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Analyse des effets des exportations agricoles sur la croissance et le bien-etre au benin

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par Belmondo KINKPE et Fawaz AMINOU
Université d'Abomey-Calavi - Maitrise 2009
  

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CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Cette étude est consacrée à l'analyse des effets des exportations agricoles sur la croissance et le bien-être au Bénin (1975-2008). A l'issue de l'étude, nous pouvons vérifier les hypothèses et faire des recommandations.

1- SYNTHESE DES RESULTATS

Cette étude a essayé de mesurer l'impact des exportations agricoles sur la croissance et le bien-être (à travers la consommation des ménages par tête). Nous avons analysé, à cet effet, dans un premier temps le comportement de la croissance, du bien-être, des exportations totales, de la structure des exportations agricoles et de la part des produits agricoles dans les exportations totales du Bénin. Dans un second temps les modèles de croissance et de bien-être ont été élaborés et estimés.

Les niveaux de la croissance, de la consommation des ménages par tête, des exportations totales et de la part des produits agricoles dans les exportations totales ont varié respectivement dans les intervalles [-4,9% ; 9,95%], [59,65 ; 102,32], [49078,7 ; 263453,84] et [1,53% ; 80,88]. Quant à la structure des exportations agricoles, elle montre que c'est le palmier à huile qui domine les exportations agricoles sous-la période 1975 - 1984 mais à partir de 1985 jusqu'à nos jours, ce sont le coton et dérivés qui les dominent.

La période 1975-1989 a été marquée par une certaine instabilité dans l'évolution de la croissance. Car même si certaines années correspondent à des taux de croissance élevés comme en 1981 avec 10%, d'autres par contre sont allées de pair avec des récessions profondes et des taux de croissance négatifs comme en 1983 avec -4,3%. Les réformes entreprises à partir de 1989 ont permis d'obtenir une certaine constante dans la croissance et de rompre définitivement avec la croissance négative. Toutefois ces réformes n'ont pas permis d'atteindre des taux élevés pouvant améliorer les conditions de vie des populations et les aider à sortir de la pauvreté. Le taux de croissance moyen a, en effet, stagné autour de la moyenne de 4,5% sur la période 1990-2008.

Quant à la consommation des ménages par tête, après avoir connu des niveaux relativement élevés, elle a connu une chute notable en 1983 et 1989. Toutefois elle a repris à partir de 1995.

S'agissant des exportations totales, après avoir connu des niveaux relativement élevés, elles ont connu une chute notable en 1987 et en 1990. Toutefois elles ont repris à partir de 1995.

La part des produits agricoles dans les exportations totales a évolué en dent de scie sur la période d'étude et a été tirée essentiellement à partir de 1985 par le coton et ses dérivés. Ce qui confirme le fait que nos exportations agricoles soient dominées par le coton.

Les modèles économétriques élaborés et estimés par les MCO ont permis de dégager les effets des exportations agricoles sur la croissance et le bien-être (à travers la consommation des ménages par tête).

La croissance économique est nécessaire pour le développement car il n'y a pas de développement sans croissance économique. De même un accroissement de la consommation des ménages par tête s'avère fondamental pour une amélioration des conditions de vie des populations.

Les réformes entreprises au cours de la dernière décennie ont permis globalement de renouer avec la croissance.

2- VERIFICATION DES HYPOTHESES

Les résultats du modèle nous permettent de vérifier les hypothèses :

H1- Les exportations agricoles ont des effets positifs significatifs sur la croissance au Bénin : cette hypothèse est vérifiée. Les exportations agricoles sont donc une source de la croissance au Bénin. Les exportations agricoles sont globalement bénéfiques à l'activité économique du pays.

H2- Les exportations agricoles ont un impact positif sur la consommation des ménages par tête : cette hypothèse est vérifiée. Les exportations agricoles contribuent donc à une amélioration des conditions de vie des populations de par son impact positif sur leur consommation par tête.

3- RECOMMANDATIONS

Les exportations agricoles ont des effets bénéfiques sur l'économie dans son ensemble. On peut donc en tirer plusieurs enseignements suite à ces résultats de l'estimation et faire des propositions d'orientation des politiques économiques. Les politiques visant à encourager la production des produits agricoles exportables doivent être mises en oeuvre pour soutenir la croissance et l'amélioration du bien-être. Ces politiques visent essentiellement à améliorer la compétitivité de l'économie béninoise, et pour cela, les recommandations suivantes peuvent être formulées :

Les exportations agricoles du Bénin étant essentiellement dominées par le coton et ses dérivés, pour augmenter les recettes d'exportation et tirer d'avantage profit de ces dernières, il est absolument nécessaire de procéder aux investissements nécessaires au développement non seulement du secteur primaire mais aussi de tous les autres secteurs productifs.

Il importe que le gouvernement élabore et mette en oeuvre une politique d'investissement public (PIP) axée sur le développement de nouvelles filières, afin de promouvoir les exportations d'autres produits autres que le coton dont les cours mondiaux ne font que baisser de plus en plus. Mais les investissements publics resteront toujours insuffisants. C'est pourquoi, la création des conditions de l'environnement propice aux investissements étrangers directs est indispensable (mise en oeuvre des mesures incitatives). L'avènement du TEC doit être une raison supplémentaire pour chercher à tirer les investissements productifs sans lesquels nous n'aurons pas grand-chose à échanger avec les autres si ce n'est que de consommer leurs produits.

Un intérêt particulier doit être accordé à la recherche agricole (réformes, moyens et mise en oeuvre conséquente) pour qu'elle puisse fournir au secteur primaire des technologies compétitives. Ceci rendrait les investissements, dans le secteur, plus productifs.

Il est aussi indispensable de développer les infrastructures dans tous les domaines (transport, communications, éducation, santé etc...) pour inciter les partenaires au développement de notre pays en général et en particulier ceux du monde rural, autre que l'Etat à investir dans la promotion des structures d'exportation agricole pour une croissance plus soutenue du secteur. Plus on investit, plus l'effet sur les exportations agricoles sera remarquable qui à son tour aura un effet plus sensible sur la croissance économique et le bien-être de la population.

Promouvoir davantage les industries de transformation dans notre pays pour apporter une valeur ajoutée à nos produits agricoles, qui, pour la plupart, sont exportés bruts ou sous forme très partiellement transformés. Une création de la valeur ajoutée sur place aura d'autres répercussions intéressantes sur l'économie comme par exemple la création de nouveaux emplois, l'utilisation de matériaux locaux.

Veiller à ce que les prix fixés aux producteurs soient des prix encourageants et non des prix non incitatifs. Aussi, des crédits agricoles permettant d'avoir accès aux technologies, aux intrants sont- ils à encourager.

Toutes ces actions en faveur de l'agriculture doivent concourir à sa prospérité et donc à la croissance. L'accroissement du revenu des agriculteurs stimule la demande de biens et services de consommation.

La diversification de la production agricole s'avère aussi nécessaire car elle permettra de répartir les risques de détérioration des termes de l'échange sur plusieurs produits. Le pays présente un éventail de possibilités à travers notamment l'ananas, les noix de cajou, le manioc et les crevettes.

Il convient également de revoir la structure des importations et donner priorité à celles qui renforcent l'appareil productif national. Il faut toutefois faire attention à ce que les importations des produits de base ne soient pas fortement taxées. Bien au contraire une réduction des taxes sur les importations des produits de base diminue les prix sur le marché. Ce qui augmente le pouvoir d'achat des populations, en particulier des populations pauvres et par conséquent, accroît leur consommation. Des efforts doivent être faits pour développer la production non exportable afin de substituer à certaines importations. Ce qui permet d'assurer la sécurité alimentaire de la population et donc de réduire les effets des crises éventuelles sur la population.

La fiscalité peut également jouer un rôle dans la croissance des exportations agricoles. En effet, la réduction des taxes sur les exportations agricoles permet d'améliorer la compétitivité de la production nationale sur le marché international et de faciliter son écoulement. Elle permet également d'augmenter le prix pays aux producteurs, donc améliorer leur bien-être.

L'accès aux marchés des pays développés et l'accroissement des exportations agricoles passent également par une amélioration de la qualité de la production et le respect des normes sanitaires et phytosanitaires définies dans ces pays. Dans ce cadre, le Conseil National pour l'Exportation (CNEX) doit intensifier ses actions de formation et d'information en direction des opérateurs économiques impliqués dans la production des biens exportables. Il faut également une sensibilisation des acteurs de l'exportation à participer financièrement à la recherche au plan national.

Il est toutefois impérieux que tous ces efforts soient conduits dans un climat de bonne gouvernance politique et économique, gage de leur succès.

Si les politiques nationales sont l'élément essentiel de toute stratégie de développement économique et de lutte contre la pauvreté, certains facteurs internationaux y jouent également un rôle important. On peut ainsi noter que les politiques commerciales des pays riches ne sont pas favorables au développement des exportations des pays pauvres. Le Bénin et ses partenaires sous-régionaux doivent ainsi renforcer leur capacité de négociation afin de peser davantage lors des négociations commerciales multilatérales par des propositions pertinentes et bien élaborées. De plus des initiatives comme celle des chefs d'Etats béninois, malien, burkinabé et tchadien qui a consisté à exiger clairement l'arrêt des subventions des pays occidentaux à leurs producteurs de coton lors des dernières négociations multilatérales de l'Organisation Mondiale du Commerce sont à encourager. Cette initiative soutenue par d'autres pays comme le Brésil, l'Inde... aura été l'une des principales raisons de l'échec des dernières négociations commerciales de l'OMC en décembre 2005 à Hong Kong.

De telles coopérations Sud-Sud sont donc nécessaires pour contraindre les pays riches à démanteler leurs barrières commerciales qui renforcent et entretiennent la pauvreté dans les pays en voie de développement.

C'est donc au prix de tous ces efforts et actions que le Bénin pourra tirer des exportations agricoles tous les effets positifs escomptés et en faire réellement un moteur de son développement.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams