de ne pas exiger de garantie matérielle contrairement aux autres fonds.

    v le programme de formation de 5 000 jeunes en entreprenariat qui vise l'insertion socioprofessionnelle des jeunes par l'auto emploi. Les jeunes ainsi formés présenteront des projets dont les meilleurs seront soumis au financement du Fond d'Appui aux Initiatives des Jeunes (FAIJ).

    Toutes ces mesures ont certes permis la création d'emplois au profit des jeunes. Mais le problème du chômage des jeunes continue à se poser avec acuité.

    Face à cette situation, l'artisanat textile pourrait jouer un rôle important dans la création d'emplois en faveur de la jeunesse.

    En effet, l'artisanat constitue un secteur important dans la vie socio économique du Burkina Faso. Deuxième pourvoyeur d'emplois après l'agriculture et l'élevage, il contribue pour 30 % du PIB7(*) et occupe environ 30% de la population active non agricole (environ un million de personnes).

    L'artisanat textile quant à lui occupe environ un tiers des artisans et comprend principalement les métiers de la filature manuelle, du tissage, la teinture et de la confection.

    La filière textile artisanale burkinabè occupe près de trois cent mille(300.000) artisans organisés en micro entreprises de type familial et coopératif et participe à la valorisation du coton local en transformant environ cinq cent (500 )tonnes de coton par an8(*).

    Depuis quelques années, elle semble faire preuve d'un certain dynamisme qui se base avant tout sur la réussite socioprofessionnelle de nombreux couturiers qui pour certains ont une certaine renommée dans l'ensemble de la sous région (PATHE. O, CLARA LAWSON, BAZEMSE, SYLVANO...).Cette réputation contribue à attirer les jeunes dans cette voie et à susciter du même coup la création de nombreuses écoles professionnelles. Ainsi, le nombre de centres de formations et ateliers de coutures s'est considérablement accru ces dernières années dans les principales villes du pays.

    Cet regain d'intérêt pour le secteur du textile artisanal et de l'habillement s'explique aussi par la tenue fréquente ces dernières années, de défilés de modes et d'expositions à l'occasion d'importants événements comme le FESPACO et le SIAO où les jeunes créateurs burkinabè expriment leurs talents en donnant des formes de plus en plus modernes au FASO DANFANI. Mais ces défilés sont de plus en plus organisés à l'initiative personnelle des créateurs de modes pour se faire connaître et faire découvrir leurs créations .C'est par exemple le cas de BAZEMSE avec  ·Folies de modes·, ·Image Fashion Show· de Marie Géraldine et CLARA LAWSON avec ses diverses collections.

    De plus, la tenue traditionnelle connaît un regain d'intérêt auprès des burkinabè qui de plus en plus en font la demande. II est devenu assez fréquent de voir dans la ville des hommes, femmes et jeunes s'habiller de vêtements confectionnés à partir du FDF. Cet enthousiasme pour le tissu traditionnel s'explique en partie par les recherches dans le domaine qui ont permis de mettre à la disposition des créateurs des pagnes de plus en plus légers et larges , leur offrant plus de possibilités dans la création des tenues (motifs et couleurs diversifiés).

    Cependant, la filière reste largement en deçà de ses potentialités en terme de contribution à l'économie nationale mais surtout en termes de création d'emplois. En effet, le Burkina Faso qui est devenu premier producteur africain de coton pour la campagne 2005-2006 (plus de 700 000 tonnes)9(*) , ne transforme que moins de 1% de sa production localement, le reste étant exporté vers l'extérieur sans aucune valeur ajoutée. Pourtant le pays tirerait du bénéfice en transformant le coton en textile tel que fils, tissus et vêtements.

    A titre illustratif, un kilogramme de coton lin donne en une année normale approximativement 1 EU$, alors qu'un kilogramme de fil obtient 2.5 EU$, un kilogramme de tissu gris 3.50 EU$, un tissu imprimé 4.50 EU$ et un kilogramme de vêtement 10 EU$

    10(*)

    La transformation locale du coton était assurée par FASOFANI qui a fermé en 2000. Aujourd'hui, le tissu industriel est dominé par FILSAH ; une filature créée en 2000 avec une capacité de 4 000 tonnes/an et FASOTEX qui ne travaille que des tissus importés (cretonne).

    Face aux insuffisances du tissu industriel dans le textile, l'artisanat pourrait contribuer à absorber une plus grande part du coton, ce qui aurait pour effet d'ajouter de la valeur aux produits, et surtout à créer suffisamment d' emplois au profit de la jeunesse.

    Au regard de toutes les opportunités qu'offre la filière textile artisanale et habillement, nous nous sommes posé la question de recherche suivante :

    Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois créés au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat textile et de l'habillement ?

    Afin de bien mener notre étude et parvenir à une réponse satisfaisante de notre préoccupation, nous avons eu recours à des questions subsidiaires qui sont :

    v Le problème de commercialisation des produits de l'artisanat textile constituent-ils une entrave à la création d'emplois au profit des jeunes dans le secteur ?

    v L'accès au financement est-il un préalable à la création de nouvelles micros entreprises et au développement des entreprises ?

    v Le nombre réduit de jeunes diplômés dans la filière influe-t-il sur la qualité des produits et la rentabilité des unités de productions artisanales?

    1.2 Hypothèses de recherches

    En vue de répondre à notre question centrale, nous avons émis l'hypothèse principale suivante :

    L'insuffisance d'appuis aux micro, petites et moyennes entreprises artisanales réduit les possibilités de création d'emplois dans le secteur.

    De cette hypothèse principale découle trois (3) hypothèses secondaires qui sont :

    v Les difficultés d'écoulement des produits de l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux emplois dans la filière.

    v Les difficultés d'accès aux financements sont un frein au développement des entreprises et à l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur.

    v Le manque d'intérêt des jeunes scolarisés et diplômés pour les métiers de la filière contribue au manque de créativité et qualité des produits artisanaux.

    1.3 Objectifs de l'étude

    Devant l'ampleur du chômage dans le pays et plus particulièrement dans la ville de Ouagadougou, l'Etat a vu la nécessité de mettre l'accent sur le secteur privé et plus particulièrement le secteur informel au sein duquel l'artisanat joue un rôle considérable dans la création d'emplois pour les jeunes. La présente étude portant sur la contribution de l'artisanat textile à l'emploi des jeunes vise les objectifs suivants.

    Objectif principal :

    Déterminer les obstacles à la création d'emplois au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat textile et de l'habillement.

    Objectifs secondaires :

    v Identifier les acteurs et les différents emplois proposés par la filière

    v Déterminer la contribution du secteur à la création d'emplois et de ressources

    v Faire des propositions pour l'amélioration du nombre d'emplois dans le domaine pour la jeunesse.

    1.4 Intérêt de l'étude

    La présente étude répond d'une part au souci de la lutte contre le chômage des jeunes et d'autre part, elle entre dans la logique des objectifs fixés par les pays de l'UEMOA notamment celui de favoriser la transformation des matières premières locales en vue de créer de la valeur ajoutée et des revenus.

    Aussi, ce travail se veut-il un guide pour tous les jeunes et en particulier les diplômés qui souhaitent se lancer dans les métiers du secteur. Il devra leur permettre à mieux connaître le secteur et d'entreprendre avec plus de visibilité.

    A l'endroit des acteurs, il devra les interpeller à plus travailler en synergie et orienter de façon efficace pour le développement de la filière.

    Aux autorités et aux partenaires au développement qui appuient le secteur, il s'agira de les encourager à continuer leurs soutiens mais surtout à mieux les orienter efficacement.

    1.5 Définition des concepts

    1.5.1 Contribution :

    Selon le dictionnaire encyclopédique Hachette édité en 2000, la contribution est « l'action de contribuer, apporter un concours à une oeuvre, prendre part au succès de ».

    Pour notre part nous retiendrons la contribution comme « un apport à quelque chose qui existe, un renforcement par ajout de nouvelles idées»

    Artisanat :

    L'artisanat est un concept difficile à cerner en raison de la diversité et des activités et des acteurs. Cependant un certain nombre d'éléments permet de le caractériser. Ainsi Pour Catherine LEJEUNE et Hervé DERRENNIC11(*)« l'artisanat est le secteur des activités de production, de transformation ou de prestation de services à petites échelles... » Il est caraterisé par :

    v le travail manuel (équipement rudimentaire)

    v absence d'honoraires fixes : revenus,

    v absence d'horaires de travail prédéterminés,

    v effectifs réduits généralement au minimum : le maitre-artisan et ses apprentis,

    v la non maîtrise du chiffre d'affaire : il n'existe le plus souvent ni analyse, ni suivi de la gestion comptable,

    v investissement peu élevé sur fond propre.

    Le dictionnaire Le petit Larousse illustré édité en 1995 quant à lui définit l'artisanat comme « métier, technique de l'artisan, ensemble des artisans ».L'artisan est le « travailleur qui exerce à son propre compte un métier manuel, souvent à caractère traditionnel, seul ou avec l'aide de quelques personnes (compagnons, apprentis, etc.)

    Pour notre part nous adhérons à la définition des autorités en charge de l'artisanat au Burkina Faso qui est la suivante :

    « L'activité artisanale consiste en l'extraction, la production, la transformation de biens et/ou prestations grâce à des procédés techniques dont la maîtrise requiert une formation, notamment par la pratique. Cette activité qui doit être civile ou commerciale doit ressortir des métiers artisanaux »12(*)

    Métiers du textile et de l'habillement :

    Ce concept découle de la classification des métiers artisanaux 13(*) (plus de 110 métiers) en neuf (9) corps de métiers par le décret n° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15 décembre 1998.

    La corporation des métiers du textile et de l'habillement est l'une de ces neufs corporations. Elle comprend les artisans ci après :

    Ø teinturiers

    Ø brodeurs à la main ou à la machine

    Ø tisserands

    Ø fileuses

    Ø tailleurs

    Ø couturiers

    Ø matelassiers

    Ø tapissiers

    Ø peinture sur tissu

    Ø fabricants de batik

    Ø dentellières

    Ø selliers

    Ø tricoteuses

    Selon l'expert en textile Désiré M.OUEDRAOGO14(*)

    , la corporation des métiers du textile et de l'habillement « concerne les métiers qui vont des fibres discontinues ou des filaments convenant pour leur transformation en fil ou leur utilisation comme fil, ou pour la fabrication des tissus, tricots, non-tissés ; il s'agit également d'étoffes ou autres produits manufacturés, de vêtements et autres articles faits de fibres, de fils ou d'étoffes lorsque les produits conservent leurs caractéristiques de flexibilité et de drapé des étoffes originales.

    Sont donc concernés les artisans menant une quelconque activité en relation directe ou indirecte avec les produits réalisés ».

    Dans le cadre de notre recherche, nous partagerons la première définition tout en limitant la liste des métiers artisanaux du textile aux métiers suivants : Teinture, Tissage, et la Couture.

    Nous avons fait le choix de ces métiers spécifiques en raison de leur grande implication dans la transformation du coton local.

    La filature manuelle quant à elle, a été exclue de cette liste en raison de sa disparition des zones urbaines.

    Elle est aujourd'hui pratiquée dans les villages par quelques artisans.

    Par ailleurs, tout au long de notre document, nous utiliserons aussi les termes suivants pour designer ces métiers : artisanat textile, filière textile artisanal et habillement, secteur de l'artisanat textile.

    Emploi :

    Selon le dictionnaire petit Larousse illustré édité en 2001, l'emploi est une « occupation confiée à une personne ; travail ; fonction ; place ».

    Quant au dictionnaire encyclopédique libre Wikipedia,il définit l'emploi comme « un contrat passé entre deux parties, l' employeur et l' employé, pour la réalisation d'un travail contre une rémunération, par l'exercice d'une profession, ou bien pour un travailleur indépendant, la réalisation de multiples contrats implicites ou explicites dans le cadre de l'exercice d'une profession ». Une personne bénévole n'occupe pas un emploi au sens strict du terme.

    La notion d'emploi est souvent assimilée avec celle de salariat. En réalité la rémunération peut tout aussi bien prendre la forme :

    v d'un traitement, si l'employeur est une personne publique,

    v d'un salaire, si l'employeur est une personne morale ou physique autre que le travailleur,

    v d' honoraires lorsqu'il s'agit d'un indépendant qui est son "propre employeur" (artisan, commerçant, exploitant agricole, profession libérale,...). 

    Selon l'Organisation Internationale du travail (OIT),

    « L'emploi désigne toute forme d'activités salariales ou indépendantes et d'une manière générale l'ensemble des activités socialement utiles et licites génératrices de revenus par lesquelles une personne tire les moyens de sa subsistance et améliore la qualité de sa vie »

    En nous appuyant sur ces définitions, nous pouvons entendre par emploi le travail qu'un individu fait et qui lui permet de vivre.

    Jeune

    Les situations sociales, économiques, psychologiques, culturelles et politiques des jeunes sont si complexes, diverses qu'il est difficile de formuler une définition complète et générale du concept  jeune.

    Ainsi, le lexique sur la jeunesse (2008)15(*) définit le jeune comme une personne qui n'est pas encore parvenue à sa pleine maturité physiologique et psychologique dont l'âge est compris entre l'enfance et l'âge adulte.

    Au Burkina Faso, la politique nationale de la jeunesse considère comme jeune toute personne d'âge compris entre quinze (15) et trente cinq (35) ans.

    Pour notre part, nous retiendrons pour cette étude cette dernière définition.

    Micro Entreprises (ME) et Petites et Moyennes Entreprises (PME)

    Avant toute définition de ce terme, il convient de savoir d'abord ce que l'on entend par entreprise.

    L'entreprise selon sa définition universelle dans le dictionnaire de l'économie, Edition Larousse et le monde 2003 « est un agent économique qui a pour fonction de produire des biens et des services en vue de leur vente sur un marché pour obtenir un bénéfice ».

    La définition de l'entreprise se réfère aussi à des critères spécifiques qui permettent d'identifier et de caractériser les entreprises tels que le chiffre d'affaire,le nombre d'employés permanents ,le capital etc.

    Ainsi selon Le dictionnaire de l'économie Edition Larousse et le monde 2003, les micros entreprises répondent à 2 critères : Les effectifs ne doivent pas dépasser dix (10) salariés et l'activité économique suppose l'exercice d'une transformation créatrice.

    Au Burkina Faso, les micros entreprises

    « Regroupent les entreprises traditionnelles qui sont généralement des activités familiales sans structure de gestion .Elles sont soumises au RSI sur le plan fiscal. Elles concernent également le secteur informel qui en constitue la grande partie. Ce secteur regroupe les contribuables faisant un chiffre d'affaire inférieur à cinq (5) millions. » 16(*)

    Quant à la PME,la définition retenue à l'atelier sur la politique et les stratégies de développement au Burkina Faso en 1993 est la suivante : « Est considérée comme Petite et Moyenne entreprise, toute entreprise privée entièrement burkinabé ou en association avec des burkinabés,légalement constituée et satisfaisant les conditions suivantes : la gestion est propre ou associée, l'entreprise tient une comptabilité, le montant de l'investissement est compris entre cinq et deux cent millions de FCFA, le nombre d'employés minimum est de trois employés déclarés à la caisse de sécurité sociale. »

    Pour notre part nous considérons comme micro entreprise et PME toute entreprise répondant à ces deux dernières définitions.

    1.6 Revue de littérature

    La recension des écrits«  doit être réservée à la revue, si possible complète, exhaustive et critique des travaux spécifiques qui ont été faits sur le problème que l'on veut traiter (c'est en fait une revue des principales recherches déjà effectuées sur le même sujet).

    Bien sûr, il ne s'agit nullement de tout recenser ni de tout savoir mais de montrer qu'en s'engageant dans l'étude d'un problème donné, on n'ignore pas le plus essentiel, le plus fondamental de ce qui a été déjà fait, en théorie et en recherches appliquées, sur le même problème ou sur des problèmes similaires ». 17(*) Omar AKTOUF

    Notre recension des écrits s'articulera autour des points suivants :

    v connaissance du secteur de l'artisanat textile burkinabé

    v commercialisation des produits de l'artisanat textile et développement des micros entreprises

    v accès au financement des artisans et créations d'emplois

    v niveau de scolarisation des jeunes artisans et compétitivité des produits.

    1.6.1 Connaissance du secteur de l'artisanat textile burkinabé

    L'étude du secteur de l'artisanat textile ne peut se faire sans une connaissance préalable des acteurs en présence. Ici nous nous proposons de faire un bref aperçu de la filière textile burkinabè.

    Le coton au Burkina Faso

    Le coton occupe une place importante dans la vie socio économique du Burkina Faso. Il représente 45% des assolements, près de 34 milliards versés aux producteurs, participe pour 40% au PIB et fait vivre près de trois (3) millions de personnes en zone rurale. Le Burkina Faso est devenu un des plus grands producteurs africains de coton, occupant même le premier rang pour la compagne 2005-2006 avec 743 000 18(*) tonnes produites.

    La filière est dominée par les trois sociétés cotonnières suivantes : SOCOMA (société cotonnière du Gourma) dans la zone de l'Est, FASOCOTON dans la zone du Centre et la SOFITEX dans la zone de l'Ouest. C'est au niveau de ces trois sociétés qu'interviennent les grosses vagues d'exportation du coton

    La transformation industrielle

    Après la fermeture de FASOFANI en 2000, le tissu industriel textile burkinabè est représenté par deux sociétés :FILSAH (Filature du Sahel) créée en 2000 et qui ne transforme que 2000 tonnes dont uniquement le tiers est transformé en produits finis localement par les petites unités artisanales. La deuxième industrie FASOTEX , ne participe pas actuellement à la valorisation du coton local mais fait uniquement l'impression de tissus importés.

    L'artisanat textile

    C'est le secteur qui transforme aujourd'hui les 30% du coton du fil écru de FILSAH en pagnes Faso Dan Fani, vêtements et autres accessoires. Il est structuré autour d'entreprises de type familial et coopératif et comprend les métiers tels que la filature manuelle (Zone rurale), la teinture, le tissage et la confection. Le nombre des artisans est estimé à 300 000 sur un million pour tout l'artisanat dont près de la moitie sont des femmes. Selon les données disponibles, il y aurait environ 49 000 tisserands et tisseuses, 2700 teinturiers et teinturières et environ 10 000 couturiers dans la ville de Ouagadougou avec trois à cinq apprentis.19(*)

    Ces acteurs produisent en moyenne cinq cent mille (500 000) 20(*) pagnes Faso Dan Fani par an pour un chiffre d'affaire évalué à un milliard neuf cent millions (1 900 000 000) de FCFA.

    La filature manuelle

    C'est « la transformation du coton en fil selon les étapes suivantes : cadrage, filage, bobinage, rembobinage, classement». C'est un métier qui a pratiquement disparu dans nos villes avec l'ouverture de FILSAH qui met du fil aux normes internationales à la disposition des artisans. Cependant, la filature manuelle continue d'être pratiquée dans les zones rurales.

    La teinture

    « La teinture est définie comme l'application des colorants sur fil ou sur tissu »21(*). Elle se fait sur fil ou sur tissus.

    Deux types de colorants sont utilisés à savoir :les colorants naturels (bogolan,garé) et les colorants synthétiques ou chimiques importés qui sont les plus utilisés par les artisans. La teinture au Burkina Faso est un métier maîtrisé par beaucoup d'artisans grâce à l'ONUDI qui a renforcé les capacités de deux cent (200) artisans et de trente deux (32) formateurs.

    Le Tissage

    « Le tissage est la transformation du fil en surface textile via le bobinage, l'ourdissent, le piquage en lisse et peigne, la mise en fabrication selon différentes laizes et armures ».

    Le tissage était traditionnellement un métier d'hommes qui utilisaient des métiers à tisser en bois et produisaient des bandes de cotonnade de 10 voir 15 centimetres (cm) de largeur. Ils utilisaient du fil filé à la main. Aujourd'hui avec l'introduction des métiers à bras métallique par les missionnaires qui ont initiés les femmes à l'activité, le tissage est devenu le domaine réservé des femmes.

    Avec ces nouveaux métiers à deux pédales, les femmes produisent des bandes de 30 à 40 centimètres (cm) de large qui assemblées constituent le pagne. La tendance actuelle est aux grandes bandes à cause des couturiers qui l'exigent pour leur création. Actuellement des métiers à quatre pédales grandes largeurs permettant de produire des bandes de 120 centimètres (cm) existent sur le marché. Cependant, le coût onéreux de cette machine et la réserve observée par certains teinturiers et tisseuses, rendent son utilisation massive difficile.

    La confection

    « La confection est la transformation du tissu en tenue vestimentaire ou d'ameublement »

    C'est le secteur le plus dynamique et qui emploie le plus grand nombre d'artisans. Il comprend essentiellement les métiers de tailleur -couturier, tailleur brodeur, styliste, modéliste, designer, etc. Ces artisans pratiquent plusieurs de ces activités en même temps.

    Le secteur de la confection a connu une évolution notable ces dernières années. Cette situation a été en grande partie favorisée par le retour d'un grand nombre de stylistes burkinabé à la faveur de la crise en Côte d'ivoire, les actions de promotion et de valorisation faites par les ministères en charge de la culture, du commerce, et de l'artisanat, la multiplication des écoles professionnelles de couture, et la réussite socioprofessionnelle de nombreux couturiers qui attire de plus en plus de jeunes vers le métier.

    La confection est le secteur le plus important de la filière parce qu'étant à la fin de la chaîne de transformation. Les couturiers sont en mesure de propulser la consommation du Faso Dan Fani par les formes qu'ils lui donnent en vêtement et autres accessoires (lingerie, ameublement, etc.)

    1.6.2 Commercialisation des produits de l'artisanat textile et développement des micros entreprises

    La problématique de la commercialisation des produits de l'artisanat burkinabè et du textile en particulier a fait l'objet de rencontres, d'ateliers d'experts et surtout d'études en vue d'apporter une solution au problème. Ainsi, l'essentiel des écrits concernant cette partie de notre travail est constitué de rapports d'études.

    Au nombre de ces rapports on peut citer celui de ICI 22(*) sur le thème « contribution de l'artisanat à la valorisation des matières premières » qui souligne le grand rôle que pourrait jouer l'artisanat textile dans la valorisation du coton et dans la création d'emplois.

    Les auteurs du rapport après avoir fait une présentation du secteur et de ses acteurs, démontré les potentialités énormes dont il regorge, ils se sont attardés sur les goulots d'étranglements de la filière.

    Ils ont révélé que de toutes les difficultés rencontrées par les acteurs, l'écoulement des produits est le plus épineux .Selon eux, le fort taux de mévente constaté s'explique par la méconnaissance du marché par les artisans qui ne maîtrisent pas les lois de celui-ci et ne font donc pas évoluer leurs offres en fonction de la demande.

    Les auteurs préconisent entre autre pour pallier le problème, de responsabiliser les consommateurs à acheter burkinabè et de développer des intermédiaires commerciaux pour permettre aux artisans de se concentrer sur la production plutôt que de chercher eux -mêmes les marchés.

    A ce niveau, il faut reconnaître que le FDF bien que de plus en plus prisé par les burkinabè reste loin de la portée de la majorité de la population (le prix moyen d'un pagne FDF oscille entre 6.000 et 15.000 francs CFA tandis que les tissus et les pagnes ordinaires coûtent deux à cinq fois moins chers).

    Par ailleurs, les auteurs suggèrent qu'une meilleure organisation du secteur serait un atout pour son développement.

     .

    Egalement les auteurs du rapport de l'évaluation indépendante du projet «   Développement de la transformation industrielle et Artisanale du coton au Burkina Faso23(*)» (2008), se sont intéressés au sujet. Faisant le diagnostic de la filière et les impacts du projet, ils ont fait ressortir que le problème de la commercialisation des produits constitue un véritable boulet qui empêche le développement des entreprises du secteur. Pour ces auteurs, les difficultés d'écoulement sont dues d'une part à la présence sur le marché de pagnes, de tissus et de vêtements provenant de l'extérieur (principalement la Chine) qui coûtent beaucoup moins chers que les pagnes tissés par les tisseuses, surtout qu'aujourd'hui les industries chinoises arrivent à imiter les motifs des pagnes Faso Dan Fani. D'autre part, ils l'expliquent par l'absence de véritables circuits formels de vente des produits ; l'essentiel de la production étant exporté à travers des circuits informels.

    Le groupe d'évaluateurs a par conséquent  invité la coopération autrichienne et l'Etat à identifier des créneaux porteurs pour un meilleur développement des produits sur les marchés nationaux et internationaux. Ils proposent en outre, de mettre en place une stratégie en vue de mieux protéger le patrimoine textile du pays (label du type FDF), et une surveillance de l'importation frauduleuse des produits textiles.

    Issoufou OUATTARA et ZIO Bessokali dans leur document de synthèse,24(*) expliquent les difficultés d'écoulement des produits artisanaux par le manque de compétitivité pour assurer de meilleures conditions de vente. Pour eux l'Etat n'appuie pas suffisamment les artisans ; son rôle se résumant à la formulation de politiques de régulation et de facilitation. Ils proposent que l'Etat encourage les initiatives comme le SIAO, le VAO, l'ONAC etc. qui sont des canaux de promotion.

    La coopération autrichienne s'est elle aussi intéressée au développement de l'artisanat textile. Ainsi, a t-elle mis en place le projet PACOTA qui vise à aider les artisans à créer des emplois par l'accroissement de leurs ventes. Dans le document de lancement du projet25(*), l'accent est mis sur la création de canaux de promotion et de niche de commercialisation c'est-à-dire des marchés niches comme celui des services (tenues de travail, tenues scolaires, etc.), les supports de communication (medias, télé,radio,spots,défilés de modes ,etc.).

    Mais l'innovation majeure de PACOTA est la mise sur pied d'agents commerciaux chargés de la promotion et de la commercialisation des produits.

    Les difficultés de commercialisation des produits sont essentiellement dues à la méconnaissance du système du marché par les artisans et la qualité des produits. En effet, beaucoup de clients surtout étrangers sont très rigoureux quant à la qualité des produits ; ce qui est un problème pour nos artisans qui n'arrivent pas à maintenir la qualité de leurs produits. De plus,la majorité des artisans ne fait pas preuve de créativité mais copient les modèles existants.

    Il faudrait créer et revisiter les motifs, symboles, signes du textile traditionnel ancien.26(*)

    1.6.3 Accès au financement des artisans et créations d'emplois

    L'accès au financement est un sujet qui touche pratiquement tout le secteur informel. Ainsi, a- t- il été abordé par nombre de documents visant l'amélioration des activités du secteur informel. De ces documents, on peut citer le rapport final de l'étude sur les créneaux porteurs d'emplois au Burkina Faso réalisé par Clément Roger YAMEOGO. Pour l'auteur, les conditions de garanties immobilières exigées par les institutions de crédit constituent un handicape pour la plupart des artisans. Ce qui les empêche d'honorer leurs commandes.

    Selon l'auteur, il faut mettre sur pied un fond de garantie aux investissements qui couvrira en partie les risques des établissements de crédit pour les inciter à octroyer des prêts aux artisans.

    OUATTARA Issoufou et ZIO Bessokali sont également revenus sur la question en pressentant les difficultés d'accès au circuit bancaire par les artisans comme un obstacle majeur au développement des micros entreprises et à l'entrepreneuriat dans l'artisanat. Ils expliquent cela par le fait que les faibles montants des crédits sollicités par les artisans n'intéressent pas le banquier capitaliste. De plus ,au delà de l'absence de garantie, le caractère informel des activités des artisans, leur manque de compétence en gestion ne rassurent guère les institutions de crédit qui ne peuvent pas prêter sur la base de la confiance.

    Ces deux auteurs proposent de trouver un mécanisme de financement adapté au secteur de l'artisanat. Par exemple un crédit à taux d'intérêt et échéance de remboursement variable en fonction de la profitabilité de l'activité, un crédit adapté aux besoins de matières premières et tenant compte du cycle d'exploitation de l'artisan, de sa clientèle et de la rentabilité de l'affaire.

    Ils suggèrent aussi un crédit réservé exclusivement à l'installation des jeunes artisans et à la création d'emplois pour ceux qui sortent des écoles techniques.

    OUEDRAOGO Moussa27(*) quant à lui, a relevé un intérêt grandissant de la couche intellectuelle pour la création d'entreprises mais cet élan est ralenti par les difficultés d'obtention de crédit. D'après ses enquêtes, seulement 15% du financement initial des entreprises est imputable aux structures de crédits, le reste étant le fait des proches et sur fonds propres.

    Pour les auteurs du document de stratégie de promotion de l'artisanat, rejoignant les auteurs précédents, l'accès au crédit est une préoccupation récurrente chez les artisans. En effet, ils révèlent que 97% des entrepreneurs dans l'artisanat se plaignent de ne pas avoir accès au crédit.

    Ils affirment aussi que le besoin de fonds des artisans porte plus sur le fonds de roulement que sur l'investissement final.

    Ils expliquent cette difficulté d'obtention de crédit des artisans par leur incapacité à élaborer eux-mêmes leurs dossiers de financement en raison de leur faible niveau d'instruction mais aussi par la difficulté d'obtenir des garanties qui décourage les petits artisans.

    1.6.4 Niveau de scolarisation des jeunes artisans et qualité des produits

    L'artisanat burkinabè est en grande partie dominé par les acteurs du secteur informel .Le problème du bas niveau d'instruction est important et a été évoqué par quelques auteurs qui abordent de façon plus ou moins différente le sujet.

    Parmi ces auteurs, on peut citer Catherine LEJEUNE et Hervé DERRENIC28(*) étudiant les problèmes des jeunes et l'artisanat en Afrique, qui considèrent que la scolarisation et la formation sont la base du développement du secteur de l'artisanat.

    Les auteurs ont fait le constat de la dévalorisation de la formation dans l'artisanat qu'ils expliquent entre autre par l'absence de modalités (contenue, durée, résultats), l'autoritarisme des maîtres -artisans, l'absence de choix et l'exploitation des apprentis (pas de rémunération).

    SALOU Paul dans son mémoire29(*) s'est également penché sur la question en expliquant l'incidence du faible niveau d'instruction des artisans sur leur formation et la rentabilité de leurs activités, Pour lui, il y a peu de centres de formation professionnels. Ce qui influe sur la formation des artisans et donc sur la rentabilité des activités. De plus cela n'encourage pas les jeunes à embrasser les métiers de l'artisanat.

    Il préconise alors la professionnalisation de l'enseignement secondaire et l'ouverture du système d'éducation sur l'environnement socioéconomique et d' y introduire des formations dans certaines filières porteuses. Ce qui aurait pour effet de former automatiquement des jeunes artisans professionnels et par ricochet susciter la créativité et rendre les produits plus compétitifs dans l'artisanat.

    Sidi TRAORE et Margriet REINDERS30(*) quant à eux dénoncent le fait que l'accent n'est pas actuellement mis sur la formation et la scolarisation des artisans mais plutôt sur les aspects de gestion et de marketing.

    Ils proposent la création d'une académie des arts textiles où les jeunes artisans pourront se faire former et se perfectionner.

    Ces deux auteurs ont touché un point important de notre travail à savoir l'insuffisance voire même l'absence de structure de formation dans certains métiers de l'artisanat textile. La plupart des formations sont assurées par des maîtres, des proches ou par des associations.

    Au terme de cette revue de littérature, nous pouvons dire que la plupart des auteurs ont su mettre à nus les difficultés rencontrées par les artisans.

    Cependant, les informations fournies par beaucoup de ces auteurs concernent soit l'artisanat en général soit le coton, excepté quelques uns qui se sont intéressés à l'artisanat textile sans pour autant évoqué un problème en particulier.

    Par ailleurs, quelques documents ont donné comme préalable au développement de la filière, une meilleure structuration des acteurs.

    Pour notre part, nous pensons que certes, une organisation des acteurs est nécessaire mais compte tenue du temps que cette organisation met à prendre forme (chambre des métiers),il est possible de travailler avec l'organisation actuelle existante et développer les artisans. Ensuite, l'organisation viendra des artisans eux-mêmes et sera plus rapide que celle insufflée par l'administration.

    Notre intérêt est donc de mettre l'accent non pas sur les difficultés d'organisation mais sur celles qui touchent les artisans personnellement et empêchent les unités de créer plus d'emplois au profit des jeunes.

    CHAPITRE II : METHODOLOGIE

    II.1 Milieu d'enquête

    II.1.1 Présentation de la ville de Ouagadougou

    Située au coeur du Burkina, dont elle est la capitale, la commune de Ouagadougou compte 5 arrondissements, trente (30) secteurs et dix- sept (17) villages rattachés à la ville. Elle s'étend sur une superficie de 21 930 hectares (Ha) dont: Baskuy 3 300 Ha, Bogodogo 4 850 Ha, Boulmiougou 4 780 Ha, Nomgremassom 6 250 Ha, Signoghin 2 570 Ha et 30250 hectares de Superficie rurale.

    Historique

    La zone qui porte aujourd'hui le nom de Ouagadougou portait autrefois le nom de « Kumbeen- Tenga » et était habitée par deux populations :les Yonyonsé et les Ninsi qui dirigeaient la zone et attaquaient les Yonyonsé.

    Au XVe siècle, les Yonyonsé qui ont souffert des attaques répétées des Ninsi, ont eu leur revanche grâce à Wubri, fils de ZOUNGRANA. Wubri débaptisa toute la zone et lui donna le nom de « Wogodogo » qui signifie là où on reçoit des honneurs, du respect.

    Ouagadougou est de ce fait une déformation de « Wogodogo ».

    Situé sur le plateau central, Ouagadougou s'est structuré autour du palais impérial du Mogho Naaba. L'installation de l'autorité coloniale va permettre le développement de sa population pour en faire un centre urbain important.

    Capitale séculaire de l'empire Mossi et capitale politique du Burkina Faso depuis 1947, une loi portant organisation municipale fit de Ouagadougou une commune de plein exercice en 1995.

    C'est en 1956 que furent organisées les premières élections municipales. En 1959, le conseil municipal est dissout et remplacé par une délégation spéciale.

    Le gouvernement de la IVe république, soucieux de la nécessité d'associer les citoyens à la gestion des affaires locales, a lancé le processus de décentralisation qui a abouti en février 1995 à des élections municipales au Burkina Faso

    Données démographiques

    Selon les résultats du Recensement Général de la Population et de l'Habitat de 2006,la population de Ouagadougou se chiffre à 1 475 223 habitants dont 745 289 hommes et 729 934 femmes

    La répartition hommes/ femmes est à peu près 50.5 et 49.5 %.

    Tableau 1 : Population par arrondissement

    Hommes

    femmes

    total

    Baskuy

    96491

    99302

    198793

    Bogodogo

    215061

    211124

    426195

    Boulmiougou

    228159

    221360

    449519

    Nongremassom

    112904

    107987

    220891

    Signoghin

    92674

    90161

    182835

    Ambassades

    327

    289

    616

    Total

    745616

    730223

    1478849

    Source : RGPH 2006

    La population urbaine représente 95 % de la population résidente.

    Le taux de croissance est estimé à 9, 8% par an.

    La densité de la population est de 615 habitants au km² en 2006.

    II.1.2 Justification du choix du site

    Le choix de Ouagadougou pour notre étude se justifie d'une part par sa proximité .Etant nous même résidant de la ville, nous avons pu contenir le travail dans la limite des moyens financiers et matériels à notre disposition. D'autre part, parce que la majorité des artisans du textile qui sont notre public cible se trouve à Ouagadougou. Ensuite, c'est la capitale où se tiennent les principales manifestations culturelles et commerciales (SIAO, FESPACO, etc.) qui drainent un grand public de touristes, de professionnels qui sont des acheteurs potentiels des produits artisanaux.

    II.2 Echantillonnage/population/échantillon

    II.2.1 Population enquêtée

    II.2.1.1 Population cible

    Pour notre étude ,nous avons porté notre regard sur les artisans de la filière artisanat textile qui sont constitués essentiellement dans la ville de Ouagadougou de teinturiers,tisseuses qui font pour la plupart les deux métiers à la fois et de couturiers qui utilisent majoritairement le Faso Dan Fani.

    II.2.1.2 personnes ressources

    Elles sont constituées de responsables de structures d'appuis, d'experts du textile et de responsables de structures de formations. Leur appui nous a été très utile pour comprendre et situer les informations recueillies auprès de notre population cible.

    II.2.2 Echantillon

    Les enquêtes exploratoires nous ont permis de nous rendre compte que la liste des artisans exerçant dans le domaine de l'artisanat textile à plein temps n'est pas exhaustive.

    Aussi nous nous sommes fixé pour objectif de toucher 80 micro entreprises artisanales mais 71 ont été effectivement touchées dont 31 dans les activités de tissage/teinture et 40 dans la confection(couture) et 40 jeunes diplômés.

    Les personnes ressources que nous avons pu contacter sont au nombre de 12 soit un échantillon total de 123 personnes.

    II.2.3 Echantillonnage

    L'enquête étant dirigée vers un public bien défini, la méthode du choix raisonnée qui inclue des critères de choix a été privilégiée. Les critères pris en compte ont été les suivants :

    v Etre artisan exerçant dans un métier de la corporation du textile de l'habillement,

    v Utiliser effectivement le coton ou le FDF.

    II.3 Instruments de collecte de données

    Nous avons dans un premier temps fait des recherches bibliographiques qui nous ont permis de consulter un certain nombre de documents faisant référence à l'artisanat textile au Burkina faso.

    Ensuite, nous avons élaboré des guides d'entretiens qui nous ont servi dans nos rencontres avec les personnes ressources et des questionnaires destinés à la population cible qui nous ont permis de collecter les informations nécessaires.

    Le questionnaire a été testé auprès d'un échantillon de 10 personnes de notre population cible avant d'être administré directement. Une lettre de recommandation délivrée par l'administration de l'INJEPS a facilité nos entretiens avec les personnes ressources.

    L'enquête proprement dite s'est déroulée du 09 au 23 mars 2009.

    Le dictaphone et la prise de notes ont également été privilégiés pour le dépouillement.

    II.4 Les difficultés rencontrées

    Cette étude à l'instar de tout travail de terrain a rencontré des difficultés dont les principales sont :

    v l'indisponibilité et la grande mobilité des artisans qui ont pour la plupart été interrogés au travail ;

    v l'accès difficile à certains services publics et privés de personnes ressources ;

    v moyens financiers et temps insuffisants ;

    v inexistence de statistiques fiables récentes sur l'artisanat ;

    v difficultés d'avoir des chiffres exacts sur l'activité des artisans en raison de leur manque d'organisation.

    DEUXIEME PARTIE :

    PRESENTATION, ANALYSE

    ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    CHAPITRE III : PRESENTATION DES RESULTATS

    Il s'agit de faire une synthèse des résultats de notre enquête par des tableaux qui serviront ensuite à leur analyse et interprétation.

    Selon la nature des informations recueillies, nous avons obtenu dix-huit (18) tableaux.

    Tableau 2 : répartition des unités de productions artisanales selon le métier et le type d'entreprise

    métiers

    Type d'entreprise

    individuelle

    coopératives

    S A R L

    Total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Tissage/

    teinture

    18

    60

    10

    33

    2

    7

    30

    42

    Confection

    (couture)

    34

    83

    4

    10

    3

    7

    41

    58

    TOTAL

    52

     

    14

     

    5

     

    71

    100

    Le présent tableau montre que la majorité des Entreprises est constituée d'entreprises de type individuel soit 60% des unités de teinture /tissage et 83 % pour les unités de confection .Le reste est constitué de coopératives (33% tissage/teinture et 10% confection) et de Société à responsabilité limitée (7% tissage/teinture et 7% confection) . .

    Tableau 3 : répartition des unités suivant le métier

    et le nombre d'employés permanents

    Nombre d'employés

    permanents

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    TOTAL

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    effectif

    %

    1 à 5

    27

    44

    34

    56

    61

    85

    5 -10

    2

    28

    5

    72

    7

    11

    + 10

    1

    33

    2

    67

    3

    4

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    A la lumière de ce tableau, on peut dire que la confection est le métier qui emploie le plus grand nombre de personnes. En effet il regroupe l'essentiel des employés avec 56% des entreprises ayant entre un(1) et cinq(5) employés permanents, 72% de ceux ayant entre cinq(5) et dix(10) employés et 67% de ceux ayant plus de dix (10) employés. Par ailleurs 85% des entreprises emploient entre un(1) et cinq(5)personnes de façon permanente, 11% d'entre elles entre cinq(5) et dix(10) personnes et seulement 4 % plus de dix(10) employés permanents.

    Tableau 4 : répartition des unités suivant le métier et le nombre d'employés temporaires

    Nombre d'employés

    temporaires

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    TOTAL

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    1 à 5

    19

    48

    20

    52

    39

    55

    5 -10

    7

    39

    11

    61

    18

    25

    + 10

    4

    22

    10

    78

    14

    20

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Ici, le même constat que celui du tableau précédent peut être fait à la seule différence que les entreprises emploient plus de travailleurs contractuels que de permanents. Les entreprises artisanales de confection représentent 52% des entreprises à nombre d'employés compris entre un(1) et cinq(5),61% des celles à nombres d'employés temporaires compris entre cinq(5) et dix(10)et 78% de celles de plus de dix(10) employés temporaires. De plus, 55% des entreprise ont des effectifs de un(1) à cinq (5) employés ,contre 25% qui ont un effectif situé entre cinq(5) et dix (10)employés contractuels et 20% de plus de dix(10) employés.

    Tableau 5 : répartition des unités suivant le métier et la rémunération mensuelle versée à

    un employé permanent

    Rémunération mensuelle versée

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    10 000-30 000

    24

    42

    33

    58

    57

    80

    30 000-50 000

    4

    33

    8

    67

    12

    17

    50 000-100 000

    -

    -

    2

    100

    2

    3

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Les résultats de ce tableau présentent la situation des salaires des employés permanents en fonction des métiers. Il révèle que la confection est le métier qui rémunère mieux les employés. Il représente 58% des entreprises versant mensuellement entre 10 000 et 30 000 francs CFA aux employés permanents, 67% de celles qui versent entre 30 000 et 50 000 FCFA et 100% des celles qui versent entre 50 000 et 100 000FCFA.Les métiers du tissage/Teinture se retrouvent avec pour les même catégories de salaires respectivement 42%,33% et 0%. Par ailleurs, 80% des entreprises versent des salaires situés entre 10 000 et 30 000 FCFA à leurs employés contre 17% des entreprises qui versent des salaires compris entre 30 000 et 50 000FCFA et 3% d'entre elles,des salaires compris entre 50 000 et 100 000 FCFA. Les entreprises versant des salaires compris entre 10 000 et 50 000 FCFA constituent à elles seules près de 97% des entreprises du secteur.

    Tableau 6 : répartition des unités suivant le métier et la rémunération mensuelle versée à

    un employé temporaire

    Rémunération mensuelle versée

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    10 000-30 000

    22

    56

    17

    44

    39

    55

    30 000-50 000

    8

    35

    15

    65

    23

    32

    50 000-100 000

    -

    -

    7

    100

    7

    10

    +100 000

    -

    -

    2

    100

    2

    3

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Ce tableau à l'image du précédent indique que la confection est le métier qui paye mieux les employés. Il représente 65% des entreprises ayant des employés temporaires à salaires compris entre 30 000 et 50 000 FCFA, et 100% de celles versant des salaires compris entre 50 000 et 100 000FCFA et celles de plus de 100 000FCFA.Il révèle aussi que les salaires des temporaires sont plus élevés que ceux des permanents avec des rémunérations qui vont au delà de 100 000FCFA.

    En outre, 55% des entreprises versent à leurs employés temporaires des salaires compris entre 10 000 et 30 000 FCFA et constituent avec celles payant des salaires de 30 000 à 50 000 FCFA près de 87% des entreprises. Les entreprises payant des salaires de 50 000 à 100 000 FCFA et plus ne représentent quant à elles que 13%.

    Tableau 7 : répartition des artisans chef d'entreprise suivant le métier et le sexe

    sexe

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Hommes

    4

    11

    31

    89

    35

    49

    femmes

    26

    72

    10

    28

    36

    51

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Ce tableau nous renseigne que les femmes sont les plus nombreuses dans l'artisanat textile avec 51 % contre 49% pour les hommes. Le tissage/teinture semble être l'apanage des femmes avec 72% contre 28% pour les hommes qui se cantonnent dans la couture où ils sont à 89% contre 11% dans le tissage/teinture.

    Tableau 8 : répartition des chefs artisans suivant le métier et

    l'age

    Age (ans)

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    15-35

    11

    28

    28

    72

    39

    55

    +35

    19

    59

    13

    41

    32

    45

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Les résultats fournis par ce tableau nous indiquent que les jeunes de 15 à 35 ans représentent la majorité dans le domaine de l'artisanat textile avec 55% des artisans contre 45% pour les plus de 35 ans. Cependant les personnes les plus âgées se retrouvent pour la plupart dans le tissage/teinture avec 59% d'artisans de plus de 35 ans.

    A contrario les plus jeunes sont dans la couture avec 72% des jeunes artisans.

    Tableau 9 : répartition des unités suivant le métier

    et le régime d'imposition

    Régime d'imposition

    métier

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Aucun

    5

    100

    0

    -

    5

    7

    CSI

    23

    43

    31

    57

    54

    76

    RSI

    2

    18

    9

    82

    11

    15

    Régime normal

    -

    -

    1

    100

    1

    2

    Total

    30

     

    41

     

    71

    100

    Les résultats concentrés dans ce tableau laissent apparaître que la grande majorité des artisans sont dans le secteur informel soit 76% d'entre eux qui paient la contribution au secteur informel (CSI). Seulement 17 % sont dans le formel soit 15 % qui sont au Régime simplifié d'imposition (RSI) et un seul au Régime normal d'imposition. Néanmoins 5% des artisans (entièrement en tissage /teinture) ne paient pas d'impôts parce que travaillant à domicile. Il faut aussi noter que la majorité des artisans qui sont dans le secteur formel sont des couturiers avec 82% pour le RSI et 100% pour le régime normal.

    Tableau 10 : répartition des unités suivant le métier et le chiffre d'affaire annuel réalisé par

    l'entreprise.

    Chiffre d'affaire annuel réalisée (FCFA)

    métier

    Teinture/tissage

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    effectif

    %

    Moins 1 Million

    16

    67

    8

    33

    24

    34

    1 M- 5 M

    13

    50

    13

    50

    26

    37

    5 M- 10 M

    1

    5

    18

    95

    19

    27

    + 10 M

    -

    -

    2

    100

    2

    2

     

    30

     

    41

     

    71

    100

    De ce tableau, on peut retenir que les unités dans le secteur font des chiffres d'affaires annuels allant de moins de 1 million à plus de 10 millions. De plus celles exerçant dans le domaine de la confection (couture) réalisent les plus gros chiffres d'affaires. En effet,la confection représente 50% des entreprises réalisant des chiffres d'affaires annuels situés entre un million et cinq millions , 95 % des entreprises à chiffres d'affaires situés entre cinq et dix millions et 100% des entreprises réalisant des chiffres d'affaires de plus de dix millions. La teinture et de tissage dominent dans les entreprises à chiffes d'affaires inférieurs à un million soit 67% de ces entreprises.

    Tableau 11 : répartition des unités suivant le niveau de scolarisation du responsable et le

    type de formation reçue

    Formation

    niveau de scolarisation

    Non scolarisé

    primaire

    secondaire

    universitaire

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Écoles professionnelles et centres

    -

    -

    10

    52

    6

    32

    3

    16

    19

    27

    Apprentissage sur le tas

    25

    48

    14

    27

    12

    23

    1

    2

    52

    73

    Total

    25

     

    24

     

    18

     

    4

     

    71

    100

    A la lecture de ce tableau, il apparaît que la majorité des responsables des entreprises sont non scolarisés soit 48% contre 27% pour le niveau primaire ,23% pour le secondaire et 2% pour le niveau universitaire. De plus, la plupart d'entre eux, ont appris le métier sur le tas soit 73% des artisans interrogés. Les artisans ayant le niveau primaire représentent la grande majorité de ceux qui sont passés par les écoles professionnelles et techniques et centres de formations avec 52% des interrogés contre 32% pour les secondaires et 16% pour les universitaires.

    Tableau 12 : rapport entre le niveau de scolarisation du responsable et le chiffre d'affaires annuel réalisé par l'entreprise.

    Chiffre d'affaire annuelle réalisée (FCFA)

    Niveau de scolarisation du responsable

    Non scolarisé

    primaire

    secondaire

    universitaire

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    - 1 Million

    10

    41

    9

    38

    5

    21

    0

    0

    24

    34

    1 M- 5 M

    3

    12

    9

    35

    13

    50

    1

    3

    26

    37

    5 M- 10 M

    0

    0

    7

    37

    10

    52

    2

    11

    19

    26

    + 10 M

    -

    -

    -

    -

    1

    50

    1

    50

    2

    3

    Total

    13

     

    25

     

    29

     

    4

     

    71

    100

    Le tableau fait ressortir le lien entre le niveau de scolarisation du chef d'entreprise et l'évolution de son chiffre d'affaires. Il montre que les artisans ayant un niveau d'étude élevé font plus de chiffre d'affaires .En effet 53% des chiffres d'affaires compris entre un million et cinq millions et 63 % de ceux compris entre cinq et dix millions sont réalisés par des entrepreneurs ayant le niveau secondaire et universitaire. Il en est de même pour les unités faisant des chiffres d'affaires annuels de plus de dix millions où ils représentent 100% des unités (50% des secondaires et 50% du niveau universitaire).

    Les entreprises réalisant des chiffres d'affaires inférieurs à un million sont constituées essentiellement d'entreprises dirigées par des artisans ayant le niveau primaire ou non scolarisés soit 38% pour les premiers et 41% pour les seconds.

    Tableau 13 : appréciation de la rentabilité des activités

    Appréciation

    métiers

    Tissage/teinture

    couture

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    rentable

    28

    93

    38

    92

    66

    92

    Non rentable

    2

    7

    3

    8

    5

    8

    Total

    30

    100

    41

    100

    71

    100

    Les résultats de ce tableau montrent que la majorité des artisans trouve leurs activités rentables .En effet sur les 71 personnes qui se sont prononcées sur la question 66 d'entre elles ont donné des réponses positives soit environ 92% contre 8% de réponses négatives.

    De plus, ce taux est élevé dans tous les métiers avec néanmoins une légère avance pour les métiers de la teinture et du tissage avec 93% de réponses positives contre 92% pour la couture.

    Tableau 14 raisons expliquant la faiblesse des recrutements dans les unités

    raisons

    Nombre de réponses

    %

    Difficultés d'approvisionnement

    2

    3

    Difficultés d'écoulement

    65

    94

    Manque d'intérêt des jeunes

    2

    3

    Total

    69

    100

    Ce tableau présente les raisons évoquées par les acteurs de la filière textile artisanale pour expliquer le faible nombre de jeunes recrutés dans les unités de production.

    La raison qui revient le plus souvent est celle des difficultés d'écoulement avec 94% des réponses. Elle est suivie par le manque d'intérêt des jeunes pour le secteur et les raisons de difficultés d'approvisionnement 3 % des opinions.

    Tableau 15: rapport entre activités de promotion et

    l'évolution des ventes

    Proportion de la production écoulée

    Technique de promotion

    Pas de promotion

    Expositions et foires

    Défilés de modes

    Publicités

    (spots)

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Moins de 50%

    10

    60

    5

    30

    2

    10

    0

    0

    17

    24

    Plus de 50%

    0

    0

    21

    48

    14

    32

    9

    20

    44

    62

    Toute la production

    0

    0

    4

    44

    3

    33

    2

    23

    9

    14

    Total

    10

     

    30

     

    19

     

    11

     

    70

    100

    Les résultats de ce tableau font apparaître les constats majeurs suivants :

    Premièrement ,24 % des artisans interrogés n'arrivent à écouler que moins de la moitié de leur production. Cependant, les artisans ne faisant aucune promotion de leurs produits sont les plus atteints avec une taux de 60%.

    Deuxièmement, les artisans qui arrivent à écouler plus de la moitié de leurs productions font des activités de promotion soit 48 % qui font des expositions, 32% des défilés de mode et 20% d'autres types de publicités (Spots, prospectus, affiches).

    Tableau 16 : raisons expliquant le nombre réduit de

    nouvelles entreprises créées dans le secteur

    et le développement des anciennes

    .

    raisons

    Nombre de réponses

    %

    Formation insuffisante

    5

    6

    Difficultés d'obtention de crédit

    74

    90

    Difficultés de gestion

    3

    4

    Total

    82

    100

    Les raisons qui justifient la faiblesse du nombre d'entreprises créées dans l'artisanat textile peuvent être classées par ordre d'importance comme suit :

    Les difficultés d'obtention de crédit avec 90% des voix des artisans interrogés. Viennent ensuite l'insuffisance de la formation des artisans et les difficultés de gestion avec respectivement 6% et 4% des opinions.

    Tableau 17: moyens de financement des artisans

    moyens

    Nombre de réponses

    %

    Fond propre

    61

    87

    Institution de crédit

    5

    7

    Soutien de proches

    4

    6

    Total

    70

    100

    L'accès au financement auprès des institutions de financements pour le démarrage des activités ou la satisfaction du besoin en fonds de roulement est difficile comme l'illustre le tableau ci-dessus. En effet ,61 % des artisans affirment avoir financé le démarrage de leurs activités sur fonds propres. Les institutions de crédits viennent en seconde position des financements et interviennent surtout pour les fonds de roulement. Les proches quant à eux occupent la troisième place dans le financement des artisans avec 6% des opinions.

    Tableau 18 : préférence des jeunes pour les emplois dans

    les secteurs d'activités

    Secteur d'activité

     

    femmes

    hommes

    total

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Fonction publique

    11

    55

    9

    45

    20

    50

    Secteur privé

    6

    40

    9

    60

    15

    38

    Artisanat (textile)

    3

    60

    2

    40

    5

    12

    TOTAL

    20

     

    20

     

    40

    100

    Le présent tableau est une illustration des préférences des jeunes pour les secteurs d'activités en terme de travail. Il laisse apparaître que les jeunes dans leur majorité ne sont pas disposés à exercer un emploi dans l'artisanat (12%).En revanche, les emplois les plus prisés restent ceux de la fonction publique avec 50% des opinions suivis par le secteur privé avec 38%.Ces emplois sont jugés importants, sécurisants et mieux rémunérés par les jeunes.

    Cependant, les filles sont plus disposées à travailler dans l'artisanat que les jeunes hommes (60% contre 40% pour les hommes)

    Métiers souhaités

    Derniers diplômes obtenus

    CEPE

    BEPC

    BAC

    Diplômes universitaires

    TOTAL

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    Effectif

    %

    aucun

    6

    60

    7

    70

    9

    90

    10

    100

    22

    55

    Tissage/teinture

    1

    10

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    11

    27

    couture

    3

    30

    3

    30

    1

    10

    0

    0

    7

    18

    TOTAL

    10

    100

    10

    100

    10

    100

    10

    100

    40

    100

    Tableau 19 : intérêt des jeunes diplômés pour les métiers de l'artisanat textile en fonction du dernier diplôme obtenu

    Les résultats de ce tableau nous indiquent que plus les jeunes ont des diplômes élevés, moins ils s'intéressent à l'artisanat. Seulement 40% des jeunes titulaires du CEPE accepteraient travailler dans le secteur contre 30% pour les titulaires du BEPC et 10% pour ceux du BAC. En ce qui concerne les titulaires de diplômes universitaires aucun des jeunes interrogés n'envisage embrasser un métier de la filière. Cependant les titulaires du CEPE préfèrent la couture (30% des opinions) par rapport au tissage et la teinture (10%). .

    CHAPITRE IV. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

    Ce chapitre de notre travail est consacré à l'analyse des résultats contenus dans les différents tableaux et aux différentes interprétations possibles de ceux-ci.

    Pour ce faire, nous allons pour mieux exploiter ces résultats, axer ce chapitre autour des thèmes en rapport direct avec nos hypothèses et objectifs de recherche.

    Ainsi, notre analyse s'articulera autour des principaux thèmes suivants :

    v les potentialités de l'artisanat textile en termes de création d'emplois et de revenus pour les jeunes

    v les obstacles au développement du secteur de l'artisanat textile :

    ü les difficultés d'écoulement

    ü les difficultés de financement

    ü les jeunes, la formation et la qualité des produits artisanaux

    IV.1 Potentialités de l'artisanat textile en termes de création d'emplois et de revenus pour les jeunes.

    L'artisanat textile à Ouagadougou regorge d'énormes potentialités et joue un rôle non négligeable dans l'économie de la ville. Il est pourvoyeur d'emplois et de revenus pour les ménages et en particulier les jeunes.

    Les entretiens avec les personnes ressources le confirment. En effet, la grande majorité d'entre elles est unanime sur la question. Selon elles, l'artisanat textile emploie beaucoup de jeunes et en emploierait davantage si le secteur n'était pas confronté à des difficultés.

    Maurice Désiré OUEDRAOGO, expert textile national dans nombre de projets est de ceux là. Son propos illustre bien cette évidence : « En réalité, le Burkina Faso ne devrait pas avoir autant de problèmes de chômage parce qu'il suffit de donner de la valeur ajoutée à notre coton en le transformant nous mêmes. L'artisanat textile est capable de créer beaucoup d'emplois pour les jeunes »31(*)

    Ces propos résument parfaitement le fait que le secteur est porteur d'emplois.

    Il n'est pas le seul à proclamer ouvertement que le métier fait vivre beaucoup de personnes et de jeunes en particulier. La grande majorité des personnes approchées sur le sujet abonde dans le même sens, à l'instar de ce chef d'entreprise de Teinture/tissage, ingénieur textile, ex-travailleur de Faso Fani, Dieudonné ZOUNDI :

    « Après la fermeture de l'usine, il n'y a plus que les unités artisanales pour transformer localement notre coton et ces unités font vivre beaucoup de femmes et d'hommes, de familles »32(*)

    Ces paroles tout comme celles du premier intervenant ne souffrent pas de débat surtout au regard des résultats des enquêtes réalisées auprès des unités de productions artisanales. En effet, 92 % des artisans interrogés trouvent leur activité rentable dont 93 % des entreprises de teinture/tissage et 92% des unités de confection. (Tableau 13, page 56)

    En outre, ces entreprises sont pourvoyeuses d'emplois. En effet, 85 % des entreprises artisanales du textile emploient de façon permanente entre une(1) et cinq(5) personnes, 11% d'entre elles entre cinq(5) et dix(10) personnes et seulement 4 % plus de dix(10) employés permanents. (Tableau 3, page 47).

    Ces chiffres diffèrent un peu quand il s'agit des emplois temporaires où le nombre d'employés est plus élevé avec 55% des entreprises à effectifs compris entre un (1) et cinq (5) employés, contre 25% qui ont un effectif situé entre cinq (5) et dix (10) employés contractuels et 20% de plus de dix (10) employés. (Tableau 4, page 48)

    On peut aussi remarquer que le nombre moyen d'employés se situe entre trois (3) et quatre (4) employés.

    Les emplois créés bien qu'étant en grande partie non déclarés et temporaires participent à la réduction de la pauvreté et du chômage des jeunes dans la ville en raison du niveau plus ou moins élevé des rémunérations dans le secteur.

    Cet extrait d'entretien réalisé avec un styliste burkinabè spécialisé dans le FDF résume bien cette situation : 

    «Je n'ai rien à envier à un fonctionnaire ; même si on me proposait un salaire de plus de 200 000 FCFA dans la fonction publique, je ne bouge pas. De plus, tous mes employés sont payés au delà du SMIG »33(*)

    Cette déclaration est en partie expliquée par le fait que la plupart des artisans sont rémunérés soit à la tâche, soit au jour ou à la semaine à l'exception de quelques artisans et des agents de bureau (vendeurs, secrétaires et comptables) qui sont payés mensuellement et déclarés à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

    Les résultats de notre enquête (Tableaux 5 et 6, pages 49 et 50) nous donnent plus de précisions. La majorité des entreprises paient des salaires compris entre 10 000 FCFA et 50 000 FCFA ( 97 %) pour les emplois permanents et 87 % pour les emplois temporaires). Les salaires avoisinant 100 000 FCFA et plus sont peu nombreux (3% pour les emplois permanents et 13% pour les temporaires). Outre cela, le salaire moyen calculé se situe entre 35 000 et 40 000 FCFA. Ce qui est une rémunération relativement supérieure au SMIG actuelle (30 000)

    Ces résultats sont appuyés par cette autre enquête réalisée en 2001 sur le secteur informel à Ouagadougou34(*)? où la rémunération mensuelle calculée sur l'ensemble des actifs du secteur était de 43 000 FCFA donc supérieur de 58% au SMIG fixé depuis 2001 à 27 050 FCFA pour les manoeuvres (catégorie E).

    Le dynamisme du secteur peut aussi se mesurer par les chiffres d'affaires des entreprises. En effet, comme le montre nos résultats (Tableau 10 ,page 53), 64 % des entreprises réalisent des chiffres d'affaires annuelles oscillant entre un million et dix millions. Certaines sont en deçà (34%) et quelques-unes au delà des dix millions (2%).

    Par ailleurs, la plupart des entreprises sont dans le secteur informel comme l'indique ces résultats (tableau 9, page 52) où 76% des entreprises sont taxées de la contribution au secteur informel (CSI) contre 17 % au système formel. Ce qui ne favorise pas la déclaration des employés et la participation aux marchés publics.

    A tous ces emplois créés dans le secteur, on peut ajouter les emplois dans certains métiers liés à l'artisanat textile, mais moins développés comme le mannequinât (plus d'une vingtaine de mannequins professionnels à Ouagadougou), la coiffure, la décoration, les promoteurs de défilés de modes, les merceries, etc.

    En résumé, pour cette partie consacrée aux potentialités de l'artisanat textile en termes d'emplois et de revenus pour les jeunes, nous pouvons retenir que :

    v l'artisanat textile permet de faire vivre beaucoup de familles et peut employer encore beaucoup de jeunes si les acteurs faisaient en plus preuve de professionnalisme.

    v les rémunérations sont relativement élevées par rapport au SMIG même si les emplois ne sont pas tous permanents.

    IV.2 Les obstacles au développement du secteur de l'artisanat textile et à la création d'emplois

    L'artisanat textile à Ouagadougou est confronté à un certain nombre de difficultés qui empêchent son développement et sa contribution plus grande à la résorption du chômage des jeunes.

    Les artisans qui sont les premiers concernés se sont prononcés sur la question à des degrés différents mais les principales difficultés apparaissent dans toutes les interventions.

    Aussi, avons-nous dans une perspective de mieux appréhender ces difficultés, décidé de les présenter distinctement en fonction de leurs impacts sur les artisans.

    IV.2.1 Les difficultés d'écoulement

    Le but premier de la production qu'elle soit industrielle ou artisanale dans une entreprise à but lucratif est la commercialisation ou l'écoulement sur les marchés. Cette loi est celle qui sous-tend toutes les activités des artisans qu'ils soient teinturiers, tisseuses ou couturiers.

    L'écoulement est donc la condition nécessaire à la survie des entreprises. C'est pourquoi il a été abordé en premier lieu chez la plupart des artisans.

    En effet, même si certains affirment ne pas rencontrer de difficultés à écouler leurs produits,la majorité reconnaît avoir des difficultés de vente liées à certains facteurs tels que le manque de promotion ,la mauvaise qualité des produits en raison de l'insuffisance de formation et le manque de créativité.

    C'est du reste ce qu'a révélé notre enquête lorsqu'elle laisse apparaître que 94% des artisans présentent l'écoulement des produits comme l'une de leurs préoccupations majeures. (tableau14, page 57)

    Les réactions des personnes ressources interrogées à ce sujet ne font que conforter ces résultats. Pour elles, l'artisanat textile est un marché porteur mais les artisans n'arrivent pas à saisir cette opportunité pour plusieurs raisons dont les principales sont la non maîtrise des lois du marché, le manque de qualité des produits et la concurrence déloyale des produits importés bon marché. Toutes ces raisons empêchent les artisans de mieux vendre leurs produits comme le précise Zakaria OUEDRAOGO, président de AFORMATEX: «  le marché FDF existe mais les artisans n'arrivent pas à vendre toute leur production à cause de la qualité médiocre des produits et de leur manque de créativité. Ils copient plus au lieu de créer »35(*)

    Il y a aussi ce propos du Directeur de la promotion du SIAO et coordonnateur du CODEPA :

     « Les possibilités commerciales du FDF sont énormes surtout avec l'ouverture des produits artisanaux burkinabés au marché américain avec l'AGOA. Il suffit seulement que nos artisans acceptent se regrouper et travailler plus pour faire sortir des produits de qualité et en quantité »36(*)

    Ce dernier propos fait référence à un autre aspect non moins important de la commercialisation des produits burkinabè à savoir la quantité. En effet, certains spécialistes du domaine que nous avons rencontrés soutiennent à tort ou à raison que les artisans burkinabè ne sont pas en mesure d'honorer d'importantes commandes. De ceux-là, il y a Dieudonné ZOUNDI de UPROTEX-HAC qui dit ceci : 

    « Le textile burkinabè est beaucoup demandé mais les artisans ne travaillent pas assez la qualité pour être compétitifs sur le plan international. Par conséquent, si une grosse commande nous parvenait dans le cadre de l'AGOA par exemple, nous ne serons pas en mesure de la respecter ni en qualité ni en quantité. »37(*)

    Cette affirmation résume bien la difficulté des artisans à écouler leurs produits sur le marché extérieur africain et international

    Par ailleurs, les résultats du tableau (tableau 15, page 58) montrent l'importance de la promotion dans le processus d'écoulement des produits. En effet, sur les 70 artisans interrogés, 53 affirment vendre bien plus de la moitié ou toute leur production et pratiquement tous font de la publicité (expositions, foires, défilés etc.). Les artisans qui ne font aucune promotion se trouvent quant à eux en majorité dans le lot de ceux qui vendent moins de la moitié de leur production.

    Par ailleurs, les couturiers sont moins touchés par les difficultés de vente que les autres métiers de la filière d'une part parce qu'ils produisent pour la plupart sur commande même si certains font des vêtements prêt- à -porter et, d'autre part parce qu'ils sont plus prompts à faire de la publicité à travers les défilés de modes et les spots publicitaires. Cette analyse est appuyée par les résultats de notre enquête qui font ressortir que les couturiers représentent les plus grosses ventes avec 50% des chiffres d'affaires compris entre 1 et 5 millions, 95% des chiffres d'affaires compris entre 5 et 10 millions et la totalité des entreprises de plus de 10 millions de Chiffres d'affaires. Alors que les entreprises de teinture/tissage sont beaucoup plus représentées dans les entreprises ayant des chiffres d'affaires de moins de 1 million soit 67% d'entre elles. (tableau 10, page 53)

    Au terme de cette partie de notre analyse, nous pouvons retenir que les difficultés d'écoulement empêchent effectivement le développement des unités et par conséquent la création de nouveaux emplois dans le secteur.

    IV.2.2 Les difficultés d'accès au crédit

    Le problème de financement est un problème commun à tout le secteur informel et freine considérablement les efforts de création d'entreprises et donc d'emplois. Les artisans du textile n'en sont pas épargnés.

    Les entretiens avec les personnes ressources et les enquêtes réalisées auprès des acteurs nous ont permis de nous rendre compte de l'omniprésence du problème dans le milieu.

    En effet, la plupart des artisans font face en général à deux difficultés majeures de financement .La première est celle du fonds de démarrage et la seconde celle du fonds de roulement pour l'accroissement de l'activité et l'exécution des marchés.

    Mais dans tous les deux cas, les artisans butent sur le problème de garantie matérielle exigée par les institutions de crédits.

    Les résultats du tableau (tableau17, page 59) témoignent de façon succincte cette réalité. Ainsi la grande majorité des enquêtés avance l'accès au crédit comme l'une des difficultés majeures qu'ils connaissent aujourd'hui. 90% des personnes interrogées soutiennent avoir eu d'énormes difficultés à obtenir les fonds pour le démarrage de leur activité ou pour l'agrandir (tableau 16, page 58). La plupart a eu recours à des fonds propres (87% des artisans interrogés) à un soutien des proches (6%) à l'exception de quelques uns qui ont pu être financés par les institutions de financement (7% des artisans).

    La difficulté de présenter des garanties pour obtenir le prêt est évoquée par pratiquement tous les enquêtés. Ainsi, l'un d'entre eux affirme t-il à ce propos : « on nous demande des garanties avant de nous donner l'argent mais avec quoi allons-nous acheter ces objets de garantie si on n'a pas l'argent pour travailler »

    Ce point de vue conforte effectivement les résultats des enquêtes cités plus haut et s'avère d'autant plus juste que les institutions de micro finance jugées plus souples exigent néanmoins des garanties.

    Cependant, quelques artisans bien organisés sont arrivés à résoudre le problème en signant des conventions avec les institutions de crédit .C'est le cas de l'Association des Tisseuses du Kadiogo qui a avec la Caisse populaire mis sur pied une société de cautionnement mutuelle qui permet aux membres d'avoir facilement les fonds pour leurs approvisionnements, la location de leurs stands et l'exécution de marchés dans les délais. C'est cette satisfaction qu'exprime Mme KAFANDO Justine ex-présidente de l'association dans son propos :

     « En tout cas nous n'avons pas de problème de financement .Si on veut l'argent, rapidement on l'a »38(*)

    Ce genre d'initiatives est malheureusement peu répandu au niveau des artisans parce qu'il demande une véritable organisation.

    Pour nous résumer, nous pouvons dire que les difficultés de financements sont un frein au développement des entreprises et à l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur.

    IV.2.3 Les jeunes diplômés, la formation et la qualité des produits dans l'artisanat textile

    Le rôle des jeunes diplômés dans le développement de l'artisanat est un sujet qui a retenu l'attention de beaucoup de personnes rencontrées lors de notre enquête.

    Un autre gros problème de l'artisanat textile qui explique en partie la médiocrité de la qualité des produits et leur compétitivité est le bas niveau de scolarisation des artisans. La plupart des enquêtés travaillant dans le secteur ont de très bas niveaux ou ne sont pas allés à l'école.

    Les résultats de l'enquête réalisée auprès des artisans chef d'entreprises l'expliquent. Sur les 71 personnes interrogées ,25 sont sans niveau, 24 ont le niveau primaire, 18 le niveau secondaire et 4 le niveau universitaire (tableau11, page 54).

    Cette situation s'explique par le fait que pour la majorité des gens, l'artisanat est réservé aux personnes qui ont échouées à l'école ou qui n' ont pas eu la chance d'y aller.

    Ces propos recueillis auprès des artisans concernés ne font que confirmer cette pensée.

    « Mes parents m'ont mis à l'école, j'ai refusé voilà pourquoi je suis ici »39(*) un couturier

    « Je ne sais ni lire, ni écrire. Mon père ne m'a pas mis à l'école ; tout ce que je sais faire c'est ce travail et je vis de ça depuis trente ans »40(*) un autre couturier

    « Je ne suis pas allée loin à l'école, c'était trop difficile pour moi » 41(*) une tisseuse/teinturière

    Ces réactions qui sont nombreuses parmi les artisans traduisent l'importance de l'analphabétisme dans le milieu.

    Ce faible niveau d'instruction influe sur la formation des artisans et par conséquent sur la qualité des produits fabriqués. Il est difficile pour des artisans non scolarisés ou faiblement scolarisés (au plus le CEPE) de suivre des formations de haut niveau encore moins de produire des articles de haute qualité.

    Les résultats du tableau (tableau 11 , page 52) confortent cette position en affichant que sur les 19 artisans qui sont passés par les écoles de formation ,10 ont le niveau primaire,6 le niveau secondaire et 3 le niveau des universités. Toutefois, parmi les 3 qui ont le niveau universitaire ,2 ont fait des cycles d'ingénieurs en Europe.

    Par ailleurs les résultats (tableau 12, page 55) appuient en montrant que la totalité des entreprises réalisant les importants chiffres d'affaires (plus de 10 millions) sont tenues par des artisans qui ont le niveau secondaire et universitaire (50% secondaire et 50% universitaire).

    En outre, pour plusieurs des personnes ressources rencontrées, l'insuffisance de personnes hautement qualifiées dans le domaine justifie le manque de créativité des artisans et de qualité des produits. C'est donc à juste titre que Désiré M. OUEDRAOGO fait remarquer que : 

    «  Il n y a pas de grandes écoles pour former les jeunes à la création dans le textile .Il faut des jeunes ingénieurs dans le textile si l'on veut un artisanat textile professionnel et des produits de qualité » 42(*)

    Zakaria OUEDRAOGO de l'Association des Formateurs du textile (AFORMATEX) abonde également dans la même logique lorsqu'il dit que «  certains artisans ont acquis des connaissances de base et ne peuvent se former à cause de leur faible niveau et produisent donc des produits peu compétitifs ».43(*)

    Tous ces intervenants ont d'une manière ou d'une autre dans leurs propos, tenu à monter qu'une formation de haut niveau est aujourd'hui nécessaire pour rendre la filière dynamique.

    Ce besoin de formation supérieure a pour point de départ les jeunes et plus particulièrement les jeunes diplômés qui pourtant ne s'intéressent que très peu aux métiers du secteur comme le démontre si bien les résultats (tableau 18, page 61) qui révèle que les jeunes dans leur grande majorité n'aspirent pas à travailler dans l'artisanat textile. Seulement 12 % d'entre eux accepteraient d'exercer un métier dans l'artisanat contre 50% dans la fonction publique et 38 % dans le secteur privé formel.

    Les jeunes préfèrent ces emplois parce qu'ils les trouvent plus importants, valorisants, mieux payés et sécurisants par rapport à l'emploi dans l'artisanat. Ce qui n'est pas toujours vrai quand on sait que dans l'artisanat, il est vraiment difficile de calculer le salaire d'un patron qui se rémunère lui-même à son gré et selon la rentabilité de son activité. Il est évident qu'il n'a parfois dans ces conditions rien à envier un fonctionnaire de catégorie A.

    Ce sentiment de rejet des jeunes vis-à-vis des emplois dans le secteur qu'ils jugent dévalorisant, est exprimé dans le discours de ces jeunes :

     «Ça ne m'intéresse pas de mettre mes diplômes de côté et de venir m'asseoir dans un petit atelier ; c'est inconcevable pour moi. »44(*)(Un étudiant en 3ème année d'économie)

    « Ce ne sont pas des emplois pour nous, mais pour ceux qui ne sont pas allés loin à l'école. »45(*)(Une élève de terminale D)

    Le problème a même été constaté chez les artisans eux -mêmes comme peut le montrer l'appel de cette teinturière« Il faut nous aider à convaincre nos enfants à apprendre le métier, ils ont des diplômes, ils n'ont pas de travail mais il refusent d'apprendre ; pourtant c'est ce que j'ai fait pour les mettre à l'école et m'occuper d'eux »Justine KAFANDO (ATK)

    Cette situation évoquée par cette mère de famille est commune à beaucoup d'artisans qui ont du mal à convaincre leurs enfants à suivre leurs traces avec l'avantage d'être allé loin à l'école.

    Le constat est que les jeunes trouvent l'apprentissage de certains métiers comme le tissage difficiles et peu valorisants.

    Au regard de cette analyse concernant à ce volet, nous pouvons retenir en substance, que le manque d'intérêt des jeunes diplômés pour les métiers du secteur influe négativement sur la créativité dans le secteur et qualité des produits artisanaux.

    Au terme de nos analyses et de nos interprétations, nous pouvons affirmer que les résultats confirment nos hypothèses. En effet l'insuffisance d'appuis aux micro, petites et moyennes entreprises artisanales réduit les possibilités de création d'emplois dans le secteur (hypothèse principale). Aussi, concernant nos hypothèses secondaires, les difficultés d'écoulement des produits de l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux emplois dans la filière et les difficultés d'accès aux financements sont un frein au développement des entreprises et à l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur. En outre, l'analphabétisme des artisans et le manque d'intérêt des jeunes scolarisés et diplômés pour les métiers de la filière contribue au manque de créativité et de qualité des produits artisanaux.

    SUGGESTIONS

    Au regard des opportunités que présente l'artisanat textile pour la lutte contre le chômage des jeunes, nous nous sommes proposé d'apporter notre petite contribution à leur résolution à travers quelques propositions. Mais avant cela, il convient de faire ces quelques remarques en direction de tous les acteurs de la filière.

    D'abord, l'Etat dont on ne perçoit que très peu les interventions dans le domaine .La grande partie de son action se limite à l'élaboration de politiques dont les effets restent jusqu'à présent difficilement perceptibles au niveau des artisans. Il ne fait pas assez d'efforts en s'impliquant suffisamment dans l'appui au secteur par des actions énergiques pour l'impulser.

    Ensuite, les structures d'appuis issues pour la plupart, de la coopération bilatérale dont les actions sont limitées à une catégorie d'artisans donnée. Chaque structure se focalise sur une frange d'artisans bien définis réduisant ainsi l'efficacité des actions par la dispersion des interventions.

    Les associations d'artisans sont quant à elles pour la plupart dans un état d'inertie à l'exception de quelques unes. Elles ne fonctionnent pratiquement plus ou sont au ralenti pour des raisons diverses.

    Enfin, les artisans eux -mêmes qui sont beaucoup isolés les uns des autres. Chacun préfère travailler seul dans son coin avec sa petite part de marché .Ils se plaignent de l'insuffisance de l'implication de l'Etat mais ne s'organisent pas eux-mêmes. Chacun se plaisant dans sa position de patron de deux ou trois employés au lieu de s'organiser en groupement ou coopératives pour être plus forts.

    Face à toutes ces difficultés nous proposons ce qui suit :

    A l'Etat burkinabé

    1. Stimuler la consommation locale

    · Il faut sensibiliser les burkinabè à acheter le FDF en jouant sur la fibre patriotique. Par exemple, faire comprendre qu'en achetant le FDF, ils font vivre des familles burkinabè.

    · Instituer une journée nationale du FDF où chaque habitant pourra s'habiller en tenue traditionnelle ou amener les burkinabè à s'habiller en FDF lors des manifestations comme le 8 mars ou le 11 décembre.

    · Fixer un quota pour l'accès de l'artisanat textile au marché institutionnel. C'est -à- dire fixer un quota pour l'accès des entreprises artisanales de transformation du coton au marché de l'ameublement des administrations et des tenues professionnelles (corps militaires et para-miltaires), tenues scolaires. Une telle mesure pourrait soutenir l'émergence d'entreprises évoluant dans le secteur.

    · Assurer une plus grande visibilité des produits en leur faisant une part belle lors des manifestations d'envergure nationale ou régionale fortement médiatisées (élection miss, Kundé, etc.)

    · Impliquer les leaders d'opinions,personnalités publiques(députés et ministres lors des cérémonies solennelles )qui pourront être des leviers pour la consommation du FDF.

    ;

    2. Résoudre la problématique de l'importation de la friperie et de la protection du patrimoine textile burkinabé (motifs, symboles) de la contrefaçon chinoise par des taxations élevées et des contrôlés renforcés aux frontières

    3. Créer un fonds de garantie

    L'Etat peut créer une institution qui pourra se porter garante des artisans auprès des institutions de crédit (un fond de garantie) ou créer un fonds spécialement réservé aux artisans qui tient comte de la spécificité de leur métiers ;

    4. Mettre en place des structures de formations supérieures en créant par exemple une filière réservée au textile à l'Université ou une école des beaux arts pour préparer des diplômes tels que le Brevet de Technicien Supérieur (BTS) arts appliquées en design de mode et textile, D.E.S.S. mode et création textile.Ce qui aurait pour effet de produire des experts dans le domaine et de relever la qualité des produits. Mais également, il conviendrait d'instaurer dans nos établissements techniques existant des disciplines telles que le tissage et la teinture qui ne sont pas encore pratiquées dans ces écoles.

    5. Sensibiliser les jeunes à s'intéresser à ces métiers

    à travers des campagnes d'information dans les établissements secondaires de la ville . Cette action pourra être menée par le Ministère de la jeunesse et de l'emploi qui sait s'y prendre avec les jeunes.

    Aux partenaires et aux structures d'appuis

    1. Travailler en synergie les uns avec les autres pour une plus grande efficacité des interventions ;

    2. Appuyer les voyages de prospection commerciales dans la sous région et ailleurs pour développer le marché régional et mondial du FDF.

    Aux artisans

    3. Se former dans leur domaine et faire preuve de plus de créativité dans leurs productions pour avoir accès à d'autres marchés.

    Mieux organiser leur travail en recrutant des jeunes qui seront chargés de la gestion, de la commercialisation tandis qu'eux se consacreront à la production. Ce qui permettra une plus grande visibilité dans la gestion de l'entreprise.

    4. Se rapprocher les uns des autres pour être plus efficaces et complémentaires et Créer des coopératives ou des centrales d'achat pour faciliter les approvisionnements.

    A tous les acteurs (Etat, structures d'appuis, artisans)

    5. Accélérer la mise en place de la chambre des métiers qui pourra mieux organiser le secteur et permettre aux acteurs de la filière de participer au dialogue politique en se positionnant comme une force de proposition sur les questions d'enjeu majeur qui déterminent l'avenir de la filière.

    Aux Jeunes

    6. S'intéresser à l'entrepreneuriat dans le secteur parce qu'il est très porteur et permet de vivre décemment.

    CONCLUSION GENERALE

    Tout au long des lignes qui ont précédées, nous avons tenté autant que possible d'expliquer les raisons favorisant la faiblesse du nombre d'emplois crées dans l'artisanat textile malgré ses potentialités énormes en matière d'emplois.

    Pour mener à bien notre étude, nous somme parti de la question suivante :

    Qu'est- ce qui explique le faible nombre d'emplois créés au profit des jeunes dans l'artisanat textile et de l'habillement ?

    Dans cette même logique, nous nous sommes fixés des objectifs à atteindre à savoir :

    D'abord, déterminer les obstacles à la création d'emplois au profit des jeunes dans le secteur de l'artisanat textile et de l'habillement.

    Ensuite, identifier les acteurs et les différents emplois proposés par la filière

    Egalement, déterminer la contribution du secteur à la création d'emplois et de ressources,

    Enfin, faire des propositions pour l'amélioration du nombre d'emplois dans le domaine pour la jeunesse.

    Et comme toute recherche en science sociale part d'idées préconçues, nous avons émis des hypothèses dont une principale et trois secondaires. Ainsi comme hypothèse principale, nous avons énoncé que :

    L'insuffisance d'appuis aux micro et petites entreprises (MPE) artisanales réduit les possibilités de création d'emplois dans le secteur.

    Et comme hypothèses secondaires, nous avons considéré que :

    ü les difficultés d'écoulement des produits de l`artisanat textile empêchent la création de nouveaux emplois dans la filière.

    ü les difficultés d'accès aux financements sont un frein au développement des entreprises et à l'arrivée de jeunes entrepreneurs dans le secteur.

    ü le manque d'intérêt des jeunes scolarisés et diplômés pour les métiers de la filière contribue au manque de créativité et de qualité des produits artisanaux.

    Les instruments de collecte d'informations ayant permis la vérification de nos hypothèses sont entre autre le questionnaire adressé aux artisans et aux jeunes diplômés et le guide d'entretien pour les entretiens avec les personnes ressources constituées essentiellement d'experts du textile ,de chef d'entreprises et de responsables chargées des questions d'artisanat. Ainsi avec ces instruments, nous avons pu toucher soixante onze (71) artisans, quarante (40) jeunes diplômés et douze (12) personnes ressources, soit un total de cent vingt trois (123) personnes.

    Les résultats de l'enquête réalisée ont confirmé nos hypothèses au regard des résultats escomptés. Ainsi, les appuis insuffisants aux artisans dans l'artisanat textile explique le nombre réduit d'emplois crées.

    Aussi, les difficultés d'écoulement et d'accès au crédit empêchent la création de nouveaux emplois dans le secteur.

    Outre cela, le manque d'intérêt des jeunes diplômés aux métiers influence négativement la qualité des produits et donc l'augmentation du marché des entreprises.

    Pour notre part, compte tenu des potentialités dont regorge le secteur, il convient dans une perspective de créer plus d'emplois au profit des jeunes chômeurs, de prendre les mesures appropriées dans le domaine de la transformation sur place du coton. Il s'agit d'une option politique avec mise en oeuvre de mesures incitatives à l'endroit des entreprises et industries de la filière avec des mesures du genre « consommons burkinabé » qui pourraient d'ici quelques années favoriser l'émergence du secteur des métiers du textile et de l'habillement et les secteurs connexes (coiffure, blanchisserie, mercerie, manager de défilés de mode, mannequinât) ; tous pourvoyeurs d'emplois.

    L'artisanat textile burkinabè est un vaste domaine et nous n'avons pas la prétention d'avoir abordé toutes les réalités des artisans burkinabè. Cependant, cette étude pourrait être une piste de réflexion pour des recherches futures plus approfondies dans le domaine en vue de contribuer au développement du secteur.

    BIBLIOGRAPHIE

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    MJE, Politique Nationale de Jeunesse, 2008,69 pages

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    Dictionnaire Le petit Larousse illustré édité en 1995

    Dictionnaire petit Larousse illustré édité en 2001

    Dictionnaire de l'économie Edition Larousse et le monde 2003

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    www.ddc-burkina.org

    www.uprotex.org

    www.aformatex.bf

    www.onef.gov.bf

    www.mairie-ouaga.bf

    Table des Matières

    RESUME I

    DEDICACES II

    REMERCIEMENTS III

    DEFINITIONS DES SIGLES ET ABREVIATIONS _ IV

    LISTE DES TABLEAUX _ V

    LISTE DES ANNEXES VI

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe1

    Liste des personnes-ressources rencontrées

    Annexe 2

    Les principales organisations professionnelles d'artisans

    Annexe 3

    Quelques manifestations de promotion du Faso Dan Fani

    Annexe 4

    Quelques institutions d'appui à l'artisanat

    Annexe 5

    Principaux programmes et projets d'appuis

    Annexe 6

    Quelques entreprises intervenant dans l'artisanat textile à Ouagadougou.

    Annexe 7

    Textes spécifiques au secteur de l'artisanat au Burkina Faso

    Annexe 8

    Questionnaire adressé aux jeunes diplômés

    Annexe 9

    Guide d'entretien à l'intention des personnes ressources

    Annexe 10 

    Questionnaire adressé aux unités de production de l'artisanat textile et de l'habillement.

    ANNEXES

    Annexe1

    Liste des personnes-ressources rencontrées

    Nom et prénoms

    Structure d'origine

    fonction

    Date et lieu de l'entretien

    M. Dieudonné ZOUNDI

    GARBOKO DU FASO

    responsable

    le 13/02/09 Atelier-GARBOKO (Ouagadougou),

    M. Achille YODA

    DGA

    directeur de l'organisation et de la Réglementation

    Le 15/12/08 bureau

    Mme Justine KAFANDO

    ATK

    ancienne présidente.

    le 16/03/09

    domicile secteur 11 (Ouagadougou) ,

    M. Désiré Maurice. OUEDRAOGO

    UNITEX/

    UPROTEXHAC

    directeur et consultant indépendant

    Le 20/02/09 bureau UNITEX (Ouagadougou),

    M. Pierre GUISSOU

    PACOTA

    Coordonnateur

    Le 12/01/09 bureau

    M. Zacharia OUEDRAOGO

    Couleurs du Sahel/AFORMATEX

    président

    le 10/03/09 Atelier COULEURS DU SAHEL-Gounghin (Ouagadougou),

    Mme Marceline SAWADOGO

    UAP Godé

    Directrice

    Le 09/04/2009 bureau UAP Godé

    M.SIB SIE Théophile

    SIAO

    Directeur de la promotion

    le 5/03/09-bureau SIAO

    Mme Judith PODA

    Agence CORADE

     

    Le 21/01/09 bureau

    M.Mamadou Madar DIOP

    FENABF

    Secrétaire Général

    Le 13/03/09 siège FENABF

    Mme Stella TAPSOBA

    SIAO

    Service commercial

    le 16/02/09

    bureau -SIAO (Ouagadougou) 

    Emmanuel OUEDRAOGO

    CACHICO

    responsable

    le 10/03/09

    Atelier -

    Marcel OUEDRAOGO,

    PRINCE DESSUTI International

    responsable

    Atelier -secteur 2le 3/03/09

    Annexe 2

    Les principales organisations professionnelles d'artisans

    La structuration des artisans au Burkina Faso a été favorisée par les structures d'appui et projets. Les principales organisations sont :

    · La FENABF (Fédération nationale des artisans du Burkina) créée en 2002 et qui est l'organisation faîtière au niveau nationale ;

    · UPROTEXHA-C (Union des Professionnels du Textile et de l'Habillement du Centre) créée en 2005 et qui regroupe en son sein les professionnels du textile et de l'habillement. Elle compte plus d'une vingtaine de membres.

    · ATK (Association des tisseuses du Kadiogo) qui compte plus de mille tisseuses ;

    · ATTK (Association des Teinturiers et Teinturières du Kadiogo) ;

    · ACCK (Association des Couturiers et Couturières du Kadiogo) ;

    · AFORMATEX (Association de Formateurs aux Métiers du Textile).

    Annexe 3

    Quelques manifestations de promotion du Faso Dan Fani

    Depuis quelques années, des manifestations de promotion et de valorisation de la tenue traditionnelle sont organisées par les ministères, organisations professionnelles et non professionnelles intervenant dans le secteur et les plus connues sont :

    · Le grand prix de l'art vestimentaire organisé par le ministère de la Culture, du tourisme et de la communication depuis 1997 ;

    · Les journées de valorisation du textile africain organisées par UPROTEX-HAC

    · La Semaine de la Mode et du Textile (SEMOTEX) organisée par l'Association des Couturiers et Couturières du Kadiogo (ATTK),

    · Les défilés de modes organisés par les couturiers ou des opérateurs privés (Folies de mode, Image Fashion Show...)

    · Les journées de port de tenue vestimentaires organisées dans les établissements d'enseignement secondaires

    · manifestations culturelles comme la Semaine Nationale de la Culture à Bobo (SNC), les Nuits Atypiques de Koudougou (NAK), le FESPACO, etc. qui intègrent une exposition vente de produits artisanaux ;

    · L'Edition de la Mode du Bulkiemdé (EDIMODE) organisée par une association des couturiers de Koudougou

    · Les Journées de l'Art Vestimentaire (JAVEST) organisées dans le Sud Ouest (Dano) par le Groupe d'Appui aux Actions de Développement (GRAAD).

    Annexe 4

    Quelques institutions d'appui à l'artisanat

    · Le Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat qui est le ministère de tutelle. C'est sous son égide qu e se définissent la politique et le cadre juridique de l'artisanat ;

    · Le Ministère de la jeunesse et de l'emploi qui s'occupe des politiques et des appuis concernant le secteur informel et la formation professionnelle. Il dispose de fond pour soutenir les jeunes, les artisans et tous les entrepreneurs ;

    · Le Ministère de la culture du tourisme et de la communication qui organise les grands prix nationaux des arts et apporte un appui financier aux autres manifestations liées à l'art textile ;

    · La Direction Générale de l'Artisanat, est chargée de l'application et de la gestion de la politique ministérielle pour la promotion de l'Artisanat ;

    · La Chambre de Commerce de l'Industrie et de l'Artisanat (CCIA) qui assurait les missions consultatives, représentatives et administratives dans le domaine commercial, industriel et artisanal mais est aujourd'hui divisé en chambre de commerce et d'industrie (CCI) et en chambre des métiers en cours de création ;

    · L'Office National du Commerce Extérieur (L'ONAC) a pour mission de favoriser l'accroissement des exportations et de développer des initiatives de promotion économique et commerciale. L'ONAC abrite les commissions sur l'AGOA dont la commission sur le textile. L'Office dispose d'un Trade Point fonctionnant comme un guichet d'opportunité d'affaires. Elle dispose d'un service d'hébergement sur site web pour les entreprises ;

    · La Maison de l'Entreprise (MEBF) est un centre de services intégrés pour l'entreprise mis en place en 2002.Elle met à la disposition des entreprises des services d'appui conseils et d'information, de facilitation pour la création d'entreprises, etc.

    · Le Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle par Apprentissage (FAFPA) a été lancé en octobre 2003. Sa mission est de soutenir la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en matière de formation professionnelle initiale, continue et par apprentissage ;

    · Le Salon International de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO) est la biennale africaine de l'artisanat qui permet aux artisans de rencontrer des partenaires et des acheteurs professionnels ;

    · Salon International du Textile Africain (TEXAF) dont la première édition s'est tenue du 25 Avril au 2 mai 2009.

    Annexe 5

    Principaux programmes et projets d'appuis

    Ces programmes et projet sont le fruit de la coopération bilatérale entre le Burkina et quelques pays européens et des organisations internationales. Ils interviennent dans la formation, l'appui à la participation aux expositions et foires, et l'appui à l'organisation du secteur, etc. On peut citer :

    · Le projet « Développement de la transformation industrielle et artisanale du coton » financé par l'Autriche dont le but est de réduire la pauvreté en développant la capacité de production et de marketing des acteurs afin de créer plus d'emplois. Il a pris fin en 2006 ;

    · PROFITA (Promotion de la Filière Textile Artisanale) financé aussi par l'Autriche et visant la formation, la promotion et la mise en place d'un fond d'appui au secteur textile artisanal. Il a pris fin en 2007 ;

    · PACOTA (Projet de Commercialisation du Textile Artisanal) qui est la suite de PROFITA, se focalise sur la commercialisation des produits artisanaux. Il court la période 2008-2010 ;

    · VAO(Village artisanal de Ouagadougou) financé par le grand duché du Luxembourg .Il regroupe plus de trois cent (300) artisans et produit environ 2400 pagnes tissés,50 produits brodés ,5000 pagnes teints,10 000 vêtements et entre 35 et 245 tapis ;

    · B A (Bureau des Artisans) financé par la coopération allemande .Il est devenu une structure autonome en 1999 ;

    · CAFP (Cellule d'appui à la formation professionnelle) a été créée en 1996 sous l'impulsion de la Concertation des structures d'appui à l'artisanat et aux PME. La Cellule est une structure chargée de développer l'ingénierie de la formation professionnelle par apprentissage ;

    · PromArt/B (Programme de Promotion de l'Artisanat au Burkina) est financé par la coopération autrichienne et l'agence d'exécution autrichienne EWA (atelier autrichien de développement) ;

    · Agence CORADE qui intervient comme agence d'exécution avec l'appui de la coopération suisse.

    Perspectives

    · La création de la chambre des métiers prévue pour l'année 2009 et devra structurer le secteur de l'artisanat au Burkina Faso

    · L'AGOA (Africa Growth Opportunity Act) qui offre de nouvelles opportunités au secteur avec l'intégration du Burkina depuis 2004. L'AGOA permet l'exportation hors taxe vers les Etats Unis de 65 000 produits de l'artisanat et de l'industrie dont les produits textiles.

    Annexe 6

    Quelques entreprises intervenant dans l'artisanat textile a ouagadougou.

     

    Nom de la Structure

    Domaine d'activité

    Contact

    1

    Couleurs du sahel

    Tissage/teinture

    50 34 26 06/

    70 23 10 60

    2

    Garboko du Faso

    Tissage/teinture

    50 43 02 96/

    78 52 46 70

    3

    UAP GODE

    Tissage/teinture

    50 30 75 54

    4

    COPAFO

    Tissage/teinture

    50 31 12 54

    5

    Village Artisanal de Ouagadougou

    Tissage/teinture confection

    50 37 14 59

    50 37 14 83

    6

    Emana

    Confection formation

    50 30 75 54

    7

    Prince Dessitu International

    confection

    70 25 45 54/

    76 90 67 67

    8

    ISS CREATION

    confection

    50 36 87 47/

    70 11 39 11

    9

    CLARA DESIGN

    confection

    50 31 28 88

    70 20 38 12

    10

    CACHICO

    confection

    50 34 28 90

    11

    GERARD COUTURE

    confection

    50 37 20 79/

    76 62 75 18

    12

    SYLVANO COUTURE

    confection

    50 34 48 79/

    70 23 50 24

    13

    ATK

    confection

    50 38 61 55/

    70 33 40 21

    14

    GANGA CREATION

    Confection

    78 43 04 24/

    70 13 06 01

    15

    CFFA

    Formation confection

    50 34 31 41

    16

    UNITEX

    Colorants Chimiques

    70 26 00 52/

    50 31 68 79

    17

    AFORMATEX

    Formation

    70 23 10 30/

    50 34 26 03

    18

    SYLVANO COUTURE

    Confection Formation

    50 34 48 70

    19

    Coopérative KAZI'S

    CONFECTION

    Confection, formation

    50 45 45 39

    70 23 91 76

    20

    FRANCOIS Ier

    Confection et défilés FDF en Europe

    50 30 74 87

    Annexe 7

    Textes spécifiques au secteur de l'artisanat au Burkina Faso

    N° ordre

    Libellé

    Références

    1

    Zatu portant réglementation de la profession d'artisan

    AN VII-048/FP/PRES du 25 juillet 1990

    2

    Kiti portant classification des secteurs d'activités artisanales

    AN VII-0404/FP/PRESCO du 25 juillet 1990

    3

    Décret portant création d'une commission Nationale de Promotion de l'artisanat

    N° 94-302/MCIA/MEF/SS du 28 juillet 1994

    4

    Décret portant composition et fonctionnement de la commission nationale pour la promotion de l'artisanat

    N°94-167MICM/METTSS du 1er décembre 1994

    5

    Arrêté portant organisation, attribution et fonctionnement de la Direction Générale de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises.

    N°96-025/MCIA/SG/DGAPME du 13 mai 1996

    6

    Décret portant sur l'ouverture d'un registre des métiers et institution d'une carte professionnelle d'artisans

    N° 98-485/PRES/PM/MCIA09 décembre 1998

    7

    Décret portant classification des activités artisanales en corps de métiers

    N° 98-485/PRES/PM/MCIA du 15 décembre 1999

    8

    Décret portant adoption de la stratégie nationale de promotion de l'artisanat au Burkina Faso

    N° 99-506/PRES/PM/MCIA du 30 décembre 1999

    9

    Arrêté portant organisation, attribution et fonctionnement de le Direction Générale de l'artisanat

    N°00_003/MCIA/DGA du 07 janvier 2000

    Annexe 8

    Questionnaire adressé aux jeunes diplômés

    Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, nous nous sommes intéressé à la contribution des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire ci -après.

    Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir répondre aux différentes questions :

    Nous vous remercions d'avance de votre participation à la réalisation de ce présent travail

    Identification

    Sexe : Masculin féminin

    Age :........................ans

    Dernier Diplôme obtenu ou équivalent

    CEPE BEPC BAC Diplôme universitaire Autres

    Emplois dans les Secteurs d'activités

    1. Dans quel secteur aimeriez- vous travailler ?

    Fonction publique Secteur privé formel Artisanat textile

    Agriculture

    2. Connaissez-vous les métiers de l'artisanat textile ?

    Tissage /teinture : un peu bien pas du tout

    Couture  un peu bien pas du tout

    3. Accepteriez-vous de travailler dans l'un ces métiers ?

    Oui Non

    Pourquoi ?.........................................................................................................

    4. Pour lequel de ces métiers avez-vous une préférence ?

    Tissage/teinture couture Aucun

    5. comment appréciez-vous ces métiers ?

    Valorisant dévalorisant

    Sécurisant pas sécurisant

    Annexe 9

    Guide d'entretien avec les personnes ressources

    Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, nous nous sommes intéressés à la contribution des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire ci -après.

    Nous vous remercions d'avance de votre participation à la réalisation de ce présent travail

    Nom et prénoms :............................................................

    Profession :....................................................................

    Structure :......................................................................

    I. ORGANISATION DU SECTEUR TEXTILE

    v Les micros entreprises et les artisans

    v Les emplois créés

    II. FORMATION DES ARTISANS

    v Structures de formation

    v Filières de formation

    v Niveau de scolarisation des artisans

    III. LES PRODUITS DU SECTEUR

    v Marché

    v Les prix, qualité, quantités

    v Compétitivité

    IV. COMMERCIALISATION

    v Promotion par l'Etat,les artisans,les structures privés

    V. STRUCTURES D'APPUIS

    v Contribution au développement du secteur

    v Les formes d'appuis

    v Efficacité des actions

    VI. DIFFICULTES RENCONTREES

    v Par les artisans

    v Les intervenants du secteur

    VI. DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES ARTISANS

    VI. FORCES ET FAIBLESSES DU SECTEUR

    VII. PERSPECTIVES

    v En terme d'emplois

    v En terme de formation

    v En matière d'appuis

    v D'organisation et de commercialisation

    v De cohabitation entre artisanat textile et industrie textile

    Annexe 10 

    Questionnaire adressé aux unîtes de production de l'artisanat textile et de l'habillement

    Dans le cadre de notre mémoire de fin de formation pour l'obtention du diplôme de conseiller de jeunesse et d'éducation permanente, nous nous sommes intéressés à la contribution des métiers de l'artisanat textile et de l'habillement à l'emploi des jeunes. A cet effet, nous vous soumettons le questionnaire ci-après.

    Je vous serai très reconnaissant de bien vouloir répondre aux différentes questions :

    Nous vous remercions d'avance de votre participation à la réalisation de ce présent travail

    A. IDENTIFICATION DE LA STRUCTURE

    1. Nom de la structure.........................................................

    2. date de création............................................................

    3. Forme Juridique...............................................................

    4. Activité principale...........................................................

    5. régime fiscal ?

    Régime normal RSI CSI

    B. IDENTIFICATION DU RESPONSABLE

    6. Quel est votre age ?

    Entre 15 et 35 ans plus de 35 ans

    7. Sexe : Homme femme

    8. Quel est votre niveau d'étude ?

    Non scolarisé Primaire secondaire Universitaire

    C. LE PERSONNEL

    9. combien de salariés permanents avez-vous ?

    Hommes femmes déclarés

    Entre 15 et 35 ans _____ _____ ______ Plus de 35 ans _____ _____ _____

    10. Combien de salariés contractuels avez-vous?

    Hommes femmes déclarés

    Entre 15 et 35 ans _____ _____ ______ Plus de 35 ans _____ _____ _____

    11. Quelle est la rémunération moyenne versée a un employé permanent?...............................................................

    12. Quelle est la rémunération moyenne versée a un employé contractuel? .................................................................................................

    13. Pourquoi n'employez-vous pas un plus grand nombre d'employés  dans votre entreprise?

    Difficultés d'approvisionnement

    Difficultés d'écoulement

    Manque d'intérêt des jeunes

    D. PRODUCTION

    14. À quel montant estimez-vous votre chiffre d'affaire mensuel/annuel?

    ..............................................................................................

    15. Quelle est votre production mensuelle/annuelle?

    ...........................................................................................................................

    16. Quels sont vos principaux produits?

    ...........................................................................................................................

    17. Quelle matière utilisez-vous le plus?

    Faso Dan Fani Pagnes tissu autre ................................................................

    E. FORMATION

    18. Comment avez-vous été formé?

    Ecoles et centres de formation apprentissage sur le tas

    19. Combien de personnes avez-vous formé depuis la création de votre structure?......................................................................

    20. Que sont devenus ceux que vous avez formé ?

    Installés à leur propre compte _____

    Travaille pour un tiers _____

    Abandon _____

    21. Votre formation actuelle est-elle ?

    Satisfaisante acceptable Insuffisante

    F. COMMERCIALISATION

    22. Comment se fait votre production?

    Sur commande production stockée les deux

    23. Quelle proportion de votre production arrivez-vous à écouler?

    Moins de 50% Plus de 50%

    24. Qui sont vos principaux clients?

    Les particuliers

    Les étrangers et les expatriés

    25. Comment se fait la promotion de vos produits?

    Pas de promotion expositions, foires Défilés Autre

    26. Combien investissez-vous en moyenne par an dans la promotion?

    Défilés de modes :.................................................................

    Expositions et foires :............................................................

    Autre ;......................................................................................

    27. Comment financez-vous votre promotion ?

    Fonds propres Appui extérieur Autre

    28. votre activité est-elle rentable ?

    Oui non

    G. FINANCEMENT

    29. comment avez-vous obtenu les fonds ?

    o pour démarrer votre activité ?

    Fond propre Soutien de proches institution de crédit

    o Pour constituer un fonds de roulement

    Fond propre Soutien de proches institutions de crédit

    30. Avez-vous des difficultés pour obtenir des financements

    Oui non

    Si oui lesquelles ?............................................................................................................................................................................

    H. RELATION AVEC LES AUTRES STRUCTURES

    31. Etes vous membre d'une association ou groupement du même domaine ?

    Oui non

    32. Qui vous soutient le plus ?

    L'Etat

    Les ONG et projets internationaux

    I. DIFFICULTES

    33. Quelles son les autres difficultés que vous rencontrez ?

    Formation

    Approvisionnement

    Promotion

    Matériel

    Autres...................................................................

    J. PERSPECTIVES

    34. Que suggérez-vous pour le développement de votre activité ?

    ...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

    Merci pour votre disponibilité.

    * 1 _ Ministère de l'économie et des finances, cadre stratégie de lutte contre la pauvreté, Burkina Faso, 2003, p 45

    * 2 _ Coopération autrichienne pour le développement, document de travail de l'atelier de lancement de PACOTA et PFDL/BH , Octobre 2008,p 13

    * 3 _ ONUDI, Evaluation indépendante du projet « Développement de la transformation industrielle et artisanale du coton au Burkina Faso - Lutte contre la pauvreté par la création d'emplois », 2006, p19

    * 4 _ INSD, ministère de l'économie et du développement, RGPH, Ouagadougou, 2006

    * 5 _ MJE, Document introductif de la 1ère édition du forum du secteur informel, 2008, p9

    * 6 _ ONEF, ministère de la jeunesse et de l'emploi, rapport annuel sur l'emploi, Ouagadougou, 2007, p16

    * 7 _ MCPEA, Stratégie de promotion de l'artisanat au Burkina Faso, Ouagadougou, 1999, p5

    * 8 _ G.NARH Gifty, valorisation locale du coton biologique et équitable : une opportunité pour les petites entreprises ouest africaines, Cap Town, 2007, p7

    * 9 _ Coopération autrichienne pour le développement, document de travail de l'atelier de lancement de PACOTA et PFDL/BH, Octobre 2008, p 13

    * 10 _ CFC, ONUDI, note de discussion de la réunion des partenaires sur la promotion de la transformation du coton en Afrique de l'ouest, Bamako, Mali, 2007, p18

    * 11 _ Catherine LEJEUNE, Herve DERRENNIC, Accompagner des projets de jeunes artisans et micro entrepreneurs en Afrique, l'Harmattan, 1996, 207 p

    * 12 _ MCPEA, recueil de textes sur l'artisanat, 2004

    * 13 _ MCPEA, recueil de textes sur l'artisanat, 2004

    * 14 _ Désiré M.OUEDRAOGO, fiche descriptive des métiers du textile, Ouagadougou, 2007, p3

    * 15 _ MJE, lexique sur la jeunesse, Burkina Faso, 2008, p18

    * 16 _ Concertation des bailleurs de fond sur le secteur privé,Etude sur le secteur privé et l'environnement des entreprises au Burkina Faso,Ouagadougou,1997,p23

    * 17 _ Omar AKTOUF, Méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et une critique. Montréal : Les Presses de l'Université du Québec, 1987, p15.

    * 18 _ CFC, ONUDI, note de discussion de la réunion des partenaires sur la promotion de la transformation du coton en Afrique de l'ouest, Bamako, Mali, 2007, p11

    * 19 _ Ministère de l'agriculture, de l'hydraulique et des ressources halieutiques, diagnostic de la filière coton et identification d'axes stratégiques, Août 2007, p39

    * 20 _ G.NARH Gifty, TIENDREBEOGO Issa, Artisanat textile au Burkina Faso : état des lieux et analyse du marché, CORADE, 2006, p 29

    * 21 _ Salon international de l'artisanat de Ouagadougou- I.C.I., Rapport préparatoire à la tenue de l'atelier des 5 et 6 novembre 2008 organisé en marge de la 11ème édition du SIAO «Contribution de l'artisanat à la valorisations matières premières : Cas du coton et des fibres naturelles »,Ouagadougou, octobre 2008,p19

    Les différentes définitions des métiers contenus dans cette partie sont extraites du rapport ci-dessus cité.

    * 22 _ Salon international de l'artisanat de Ouagadougou- I.C.I., Rapport préparatoire à la tenue de l'atelier des 5 et 6 novembre 2008 organisé en marge de la 11ème édition du SIAO «Contribution de l'artisanat à la valorisations matières premières : Cas du coton et des fibres naturelles »,Ouagadougou, octobre 2008,p12

    * 23 _ ONUDI, Evaluation indépendante du projet « Développement de la transformation industrielle et artisanale du coton au Burkina Faso - Lutte contre la pauvreté par la création d'emplois », 2006.

    * 24 _ Issoufou OUATTARA / ZIO Bessokali, stratégies de valorisation des produits artisanaux burkinabé, document de synthèse, université de Ouagadougou ,2007

    * 25 _ Coopération autrichienne pour le développement, Atelier de lancement de PACOTA ET FDL/BL, document de travail, octobre 2008

    * 26 _ Sidi TRAORE,Prosper TIENDREBEOGO,Jean Paul KOUDOUGOU,les spécificités culturelles de l'artisanat textile traditionnel (symboles, motifs ,coupes ...) dans trois localités du Burkina Faso , CORADE, 2007, 113 p

    * 27 _ OUEDRAOGO Moussa, Problématique de l'entrepreneuriat des jeunes diplômés au Burkina Faso, Mémoire de fin de cycle, université de Ouagadougou, Juin 2006, p 24

    * 28 _ Catherine LEJEUNE et Hervé DERRENIC, Accompagner des projets de jeunes artisans et micro entrepreneurs en Afrique, l'Harmattan ,1996

    * 29 _ SALOU Paul, Secteur de l'artisanat comme alternative au problème de l'emploi des jeunes dans la ville de Ouagadougou, mémoire de fin de formation, ENAM, 2000

    * 30 _ Sidi TRAORE et Margriet REINDERS, La tenue traditionnelle au Burkina Faso, Avril 2005

    * 31 _ Entretien réalisé dans son bureau -UNITEX (Ouagadougou), le 20/02/09

    * 32 _ Entretien réalisé dans son Atelier -GARBOKO (Ouagadougou), le 13/02/09

    * 33 _ Marcel OUEDRAOGO, Entretien réalisé dans son Atelier -PRINCE DESSUTI INTERNATIONAL, le 3/03/09

    * 34 _ INSD, Rapport d'enquête, le secteur informel dans l'agglomération de Ouagadougou : performance, insertion perspective, novembre 2003

    * 35 _ Entretien réalisé dans son Atelier COULEURS DU SAHEL -Gounghin (Ouagadougou), le 10/03/09

    * 36 _ Entretien réalisé dans son bureau -SIAO (Ouagadougou) , le 5/03/09

    * 37 _ Entretien réalisé dans son Atelier -GARBOKO (Ouagadougou), le 13/02/09

    * 38 _ Entretien réalisé dans sa cour secteur 11 (Ouagadougou) , le 16/03/09

    * 39 _ Couturier GERARD COUTURE, rencontré le 5 /03/09

    * 40 _ Couturier CACHICO (Gounghin), rencontré le 10/03/09

    * 41 _ Une teinturière membre de ATK, rencontrée le 17/03/09

    * 42 _ Entretien réalisé dans son bureau -UNITEX (Ouagadougou), le 20/02/09

    * 43 _ Entretien réalisé dans son Atelier COULEURS DU SAHEL -Gounghin (Ouagadougou), le 10/03/09

    * 44 _ Etudiant rencontré à l'Université de Ouagadougou le 20/03/09

    * 45 _ Elève au lycée Marien N'Gouabi (Ouagadougou), rencontrée le 17/03/09






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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera