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Régulation et dispositifs de la gouvernance

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par Ali El Ouardi
Université Mohamed V - Master management du développement social 2010
  

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VIII. mites de la régulation privée par les entreprises et les associations

Pour les néolibéraux, la responsabilité sociale des entreprises (RSE) consiste-t-elle simplement à donner des repères éthiques aux acteurs du marché, afin de ne pas laisser croître l'intervention et les règles des pouvoirs publics ? Pour les partisans de la "social-démocratie", notamment, serait-ce plutôt la mise en oeuvre de moyens d'actions, de repères plus précis ou de nouvelles instances de régulation publique visant un développement de l'économie respectueuse de la dimension sociale et de l'éthique ? La RSE véhicule une vision très normative de l'économie, dans la mesure où elle suppose que les entreprises ont un devoir de responsabilité morale. Or, pour les partisans les plus radicaux de l'Etat libéral tel Milton Friedman, l'entreprise ne devrait être responsable que devant ses actionnaires. Pour certains libéraux plus modérés, la mise en oeuvre de certaines règles sociales est un minimum nécessaire à la pérennité à long terme du système capitaliste.

La notion de responsabilité sociale d'entreprise (l'éthique d'entreprise) se fonde sur l'hypothèse que la dynamique interne, la régulation par les acteurs privés, si elle est suffisamment développée, peut supplanter la dynamique externe, la régulation publique (le respect des valeurs et des normes par la loi) (Capron, 2000). Les partisans de l'Etat social, de la régulation à dominante publique n'adhérent pas à cette approche. Ils estiment que, bien que la RSE puisse être bénéfique, il paraît très insuffisant de laisser, à la seule responsabilité des entreprises, la résolution des problèmes sociaux. En effet, il est indispensable, selon eux, qu'un acteur indépendant et disposant de la capacité de sanction puissent en limiter les infractions.

Dans cette perspective, l'idée d'une RSE peut s'avérer néfaste, dans la mesure où elle véhicule l'idée qu'une autorégulation des acteurs économiques privés est possible, dans le domaine des droits sociaux. Or, nous verrons par la suite que les tentatives actuelles d'autorégulation, via les codes de conduite, dans le domaine des normes fondamentales du travail, s'avèrent relativement inopérantes.

Les ONG, qui s'intéressent à la question éthique et équitable, l'envisagent en développant en priorité la régulation des normes sociales par le public, en la démocratisant. A travers les différents instruments de contrôle citoyen de l'économie qui sont qualifiés aussi d'instruments d'éthique, les ONG entendent mettre en oeuvre concrètement ce qui reste un idéal ou des discours volontairement vagues, sur la régulation des normes sociales, au plan international notamment. Mais, dans la mesure où les codes de conduite et labels relèvent d'une régulation par les acteurs privés, les ONG qui les utilisent pourraient échouer et participer finalement à une orientation opposée à leur but initial.

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