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Analyse de la cinématique du trait de cote de Port-Oouet à  l'aide du couplage télédétection et SIG (Côte d'Ivoire)

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par Amani Léocadie Marie-Claude AKADJE
Université de Cocody-Abidjan - DEA 2010
  

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3.2. Discussion

Notre travail sur l'analyse de la cinématique du trait de côte et l'intégration des données dans un SIG s'est fait à partir de données satellitales; il s'agit des images LANDSAT de 28,5m de résolution. Cette discussion s'articulera autour de plusieurs points.

3.2.1. Difficulté de la reconnaissance du trait de côte à l'aide des images satellites.

Ces difficultés sont issues des résolutions spatiale et spectrale.

3.2.1.1. La résolution spatiale

La qualité d'acquisition d'un trait de côte sur une image satellitaire est tributaire de la résolution spatiale. Le pouvoir discriminant d'une émulsion ou d'un capteur est fonction de l'échelle de prise de vue et d'un indicateur de potentialité discriminante de l'émulsion ou du capteur. La ligne de rivage instantanée est en réalité une limite entre les deux ensembles connexes que sont le milieu immergé et le milieu émergé. Pour l'acquérir, on détermine le contour d'un milieu correspondant à la ligne de séparation d'un des milieux connexes.

La principale difficulté repose sur l'intégration de ce contour dans le grain d'une image. Un décalage est toujours possible, décalage exprimant le degré d'incertitude du positionnement possible du contour.

Il faut noter que la discrimination du trait de côte ne fut pas très aisée, vu la faible résolution de nos images LANDSAT. Cette remarque a fait l'objet d'une étude réalisée par SAMAT et al. (2005). Il ressort des comparaisons de plusieurs données satellitaires (LANDSAT, SPOT), que les images LANDSAT ETM à 28,5 m sont utilisables, mais insuffisantes pour l'appréhension des différentes unités constitutives du système plage. Alors que les données SPOT 5 à 2,5m et l'orthophotographie IGN à 50 cm se sont montrés, en revanche, tout à fait efficaces à partir du moment où une analyse fine des caractéristiques n'est pas nécessaire.

La digitalisation du trait de côte à partir de l'image Spot a été plus aisée du fait de sa résolution de 10m par rapport à celle des images LANDSAT. Elle est efficace pour ce genre de travaux. Avec les images LANDSAT, il a fallu faire plusieurs agrandissements afin de bien saisir le trait de côte. Ce qui est parfois source de nombreuses erreurs lors de la numérisation.

3.2.1.2. La résolution spectrale

La qualité d'acquisition d'un trait de côte est aussi tributaire de la résolution spectrale. Le profil radiométrique d'une image LANDSAT présente :

- les bandes TM1, TM2, TM3, TM4, TM5 et TM7 exprimées en réflectance respectivement dans les longueurs d'onde bleue, vert, rouge, proche infrarouge et moyen infrarouge ; et la bande TM6 exprimée en température de surface.

- Le passage de la surface hydrique - surface minérale d'estran matérialisant la ligne de rivage instantanée est bien représenté dans chacune des bandes. Toutefois, dans ce milieu, la meilleure expression de cette transition est obtenue dans TM4 et à moindre titre par TM5 et TM7. En effet le proche infrarouge est plus indiqué à cause de la réflectance nulle de l'eau et la forte réflectance de l'estran et de l'arrière côte.

Une ligne de rivage instantanée est difficile à détecter dans la partie rouge du spectre en raison de la trop grande proximité des réflectances entre l'estran humide et l'eau turbide. Elle est plus difficile à détecter dans la partie bleue. Le mode panchromatique n'est pas non plus très indiqué pour les images LANDSAT. Avec les images LANDSAT, dans certaines bandes, l'on ne perçoit aucun détail autre que le continent et la mer, alors qu'avec la bande TM4, on perçoit le bâti, le réseau routier.... Il est donc important de connaître ses objectifs et les différentes bandes d'une image satellitale avant de choisir celles sur lesquelles il faut travailler.

3.2.2. Apport de la télédétection

De nombreuses études récentes sur le trait de côte ont étés réalisées à partir d'images satellites, comme c'est le cas de notre travail. Cela a abouti à des résultats très convainquants en comparaison avec les études antérieures sur le littoral, basées sur des photographies aériennes et des documents cartographiques. Le travail de WOGNIN (2004) ou de HAUHOUOT et al (1997) présente bien cette méthode qui est de numériser les images et les lignes de rivage instantané. Ce choix n'est pas fortuit, car selon les auteurs, l'échelle des photographies aériennes est plus adaptée pour l'appréhension des unités constitutives du système plage. Les documents cartographiques sont un apport important dans la distinction des différentes entités présentes sur la photographie aérienne.

Une autre méthode d'étude de la cinématique du trait de côte est le levé topographique de profil de plage, fait à partir d'un théodolite. KOFFI et al (1987 et 1994) ont expérimenté cette technique. Elle consiste à choisir sur la zone du littoral à étudier, des repères qui feront l'objet d'observations périodiques et permettront de suivre avec précision l'évolution du rivage. De cette manière, cette méthode ne reflète pas la généralité, car ses résultats ne sont vrais que pour des portions de la zone d'étude. C'est pourquoi elles étaient complétées, au fil du temps, par des photographies aériennes ou des documents cartographiques.

Alors que les prises de vue de photographies aériennes se font de nos jours très rares à causes des coûts et bien d'autres considérations, la télédétection offre une prolifération d'images satellites avec des résolutions plus fines. En plus, elle a l'avantage d'offrir une répétitivité des images sur une même zone et des couvertures plus grandes.

Il serait plus judicieux de développer une méthodologie plus adéquate afin de rendre ces images plus utiles dans ce domaine. En effet, avec les images satellites de résolution plus fine que celles des photographies aériennes, il serait plus judicieux de vulgariser et promouvoir l'utilisation des images satellites pour l'étude des zones côtières afin de gagner du temps sur l'avancer des phénomènes érosifs du littoral.

3.2.3. Comparaison et précision du travail par rapport aux autres travaux

Le grand nombre de méthodologie tant pour l'analyse des documents que pour l'exploitation des résultats, fait que deux chercheurs travaillant séparément dans la même zone peuvent obtenir des résultats différents (CROWELL et BUCKLEY, 1993). Ainsi, une chose est de trouver la méthodologie adéquate pour son étude, mais une autre est de comparer ses résultats avec des travaux antérieurs afin de les valider.

Lorsque l'on se base sur l'étude de ABÉ (2005), il s'avère que des résultats presque identiques aux nôtres ont été trouvés avec des méthodes différentes. C'est le cas de AFFIAN et al. (2003) qui avec l'usage de l'interprétation de photographies aériennes et des profils de plage montrent que sur le plan général, la côte basse sableuse de Côte d'Ivoire est marquée par un recul qui demeure très important sur le segment aval du secteur aménagé d'Abidjan (1,2 m/an). En effet, KOFFI (1994) et WOGNIN (2004) sur la période allant de 1985 à 1993 ont trouvé une vitesse d'érosion du trait de côte de respectivement 2,5 et 2,16 et cela avec pour l'un la méthode de levé topographique et l'autre avec les photographies aériennes.

Mais dans son analyse, ABÉ (2004), a remarqué qu'à Abidjan l'évolution est fonction des sources de données, car avec les photographies aériennes la tendance du trait de côte est le recul depuis 1950. Par contre, les données cartographiques révèlent dans cette même zone, entre 1950 et 1971, un engraissement du trait de côte suite aux travaux liés aux aménagements portuaires, avant la dynamique d'érosion. D'où l'importance de combiner plusieurs sources de données pour avoir de meilleurs résultats.

Quant à nos résultats, ils présentent une ressemblance avec ceux de HAUHOUOT et al. (1997) et de ABÉ (2004) qui ont aussi notés une plus ou moins grande stabilité de la baie Est. Dans nos travaux, la vitesse d'érosion du trait de côte est de 1,53 entre 1986 et 1990 ; ce résultat n'est pas bien loin de celui trouvé par le port d'Abidjan entre 1950 et 1995 (0,67m/an) à partir de photographies aériennes, ou encore de celui de HAUHOUOT qui est d'environ 2 m/an entre 1986 et 1993.

Conclusion partielle

L'analyse de la cinématique du trait de côte montre une évolution importante du trait de côte entre 1986 et 2004. Cette évolution vers le continent est d'en moyenne 1,27m/an mais n'est pas stable tout le long de la baie et aux différentes dates. Entre 1986 et 1990, l'érosion est de 1,53m/an, et de 1,25m/an entre 1990 et 2001 alors qu'il atteint une vitesse de 1,02m/an entre 2001 et 2004. Il entraine un amincissement du littorale et menace bon nombre d'habitation et activités, même si l'on constate d'infimes zones d'engraissement.

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