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Quelle stratégie numérique pour les éditeurs de livres ?

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par Patricia Gendrey
Institut Léonard de Vinci - MBA marketing et commerce sur internet 2011
  

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Paragraphe 3. La dématérialisation, troisième révolution du livre

Il ne sera nullement question dans les développements qui suivent de l'évolution du mode de production des livres grâce à l'électronique. Ainsi, nous ne parlerons pas de publication assistée par ordinateur bien que cette technique ait changé de façon spectaculaire la façon de travailler des éditeurs. Nous nous intéresserons ici à l'aval, c'est-à-dire aux supports. Enfin, nous ne reprendrons pas les développements sur l'histoire d'internet, rendu très populaire par le web, qui ne sont pas propres qu'au domaine du livre.

Sous-paragraphe 1 : Le CDrom

En 1984, les spécifications du compact disc ont été étendues afin de pouvoir y stocker des données numériques. La généralisation du codage multimédia, et avec elle, l'hypertexte, qui améliore de manière considérable l'accès à l'information, débutent l'histoire d'une révolution. Désormais, la navigation ne se fait plus seulement à l'intérieur du même support, mais aussi à l'extérieur permettant ainsi de créer des liens à l'infini.

Sous-paragraphe 2 : Les ebooks et les tablettes de lecture

Avant les readers nouvelle génération, de nombreux supports sont apparus à l'état de prototypes ou même commercialisés.

Il y eu d'abord le projet d'Alan Kay, professeur au MIT, au début des années soixantedix avec l'invention du Dynabook13. Au format magazine, cet ordinateur sans clavier est doté d'un écran plat haute résolution couleur et d'un stylet électronique permettant d'annoter les documents. Ce support, portable et sans fil, peut communiquer avec d'autres machines à l'aide d'un émetteur-récepteur radio. Le Dynabook n'est pas seulement un ordinateur personnel puisqu'il permet d'écouter de la musique, de recevoir du courrier, jouer à des jeux vidéo ou encore de visionner des films. Il « ouvre un des deux axes de recherche et de développement pour le livre électronique : l'axe informatique. Il s'agit d'exploiter les possibilités d'ouverture, d'interactivité et de communication qu'offre l'ordinateur (...) pour transformer celui-ci en un nouveau type de livre, par un travail sur l'ergonomie et la lisibilité

Le Datadiscman, baptisé également readman et Electronic Book Player, ouvre un second axe de développement : l'axe électronique. Ce support, adaptation de l'ancêtre des baladeurs nommé Discman, a été commercialisé par Sony au Japon en 1990 et en 1991. Il se présentait sous la forme d'un bloc de touches, était doté d'un petit écran à cristaux liquides et lisait des disques de 8 cm de diamètre pouvant contenir 200 Mo de données (100 000 pages de texte imprimé). Il fut commercialisé aux Etats-Unis avec une encyclopédie multimédia au prix de 550 dollars. En outre, il était possible d'acquérir une trentaine de titres dont le prix variait entre 20 et 70 dollars, ainsi que les disques musicaux du Discman. Ce produit, en dépit de son aspect novateur, n'eut pas le succès attendu pour plusieurs raisons :

- la faible résolution de l'écran ne permettait pas la lecture intensive, - l'absence de standard de stockage de données,

- l'existence de produits concurrents : Commodore commercialisait son lecteur de disque laser, Philips et Sony créait le CD-I, suivi du CD-ROM.

Autre évolution, le ebook fabriqué par la société française Cytale qui apparaît en avril 2000 et commercialisé en décembre de la même année. De même, l'encre élecronique (e-ink) sera présentée au Congrès international des éditeurs à Buenos Aires en mai 2000.

Puis ce sera le tour du Kindle d'Amazon, en 2007, bientôt suivi d'autres concurrents, comme le Nook de Barnes and Noble ou le Sony Reader. Toutefois, c'est ce premier qui s'impose aujourd'hui sur le marché, grâce à son modèle économique créant un effet de verrouillage des pratiques.

Enfin, c'est l'iPad d'Apple, suivi de la tablette de Samsung et de beaucoup d'autres, qui a suscité chez les éditeurs le plus d'intérêt. Le marché n'a pas encore basculé, bien qu'il convient de souligner que 7,33 millions d'exemplaires14 d'iPad ont été vendus au cours du dernier trimestre 2010 portant ainsi le parc à 15 millions dans le monde et à 350 000 en France. Bien que l'écran LCD n'offre pas un confort de lecture optimal contrairement à

13 La lecture numérique : réalité, enjeux et perspectives, coordonné par Claire Bélisle, Presses de l'ENSSIB, avril 2004.

14 http://www.ebouquin.fr/2011/01/18/apple-a-vendu-733-millions-dipad-au-dernier-trimestre/

l'encre électronique, Apple a néanmoins démontré que la tablette est susceptible de pouvoir s'imposer comme un support pour les loisirs qui fera évoluer les usages, en proposant à la fois du jeu vidéo, des livres-applications et de la presse en ligne, notamment.

Sous-paragraphe 3 : bibliothèques et librairies en ligne

C'est en 1971 qu'un étudiant de l'Illinois, Michaël Hart, fonde le projet Gutenberg15 qui a pour ambition de diffuser gratuitement par voie électronique le plus grand nombre possible d'oeuvres littéraires.

Puis, c'est au tour d'un doctorant à la Carnegie Mellon University, John Mark Ockerbloom, de créer en 1993, l'Online Books Page, pour répertorier les textes électroniques anglophones du domaine public en accès libre sur le web.

15 Une courte histoire de l'ebook, Marie Lebert, Université de Toronto, 2009

Le projet français de bibliothèque numérique géré par la bibliothèque nationale de France, dénommé Gallica, sera lancé en 1997, avec comme ligne éditoriale de devenir la «bibliothèque virtuelle de l'honnête homme». Toutefois, c'est le lancement de Google livres qui constituera le fait marquant. C'est en effet fin 2004 que Google a annoncé la création d'une bibliothèque contenant un fonds numérisé de 15 millions de documents issus des grandes bibliothèques américaines. L'objectif de la société de Mountain View était de créer une base de données au sein de laquelle les internautes pourraient effectuer leurs recherches. En 2005, Google mettra en ligne un outil permettant de procéder à des recherches directement dans le contenu numérisé, baptisé alors Google Print, il deviendra par la suite Google Book Search. L'annonce fin 2004 du lancement du projet ne fut pas sans soulever la critique. Ainsi, Jean-Noël Jeanneney alors président de la Bibliothèque nationale de France, dénonça les risques d'hégémonie de la culture américaine dans un livre désormais célèbre : «Quand Google défie l'Europe, plaidoyer pour un sursaut»16.

Ce plaidoyer sera repris par le Président Jacques Chirac qui lança, avec cinq autres chefs d'Etats, un appel aux institutions de l'Union Européenne pour la création d'une bibliothèque numérique européenne, afin de rendre le patrimoine culturel et scientifique de l'Europe accessible à tous. Europeana était née.

Ce bref panorama historique ne serait pas complet sans évoquer les encyclopédies. C'est en 2001 que naîtra Wikipédia qui est sans doute l'une des causes de la quasi disparition d'un pan entier du marché de l'édition, celui des encyclopédies. En outre, les universités renforceront ce phénomène. Certaines d'entre elles archivent des cours gratuits en ligne,

16 «Quand Google défie l'Europe, plaidoyer pour un sursaut», Jean-Noël Jeanneney, Mille et une nuits, 2005

comme par exemple le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology)17 qui lança ce programme en 2002 suivi en 2007 par l'Université de Boston.

Si les bibliothèques virtuelles ont marqué l'histoire de l'édition numérique, il en va de même des librairies en ligne. Jeff Bezos, créera en juillet 1995, Amazon.com, ouverte 7j/7 et 24h/24 grâce à l'émergence du web

Quand au printemps 1994, le patron de la célèbre société de Seattle réalisa une étude de marché, il hésitait alors entre les vêtements, les instruments de jardinage, les livres, les CD, les vidéos, les logiciels et le matériel informatique. Voici pourquoi, Jeff Bezos choisit le livre :

«J'ai utilisé tout un ensemble de critères pour évaluer le potentiel de chaque produit. Le premier critère a été la taille des marchés existants. J'ai vu que la vente de livres représentait un marché mondial de 82 milliards de dollars US. Le deuxième critère a été la question du prix. Je voulais un produit bon marché. Mon raisonnement était le suivant : puisque c'était le premier achat que les gens allaient faire en ligne, il fallait que la somme à payer soit modique. Le troisième critère a été la variété dans le choix : il y avait trois millions de titres pour les livres alors qu'il n'y avait que 300 000 titres pour les CD, par exemple.»

La Fnac, quant à elle, créera son site de ventes de produits culturels en 2000 et atteindra la rentabilité cinq ans plus tard.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo