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La gestion des déchets solides ménagers (DSM) à  Cotonou : proposition d'un cadre approprié de planification de la pré-collecte

( Télécharger le fichier original )
par Romance HOUNKPATIN et Marie Caroline KOTTIN
ENEAM/UAC - DTS en Planification et Aménagement du Territoire 2009
  

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PARAGRAPHE1 : LA GESTION DES DÉCHETS SOLIDES MÉNAGERS

Selon Maystre et al. (1994), une bonne gestion des déchets nécessite qu'on ait des informations sur la nature, les caractéristiques et la taille des déchets produits. Leur livre propose alors une classification complète des déchets urbains, avant de s'intéresser spécifiquement aux Déchets Solides Ménagers pour lesquels les modes de pré -collecte et collecte, de transport et de traitement sont analysés. Il ressort de cette étude que :

ü il est préférable d'effectuer une séparation à la source des déchets selon leur nature (biodégradable ou non),

ü il est important d'avoir des points de regroupement aménagés pour éviter de nuire à l'environnement,

ü la pré-collecte et la collecte doivent se faire régulièrement et être accessibles à toute la population. Pour apprécier l'accessibilité des services de pré-collecte et collecte, le taux de collecte est proposé. Cet indicateur est le pourcentage de déchets effectivement collectés, par rapport à la production effective de déchets.

Hebette (1996), dans son étude de la gestion des déchets solides urbains en Afrique sub-saharienne, reprend le principe d'utilisation du taux de collecte comme indicateur. Contrairement à Maystre et al. (op. cit.) qui l'utilisaient pour apprécier uniquement l'accessibilité, elle l'utilise pour mesurer l'efficacité de toute la filière de gestion des déchets. Selon elle, la gestion des déchets urbains est dite partielle ou inadéquate lorsque :

ü le taux de collecte est faible et que par conséquent d'importantes quantités de déchets non collectés s'accumulent ça et là dans les terrains libres ;

ü le taux de collecte est encourageant (par exemple 70%), mais les déchets sont déposés à proximité, dans les dépôts sauvages, au lieu d'être acheminés vers des décharges ou centres appropriés.

Elle propose également dans son ouvrage des schémas techniques de mise en oeuvre de la gestion des déchets solides urbains, et plus particulièrement des DSM. Elle y ajoute une liste exhaustive des équipements adéquats pour la collecte et le transport, et pour finir des fiches techniques de suivi et évaluation du système.

Son étude a servi d'appui aux séminaires organisés par le Partenariat pour le Développement Municipal (PDM) à Abidjan en 1996, travaux à l'issue desquels il a été retenu que plusieurs éléments sont à prendre en compte pour développer une bonne filière de gestion des DSM. Il s'agit entre autres :

ü de l'étendue territoriale de la zone concernée, de la population et de son taux de croissance,

ü des caractéristiques des déchets et du taux de génération par habitant,

ü de l'organisation générale et l'état de la voirie, de la localisation de la décharge et sa capacité, des conditions hydrogéologiques et physiques, du niveau des ressources et des capacités.

En dehors de tous ces critères, les auteurs s'accordent sur le principe du pollueur-payeur, car il est indispensable que les ménages contribuent financièrement à la gestion des DSM selon Maystre et al. (1994b). Si ces derniers ne le peuvent, Cointreau (1996), propose qu'ils contribuent en temps et en effort, car il est obligatoire que tous les acteurs concernés par les DSM interviennent dans leur gestion. Pour ce faire et pour mieux situer les responsabilités, Maystre et al. suggèrent qu'il y ait un cadre de concertation pour satisfaire toutes les parties (ménages, entreprises, communes). Thuy (1998a), abonde dans le même sens en soutenant que la concertation entre les intervenants et la planification stratégique sont incontournables et permettent non seulement de délimiter les rôles, mais aussi d'assurer la pérennité de la filière par une forme durable de financement. L'auteur fait remarquer ensuite qu'il n'existe pas de schémas-types de gestion des DSM. Le schéma s'élabore en tenant compte de tous les critères ci-dessus énumérés, et surtout évolue en fonction de la taille des populations.

Bien gérer les DSM n'est pas toujours une tâche aisée, et la défaillance du système de gestion à divers niveaux a des impacts néfastes non négligeables sur les populations et sur l'économie. Certains auteurs se sont donc penchés sur les inconvénients de la mauvaise gestion des DSM, comme le résument les paragraphes suivants.

Paragraphe 2 : Les inconvénients d'une mauvaise gestion des DSM

Gomez (2004), a effectué ses recherches sur la problématique de l'assainissement et de la santé dans les villes moyennes du Bénin. Il a testé l'hypothèse suivante : « le manque d'assainissement a des implications sur la santé des populations.». Les résultats de ses travaux ont confirmé son hypothèse, et nous permettent de dire qu'un environnement insalubre, c'est-à-dire dans lequel prolifèrent les déchets et particulièrement les DSM est nuisible à la santé des populations.

Migan (1993), a été plus spécifique dans ses travaux en s'intéressant aux nuisances résultant d'une mauvaise gestion des DSM. Il a répertorié les différentes catégories de déchets rencontrés dans la ville de Cotonou et énuméré les effets néfastes que provoque leur mauvaise gestion sur la nappe phréatique. De même, Odoulami (1999) ont étudié la qualité des eaux dans certaines villes du Bénin et ont conclu que les eaux des sources renferment des rejets générés par les activités humaines et des germes fécaux qui sont responsables de plusieurs maladies dont le choléra, la dysenterie, la fièvre typhoïde, les gastroentérites et les parasitoses intestinales. Les DSM bouchent également les marécages et par conséquent favorisent l'inondation. En ce qui concerne le cas particulier des sacs plastiques, les Docteurs Guendehou et Agodokpessi, cités par Inter Press Service (Ahotondji, 2009), précisent qu'ils peuvent être à l'origine de la stérilité, du cancer de la peau, de la gorge et des poumons.

Outre les nuisances sanitaires qu'ils génèrent, les DSM dégradent l'aspect esthétique de la ville et influent négativement sur l'économie. En effet, selon Diop (1996b), une ville jonchée d'ordures, avec une décharge mal localisée, des caniveaux bouchés en permanence par les ordures, n'est agréable ni pour l'épanouissement de la santé ni pour le cadre de vie. Par contre, une ville propre améliore le cadre de vie de ses habitants en les mettant à l'abri des effets nocifs qu'ont les déchets jetés dans la nature sur la santé, favorise également le développement de l'activité touristique - source de devises - et de l'activité agricole urbaine et périurbaine - source de revenus et d'approvisionnement de la ville en vivres comme le précise Sotamenou, (2005).

Il faut donc trouver des méthodes de gestion des DSM qui permettent d'éviter les nuisances qu'ils engendrent sur le cadre de vie. Les études effectuées en ce sens se sont conclues par des propositions parmi lesquelles nous avons l'éducation environnementale et la valorisation des DSM.

Paragraphe 3 : Propositions pour une gestion efficiente des DSM

Comment faire pour aboutir à une gestion efficiente des DSM ? Les chercheurs qui se sont intéressés au sujet pensent qu'il faut d'abord avoir un comportement qui tende à sauvegarder l'environnement et à l'assainir quotidiennement. Ces aptitudes s'acquièrent à travers l'Education Environnementale (EE). A cette prise de conscience, certains auteurs pensent qu'il faille ajouter la valorisation des DSM, afin d'aboutir à une réduction considérable des déchets à éliminer.

a- L'éducation environnementale

Le sommet de Rio en 1992 a été un tournant décisif en ce qui concerne la gestion de l'environnement. A partir de la déclaration faite à ce sommet, il s'est développé un courant de plus en plus soucieux de protéger l'environnement, qui souhaite que les déchets soient traités en vue de minimiser leur impact sur l'environnement naturel (Thuy, 1998b).

Adhérant à ce courant, le Canada a mis en oeuvre des stratégies de gestion et de réduction des DSM. En effet, ce pays dépensait plus de 1,5 milliards de dollars chaque année pour le ramassage et l'élimination d'environ 30 millions de tonnes de déchets (Meyronneinc, 1993). Le gouvernement a donc pris de nombreuses dispositions parmi lesquelles un programme d'éco-civisme et de sensibilisation de toute la population en matière des DSM. Il montre donc que l'éducation environnementale est fondamentale quand on veut effectuer une gestion efficiente des DSM, et vivre dans un environnement sain.

Par ailleurs, d'autres conférences et symposiums ont été tenus sur l'environnement où il a été question de la nécessité d'une éducation environnementale. Ce sont entre autres la 1ère conférence des Nations-Unies pour l'environnement en 1972 à Stockholm, la 1ère conférence intergouvernementale du monde sur l'éducation relative à l'environnement organisée par l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en coopération avec le PNUE à Tbilissi en 1977. Ces conférences ont permis à des pays comme l'Inde de prendre conscience de la nécessité de l'éducation environnementale, au niveau de tous les âges et de toutes les parties de la société, par le biais de l'enseignement dans les écoles et les collèges. Plusieurs séminaires interrégionaux relatifs à l'éducation sur l'environnement se sont également tenus en Afrique (Dakar en 1976, Nairobi en 1982).

L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a conduit des projets d'éducation environnementale au Kenya, au Botswana et en Ouganda en 1993. Ces actions portaient surtout sur l'hygiène et l'assainissement, et les résultats obtenus ont été spectaculaires (Initiative PHAST, 1993). Au Burkina Faso, l'éducation environnementale est incluse dans les programmes d'études primaire, secondaire et supérieure (Tohmé, 1991).

L'efficacité du système de la gestion des DSM peut donc être renforcée par l'éducation environnementale. En effet, si tous les acteurs du système ont pour objectif non seulement d'éliminer les ordures, mais aussi de préserver leur environnement, ils parviendront à de meilleurs résultats. Selon les propos de Giolitto recueillis lors d'une conférence sur l'environnement et l'EE en 1992, l'action directe et personnelle de chaque être vivant sur le milieu où il vit est importante, qu'elle soit bénéfique ou néfaste. Il ajoute que dans notre monde qui crée une mentalité, des comportements de consommateur, des attitudes, il faut faire naître des valeurs, car il s'agit d'une éthique avec une solidarité dans l'espace et dans le temps.

b- La Valorisation des DSM

La valorisation des DSM est la seconde option proposée par les experts pour en assurer une gestion efficiente. En effet, Diop (1996c), suggère que la gestion des déchets soit considérée comme une activité rentable, génératrice de revenus et créatrice d'emplois à intégrer dans le contexte économique des villes africaines. Pour ce faire, les ordures ne doivent plus être considérées comme une nuisance, mais comme une ressource.

Gbedo (2002), dans ses travaux sur les pratiques endogènes de valorisation des DSM à Cotonou a essayé d'identifier et de décrire les pratiques endogènes de valorisation des DSM à Cotonou ainsi que leurs effets sur le système actuel de gestion des déchets. Il existe deux types de valorisation des DSM, la valorisation énergétique et la valorisation matière. Dans le rapport final de ses activités, le Projet d'Appui à la Gestion des déchets à la Décentralisation (Lawson et al., 2008), de l'ONG Bethesda fait l'inventaire des diverses techniques de valorisation mises en oeuvre au Bénin, où la valorisation de la matière est la plus utilisée. Ce sont le recyclage, le compostage, la réutilisation.

Ainsi, l'ONG « Qui dit mieux » est citée pour son action en ce qui concerne le recyclage des déchets plastiques, mais il existe également de nombreux artisans qui utilisent les métaux usagés, les vieux vêtements pour produire leurs oeuvres, ainsi que des artistes qui se servent d'objets usagés pour réaliser leurs objets d'art. D'autres ONG exploitent les DSM pour la fabrication de compost utilisé par les maraîchers. La collecte des DSM sous forme de bouteilles et de boîtes se fait à travers l'activité des femmes récupératrices, communément appelées « Gohotos », avec le soutien de l'ONG Oxfam-Québec. Ainsi, la valorisation est une activité génératrice d'emplois et de revenus.

Certains auteurs proposent d'anticiper la valorisation effectuée à la fin du processus de gestion en donnant aux ordures une valeur marchande depuis la poubelle de leurs producteurs. Les ordures valorisables sont cédées par les ménages à ceux qui en font la collecte moyennant une rémunération forfaitaire, et ces derniers les revendent aux entreprises de valorisation Cointreau, (1996) ; Adegnika, (2004). La redevance directe pour l'enlèvement des ordures n'est pas supprimée, mais le système permet de rétrocéder aux ménages une partie de leur paiement. De cette manière, les ménages sont incités à faire eux-mêmes le tri de leurs déchets, les ordures éliminées sont réduites, les coûts de transport vers la décharge sont réduits, et le Lieu d'Enfouissement Sanitaire (LES) a ainsi une plus longue durée de vie.

En somme, il apparaît que pour améliorer la gestion des DSM, de nombreuses solutions pertinentes ont été développées. Cependant, force est de constater que la plupart des travaux et études effectués ont proposé des solutions générales, qu'il serait utile de repenser dans l'espace et dans le temps, en tenant compte des particularités de chaque ville, et des exigences et contraintes de sa population. En outre, mises à part les études de planification spécifiques effectuées par le cabinet DESSAU, il n'existe pas de document de planification de la gestion des DSM qui puisse servir de canevas pour une meilleure organisation de la gestion des DSM dans la ville de Cotonou. Notre étude va donc porter sur les moyens de réduction de la prolifération des DSM en élaborant un cadre de planification approprié de la pré-collecte.

DEUXIEME PARTIE

ANALYSE DE LA SITUATION DE LA PRE- COLLECTE DES DSM A COTONOU

CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

Cette partie du document est consacrée à la présentation du modèle d'analyse des données et de la démarche utilisée pour obtenir les informations nécessaires à la réalisation de l'étude. La collecte des données est effectuée suivant trois techniques que sont : la recherche documentaire, les observations et entretiens sur le terrain ainsi que les enquêtes d'opinion auprès des ONG et des ménages.

SECTION1 : MODELE EMPIRIQUE D'ANALYSE

Les hypothèses de notre étude ont été testées et analysées à partir du modèle économétrique Probit des variables qualitatives, à l'aide du logiciel Eviews 5.0. Cette méthode d'analyse a été jugée pertinente, parce que nous traitons de variables qualitatives dans notre étude et aussi parce que la revue documentaire a révélé que c'est le moyen le plus utilisé pour réaliser les études environnementales et celles des comportements des populations. Cette section est consacrée à la présentation des variables utilisées et du modèle suivant chaque hypothèse puis aux critères de vérification.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway