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Approvisionnement en eau dans la ville de Bukavu et son impact sur les maladies de mains sales

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par Freddy SHUKURU SALUMU
Université officielle de Bukavu - Licence en santé publique 2010
  

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PROBLEMATIQUE

La troisième composante des soins de santé primaire issue de la conférence d'Alma Ata en 1978 est l'approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d'assainissement de base.

Une eau est dite saine ou potable quand elle satisfait à un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine. C'est une eau qui n'offre aucun inconvénient pour la santé du consommateur. Cette qualité sous-entend que l'eau convient à tous les usages domestiques habituels, y compris l'hygiène corporelle. Elle doit être chimiquement exempte des quantités excessives des matières organiques et minérales et biologiquement à l' abri de la contamination par des germes du péril féco-oral pathogènes1.

Approvisionnement : ce terme dérive du verbe approvisionner, qui signifie fournir des provisions des choses nécessaires. Nous utilisons ce terme pour désigner la façon dont on se procure de l'eau en tout ce qui s'y rapporte : endroit, récipient, quantité, qualité, coût,... Quelques auteurs utilisent l'expression « alimentation en eau » à la place d'approvisionnement en eau.2

Réhabilitation de l'approvisionnement en eau potable

Vaste pays au coeur du continent africain, la République Démocratique du Congo compte parmi les pays au monde dont le taux d'approvisionnement en eau et d'assainissement figure parmi les plus bas dans le monde et ont baissé au cours des 20 dernières années. Selon les dernières statistiques, actuellement, seulement 26 % et 9 % de la population ont respectivement accès à l'eau potable et à un système sanitaire adéquat. Les faibles taux de couverture en eau potable ont conduit à une situation de santé publique où la diarrhée cause 12 % de décès au Congo. Le taux de morbidité liée à la diarrhée pour l'enfant de moins de cinq ans (en deux semaines) a atteint 20 % et les maladies épidémiques liées à l'eau et l'assainissement y compris le choléra continuent de faire des ravages dans la population.

1 Jean-Pierre BITUNDU MWANA-THANYA: Cours d'hygiène et assainissement (Aspect Approfondis) L1 santé Publique UOB 2009-2010.

2 Janvier KUBUYA B. Cours d'hygiène et assainissement du Milieu G3 santé Publique UOB 2008-2009.

L'objectif du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à l'eau (objectif 7 Cible 4) est aussi loin d'être atteint en RDC.3

La RDC fait face à des difficultés pour desservir sa population en eau potable bien qu'elle dispose d'énormes potentialités hydriques pouvant approvisionner toute l'Afrique. A ce jour, beaucoup de villes et territoires sont confrontés à une pénurie d'eau potable. Suivant les statistiques publiées par le ministère de l'Energie et le programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le taux national de desserte, qui était de 69 % en 1990, est tombé à 22 % en 2005, avant de remonter à 26 %.4

Bien que la République Démocratique du Congo (RDC) soit le pays d'Afrique possédant les ressources hydrologiques les plus importantes, elle doit aujourd'hui faire face à une crise aiguë de l'approvisionnement en eau potable. En effet, seuls 26 % de la population congolaise ont accès à une eau potable salubre, une estimation bien en dessous de la moyenne des 60% pour l'ensemble de l'Afrique subsaharienne.

En raison des infrastructures endommagées et fragilisées par des années de sous-investissement, de conflit et de la croissance rapide de la population, le taux de couverture de l'approvisionnement en eau a décliné jusqu'à récemment. Les conséquences sociales et sanitaires de la rupture des services d'eau sont considérables.

Les tranches les plus pauvres de la société sont touchées de façon disproportionnée par le déclin de la prestation des services et la hausse des prix de l'eau, cette situation a été observée dans les zones rurales mais également de façon croissante dans les villes connaissant une expansion rapide5.

La situation sur l'approvisionnement en eau potable sur toute l'étendue de la République reste la même : la pénurie et le coût élevé de l'eau.

Dans certaines villes, la majorité de la population n'a pas accès à l'eau potable. A Kananga, au Kasaï Occidental, le responsable provincial du service d'hydraulique rural affirme que 70% de la population sont privés d'eau potable. Au Bas Congo, la situation est pire : 6% seulement de la population boit de l'eau potable. Le thème retenu cette année pour la célébration de la journée mondiale de l'eau, « l'eau pour les villes », sonne creux dans de nombreuses villes de la RDC.

3 http://www.kfw-entwicklungsbank.de/EN_Home/LocalPresence/SubSahara62/Office_Congo,_D.R./Activities/Eau_potable_pour_quinze_villes_de_la_RDC.jsp

4 http://reliefweb.int/node/370819

5 PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunités (Rapport Technique 2010)

Par manque d'eau potable, la population du territoire de Mweka, situé à 250 km de la ville de Kananga, se contente des eaux de pluie. Les ménagères profitent de ce moment pour faire des réserves. Des familles entières se mobilisent et accourent vers de grands bâtiments de la cité pour recueillir les eaux de la pluie qui coulent des toitures de ces immeubles6.

Matadi: 6% de la population boit l'eau potable7

Bas Congo quinze mille personnes sur deux cent cinquante mille que compte la ville de Matadi dans la province du Bas Congo ont accès à l'eau potable. Un responsable de la Régie de distribution d'eau (Régideso) a affirmé, mardi 22 mars 2010, que le reste de la population est locataire auprès de ces abonnés. Selon la même source, la vétusté du matériel, qui date de l'époque coloniale et le manque de réhabilitation du réseau de distribution sont à la base de cette situation. Il y a des quartiers à Matadi et à l'intérieur de la province qui ne sont pas connectés à la Régideso, notamment la cité de Luozi et Moanda où l'eau potable ne coule pas.

La pénurie d'eau reste un problème en République démocratique du Congo, les habitants se déplacent à plus de 10 km pour trouver de l'eau et il faut 30minutes pour remplir un récipient de 20 litres. Il faut se réveiller à 4heures du matin pour la recherche de l'eau, une situation qui n'existe pas dans de nombreux pays qui par ailleurs ne disposent pas de l'hydrographie comme celle de la RDC.

En milieu ruraux, la majorité des habitants s'approvisionnent en eau dans des rivières, lacs, des sources non aménages des puits ouverts et ces habitants ont des problèmes de santé.

6 http.www .okapi info .cd

7 Opt cit 3

Tableau N°1 : Accessibilité à l'eau potable et l'assainissement en RDC

 

Eau potable, en %

Assainissement, en %

Année

Urbain

Rural

Ensemble du pays

Urbain

Rural

Ensemble du pays

1980

43

5

20

8

6

7

1990

69

24

42

9

12

10

2000

67

20

40

8

12

9

2002

66

16

36

6

10

8

2005

22

9

17

4

7

6

2011

26

12

23

7

10

9

Source: CNAEA-RDC-2005

La diarrhée est la deuxième cause de mortalité et pourrait être fortement réduite par un meilleur accès à l'hygiène, l'assainissement et l'eau potable8, grâce au respect du droit à l'eau potable et à un environnement sain pour la population congolaise. En 2010, malgré les efforts des acteurs humanitaires sur le terrain, la RDC a encore enregistré un nombre élevé de cas de choléra : 1 083 930 cas de choléra et 115 décès soit une létalité de 0,011%) ont été enregistrés officiellement entre le 1er janvier et le 29 août 2010 ;9

Dans la ville de Bukavu, notre milieu d'étude la majorité des coins de la ville ne sont pas approvisionnés en eau de la REGIDESO quelle que soit la saison, les habitants se déplacent d'une commune à l'autre à la recherche de l'eau. Ils peuvent se déplacer à plus de 20 km pour la recherche de l'eau, un bidon de 20 litres sera utilisé par une famille de plus de 5 personnes

Quelques habitants de la ville s'approvisionnent à des bornes fontaine et à des sources non aménagées. Ceux qui ont la chance d'accéder au robinet, il faut plus de 10 minutes pour remplir un récipient de 20 litres sur une rangée de plus de 20 personnes en attente de puiser.

8 Taux de couverture en eau potable estimé à 26% et le taux de l'assainissement à 9% en 2011 (EDS). La tendance de la couverture en eau diminue (augmentation de la population et dégradation des infrastructures) et devrait diminuer encore plus d'ici 2015 (UNEP, 2011). Plan d'action humanitaire RDC 2011.

Cfr: www.rdc-humanitaire.net

9 Selon la 4ème Direction du Ministère de la Santé RDC (Cfr: www.rdc-humanitaire.net)

Toutes les communes des villes de Bukavu ont des problèmes d'approvisionnement en eau potable et cela a des répercussions sur la santé des consommateurs de cette eau.

La REGIDESO Bukavu fournit chaque jour 12 000 mètres cubes pendant la saison sèche et pendant la saison pluvieuse 16000 à 18 000 mètre cube par jour à fournir à une population de 712433 habitants.10 pour une consommation d'au moins 20 litres par personne et par jour11. D'après la Direction Technique de la REGIDESO, 20 647 abonnés sont enregistrés et sur ce nombre seuls 15607 sont actifs et sont servis par la REGIDESO BUKAVU, soit un déficit de services à 5040 clients qui constituent 25% des abonnées non servis.

D'après le service de comptabilité de la REGIDESO, deux types d'abonnés sont enregistrés :

1. Les abonnées au tarif forfaitaire, sans compteur la facture varie entre 17 000 et 22 000 Fc

2. Les abonnées avec compteur le tarif varie selon la consommation soit 5000 à 15000 FC

10 REGIDESO BUKAVU : Direction Technique

11 http://www.who.int/water sanitation health/mdg1/fr/index.html

Tableau 2 : Cause du faible taux d'accessibilité à l'eau par secteur

Eau potable : Défis majeurs par sous-secteur

Urbain et périurbain

> Infrastructures abandonnées. Un tiers des usines de traitement non

opérationnelles.

> Taux de croissance rapide de la population urbaine (4,6 pour cent).

> Prix élevé de l'eau.

 

> Faibles retour sur investissement et viabilité financière des services

publics en charge de l'eau.

 

> Informalité des prestations de services d'eau dans les zones

périurbaines.

 

> Dégradation des bassins versants augmentant les coûts de traitement.

Rural

~> Faible accès aux sources d'eau améliorées.

 

~> 60 pour cent des systèmes ruraux de services d'eau non opérationnels.

 

> Informalité des prestations de services d'eau (contrôle de qualité et

entretien insuffisants).

 

> Taux élevé de contamination bactériologique.

 

> Faible allocation du total des investissements pour le sous-secteur (15

pour cent du total).

 

~> Dégradation physique des sources d'eau potable.

Source : PNUE: Problématique de l'eau potable en RDC, défis et opportunité (Rapport Technique 2010) page 5

Qu'entend-on par accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson
salubre et à des services d'assainissement de base ?12

L'OMS et l'UNICEF assurent, pour le système des Nations Unies, le suivi des progrès réalisés concernant la cible 10 des OMD. Le Programme commun OMS/UNICEF définit l'eau de boisson salubre et l'assainissement de base comme suit :

12 http://www.who.int/water sanitation health/mdg1/fr/index.html

· L'eau de boisson désigne l'eau utilisée à des fins domestiques, la boisson, la cuisine et l'hygiène personnelle.

· L'accès à l'eau de boisson signifie que la source est située à moins d'un kilomètre de l'endroit de son utilisation et qu'il est possible d'obtenir régulièrement au moins 20 litres d'eau par habitant et par jour.

· L'eau potable est une eau ayant des caractéristiques microbiennes, chimiques et physiques qui répondent aux directives de l'OMS ou aux normes nationales relatives à la qualité de l'eau de boisson.

L'accès à l'eau potable est indiqué par la proportion des personnes qui utilisent des sources d'eau potable améliorées : raccordement à domicile ; bornes-fontaines publiques ; trous de sondage ; puits protégés ; sources protégées ; eau de pluie.

Questions de Recherche

D'après tout ce qui précède, nous nous sommes posés les questions suivantes :

1. Est-ce que la quantité de l'eau produite par la REGIDESO suffit pour alimenter les habitants de la ville de BUKAVU par rapport aux normes de l'OMS de 20 litres /personne et par jour ?

2. Les habitants de la ville de BUKAVU non abonnés à la REGIDESO, comment s'approvisionnent t-ils en eau potable ?

3. Quelle est la qualité de l'eau fournie par la REGIDESO à ses abonnées étant donné que la tuyauterie actuelle date de 1960 ?

4. Quel est la qualité de l'eau des bornes fontaines et sources d'eau utilisée par les habitants de la ville de Bukavu.

5. Quel est le processus de traitement de l'eau à l'Usine de MURHUNDU ?

6. Quel est l'impact de cet approvisionnement sur les maladies hydriques ?

7. Quel est la quantité journalière de l'eau utilisée dans les ménages de la ville de Bukavu ?

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld