WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Décentralisation et mise en Å“uvre des stratégies de développement local: analyse du système de gouvernance territoriale du cas de Croix-des-Bouquets

( Télécharger le fichier original )
par Edy FILS-AIME
Université d'état d'Haà¯ti département des sciences du développement - Maitrise en sciences du développement 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION

Après la longue dictature des Duvalier de 1957 à 1986, pour implanter le pluralisme idéologique et l'alternance politique, en 1987, les forces vives d'Haïti (secteur privé, société civile, etc.) se sont mobilisés et engagés pour doter le pays d'une Constitution qui fait une place privilégiée à la participation citoyenne, à la séparation des pouvoirs, à la décentralisation de certaines compétences et des ressources de l'État central?. Au regard de cette Constitution, Haïti s'est dotée d'un État unitaire décentralisé comportant trois niveaux de Collectivités Territoriales (Départements, Communes, Sections Communales). Cette poussée à l'implication du citoyen à la prise des décisions du pays a eu une finalité triple : la démocratie à la base, la desserte des services publics, et le développement local.

Cependant, depuis la période de l'adoption de la Constitution de 1987, Haïti a adopté `'une transition démocratique qui n'en finit pas», selon l'expression tant utilisée par Pierre-Raymond Dumas, et s'enlise dans une crise sans précédent. Elle connaît une décapitalisation incontestable des ressources matérielles et humaines. Cette descente effrénée s'explique en grande partie à partir des facteurs internes comme les violences politiques, l'inflation galopante, les faiblesses institutionnelles, la croissance démographique incontrôlée, la répartition inégale des richesses, l'augmentation continue du chômage et du sous-emploi, sans oublier la dégradation environnementale.

François Duvalier, le père, a dirigé du 22 Octobre 1957 au 21 Avril 1971. Jean Claude Duvalier, le fils, a dirigé du 22 Avril au 07 Février 1986.

? Selon le dernier paragraphe du préambule de la Constitution de 1987, celle-ci est proclamée : `' Pour instaurer un régime gouvernemental basé sur les libertés fondamentales et le respect des droits humains, la paix sociale, l'équité économique, la concertation et la participation de toute la population aux grandes décisions engageant la vie nationale, par une décentralisation effective.

Même avec des avancées juridico-légales dans le sens de la décentralisation comme socle de la refondation de l'État, dans les faits, l'État haïtien demeure fortement concentré et centralisé. L'État est à peine déployé au niveau des Départements, encore moins au niveau des Communes et des Sections Communales. Par conséquent, Port-au-Prince, la capitale, s'attire toutes les activités socio-économiques, politiques et culturelles majeures du pays. L'État, devenu non-fonctionnel sous le poids de sa concentration et centralisation, laisse la plus grande partie de ses citoyens, particulièrement ceux du milieu rural, évoluer dans un marasme économique, dans une pauvreté absolue pour plus de 56% 1des ménages.

Le séisme qui a frappé le pays le 12 janvier 2010, par le nombre épouvantable des 300 000 morts et autant de blessés, des 105 000 résidences détruites et de 208 000 autres endommagés2, vient rappeler cruellement le degré effarant de centralité et de fragilité de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. En effet, déjà en 1990, plus de la moitié de la population urbaine du pays était localisée dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince3, et ceci n'a malheureusement pas cessé d'augmenter jusqu'au passage du terrible tremblement de terre.

Devant cet état de fait, les autorités haïtiennes se disent conscientes qu'il ne faut pas revenir à la situation d'avant 12 janvier 2010 et qu'il faut à plus forte raison une valorisation et un renforcement des capacités des Collectivités Territoriales pour une décentralisation effective suivant le voeu de la Constitution de 1987. En effet, le nombre des victimes seraient beaucoup moindre et l'aire métropolitaine de Port-au-Prince serait beaucoup moins vulnérable si les Collectivités Territoriales avaient une plus grande capacité de rétention des gens en mettant leurs territoires en état de prospérer. Ainsi, il va de soi que la décentralisation pour la démocratie à la base, la desserte des services publics, et le développement local devient un projet qui connait une sérieuse remontée dans les débats sociopolitiques et économiques.

1MPCE, Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (2008-2010), Port-au-Prince, Novembre 2007, p.14

2MPCE, Plan d'action pour le relèvement et le développement national d'Haïti, Port-au-Prince, 2010 p.7

3 Marc-Urbain Proulx, Territoires, développement et emplois productifs sur l'espace haïtien, Port-au-Prince, Aout 2000, p. 15

Un projet vieux d'environ un quart de siècle, un projet dont le processus exige beaucoup de mise en oeuvre, va-t-il être enfin réalisé par un État démantibulé, victime de la plus grande catastrophe humanitaire du siècle, compte tenu du nombre des morts, des blessés et des dégâts matériels?

La question ci-dessus, inscrite dans une logique prospective, ne pourra être satisfaite que dans l'avenir. La priorité de l'étude est d'abord d'éclairer le présent, ainsi une logique rétrospective est-elle nécessaire pour investiguer les causes qui ont empêché le projet de décentralisation haïtienne d'aboutir depuis près de 25 ans.

A ce sujet, tant dans la presse écrite que dans la presse parlée, des citoyens et citoyennes avancent que la volonté de l'État de décentraliser certaines compétences administratives et politiques n'a jamais été sincère. Des lois ont été votées sans jamais être appliquées. Les autorités haïtiennes promeuvent la décentralisation, mais la mentalité sociopolitique semble être inchangeable et inchangée. D'autres avancent que l'État haïtien a tout simplement priorisé les grands projets dits structurants. La décentralisation en elle-même dans ses implications à la fois complémentaires et contradictoires serait incomprise aux autorités haïtiennes. La mobilisation des énergies et des fonds pour un projet tel que la décentralisation, qui parait peu utilitaire, serait tout à fait illogique dans un pays affaissé par la pauvreté et la misère. Cet état des choses a interpellé des études à la fois théoriques et empiriques.

Au cours des cinq (5) dernières années, il a été constaté la publication de plusieurs études scientifiques sur le développement local et/ou la décentralisation en Haïti, entre autres : seront signalées les toutes dernières en date:

`'Le financement de la décentralisation et du développement local en Haïti», publiée en 2009 par Frédéric Gérald CHERY4. L'auteur entend promouvoir un nouveau leadership local qui serait capable de seconder toute une nouvelle dynamique du développement socioéconomique du pays. Ce leadership local émergerait à partir des projets de la mise en valeur et l'exploitation des potentialités locales (sites touristiques, mobiliérisation des biens du domaine privé et public de l'État, système d'adduction d'eau potable, etc.) supportés par des grands aménagements agricoles et industriels dans les grandes régions du pays.

D'une part, Frédéric G. Chery critique l'approche de la décentralisation haïtienne qui passe par l'État, responsable de tous les services publics à offrir, et exige quasiment rien des citoyens. Ainsi cette approche de la décentralisation nierait la vie civile et laisse un État sans interaction avec la société civile. D'autre part, il avance que le processus du développement local en Haïti devrait, par exemple, cesser d'épuiser la fertilité des sols en adoptant de nouvelles normes de valorisation et d'exploitation des ressources, et en promouvant la formation d'une élite locale porteuse de nouvelles pratiques de gestion économique et financière. En fin de compte, l'auteur souligne que le problème du financement de la décentralisation ne s'explique point par un manque de ressources, mais plutôt par la tradition et le mode de fondement de l'État qui agit d'en haut sans intégrer la base.

`'Haïti, État, et paysans : repères pour un développement local», publié en 2009 par Yves Sainsiné5. L'auteur a mis l'accent sur le fait que le développement local ne charrie pas la même compréhension ni n'envoie aux mêmes pratiques concrètes de développement selon qu'on se réfère aux structures administratives centrales, aux structures académiques, ou aux communautés locales. Il a le mérite de mettre en évidence les différentes réflexions théoriques sur le développement local. Ces réflexions sont essentiellement liées à l'empowerment, à la

4 Chery, Frédéric, G., Le financement de la décentralisation et du développement local en Haïti, Henri Deschamps,

P-au-P, 2011, 215 p.

5 Sainssiné, Yves., Haïti, État et Paysans, repères pour un développement local. P-au-P, Presses Media-Texte, 2010, 190 p

participation et l'intégration dans la gestion du territoire. Pour mettre en exergue le développement local, il a mis en exergue trois (3) dimensions qu'il juge essentielles : l'inscription des pratiques locales dans le long terme, la diversité, et le lien social.

Dans son étude, Yves Sainsiné a particulièrement mis l'accent sur la restauration de la dimension historique et pratique des acteurs locaux. Il a offert un cadre de compréhension de la vie quotidienne paysanne- où sont étudiées les stratégies et pratiques relatives au travail, à la question foncière, l'artisanat, l'agriculture, les métiers, etc.- afin d'aider les acteurs du développement à mieux adapter leurs interventions et à maximiser donc leur appui au développement local particulièrement dans les zones rurales.

`'Gouvernance associative et développement local en Haïti», publié en 2011 par Fritz Dorvilier6 qui a démontré sous la base d'une étude de cas, Groupement Paysan de Belle-Fontaine, que les populations rurales- en s'investissant dans des associations communautaires- cherchent activement à occuper l'espace public en vue d'instituer un nouvel ordre local capable de redéfinir et prendre en charge des problèmes socioéconomiques et politiques auxquels elles sont continuellement confrontées. A travers son approche du territoire sociétaire qui lui a permis d'appréhender le développement local dans une perspective systémique et durable, il pose la gouvernance associative comme catalyseur et vecteur pour de nouvelles logiques et pratiques de développement local.

Il est évident que ces écrits approfondissent et renouvellent la réflexion sur la décentralisation et le développement local en Haïti. Frédéric G. Chery a attiré l'attention sur les

6 Dorvilier, Fritz., Gouvernance associative et développement local en Haïti, Editions de l'UEH, P-au-P, 2011, 255 p. Gouvernance associative se définit comme « un dispositif de définition, de coordination, de régulation, et d'orientation des préférences collectives au sein d'une association. Pour ce faire, les acteurs-militants mettent en oeuvre et développent une capacité de concertation, de discussion, de problématisation, d'innovation, de contestation et de restructuration d'un système social établi, et ce afin de pouvoir prendre le contrôle de son fonctionnement et de son développement. » Dorvilier, F. Gouvernance associative et développement local en Haïti, Editions UEH, 2011, p. 15

forces dormantes et inexploitées des agents civiles dans cette société subissant encore tout le poids du militarisme. Y. Sainssiné a ouvert la voie aux réflexions sur les métiers locaux nécessaires à l'accroissement et au management des ressources. F. Dorvilier a pour ainsi dire inversé la lecture de la question du local en Haïti. Contrairement à la théorie du pays en dehors dont le point fort est le repli sur soi des groupements, de la famille des Bossales devenus paysans, l'auteur souligne la dynamique des paysans- grâce à un mécanisme d'apprentissage collectif- qui refusent désormais de s'isoler, de se mettre de côté et envahissent progressivement l'espace public.

Cependant toutes ces études revues ont laissé pendantes certaines questions liées directement à la finalité triple de la décentralisation en Haïti : la démocratie à la base, la desserte des services publics, et le développement local. Par exemple, quel mode de répartition de compétences entre l'État et les Collectivités Territoriales? Quel est le degré d'efficacité et d'effectivité de ce mode de répartition des compétences? La décentralisation facilite t-elle la fourniture des services sociaux de base ? Les citoyens et citoyennes ont-ils la possibilité et la capacité à participer dans la prise des décisions ayant des incidences sur leurs vies (démocratie locale) ? Quels sont les freins du développement local liés à la décentralisation? Quelles sont les contraintes de la décentralisation et du système de gouvernance territoriale pour le développement? Quel est le degré de cohérence nécessaire au système de gouvernance territoriale pour impulser un développement soutenable?

Entre ce qui a été constaté en termes de travaux théoriques et empiriques sur l'état de la question et ce qu'il est jugé nécessaire de savoir à propos de la dynamique entre la décentralisation et le développement local, le questionnement antérieur a fait ressortir des écarts qui pourraient se formuler en la question fondamentale que voici: Dans quelle mesure la décentralisation favorise t-elle le développement local ?

A travers cette théorie, Gérard Barthelemy entend démontrer que le sous-développement en Haïti n'est pas lié à une quelconque inaptitude, mais plutôt à un profond antagonisme entre deux (2) systèmes culturels : Bossales et Créoles.

Hypothèse, objectifs et but de la recherche

Compte tenu des réflexions approfondies sur les divers éléments de la thématique et des résultats des pré-enquêtes, la réponse présumée se formule de la manière suivante: la décentralisation- étant fondée sur le partage des responsabilités et des ressources, et la participation citoyenne- ne favorise le développement local que dans la mesure oil elle est pratiquée dans un système de gouvernance territoriale cohérent.

Cette hypothèse cherche à atteindre des objectifs spécifiques tels que : (i) démontrer l'importance de la responsabilisation et la participation des citoyens et citoyennes dans la fabrication et la coordination de l'action de développement, (ii) démontrer la nécessité de la disponibilité des autorités et des cadres formés et motivés pour impulser le développement local. (iii) Démontrer l'impact de la gestion saine des services publics sur le développement local. Ces objectifs spécifiques se poursuivent dans le but d'identifier les conditions nécessaires pour faire de la décentralisation un levier optimal de développement local.

Limitation et approches méthodologiques de la recherche

Comme il n'est pas possible d'investiguer toutes les aspects de la décentralisation dans cette seule étude, il est aussi impossible, vu le temps et les moyens nécessaires, de conduire la recherche dans tout le pays. Pour des raisons d'accessibilité et de proximité, la Commune de Croix-des-Bouquets a été retenue. Sur une base chronologique et du point de vue synchronique, l'étude se limite de Mai 2010 à Février 2011. Cependant la plan diachronique a été profondément exploité afin de mieux synchroniser.

Pour accomplir les opérations qu'implique la recherche et tester l'hypothèse, a été suivie une approche déductive passant du général au particulier. Les notions de la décentralisation et des stratégies de développement ont été revues dans le contexte global, ensuite dans le contexte

haïtien, et finalement dans le cas précis qui est la Commune de Croix-des-Bouquets. Ont été effectués une critique des théories existantes, une analyse de la documentation, des enquêtes de terrain, etc.

Au début, le chercheur a mené des pré-enquêtes pendant une (1) semaine afin de resserrer sa curiosité autour des dimensions signalées par la question de départ. Le chercheur s'est intéressé aux faits et représentations relatives aux constats de départ et aux enjeux dégagés plus haut. Il s'est entretenu avec des interlocuteurs concernés et intéressés en posant des questions larges et ouvertes liées avec le développement, la décentralisation et la gouvernance. Comme résultats, tout un ensemble d'idées nouvelles ont été acquises et permis de mieux affiner les axes stratégiques de la recherche. Les pré-enquêtes ont été un préalable nécessaire pour l'élaboration et la finalisation de la méthodologie de la recherche. C'est ainsi que la méthodologie qualitative s'est révélée la plus approprié e et a été donc retenue.

Dans un second temps, après avoir consulté des leaders locaux et pris des rendez vous, le chercheur a démarré une série d'enquêtes afin d'obtenir des informations de nature privée en interrogeant des personnes. L'enquête devrait permettre au chercheur d'appréhender l'identité sociale, la position sociopolitique et idéologique des personnes interrogées tout en ouvrant du même coup l'accès aux phénomènes comme les attitudes, les opinions, les préférences, les représentations, dans le cadre du développement, de la décentralisation, et de la gouvernance.

Conformément à la nature de l'hypothèse, des objectifs de la recherche, et sous la base des pré-enquêtes, le chercheur a opté pour un échantillon du type non représentatif7 où sont visées les unités caractéristiques de la population sous étude. Car il est préférable d'interroger les personnes que la problématique en question concerne et des gens donnant présomption d'implication dans le problème.

7 Kevassay, S., Mémoire de recherche, Vuibert, Belgique, 2003, p. 100-101

Le chercheur a conduit des entrevues de groupes étant l'une de méthodes d'enquête utilisées pour obtenir des données auprès des groupes et des collectivités. L'entrevue de groupe a été essentiellement utilisée pour appréhender le partenariat entre la société civile et l'institution municipale, les réactions entre les citoyen(ne)s au sein de la Commune, etc. Ont été privilégiés et retenus six (6) groupes déjà constitués tels que groupe de chorale, groupe de jeunes, associations de base, Organisations de développement, groupe de métiers, et groupe de jeunesse. Dans l'ensemble, les groupes interviewés présentent les caractéristiques homogènes incluant des individus (entre 18 et 55 ans) de tendances différentes (voir Annexe I).

Par le fait que les groupes ne sont pas habitués à ce genre d'activités, pour réaliser les entrevues, l'expérience professionnelle, la maitrise de la conduite de réunions, et l'initiation à la dynamique de groupe du chercheur se sont révélés indispensables.

Le chercheur s'est servi d'un guide d'entretien (voir en Annexe IV) pour s'adresser aux différents groupes. Tout d'abord, un nombre de 200 personnes a été visé pour les entretiens, compte tenu de 41 cas de refus de prendre part aux entretiens et neuf (9) cas d'absence, dans l'ensemble seulement 150 personnes réparties en six (6) groupes ont été interviewées sur une période de deux (2) mois. Le chercheur a opté pour deux (2) types de questions : des questions fermées qui octroient très peu de choix et de liberté d'expression à l'enquêté et des questions ouvertes qui donne libre cours à l'enquêté pour organiser sa réponse tant du point vue de contenu et de la forme. L'objectif des entretiens était de faire ressortir la perception et la compréhension des citoyens et citoyennes de la politique du développement communal, du mode de gouvernance du territoire, de l'appropriation locale du développement, etc.

L'entrevue de groupes, étant la principale méthode d'investigation, a été complétée par l'observation participante, encore une des méthodes pour étudier les groupes, les collectivités, etc. L'observation participante a permis d'aller au-delà de la description des acteurs en situation. Le sens de la situation, de la dynamique et de l'orientation des acteurs ont été mis sous

projecteur. La Commune de Croix-des-Bouquets étant le lieu de résidence du chercheur, cela lui a facilité la compréhension des significations que les gens se font de la décentralisation et du développement local. Il a été donc relativement facile pour le chercheur, se faisant observateur et participant, de s'intégrer dans la population sous étude. Au cours de ses observations, le chercheur a tenu un journal de bord où il consigne régulièrement à la fois les notes strictement descriptives, qui vont du repérage sur le vif au compte rendu exhaustif, et ses réflexions personnelles concernant divers aspects et étapes de la recherche.

Pour traiter les données, une méthode mixte a été retenue. Dans un premier temps, le chercheur utilise l'approche quantifiante qui sera complétée par l'approche qualitative.

L'approche quantifiante est particulièrement adaptée aux questions fermées. Elle permet en fonction d'établir des typologies d'individus. Après avoir traité les réponses l'une après l'autre pour chaque question, les individus ont été classés ou catégorisés en fonction de leur appartenance à une ou plusieurs possibilités de réponse. Les individus sont repartis pour chaque variable donnée selon les différentes modalités.

Le cadre de l'approche qualitative a privilégié l'investigation thématique transversale, dans la laquelle un ensemble des réponses ou données est considéré comme un tout, générant un corpus d'informations à l'intérieur duquel est recherché et qualitativement analysé chaque unité, la présence et le poids de chaque indicateur à travers le nombre d'occurrences des thèmes, pensée, idéologie, positionnement ou mot ressenti. Ce travail de comptage résulte d'une synthétisation et conceptualisation qui serait explicitées à travers les interprétations.

Comme structure, la recherche est divisée en trois (3) grandes parties subdivisées en neuf (9) chapitres:

qui a été largement favorisé par la globalisation, étant une des étapes charnières du capitalisme. Les principales stratégies du développement ont été revues dans leurs différences et complémentarité, dans leurs filiations et ruptures notamment avec l'idéologie néolibéraliste. La notion de décentralisation, à son tour, est étudiée à la fois comme instrument de développement local et composante de tout système de gouvernance territoriale.

Dans la deuxième partie du travail, sont reconsidérées dans le contexte haïtien, les notions développement local et décentralisation, en tenant compte de la culture sociopolitique et institutionnelle du pays.

La troisième et dernière partie permet particulièrement de procéder à l'objectivation empirique de la recherche. Est présentée toute une sociographie de la Commune de Croix-desBouquets qui met également en évidence les potentialités et contraintes de celle-ci par rapport au développement communal et à la décentralisation. Dans cette partie, sont notamment présenté et discuté les résultats conduisant à la conclusion de la recherche, et est particulièrement traitée la congruence des hypothèses et de la réalité empirique tout en ébauchant des réflexions à visées pratiques.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera