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Analyse économique des décisions de financement des PME au Bénin

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par Yémalin Judicael TOSSOU
Université d'Abomey-Calavi faculté des sciences économiques et de gestion (Bénin) - Maà®trise es sciences économiques 0000
  

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Paragraphe 2 : Discussion de l'effet des financements sur la PMEB

La relation positive et significative annoncée par l'hypothèse N°2 se confirme entre le montant de financement reçu par la PME et les indicateurs du niveau de développement de la PME : chiffres d'affaire mensuels après le financement, la rentabilité mensuelle après le financement, le fonds de commerce et la croissance du FDC et la croissance du chiffre d'affaire.

Avant de discuter ces résultats, il est important de préciser que les données utilisées pour la vérification de cette hypothèse sont celles des PME qui ont demandé au moins un renouvellement de crédit. Cette approche s'est imposée à nous parce que les PME, pour la plupart, ne produisent pas elles-mêmes ces informations, il fallait donc qu'elles renouvellent la demande de crédit pour que nous puissions avoir les informations produites par l'analyste de crédits après entretien avec l'entrepreneur.

Ainsi la relation positive constatée peut même être le fait que les PME qui ont renouvelé sont soient celles qui ont eu un effet positif du précédent crédit sur leurs indicateurs de développement ; c'est d'ailleurs pourquoi une enquête qualitative a été également faite auprès des PME pour ce qu'il en est de leur niveau de développement suite aux financements reçus. Mais au-delà de cette conception, certains entrepreneurs confirment qu'une injection de fonds dans leurs entreprises augmente leurs fonds de commerce. Il en est de même pour le chiffre d'affaires et la variation relative de ce dernier.

Toutefois, les mêmes analyses indiquent que la contribution des financements accordés aux PME est non significative quant à la croissance du niveau de rentabilité. Pourquoi un tel résultat ?

En effet, pour que le taux de croissance de la rentabilité augmente, il faut que la PME réalise d'importants chiffres d'affaire mais à moindre coût. Et c'est certainement là le problème. Avoir un coût minimum de production ou de vente suppose au moins l'un des cas suivants :

o la PME achète ses marchandises ou input en quantité pour bénéficier d'éventuelles réductions : chose aisée si la PME dispose de gros fonds dans le temps par exemple un gros financement à rembourser sur une longue durée ;

o ou la PME a une parfaite information sur la variation des prix sur le marché des facteurs de production et peut donc saisir des opportunités en cas de bas prix : chose difficile du fait d'abord de la forte prévalence des risques en Afrique (où les chocs sont difficiles à prévenir), ensuite de la non production régulière des informations utiles à une prise de décision et enfin du manque d'expertise des promoteurs et dirigeants des PME ;

o ou bien la PME mène une politique de réduction de ses charges : l'augmentation du résultat y lié est sans lien direct avec le financement reçu par la PME ;

o ou encore qu'elle est une filiale d'une grande entreprise ou membre de réseau (concentration) où les conditions de marché sont spécifiquement revues pour les membres : cas non découvert dans nos études empiriques au Bénin où la logique de fusion ne semble pas intéresser les PME.

C'est la première option qui paraît aisée pour aider une PME à augmenter son résultat mais à condition que le montant de financement soit consistant.

Comme l'a souligné l'analyse qualitative, les crédits accordés aux PMEB et la durée de remboursement associée semblent insuffisants pour accompagner la croissance du niveau de rentabilité de la PME.

Mentionnons également les pertes d'opportunités occasionnées par la longue durée de traitement des dossiers : avec un crédit débloqué au moment inopportun, la PME a une très faible chance d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixée lors de sa demande de financement.

En outre, le montant de financement net est souvent insuffisant du fait des coûts de

crédit.

Récapitulons qu'en termes d'efficacité vis-à-vis de la PME, le financement que reçoivent les PME contribue positivement à l'amélioration de tous les indicateurs de développement d'une PME retenus sauf la croissance de la rentabilité dont les effets sont insignifiants du fait de la faiblesse du financement alloué et des coûts de financement élevés.

C'est vrai que les accords de classement en vigueur dans l'UMOA devraient contribuer à la réduction des coûts de crédit bancaire. Mais, très peu de PME y accèdent du fait des conditions trop contraignantes (voir résumé des conditions en annexe 6) et surtout du manque d'informations.

En résumé les financements accordés aux PMEB influent positivement sur la plupart de leurs indicateurs de développement. Cependant l'analyse qualitative nous a éclairés sur quelques limites à cette efficacité à savoir : l'insuffisance du montant de financement, le coût du crédit, la durée de traitement des demandes de crédit.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld