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Problématique de la maà®trise de l'eau agricole dans la basse vallée de l'Ouémé à Sô-Ava( Télécharger le fichier original )par Naboua KOUHOUNDJI Université d'Abomey-Calavi, Bénin - Maà®trise en géographie 2010 |
SOMMAIRESIGLES ET ACRONYMES 4 AVANT-PROPOS 6 RESUME 7 ABSTRACT 8 INTRODUCTION 9 CHAPITRE 1 : CADRE DE L'ETUDE 11 CHAPITRE 2 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE 31 CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 43 CONCLUSION 76 BIBLIOGRAPHIE 78 LISTE DES TABLEAUX 83 LISTE DES FIGURES 83 LISTE DES PHOTOS 83 ANNEXES 85 TABLE DES MATIERES 101
SIGLES ET ACRONYMESAMCOW : African Ministers Council of Water ASECNA : Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar BIDOC : Bibliothèque-Centre de Documentation BU : Bibliothèque Universitaire CCF : Centre Culturel Français CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CENATEL : Centre National de la Télédétection et de la Cartographie Environnementale CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole CIPCRE : Cercle International pour la Promotion de la Création CIRAD : Centre de Coopération Internationale en recherche Agronomique pour le développement CNAP : Centre National d?Agro-Pédologie CRA : Centre de Recherches Agricoles D. Pêches : Direction des Pêches DAgri : Direction de l?Agriculture DAGRN : Direction de l?Aménagement et de la Gestion des Ressources Naturelles DANA : Direction de l?Alimentation et de la Nutrition Appliquée DG-Eau : Direction Générale de l?Eau DGR : Direction du Génie Rural FAO : Organisation des Nations-Unies pour l?Alimentation et l?Agriculture (Food and Agriculture Organization) FSA : Faculté des Sciences Agronomiques GIRE : Gestion intégrée des Ressources en Eau GPS : Global Positionning System IGN : Institut Géographique National IITA : Institut International d?Agriculture Tropicale (International Institute of Tropical Agriculture) INSAE : Institut National de la Statistique et de l?Analyse Economique LABEE : Laboratoire de Biogéographie et d?Expertise Environnementale LACEEDE : Laboratoire Pierre Pagney, Climat, Eau, Ecosystèmes et Développement LSSEE : Laboratoire des Sciences des Sols, Eau et Environnement MAEP : Ministère de l?Agriculture, de l?Elevage et de la Péche
MARP : Méthode Accélérée de Recherche Participative MEE : Ministère de l?Energie et de l?Eau MEPN : Ministère de l?Environnement et de la Protection de la Nature OBRGM : Office Béninois de Recherches Géologiques et Minières OMM : Organisation Mondiale de la Météorologie ONASA : Office national d?Appui à la Sécurité Alimentaire ORSTOM : Office de Recherches Scientifiques et Techniques d?Outre-Mer PDAVV : Programme de Diversification Agricole par la Valorisation des Vallées PNUD : Programme des Nations-Unies pour le Développement PROGEL : Projet de Promotion de la Gouvernance Environnementale locale PUASA : Programme d?Urgence d?Appui à la Sécurité Alimentaire RGPH : Recensement Général de la Population et de l?Habitation SADEVO : Société d?Aménagement et de Développement de la Vallée de l?Ouémé SDAC : Schéma Directeur d?Aménagement Communal SEDAGRI : Société d?Etat et de Développement Agricole SNV : Schweizerische Normen-Vereinigung (Association Suisse de Normalisation) SONIAH : Société Nationale d?Irrigation et des Aménagements Hydro-agricoles STUDI : Société Tunisienne d?Ingénierie SWOT : Strengths -- Weakness -- Opportunities -- threats (Forces -- Faiblesses -- Opportunités -- Menaces). UNC : Unité Nationale de Coordination du Consortium Bas-Fonds
AVANT-PROPOSL?eau est devenue un enjeu géostratégique international. Sa rareté ou son abondance a des répercussions sur l?agriculture. Cette dernière occupe plus de 80 % de la population béninoise (MISD, 2001). Plusieurs études ont été, en effet, commanditées dans ce domaine et orientées vers les aménagements agricoles. Toutefois, les résultats sont hypothéqués par des contraintes ayant pris leurs genèses, pour la plupart, des variations climatiques. Ces contraintes se manifestent par la baisse constante des rendements agricoles. Cette situation est particulièrement inquiétante dans la Commune de Sô-Ava où l?on observe les deux extrêmes hydriques qui s?alternent : abondance d?eau et rareté d?eau. Aussi, mérite-t-elle d?être comprise afin d?identifier la nature des remèdes à apporter. C?est à cette fin que la présente étude est réalisée. L?étude n?aurait pas été possible sans la contribution des uns et des autres. La liste de ces personnes nous paraît très longue. Nous pensons spécialement à nos encadreurs Dr Expédit VISSIN et Dr Mouïnou Attanda IGUE. Nos remerciements vont également à l?endroit du Dr MENSAH, Directeur du Centre de Recherches Agricoles (CRA) d?Agonkanmey, pour sa disponibilité et sa rigueur scientifique. Nous remercions tous les enseignants du DGAT. Nous n?oublions pas l?ONG «Association pour la Solidarité Sociale (ASS)» pour son soutien moral. Je remercie ma camarade Karamath AMINOU pour ses encouragements ; Je remercie mes parents et tous ceux qui, de près ou de loin, m?ont été utiles et ceux qui n?ont pas pu l?être faute de temps. Que Dieu, le Miséricordieux, l?Omniscient, vous en récompense.
RESUMELe but de l?étude est de connaître la problématique de la maîtrise de l?eau pour une agriculture durable à Sô-Ava. Les producteurs agricoles de la Commune de Sô-Ava rencontrent des difficultés, liées à la non maîtrise de l?eau agricole, dans la mise en valeur de leurs terres cultivables des bas-fonds. Pour traiter cette question, nous avons collecté des informations auprès des acteurs concernés. Ces informations ont été traitées à l?aide des statistiques descriptives et du modèle SWOT selon leurs caractères. Les résultats obtenus ont fait ressurgir en premier lieu des contraintes. Ces dernières sont d?ordre géologique, géomorphologique, pédologique, hydrologique et climatique. Elles ont pour effets directs la pollution par l?augmentation de la turbidité et de la charge des plans et cours d?eau, le déblaiement des particules fines, la submersion des surfaces cultivables, l?inondation des cultures avant leur maturité. Les conséquences pratiques de ces effets sont l?inexploitation des terres cultivables des versants et des bas-fonds en position relativement plus basse et la non pratique des cultures comme le riz. Les cultures vivrières subissent à chaque saison 44 % de perte de rendement, les légumes divers 82 %. Face à ces difficultés, les paysans ont adopté des pratiques agrologiques conséquentes telles le labour en billon, en planche, le paillage du billon ou de la planche, la rotation et l?association des cultures. Des pratiques comme les adductions (bassins de dérivation) et les puits à faible profondeur ont été aussi adoptées. Ces pratiques répondent pour la plupart aux caractéristiques physiographiques du milieu. Toutefois, elles nécessitent des améliorations techniques et doivent être complétées par l?application du DiaRPA (Diagnostic Rapide de Pré-Aménagement) pour le choix des aménagements spécifiques à chaque entité géographique. Ces améliorations vont permettre, toutes choses étant égales par ailleurs, un rayonnement de la production agricole de Sô-Ava. Mots dles : maîtrise de l?eau agricole, contraintes, rendements, pratiques agrologiques, améliorations techniques, Diarpa.
ABSTRACTThe purpose of the study is to know the problems of the water control for a sustainable agriculture at Sô-Ava. The agricultural producers of the Commune of Sô-Ava encounter difficulties, related to the non-control of agricultural water, in the development of their cultivable grounds of the hollows. To treat this question, we have collected information near the concerned actors. This information was processed using the descriptive statistics and SWOT model according to their characters. The results obtained made re-appear constraints. These last are of a geological, geomorphological, pedological, hydrological and climatic nature. They cause direct pollution by the increase of the turbidity and the load of the plans and river, the clearing of the fine particles, the immersion of cultivable surfaces, the flood of the cultures before their maturity. The practical consequences of these effects are the inexploitation of the cultivable grounds of the slopes and the hollows in position relatively lower and the non-practical of cultures like rice. The food crops undergo at each season 44 % of loss of yield, the various vegetables 82 %. Face to these difficulties, the peasants adopted consequent agrologic practices such as ploughing in balk, in board, the mulching of the balk or board, the rotation and the association of the cultures. Practices like the adductions (basins of derivation) and the wells at a shallow depth were also adopted. These practices meet for the majority the physiographical characteristics of the place. However, they require technical improvements and must be supplemented by the application of DiaRPA (Fast Diagnosis of Pre-Installation) for the choice of installations specific to each geographical entity. These improvements will allow, all things being equal in addition, a radiation of the agricultural production of SôAva. Key words: agricultural water control, constraints, yield, agrologic practices, technical improvements, Diarpa.
INTRODUCTIONL?eau, devenue aujourd?hui un grand enjeu planétaire, focalise de plus en plus l?attention de tous sur son parcours, sur son avenir dans un monde dynamique de changements climatiques, démographique, technique, moral... « L?eau n?est jamais simplement inutile : si elle n?est pas utile, elle devient nuisible » a affirmé Labassé (1971), car si l?eau est indispensable à la production alimentaire, sa rareté ou son abondance sont nuisibles (Furon, 1963 ; Laimé, 2003). Au Sommet Mondial sur le Développement Durable qui s?est tenu à Johannesburg en août 2002 et au 3ème Forum Mondial de l?Eau de Kyoto en mars 2003, les participants ont mis un accent particulier sur la maîtrise de l?eau. Dans cet ordre d?idée, Monsieur Koffi Annan, Secrétaire Général de l?Organisation des Nations-Unies d?alors, a affirmé que : « l?accès universel à l?eau constitue l?un des grands défis de développement que devra relever la communauté internationale en ce début du XXIème siècle. L?accès limité représente un frein à la croissance économique, une source de profondes inégalités,... mais aussi l?un des principaux obstacles ralentissant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement » (ONU, 2006). Dans le rapport du 10ème Sommet des Chefs d?Etat de la Communauté Sahélo-Saharienne (CEN-SAD) qui s?est tenu à Cotonou du 12 au 18 juin 2008, nous pouvons lire : « pour résoudre le problème de la pénurie alimentaire qui secoue actuellement le monde entier et particulièrement l?Afrique, il faut la maîtrise de l?eau ». Cette déclaration a une fois encore montré l?importance de la place qu?occupe l?eau dans la vie de l?homme et le développement. La maîtrise de l?eau représente pour tout pays un enjeu capital de développement durable. Selon le Fonds Mondial pour l?Environnement, « quatorze pays pâtissent déjà d?une raréfaction de leurs ressources en eau, et on estime que onze autres pays devraient connaître le même sort à l?horizon 2025... ». L?agriculture africaine, qui s?est diversifiée au fil des années, est restée dépendante des conditions climatiques (Boko, 1988). Elle a été très tôt confrontée au problème de maîtrise de l?eau, ultime condition pour une amélioration des rendements agricoles. En Afrique de l?Ouest, et plus précisément au
Bénin, la variabilité pluviométrique est
précipitations au Bénin se caractérisent par une irrégularité dans leur abondance comme dans leur répartition spatio-temporelle (Le Barbé et al., 1993). Par ailleurs, l?état actuel de la maîtrise de l?eau à des fins agricoles «relève» de la précarité des conditions de vie en zone rurale et corrobore que l?insécurité alimentaire demeure une réalité qu?il faut prendre en compte dans toutes ses dimensions (MEHU, 1997). La maîtrise de l?eau agricole ne saurait être traitée isolément. Il faut l?inscrire dans une approche plus globale que constitue la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) dont elle fait partie (Ahamidé, 2007). Ainsi, avons-nous voulu entreprendre une étude sur la problématique de la maîtrise de l?eau agricole dans la basse vallée de l?Ouémé, plus précisément à SôAva. Au cours de ce travail, nous avons eu à : - préciser le cadre de l?étude ; - présenter la démarche méthodologie adoptée pour la collecte, le traitement et l?analyse des données ; - exposer les résultats auxquels nous sommes parvenus ainsi que la discussion de ces résultats.
CHAPITRE 1Cadre de l'Etude
Cette première partie du document intitulé «cadre de l?étude» est consacrée à la problématique, aux objectifs et aux hypothèses. Aussi aborde-t-elle le cadre conceptuel et le cadre géographique de l?étude. 1.1. PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES 1.1.1. PROBLEMATIQUEL?eau joue un rôle important dans la vie des hommes (Bouguerra, 2006). Sans elle, il n?y a pas de vie. L?insuffisance ou l?abondance de cette denrée dans une localité crée des déséquilibres physiologiques à l?organisme humain, et des préjudices socio-économiques à la localité. L?eau est essentielle à la qualité de l?environnement, à la biodiversité, ..., à la production des denrées alimentaires (AMCOW, 2003). Pour l?Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM), l?eau douce ne représente que 2,5 % de l?ensemble des eaux qui couvrent notre planète. Une infime partie de cette eau, soit environ 0,0007 %, est relativement accessible à l?homme à travers les cours d?eau, les lacs et les réservoirs. D?après le Rapport Mondial sur le Développement Humain publié par l?ONU (2006), « le système hydrologique de la planète Terre pompe et transfère environ 43.000 km3 d?eau vers le sol chaque année, ce qui équivaut à 6.900 m3/an/personne vivant sur la planète. Mais une grande proportion de cette eau est de l?eau en crue incontrôlable et de l?eau trop difficile d?accès pour permettre un usage humain efficace ». Il urge donc de maîtriser plus ou moins efficacement ces ressources en eau pour le bien-être de l?homme. Le gouvernement du Bénin a adopté depuis 1969 la politique de valorisation des vallées pour la production agricole (SEDAGRI, 1976; Igué, 2009). Or ceci n?est pas possible sans une maîtrise des eaux. C?est dans ce contexte que l?étude du schéma directeur de la préfaisabilité et de la faisabilité pour la valorisation des ressources naturelles de la basse et moyenne vallée de l?Ouémé a été commanditée (CeCPA Sô-Ava, 2009). Cette question de maîtrise des eaux devient beaucoup plus contraignante dans un contexte climatique. En effet, Bokonon-Ganta (1987), Boko (1988), Afouda (1990) et
Houndénou (1999) ont
en général et à la production des denrées alimentaires en particulier. La simulation de l?évolution des principales cultures pratiquées dans le Bénin méridional révèle l?ampleur des risques agricoles consécutifs à la dynamique des composantes du climat au cours des prochaines décennies (Ogouwalé et Boko, 2007). Une fois encore, la problématique de la maîtrise de l?eau est recrudescente. Elle prend en compte d?autres dimensions comme l?irrégularité pluviométrique doublée d?une mauvaise répartition spatio-temporelle des précipitations, l?allongement de la durée de la saison sèche, la réduction du nombre de jours de pluie et l?inondation précoce dans les zones de crue/décrue (Vignigbé, 1992 ; Aïfan, 1993 cités par Issa (1995) ; Ogouwalé et Boko, 2007). La Commune de Sô-Ava, située dans la basse vallée de l?Ouémé, est connue pour son statut lacustre et pour ses écosystèmes fragiles. C?est une zone à risques où règne l?insécurité alimentaire (Bokonon-Ganta, 1987 ; PROGEL, 2008). Ce qui est le plus souvent occulté, c?est qu?au nord de la Commune (notamment les arrondissements de Dékanmey, de Houédo-Aguékon et d?Ahomey-Lokpo), il existe d?énormes terres cultivables. Elles sont estimées à 21.203 hectares dont seulement 2.960 hectares sont exploitées, soit 13,96 % (Mairie de Sô-Ava, 2006). Le paysage est façonné par l?alternance des hautes et basses eaux, les crues et décrues du fleuve Ouémé (Lamouroux, 1972 cité par Vodounou, 2002). Les alluvions charriées par les hautes eaux de l?hivernage depuis le nord du pays viennent enrichir le milieu et favorisent sa productivité biologique (Pélissier, 1963 ; Dossou et al., 2007). Les conditions hydromorphiques de cette partie de la vallée sont particulièrement favorables aux activités de production agricole (Boko, 1988). Lamouroux (1972) et Houessou (1997), cités par Kouhoundji et Agué (2009), ont montré que le cadre naturel offre d?énormes possibilités dont la population essaie de tirer profit. Par ailleurs, les enquêtes menées par Vodounou (2002) révèlent que 31 % de la population sont occupées par l?agriculture. Autant de raisons qui constituent le leitmotiv et stimulent à entreprendre une étude sur la maîtrise de l?eau dans cette zone afin de mieux mettre en valeur toutes ces potentialités agricoles. Toutefois, les études ayant abordé la question de l?eau et de la basse vallée de l?Ouémé sont restées à l?évaluation des potentialités agricoles et aux relations existant entre les régimes pluvio-hydrologiques et la production agricole, sans parler de la question cruciale de la maîtrise de l?eau. Certaines de ces études se sont uniquement
intéressées au sous-secteur de la pêche. D?où la nécessité de mener une étude sur les contraintes liées à la maîtrise de l?eau à des fins agricoles et d?évaluer les pertes des productions agricoles conséquentes. La présente recherche portant sur la « problématique de la maîtrise de l'eau agricole dans la basse vallée de l'Ouémé a Sô-Ava » est menée à cette fin. Elle se fonde sur deux hypothèses. Le cadre théorique de cette étude est résumé dans la figure 1.
Pressions Impacts Solutions Mauvaise organisation spatiale. Pertes de productions agricoles par inondation et inexploitation des superficies cultivables. AMENAGEMENTS AGRICOLES Solutions
Figure 1: Cadre théorique de la maîtrise de l?eau agricole à Sô-Ava 1.1.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL ET OBJECTIFS DE RECHERCHELes hypothèses qui nous ont guidé durant tout le travail sont formulées comme suit : 1- la production agricole de Sô-Ava est vulnérable aux contraintes de maîtrise de l?eau agricole ;
2- les producteurs agricoles de la Commune de Sô-Ava adoptent plusieurs strategies face à la vulnerabilite de leur production agricole.La verification de ces hypothèses passe par des objectifs fixes. L?objectif global de cette étude est de contribuer à une meilleure connaissance de la problématique de l'eau pour une agriculture durable dans la Commune de Sô-Ava. De façon spécifique, il s?agit de :
En prelude à la realisation des objectifs sus-enumeres, nous avons d?abord examiné les concepts y afferents ainsi que les travaux dejà realises. 1.2. CADRE CONCEPTUEL1.2.1. CLARIFICATION DES CONCEPTSAdduction. Mot relativement récent (1890) désignant l?action de dériver l?eau d?un cours d?eau ou d?une source pour l?amener par un canal ou une canalisation vers un autre endroit, un terrain irrigue mais surtout vers une ville (Pierre, 1982). Dans notre travail, le terme «adduction» est relatif aux champs irrigués. Agriculture. Au sens large, c?est le travail de la terre pour produire des plantes et des animaux utiles à l?homme (Pierre G). Dans la présente étude, il s?agit de l?agriculture stricte, donc de la production vegetale. Aménagement. Aménager, c?est remplacer une dynamique par une autre dans un système donne (Okou, 2008).
Bas-fond. Selon Raunet (1985) cité par Legoupil et al. (1997), les bas-fonds en régions intertropicales sont « les fonds plats ou concaves des vallons, petites vallées et gouttières d?écoulement inondables qui constituent les axes de drainage élémentaires emboîtés dans les épaisses altérations des socles cristallins « pénéplanisés » (...). Ce sont les axes de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques contenues dans l?épais manteau d?altération et alimentés par les pluies. (...). Leurs sols sont engorgés ou submergés pendant une période plus ou moins longue de l?année par une nappe d?eau correspondant à des affleurements de nappe phréatique et à des apports par ruissellement ». Les bas-fonds sont donc les têtes de réseaux hydrographiques, caractérisés par un lit mineur peu marqué. Dans les bas-fonds à fond plat, l?écoulement de surface est celui de la nappe à surface libre. Dans les bas-fonds entaillés par un marigot ou un cours d?eau saisonnier, les relations entre eaux de surface et nappes de bas-fonds sont plus complexes. Dans la présente étude, le bas-fond est compris comme : un axe de convergence préférentielle des eaux de surface, des écoulements hypodermiques et des nappes phréatiques. Bassin versant. Encore appelé bassin hydrologique, c?est une entité topographique et hydrographique dans lequel se produisent des entrées d?eau sous forme de précipitations (Pierre G.). C?est aussi l?ensemble de toutes les pentes qui se réunissent dans une rivière ou un fleuve. BP : Before Present. Cette indication de date a pour référence 1950. Par exemple 3000 ans BP signifie 3000 ans avant 1950. Charge. C?est l?ensemble des alluvions que transporte un cours d?eau, compte tenu de son débit et de sa compétence, soit jusqu?à son estuaire ou jusqu?à sa confluence, soit dans une certaine portion de son cours (Pierre G.). Dans le présent document, ce sens est conservé.
Crue (de croître). Montée des eaux d?un cours d?eau. Il s?agit d?un phénomène saisonnier correspondant le plus souvent à la saison des pluies sur la majeure partie du bassin hydrographique du fleuve. A Sô-Ava, la crue observée d?aoüt à novembre est due aux pluies qui tombent intensément sur l?Ouémé supérieur au cours de cette période. La période des basses eaux est l?étiage. Les crues n?ont pas la même importance selon les années et l?on parle de crues décennales ou de crues centenaires pour celles qui sont particulièrement fortes tous les dix ans ou une ou deux fois par siècle. Diagnostic Rapide de Pré-Aménagement (DIARPA). C?est un outil d?aide à la décision pour le choix des aménagements des zones de bas-fond. C?est une méthode opérationnelle de détermination d?un type d?aménagement adapté au milieu concerné. Il recouvre à la fois la mesure et l?évaluation des indicateurs du milieu et l?analyse de la combinaison de leurs différentes classes de valeurs pour définir le type d?aménagement qui, pour un niveau d?investissement limité, sera le plus performant pour limiter les risques hydriques et sécuriser les productions agricoles (Legoupil et Lidon, 1993). « Glégban ». C?est une unité locale de mesure agraire. La superficie d?un glégban varie selon les zones agricoles et les sites. Le glégban est généralement compris entre 1/5 et 1/4 ha ; ce qui équivaut sensiblement à 0,225 ha. Irrigation. Ensemble des dispositifs hydrauliques (canaux, écluses, canalisations, pompes) permettant de conduire de l?eau d?une source, d?un barrage ou d?un cours d?eau vers des terres cultivées (adduction d?eau agricole), et de la répartir pour compenser l?insuffisance des pluies ou l?importance de l?évaporation. A travers ces mêmes dispositifs hydrauliques, l?on peut évacuer le surplus d?eau des terres cultivées : dans ce cas, on parle de drainage. Nord. Celui des quatre points cardinaux auquel on fait face (dans l?hémisphère boréal) lorsqu?on a l?ouest à gauche et l?est à droite (Dictionnaire Universel, 1999). Dans cette étude, «nord» s?écrit avec «n» minuscule s?il s?agit de la direction nord. Il sera écrit avec «N» majuscule s?il s?agit de la région Nord. Il en est de même pour les autres points cardinaux.
Sol. Formation naturelle de surface à structure meuble et d?épaisseur variable, résultant de la décomposition d?une roche-mère généralement sous-jacente, sous l?action de divers facteurs bioclimatiques (Pierre G.) Techniques agricoles. Ce sont des procédés particuliers qui ont rapport à la préparation du sol (Boko M.). Exemple : le labour. Elles se distinguent des techniques culturales par le fait que ces dernières ont trait à la mise en place de la culture elle-même et de son entretien. Ces deux types de techniques constituent ce qu?on appelle techniques agrologiques. En fait, elles sont l?ensemble des procédés qui concourent à la modification de la dynamique et de l?état du sol. 1.2.2. ETAT DES CONNAISSANCESPlusieurs recherches ont été réalisées sur la problématique de l?eau à travers sa mobilisation et sa gestion. La synthèse bibliographique réalisée dans le cadre de la présente étude se rapporte aux études consacrées à l?analyse de la maîtrise de l?eau à des fins agricoles et des nombreuses potentialités dont regorge la basse vallée de l?Ouémé. Pour Cazenave (2006) cité par Vodounou (2002), les plaines inondables ont été propices à l?établissement des populations humaines et au développement des activités économiques, étant donné que la présence de cours d?eau garantit des sols fertiles, un approvisionnement en eau et des moyens de transport. Les aléas occasionnés par les crues et les dégâts liés aux inondations constituent les problèmes les plus graves pour la production agricole et la sécurité des populations installées dans ces plaines inondables. Cazenave a donc montré les potentialités agricoles du milieu et les conséquences des crues. Toutefois, il n?a pas abordé leur maîtrise. Pelissier (1963), indique que les paysans de la basse vallée de l?Ouémé pratiquent essentiellement les cultures de décrue sur les déblais des trous à poissons et dans les dépressions de la plaine d?inondation. Il a montré que ces cultures profitent de la fertilité des sols enrichis par les alluvions des hautes eaux du fleuve Ouémé et l?humus du ?matelas?? végétal qui pourrit au moment des basses eaux. En un mot, Pélissier a montré la richesse de la vallée. Ses recherches ne l?ont pas amené sur le champ de la maîtrise de l?eau agricole.
Oyédé (2000), montre qu?une partie des sédiments (20.000 à 40.000 tonnes/an) provenant du fleuve Ouémé se dépose dans la plaine deltaïque et dans les lagunes, et le reste, après transit, se déverse dans le Nokoué et la lagune de Porto-Novo. Parlant des conséquences de la crue, Bossa (2000) stipule que les hautes eaux précoces suivies quelques fois de débordements excessifs surprennent les cultures à un stade de non maturité. Pour lui, les pluies torrentielles sont souvent néfastes aux exploitations et engendrent des inondations dont les dégâts sont très importantes : pertes de productions agricoles, de bétail et d?infrastructures de communication (pistes, routes). Sous la direction de la Société de Développement de la Vallée de l?Ouémé (SADEVO) puis de la Société Nationale d?Irrigation et des Aménagements Hydro-agricoles (SONIAH) (SEDAGRI, 1976), d?importants aménagements hydro-agricoles ont été expérimentés dans la vallée de l?Ouémé. C?était dans l?objectif de la production rizicole avec l?installation des premiers essais de la Mission d?Etudes de l?Ouémé dans la région d?Azowlissè et de Houèda où des périmètres ont été aménagés. Sans engrais, les essais mis en place dans les années soixante dix avaient donné un rendement de cinq (5) tonnes de riz par hectare avec l?expérience de la SADEVO. Bossa (2000) a remarqué que nonobstant les grandes aptitudes de la basse vallée de l?Ouémé à la riziculture, celle-ci a connu un recul progressif dont les causes sont entre autres l?inexistence d?études préalables relatives à des aménagements spécifiques et l?absence des études sociologiques. Gnitona (2000), s?est intéressé aux stratégies d?adaptation des paysans aux contraintes hydriques et climatiques dans le Kutammariku. En effet, il a examiné les pratiques culturales des paysans sur trois niveaux du système paysagique (plaine, plateau, versant de colline) face aux contraintes hydriques et climatiques. Ces pratiques sont entre autres le billonnage cloisonné, les canaux d?évacuation et de retenue des eaux, les casiers de culture, les cordons de pierres, les fossés de collecte des eaux pluviales, le dispositif de nids d?abeilles. Houessou (1997) cité par Kouhoundji et Agué
(2009), pour sa part, indique que, dans la
dans le bassin supérieur du fleuve Ouémé ont entrainé des crues et des inondations dans la vallée à la mi-juin. Cette période correspond au milieu de la campagne agricole dans la vallée. Ces inondations couplées à une sécheresse qui sévissait dans la basse vallée ont entraîné un déficit de production agricole et des situations de famine. Igué (2009), dans son rapport sur l?étude des sols de la basse et moyenne vallées de l?Ouémé, a montré que les sols de la basse vallée à Sô-Ava sont perméables à 60 % des cas. Il a effectué des mesures d?infiltration par la méthode de double cylindre (méthode de Muntz). Il s?est servi des critères d?évaluation définis par Kpassi (1984) (Cité par Igué, 2009). Il a ensuite déterminé les aptitudes culturales des sols en se basant sur trois grands critères : la topographie, le climat et les caractéristiques intrinsèques du sol. Sur la base de la vitesse d?infiltration des sols, il a proposé des méthodes d?irrigation. Totin et al. (2004), dans un article paru dans la revue «Climat et Développement», ont fait des recherches sur la maîtrise de l?eau dans le bassin supérieur du fleuve Ouémé. Ils sont arrivés à la conclusion que la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) est un atout, sans oublier les facteurs culturels et socio-anthropologiques. Ils se sont basés sur des indicateurs pluvio-hydrologiques sans parler des autres facteurs physiographiques. Mais leur recherche n?a pas fait ressortir les efforts actuels des paysans pour s?adapter aux contraintes hydrologiques. Ainsi, les ouvrages analysés dans cette revue de littérature ont permis de mieux cerner les articulations, les contours ainsi que la portée du sujet choisi. Aucun de ces ouvrages n?a abordé de façon précise la question de la maîtrise de l?eau agricole. Mieux, nous n?avons pas senti la prise en compte simultanée de tous les facteurs physiographiques entrant dans la problématique de la maîtrise de l?eau agricole. Toutefois, les aspects abordés par ces différents auteurs ont permis de justifier le bien-fondé du thème de l?étude dans son cadre géographique.
1.3. CADRE GEOGRAPHIQUELa Commune de Sô-Ava est comprise entre 6°24? et 6°38? de latitude nord et 2°21? et 2°30? de longitude est. Située dans le Département de l?Atlantique, elle occupe une partie de la basse vallée du fleuve Ouémé et de la rivière Sô à laquelle elle doit sa toponymie.
21 Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 Figure 2 : Situation du secteur d?étude La Commune de Sô-Ava couvre une superficie de 218 km2 (IGN, 1992). Comptant 76.315 habitants en 2002 (INSAE, 2002), elle est subdivisée en 42 villages répartis sur sept arrondissements à savoir : GanviéI, GanviéII, Vêkky, Sô-Ava, Dékanmey, HouédoAguékon et Ahomey-Lokpo. Elle est limitée au nord par les communes de Zè et d?Adjohoun, au sud par la commune de Cotonou, à l?est par les communes des Aguégués et de Dangbo et à l?ouest par la commune d?Abomey-Calavi (figure 2). Le secteur d?étude comprend les zones exondées où se pratique la production végétale en l?occurrence les arrondissements d?Ahomey-Lokpo, de Houédo-Aguékon, de Dékanmey et de Sô-Ava (figure 2). Il fait partie d?une entité géographique avec des caractéristiques physiographiques bien définies. 1.3.1. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUESLors de la dernière transgression marine nouackchottienne du Sénégal ou flandrienne de l?Europe (Holocène inférieur, 10 000 à 3000 BP), la basse vallée de l?Ouémé, submergée, a donné lieu à une profonde ria (Texier et al., 1979 cité par Lougbégnon, 2000). Le remblaiement de cette dernière s?est opéré progressivement par la formation du cordon littoral sableux (avec en profondeur de l?argile vaseuse) et par apports sédimentaires de la rivière Sô et du fleuve Ouémé sur le fond de cette ria en période de crue principalement (Texier et al., 1979 ; Dissou, 1986 cités par Lougbégnon, 2000). Ce comblement s?est fait avec des couches de roche dure et de roche tendre successivement. Ceci a finalement conduit à la formation d?un système lagunaire dont le lac Nokoué et la lagune de Porto-Novo sont les témoins actuels (Pélissier, 1963). Ainsi, la basse vallée de l?Ouémé, dont fait partie la Commune de Sô-Ava, est le siège de trois formations géologiques particulières : les plateaux subhorizontaux du continental terminal, le cordon littoral sableux et le bassin inférieur de l?Ouémé. Seules les dernières formations concernent la Commune de Sô-Ava (figure 3).
ou godo 3 D Plan d'e mite darro ea charb onneu mporaire es: sa bes rgiles avec sab e s et
Figure 3 : Formations géologiques et unités géomorphologiques du secteur d?étude Sur la figure 3, dans la zone d?étude, nous distinguons : - les dépôts alluvionnaires récents et anciens que l?on retrouve dans presque tous les arrondissements. Ces dépôts, constitués pour l?essentiel du sable et d?argile, sont inducteurs d?un type de sol ayant une capacité de rétention appréciable ; ils forment le cordon littoral sableux ; - les dépôts lagunaires que l?on retrouve dans la partie méridionale des arrondissements de Sô-Ava, de Houédo-Aguékon et de Dékanmey. Ces dépôts, ayant un fort pourcentage en argile et baignant dans l?eau, sont inducteurs d?un type de sol avec une hydromorphie assez élevée. Ils forment le bassin inférieur de l?Ouémé. La structure étant tabulaire, la morphologie de la Commune de Sô-Ava présente plusieurs formes élémentaires de relief notamment des bas-fonds, des terrasses, des vallons (figure 3). Le point le plus élevé a une altitude de 6 m et se trouve à Gbéssou (centre est de la figure), alors que l?altitude la plus basse a une valeur de 2 m et se trouve au sud de Djèkpé (à l?est de la figure 3). Ces valeurs montrent la faible intensité du relief. Toutes ces caractéristiques géologiques et géomorphologiques nous ont permis de tenir compte du substratum et des dénivellations dans les propositions des techniques de maîtrise de l?eau agricole. 1.3.2. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET CLIMATIQUES 1.3.2.1. Caractéristiques hydrologiquesLa rivière Sô est le cours d?eau permanent le plus important de la Commune de Sô-Ava. D?une longueur de 84,4 km (Mairie de Sô-Ava, 2006), elle prend sa source du lac Hlan à l?ouest de Kpomè (situé dans la Commune de Toffo). Elle est reliée au fleuve Ouémé par des marigots (Pélissier, 1963) et se déverse dans le lac Nokoué après s?être divisée en plusieurs bras : le delta de la Sô (figure 5). Ses plus forts débits sont observés pendant les crues qui s?installent entre aoüt et novembre, et ses plus faibles débits s?enregistrent pendant l?étiage se situant généralement entre février et avril (figure 4).
Figure 4 : Fonctionnement hydrologique de la Sô (Bénin Topo Foncier, 2006) Le fonctionnement de la Sô peut être divisé en 5 phases (figure 4) : - la première phase est la période au cours de laquelle l?eau est à son niveau le plus bas dans le lit mineur. Cette période s?étend de février à avril. Pendant cette période, des cultures peuvent être pratiquées dans des zones inondables. Elles bénéficient des réserves en eau du sol de ces zones en attendant le début de la grande saison des pluies ; - la deuxième phase correspond à la période où l?eau atteint le niveau le plus élevédans le lit mineur. Elle s?étend de mai à aoüt. Des cultures peuvent être pratiquées dans les zones inondables mais à une distance plus raisonnable des cours et plans d?eau. Vers la fin de cette période, l?on peut procéder au rabat des herbes qui seront décomposées au cours de la crue ; - la troisième phase est la période où l?eau s?installe dans le lit majeur : c?est la période des crues. Elle s?étend d?aoüt à novembre. L?eau atteint le niveau le plus élevé généralement en septembre. Les herbes rabattues se décomposent pour
Limite de Départe permane Outre la rivière Sô, d?autres cours d?eau permanents sont notés notamment : Nansi, Towé, Gbongbin, Zoundo. Ils sont légion mais les hydronymes sont des homonymes d?un village à un autre. D?ailleurs, la Commune de Sô-Ava est couverte d?eau à 65 % de sa superficie. Le réseau hydrographie est dense. Dans le secteur d?étude, les eaux souterraines sont importantes. La nappe phréatique est proche. C?est une nappe libre perchée à certains endroits et encaissante à d?autres. En d?autres termes, la nappe d?eau souterraine est couverte par une couche non imperméable. Elle se situe en moyenne à huit mètres de profondeur. Dans certains endroits, on la retrouve à 5 m et dans d?autres, après 20 m (Service de l?hydraulique de l?Atlantique, 2009). 1.3.2.2. Caractéristiques climatiquesLa Commune de Sô-Ava jouit d?un climat subéquatorial caractérisé par l?alternance de deux saisons pluvieuses et de deux saisons sèches. D?après Gaussen et Bagnouls (1957), l?indice climatique le plus utilisé pour caractériser le climat en pays intertropicaux est le diagramme ombrothermique. Dans cet indice, les précipitations et les températures moyennes mensuelles sont mises en jeu. Dans la zone d?étude, les températures varient entre un minimum de 24 °C et un maximum de 35 °C de 1970 à 2008 (figure 6). Leur amplitude est donc faible. La grande saison des pluies s?étend de mars à juillet et la petite, de septembre à fin octobre (figure 6). La grande saison sèche s?étant de novembre à début mars et la petite a lieu en août (figure 6).
Jan Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Précipitations (mm) Températures (°C)
Figure 6 : Diagramme ombrothermique du milieu d?étude (1970-2008)
La moyenne pluviométrique annuelle est de 1260 mm en 39 ans. L?année la plus sèche (1977) a reçu 719 mm d?eau et la plus pluvieuse (1997) 2203 mm (figure 7). De 2001 à 2008, l?on constate une augmentation maintenue des précipitations (figure 7).
Precipitations (mm) 2500 2000 1500 1000 500 0 Année Figure 7: Précipitations de Sô-Ava de 1970 à 2008 L?humidité relative de l?air est toujours importante. Elle s?établit à 69 % en saison sèche (novembre à mars) et à 90 % en saison humide. La maximale varie de 84 à 97 % alors que la minimale varie de 32 à 68 % (ASECNA). Sous l?action des paramètres climatiques et du milieu biologique, les formations géologiques identifiées plus haut ont donné naissance à plusieurs unités pédologiques. 1.3.3. CARACTERISTIQUES PEDOLOGIQUESTrois processus pédogénétiques ont eu cours sur les formations géologiques identifiées à Sô-Ava et ont généré diverses unités pédologiques. Il s?agit du lessivage, de l?appauvrissement et de l?hydromorphie (Viennot et Faure, 1976). Les deux premiers processus (lessivage et appauvrissement) traduisent l?existence d?un transport de matières sous une forme figurée, généralement finement cristalline. Dans le cas du lessivage, le transport s?effectue dans le sens vertical sur des distances relativement courtes. Le colmatage qui en résulte réduit le phénomène dans le temps et dans l?espace. Dans le cas d?un appauvrissement, le transfert se réalise latéralement et donc « hors des profils » ; l?absence de frein à son déroulement peut aboutir au
déblaiement quasi-total des particules fines, et par ricochet à des différenciations fortement tranchées (Viennot et Faure, 1976). Dans les matériaux en permanence exondés à Sô-Ava, ces deux processus vont souvent de pair mais ne sont jamais très intenses à cause du pendage quasi nul des couches géologiques et de la pente très faible du relief (figure 3). Toutefois, l?appauvrissement prédomine dans les sols à texture argilo-sableuse (continental terminal) alors qu?il est moindre dans les sols à texture sablo-argileuse (colluvium). C?est donc le lessivage et l?appauvrissement qui ont conduit à la formation des sols ferrallitiques sur sédiment meuble argilo-sableux que l?on observe dans les arrondissements d?Ahomey-Lokpo et de Houédo-Aguékon (Viennot et Faure, 1976). L?hydromorphie, quant à elle, implique l?engorgement temporaire ou permanent de la totalité ou d?une partie d?un profil pédologique (Viennot et Faure, 1976). Si l?engorgement est suffisamment prolongé, les hydroxydes de fer passés à l?état réduit confèrent aux horizons du sol une coloration grisâtre caractéristique (gley ou pseudogley) (Igué, 2009). Ce processus a abouti à la formation de cinq types de sols hydromorphes: (1) moyennement organiques, humides à gley, non ou peu salés indifférenciés, sur matériau alluvial lagunaire et alluvio-colluvial fluviatile ; (2) vertisols sur matériau alluvial argileux ; (3) minéraux ou peu humifères à gley, de profondeur, sur matériau alluvial limoneux à limono-argileux ; (4) minéraux ou peu humifères à pseudogley, à taches et concrétions, sur sable et sable sur argile ; (5) minéraux ou peu humifères à pseudo-gley, à taches et concrétions, sur matériau alluvial limono-argileux à argile (Igué, 2009). Toutes ces formations pédologiques sont cartographiées sur la figure 8.
Ahomey-Lokpo s sur ma atér
Figure 8 : Formations pédologiques du
secteur d?étude Houdo-Aékon Sô-Ava moindre importance à travers la présence de sols
ferrallitiques sur grès et matériau 6°30' débordant sur Ahomey-Lokpo (figure 8). La description du cadre de l?étude sur la problématique de la maîtrise de l?eau agricole à Déy V~ky Sô-Ava montrait une diversité pédologique.
Aussi, mettait-elle en exergue les ressources Ganvié 1 fait ou aurait pu en être fait aux fins d?accroître durablement la production agricole, nous avons adopté une démarche méthodologique appropriée. 6 COMMUNE CHAPITRE 2Démarche Méthodologique
Pour atteindre les objectifs fixés, nous avons utilisé des matériels et adopté des méthodes appropriées de collecte, de traitement, d?analyse des données et d?interprétation des résultats. 2.1. DONNEESLes données utilisées sont déclinées par objectif spécifique (OS) comme présentées dans le tableau I. Tableau I : Données utilisées
Source : Résultats de recherche et de sondage de terrain, Juin 2009 Les données climatiques sont obtenues à l?ASECNA-Cotonou. Elles sont à l?échelle mensuelle. Ces données couvrent la période de 1970 à 2008 ; ceci, pour tenir compte des exigences de l?OMM en matière d?échelle de temps.
La Commune de Sô-Ava ne disposant d?aucune station, alors nous avons utilisé les données de la station de Cotonou. En effet, Cotonou et Sô-Ava sont proches. Ils se trouvent dans la même zone agro-écologique. Les données relatives aux formations géologiques sont obtenues sur les cartes réalisées par la mission de l?ORSTOM en 1975. Ces cartes sont au 1/50000 et disponibles à l?OBRGM. Les données pédologiques sont obtenues au LSSEE sur les cartes au 1/50000 de l?ORSTOM. Lesdites données sont complétées par Igué (2009) et par les travaux que nous avons effectués sur le terrain. Les données relatives aux unités pédologiques sont principalement tirées du rapport de Igué (2009) sur l?étude des sols de la basse et moyenne vallée de l?Ouémé. Ces données nous ont permis de déterminer les cultures potentielles. Les données relatives aux cultures pratiquées et aux stratégies d?adaptations des producteurs sont collectées pendant les périodes de culture auprès des producteurs et complétées auprès des structures décentralisées et techniques du MAEP. 2.2. METHODE DE COLLECTELa méthode mise en oeuvre pour la collecte des informations a pris en compte la documentation et l?échantillonnage. 2.2.1. Recherche documentaireLa recherche documentaire est réalisée à travers divers centres de documentation. Elle a consisté à identifier, recenser et à consulter les ouvrages en rapport avec la thématique. Ceci a permis de faire le point des connaissances afin de mieux cerner les aspects susceptibles d?être abordés par le sujet. Le tableau II présente les différents centres de documentation explorés ainsi que la nature des documents consultés et des informations recueillies.
Tableau II : Synoptique de la recherche documentaire
Source : Kouhoundji, enquêtes exploratoires, Avril 2009
Au cours de la documentation, nous avons mis l?accent sur les ouvrages les plus récents. Ils nous ont permis de cerner davantage les questions à aborder. Mais avant d?y aller, nous avons opéré un échantillonnage des individus à enquêter. 2.2.2. EchantillonnageL?échantillonnage est réalisé de façon à prendre en compte l?ensemble des acteurs intervenant dans la maîtrise des eaux et dans les aménagements agricoles à Sô-Ava. La pondération du nombre d?acteurs devant composer l?échantillon a été fonction de leur prépondérance et de leur importance dans la chaîne. L?échantillonnage a été à trois degrés : 1er degré : choix des arrondissements Etant donné que l?étude se veut de s?orienter vers l?agriculture stricte, seuls les arrondissements situés sur terre ferme, inondable ou non, sont concernés. Il s?agit notamment des arrondissements d?Ahomey-Lokpo, de Houédo-Aguékon, de Dékanmey et de Sô-Ava. 2ème degré : choix des villages Les villages qui sont choisis remplissaient les deux critères suivants : -i- avoir comme principale activité la production agricole ; -ii- disposer de superficies relativement grandes de terre cultivable. 3ème degré : choix des agriculteurs Les agriculteurs qui sont enquêtés remplissaient les critères énoncés comme suit : disposer d?une grande superficie de terre cultivable, avoir des emblavures de cultures relativement grandes, avoir au moins 10 ans d?exploitation, résider dans le village pendant au moins cinq ans (car nous supposons qu?après ces cinq années passées dans le milieu, la personne s?y est fortement intégrée). Les autres acteurs intervenant dans le secteur agricole et la maîtrise de l?eau pour l?agriculture dans la Commune de Sô-Ava sont choisis en fonction des rôles qu?ils jouaient. Les catégories suivantes ont été retenues :
- les Agents du CeCPA, CeRPA et du MAEP (Direction du Génie Rural); - les autorités administratives de la Commune ; - les Projets et ONG intervenant dans le domaine agricole ; - les comités de développement des villages. Par ailleurs, eu égard aux contraintes temporelles, financières et logistiques, nous avons utilisé un taux de sondage de 20 %. Ainsi, notre échantillon égal au cinquième (1/5) de l?ensemble des acteurs. Aussi, le nombre de personnes enquêtées au niveau de chaque catégorie dépendait-elle de l?importance de la catégorie et de son degré d?implication dans la maîtrise des eaux pour l?agriculture et dans les aménagements agricoles. La méthode d?échantillonnage à plusieurs degrés a été retenue pour les raisons suivantes : - la population-mère qui a constitué l?ensemble des paysans de la Commune de SôAva n?est pas entièrement concernée par l?agriculture stricto sensu ; - ce type d?échantillonnage induisait un coût et un temps réduits ; - la base de sondage était facilement construite. Nous avons aussi utilisé un tableau stratégique pour faciliter la collecte des données sur le terrain (voir annexe 6). 2.3. OUTILS ET MATERIELS DE COLLECTE DES DONNEESLes enquêtes sont réalisées à travers la collecte des informations auprès des individus de l?échantillon choisi. Elles ont consisté à parcourir l?ensemble des villages concernés par la présente étude. Ils se reposent sur un questionnaire d?enquête et un guide d?entretien, tous deux, élaborés spécifiquement pour chaque cible. Aussi, ces outils ont-ils permis de recueillir les appréciations des différents acteurs sur la situation de la maîtrise des eaux pour l?agriculture et ses implications dans la Commune de Sô-Ava. Les mesures agraires sont effectuées à l?aide des unités locales comme le «glégban». Aussi, les produits agricoles sont-ils mesurés à l?aide des outils locaux : panier, bassine. Une correspondance avec les unités du système international (SI) a été utilisée pour la conversion. Entre autres outils, nous avons utilisé des cartes de base et des cartes thématiques, le navigateur GPS et l?appareil photographique numérique. Les utilisations que nous avons faites des divers outils sont décrites dans le tableau III.
Tableau III: Matériels et outils de collecte des données
Source : Travaux de recherche, Juin 2009
2.4. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEESLes fiches d?enquête élaborées sont renseignées, à travers des techniques, sur les difficultés liées à la maîtrise des eaux à Sô-Ava, les pertes des productions agricoles enregistrées ou susceptibles d?être enregistrées ainsi que sur les stratégies endogènes de maîtrise de l?eau agricole. Aussi, l?opinion des acteurs a-t-elle été recueillie pour une amélioration du système agricole et de la sécurité alimentaire dans la Commune de SôAva. Les techniques d?enquête utilisées étaient les suivantes : ? l?entretien direct (interview) avec les autorités administratives communales, les autorités du MAEP, du CeRPA Atlantique-Littoral et avec les agents encadreurs du CeCPA Sô-Ava. Cette technique est aussi utilisée en direction des Responsables d?ONG et de projets intervenant dans le secteur agricole à Sô-Ava ; ( le focus-group pour les producteurs agricoles ; ( la MARP (méthode accélérée de recherche participative) pour les producteurs agricoles ; ( le diagnostic rapide pour les producteurs; ? les observations quantitatives et participantes. Toutes les informations recueillies ont subi des traitements spécifiques. 2.5. METHODE DE TRAITEMENT DES DONNEESPour une lecture facile des résultats obtenus, les données recueillies sont dépouillées et traitées. Pour les données climatiques, le traitement est basé sur des statistiques descriptives (moyenne, variance, écart-type, coefficient de variation et erreur-type de la moyenne) et sur le calcul de la normale. La normale est l?intervalle existant de part et d?autre de la moyenne arithmétique par rapport à l?écart-type. Elle s?exprime par : La moyenne arithmétique se définit par : La variance est la moyenne des carrés des écarts à la moyenne de la série (Masiéri, 2001). Elle se calcule par :
L?écart-type est la racine carrée de la variance. Il se formule par : Avec n = nombre d?années ; xi = précipitation de l?année i Le coefficient de variation (CV) s?exprime par : et l?erreur-type de la
moyenne se calcule par : La moyenne harmonique a été utilisée pour la détermination de la vitesse moyenne des cours d?eau afin d?estimer leur débit d?écoulement. Elle s?exprime par : avec xi les observations unitaires et n le nombre total d?observations. Le débit d?écoulement q peut être calculé par : avec S la section du cours d?eau. Ainsi, le bas-fond de Todja sis à Ahomey-Lokpo a été le siège de l?application du Diarpa. Il est drainé par le cours d?eau Nansi. D?après Legoupil et al., (1996), l?un des paramètres du Diarpa est la crue décennale dont l?estimation se fait par la formule : Q10 = a . (S)s . (Pan) p(Ig) i . (Kr10) k . (Dd)d où a, s, p, i, k, d... sont des coefficients à déterminer ; S est la surface du bassin en km2 ; Ig est l?indice global de pente en m/km ; Pan est la pluie annuelle en mm ; Kr10 est le coefficient de ruissellement décennal en % ; Dd est la densité de drainage en km/km2. Compte tenu de la complexité de cette formule, nous nous sommes servi du logiciel Diarpa pour l?estimer. Le Diarpa est un logiciel d?aide à l?aménagement des zones de bas-fonds. Son utilisation se justifie par ses propriétés à intégrer les caractéristiques physiographiques d?un site donné pour estimer la crue décennale et proposer des types d?aménagement à partir des indicateurs qu?il a calculés. L?évapotranspiration potentielle (ETP) est calculée selon la formule de Penman. Elle a été calculée mensuellement afin de mettre en évidence les variations saisonnières.
Le bilan climatique (Bc) est déterminé à l?aide de la formule de Thornthwaite. En effet, Thornthwaite a eu des préoccupations écologiques. Il a mis l?accent sur les rapports entre apports d?eau et pertes d?eau à travers les précipitations (P) et l?évapotranspiration potentiel (ETP). . C?est un indicateur de disponibilité en eau du sol. Les données relatives aux formations géologiques, pédologiques et à l?occupation du sol sont traitées avec les logiciels MapInfo, MapSource et ArcView. Le géoréférencement des cartes obtenues et des images satellitaires sauvegardées est réalisé en MapInfo compte tenu de sa précision. Les points géoréférencés sur le terrain sont traités avec MapSource. La numérisation en fichier «Shapefile» (.Shp) des phénomènes à cartographier est faite en ArcView. Les données relatives aux cultures sont traitées à l?aide des diagrammes à bandes. Celles relatives aux stratégies endogènes de maîtrise de l?eau agricole sont qualitativement traitées à l?aide du modèle SWOT (Strenghts, Weaknesses, Opportunities, Threats). Nous avons choisi ce modèle pour sa souplesse. La démarche de traitement de toutes ces données est présentée dans le tableau IV. Tableau IV: Démarche de traitement des objectifs spécifiques : liens stratégiques entre les variables
Source : Résultats de recherche et de sondage de terrain, Juin 2009 L?analyse des données et l?interprétation des résultats sont faites qualitativement et quantitativement. L?analyse qualitative est faite à l?aide du
modèle SWOT (Strenghts, Weakness,
contraintes de maîtrise des eaux. Ceci a permis de dégager les insuffisances afférentes à chaque stratégie, lesquelles insuffisances sont ensuite analysées. L?analyse quantitative s?est basée sur les indices statistiques (moyenne, variance, écarttype, quantiles) et a consisté à décrire les principales caractéristiques d?un ensemble de données : mesure de tendance centrale, mesure de dispersion, forme (degré de symétrie, nombre de sommets) et valeurs aberrantes éventuelles. L?interprétation des résultats d?analyse a consisté en la description et l?explication des données sur la base des connaissances du milieu afin de mettre en exergue les relations qui existent entre elles. Ainsi, nous avons comparé les données observées et vérifié les hypothèses émises. La démarche méthodologique ainsi décrite a pris en compte les aspects de la question de l?étude. Elle a aussi tenu compte des spécificités du milieu d?étude. Tout ceci a permis l?obtention des résultats présentés au chapitre 3.
CHAPITRE 3Résultats et Discussions
C?est dans cette troisième et dernière partie que sont exposés les résultats des travaux. Ils sont ordonnés de façon à tenir compte des liens entre les objectifs atteints. 3.1. LA MAÎTRISE DE L'EAU AGRICOLE : UNE QUESTION MULTIDIMENSIONNELLE A SÔ-AVALa maîtrise des eaux et surtout l?eau agricole a constitué une question fondamentale dans toute politique de développement agricole. La maîtrise de l?eau agricole dans la Commune de Sô-Ava se heurtait à des contraintes diverses. Ces contraintes prenaient leurs sources des caractéristiques physiographiques du milieu. 3.1.1. CONTRAINTES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUESLe secteur d?étude avait une structure tabulaire. L?eau, de par son énergie de frayage de chemin, s?est créé des itinéraires de passage qui ont conduit à générer les formes élémentaires du relief actuel. Il ressort donc que l?hydrographie avait une relation de surimposition sur le relief. A l?embouchure dans le lac Nokoué, la rivière Sô a donné lieu à des formations de petits deltas lobés. Les sédiments alluvionnaires sont composés par du sable quartzeux avec des horizons graveleux occasionnels et par des argiles noires très riches en débris végétaux avec parfois des niveaux tourbeux (ORSTOM, 1976). Dans les formations littorales, les sédiments sont constitués par des sables quartzeux, des argiles vaseuses. Elles sont remarquées dans l?arrondissement de Dékanmey. De l?exposé de ces formations géologiques et géomorphologiques, nous avons retenu deux contraintes majeures liées à la maîtrise de l?eau agricole : la prédominance du sable et d?argile dans les formations géologiques et la forte charge des cours et plans d?eau. L?analyse de chacune de ces contraintes est présentée dans le tableau V.
Tableau V : Analyse des contraintes géologiques et géomorphologiques
La prédominance du sable et d?argile a trouvé son origine depuis le quaternaire. En effet, la basse vallée de l?Ouémé était une profonde ria (Texier et al., 1979 cité par Lougbégnon, 2000). Son remblaiement s?était effectué à travers des alluvionnements par le truchement du cordon littoral. Les effets induits par ce phénomène géologique se sont résumés en la perméabilité des couches dans les endroits où le sable prédomine, l?engorgement ou le craquelage des couches dans les endroits où domine l?argile. Lorsque la couche géologique était perméable, la réalisation des retenues d?eau agricoles nécessite des apports en matériaux argileux afin de réduire le taux d?infiltration de l?eau. Aussi faudrait-il bien étudier la rentabilité économique de l?ouvrage. Le système d?irrigation conséquent utilisera des tuyaux PVC pour le transport d?eau. Autrement, les pertes d?eau seront énormes. Une couche argileuse demandera beaucoup plus d?effort physique et de moyens pour la fouille. La forte charge des cours et plans d?eau a trouvé son
origine dans la dégradation des
augmentant ainsi la torrentialité de l?écoulement hydrique. Le cours d?eau a brisé les liaisons physiques des particules du sol. Certains matériaux sont charriés. Ils vont combler les cuvettes et bas-fonds. Alors que ces cuvettes et bas-fonds ont servi de prises d?eau pour les producteurs. Des difficultés d?aménagement naissaient. Ceci a augmenté le taux d?inondation des cultures alors qu?à l?étiage, nous avons noté une raréfaction de l?eau d?irrigation (photo 1).
Photo 1 : Manifestation des extrêmes hydriques : champ de patate douce inondé (à gauche) ; champ de tomate en déficit d?eau (à droite) (Clichés Kouhoundji, 2009) Selon Gontcharoff (2006), le territoire à aménager n?est pas toujours homogène sur le plan géomorphologique. Dossou-Guèdègbé (2007) abonde dans le même sens en affirmant qu?une approche géographique doit être intégrée aux politiques, programmes et plans d?aménagement. Il importe de tenir compte des spécificités géomorphologiques des sites avant de proposer des types d?aménagement. 3.1.2. CONTRAINTES PEDOLOGIQUESL?hydromorphie est la caractéristique principale du milieu d?étude. Elle fait partie d?un ensemble de processus pédogénétiques qui ont cours dans la Commune de Sô-Ava et qui sont à la base des unités pédologiques actuelles. Ces unités ont présenté des contraintes à la maîtrise de l?eau agricole. Ces contraintes ont été les suivantes : le lessivage des sols ; l?appauvrissement des sols ; l?imperméabilité des sols. L?analyse de chacune de ces contraintes édaphiques est présentée dans le tableau VI.
Tableau VI: Analyse des contraintes édaphiques
L?analyse des contraintes édaphiques a révélé des conséquences pratiques sur la production agricoles de Sô-Ava. Nous avons noté des difficultés de labour qui sont dues aux effets de colmatage du sol. Ceci fatiguait les producteurs. Ils n?arrivaient pas à mettre en valeur de grandes superficies. Les travaux se faisaient à la houe. La diminution des éléments nutritifs de la plante est liée aux effets de déblaiement des particules fines qu?étaient les colloïdes. Ce sont ces particules qui ont amélioré la qualité physique du sol. Une bonne qualité physique du sol permet la mise à disposition des éléments chimiques dont la plante a besoin (MAE, 2002). Le faible pouvoir de rétention du sol en amont est dü à l?appauvrissement des sols. C?est un phénomène latéral qui déblaie les particules fines du sol de l?amont vers l?aval. Ceci traduit une difficulté d?alimentation de la plante, qu?elle se trouve en amont ou en aval du relief. En amont, les éléments nutritifs diminuent. En aval, ces éléments sont retenus par la structure compacte du sol (MAE, 2002). Lorsque les éléments colloïdaux forment des dépôts argileux au fond des réceptacles (cuvettes), ils comblent ces derniers et occasionnent des stagnations d?eau. L?aménagement des terres à mettre en valeur prend un coup.
3.1.3. CONTRAINTES HYDROLOGIQUESLa couverture en eaux superficielles était la caractéristique la plus frappante de la Commune de Sô-Ava. Maints cours d?eau y sont observés (figure 5). Plus de 70 % de ces cours d?eau se déversaient dans des marécages après quelques mètres de parcours. Leur analyse fait ressortir deux contraintes majeures : la forte densité du réseau hydrographique et l?abondance des eaux superficielles. L?analyse de ces contraintes est présentée dans le tableau VII. Tableau VII : Analyse des contraintes hydrologiques
Les conséquences pratiques induites par les contraintes hydrologiques ont été pour la plupart liées aux difficultés d?alimentation de la plante et au coüt élevé des aménagements. Lorsque les terres cultivables sont submergées, les plantes qui y sont cultivées souffraient à deux niveaux : le niveau géotropisme et le niveau phototropisme. Au niveau géotropisme, le sol n?est plus aéré. Les vacuités sont occupées par l?eau et il s?ensuivait un engorgement. Ce qui fait que les poils absorbants du système racinaire n?arrivaient plus à tirer les minéraux du sol. Au niveau phototropisme, toute ou une partie du système foliaire est submergée. Cette partie ne recevait plus la lumière solaire : elle est absorbée par l?eau. La conséquence immédiate était que le phénomène de la photosynthèse ne se déroulait plus. La sève élaborée était absente dans l?appareil
végétatif de la plante. Ces difficultés d?existence exigent que l?on mette en place des systèmes d?aménagements conséquents. Ces systèmes doivent permettre à l?eau pluviale de rejoindre les marécages par gravitation. Ils doivent prendre en compte les réalités socio-anthropologiques liées à l?eau. Ceci est d?autant plus vrai que Burton (2001) explique que la planification des ressources en eau inspirée seulement par le cycle hydrologique et la capacité des ingénieurs à le modifier est une inspiration dangereusement étroite. Totin et al. (2007) et Vissin (2008) parlent d?un modèle de gestion sociotechnique des ressources en eau. Le réseau hydrographique de Sô-Ava est quelque peu influencé par l?habitat et le couvert végétal. En effet, l?habitat est groupé et s?installe le long de la rivière Sô et sur des terres exondées de Gbessou et de Gbégbomey. Les habitations longeant la rivière Sô sont le plus souvent localisées dans des lits des ruisseaux. Ce qui obstrue le passage naturel de l?eau de ruissellement et accentue le phénomène d?inondation des cultures en amont. La végétation, quant à elle, freine la vitesse de circulation de l?eau, et par ricochet, allonge le temps de séjour des eaux dans les champs. Elle se caractérise, selon le milieu de vie, par trois types d?espèces : aquatiques, semi-aquatiques et terrestres. C?est ce dernier type qui nous intéresse dans le présent travail.
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 Photo 2 : Forêt sacrée à Kinto-Agué (à gauche) ; Forêt sacrée à Houédo-Aguékon (à droite) (Clichés Kouhoundji, 2009) 49 En effet, les espèces les plus rencontrées sur des terres exondées et des berges sont : Paspalum distichum, Paspalum vaginatum, Cyperus papyrus et Typha australis. Sur ces mêmes berges, les autochtones ont sauvegardé quelques îlots forestiers sacrés à HouédoAguékon, Dékanmey, Gbessou, Ahomey-Lokpo et Kinto-Agué (photo 2). On y rencontre également des arbres d?intérêt socio-économique comme Cocos nucifera (cocotier) et Elaeis guineensis (palmier à huile) qui complètent ce paysage. 3.1.4. CONTRAINTES CLIMATIQUESLes principales caractéristiques du climat de la Commune de Sô-Ava sont basées sur les précipitations et les températures. L?ETP qui est déterminée à partir de la température est mise en jeu avec les précipitations. Nous avons un bilan climatique (Bc) représenté par la figure 9.
(mm) 350 300 250 200 150 100 50 0 Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aou Sep Oct Nov Déc PLUIE ETP ETP/2 Figure 9: Bilan climatique de 1970-2008 Le bilan climatique est un indicateur de disponibilité en eau du sol. Il traduit les apports et les pertes d?eau sur un espace donné. Il exprime la quantité d?eau de pluie pouvant véritablement atteindre le sol. Il peut être excédentaire, déficitaire ou même moyen. Lorsque la courbe des précipitations est au-dessus de celle de l?ETP sur une période donnée, alors Bc est excédentaire sur cette période. Dans le cas contraire, Bc est déficitaire. Sur la figure 9, le bilan climatique est déficitaire sur la période de Juillet à Avril. Ce déficit est plus prononcé sur la période de Novembre à Avril et sur celle de Juillet à Septembre. Ces deux périodes correspondent respectivement à la grande saison sèche et à la petite saison sèche. Le recours à l?irrigation s?avère nécessaire pendant cette période pour combler les déficits hydriques des plantes. Par contre, sur la période d?Avril à Juillet, on n?a pas besoin d?apporter d?eau aux plantes car le bilan climatique est excédentaire. Il faut plutôt se préparer à évacuer les surplus d?eau dans les champs. La courbe de l?ETP/2 couplée avec celle des
précipitations est analogue à la courbe
celles humides suivant qu?elle se trouve au-dessus ou en-dessous de la courbe des précipitations. Afin de voir les comportements des précipitations dans les années précédentes, nous avons construit la courbe des variations interannuelles des précipitations de 1970 à 2008 (figure 10).
Precipitations (mm) 2400 2200 2000 1800 1600 1400 1200 1000 800 600 Précipitations moyenne limite supérieure de la normale limite inférieure de la normale Années Figure 10 : Variations interannuelles des précipitations de 1970 à 2008 La figure 10 montre les années excédentaires et les années déficitaires de part et d?autre de la normale. L?écart-type calculé est de 345 mm de précipitations. Ce qui veut dire que les précipitations annuelles enregistrées à Sô-Ava de la période de 1970 à 2008 sont de 345 mm en moins ou en plus de la moyenne annuelle. Ce qui nous amène à retrouver la normale (figure 10). Donc les précipitations annuelles se trouvant dans cet intervalle n?auront pas assez d?influences sur les cycles culturaux ; encore faudrait-il qu?elles soient bien réparties dans le temps et dans l?espace. L?intervalle de la normale est peu influencé par le coefficient de variation qui est de 27 %. En effet, lorsque la moyenne pluviométrique varie d?1 mm, l?écart-type varie de 0,27 mm. L?erreur-type de la moyenne, dont la valeur est de 55 mm, signale que la moyenne pluviométrique est vraie à quelque 55 mm près. Sur la période 1970 à 2008, les années
excédentaires sont 1979, 1987, 1988, 1993, et
productions agricoles. C?est cette même remarque qu?a faite Hounsou (2004) à l?issue de son étude sur la variabilité climatique et le développement agricole dans la Commune de Tchaourou. Dans le sous-chapitre 3.4, les types d?aménagement et de systèmes d?irrigation susceptibles de contenir un tant soit peu ces influences climatiques seront examinés. Depuis quelques années, l?on assiste à une variation des paramètres climatiques. Cette variation, selon le Groupe Intergouvernemental d?Experts sur les Changements Climatiques (GIEC), est due aux gaz à effets de serre (GES) issus des activités humaines. Elle comporte de nombreuses conséquences qui constituent des contraintes. L?analyse de ces contraintes est présentée dans le tableau VIII. Tableau VIII : Analyse des contraintes climatiques
Les effets induits par les contraintes climatiques sont des effets dont l?échéance est imprévisible. Ils peuvent survenir à tout moment ; en témoignent les variations interannuelles des précipitations présentées sur la figure 10. Lorsque les cultures sont inondées avant même qu?elles ne soient matures, il y a une baisse des rendements escomptés. Dans le même temps, cette situation impose une certaine prudence dans la mise en valeur des terres inondables. D?où l?observation d?une réduction des emblavures. Le manque d?eau qui cause l?assèchement des tissus végétaux, et donc le flétrissement, induit aussi les mêmes conséquences. Ces résultats sont analogues à ceux obtenus par Ogouwalé (2004 et 2006) à partir des scénarios climatiques. Ces situations entraînent la précocité ou simplement la non maîtrise des périodes de soudure. Ceci fausse les mesures de planification au niveau des structures de protection civile. 3.2. IMPACTS DE LA NON MAÎTRISE DE L'EAU SUR L'AGRICULTUREParler des impacts de la non maîtrise des eaux sur l?agriculture, c?est d?abord parler des potentialités agronomiques du secteur d?étude, ensuite parler des réalisations actuelles, et enfin dégager l?écart entre les deux. Les différents facteurs physiques du milieu conditionnant les rendements agricoles, de par leurs caractéristiques, devraient permettre le rayonnement agricole de Sô-Ava, s?il n?existe pas les deux extrêmes hydriques : abondance extrême et déficit extrême. La combinaison de tous les facteurs du milieu, en l?occurrence le sol et climat, permet de déterminer quelques potentialités agronomiques du secteur d?étude, toutes choses étant égales par ailleurs (figure 11): ( les cultures maraîchères, en l?occurrence la tomate et le piment, qui sont déjàpratiquées, donneront les meilleurs rendements sur les sols hydromorphes à pseudo-gley sur matériau alluvial limoneux à limono-argileux ; ( le palmier à huile est possible sur les sols hydromorphes à pseudo-gley, notamment dans les arrondissements d?Ahomey-Lokpo, de Houédo-Aguékon et de
Dékanmey. En effet, la présence d?une nappe à des profondeurs accessibles aux systèmes racinaires compense largement les déficits pluviométriques observés ; ( les cultures vivrières (maïs, niébé, arachide, etc.) et les légumes divers pourraient mieux donner sur les mêmes unités pédologiques, sauf quelques espaces restrictifs dans l?arrondissement de Dékanmey ; ( le riz, et surtout le riz de bas-fonds, donnera de bons rendements surtout dans les arrondissements de Sô-Ava et d?Ahomey-Lokpo. Le riz pluvial se portera mieux à Dékanmey ; ( La patate douce et le manioc donneront des rendements
meilleurs surtout dans la
OAz EYACrALrs Figure 11: Potentialités agronomiques du secteur d?étude
Faute d?une maîtrise de l?eau, les potentialités agronomiques et climatiques ne sont pas exploitées à l?optimum pour atteindre les productions idéales. En effet, la situation des cultures pratiquées à Sô-Ava ainsi que leurs emblavures sont décrites à travers les figures 12, 13 et 14.
8 000 6 000 Superficies en ha 4 000 12 000 10 000 2 000 0 Superficies potentielles Superficies emblavées 2009 Figure 12 : Emblavures des cultures à so-ava
Rendements potentiels Rendements 2009 Rendements (Kg/ha) 45 000 40 000 35 000 30 000 25 000 20 000 15 000 10 000 5 000 0 Figure 13 : Rendements des cultures
30 000 25 000 20 000 Productions en tonnes 40 000 35 000 productions potentielles Productions, 2009 15 000 10 000 5 000 0 Figure 14 : Productions des cultures à Sô-ava Les superficies potentielles constituent les superficies disponibles et cultivables. Elles sont estimées à 14 206 ha. C?est la somme de toutes les superficies que devraient occuper les cultures présentées dans la figure 12. Sur ce total, seulement 1 031 ha ont été emblavées en 2009, soit sept virgule vingt cinq pour cent (7,25 %) (figure 12). Ces emblavures concernent les cultures principales comme les produits vivriers (maïs amélioré et local, niébé, arachide), les légumes divers (tomate, piment, gombo, amarantes, célosies, autres légumes feuilles), le manioc et la patate douce (figure 12) avec des rendements qui laissent à désirer (figure 13). En effet, hormis le fait que les superficies exploitées par les cultures sont nettement inférieures à la disponibilité en terre cultivable (figure 12), les rendements obtenus sont médiocres (figure 13). Les cultures vivrières, par exemple, subissent à chaque saison une perte de rendement de l?ordre de 44 %. Les légumes divers, quant à eux, subissent chaque année une perte de rendement de 82 % ! (figure 13). Certaines cultures répondant aux caractéristiques agro-climatologiques du milieu ne se sont même pas produites du fait
soit de leur inondation avant maturité soit des déficits en eau au cours de leurs cycles végétatifs. C?est le cas du riz et du palmier à huile (figure 14). Signalons cependant que des palmeraies naturelles existent à Dékamney. Actuellement un projet dirigé par l?Association Suisse de Normalisation (SNV) est en train d?envisager la gestion durable de cette ressource naturelle et de mettre en place des plantations de plants sélectionnés. Au regard des diverses pertes dues aux contraintes de maîtrise de l?eau agricole succinctement analysées plus haut, les producteurs agricoles ont développé des stratégies d?adaptation dont certaines ne comblent pas toujours les attentes. Aussi, faut-il les analyser pour en déduire les faiblesses et les forces, tout en ayant une vue sur les menaces et les opportunités, afin de proposer d?autres nouvelles stratégies plus adéquates. 3.3. ADAPTATION AUX CONTRAINTES DE MAÎTRISE DE L'EAU AGRICOLE : STRATEGIES PAYSANNESDans la basse vallée de l?Ouémé, les agriculteurs sont victimes de la non maîtrise de l?eau agricole. A cela s?ajoute la mauvaise gestion des ressources disponibles. Nous avons examiné les différentes stratégies mises en oeuvre par les producteurs agricoles pour contrecarrer les difficultés hydriques que rencontrent leurs cultures. Les insuffisances de ces stratégies ont été relevées et d?autres propositions sont venues les corriger ou les substituer pour une agriculture durable dans la Commune de Sô-Ava. Parmi les stratégies endogènes développées et mises en oeuvre par les producteurs agricoles pour s?adapter aux contraintes hydriques, certaines sont liées aux techniques agricoles et d?autres relatives aux techniques culturales et aux aménagements ; d?autres encore sont liées aux activités de substitution. 3.3.1. Techniques agricolesCes techniques ont rapport avec la préparation du sol. Elles comprennent le labour en billons et le labour en planches. > Le labour en billons : il consiste à découper à la daba une pelletée de terre et à la retourner sur son pivot. Ce retournement de la terre est exécuté à une certaine profondeur selon les cultures (photo 3). Par exemple, pour le maïs, il faut une
profondeur de 15 à 20 cm alors que les billons de la patate douce atteignent une profondeur d?au moins 30 cm. Le labour en billons est effectué par 80 % des producteurs de Sô-Ava. Les billons ont une longueur allant de 6 à 20 m. Un certain nombre de billons délimitant une bande longitudinale est appelée « glégban ». Cette dernière est l?unité de mesure des surfaces agraires employée par les agriculteurs de la Commune de Sô-Ava. Le labour en billons permet l?écoulement par gravitation de l?eau ; la plupart des sols étant hydromorphes et de type montmorillonite (photo 4). > Le labour en planches : il s?exécute de la même manière que le labour en billons à la différence qu?il s?étale sur une superficie relativement large (2 m x 6 m ; 1 m x 10 m).Ici, la profondeur est plus importante : 40 à 50 cm. Il est effectué par trois pour cent (3 %) des producteurs. Il facilite le suintement des eaux en excès grâce aux dérayures permettant ainsi une aération du sol (photo 5). > Paillage des billons ou des planches : il consiste à couvrir la planche ou le billon déjà confectionnée avec des pailles de culture ou d?herbes. L?objectif est de limiter l?évaporation de l?eau au contact des rayons solaires (photo 6).
3.3.2. Techniques culturalesElles concernent la rotation et l?association des cultures. > Rotation des cultures : c?est la succession des cultures portées sur une même parcelle appelée « sole » ; ici, elle s?appelle « glégban ». Les rotations généralement effectuées par les paysans sont : tomate - maïs/gombo - patate douce ; tomate - piment - légumes feuilles ; tomate - patate douce - maïs ; tomate - piment - gombo ; tomate - patate douce - arachide/niébé ; manioc - maïs - maïs/niébé. Cinquante pour cent (50 %) des producteurs pratiquent la rotation de tomate - maïs/gombo - patate douce ; 30 % font piment - patate douce - maïs et 13 % pratiquent la tomate - patate douce - arachide/niébé. Soixante quinze pour cent (75 %) des producteurs de Sô-Ava sèment la tomate comme première culture de la saison tandis que les 14 % adoptent le maïs comme première culture. La première saison des cultures est la saison de décrue qui va de novembre à janvier. Les cultures installées profitent des eaux de décrue en retrait. La deuxième et la troisième saisons de culture profitent de la grande saison pluvieuse qui a cours jusqu?en fin juillet, début probable du phénomène de crue. Quelques fois, le maïs ou la patate douce de la troisième saison est rattrapé par la crue avant sa maturité. > Association des cultures : c?est un mélange de cultures sur un même glégban (sole). La technique de l?association des cultures permet de réaliser à l?échelon du glégban le même principe d?occupation de l?espace que celui qui est réalisé dans le cas de l?assolement. Les fréquentes associations qui sont pratiquées à Sô-Ava sont : gombo + manioc, gombo + piment, tomate + gombo, manioc + tomate, tomate + piment. Sur les billons, une culture est plantée sur la crete et l?autre sur les flancs (photo 7). Quarante neuf pour cent (49 %) des parcelles sont exploitées en association.
Ces techniques culturales permettent de diversifier les produits agricoles afin de faire des stocks pour supporter la période des crues, étant donné que les crues sont surprenantes ces dernières années. 3.3.3. Aménagements agricolesLes aménagements réalisés par les producteurs pour juguler les extrêmes hydriques sont constitués des adductions, des puits à faible profondeur, du système de pompage et des canaux de drainage. > Adductions (bassins de dérivation) : elles sont exécutées en surcreusant le sol à l?aide de la daba. Ils permettent la dérivation de l?eau des rivières par le truchement d?un canal à des fins d?irrigation. Une fois l?eau parvenue dans le bassin, l?on utilise des arrosoirs pour la prélever et exécuter l?arrosage manuellement. Ceci se fait pour les cultures en déficit d?eau (photo 10) ou pour humecter le sol afin de faciliter le labour (photo 9). > Puits à faible profondeur : sur les parcelles où il n?y a pas un cours d?eau proche, certains producteurs, qui en ont les moyens, creusent manuellement des puits de cinq à six mètres de profondeur. L?eau est prélevée et l?arrosage est fait manuellement. > Système de pompage : lorsque le point d?eau est relativement éloigné du champ, la motopompe est utilisée pour apporter l?eau aux cultures. Mais l?eau pompée est d?abord recueillie dans un bassin et l?arrosage manuel prend le relai. L?eau pompée peut être déversée directement sur la parcelle dont le sol a durci afin de faciliter le labour (photo 8 et 9). Lorsque le champ est inondé, le pompage sert aussi à évacuer l?eau autant que faire se peut. > Canaux de drainage : ce sont des drains que les cultivateurs creusent pour évacuer les eaux en surplus dans les champs. Ils sont orientés dans le sens de la pente. Ce système est utilisé par quelques producteurs car le coût revient cher, surtout qu?il y a rareté de la main-d?oeuvre. L?arrosage manuel est effectué par 55 % des producteurs.
Trente deux pour cent (32 %)
Photo 7 : Association du gombo et du manioc intercalés sur billon (Cliché Kouhoundji, 2009) Photo 8 : puits à même le sol à Dokpakpa Une motopompe à côté qui fait le pompage. (Cliché Kouhoundji, 2009) agriculteurs réalisent des drains pour l?évacuation des eaux ! Ceci montre le faible niveau d?aménagement des parcelles agricoles.
3.3.4. Pratiques occultes et activités de substitutionFace aux menaces de leurs productions par les contraintes hydriques, les agriculteurs font recours à des pratiques endogènes de blocage des pluies. La méthode consiste à rassembler plusieurs ingrédients aux effets divers. La combinaison des différents effets permet d?obtenir le résultat escompté : empêcher la pluie. Il s?agit d?un mélange de produits ou d?organes de plantes naturelles. A des grains de céréale (maïs ou haricot) torréfiés, on y ajoute un peu d?huile rouge (huile de palme) et une feuille d?une plante dont notre interlocuteur s?est gardé le nom. Le mélange réalisé est « hydrophobe ». Exposé à l?air libre, il ne pleuvra pas jusqu?à ce qu?on l?enlève. Une autre feuille, dont notre confident a également tu le nom, ajoutée à de la cendre, permet aussi d?empêcher la pluie. La feuille est étalée pat terre et on la saupoudre avec de la cendre. Quant aux pratiques provocatrices de la pluie, notre confident nous a signifié qu?elles sont l?apanage des initiés. Elles n?ont pas d?impacts positifs remarquables sur les productions agricoles. Elles sont surtout utilisées pour perturber des cérémonies funéraires ou certaines manifestations grandioses de l?ennemi. Nonobstant les forces occultes de ces pratiques endogènes, elles ne peuvent pas arrêter les crues. Lorsque les périodes des crues arrivent et que les agriculteurs sont «désoeuvrés», ils vaquent à d?autres activités. Ce sont les activités de pêche, de fabrication de filets de pêche. Certains conduisent des taxis-motos (zémidjan) à Akassato, afin de regrouper des fonds pour la campagne agricole prochaine. D?autres, disposant des terres ailleurs non inondées, vont continuer par cultiver. Mais l?activité dominante est la production de semence. D?autres, encore, vont à Cotonou ou à Abomey-Calavi pour se récréer en attendant que les eaux se retirent. Toutes les adaptations développées par les producteurs sont analysées à l?aide du modèle SWOT (tableau IX).
Tableau IX : Analyse des stratégies paysannes d?adaptation à l?aide du modèle SWOT.
A travers les insuffisances relevées au niveau des stratégies mises en oeuvre par les producteurs, des recommandations ont été formulées par eux-mêmes (tableau 9). Ces recommandations ont été prises en compte pour proposer d?autres stratégies. 3.4. STRATEGIES D'ADAPTATION PLUS ADEQUATES : LES AMENAGEMENTS AGRICOLESAvant d?aborder les aménagements proprement dits, nous allons faire des propositions relatives aux techniques agricoles et culturales. 3.4.1. Techniques agricoles et culturales> Techniques agricoles : les techniques agricoles actuellement pratiquées (billonnage, confection de planches) méritent d?être améliorer compte tenu de leurs avantages sur le ressuyage du sol. o Un billon bien confectionné, haut de 40 cm, fait émerger le collet de la plante de 35 cm, c?est-à-dire qu?il fait baisser le niveau de l?eau de 35 cm. C?est une technique que nous recommandons vivement sur les sols ayant un fort taux d?argile (sols argilo-limoneux ou argilo-sableux). o Quant aux planches, elles sont à parfaire vue leur durabilité dans le temps. Contrairement aux billons qui ne servent qu?au plus pour deux saisons consécutives, les planches durent toute la campagne et peuvent même servir, si elles sont réaménagées, à la campagne prochaine. En les faisant, l?eau est ressuyée et le sol aéré.
> Techniques culturales : les principales opérations culturales à proposer visent essentiellement deux buts : éviter la concurrence des mauvaises herbes et maintenir la couche superficielle du sol suffisamment ameublie pour éviter l?évapotranspiration de l?eau après sa remontée par capillarité. La destruction des mauvaises herbes sera d?autant plus facile et efficace que leur stade de développement sera peu évolué. On distingue le binage, le démariage, le désherbage. o Le binage : avant tout arrosage, nous suggérons que les agriculteurs fassent d?abord le binage. C?est une opération d?ameublissement superficiel du sol sous culture et qui a pour effet de : (i) favoriser l?infiltration de l?eau dans le sol grâce à la destruction de la couche superficielle, (ii) limiter l?évaporation de l?eau du sol grace à la rupture des canaux capillaires, (iii) lutter contre les herbes sauvages qui sont détruites au cours de l?opération. Il peut se faire à l?aide de la houe ou binette (photo 11). o Le démariage : il est souvent négligé par les producteurs à cause de sa pénibilité, malgré les conseils des agents d?encadrement techniques du MAEP. Mais en réalité, c?est une opération qui évite la concurrence entre les jeunes plants (eau et sels minéraux). Il se fera par élimination des plants en excès. o Le désherbage : voilà une autre opération que les producteurs ne font pas en temps opportun et sur laquelle nous voulons attirer leur attention car elle permet des économies d?eau à la plante (photo 12).
En bref, le producteur agricole a intérêt, compte tenu des moyens dont il dispose (moyens financiers, matériels et surtout temporels), à emblaver une superficie conséquente qu?il peut bien entretenir pour un meilleur rendement. 3.4.2. Aménagements proposésDans cette rubrique, il ne s?est pas agi de donner des aménagements tous faits, mais plutôt de donner des indications techniques aux fins d?un meilleur aménagement des espaces cultivables de Sô-Ava pour les adapter aux contraintes de maîtrise de l?eau. SUGGESTIONS A travers l?étude des stratégies paysannes d?adaptation, nous recommandons que les expériences soient capitalisées, et suggérons les améliorations suivantes : > Les puits : ils doivent être plus profonds. Au moins 12 m de profondeur sur les sols argilo-limoneux et 25 m sur les sols sablo-limoneux ou sablo-argileux. Ceci corrigera l?épuisement rapide du puits (tarissement). > Les adductions (bassins de dérivation) : ils sont nécessaires pour les parcelles proches d?un cours d?eau ou d?une cuvette humide. D?ailleurs, la cuvette est utilisée comme bassin, qu?il faudra surcreuser au besoin. > Les canaux de drainage ou d'évacuation : les producteurs doivent s?associer pour ouvrir de grands canaux d?évacuation. Ces canaux vont réduire l?engorgement des terres et l?inondation des cultures. Ils seront exécutés en tenant compte de la topographie des champs mitoyens. Ils seront orientés dans le sens de la plus grande pente. Les eaux vont donc rejoindre les ruisseaux. Ces derniers les conduiront vers la rivière Sô. De façon pratique, d?amont en aval, chaque producteur peut se chercher les moyens pour creuser la portion du canal longeant son champ ; le producteur suivant prend le relai et ainsi de suite jusqu?au ruisseau. Ce dernier devra être entretenu par les producteurs le longeant pour permettre un libre écoulement de l?eau vers la rivière Sô.
L?aspect d?association ou d?entente entre les producteurs est important car il s?agit de grands travaux. Et pour le moment, ils sont les seuls à y faire face ; ils sont les premiers à être victimes des affres de l?inondation des cultures. > Autres suggestions : les berges des cours d?eau ne doivent pas être exploitées pour l?agriculture compte tenu de la fragilité du milieu. Il faut y installer des espèces forestières aux fins de lutte antiérosive et d?amélioration de la qualité physique du sol. Par contre, les talus centripètes des cuvettes peuvent être exploités avec un système de culture qui éviterait leur comblement : labourer et réaliser les opérations culturales en travers de pente. Le principal obstacle technique auquel se heurte la mise en valeur des bas-fonds à SôAva est la maîtrise de l?eau qui, sans aménagement, reste largement tributaire des aléas climatiques. Dans toute la Commune, l?irrégularité du fonctionnement hydrologique prend des formes différentes : stress hydriques et crues dévastatrices, arrêt précoce des crues suivies de sécheresse, problème d?excès d?eau. Un bon aménagement doit prendre en compte tous ces aspects. Pour cela, une approche méthodologique en trois phases pourrait être proposée : > Analyser les mécanismes de base pour comprendre le fonctionnement hydraulique du bas-fond. Cette analyse intègre, à l?échelle du bas-fond et de son bassin-versant, l?ensemble des paramètres physiques, morphopédologiques, hydrologiques, climatiques et socio-économiques. > Définir, en fonction des conditions du milieu, les caractéristiques techniques et socio-économiques d?aménagements-types adaptés à ces conditions du milieu. L?évaluation des impacts des aménagements qui seront mis en place se basera sur la maîtrise et la gestion des écoulements en termes de sécurisation hydrique des cultures et de réduction des risques. > Développer un outil de «diagnostic rapide» du fonctionnement hydraulique des bas-fonds. La conception des aménagements tend actuellement à privilégier les principes suivants (Ahmadi, 1994 ; Legoupil et al., 1996 et 1997 ; Lidon et al., 1996) :
- stabiliser les fonctionnements hydriques et limiter les risques pour encourager l?adoption de pratiques culturales plus performantes et moins aléatoires ; - utiliser au mieux la topographie naturelle et les axes d?écoulement, actuels et anciens, pour favoriser les apports d?eau et limiter les ouvrages coüteux ; - simplifier au maximum les procédures de gestion des ouvrages ; - prendre en compte la capacité des villages ou des communautés rurales à participer à la conception, à l?exécution des travaux et à la gestion des aménagements (Belloncle, 1985 ; Dossou-Yovo, 2001) ; - respecter l?environnement naturel en intégrant ces aménagements dans un schéma directeur d?ensemble du réseau hydrographique qui préserverait les droits des utilisateurs en aval. Pour prendre en compte tous ces principes, nous recommandons le «Diagnostic Rapide de Pré-Aménagement (DIARPA)» pour le choix du type d?aménagement et du système d?irrigation. Le DIARPA (Legoupil et al., 1996) : l'application d'indicateurs pour un choix d'aménagement Le diagnostic rapide hydraulique d?un bas-fond est une méthode opérationnelle de détermination d?un type d?aménagement adapté au milieu concerné. Un nombre réduit d?indicateurs a été sélectionné pour leur capacité explicative du fonctionnement hydraulique et leur simplicité de mesure. Des valeurs seuils de ces indicateurs ont été expérimentalement définies en fonction de leur incidence sur le choix du type d?aménagement, sur ses caractéristiques et sur son coût. Chaque type d?aménagement est caractérisé par une combinaison particulière des classes de valeurs de ces indicateurs (tableau X).
Tableau X : Les indicateurs du Diarpa et leurs seuils de valeur pour chaque type d?aménagement
Source : Legoupil et al., 1996 : le DIARPA COMMENTAIRE DES INDICATEURS DU DIARPA Le diagnostic rapide hydraulique est composé de sept indicateurs pédologiques, topographiques et hydrologiques dont les classes de valeur correspondant aux types d?aménagement sont données au tableau 10. Le diagnostic permet, en fonction de différentes combinaisons de ces indicateurs, de choisir parmi six types d?aménagement : diguettes déversantes en courbes de niveau, diguettes en courbes de niveau avec déversoirs, digues déversantes, digues déversantes avec tranchée d?étanchéité, ouvrages de diversion pour l?épandage des crues et ouvrages de dérivation pour la réinfiltration des écoulements.
Les quatre indicateurs simples, pédologiques et topographiques, sont directement mesurables sur le site. C?est le cas de la perméabilité des sols, de la présence et de la profondeur d?une couche imperméable, de la largeur et de la pente générale du bas-fond. Les trois indicateurs complexes, descriptifs du fonctionnement hydrologique, sont des résultantes de plusieurs mesures ou d?évaluation de paramètres, comme la crue décennale qui est fonction de la pluie décennale estimée, de la superficie et des caractéristiques du bassin versant. La perméabilité du sol du bas-fond est le critère principal pour la définition du type d?aménagement. Une forte perméabilité conduit obligatoirement à des aménagements qui auront un effet de régulation de la nappe : un aménagement de type seuil déversant avec tranchée d?étanchéité bloquera la nappe ou un aménagement du type ouvrage de réinfiltration permettra de soutenir la nappe. Une faible perméabilité conduit à des aménagements dont l?objectif est d?améliorer la régularité de l?épandage des eaux de surface. La prise en compte de la variabilité des écoulements de base est indispensable pour évaluer la faisabilité et la durabilité de l?aménagement. Les écoulements de base sont les écoulements de surface dus à la vidange de la nappe générale du bassin versant et du bas-fond. Sans eux, la réserve en eau en cas d?arrêt des pluies est limitée à celle stockée par l?aménagement. La réalisation d?un aménagement nécessite donc des études pour connaître les paramètres liés au site. A titre d?application du Diarpa, nous avons choisi le site de Todja pour exemple. APPLICATION DU DIARPA SUR LE SOUS-BASSIN DE NANSI (SITE DE TODJA) Nansi est un cours d?eau permanent situé au nord-est de la commune, soit précisément aux coordonnées 6° 37? 18,8?? latitude nord et 2° 25? 49,16?? longitude est. Il est situé sur le site Todja. Les caractéristiques de ce site sont inscrites sur la fiche descriptive suivante (tableau XI).
Tableau XI: fiche descriptive du site de Todja
L?application du Diarpa sur un site agricole nécessite que l?on connaisse deux groupes de caractéristiques physiques sur ce site. Il s?agit des caractéristiques physiques du bassin versant alimentant le bas-fond d?une part et des caractéristiques physiques du bas-fond d?autre part. Ces caractéristiques descriptives permettent d?obtenir les indicateurs du Diarpa et surtout de faire l?estimation complexe de la crue décennale Q10. D?après les informations de la fiche descriptive du site de Todja et à l?aide du logiciel Diarpa, la crue décennale Q10 estimée du cours d?eau Nansi est de 7,0181.10-2 m3/s. Son débit d?écoulement moyen est de 1,386.10-2 m3/s (tableau XI) avec une vitesse moyenne de 0,0033 m/s. L?ensemble des indicateurs du Diarpa (tableau XII) aide à opérer des choix d?aménagements conséquents.
Tableau XII: Indicateurs du Diarpa du site de Todja
La confrontation de ces indicateurs aux critères de choix de type d?aménagement (tableau X) nous fait remarquer que le type Diguettes déversantes en courbes de niveau est le mieux adapté (figure 15).
Figure 15 : Diguettes déversantes en courbes de niveau avec déversoirs latéraux
Les diguettes déversantes en courbes de niveau sont réalisées parallèlement aux courbes de niveaux. Elles sont munies de déversoirs latéraux pour évacuer les surplus d?eau. L?espacement des diguettes est fonction de la pente et du type de culture à y mettre. Pour la culture du riz irrigué par exemple, les casiers rizicoles doivent être confectionnés entres les diguettes de façon à ce qu?il y ait une lame d?eau stagnante (figure 16).
Figure 16 : Casier rizicole entre diguettes Les diguettes sont confectionnées en terre. Leur hauteur est d?environ 30 cm. La hauteur C il d?eau dans le casier est d?environ 10 à 40 cm. Elle est stable car l?eau ne s?infiltre pas en ce sens que le substratum est constitué d?argile. Une certaine pente est observée pour favoriser l?écoulement et permettre l?alimentation des casiers en aval. Sur les diguettes, on peut installer des ouvrages de vidange centraux dans l?axe d?écoulement du bas-fond. Ceci pour vider les casiers afin de renouveler l?eau. Dans un tel aménagement, la mise en terre des cultures se fait par pépinière et repiquage. à 10 cm 30 à 40 APPLICATION DU DIARPA AILLEURS ET AU BENIN (Mama V. J., 2000; Consortium Bas-fonds, 2005) Au Mali, l?utilisation de la clé de détermination des types d?aménagement adaptés aux conditions des sites a abouti, dans 16 des 17 situations testées, à la conformité de l?aménagement issu du Diarpa avec celui qui a été réalisé. Pour apprécier la validité du choix de l?aménagement issu du Diarpa, le bon fonctionnement et l?efficacité hydraulique et agricole des ouvrages réalisés ont été évalués.
Cinq aménagements sont exploités avec satisfaction par les producteurs. La surface moyenne cultivée est de 7 ha par aménagement. Six aménagements présentent des problèmes de gestion hydraulique malgré une bonne correspondance entre les recommandations du Diarpa et les aménagements construits. La hauteur importante des digues déversantes (120 cm en moyenne) y entraîne une difficile gestion de la lame d?eau en amont de la digue et la riziculture est pratiquement impossible. Les superficies en riz sont assez faibles, de l?ordre de 4 ha par aménagement. Cinq aménagements ne sont pratiquement pas exploités en agriculture : deux aménagements pour l?abreuvement des cheptels, une digue route, deux micro-aménagements de moins de 2 ha chacun. Les ouvrages à double vocation (agricole et désenclavement ou retenue) font l?objet d?une appréciation plus mitigée de la part des usagers. Ces ouvrages sont mal entretenus et on peut penser que leurs superficies cultivables sont trop faibles pour intéresser les communautés villageoises. Enfin, à Dié (dix-septième situation) où l?ouvrage fonctionne de façon peu satisfaisante, l?application du diagnostic rapide de pré-aménagement conclut à un non aménagement. Au Bénin, neuf sites ont été testés. Ce sont : Gankpetin (4 ha), Gomè (7 ha), Loulè I, Magoumi (6 ha), Baatè I, Sowé (15 ha), Lèma II (8 ha), Lèma I et Akuègba. La mise en place de dispositifs spécifiques a permis de relever des mesures de certains paramètres hydrauliques, agronomiques et socio-économiques sur ces sites. Leur comparaison aux mesures effectuées en zone soudanienne dénote que les résultats montraient une utilisation possible du DIARPA sur certains sites alors que sur d?autres, les valeurs ne concordent pas. Cette discordance est liée principalement à la pente transversale du bas-fond et au débit de l?écoulement. C?est le cas du bas-fond d?Akuègba dont la pente transversale est supérieure à 1% et le débit supérieur à 250 l/s. Il importe, pour une meilleur appréciation des comportements des bas-fonds de la zone humide tropicale, de poursuivre les études sur les bas-fonds, en rechercher à intégrer les paramètres de pentes et de débit à cause de la concavité de ces types de bas-fonds. Toutefois, on peut noter d?ores et déjà que le DIARPA est un outil d?aide à la conception d?aménagement des bas-fonds et par la même occasion un outil de planification et d?aide à la décision à l?usage des opérateurs du développement, des planificateurs et même des bailleurs de fonds.
CONCLUSIONLa recherche effectuée est une contribution à la maîtrise de l?eau pour une agriculture durable dans la basse vallée de l?Ouémé. Du fait de l?inexistence d?une méthode-type pour la réalisation d?une telle étude, nous avons élaboré une, qui respecte le canevas scientifique général et qui tient compte des données et spécificités du secteur étudié. Ainsi, la flexibilité est de mise en ce qui concerne l?utilisation des questionnaires. Les unités des mesures agraires et des productions agricoles sont propres aux producteurs. Nous proposons ici un type d?aménagement. Les résultats auxquels nous sommes parvenus sont évocateurs et comparables aux vécus des producteurs. Ils constituent l?un des éléments sur lesquels les structures intervenant dans le secteur agricole (structures du MAEP, projets et programmes, ONG, collectivités locales) peuvent se fonder pour une meilleure maîtrise de l?eau agricole. Ainsi, ils constituent une base pour les scientifiques qui auront à faire des études sur la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) dans la Commune de Sô-Ava et dans la basse vallée du fleuve Ouémé en général. Nous appréhendons ici la problématique de la maîtrise de l?eau agricole à Sô-Ava et de comprendre les stratégies déployées par les producteurs agricoles pour faire face aux contraintes liées à cette problématique. Les stratégies d?adaptation paraissent cohérentes et édifiantes au regard des contraintes physiographiques du milieu. Elles vont des techniques agricoles aux activités de substitution en passant par des aménagements comme des adductions d?eau, des planches et des billons paillés. Malgré ces efforts, les productions restent vulnérables. Des pertes des productions sont notées, allant jusqu?à 82 % pour les légumes et 44 % pour les cultures vivrières. Nous suggérons donc l?amélioration des stratégies actuelles, et surtout une stratégie qui s?inscrit dans un cadre plus global à travers un diagnostic rapide de préaménagement (DiaRPA). Eu égard au faible pouvoir d?achat des producteurs et au désengagement progressif de l?Etat des secteurs économiques, les opérateurs économiques peuvent financer des aménagements agricoles sur la base d?un contrat impliquant opérateur, Etat et producteur. Ce contrat doit être adapté aux réalités socioagricoles de la basse vallée du fleuve Ouémé.
Somme toute, nous devons poursuivre les investigations afin de déterminer les types d?aménagement spécifiques à chaque entité géographique. Ces investigations nous conduiront à l?élaboration d?un répertoire cartographique des zones aménageables et non aménageables, cultivables et non cultivables. Ceci exige l?actualisation des données granulométriques et agrologiques, et l?étude de l?infrastructure sociale du secteur agricole de Sô-Ava.
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Liste des tableauxTABLEAU I : DONNEES UTILISEES 32 TABLEAU II : SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE 34 TABLEAU III: MATERIELS ET OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES 37 TABLEAU IV: DEMARCHE DE TRAITEMENT DES OBJECTIFS SPECIFIQUES : LIENS STRATEGIQUES ENTRE LES VARIABLES 40 TABLEAU V : ANALYSE DES CONTRAINTES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES 45 TABLEAU VI: ANALYSE DES CONTRAINTES EDAPHIQUES 47 TABLEAU VII : ANALYSE DES CONTRAINTES HYDROLOGIQUES 48 TABLEAU VIII : ANALYSE DES CONTRAINTES CLIMATIQUES 52 TABLEAU IX : ANALYSE DES STRATEGIES PAYSANNES D'ADAPTATION A L'AIDE DU MODELE SWOT. 64 TABLEAU X : LES INDICATEURS DU DIARPA ET LEURS SEUILS DE VALEUR POUR CHAQUE TYPE D'AMENAGEMENT 70 TABLEAU XI: FICHE DESCRIPTIVE DU SITE DE TODJA 72 TABLEAU XII: INDICATEURS DU DIARPA DU SITE DE TODJA 73 Liste des figuresFIGURE 1: CADRE THEORIQUE DE LA MAITRISE DE L'EAU AGRICOLE A SO-AVA 14 FIGURE 2 : SITUATION DU SECTEUR D'ETUDE 21 FIGURE 3 : FORMATIONS GEOLOGIQUES ET UNITES GEOMORPHOLOGIQUES DU SECTEUR D'ETUDE 23 FIGURE 4 : FONCTIONNEMENT HYDROLOGIQUE DE LA SO (BENIN TOPO FONCIER, 2006) 25 FIGURE 5 : RESEAU HYDROGRAPHIQUE 26 FIGURE 6 : DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DU MILIEU D'ETUDE (1970-2008) 27 FIGURE 7: PRECIPITATIONS DE SO-AVA DE 1970 A 2008 28 FIGURE 8 : FORMATIONS PEDOLOGIQUES DU SECTEUR D'ETUDE 30 FIGURE 9: BILAN CLIMATIQUE DE 1970-2008 50 FIGURE 10 : VARIATIONS INTERANNUELLES DES PRECIPITATIONS DE 1970 A 2008 51 FIGURE 11: POTENTIALITES AGRONOMIQUES DU SECTEUR D'ETUDE 54 FIGURE 12 : EMBLAVURES DES CULTURES A SO-AVA 55 FIGURE 13 : RENDEMENTS DES CULTURES 55 FIGURE 14 : PRODUCTIONS DES CULTURES A SO-AVA 56 FIGURE 15 : DIGUETTES DEVERSANTES EN COURBES DE NIVEAU AVEC DEVERSOIRS LATERAUX 73 FIGURE 16 : CASIER RIZICOLE ENTRE DIGUETTES 74 Liste des photosPHOTO 1: MANIFESTATION DES EXTREMES HYDRIQUES : CHAMP DE PATATE
DOUCE INONDE (A GAUCHE) ; CHAMP DE TOMATE EN DEFICIT D'EAU (A DROITE) (CLICHES
KOUHOUNDJI, 2009) 46 (CLICHES KOUHOUNDJI, 2009) 49 PHOTO 3: BILLONS DEJA CONFECTIONNES SUR LE PERIMETRE DE GBLON (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 59 PHOTO 4 : FENTES DE DESSICCATION ET DE RETRAIT D'EAU A LA SURFACE DU VERTISOL (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 59 PHOTO 5 : LABOUR EN PLANCHES A GBLON (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 59 PHOTO 6A : PLANCHES PAILLEES A GBLON (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 59 PHOTO 6B : PAILLAGE D'UN JEUNE PLANT DE PIMENT A HOUNMEY (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 59 PHOTO 7 : ASSOCIATION DU GOMBO ET DU MANIOC INTERCALES SUR BILLON (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 62
PHOTO 8 : PUITS A MEME LE SOL A DOKPAKPA.UNE MOTOPOMPE A COTE QUI FAIT LE POMPAGE. (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 62 PHOTO 9 : HUMECTATION DU SOL POUR LE LABOUR A L'AIDE DU SYSTEME DE POMPAGE. (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 62 PHOTO 10 : UN PLANT DE TOMATE FRUCTIFIANT, EN DEFICIT D'EAU A GBEKPA (CLICHE KOUHOUNDJI, 2009) 62 PHOTO 11 : TOMATE SOUFFRANT D'EAU A LA FLORAISON. LES CAPILLAIRES
SONT OUVERTS ; NECESSITE DU BINAGE AVANT L'ARROSAGE 66 DROITE, PLANTS BIEN PORTANTS 66
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Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
ANNEXE 1 : OUTILS DE COLLECTE DES DONNEES QUESTIONNAIRE N°1
(La présente enquête s?inscrit dans le cadre de la rédaction d?un mémoire de maîtrise en géographie. Cette recherche a pour objectif général de contribuer à une meilleure connaissance de la problématique de l?eau pour une agriculture durable dans la Commune de Sô-Ava)
Cible : Producteurs agricoles
1. Objectif 1 : Examiner les difficultés liées à la maîtrise des eaux à Sô-Ava
Champ inondé
Manque d?eau pour les cultures
Il y a d?eau, mais elle est salée Autres (préciser)




1.2. Pourquoi ces difficultés ?
Champ dans un bas-fond Champ sur un versant
Champ sur un sol argileux Autres (préciser)
2. Objectif 2 : Evaluer l?impact de la non maîtrise des eaux sur la production agricole dans la Commune de Sô-Ava
(Répondre à ces trois questions dans le tableau suivant)
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Culture |
1. |
2. |
3. |
4. |
Autres : |
|
Emblavure |
|||||
|
Unité locale de mesure de la production |
|||||
|
Quantité produite |
*1 glégban est compris entre 1/5 et 1/4 ha, ce qui est 0,225 ha.
1) 2) 3) 4) Autres)
|
86 |
|
|
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
Si oui, lesquelles :

1 -- 2 Glégban 3 - 4 Glégban 5 Glégban et plus

2 fois
3 -- 5 fois
Plusieurs fois
1) 2) 3) 4) Autres)
- manque d?eau :
- autres raisons (énumérer) :
3. Objectif 3 : Evaluer l?efficacité des stratégies d?adaptation des producteurs agricoles face aux contraintes de maîtrise des eaux

3.1. Quelles stratégies adoptez-vous ? Ouverture de canaux et drains Creusage de bassins de rétention Creusage d?un puits
Autres (préciser)
3.2. Comment trouvez-vous ces stratégies ?

Efficace
Moyennement efficace
Inefficace
3.3. Quel est l?ordre de rotation des cultures que vous pratiquez ? (à partir de fin Novembre)
1) 2) 3)
1) Décrue :
2) Grande saison pluvieuse :
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Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
3) Bas-fond :

Fabrication des engins de pêche
« Zémidjan »
Autres (préciser)
4. Objectif 4 : Proposer de nouvelles stratégies d?adaptation agricole plus adéquates
Creuser un puits
Ouvrir des canaux et drains
Creuser un forage Aménager mon champ
Autres (préciser)
Si oui, en quoi ?
Appui technique Appui financier Autres (préciser)
Si oui, lesquelles : Billonnage Buttage
Binage
Scarifiage
Autres (préciser)
5. Quels sont les autres problèmes qui entravent la maîtrise des eaux pour l?agriculture et qu?il faille résoudre ?
Enquêté
Nom et Prénoms :
Village : Date :
Age :
Ancienneté de résidence : Enquêteur :
|
88 |
|
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QUESTIONNAIRE N°2
(La présente enquête s?inscrit dans le cadre de la rédaction d?un mémoire de maîtrise en géographie. Cette recherche a pour objectif général de contribuer à une meilleure connaissance de la problématique de l?eau pour une agriculture durable dans la Commune de Sô-Ava)
Cible : Agents encadreurs des producteurs
1. Objectif 1 : Examiner les difficultés liées à la maîtrise des eaux à Sô-Ava
1.1. Quelles sont les difficultés (liées à l?eau) auxquelles vos producteurs sont confrontés ?
Champ inondé
Manque d?eau pour les cultures
Il y a d?eau, mais elle est salée Autres (préciser)



Champ sur un sol argileux Autres (préciser)

Champ dans un bas-fond
Les producteurs ne suivent pas les conseils
2. Objectif 2 : Evaluer l?impact de la non maîtrise des eaux sur la production agricole dans la Commune de Sô-Ava
2.1. Quelles sont les principales cultures pratiquées ?
2.2. Quels sont les emblavures et rendements respectifs moyens des cinq dernières campagnes ?
(Répondre à ces deux questions dans le tableau suivant)
|
Culture |
1. |
2. |
3. |
4. |
Autres : |
|
Emblavure (ha) |
|||||
|
Rendement (kg / ha) |
2.3. Si l?eau ne constituait pas un facteur limitant, quelles emblavures des cultures étaientelles possibles ?
1) 2) 3)
a) b) c) d)

1 -- 2 ha 3 - 4 ha 5 ha et plus.
|
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|
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Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |

2 fois
Plusieurs fois
3. Objectif 3 : Evaluer l?efficacité des stratégies d?adaptation des producteurs agricoles face aux contraintes de maîtrise des eaux
3.1. Quels conseils donnez-vous aux producteurs ?
Ouverture de canaux et drains
Creusage de bassins de rétention
Creusage d?un puits
Ne pas cultiver dans les zones inondables à l?approche de la crue Autres (préciser)
3.2. Les producteurs appliquent-ils vos conseils ? Oui / Non
Si oui, comment appréciez-vous les résultats ? Bons
Pas à la hauteur des efforts
Médiocres
Si non, pourquoi ?
3.3. Quel est l?ordre de rotation des cultures pratiquées ? (à partir de fin Novembre)
1) 2) 3)
3.4. Y a-t-il des cultures adaptées aux inondations ? Oui / Non Si oui, énumérez :
4. Objectif 4 : Proposer de nouvelles stratégies d?adaptation agricole plus adéquates
4.1. Que pensez-vous faire pour améliorer le niveau de maîtrise des eaux des eaux dans votre zone d?intervention ?
|
90 |
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|||
|
Faire des cultures en casiers aménagés Réaliser des diguettes et des bandes anti-érosives Ouvrir des canaux et drains Creuser un forage Autres (préciser) |
|||
4.2. Avez-vous besoins d?aide ? Oui / Non Si oui, en quoi ?

Appui en formation
Appui financier
Autres (préciser)
4.3. Spécifiquement à Sô-Ava, quelles sont les stratégies ou techniques de maîtrise des eaux qu?on peut mettre en oeuvre ?
4.4. Quelles sont les structures qu?il faut impliquer dans cette oeuvre ?
5. Selon vous, quels sont les éléments qui risquent d?entraver la maîtrise des eaux à Sô-Ava ?
Enquêté
Nom et Prénoms : Date :
Village :
Age : Enquêteur :
Ancienneté de résidence :
|
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|
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GUIDE D'ENTRETIEN
(La présente enquête s?inscrit dans le cadre de la rédaction d?un mémoire de maîtrise en Géographie. Cette recherche a pour objectif général de contribuer à une meilleure connaissance de la problématique de l?eau pour une agriculture durable dans la Commune de Sô-Ava.)
Cible : Autorités Administratives, Responsables d?ONG ou de Projets
1. Difficultés liées à la maîtrise de l?eau pour l?agriculture
a. Niveau producteur
b. Niveau Autorité, ONG ou Projet
a. Cultures et superficies inondées
b. Superficies inexploitées
c. Quelques statistiques agricoles des cinq dernières années
a. Stratégies
b. Efficacité des stratégies
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Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
Tableau I: Différentes couches traversées par le forage de Gbessou
|
Couche |
Epaisseur (m) |
Profondeur (m) |
|
Sable moyen |
2 |
2 |
|
Sable argileux |
8 |
10 |
|
Argile |
18 |
28 |
|
Sable argileux |
4 |
32 |
|
Argile |
30 |
62 |
|
Sable fin |
18 |
80 |
|
Argile |
4 |
84 |
|
Sable moyen |
11 |
95 |
|
Argile |
6 |
101 |
Niveau piézométrique de l?eau : 3,69 m Crépine : 80-96 m
Profondeur du forage : 101 m
Source : Service Régional de l?Hydraulique de l?Atlantique
Tableau II : longueurs des cours d?eau
|
Name |
Class |
Length_Meters |
|
Nansi |
CEP |
2879.899 |
|
Gbongbin |
CEP |
2461.899 |
|
Tohoué |
CEP |
3226.616 |
|
Dazonmè |
CET |
1012.792 |
|
Tozoun |
CET |
918.657 |
|
Todomè |
CEP |
3165.743 |
|
Todomè |
CEP |
3157.811 |
|
Todomè |
CEP |
1039.098 |
|
Sô |
CEP |
25521.120 |
|
Sô |
CEP |
3231.191 |
|
Nonhouéto |
CEP |
5853.245 |
|
Nonhouéto |
CEP |
4951.823 |
|
Nonhouéto |
CEP |
1669.277 |
Source : Extrait de la carte hydrographique à l?aide du logiciel ArcView3.2
Tableau III: Superficies des arrondissements
|
Name |
Hectares |
Area_Meters |
Perimeter_Meters |
|||
|
Ganvié I |
2315.816 |
23158160.993 |
22744.491 |
|||
|
Ganvié II |
2531.393 |
25313925.059 |
29875.194 |
|||
|
Vekky |
4936.759 |
49367588.426 |
30582.411 |
|||
|
Sô-Ava |
2027.898 |
20278980.130 |
22289.489 |
|||
|
Ahomey-Lokpo |
3664.413 |
36644125.997 |
30629.000 |
|||
|
93 |
||||||
|
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
||||||
|
Dékanmey |
3053.584 |
30535836.538 |
24996.789 |
|||
|
Houédo-Aguékon |
3079.095 |
30790952.662 |
27416.756 |
|||
Source : Extrait de la carte d?arrondissements de Sô-Ava à l?aide du logiciel ArcView3.2
Tableau IV : Humidité relative minimum, maximum et moyenne à Cotonou de 1980 à 2005
|
Mois |
Jan |
Fév |
Mar |
Avr |
Mai |
Juin |
Juil |
Aou |
Sep |
Oct |
Nov |
Déc |
|
Hu_Min |
38 |
32 |
44 |
52 |
60 |
62 |
68 |
68 |
62 |
60 |
47 |
43 |
|
Hu_Max |
89 |
84 |
94 |
92 |
96 |
94 |
97 |
96 |
94 |
97 |
93 |
93 |
|
Hu_moyen |
63 |
58 |
69 |
72 |
78 |
78 |
82 |
82 |
78 |
78 |
70 |
67 |
Source : ASECNA (1980-2003)
Tableau V : Evapotranspiration potentielle (ETP) de 1980 à 2005 à Cotonou
|
Mois |
Jan |
Fév |
Mar |
Avr |
Mai |
Jui |
Jul |
Aou |
Sep |
Oct |
Nov |
Déc |
Total |
|
ETP |
132.43 |
144.26 |
163.87 |
157.9 |
146.6 |
119.5 |
125.33 |
128.4 |
129.2 |
139.6 |
140.6 |
133.6 |
1661 |
|
PLUIE |
15.3 |
37.95 |
65.36 |
141.08 |
194.3 |
302.95 |
105.02 |
56.22 |
117.1 |
146.4 |
32.12 |
16.49 |
1230 |
|
ETP/2 |
66.215 |
72.13 |
81.935 |
78.95 |
73.3 |
59.75 |
62.665 |
64.22 |
64.6 |
69.8 |
70.3 |
66.8 |
|
|
Bilan Hydrique mensuel |
-50.91 |
-34.18 |
-16.57 |
62.13 |
121 |
243.2 |
42.35 |
-8 |
52.48 |
76.6 |
-38.18 |
-50.3 |
Source : ASECNA (1980-2005)
|
94 |
|
|
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
ANNEXE 4 : DONNEES LIEES AUX CULTURES Tableau VI : Productions des cultures potentielles
|
Type de culture |
superficie (ha) |
rendement (kg/ha) |
production (tonne) |
|||
|
Vivriers |
3 |
727 |
1 |
467 |
5 |
467 |
|
Riz |
9 |
582 |
3 |
500 |
33 |
535 |
|
Légumes divers |
224 |
18 |
750 |
4 |
206 |
|
|
Palmier à huile |
224 |
18 |
000 |
4 |
038 |
|
|
Manioc |
224 |
40 |
000 |
8 |
974 |
|
|
Patate douce |
224 |
40 |
000 |
8 |
974 |
|
|
Totaux |
14 |
206 |
65 |
194 |
||
Source : Kouhoundji N. (2009), recherches de terrain
Tableau VII : Productions des cultures, 2009
|
Type de culture |
superficie (ha) |
rendement (kg/ha) |
production (tonne) |
|||
|
Vivriers |
649 |
817 |
530 |
|||
|
Riz |
0 |
0 |
0 |
|||
|
Légumes divers |
352 |
3 |
375 |
1 |
187 |
|
|
Palmier à huile |
0 |
0 |
0 |
|||
|
Manioc |
14 |
12 |
000 |
172 |
||
|
Patate douce |
16 |
12 |
000 |
193 |
||
|
Totaux |
1 |
031 |
2 |
081 |
||
Source : CeCPA Sô-Ava
Tableau VIII: Estimation des pertes de rendement
|
Type de culture |
rendement |
rendement potentiel |
Perte (%) |
|
Vivriers |
817 |
1 467 |
44 |
|
Riz |
- |
3 500 |
- |
|
Légumes divers |
3 375 |
18 750 |
82 |
|
Palmier à huile |
- |
18 000 |
- |
|
Manioc |
12 000 |
40 000 |
70 |
|
Patate douce |
12 000 |
40 000 |
70 |
Source : Kouhoundji N. (2009), recherches de terrain
|
95 |
|
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|
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Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |

Tableau IX: Cadre stratégique de recherche (Tableau stratégique)
|
Objectifs |
Variables |
Caractères* |
Données |
Sources |
Où ? chez |
Comment ? |
Quand ? |
Traitement |
Résultats attendus |
||||||||||||
|
OS1 : |
Climat |
Qtatif |
- précipitations - températures |
ASECNA |
Cotonou Aéroport Chez Klo |
Consultation des fichiers ou acquisition des données |
Oct.09 |
Informatique |
Les paramètres du climat sont connus et appréciés |
Les di ff icul tes I i des a la maitri se des eaux a So-Ava sont connues et examinees |
|||||||||||
|
Formations géologiques |
Qtatif, |
- différentes couches géologiques - épaisseurs et caractéristiques |
OBRGM |
Cotonou Placodji Chez Hodonou |
Consultation des documents |
Oct.09 |
Manuel et informatique |
Les caractéristiques des différentes couches géologiques sont connues |
|||||||||||||
|
Relief |
Qtatif |
- points cotés - hysohypses |
IGN |
Cotonou Missèbo, chez Mme Prisca |
Consultation des documents |
Oct.09 |
Manuel |
Les formes élémentaires du relief sont connues |
|||||||||||||
|
Examiner les difficultés liées à la maîtrise de l?eau agricole à Sô- Ava |
|||||||||||||||||||||
|
Occupation du sol |
Qtatif |
- végétation (forêts, champs de cultures, jachères, etc.) - hydrologie (plans, cours d?eau et leurs caractéristiques, paramètres physico- chimiques) - habitat (dispersion des hameaux et villages) |
- CENATEL - Service de l?hydrologie (MEE), D.Pêches - Mairie de So-Ava |
- Cotonou Akpakpa - Cotonou Zone Camp Guézo - So-Ava (chez Mr Dominique) |
- observation - consultation des documents |
Oct.09 |
Manuel et informatique |
-les types de végétation et leurs influences potentielles sur l?écoulement hydrique sont connues ; -la position de l?habitat est connue par rapport aux lits fluviaux |
|||||||||||||

OS2 : Evaluer
|
Sols |
Qtatif, |
- types de sols - épaisseur et étendue - propriétés physico- chimiques |
LSSEE |
Agonkanmè Chez Dr Igué |
- interview - consultation des documents |
Nov.09 |
Informatique |
Les aptitudes des sols àl?agriculture sont déterminées |
Les pertes des productions agri col es sont connues et |
|
|
Cultures pratiquées |
Qtatif |
- types de culture - emblavure |
- CeCPA Sô-Ava - les agriculteurs |
Sô-Ava Chez les Agents encadreurs des producteurs |
Consultations des documents |
Nov.09 |
Informatique |
Les rendements et productions des cultures pratiquées sont connus |
||
|
l?impact de la non maîtrise de l?eau agricole sur la production agricole |
||||||||||
|
Cultures praticables |
Qtatif |
- types de culture - emblavure possible - rendement potentiel - carte d?aptitudes climatiques - exigences agronomiques |
- CeCPA Sô-Ava - LSSEE - FSA - DAgri |
- Agonkanmè -Sô-Ava -Porto-Novo |
Consultation des documents |
Déc.09 |
Informatique |
Les rendements et productions des cultures praticables sont connus |
||
|
OS3 : Evaluer |
Stratégies endogènes de maîtrise des eaux |
Qltatif |
- types d?aménagement - ouvrages de captage des eaux - ouvrages de rétention des eaux - ouvrages de distribution des eaux |
- CeCPA Sô-Ava - les agriculteurs |
Sô-Ava Chez les Agents encadreurs des producteurs |
- Remplissage des questionnaires - consultation des documents - observation |
Déc.09 |
Informatique (à l?aide du SWOT) |
-Les stratégies endogènes de maîtrise des eaux sont recensées et décrites -Leur efficacité est mesurée à l?aide du modèle SWOT |
Les i nsuffi sances des d'adaptation sont |
|
l?efficacité des stratégies d?adaptation des producteurs agricoles face aux contraintes de maîtrise des eaux |

OS4 : Proposer
|
Techniques modernes de maîtrise des eaux |
Qltatif |
- types d?aménagement - ouvrages de captage des eaux |
- CeCPA Sô-Ava - LSSEE - DGR |
Agonkanmè Porto-Novo Calavi Zoka (CeRPA) |
- Remplissage des questionnaires - consultation |
Janv. 10 |
Informatique et manuel |
-Les technique modernes de maîtrise des eaux sont inventoriées et |
A u regard des caractdri sti ques |
|
|
de nouvelles |
- ouvrages de |
- DAGRN/ |
des |
caractérisées |
||||||
|
stratégies d?adaptation agricole plus adéquates |
rétention des eaux - ouvrages de distribution des eaux |
CeRPA-Atl - FSA |
documents |
|||||||
|
- techniques d?arrosage |
*Qtatif = quantitatif ; Qltatif = qualitatif
Source : Résultats de recherche et de sondage de terrain, Juin 2009
SIGLES ET ACRONYMES 4
AVANT-PROPOS 6
RESUME 7
ABSTRACT 8
INTRODUCTION 9
CHAPITRE 1 U I&$' 5 ( I' ( IL(78' ( 11
1.1. PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES 12
1.1.1. PROBLEMATIQUE 12
1.1.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL ET OBJECTIFS DE RECHERCHE 14
1.2. CADRE CONCEPTUEL 15
1.2.1. CLARIFICATION DES CONCEPTS 15
1.2.2. ETAT DES CONNAISSANCES 18
1.3. CADRE GEOGRAPHIQUE 21
1.3.1. CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES 22
1.3.2. CARACTERISTIQUES HYDROLOGIQUES ET CLIMATIQUES 24
1.3.3. CARACTERISTIQUES PEDOLOGIQUES 28
CHAPITRE 2 : DEMARCHE METHODOLOGIQUE 31
2.1. DONNEES 32
2.2. METHODE DE COLLECTE 33
2.2.1. Recherche documentaire 33
2.2.2. Echantillonnage 35
2.3. OUTILS ET MATERIELS DE COLLECTE DES DONNEES 36
2.4. TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 38
2.5. METHODE DE TRAITEMENT DES DONNEES 38
CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSIONS 43
3.1. LA MAÎTRISE DE L'EAU AGRICOLE : UNE QUESTION MULTI-DIMENSIONNELLE A SÔ-AVA 44
3.1.1. CONTRAINTES GEOLOGIQUES ET GEOMORPHOLOGIQUES 44
3.1.2. CONTRAINTES PEDOLOGIQUES 46
3.1.3. CONTRAINTES HYDROLOGIQUES 48
3.1.4. CONTRAINTES CLIMATIQUES 50
3.2. IMPACTS DE LA NON MAÎTRISE DE L'EAU SUR L'AGRICULTURE 53
3.3.1. Techniques agricoles 57
3. 3.2. Techniques culturales 60
3.3.3. Aménagements agricoles 61
3.3.4. Pratiques occultes et activités de substitution 63
3.4. STRATEGIES D'ADAPTATION PLUS ADEQUATES : LES AMENAGEMENTS AGRICOLES 65
3.4.1. Techniques agricoles et culturales 65
3.4.2. Aménagements proposés 67
LE DIARPA : L'APPLICATION D'INDICATEURS POUR UN CHOIX D'AMENAGEMENT 69
APPLICATION DU DIARPA SUR LE SOUS-BASSIN DE NANSI (SITE DE TODJA) 71
|
101 |
|
|
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |
CONCLUSION 76
BIBLIOGRAPHIE 78
LISTE DES TABLEAUX 83
LISTE DES FIGURES 83
LISTE DES PHOTOS 83
ANNEXES 85
TABLE DES MATIERES 101
|
102 |
|
|
Présenté et soutenu par Naboua KOUHOUNDJI, 2010 |