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Dynamique des systemes de production du village de Gombeledougou dans la zone cotonnière de Hounde: évaluation et modélisation technico-économique

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par Alexis TAPSOBA
Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso - Ingénieur de Conception en Vulgarisation Agricole 2010
  

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III.-Résultats et Discussions

1200000

1000000

800000

600000

400000

200000

RA/ACT IF (f CFA)

0

REVENUS AGRICOLES PAR ACTIF

SP1

GRANDES FAMILLES

SP3

SP4

FAMILLES MOYENNES

SP6

SP7

SP8

PETITES FAMILLES

SP5

0 1 2 3 4

SP2

SAU/ACTIF (ha)

SEUIL DE SURVIE

SEUIL DE REPRODUCTION SOCIALE

-200000

-400000

-600000

Figure 21: courbes d'évolution du revenu agricole par actif en fonction de la surface

L'analyse des courbes d'évolution des revenus agricoles de chaque actif d'une exploitation donnée montre que les grandes familles tant agro-éleveurs que d'éleveurs disposent des revenus les plus considérables largement au dessus des seuils de pauvreté et de reproduction sociale. Les familles restées unies ont pu affronter les périodes de crises. En effet depuis les années 80, l'expansion des superficies et le partage des retombées du coton ont divisé la majorité des familles. Ainsi, vivre en grande famille constitue une garantie de durabilité des exploitations quand bien même les revenus par tête ne sont pas des plus élevés. Ces résultats confirment ceux de SERPANTIE et al., (1993) et de DUFUMIER. M., (2005).

Les revenus de familles moyennes sont au dessus des seuils de survie et de reproduction sociale. Elles maintiennent ou accroissent leurs revenus à partir de l'élevage naisseur faute de facilités de diversification. Leurs revenus par tête sont plus élevés mais elles ne peuvent faire face à une longue crise.

Les petites familles oscillent entre le seuil de survie et le seuil de reproduction sociale. Les difficultés liées à l'équipement et l'accès aux intrants entravent leur essor. Une crise mineure tant climatique qu'économique a tendance à les ramener en dessous du seuil de survie. Toute fois l'esprit de solidarité développé depuis des décennies dans la zone constitue une base pour ces exploitations non seulement pour accéder à la traction bovine mais aussi pour s'équiper à la suite d'une bonne campagne surtout cotonnière.

CONCLUSION/PERSPECTIVES

Les contraintes de temps ne nous ont pas permis d'accéder à toutes les diversités de pratiques, de savoirs et de contraintes des exploitations familiales de la zone d'étude. Toute fois le peu de connaissances acquises constitue un plus. En effet partis de familles élargies et organisées sous la direction d'un chef d'exploitation ou de lignage, les habitants ont façonné leur milieu jusqu'à constituer un zonage agro-écologique (au cours des années 90) qui se voulait durable pour des générations. Mais comme par récurrence, les différentes contraintes d'organisation n'ont pas permis aux habitants de Gombèlèdoudou de promouvoir l'intensification des productions face à l'explosion démographique, à la désagrégation des grandes familles et aux crises de fertilités.

Dix années après la réorganisation de l'espace à Gombèlèdoudou, les caractéristiques chimiques du sol indiquent une forte acidité et un niveau de régression avancé des pâturages de la zone pastorale. Les résultats de notre étude montrent que les systèmes culturaux n'ont pas fortement évolué et restent basés sur la rotation coton//maïs. Mais ces trois dernières années, les superficies de sorgho ne cessent de s'accroître surtout chez les plus pauvres. Les différences se notent surtout sur le degré d'intensification, le niveau d'équipement et la disponibilité de la main d'oeuvre familiale. Les contraintes du pâturage et les modes de production ont conduit les éleveurs à la transhumance mais surtout à l'occupation de la forêt classées de la Mou. Ainsi une différenciation nette des exploitations en trois familles se perçoit aujourd'hui, les modalités d'accès aux moyens de production restant fixes. Nous retenons donc qu'il existe une étroite relation entre le milieu et les modes de mise en valeur. De même, le jeu des intérêts et des contraintes des différentes catégories d'agriculteurs entraîne des évolutions permanentes.

Le village de Gombèlèdougou se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins. L'exploitation durable de la zone requiert une réorganisation du milieu par les producteurs aujourd'hui « conscients » des véritables risques des crises de fertilité.

~ Une redynamisation du zonage agro-pastoral par tous les acteurs et villages

concernés :

L'implication des responsables des trois villages à travers un dialogue franc et constructif en
faveur des populations est une nécessité. Aussi un projet de suivie et de gestion rigoureuse des

problèmes de fertilité sont envisageables. De même la question de l'intégration agricultureélevage doit faire de nouveau l'actualité car elle est profondément remise en cause.

> Une amélioration des conditions d'élevage à travers l'embouche car des possibilités

existent. Cela passe par la résolution du problème général d'eau en saison sèche auquel est confrontée la population, mais aussi des séances de formation en ce qui concerne l'amélioration génétique des espèces.

L'amélioration des conditions de vie et de production agricole permettra de sauver l'exploitation familiale de la zone d'étude.

> La mise en place d'une politique agricole solide en faveur des petits producteurs

surtout en matière de commercialisation des produits agricoles comme le maïs. Elle requière la construction d'une banque de céréales et la mise en place d'une organisation solide similaire à celle du coton pour soutenir la production. Des facilités d'accès aux intrants doivent être développées pour les petites et moyennes familles au risque qu'elles ne deviennent de véritables réservoirs en main d'oeuvre agricole. De même la diversification de la production doit être encouragée surtout le maraîchage, le riz pluvial et les tubercules dont des possibilités existent et le besoin de production a été exprimé.

> Des séances de formation en gestion de l'exploitation agricole sont devenues un

besoin exprimé par les producteurs surtout ceux de revenus élevés. Les grands producteurs ont des revenus qu'ils ont du mal à fructifier autrement à l'échelle du village, des alternatives sont donc à penser.

La poursuite des recherches et des études du genre permettront de :

> pouvoir diagnostiquer les véritables problèmes de l'agriculture familiale, c'est pourquoi des études sur la composition physico-chimiques des sols doit s'accentuer ;

> estimer avec plus de précision les rendements à travers la conception de logiciels prenant en compte les facteurs de production et les variantes utilisées dans notre étude.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe